Israël va expulser les passagères du « bateau des femmes », dérouté de Gaza
Démocratie… droits des femmes… respect de la personne humaine et autres culottées fariboles
Merci Donald Trump !
Merci le « fair play » britannique !
On ne pourrait pas leur envoyer von der Leyen, Baerbock et Kallas ? Elle sont peut-être encore consommables aux yeux de ces Messieurs les mangeurs de foies modérés.
On se ferait une raison de les perdre.
D’ailleurs, ils se connaissent déjà. Au point de s’être même serré la main, ou presque.
Sous le régime syrien, l’esclavage sexuel des femmes alaouites
Alain Marshal – Le club de Mediapart – 14.5.2025
Source d’origine : The Cradle – 23.4.2025
Traductions et notes entre crochets Alain Marshal
Gueux de naissance et de vocation
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[Elle est ciurageuse mais pas téméraire, la rédaction. N.d.G.O.]
Dans la Syrie post-Assad, l’enlèvement massif & l’asservissement de femmes alaouites sous le régime de Charaa répètent les pires atrocités de Daech mais suscitent un silence assourdissant de l’Occident « civilisé & féministe ». De Macron à Trump, nos dirigeants n’adoubent l’ex-« égorgeur modéré » du Front al-Nosra que parce qu’il a renversé un régime hostile à Israël & à l’impérialisme occidental
Depuis décembre, date à laquelle l’ex-branche d’Al-Qaïda, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a renversé le gouvernement de Bachar al-Assad, la Syrie est le théâtre d’une inquiétante vague d’enlèvements mystérieux de jeunes femmes, principalement issues de la communauté alaouite.
Des preuves de plus en plus nombreuses indiquent que ces femmes, appartenant majoritairement à la secte religieuse alaouite [comme les chiites, ils sont considérés comme des apostats par les takfiris], ont été enlevées et réduites à l’esclavage sexuel dans la province d’Idlib — bastion traditionnel de HTS — par des factions armées affiliées au nouveau gouvernement syrien.
Fait glaçant : ces enlèvements massifs et cet asservissement de femmes alaouites rappellent les crimes commis par Daech contre des milliers de femmes yézidies lors du génocide de 2014 à Sinjar, en Irak.
L’action d’une lanceuse d’alerte
Dans une publication Facebook aujourd’hui supprimée, Hiba Ezzedeen, militante syrienne originaire d’Idlib, a relaté sa rencontre avec une femme qu’elle pense avoir été capturée et emmenée à Idlib comme esclave sexuelle, lors des massacres perpétrés le 7 mars par des factions affiliées au gouvernement et par les forces de sécurité contre des Alaouites dans les zones côtières.
« Lors de ma dernière visite à Idlib, j’étais avec mon frère dans un endroit où j’ai aperçu un homme que je connaissais accompagné d’une femme que je n’avais jamais vue auparavant », raconte Hiba.
« Cet homme avait déjà été marié plusieurs fois et aurait actuellement trois épouses. Ce qui a attiré mon attention, c’est l’apparence de la femme : elle ne semblait pas savoir comment porter un hijab correctement, et son foulard était posé de manière désordonnée. »
En menant sa propre enquête, Ezzedeen a découvert que la femme venait des régions côtières où les massacres du 7 mars, ayant fait plus de 1 600 victimes civiles alaouites, avaient eu lieu.
« L’homme l’avait amenée au village et l’avait épousée. Personne n’en savait plus sur son parcours, et naturellement, la jeune femme était trop terrifiée pour parler », a-t-elle ajouté.
Très troublée par cette situation, Hiba a interrogé tous ses contacts – « rebelles, factions armées, défenseurs des droits de l’homme » – sur des enlèvements de femmes alaouites sur la côte syrienne.
« Malheureusement, beaucoup ont confirmé que cela s’était bien produit, et ce n’est pas seulement le fait d’une seule faction. D’après mes contacts, les responsabilités seraient partagées entre des factions de l’Armée nationale syrienne et certains combattants étrangers, aux motivations diverses », a-t-elle rapporté.
Depuis leur prise de pouvoir à Damas, les nouvelles forces de sécurité syriennes dominées par HTS ont intégré dans leurs rangs des groupes extrémistes armés, notamment des Ouïghours du Parti islamique du Turkestan (TIP) et des Turkmènes syriens issus de factions de l’Armée nationale syrienne (SNA), soutenue par les services de renseignement turcs.
Plusieurs commandants de la SNA ainsi que des extrémistes étrangers ont été nommés à des postes de haut rang au sein du ministère syrien de la Défense.
Si les unités de la Sûreté générale contrôlées par HTS ont participé aux massacres du 7 mars dans plusieurs régions, ce sont principalement d’anciennes factions de la SNA et des combattants étrangers qui auraient dirigé les opérations : les militants passaient de maison en maison dans les villages et quartiers alaouites, exécutant tous les hommes en âge de combattre, pillant les habitations, et parfois tuant femmes, enfants et personnes âgées [selon les sources, ces exactions sectaires ont causé entre un et plusieurs milliers de morts parmi les minorités alaouites, chiites et chrétiennes ; voir Massacres en Syrie : le silence complice de l’Occident].
Ezzedeen a conclu sa publication en ces termes : « Il s’agit d’un problème extrêmement grave qu’on ne peut ignorer. Le gouvernement doit révéler immédiatement le sort de ces femmes et les libérer. »
Au lieu d’enquêter sur l’affaire et de chercher à sauver les captives, le gouverneur d’Idlib, nommé par HTS, a émis un mandat d’arrêt contre Hiba Ezzedeen, l’accusant d’avoir « insulté le hijab ».
Le témoignage courageux de Hiba a levé le voile sur le sort tragique de nombreuses jeunes femmes issues de minorités, mystérieusement disparues ces derniers mois, après la prise du pouvoir par le président autoproclamé Ahmed Al-Charaa et HTS [le fait qu’aucune élection ne soit prévue avant 4 ans n’inquiète plus du tout l’Occident, pourtant si attaché la « démocratie »… qui n’est considérée sauve que quand ses intérêts sont préservés].
Syrie : Roland Dumas lâche une bombe !
Roland Dumas, ex-ministre des Affaires étrangères : l’invasion des « rebelles » en Syrie a été préparée en Angleterre pour destituer le régime syrien à cause de ses positions anti-israéliennes (Youtube)
Une série d’enlèvements
L’un des premiers cas recensés concerne Karolis Nahla, une jeune femme druze originaire de Jaramana, une banlieue de Damas, portée disparue le matin du 2 février 2024 alors qu’elle se rendait à l’université, dans le quartier de Mezzeh. L’affaire a rapidement suscité l’inquiétude, d’autant qu’aucune demande de rançon n’a été formulée et qu’aucune trace de la jeune femme n’a depuis été retrouvée.
Au fil des semaines, des informations fragmentaires ont commencé à émerger : des jeunes femmes comme Karolis auraient été enlevées puis conduites à Idlib pour y être réduites en esclavage, ce qu’a fini par confirmer Hiba Ezzedeen.
Capture d’écran d’une publication Facebook recherchant des informations sur la disparition de Karolis Nahla. La légende indique : « Karolis Nahla est portée disparue depuis hier. Elle est étudiante de littérature française en deuxième année. Elle avait cours à 9 h. À midi, nous avons perdu tout contact avec elle. Si quelqu’un a des informations ou l’a aperçue, merci de nous en informer. »
Le 21 mars 2025, Bushra Yassin Mufarraj, mère alaouite de deux enfants, a disparu à la gare routière de Jableh. Son mari a ensuite publié une vidéo dans laquelle il affirmait qu’elle avait été enlevée et transférée à Idlib.
« Ma femme a été faite captive à Idlib. Y a-t-il quelque chose de plus cruel pour un homme que de voir la mère de ses enfants dans une telle situation ? », déclare-t-il dans un appel à l’aide vidéo diffusé sur les réseaux sociaux dix jours plus tard.)
Bushra Yassin Mufarraj
La disparition de Bushra a marqué le début d’une vague d’enlèvements qui s’est poursuivie dans les jours et semaines suivants. Le 25 mars, l’agence kurde Jinha Agency rapportait, sur la base de sources locales, que plus de cent personnes avaient été enlevées par des groupes armés dans les régions côtières de Syrie au cours des 48 heures précédentes — dont de nombreuses femmes.
Elles aujourd’hui. Vous demain.
Post Scriptum
Donald Trump jette Benjamin Netanyahou – devenu contre-productif – sous le bus, mais qu’on se rassure, le service reste assuré, en « Israël » et ailleurs.
L.G.O.
Mis en ligne le 16 mai 2025
par Les Grosses Orchades
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