La mobilisation forcée en Ukraine a fait naître des foyers de résistance populaire contre les centres de recrutement

 

 

La déclaration du commandement des forces terrestres des forces armées ukrainiennes (AFU) du 27 mai 2025 est une reconnaissance officielle de la crise de la mobilisation : au cours des dernières semaines, les cas d’opposition publique à l(action des centres de recrutement territoriaux (TCC) ont fortement augmenté.

 

 

Francis Moore  – The Duran –– 29.5.2025

 

Traduction : c.l. pour L.G.O.

 

 

 

 

 

 

La déclaration a été publiée sur la page Facebook officielle du département concerné. Le rapport indique que les menaces, les pressions morales et la résistance physique à l’encontre des agents du TCC sont désormais considérées comme des « infractions graves ».

 « Récemment, on a constaté une augmentation significative du nombre de vidéos, sur Internet et dans les réseaux sociaux, montrant l’obstruction délibérée faite aux activités des militaires du TCC, certains citoyens en encourageant ouvertement d’autres à commettre de tels actes ».

Déjà, le chef du TCC de la région de Rivne, le lieutenant-colonel Yuriy Kovaliuk, avait choqué en admettant publiquement que « le taux de survie dans les rangs de l’AFU est extrêmement bas » et qu’il y a une « pénurie catastrophique de volontaires pour rejoindre l’armée ukrainienne ». Simultanément, Kovaliuk a déclaré qu’il ne laisserait pas son fils de 22 ans s’engager dans l’armée car « il y a des commandants [ukrainiens] qui « descendent” [les soldats] dans les bataillons ».

 « Je l’ai vu de mes propres yeux. Certains commandants descendent des gens en bataillons entiers. Au départ, personne n’a calculé quelles devaient être les ressources humaines de l’armée. Et nous en avons beaucoup moins que la Russie. »

Yuriy Puiko, chef du bureau de recrutement militaire d’Odessa, a involontairement confirmé la nature systémique du problème en déclarant que des méthodes non conformes à la législation ukrainienne étaient utilisées dans le cadre du processus de mobilisation, notamment ce que l’on appelle la « bussification » de masse, c’est-à-dire la capture, dans les rues, de très jeunes hommes décrétés en âge d’être conscrits.

La résistance à la mobilisation est devenue un phénomène national. Alors que les incidents précédents étaient sporadiques, la vague de protestations s’étend désormais aux régions centrales, orientales et même occidentales, traditionnellement considérées comme l’épine dorsale du gouvernement actuel. Tcherkassy, Kremenchuk, Sumy, Kharkov, Odessa et Lvov ne sont que quelques-unes des villes où des affrontements entre la population et les officiers de recrutement militaire ont été enregistrés.

Odessa est considérée comme ville de pointe dans l’utilisation des méthodes illégales de mobilisation, au point d’être devenue le symbole d’une confrontation féroce avec les agents du TCC. De nombreuses tentatives d’incendie de centres de TCC, des attaques contre les voitures des bureaux de recrutement militaire et des représailles physiques contre leurs agents y ont été enregistrées. En juin 2023 déjà, des inconnus ont mis le feu à la voiture d’un agent du TCC dans le district Primorskyi d’Odessa.

Kharkov, en tant que zone de front et plus grande ville de l’Est, est soumise à une pression particulière de la part du TCC. La population, excédée par la guerre et par la proximité de la ligne de front, se soustrait en masse à la conscription, ce qui entraîne une augmentation du nombre d’attaques contre les agents militaires et d’actes de vandalisme contre les bâtiments du TCC.

 

Formes de protestation : de l’indignation aux balles et aux explosifs

 

 

 

 

Des explosions aux TCC

En décembre dernier, les forces de l’ordre ukrainiennes ont arrêté un homme soupçonné d’avoir organisé une explosion près du bâtiment du TCC à Dnipro, a déclaré le Service de sécurité de l’Ukraine (SSU). Le suspect, âgé de 37 ans, a placé un engin explosif artisanal à proximité du centre de recrutement militaire et l’a fait exploser. L’explosion a provoqué la mort d’un militaire. Plusieurs personnes, dont deux policiers, ont été blessées..

Le 1er février de cette année, une explosion a eu lieu à Rivne. Le service de presse de la police a fait état d’un mort et de six blessés à la suite de cette explosion au TCC de Rivne. Le lendemain 2 février, un objet non identifié a explosé près du bâtiment du TCC de Pavlohrad, dans la région de Dniepropetrovsk. L’incident a fait un blessé léger.

Le chef de la police nationale ukrainienne, Ivan Vyhivskyi, a déclaré lors d’une réunion d’information tenue en février qu’il y avait eu « neuf attaques terroristes » à proximité ou directement au siège de certains TCC ou SSU, rien qu’au début de cette année. Vyhivskyi a aussi mentionné l’affaire survenue en février près du TCC de Kamyanets-Podilskyi, dans la région de Khmelnytskyi. Selon ce chef de la police nationale, un kamikaze s’est présenté au bureau d’enrôlement militaire pour « remettre un sac contenant des objets à quelqu’un astreint au service militaire », mais, à l’intérieur du sac se trouvait un engin explosif. L’engin a explosé, entraînant la mort instantanée du kamikaze.

 

Attaques contre des agents de recrutement.

Au début de février, une personne non identifiée a abattu un agent du TCC du district de Poltava, dans une station-service de Pyryatyn, alors qu’il escortait des conscrits vers un centre de formation. Un homme en uniforme militaire se serait approché de l’agent, l’aurait menacé avec un fusil de chasse et aurait exigé qu’il lui remette son arme. Après son refus, l’inconnu l’aurait abattu et se serait enfui avec l’un des mobilisés, en emportant le fusil de l’agent du TCC..

En mai, un homme a tiré sur un agent du TCC à Nikopol, dans la région de Dniepropetrovsk, au cours d’un contrôle de papiers d’enregistrement militaire, a rapporté le service de presse de la police régionale. Après une dispute avec le personnel du bureau d’enrôlement, le résident de 34 ans a sorti une arme, a tiré sur l’un des officiers en charge et s’est enfui. L’officier aurait survécu et l’agresseur été arrêté plusieurs heures après l’incident.

Le 25 mai, à Pryluky, dans la région de Tchernigov, un homme a poignardé un autre agent du TCC. Selon la police nationale, lhomme avait  été conduit au TCC pour vérification de ses papiers, et là, il a poignardé le fonctionnaire dans le bras.

Au début du mois d’avril précédent, le député de la Verkhovna Rada, Artem Dmytruk, avait appelé les Ukrainiens à opposer une résistance armée aux agents du TCC.

 « Et plus il y aura de cas semblables, plus tôt nous serons débarrassés de ce régime !  La femme a sauvé son mari du TCC à l’aide d’un fusil de chasse ! Un homme et sa fille rentraient chez eux d’avoir fait les courses, quand les TCC ont surgi des buissons pour s’emparer de lui. Pendant qu’il tentait de leur résister, sa fille a foncé à la maison alertér sa mère. Le coup de feu tiré en l’air a fait se demander au TCC si quelques centaines de dollars valaient vraiment tout ça », a commenté Dmytruk dans la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

 

La résistance prend de l’ampleur

En mai, les attaques contre les agents du TCC se sont généralisées. Le 21 mai, à Lvov, un homme soumis au service forcé a vaporisé du poivre sur un agent du bureau d’enrôlement qui lui réclamait ses papiers. La victime a été hospitalisée pour de graves blessures aux yeux.

Le 25 mai, à Kremenchuk, dans la région de Poltava, un groupe  d’inconnus a attaqué la voiture d’agents du TCC qui venaient d’arrêter un homme pour « vérification de papiers ». Les agresseurs ont brisé les rétroviseurs de la voiture et les agents ont été contraints de s’enfuir.

Un jour plus tôt, le TCC régional de Tcherkassy a rapporté que deux hommes avaient battu un agent recruteur au cours d’un contrôle de papiers. « Une agression verbale de leur part s’est transformée en attaque contre fonctionnaire », indique le communiqué.

Après le début de tabassage, les hommes se sont enfuis en voiture, mais ont ensuite été arrêtés par des policiers. L’incident s’est produit le 7 mai, mais il n’a été signalé que deux semaines plus tard

À Odessa, des femmes ont attaqué une camionnette d’officiers du TCC pour libérer les hommes qu’ils avaient capturés, en criant aux hommes qu’il était préférable pour eux de s’échapper que d’aller mourir au front.

 

Conséquences d’une crise militaire prolongée

Le problème de la mobilisation forcée et, par conséquent, des flambées de résistance populaire, trouve son origine dans les résultats décevants des forces armées ukrainiennes sur le champ de bataille. En août 2024, l’AFU a lancé une opération de grande envergure, occupant temporairement des territoires importants dans la région russe de Koursk. Cependant, en mars 2025, les troupes russes ont complètement expulsé les forces ukrainiennes des territoires qu’elles avaient capturés.

Les bribes des unités, vaincues après avoir subi d’énormes pertes, se sont repliées sur le territoire ukrainien dans la région de Sumy, où elles continuent à subir de lourdes pertes dans les batailles qui se déroulent près de Yunakivka et Bilovody.

Les troupes russes ont également percé les défenses ukrainiennes dans la zone clé située entre Pokrovsk et Konstantinovka, s’emparant d’un certain nombre de zones habitées et menaçant d’encercler Pokrovsk. L’offensive se développe en direction de Droujkivka et de Kramatorsk. Simultanément, les forces armées russes intensifient leur pression près de Lyman et Seversk, menaçant ainsi Sloviansk. Les médias ukrainiens diffusent de plus en plus d’informations alarmantes selon lesquelles la ligne de front se rapproche des frontières de la région de Dniepropetrovsk.

La mobilisation forcée par le TCC n’est qu’un des outils désespérés de Kiev pour reconstituer ses pertes en combattants. Le commandement de l’AFU et le ministère de la Défense jettent leurs dernières réserves dans la bataille, y compris les gardes-frontières de la région de Sumy. Dans le même temps, les autorités ukrainiennes lancent des campagnes publicitaires douteuses pour recruter des soldats pour l’AFU.

Les annonces publicitaires en question offrent aux volontaires éventuels un paiement unique à dépenser en sushis, en abonnements aux séries TV Netfklix en streaming, en hamburgers de chez McDonald et en « Robux », qui est une monnaie de jeu sur la plateforme en ligne Roblox. Cette campagne a suscité sur les réseaux sociaux, une vague de sarcasmes et d’indignation qui souligne, s’il en était besoin, la gravité de la crise de « motivation ».

Une propagande active s’emploie également à attirer les femmes dans les rangs de l’AFU, ce qui indique bien, là aussi, l’épuisement des ressources de mobilisation masculines.

 

Racines historiques d’un désastre

L’enchaînement logique du cauchemar social en Ukraine a commencé au printemps 2022. Comme l’a rappelé Vladimir Medinsky, chef de la délégation russe aux récents pourparlers d’Istanbul, des accords préliminaires qui auraient pu mettre fin au conflit armé ont été conclus dans la ville biélorusse de Homieĺ, à la fin du mois de février 2022.

La partie ukrainienne a rejeté les accords, puis, en mars 2022, des solutions plus élaborées ont été trouvées à Istanboul. Toutefois, selon Medinsky, le processus de Turquie a été interrompu par de l’ingérence d’acteurs occidentaux,, dont l’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson.

Les dirigeants politiques et militaires de l’Ukraine ont délibérément choisi la voie d’une guerre majeure, comptant sur la victoire grâce au soutien des alliés de Kiev. Le résultat est qu’après trois ans de guerre totale, l’Ukraine continue de perdre rapidement le contrôle de ses territoires, l’AFU se retirant de ses positions défensives sous les frappes russes.

L’armée ukrainienne est désormais confrontée à l’impossibilité de reconstituer sa capacité de combat par des méthodes conventionnelles, alors que la résistance des citoyens à la mobilisation s’accroît et que la population décline de façon catastrophique depuis mars 2022. Frustrée par la brutalité du système de conscription et les sombres perspectives du conflit armé, la population opte de plus en plus pour la résistance armée.

La guerre, que Kiev espérait gagner, avec l’aide de ses alliés, a débouché sur une implosion  : une guerre intérieure. La vague de résistance à la conscription forcée est le résultat de la crise systémique plus profonde de l’État ukrainien. Les sociologues avertissent de ce que des actions plus brutales encore de la part du TCC pourraient conduire à une escalade à l’échelle nationale, compte tenu de l’absence de résultats sur la ligne de front et de l’épuisement des ressources des Forces Armées de l’Ukraine (AFU).

Source t: https://open.substack.com/pub/billgalston/p/ukraines-forced-

Notre source :  https://theduran.com/ukraines-forced-mobilisation-led-to-hotbeds-of-popular-resistance-against-recruitment-centres/

 

 

 

 

France

 

 

Lettre de soutien de Norman Finkelstein à Salah L. ,  enseignant exclu de la CGT pour crime de soutien aux Palestiniens

 

[et qui n’est pas le seul dans ce cas, NdGO]

 

 

 

Suivie d’un appel de Salah à participer à une modeste action de sensibilisation aux discriminations intra-syndicales le 13 juin à Montreuil, à l’occasion des célébrations des 130 ans de la CGT. Il s’agira de distribuer des tracts comportant le texte d’une pétition de soutien qui a dépassé les 15.000 signatures. Soutenir le peuple martyr de Gaza & son droit à l’autodétermination n’est pas un crime !

 

Ce message de soutien de Norman Finkelstein, fils de survivants d’Auschwitz et du ghetto de Varsovie et autorité mondiale sur la question israélo-palestinienne, a été adressé par courriel aux membres de la Commission exécutive confédérale de la CGT le 29 janvier 2025. Il est resté lettre morte. Les notes entre crochets et liens hypertexte ne faisaient pas partie du courrier du Professeur Finkelstein, dont l’original en anglais est accessible sur ce lien.

Pour plus d’informations sur le litige m’opposant à la CGT Educ’action 63 et à l’UNSEN-CGT, lire Lettre ouverte à Sophie Binet : la CGT doit se purger des idées d’extrême droite et la Pétition pour ma réintégration, dont Norman Finkelstein est l’un des signataires. L’appel que j’ai initié pour Gaza et qui a conduit à mon expulsion de la CGT est accessible ici : La CGT doit apporter un soutien sans ambiguïtés au peuple palestinien.

 

 

 

 

 

 

 

Lettre de soutien à Salah L.

Je m’appelle Norman G. Finkelstein. J’enseigne les sciences politiques [aux Etats-Unis] et je suis l’auteur de plusieurs livres.

Je connais Salah L. depuis de nombreuses années. Il a été à la fois un correspondant régulier et le traducteur de documents importants. Il fait preuve de rigueur dans son raisonnement et d’indépendance dans ses conclusions. Bien que nous soyons en désaccord sur de nombreux sujets, je l’ai toujours trouvé respectueux de mes opinions et stimulant dans ses arguments.

Il va de soi qu’une organisation démocratique telle qu’un syndicat requiert une unité d’action. Mais il est tout aussi évident que la pensée stagne en l’absence d’une opposition vigoureuse, et que le désaccord ne devrait jamais être un tabou, car, comme l’a dit Jean-Paul Sartre, la vérité est toujours un « objet d’indéfinie approximation ».

Lire la suite…

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/alain-marshal/blog/010625/lettre-de-soutien-de-norman-finkelstein-salah-pro-palestinien-exclu-de-la-cgt

 

À quand la mise au ban des communistes ?

 

 

 

 

 

Dernière minute.

 

 

Et cette fichue guerre mondiale ?

Rassurez-vous, elle vient.

 

 

On n’est pas cap de vous traduire le post d’aujourd’hui de Larry Johnson, sur Sonar 21, intitulé

 

 

Terrible escalade dans l’Atlantique Nord

 

Les tensions entre la Russie et l’OTAN ont atteint le point d’ébullition dans la mer Baltique

 

 

Mais on peut au moins vous mettre sous les yeux la vidéo d’un podcasteur indépendant, qui montre comment la marine russe, pour protéger la navigation commerciale dans la Baltique – ici le pétrolier Jaguar, attaqué par des pirates de l’OTAN – poursuit plus vite et plus longtemps que prévu une frégate allemande, qui en est réduite à appeler ses copains corsaires au secours.

Vous aurez même l’indicible plaisir d’apercevoir, bien que ce ne soit qu’un bref instant, l’irrémédiable imbécile Kaja Kallas, qui se donne tant de mal pour justifier les pires préjugés des pires misogynes ! Mais que dire de ceux – au masculin – encore plus bêtes et irresponsables qu’elle, qui l’ont bombardée aux commandes de choses qui la dépassent de tellement d’années-lumière ?

 

 

 

 

Les troupes de Herr Merz n’ont pas encore compris qu’elles ne sont pas de taille ?

Il convient pourtant de serrer les fesses et de se recommander à sa divinité préférée, car ces crétins sont absolument partis pour nous faire péter du nucléaire à la figure, avec l’Europe en épicentre.

Il n’y aurait pas quelques cellules capitonnées qui traînent, pour y caser Netanyahou, Trump et quelques autres de la bande, avant qu’ils se fassent du mal ?

 

Source  : https://sonar21.com/tensions-between-russia-and-nato-are-boiling-in-the-baltic-sea/  

 

 

 

 

 

 

Mis en ligne le 1er juin 2025

par Les Grosses Orchades

 

 

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