Nous, quand on trouve des pépites, on les partage

 

 

 

 

La débâcle en chantant (1)

 

 

Tropiques – 19.6.2022

 

Initialement publié le 18 juin 2022 sur son blog par Olivier Foreau – co-auteur de « La Vie secrète des cornichons ».

 

 

 

 

 

 

      Il est temps de se rendre à l’évidence : au fil des mois Joe Biden est devenu, grâce à sa perception aiguë du monde qui l’entoure, un modèle et un guide pour l’humanité entière. Petits et grands rêvent de l’avoir pour ami, ou tout au moins d’égaler un jour son charisme inimitable. Car sans lui, nous aurions déjà perdu espoir depuis longtemps.

 

      Le 24 mars dernier, il descendait justement parmi nous pour nous ré-insuffler la foi dans les valeurs qui sont les nôtres, comme il sait si bien le faire y compris auprès de son propre fils, tellement secoué par la situation en Ukraine qu’il n’arrive même plus à remettre la main sur son ordinateur portable. Mais ne sommes-nous pas tous nous aussi, d’une certaine manière, ses enfants ?

 

      Nous reviennent en mémoire, pêle-mêle, nos débuts dans la dissidence avec Joe le taxi, notre premier cri de révolte pour la paix :

 

 

La musique à Joe résonne
C’est la rumba (Joe, Joe, Joe)
Le vieux rock au mambo bidon (Joe, Joe, Joe)
Vas-y Joe (Joe, Joe, Joe)
Vas-y fonce (Joe, Joe, Joe)

 

 

      Mais tandis que nous buvions dévotement ses imprécations, une journaliste a soudain cassé l’ambiance en l’interrogeant sur l’absence d’effet dissuasif des mesures occidentales contre la Russie (à se demander s’il s’agissait vraiment d’une journaliste). «Les sanctions ne dissuadent jamais. Vous n’arrêtez pas d’en parler. Les sanctions ne dissuadent jamais», a fini par bredouiller le Führer du Monde Libre, laissant percer un agacement bien compréhensible.

 

     À quoi rime en effet ce genre de questionnement quand chacun sait que dans le meilleur des cas, les sanctions se contentent d’anéantir les populations civiles ? L’histoire récente montre que si nous souhaitons sincèrement assassiner les dirigeants d’un pays – et/ou piller ses ressources – nous sommes presque toujours contraints de le détruire préalablement à coups de bombardements indiscriminés.

 

      De là à laisser entendre que les sanctions économiques ne servent à rien, il y a un monde. Comme c’est le cas chaque fois qu’il tente de formuler sa pensée, les propos de Joe Biden ont été sortis de leur contexte : il ne s’agissait évidemment pas d’un aveu d’échec, c’est même tout le contraire.

 

 

     À quelque chose malheur est bon

      L’agression dont a été victime notre aïeul suprême était d’autant plus navrante que la veille, nous perdions un phare du progrès civilisationnel en la personne de l’ex secrétaire d’État Madeleine Albright, disparue prématurément à l’âge de 84 ans et spécialiste reconnue du génocide à distance, ce qui lui a valu notamment d’obtenir en 2012 la « médaille présidentielle de la liberté » des mains de Barack Obama, prix Nobel du Drone, et une oraison bouleversante de Tony Blair, qu’on ne présente plus et qui se souvient encore de sa « profonde compassion pour l’humanité ».

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Source : http://www.librairie-tropiques.fr/2022/06/la-debacle-en-chantant-1.html

 

 

 

 

Mis en ligne le 19 juin 2022

 

 

One Responses

  • Sémimi

    On voudrait bien connaître le texte de Sputnik en question. Il y a trop longtemps que nous sommes privés du plaisir d’avoir accès à ce site. Rendez-nous Sputnik! Rendez-nous RT. A bas la censure!

    Quant à « La débâcle en chantant » lisez, lisez le texte, un vrai bonbon.
    En même temps, le tragique absolu du cynisme du petit Occident en général qui se croit le nombril de l’univers et de chacun des Etats en particulier du troupeau sans cervelle appelé EU.

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