Depuis que la presse-non-tituée est censurée comme aux plus beaux jours de l’occupation nazie (1940-1945), il ne nous reste qu’à tenter de nous informer ailleurs…
De nombreux pays soumis à des pressions pour voter la résolution U.S. contre la Russie
Seule la Serbie ose en parler.
Ju Hao – Global Times – 9.4.2022
Le président serbe Aleksandar Vucic prenant la parole lors d’une conférence de presse au Q.G. du Parti Progressiste Serbe (SNS), à Belgrade, le 3 avril 2022. Photo : Xinhua
L’Assemblée générale des Nations unies a pris jeudi une mesure importante en suspendant le statut de membre du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à la Russie. La Serbie, qui figurait parmi les 93 pays ayant voté en faveur de la résolution, a déclaré qu’elle avait voté « sous la menace d’avoir à faire face à des sanctions et à des pressions croissantes ».
« Les gens nous ont demandé pourquoi nous n’avons pas voté contre ou ne nous sommes pas abstenus. Il faut qu’ils sachent que si nous nous étions abstenus, d’autres pays se seraient dressés contre nous et la pression aurait augmenté », a déclaré le président serbe Alexander Vucic à la Radio Télévision de Serbie, une chaîne du service public.
Depuis le début du conflit russo-ukrainien, la Serbie est soumise à de très fortes pressions de la part de l’Occident, qui tente de la forcer à se joindre à la condamnation, voire aux sanctions contre la Russie. M. Vucic a précédemment déclaré que les jours qui ont suivi le déclenchement du conflit ont été les plus difficiles qu’il ait connus dans sa carrière professionnelle.
La pression exercée par l’Occident sur la Serbie provient principalement des aspects suivants :
Premièrement, rechercher une adhésion à l’UE reste une option diplomatique importante pour la Serbie, mais la réalisation de cet objectif dépend entièrement du bon vouloir de l’UE. Ces dernières années, le processus d’adhésion à l’UE de la Serbie et d’autres pays des Balkans occidentaux s’est enlisé et la perspective d’une adhésion en 2025 est devenue très lointaine. Compte tenu de l’importance économique de l’UE pour la Serbie et de la forte volonté intérieure du pays de rejoindre l’Union, il est inévitable que l’UE profite de la question de l’adhésion pour exercer des pressions sur la Serbie. [= chantage, NdT] L’UE n’a cessé d’exhorter la Serbie et d’autres pays d’Europe centrale et orientale à adopter une position cohérente sur la crise ukrainienne. En cas de refus persistant, l’UE est même susceptible de réduire tout soutien financier à la Serbie.
Le deuxième aspect est la question du Kosovo. Dans le contexte où la position anti-russe est devenue politiquement correcte en Occident, le Kosovo est bien conscient de l’impact négatif que les relations étroites entre la Russie et la Serbie peuvent avoir sur la Serbie et que ce peut être l’occasion, pour lui, de réclamer un statut indépendant. Récemment, le Kosovo a fait une sorte de forcing auprès de toutes les parties de l’UE pour que soit reconnue sa dépendance et pour que soit poussée son adhésion à l’OTAN. Jusqu’à présent, la Serbie pouvait compter sur l’influence de la Russie pour calmer les ardeurs du Kosovo et l’UE elle-même exigeait que la question du Kosovo soit résolue par le dialogue et d’autres moyens pacifiques. Mais aujourd’hui, la Russie est suffisamment occupée par ses propres problèmes et les États-Unis, plus d’autres pays d’Europe occidentale, ont toute latitude pour utiliser la question du Kosovo s’ils veulent faire pression sur la Serbie. En résumé, si la Serbie ne s’aligne pas sur eux, ils peuvent tirer parti de la question du Kosovo pour l’y forcer..
De toute évidence, les intérêts nationaux et l’histoire de la Serbie (ou de tout autre pays extérieur au camp occidental) n’importent pas du tout à ce camp. Les pays occidentaux refusent de considérer les liens de parenté entre Russie et Serbie, dont les peuples appartiennent principalement, dans les deux cas, à l’ethnie slave. La Russie impériale a participé à plusieurs reprises à des guerres sur le territoire de la Serbie, en qualité de « voisin protecteur ». C’est sur base de ces liens que Russie et Serbie ont étendu et développé leurs relations.
Des conflits ont éclaté entre les pays occidentaux et la Serbie sur un certain nombre de questions telles que les guerres de Yougoslavie et la guerre du Kosovo. La campagne de bombardement de 78 jours menée par les États-Unis et l’OTAN a laissé des cicatrices indélébiles dans le public serbe. Le souvenir catastrophique de cette dette de sang fait que le peuple serbe voit d’un très mauvais œil l’adhésion de son pays à l’OTAN et qu’il est beaucoup plus enclin à développer des liens de coopération avec la Russie. Le 24 mars, 23e anniversaire des bombardements de l’OTAN, le public serbe a commémoré les victimes de l’agression.
Les pays occidentaux exploitent la crise ukrainienne en cours pour en retirer un maximum d’avantages géopolitiques. Ils prennent certains pays en otages par la politique et l’idéologie et font de la position anti-Russie le nec plus ultra du politiquement correct, dans le but évident de maintenir leur statut hégémonique dans la communauté internationale. Ils n’ont aucun scrupule à mettre en pièces les intérêts des autres pays, pour financer les leurs de manière coercitive. L’Occident dirigé par les USA pointe hystériquement du doigt les pays que ceux-ci considère comme des adversaires et les accuse, eux, de « diplomatie coercitive », mais il s’avère que la diplomatie coercitive est le droit exclusif de l’Occident. N’est-il pas ironique que l’Occident brandisse sa massue des droits de l’homme pour pouvoir bafouer les droits de l’homme ?
Vucic a eu l’audace et le courage de mettre au grand jour les menaces et les pressions exercées par l’Occident sur son pays, mais combien des 93 autres pays qui ont voté en faveur de l’expulsion l’ont-ils fait sous la menace de l’Occident et n’oseront rien en dire ?
L’auteur est chercheur associé à l’Institut d’études russes, d’Europe de l’Est et d’Asie centrale de l’Académie chinoise des sciences sociales. On peut le contacter à l’adresse : opinion@globaltimes.com.cn
Source : https://www.globaltimes.cn/page/202204/1258865.shtml
Ah, ha ha ha haha!
[ L’ONG UN Watch, spécialisé dans la surveillance de l’ONU pour que celle-ci respecte sa charte, se montre très critique envers le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, lui reprochant notamment de systématiquement choisir des experts partiaux quand cela concerne Israël. L’ONG UN Watch dénonce le fait que les pays violateurs des droits de l’homme utilisent le Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour masquer leurs atteintes faites aux droits de l’homme.
Au cours de l’année 2015 l’Arabie saoudite fait campagne auprès du groupe Asie du Conseil des droits de l’homme pour devenir son représentant et y parvient. Par conséquent, en septembre 2015, l’Arabie saoudite accède à la direction du panel du Conseil des droits de l’homme de l’ONU qui est l’objet d’une tournante parmi ses cinq représentants. Cette décision est vivement critiquée par différentes associations luttant pour les droits de l’homme, qui dénoncent le traitement que ce pays réserve aux femmes, aux minorités et aux dissidents. Selon Hillel Neuer, directeur de l’ONG UN Watch ceci équivaut à nommer un pyromane à la tête des pompiers. Cette controverse prend une plus grande proportion alors que l’Arabie saoudite a pour projet quelques jours après sa nomination de décapiter, puis de crucifier Ali Mohammed Al-Nimr, un opposant chiite de 21 ans, son corps étant ensuite exposé publiquement jusqu’au pourrissement de ses chairs.
URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/18565-2/
Avril 2022
0 Comments