Bulletin Comaguer n° 508
24 Février 2023
Entre tragédie et opéra bouffe
COMAGUER a traduit le texte ci-après publié en anglais sur le site russe STALKER ZONE et l’a diffusé volontairement sans commentaire le 21 Février dans son Bulletin 507 sous le titre « Le nouveau complot de Munich ».
Ce bulletin n’a été ni repris ni diffusé. Donc nous avons décidé de le rediffuser mais accompagné cette fois par le commentaire qui suit :
Quand des citoyens d’un pays ou un groupe de ce pays comme Stalker Zone décide de publier un texte où il est écrit que le pays à qui la barbarie nazie a pris 27 millions de vies se trouve contraint de reprendre seul un combat qu’il pouvait espérer ne jamais se renouveler, nous affirmons que ce message venu du fond de cette immense tragédie historique doit être entendu partout. Le voici :
IL N’Y A PAS ET IL N’Y AURA JAMAIS PLUS SUR CETTE PLANÈTE DE « SOUS HOMMES »
ET IL NE DOIT PLUS Y AVOIR DE RÉGIME PORTEUR D’UN TEL PROJET FUNESTE.
Le nouveau complot de Munich
Publié par le site STALKER ZONE
Traduction Comaguer – 20 février 2023
L’« unanimité » du nouveau complot de Munich est un indicateur direct de la dégradation de l’Occident. Il n’y a pas de discussion politique, non pas parce qu’il n’y a pas matière, mais parce que c’est mortellement effrayant. Exprimez un autre choix – ils tergiverseront.
Il leur reste à adopter le code du bâtisseur de la démocratie. Et ils le feront. Ils se purifieront avec les reliques de Zelenski. Avec les reliques et l’huile d’onction.
En 1938, la France et l’Angleterre, avec la participation de l’Allemagne fasciste, dans le même Munich, ont permis à l’Allemagne de déchirer la Tchécoslovaquie. La Pologne a accouru presque immédiatement à l’odeur de charogne.
La Seconde Guerre mondiale a commencé là. Avec la trahison collective de Prague. Sous les discours de paix et de stabilité, ils essaient maintenant de faire croire que le pacte Molotov-Ribbentrop, n’avait rien à voir avec ça alors que c’était une conséquence directe de leurs actions.
En fait, à Munich en 2023, la même racaille s’est autorisée à manger la Russie, oubliant apparemment, par stupidité et par une incroyable arrogance, que la Russie n’est pas la Tchécoslovaquie. Par bêtise, ils ont donné le coup d’envoi et ouvert la porte à la guerre mondiale en Europe et dans le monde. Comme à l’époque. Je dois dire que cela se terminera à peu près de la même façon.
Plus de la moitié des participants à cette « conférence sur la sécurité » passeront des bureaux au site du nouveau procès de Nuremberg. Je suggère trois villes pour sa tenue : Donetsk, Lugansk et Odessa. Une grande guerre nous attend. Les jeux sont faits.
Russky Dnevnik
Le lecteur attentif aura remarqué dans l’article de Russky Dnevnik, le voisinage entre le fatum tragique : la Russie est une nouvelle fois conduite à se sacrifier pour éliminer le nazisme, et la réalité contradictoire très déterminante : la Russie de 2023 n’est pas la Tchécoslovaquie de 1938.
Cette réalité s’est manifestée dès le lundi 20. Ce jour là, le show politique Hollywoodo-washingtonien a présenté au monde entier sa dernière production – un EASTERN – dans la série de ses nouveaux films de fiction sur la conquête de l’Est (lire l’Eurasie). On se souvient d’un épisode précédent : « Bye Bye Kabul ».
Biden fut donc accueilli à Kiev sous un soleil matinal dans un ciel pur et pour quelques heures par Zé le shérif. Il reprit le train dés le début de l’après-midi, ayant sorti de sa hotte de Père Noël quelques fortes paroles et quelques centaines de millions de dollars supplémentaires, pour permettre au shérif de regarnir les barillets de ses colts.
Biden sortait d’un train, parti la veille d’une gare de l’est de la Pologne, dans lequel il avait passé la plus grande partie de la nuit. Pour atteindre cette gare, il avait dû non pas monter à bord de l’avion présidentiel trop visible mais emprunter un avion militaire plus anonyme parti de Washington dans la nuit de samedi à dimanche et arrivé le dimanche en Pologne après avoir refait le plein à la base de Ramstein en Allemagne fédérale.
Pour garantir l’effet de surprise, les wagons polonais le conduisant lui et sa petite escorte jusqu’à Kiev avaient été promptement repeints aux couleurs ukrainiennes.
Cet impromptu de Kiev joliment mis en scène à Washington a en réalité été autorisé par la Russie. En effet, risquer le président des États-Unis dans un pays en guerre, où son armée n’est pas officiellement engagée et où la couverture aérienne du président n’était pas assurée par l’US AIR FORCE dans un ciel verrouillé, était impensable pour les scénaristes de la Maison Banche.
Il fallut bien se réduire à avertir Moscou de l’escapade. Le vendredi 17, alors qu’il tenait une réunion de travail avec le président du Belarus, Poutine signait un laisser passer provisoire pour la journée du lundi. Il était précisé que seul était autorisé le passage du train spécial polonais et qu’était interdite toute couverture aérienne par l’US AIR FORCE du train présidentiel. Ces conditions posées et acceptées, l’état-major russe reçut alors l’ordre de ne tirer aucun missile ni sur Kiev ni sur le train dans son parcours en territoire ukrainien.
La visite de BIDEN à Kiev a donc été autorisée par la Russie. Comble de délicatesse : pour éviter une humiliation trop douloureuse, mercredi 22, la porte parole du Ministère de Affaires étrangères russe [Maria Zhakarova, NdE] a simplement confirmé que la Russie avait pris note de la visite présidentielle qui lui avait était annoncée.
Le président de la première puissance militaire mondiale, le maître de l’OTAN, a été contraint de demander l’autorisation à la Russie de se rendre dans un pays en guerre avec elle, guerre dans laquelle il n’est pas officiellement engagé et qui, par ailleurs, alimente à profusion les caisses des groupes capitalistes étasuniens de l’énergie et de l’armement. Chacun sait que les dites caisses contribueront puissamment au financement de la campagne électorale présidentielle de 2024 qui démarre.
Ainsi la tragédie a pris soudain des allures d’opéra bouffe à petit budget : tournage en extérieur, en décor naturel, pas de frais de costume, et un minimum de figurants encadrant les deux héros. Juste le coût d’un aller-retour Washington-Kiev et le dédommagement de deux journalistes « de haut niveau » réquisitionnés par la Maison Blanche pour une mission secrète dont ils ignoraient tout avant de monter à bord de l’avion.
Au passage, Comaguer sait gré aux médias étasuniens en particulier au New York Times et à CBS, qui ont publié les détails de l’emploi du temps présidentiel en ayant l’exquise politesse de ne pas parler des coulisses diplomatiques de « l’exploit ». Notons malgré tout qu’en matière de voyage en train de portée historique dans la même zone, celui de Lénine en Avril 1917 avait une autre classe.
Il reste que la leçon de ce spectacle politique est importante : le président des États-Unis et son équipe savent, malgré toutes leurs bravades, communiquer avec la Russie, savent que la Russie sait tenir sa parole, qu’elle n’est impressionnée ni par leurs écarts de langage ni par leurs petites saynètes et qu’il va bien falloir enfin entamer avec elle une négociation pour
a/ calmer et faire taire les nazis ukrainiens,
b/ faire respecter les choix des populations qui, après huit années de maltraitance par le gouvernement de Kiev, ont décidé de rejoindre la Fédération de Russie et en font désormais partie.
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Février 2023
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