INVASION
C’est l’histoire d’une femme remarquable et d’une tribu indienne du Canada, pour être précis, de l’Alberta (Colombie Britannique), qui luttent depuis plus de vingt ans contre le gouvernement canadien et diverses multinationales.
Les nouveaux envahisseurs ont décidé de faire traverser leur territoire ancestral par un pipe-line « gaz et pétrole », principalement pour acheminer le gaz de schiste jusqu’à la côte pacifique. Non seulement les gigantesques travaux saccagent l’environnement, mais les pipelines ont une fâcheuse tendance à se rompre quasi quotidiennement ici et là, couvrant le pays de « marées noires » à sec.
Tracé des pipelines en cours de réalisation
Les Indiens sont la nation Wet’suwet’en. La femme est Freda Huson. Son clan est celui des Unist’ot’en, fort de quelque 300 personnes.
Territoire Wet’suwet’en
Lorsqu’en février 2019, les chefs héréditaires des Wet’suwet’en ont décidé de tenir un « potlatch de réconciliation » le mois suivant pour discuter (sous-entendu de l’opportunité de céder aux pressions du gouvernement et des multinationales) avec les clans de toute la province, les Unist’ot’en ont fait savoir, par la voix de Freda Huson, qu’ils n’y participeraient pas. Les Unist’ot’en ont décidé de résister jusqu’au bout.
Freda Huson et plusieurs membres du clan Unist’ot’en
OR… les Indiens de cette province, les Wet’suwet’en, n’ont jamais, dans l’histoire, signé le moindre traité avec les colons venus d’Europe ni avec le Canada en tant qu’État, qui eût accordé à quiconque l’accès à leur territoire. Mais les colons d’aujourd’hui n’en ont cure : si aucune cession n’existe, on va la faire exister. De gré ou de force. Comme en Palestine en somme. Bras de fer.
L’idée de Freda Huson, devenue idée nationale, a été de construire un camp sur le tracé du pipeline projeté – en plein dessus, même –
Le campement Unist’ot’en joue un rôle phare dans la résistance depuis près de dix ans. Il représente un espace de guérison pour les autochtones comme pour les colonisateurs, ainsi qu’un exemple concret de décolonisation. L’injonction temporaire de TC Energy (anciennement TransCanada/Coastal GasLink) a été dévastatrice. Face à la violence, aux dommages environnementaux et au mépris des droits humains qui en ont découlé, la lutte est loin d’être terminée.
et de l’occuper, puis d’appeler les membres de la tribu dispersés sur tout le territoire, mais aussi ceux qui, de l’extérieur – de n’importe où dans le monde en fait – voudraient les soutenir, de venir se joindre à la résistance non armée. En somme, elle a internationalisé la lutte de son peuple contre les envahisseurs. Et il semblerait que le plateau de la balance commence à pencher de son côté.
Il faut dire qu’au bout de tant de tribulations, les promoteurs du fameux pipeline sont en train de s’apercevoir que le gaz « fracté » qu’il devrait transporter ne va pas rapporter d’argent mais au contraire en coûter. Suspense.
Les résistants se cotisent pour faire un film (oui, comme pour Georges Ibrahim Abdallah !) qui sera terminé en 2020, c’est-à-dire bientôt. En voici un extrait (sous-titré en français) :
Invasion
Pour les bilingues, en voici deux autres :
Unist’ot’en holding their ground
How to stop an oil and gas pipeline
Il semble que les appels à la solidarité aient été entendus :
Des rallies de solidarité à Calgary et Edmonton :
« L’ours et le loup combattant les sauvages », fable.
Source : Kenin Accart, « employé de la semaine » chez Didier Porte – Là-Bas si j’y suis.
Notre avis : Écouter le récit limpide de Kevin Accart vaut largement la souscription d’un abonnement à Là-Bas (sans parler du taulier en personne of course).
Pendant ce temps, du côté des envahisseurs, les choses ne vont pas fort…
Le quiproquo
Israël Adam Shamir – 22.11.2019
Entre la plume et l’enclume
Traduction : Maria Poumier
La farce de l’« impeachment », c’est avant tout une affaire juive, a fait remarquer le quotidien israélien Ha’aretz. L’âme et le cerveau de la procédure de destitution contre le président, c’est Adam Schiff, dit « Shifty Schiff (le Sournois) », dans la langue fleurie de Trump. Son nom nous ramène à l’institution bancaire juive des Schiff, le sommet de l’aristocratie juive de l’argent et des médias. Le second, dans l’histoire, c’est Goldman le Rapace, autrement dit Daniel Sachs Goldman, le magistrat instructeur des audiences. Sachs Goldman ou Goldman Sachs, autre nom juif d’une banque juive éminente. Le troisième juif qui est au coeur de la procédure, c’est l’infâme George Soros. Haaretz pourrait ajouter que les témoins capitaux à l’origine des poursuites sont également des juifs, le très bizarre Gordon Sondland, dit « Zelensky aime ton cul », ou Vindman l’Espion. Trump n’aurait jamais osé s’apercevoir de cette coïncidence remarquable, conclut Haaretz. Il n’y aurait que les antisémites pour le faire.
Il va encore se faire traiter d’antisémite…
URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/le-quiproquo/
Source: The Unz Review
Notre source : https://plumenclume.org/blog/515-le-quiproquo
Chez les têtes de Turc d’Israël Shamir non plus, les choses ne semblent pas aller au mieux.
Netanyahou après Trump : la mode est au « Coup »
Philippe Grasset – DeDefensa – 23.11.2019
Décidément, tout se passe comme s’il y avait une sorte de communauté de destin entre Trump et Netanyahou, dans leurs rapports avec leurs establishment respectifs. De même que Trump à propos des divers agissements des démocrates et divers réseaux de la communauté de sécurité nationale, Netanyahou parle d’un “Coup” tenté contre lui par le bras juridique du système au pouvoir en Israël : « Netanyahou : Je continuerai à conduire le pays malgré la tentative de “Coup” lancée contre moi par le pouvoir juridique », titre DEBKAFile le 21 novembre 2009, en détaillant la nouvelle de l’inculpation officielle du Premier ministre en exercice...
Cette inculpation qui est une première dans l’histoire d’Israel officialise et symbolise à la fois la paralysie du pouvoir israélien, déjà acté par l’échec de Netanyahou et de Gantz de former un gouvernement, c’est-à-dire avec une troisième élection législative de suite en vue.
Source : https://www.dedefensa.org/article/netanyahou-apres-trump-la-mode-est-au-coup
Ce qui se passe en Amérique Latine est un trop gros morceau pour être traité ici en passant, mais les principaux derniers développements se trouvent toujours sur Le Grand Soir.
Épinglons-y cette réflexion de Bruno Guigue :
Le peuple désarmé sera toujours vaincu
Il est naïf de croire que l’on va transformer la société par une majorité parlementaire.
Bruno Guigue – LGS –16 novembre 2019
C’est sans doute un effet collatéral de la passion de la gauche contemporaine pour les élections, mais il semble qu’on ait oublié la formule de Mao : « le pouvoir est au bout du fusil ». La naïveté devant la cruauté du monde mène rarement au succès, et le désarmement unilatéral est une forme d’immolation volontaire.
La République espagnole croyait à la démocratie parlementaire, et Franco a instauré sa dictature. Salvador Allende croyait à la démocratie parlementaire, et on a eu Pinochet. Evo Morales croyait à la démocratie parlementaire, et un coup d’État l’a chassé du pouvoir. Illustrations parmi tant d’autres d’une loi de l’histoire : face à des loups, ne jamais faire l’agneau. Comme les expériences précédentes, celle de Morales n’était pas sans défauts, mais elle était prometteuse. Aucun gouvernement latino-américain, dans la période récente, n’avait obtenu de tels résultats : forte croissance, redistribution des richesses, recul spectaculaire de la pauvreté. La Bolivie est le pays d’Amérique latine qui a la plus faible proportion d’illettrés après Cuba et le Venezuela. Or ces avancées sociales, fondées sur la nationalisation des compagnies gazières, sont précisément ce qui a scellé le sort d’Evo Morales. Un président indigène qui travaille pour les humbles, voilà le scandale auquel il fallait mettre un terme. Assoiffée de vengeance, la bourgeoisie bolivienne a réussi à interrompre une expérience progressiste soutenue par les couches populaires.
Source : https://www.legrandsoir.info/le-peuple-desarme-sera-toujours-vaincu.html
On ne peut pas dire que les choses aillent mieux dans l’U.E. Ici par exemple :
Didier Lallement : mépris des gens, mépris des lois.
Régis de Castelnau – Vu du droit – 19.11.2019
Un garde chiourme sans état d’âme
L’aveu du préfet de police de Paris Didier Lallement filmé le 16 novembre a un énorme mérite, révéler la vérité d’un moment politique dans tous ses aspects. Répondant à une dame pacifique lui disant être gilet jaune, il ne va pas hésiter, lui le haut fonctionnaire qui devrait observer une neutralité républicaine, à proférer cette phrase de guerre civile : « nous ne sommes pas dans le même camp Madame ». Le tout en déployant une démarche chaloupée dont il doit penser qu’elle pose son homme, alors qu’elle est encore plus ridicule que celle d’Aldo Maccione qui lui avait le mérite de vouloir nous faire rire. Didier Lallement n’est pas là pour nous faire rire, il est là pour réprimer, pour intimider, et empêcher l’usage de la liberté constitutionnelle de manifestation. À ceux qu’Emmanuel Macron lui a désignés comme ennemis : « la foule haineuse ». Une petite visite sur YouTube permet de trouver un florilège de ses différentes interventions où alternent, déclarations martiales, coups de menton et rodomontades. Le préfet de police de Paris dont le prédécesseur débarqué avait été jugé trop respectueux des libertés publiques, y fait preuve d’une certaine franchise : il est là pour cogner. Rejoignant ainsi la cohorte d’aventuriers politiques ou d’aventuriers tout court qui entourent Macron et qui proviennent quasi-systématiquement du PS. Castaner, Ferrand, Belloubet, Le Drian, Griveaux, Benalla, Taché, Kholer, Emelien, Strzoda, Ndiaye, Guillaume, etc… etc… sont maintenant flanqués d’un garde-chiourme sans état d’âme.
Source : https://www.vududroit.com/2019/11/didier-lallement-mepris-des-gens-mepris-des-lois/
Sur le même sujet :
Que celui qui a manifesté un samedi sans être gazé lève la main
Théophraste R. – LGS – 18.11.2019
1- Autoriser une manifestation
2- L’interdire quand les manifestants sont arrivés
3- Bloquer toutes les issues (« nasser »)
4- Donner l’ordre d’évacuer sans laisser sortir quiconque
5- Charger, envoyer les grenades
6- Diffuser des images de palettes qui brûlent..
Vu sur Facebook et corroboré par Olivier Besancenot, présent sur les lieux, ceci est un résumé de la manifestation du 17 novembre 2019, place d’Italie, en Macronie. Alexis Corbière à voulu sortir, a excipé de son mandat de député ; il a reçu un coup de bouclier et un jet de gaz sous titré par un : « J’en ai rien à foutre ».
Les scientifiques savent exactement à quelle température l’eau devient glace ou vapeur mais nul ne sait déterminer avec précision à quel moment une démocratie devient un État policier.
Théophraste R . Un admirateur de l’abbé Pierre qui commence à avoir les yeux de Chimène pour l’abbé Pavé.
Source :
https://www.legrandsoir.info/que-celui-qui-a-manifeste-un-samedi-sans-etre-gaze-leve-la-main.html
Le cinéaste Roman Polanski, rattrapé par quelques-uns de ses délits anciens, sort un film sur l’Affaire Dreyfus. Et voilà que le capitaine et le violeur violent de gamines, même combat…
Des « antisémites » veulent que le film soit interdit.
Sans savoir ce qu’il vaut, indépendamment des intentions cousues de cordes de navire de son réalisateur, permettons-nous de recommander un autre film sur le même sujet, dont l’auteur nous est différemment connu :
Jean CHERASSE
En collaboration avec Henri Guillemin
DREYFUS, l’intolérable vérité
LE CANARD ENCHAINE : « Précis et ardent. C’est mieux que tous les policiers a suspense… Un film à montrer aux jeunes générations pour leur apprendre les dures batailles livrées per leurs aîeux pour sauver un homme, mais aussi la vérité, la justice et la république. Ouvrons l’oeil : la connerie, le racisme, ça repousse comme le chiendent… » (Michel Duran)
Rien n’empêche, d’ailleurs, de réécouter aussi Henri Guillemin
L’affaire Dreyfus
Et parce qu’il n’y a pas que le passé, qu’il y a aussi le sinistre présent… En V.O. en attendant la traduction, qu’on vous mettra ici dès qu’elle paraîtra :
IL « CRIMINE » DI JULIAN ASSANGE : AVER PORTATO ALLA LUCE I CRIMINI DI GUERRA USA
Comitato promotore della campagna #NO GUERRA #NO NATO – Italia – 22.11.2019
L’intervista video a John Shipton, padre di Julian Assange – fatta da Berenice Galli (CNGNN), montata e pubblicata da Pandora TV diretta da Giulietto Chiesa – costituisce un documento di grande importanza per la difesa della democrazia, sempre più sotto attacco da parte di un sistema politico-mediatico che usa repressione e mistificazione per mettere a tacere la verità. Per meglio comprendere l’intervista, riassumiamo qui di seguito le vicende che hanno portato alla drammatica situazione in cui si trova oggi Julian Assange. Invitiamo a diffondere al massimo questa informazione, contribuendo in tal modo alla campagna internazionale per la liberazione di Julian Assange.
Julian Assange nasce nel 1971 a Townsville in Australia, da una artista, Christine Assange, e un architetto, John Shipton. A sedici anni, sa già scrivere programmi informatici. Verso la fine degli anni Ottanta diviene membro di un gruppo di hacker noto come International Subversives.
Nel 1991 subisce un’irruzione nella sua casa di Melbourne da parte della polizia federale australiana, con l’accusa di essersi infiltrato nel sistema informatico del Pentagono. Nel 1992 gli vengono rivolti ventiquattro capi di accusa per reati di “pirateria informatica”. Assange è condannato, ma in seguito è rilasciato per buona condotta, dopo aver pagato una grossa multa.
A partire dal 2006 è tra i promotori del sito web WikiLeaks, di cui diviene caporedattore. WikiLeaks nel corso degli anni pubblica documenti da fonti anonime e informazioni segrete su politici corrotti, assassinii politici, repressioni e guerre. Il materiale pubblicato tra il 2006 e il 2009 attira sporadicamente l’attenzione dei media, ma è il caso Chelsea Manning che porta WikiLeaks, nel 2010. al centro dell’interesse internazionale.
Chelsea Manning, attivista statunitense, è accusata di aver fornito a WikiLeaks migliaia di documenti riservati di cui era venuta a conoscenza lavorando quale analista di intelligence dell’Esercito USA durante la guerra in Iraq. Viene per questo condannata a 37 anni di detenzione in un carcere di massima sicurezza. Rilasciata dopo 7 anni di carcere duro, sarà nuovamente incarcerata nel 2019 per essersi rifiutata di testimoniare contro Assange.
Nel 2010 WikiLeaks rende di pubblico dominio oltre 250.000 documenti statunitensi, molti dei quali etichettati come « confidenziali » o « segreti ». Tra questi diversi video sulle stragi di civili compiute dagli USA in Iraq e Afghanistan. WikiLeaks viene messa sotto inchiesta in Australia e Julian Assange rischia di nuovo l’arresto.
Nello stesso anno, mentre Assange è in Gran Bretagna, il tribunale svedese di Stoccolma emette nei suoi confronti un mandato di arresto in contumacia, con l’accusa di aver avuto rapporti sessuali non protetti, seppur consenzienti, con due donne. Assange, presentatosi spontaneamente negli uffici di Scotland Yard, viene arrestato in forza di un mandato di cattura europeo. Assange viene rilasciato su cauzione, ma la Svezia ne chiede l’estradizione dalla Gran Bretagna, col chiaro intento di estradarlo negli Stati Uniti dove lo attende un processo per spionaggio che prevede l’ergastolo o la pena di morte.
Nel 2012 la Corte Suprema britannica decreta la sua estradizione in Svezia. Assange si rifugia, a Londra, nell’Ambasciata dell’Ecuador che gli garantisce il diritto di asilo. Qui resta confinato per sette anni, nonostante che anche una Commissione delle Nazioni Unite denunci il fatto che A ssange è detenuto arbitrariamente e illegalmente in Gran Bretagna
Nel frattempo WikiLeaks prosegue la sua attività. Nel 2016 pubblica oltre 30.000 email e documenti inviati e ricevuti tra il 2010 e il 2014 da Hillary Clinton, Segretaria di Stato dell’Amministrazione Obama. Tra questi una email del 2 aprile 2011, la quale rivela il vero scopo della guerra USA/NATO alla Libia perseguito in particolare da USA e Francia: impedire che Gheddafi usasse le riserve auree della Libia per creare una moneta pan-africana alternativa al dollaro e al franco CFA, la moneta imposta dalla Francia a 14 ex colonie.
La crescente pressione internazionale, esercitata sull’Ecuador soprattutto da Stati Uniti, Gran Bretagna e Svezia, raggiunge il suo scopo. Privato dall’Ecuador del diritto di asilo, Julian Assange viene arrestato nell’aprile 2019 dalla polizia britannica, con l’imputazione di essersi sottratto al mandato emesso dalla Corte Suprema nel 2012.
Il Responsabile ONU contro la tortura, Nils Melzer, dopo avergli fatto visita nel carcere britannico di massima sicurezza, dichiara: « Julian Assange è detenuto in un carcere di massima sicurezza, in condizioni di sorveglianza e isolamento estreme e non giustificate, mostra tutti i sintomi tipici di un’esposizione prolungata alla tortura psicologica. È necessario che il governo britannico lo liberi immediatamente per proteggere la sua salute e la sua dignità. È inoltre da escludere la sua estradizione negli USA ».
La vita di Julian Assange, di fatto rapito e detenuto in condizioni inumane (gli viene proibito perfino di vedere i figli), è sempre più in pericolo, sia per i lunghi anni di sofferenze che hanno deteriorato la sua salute, sia per la pericolosa situazione in cui si troverebbe se fosse estradato negli USA. Qui sarebbe in mano a coloro che hanno tutto l’interesse a non farlo arrivare a un processo che, soprattutto se permettesse all’imputato di difendersi, sarebbe estremamente imbarazzante per l’establishment politico-militare.
VEDI ALTRE NOTISIE SUL SITO
Et voici, comme promis, la traduction du texte de présentation :
Le “crime” d’Assange :
avoir mis à jour les crimes de guerre USA
L’interview vidéo de John Shipton, père de Julian Assange -faite par Berenice Galli (CNGNN), montée et publiée par Pandora TV dirigée par Giulietto Chiesa- constitue un document de grande importance pour la défense de la démocratie, de plus en plus attaquée par un système politico-médiatique qui utilise répression et mystification pour faire taire la vérité. Pour mieux comprendre l’interview, nous résumons ici les éléments qui ont porté à la situation dramatique où se trouve aujourd’hui Julian Assange. Nous invitons à diffuser au maximum cette information, contribuant ainsi à la campagne internationale pour la libération de Julian Assange.
Julian Assange est né en 1971 à Townsville en Australie, d’une artiste, Christine Assange, et d’un architecte, John Shipton. À seize ans, il sait déjà écrire des programmes informatiques. Vers la fin des années 80 il devient membre d’un groupe de hacker, le International Subversives.
En 1991 il subit une irruption dans sa maison de Melbourne de la police fédérale australienne, sous l’accusation de s’être infiltré dans le système informatique du Pentagone. En 1992 lui sont adressés 24 chefs d’accusation pour délits de “piraterie informatique”. Assange est condamné, mais ensuite relâché pour bonne conduite, après avoir payé une grosse amende.
À partir de 2006 il est parmi les promoteurs du site web WikiLeaks, dont il devient rédacteur en chef. WikiLeaks publie au fi des ans des documents de sources anonymes et informations secrètes sur des politiciens corrompus, assassinats politiques, répressions et guerres. Les matériaux publiés entre 2006 et 2009 attirent sporadiquement l’attention des médias, mais c’est le cas Chelsea Manning qui, en 2010, va amener WikiLeaks au centre de l’intérêt international.
Chelsea Manning, activiste étasunien, est accusée d’avoir fourni à WikiLeaks des milliers de documents réservés dont elle avait eu connaissance dans son travail d’analyste du renseignement de l’Armée USA pendant la guerre en Irak. Elle est pour cela condamnée à 37 ans de réclusion dans une prison de haute sécurité. Libérée après 7 ans de prison dans des contions très dures, elle va être de nouveau incarcérée en 2019 pour avoir refusé de témoigner contre Assange.
En 2010 WikiLeaks rend publics plus de 250 000 documents étasuniens, dont beaucoup sont étiquetés “confidentiels” ou “secrets”. Parmi ceux-ci plusieurs vidéos sur les massacres de civils perpétués par les USA en Irak et Afghanistan. WikiLeaks est mis sous enquête en Australie et Julian Assange risque de nouveau l’arrestation.
Dans la même année, alors qu’Assange est en Grande-Bretagne, le tribunal suédois de Stockholm émet à son égard un mandat d’arrêt par contumace, sous l’accusation d’avoir eu des rapports sexuels non protégés, même si consentants, avec deux femmes. Assange, s’étant présenté spontanément dans les bureaux de Scotland Yard, est arrêté au titre d’un mandat d’arrêt européen. Assange est relâché sous caution, mais la Suède requiert son extradition par la Grande-Bretagne, avec la claire intention de l’extrader vers les États-Unis où l’attend un procès pour espionnage qui prévoit la prison à perpétuité ou la peine de mort.
En 2012 la Cour Suprême britannique décrète son extradition en Suède. Assange se réfugie, à Londres, dans l’Ambassade d’Équateur qui lui garantit le droit d’asile. Il y reste confiné pendant 7 ans, bien qu’une Commission des Nations Unies dénonce le fait qu’Assange soit détenu arbitrairement et illégalement en Grande-Bretagne.
Entretemps WikiLeaks poursuit son activité. En 2016 il publie plus de 30 000 emails et documents envoyés et reçus entre 2010 et 2014 par Hillary Clinton, Secrétaire d’État de l’Administration Obama. Parmi ceux-ci un email du 2 avril 2011, qui révèle le vrai but de la guerre USA/OTAN contre la Libye poursuivi notamment par les USA et la France : empêcher que Kadhafi n’utilise les réserves d’or de la Libye pour créer une monnaie pan-africaine alternative eu dollar et au franc CFA, la monnaie imposée par la France à ses 14 ex-colonies.
La pression internationale croissante, exercée sur l’Équateur surtout par États-Unis, Grande-Bretagne et Suède, atteint son but. Privé par l’Équateur du droit d’asile, Julian Assange est arrêté en avril 2019 par la police britannique, sous l’accusation de s’être soustrait au mandat émis par la Cour Suprême en 2012.
Le Responsable ONU contre la torture, Nils Melzer, après lui avoir rendu visite dans la prison britannique de haute sécurité, déclare : “Julian Assange est détenu dans une prison de haute-sécurité, dans des conditions de surveillance et d’isolement extrêmes et non justifiées, il présente tous les symptômes typiques d’une exposition prolongée à la torture psychologique. Il est nécessaire que le gouvernement britannique le libère immédiatement pour protéger sa santé et sa dignité. Il est en outre à exclure qu’il soit extradé aux USA”.
La vie de Julian Assange, de fait enlevé et détenu dans des conditions inhumaines (il lui est même interdit de voir ses enfants), est de plus en plus en danger : à la fois pour les longues années de souffrances qui ont détérioré sa santé, et pour la dangereuse situation où il se trouverait s’il était extradé aux USA. Il serait là aux mains de ceux qui ont tout intérêt à ce qu’il n’arrive pas à un procès qui, surtout s’il permettait à l’accusé de se défendre, serait extrêmement embarrassant pour l’establishment politico-militaire.
Publié sur http://www.natoexit.it/
Nous regrettons beaucoup que la vidéo (en anglais, sous-titrée en italien) ne soit pas aussi sous-titrée en français : le sous-titrage est hélas en dehors de nos compétences.
Mis en ligne le 23 novembre 2019
Mis à jour le 24 novembre 2019
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