Les néocons peuvent être écartés du pouvoir par la force.

 

 

Steve Brown – TheDuran – 27.1.2023

 

Traduction : c.l. pour L.G.O.

 

 

 

Vous serez bientôt un des nôtres (avant et après)

 

 

 

Il y a des lustres (2019), dans l’article intitulé « Whither Next Neocons ? » (https://theduran.com/whither-next-neocons), nous avons examiné le triste état des lieux de l’avenir des bellicistes néocons de Washington, avec des observations telles que :

 

Que ce soit par accident ou à dessein, la « politique étrangère » de Washington a maintenant pivoté de manière agressive pour tenter de saper les plus grandes puissances du monde – autrefois ses partenaires – qui s’opposent désormais à cette agression américaine : à savoir la Russie et la Chine.

 

Et :

 

Ce que nous devons vraiment craindre, cependant, c’est que leur danse kabuki dénuée de sens puisse devenir violente et hideuse, que les néoconservateurs se retrouvent veuillent nous emmener tous avec eux : dans la tombe… comme ils l’ont toujours fait.

 

Le temps a prouvé la véracité de ces mots, mais il y a un problème supplémentaire pour les anciens États-Unis* dans la poursuite de cet agenda, à savoir que les États-Unis sont – de plein droit – un État en faillite, qui n’est actuellement perpétué que par la domination actuelle mais passagère du dollar U.S.

 

D’une part, la base industrielle américaine a été décimée par les intérêts corrompus de Wall Street et sa porte tournante (collusion entre le pouvoir des entreprises privées et celui de l’État fédéral) depuis des décennies, comme le Vanguard Group, State Street, Black Rock, etc. qui sont de connivence avec le système de banque centrale américaine complètement corrompu, c’est-à-dire la Réserve fédérale et ses primary dealers (America’s Depleted Industrial Base Is a National Security Crisis – Bloomberg) pour subvertir les marchés et jouer le système du capital financier à l’Ouest.

 

Avec leur base industrielle décimée et corrompue par les intérêts de Wall Street, les anciens États-Unis* sont incapables de produire l’armement nécessaire pour fournir les munitions à leur guerre déléguée en Ukraine. Avec une main-d’œuvre zombie pariant sur le bitcoin ou croupissant dans son sous-sol de wok financée par des dollars d’hélicoptère, les États-Unis n’ont pas les ressources, la main-d’œuvre, ni même la moindre initiative morale pour poursuivre une guerre majeure via un adversaire qui n’a pas ces problèmes.

 

Une poignée de chars américains Abrams – aussi vulnérables que les autres aux armes antichars modernes– ne sauvera pas l’empire des États faillis. Pas plus que les F16 fournis à l’Ukraine, ou toute autre mesure désespérée des néoconservateurs pour armer leurs laquais impériaux.

 

 

 

 

 

 

Des preuves ? Pour commencer, regardez le cours de l’argent. L’argent est un élément essentiel pour la production d’armes de guerre, et si LMT et GD peuvent se moquer, ce n’est pas le cas du silver spot. Les États-Unis ne peuvent pas produire l’armement nécessaire à leur guerre par procuration en Ukraine et, même s’ils le pouvaient, ils n’ont pas les moyens d’acheminer cet armement sur le théâtre de la guerre par l’entremise du régime extrêmement corrompu de Kiev. En outre, les États-Unis ne sont pas une « superpuissance », mais un état en faillite qui tente désespérément de maintenir son hégémonie… une hégémonie qui non seulement s’estompe rapidement, mais qui a déjà rencontré sa fin. (Irak, Syrie, Libye, Afghanistan, etc.)

 

Tout en écrivant sur le prochain mouvement potentiel des Néocons en 2019 (rappelez-vous qu’un État belliciste ne pliera jamais ses cartes à moins d’y être forcé en se retrouvant face au mauvais bout du canon d’une arme à feu), cet auteur ne pouvait pas tout à fait saisir la direction maintenant évidente pour les oligarques et les ploutocrates qui possèdent et exploitent les États-Unis, à savoir le coup d’État Impressionnant Tradecraft/Nuland de 2014. C’est-à-dire, le coup d’État américain en Ukraine et l’opportunité que le coup d’État Pyatt-Nuland en Ukraine a fourni (Geoffrey R. Pyatt – United States Department of State).

 

C’est un coup qui a été long à préparer, depuis l’époque du « Projet Fiend » de James Jesus/« Opération Valuable » du MI6, en 1949 (OBOPUS BG FIEND VOL. 2 (PROJECT OUTLINED REVIEWS TERMINATION)_0035.pdf (numbers-stations.com), une obsession idéologique qui existe à l’intérieur de la Beltway depuis bien plus longtemps que la plupart des gens n’ont vécu.

 

L’histoire est une salope, et ceux qui ne veulent pas en tenir compte sont bien sûr condamnés à la répéter, en insistant sur « condamnés ». Les chars allemands traversant la Pologne pour envahir la Russie, dans le cadre d’un pacte d’agression germano-polonais, où la volonté perverse de l’Occident collectif, alliée à la vendetta de la Pologne, connaîtra un sort mortel, seront l’emblème de cette condamnation. Et c’est précisément ce que nous voyons aujourd’hui, où le fantastique jeu de RISK de Washington doit faire face à la dure réalité que le règne hégémonique mondial de la Beltway ne peut pas continuer.

 

Bien sûr, chaque fois que nous examinons l’idéologie, nous devons considérer sa pureté, et la véritable idéologie néocon de domination mondiale machiavélique ont poursuivi ce genre d’objectifs depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. C’est une conception idéologique qui remonte à Dean Acheson, Allen Dulles, James Jesus et leurs sbires depuis la fin de cette guerre En fait, les néoconservateurs de « l’État de Guerre » – de Dean Acheson à Jake Sullivan –sont du mauvais côté de l’histoire depuis près de huit décennies.

 

Pendant combien de temps un hégémon mondial peut-il se trouver du mauvais côté de l’histoire ? En théorie, seulement aussi longtemps que le reste du monde est prêt à tolérer les États en déliquescence qu’un tel hégémon crée, et a été autorisé à créer. Car l’idée moderne de conquête mondiale dans l’Occident collectif n’a rien à voir avec la conquête de territoires et leur administration ; l’objectif idéologique des néoconservateurs est de créer des États faillis.

 

Washington ne souhaite en aucun cas conquérir et absorber un territoire qu’il lui faudrait administrer, comme le faisaient les empires d’autrefois. En réalité, l’empire des néoconservateurs, tel qu’il est envisagé par les bureaucrates sans visage de la Beltway et les agents de l’État Profond, est un empire d’États ruinés où les anciens États-Unis puissent piller les ressources et la production d’un  territoire, sans être embarrassés par l’administration et la responsabilité gouvernementale de ce territoire. (Syria regime again accuses US of stealing its oil – Middle East Monitor

 

Nous voyons ce modus operandi américain d’État failli au Vietnam, au Liban, en Irak, en Syrie, en Libye, en Afghanistan, etc. et bien sûr… en Ukraine.

 

Tout doucement, le monde qui n’est pas l’Occident collectif comprend le cancer de corruption que représente l’« ordre fondé sur des règles » des USA… quand ces « règles » sont invoquées par nul autre qu’Antony Blinken ou quiconque se voit désigner par la ploutocratie de Washington pour être la tête parlante qui émettra le décret dogmatique de changement de régime décrété par l’État-Entreprises. Que ce soit en Syrie, au Venezuela, au Kazakhstan, au Belarus, au Myanmar … ou en Russie.

 

Le nœud du problème… comment va-t-on pouvoir mettre fin à ce désordre fondé sur des règles U.S. ? L’Empire du Mal sera très probablement détruit non par la mort du dollar américain, mais par sa défaite… la défaite et la marginalisation de l’U.S.$ comme monnaie hégémonique mondiale. La marginalisation et l’abandon de l’U.S.$, en tant que monnaie de réserve, sont souvent théorisés, mais dans les faits ; il doit être sérieusement marginalisé en tant que monnaie de réserve mondiale, avant qu’il soit possible de mettre fin au pouvoir qu’ont les néoconservateurs de l’État-de-Guerre de Washington de semer la dévastation dans le monde entier.

 

Lentement, le reste du monde, en dehors de l’Occident collectif, s’adapte au fait qu’il doit effectivement et pragmatiquement réduire son utilisation et sa dépendance envers le dollar américain, avant que le pouvoir des néoconservateurs de créer des États faillis ne puisse réellement et de force prendre fin. Et quel sera le résultat ?

 

Lorsque le roi dollar sera relégué au banc des accusés, les anciens États-Unis ne pourront plus s’engager dans leurs guerres, leurs provocations par intérêt personnel, et ne pourront, donc, plus poursuivre leur programme de création d’États faillis. Même les sanctions économiques du Trésor américain et de l’UE n’auront plus aucune importance pour leurs adversaires, comme nous voyons que cela se passe avec la Russie et l’Iran qui survivent et prospèrent aujourd’hui, en dépit des sanctions actuelles du Trésor américain.

 

En conclusion, à l’avenir, lorsque le dollar américain sera relégué et marginalisé en tant que monnaie de réserve mondiale, les États-Unis seront relégués au rang d’ex-puissance, tout comme, avant eux, l’ont été la Grande-Bretagne, Rome et d’autres empires. Les États-Unis seront concurrencés se retrouveront ; impuissants, face au pacte sino-russe et aux BRICS, le dollar U.S. représentant peut-être encore quelque 50 % des échanges monétaires mondiaux, voire moins. Ce jour arrive, c’est certain.

 

Et lorsque tout cela sera devenu réalité – c’est-à-dire lorsque les États-Unis n’auront pas plus de pouvoir géopolitique que la Turquie, l’Inde ou la Chine, alors l’héritage néocon du mal sera enfin enterré, pour toujours.

 

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*La question de savoir si les États-Unis tels qu’ils ont été fondés existent encore depuis le coup d’État meurtrier du 22 novembre 1963, est matière à débat, d’où l’expression « anciens États-Unis » : (Big Reveal on JFK Missed | Novus Confidential (wordpress.com)

 

 

URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/les-neocons-peuvent-etre-ecartes-du-pouvoir-par-la-force/

 

 

 

 

 

Janvier 2023

 

 

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