Le canal de Suez
Un sommet remis à plus tard
Et, bien entendu…
Vous cessez, nous faisons feu !
On sait que les représentants de pratiquement tous les pays arabes étaient attendus à Moscou, ce mercredi 15 octobre, pour une rencontre au sommet avec les dirigeants de la Fédération de Russie.
Au programme : la situation au Moyen Orient.
On sait aussi que ce sommet a été reporté in extremis à une date ultérieure et que ces mêmes représentants se sont au contraire précipités à Charm el-Cheikh, en Égypte, convoqués pour le lundi 13 par Donald Trump, qui, cependant, n’y a pas invité les Russes. Car on sait vivre ou pas.
Il est évidemment beaucoup plus intéressant pour les Russes de rencontrer tous ces chefs d’États après la sauterie Trump qu’avant, même si la chose a été voulue pour leur couper l’herbe sous le pied.
Un certain nombre de journalistes arabes, se trouvant à Moscou pour le sommet différé ayant été pris de court par ces simagrées, Sergueï Lavrov leur a accordé une interview collective de plus d’une heure, et il faut dire que cette longue séance de « Questions-Réponses » est une aubaine pour ceux qui essaient d’y voir un peu plus clair dans la bouteille à l’encre qu’est devenu le Moyen Orient grâce aux efforts conjugués de – principalement – MM. Trump et Netanyahou. D’autant qu’il y est question aussi des Africains du Nord et même des Africains tout court.
Vous en trouverez la vidéo de 1h16’51 ici :
https://mid.ru/en/foreign_policy/news/2053373/
avec sa transcription en anglais.
Ce qui suit est notre transcription en français.
Allocution du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et réponses aux questions des médias arabes,
Moscou, 13 octobre 2025
Dances with Bears – 15.10.2025
Traduction : c.l. pour L.G.O.
Bon après-midi, chers collègues,
Je suis heureux de vous accueillir au ministère des Affaires étrangères.
Je sais que les invités venus couvrir le sommet russo-arabe sont ici depuis un certain temps déjà et ont eu l’occasion de visiter Moscou et plusieurs autres régions russes.
Vous connaissez bien les circonstances qui nous ont menés là où nous en sommes aujourd’hui. Les préparatifs du sommet sont en cours depuis longtemps, mais il est désormais clair que cette semaine, y compris aujourd’hui, jour où le sommet devait s’ouvrir, sera décisive pour faire avancer les accords sur la bande de Gaza, accords qui ont été vigoureusement promus par nos amis égyptiens et qataris. Le président Trump a présenté son plan, que nous avons à plusieurs reprises jugé comme étant la meilleure option disponible sur la table des négociations, même s’il ne traite bien sûr pas tous les aspects de la question palestinienne. Il est néanmoins essentiel de mettre fin au plus vite aux effusions de sang et de s’attaquer aux graves problèmes humanitaires auxquels est confrontée la population.
Des milliers d’habitants de Gaza rentrent chez eux. J’ai du mal à imaginer comment ils vont vivre là-bas, mais il vaut mieux reconstruire sa propre maison que de vivre constamment sous les bombardements et dans la peur quotidienne pour la vie de ses enfants, de sa famille et de ses proches.
Nous souhaitons sincèrement que l’événement d’aujourd’hui, le sommet de Charm el-Cheikh, qui rassemble des représentants de plus de 20 pays arabes et d’un certain nombre de pays occidentaux, soit couronné de succès. J’espère que tous les accords seront mis en œuvre, même si nous entendons tant le Hamas que Tel-Aviv dire que la situation n’est pas encore entièrement résolue et que d’autres crises pourraient éclater. Il est important, à mon avis, que ceux qui ont lancé ce forum, en premier lieu le président Trump, avec le soutien du président égyptien et des dirigeants du Qatar et de la Turquie, empêchent de tels scénarios et se concentrent sur un cessez-le-feu immédiat, le respect de la ligne convenue pour le retrait des troupes israéliennes de la bande de Gaza, l’organisation de l’aide humanitaire et la reconstruction de ce magnifique endroit sur Terre qui, peut-être plus que tout autre territoire au monde, a souffert pendant les années d’après-guerre.
Il ne fait aucun doute qu’un règlement durable n’est possible que par la mise en œuvre des résolutions de l’ONU sur la création d’un État palestinien. Nous avons noté que le plan de paix du président Trump ne mentionne que la bande de Gaza. Il évoque la création d’un État, mais en termes assez généraux. Ces approches devront être clarifiées et il faudra également déterminer ce qu’il adviendra de la rive occidentale du Jourdain, car les résolutions des Nations unies envisagent la création d’un État palestinien unique et territorialement intégral à l’intérieur des frontières de 1967..
Il y aura des questions sur la façon dont nous voyons cette situation évoluer. Par exemple, comme la grande majorité de la communauté internationale, nous restons déterminés à mettre en œuvre ces résolutions. Compte tenu du projet d’organiser aujourd’hui, en début de semaine, un événement spécial et crucial consacré à la question palestinienne, le président Vladimir Poutine est parvenu à un accord avec le Premier ministre irakien Mohammed Al Sudani et le secrétaire général de la Ligue des États arabes pour reporter notre sommet. Je suis convaincu qu’il aura lieu dès que les dates les plus appropriées auront été fixées. Les documents finaux sont pratiquement prêts, nous aurons donc toujours l’occasion de nous réunir lorsque vous reviendrez pour ce somme-là.
Nos relations avec nos amis arabes progressent régulièrement. La Ligue des États arabes a démontré sa valeur et consolide son rôle de pilier essentiel du monde multipolaire émergent, en participant de plein droit, de manière active, aux affaires mondiales, dans les domaines économique et financier, et en contribuant de plus en plus à la résolution des problèmes régionaux et, plus largement, politiques. Nous avons observé une croissance soutenue du chiffre d’affaires commercial avec les États membres de la Ligue, qui dépasse désormais 34 milliards de dollars. Si ce chiffre est modeste par rapport aux volumes commerciaux que les États-Unis et la République populaire de Chine entretiennent avec le monde arabe, il est toutefois plusieurs fois supérieur au chiffre d’affaires commercial enregistré il y a vingt ans. Je peux vous assurer que nous sommes sur la bonne voie : la dynamique de croissance est positive.
Notre coopération va bien au-delà des secteurs de l’énergie, du pétrole et du gaz. Nous collaborons notamment au sein de l’OPEP+ et du Forum des pays exportateurs de gaz. Un nombre croissant d’États de la région manifestent leur intérêt pour notre expertise dans les domaines des technologies nucléaires, de l’énergie nucléaire et des applications non énergétiques de l’énergie nucléaire. Un projet phare à cet égard est la construction de la première centrale nucléaire égyptienne, El Dabaa. Nos partenaires arabes manifestent également un vif intérêt pour la coopération agricole, notamment pour l’approvisionnement en produits alimentaires et en engrais russes.
En outre, dans le domaine de la coopération culturelle, nous entretenons traditionnellement des liens éducatifs étroits avec de nombreux États arabes, pratique qui remonte à l’époque soviétique. Des milliers d’étudiants originaires des pays membres de la Ligue ont fait leurs études en Russie et continuent d’étudier dans le cadre des quotas annuels accordés par le gouvernement de la Fédération de Russie. Le tourisme se développe au niveau bilatéral. Nos citoyens apprécient beaucoup de visiter vos pays, avec leurs splendides stations balnéaires, tandis que nous accueillons chaleureusement un nombre croissant de visiteurs arabes en Fédération de Russie.
D’importants projets culturels sont en cours, visant à promouvoir les réalisations de nos nations respectives dans ce domaine. Des initiatives telles que les Saisons russes, organisées dans plusieurs États, en particulier dans les pays du Golfe, ont été accueillies avec enthousiasme, et ce modèle est désormais reproduit ailleurs.
Nous avons été ravis de la participation de représentants arabes au Concours international de chanson Intervision. Des artistes venus d’Arabie saoudite, du Qatar, des Émirats arabes unis et d’Égypte ont pris part à cette fête musicale, qui s’est tenue le 20 septembre dernier et qui a été très bien accueillie. Comme vous le savez, nos amis saoudiens ont déjà invité le concours dans leur pays l’année prochaine. Nous ferons tout notre possible pour soutenir cette initiative et assurer une forte participation russe.
En conclusion, je tiens à souligner qu’au cours des vingt dernières années, nous avons accumulé une expérience considérable. Celle-ci nous a permis de préserver les meilleurs aspects de nos relations datant de l’ère soviétique. Je vous rappelle que l’Union soviétique a été le premier État à reconnaître l’indépendance de ce qui est aujourd’hui le Royaume d’Arabie saoudite. L’héritage de ces contacts historiques continue de nous être utile aujourd’hui, en nous fournissant une base solide pour établir des relations à long terme. Tout le monde n’approuve pas le partenariat entre la Russie et le monde arabe. Certains cherchent à relancer les petits jeux coloniaux et néocoloniaux, à diviser pour mieux régner. Nous savons parfaitement qui sont ces acteurs. Leurs habitudes n’ont pas disparu. Néanmoins, la tendance fondamentale reste le développement de relations constructives fondées sur le respect mutuel, la prise en compte des intérêts de chacun et la consolidation d’un équilibre stable entre eux.
*****
QUESTION : L’événement qui suscite le plus d’intérêt dans l’actualité internationale aujourd’hui est le sommet de Charm el-Cheikh. Vous avez déjà exprimé votre scepticisme général quant au succès de ce format. Comment évaluez-vous le succès de cet accord de cessez-le-feu ? Pourrait-il déboucher sur un processus de paix à part entière entre Israël et la Palestine ? La Russie a-t-elle l’intention d’y assister ou de se joindre à ce processus ?
QUESTION COMPLÉMENTAIRE : Je viens de relire la liste des pays qui participentt au sommet de paix de Charm el-Cheikh. Elle comprend plus de 20 États représentés à différents niveaux : chefs d’État, ministres et l’ambassadeur du Japon lui-même a été invité. Pourquoi la Russie ne participe-t-elle pas à ce sommet, malgré son rôle de médiateur de longue date dans ce conflit au sein du Quartet, malgré ses contacts constructifs récents avec Israël et le Hamas et malgré son rôle positif dans la libération de certains otages ? Pourquoi la Russie n’est-elle pas à Charm el-Cheikh aujourd’hui ?
SERGUEÏ LAVROV : Ce que je peux vous dire, c’est que les invitations ont été envoyées par les hôtes du sommet : les dirigeants égyptiens, qui auraient coordonné leurs actions avec d’autres initiateurs arabes, mais principalement avec les États-Unis. Soit dit en passant, le Premier ministre irakien Mahmoud Soudani n’a pas non plus été invité au sommet de Charm el-Cheikh, quoique l’Irak occupe actuellement la présidence de la Ligue arabe.
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Deux bémols (et même trois).
Dans cet échange inhabituel entre questions importantes et réponses qui ne l’étaient pas moins, nous avons été choqués deux fois par des réponses de M. Lavrov.
Qui sommes-nous pour nous mêler de choses qui nous dépassent ? Rien du tout, mais nous ne sommes sûrs de n’avoir pas été les seuls. Alors, faisons-le quand même.
- Plusieurs fois (au moins deux), M. Lavrov s’’est laissé aller à parler de « l’attaque terroriste du 7 octobre, que nous avons d’ailleurs aussitôt condamnée »*.
- Il semble par ailleurs ne voir aucun mal dans le « plan de paix » de Donald Trump et trouver que les Palestiniens devront être très heureux s’il se réalise et dire merci à tout le monde, y compris à leurs bourreaux.
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* « Vous vous souvenez de l’attentat terroriste scandaleux du 7 octobre 2023 que nous avons immédiatement condamné ? ».
Commençons par le premier sursaut : nous étions petits, pendant la guerre, mais nous nous souvenons fort bien des avis de recherche placardés par la Gestapo, qualifiant de «terroristes » les résistants qui, au péril de leur vie, avaient saboté l’un ou l’autre tronçon de chemin de fer par où allaient être transportés des tas de gens vers les camps de la mort ou ceux du travail forcé. Nous savions – nos parents et nos grands-parents nous l’avaient dit – que, s’ils éraient pris, ils seraient fusillés sans jugement d’aucune sorte. Ne revenons pas sur une affiche rouge fort justement célèbre en France.
Terroriste en revanche est le président Trump, quand, après avoir fourni de quoi bombarder Gaza , il fait couler cinq – jusqu’à présent – bateaux civils dans les eaux vénézuéliennes, assassinant tous leurs occupants, par lui qualifiés « trafiquants de drogue », sans autre preuve que sa parole. Qui ne vaut rien.
Il nous plairait donc que M. Lavrov ne nous prenne pas pour des chèvres, et nous sommes certains que les journalistes présents, trop polis pour le dire, ont pensé la même chose que nous.
La deuxième chose qui nous a choqués est au moins aussi grave :
Il s’agissait du fameux « plan de paix » du quasi prix Nobel de la même chose.
Si nous avons bien compris M. Lavrov (et son chef qui a dit pareil), il n’y a rien à reprocher aux élucubrations des gangsters US se servant pour porte-voix d’un Alzheimer en fin de course par définition irresponsable. La moindre partie de ce « plan » n’a aucune chance de voir le jour. Tout le monde le sait et on pourrait penser que M. Lavrov laisse caqueter la volaille en attendant de se mettre, avec les siens, un peu plus sérieusement à l’ouvrage. Nous ne retiendrons donc, de ses approbations surprenantes, que celle-ci, parce qu’elle a été – plus d’une fois – énoncée par le Président de la Fédération de Russie, qui semble croire avec lui que ce plan comporte une solution inespérée pour les Palestiniens, et que nous devons tous, derrière eux, nous activer pour qu’il se réalise.
Merci bien. Sans façons. Mais merci, non.
Un nombre considérable de fois depuis 2007, nous avons entendu M. Poutine, expliquer patiemment aux pires sourds du monde qu’il y avait des causes à la guerre en Ukraine, des causes bien enracinées, et que cette guerre durerait tant que les racines des maux en question n’auraient pas été extirpées. Comme toutes les personnes de bonne foi, nous avons été et sommes encore à 100% de son avis.
Pourquoi donc, alors, MM Poutine et Lavrov sont-ils si accommodants, au nom des Palestiniens, pour trouver inespérée une solution qui leur offre comme un cadeau leurs frontières de 1967, alors que les racines de leurs maux à eux (un rien plus graves que ceux des habitants du Donbass), ne remontent pas seulement à 1948 (77 ans de tortures de toutes sortes), mais précèdent la IIe Guerre mondiale ? Le bain de sang ininterrompu est visible depuis 1948, certes, mais il a commencé bien avant. De quel droit, alors, prendre la place des Palestiniens pour exonérer de leurs responsabilités, c’est-à-dire de leurs crimes, non seulement l’entité sioniste mais l’Empire britannique et la France qui l’ont machinée ?
Ne disons rien pour l’instant des USA ni des pays arabes dont les dirigeants vendus n’ont jamais cessé de trahir leurs frères. Certes, ce sont des partenaires économiques intéressants, mais les souteneurs européens de l’Ukraine guerrière l’étaient aussi avant de se faire hara-kiri par bassesse et imbécilité.
Soutenir les Palestiniens comme la corde soutient le pendu ne nous paraît pas digne du peuple russe. Si les Yéménites, qui sont vraiment très pauvres et très éprouvés, le peuvent, en actes autant qu’en paroles, pourquoi pas les autres ? Ce qui n’est pas acceptable pour la Russie redevenue prospère ne l’est pas non plus pour la Palestine en décombres
Franchement, on ne voyait pas les Russes en faux-culs.
Et 3e bémol
Dans les réponses de Sergueï Lavrov, le passage qui commence par « Votre question reposait sur le raisonnement suivant » est, à nos yeux de lambdas, particulièrement retors. M. Lavrov y renvoie dos à dos, sur un pied d’égalité, le Hamas et Israël, qui n’a jamais – regardez bien partout ! – été qualifié, par lui ni par M. Poutine, de « terroriste ».
Quant au sort des Palestiniens, il n’est jamais non plus qualifié de « génocide » mais de « punition ». Avec constance et sans une seule exception.
Pourquoi ?
Le verbe « punir » a le même sens en russe qu’en français : on punit quelqu ‘un qui a fait quelque chose de mal, quelque chose de répréhensible. Qu’ont fait les Palestiniens qui mérite une punition ? Exister ?
Si on a l’esprit mal tourné, on peut penser que l’usage obstiné et exclusif de ce mot répond à une préoccupation discutable : celle de rester du côté confortable de la loi internationale, QUI FAIT UNE OBLIGATION ABSOLUE D’INTERVENIR Y COMPRIS MILITAIREMENT À TOUT PAYS CIVILISÉ DIGNE DE CE NOM.
Intervenir ?
Euh… pas tout de suite.
Si nous nous trompons, qu’on nous le dise. Nous serons trop contents de faire amende honorable.
Et, incidemment, nous n’aimerions pas que M. Poutine fasse pression sur l’Iran pour qu’il s’abstienne de mettre en péril par les armes l’existence de l’entité israélienne, même si c’est par compréhensible souci d’éviter l’emploi d’engins nucléaires, dont nul ne doute que les nazis d’Israël n’hésiteront pas à se servir si l’envie leur en prend.
Ceci n’est pas un 4e bémol, c’est une préoccupation.
Nous sommes préoccupés par le sort fait, en Fédération de Russie, à Riley Waggaman, alias Edward Slavsquat.
Riley Waggaman est un écrivain et journaliste né aux USA de parents sûrement juifs russes émigrés, retourné vivre en 201, au pays de ses aïeux, définitivement burnt out par les mœurs de Washington DC.
Il vivait à Moscou, où il a travaillé pour Russia Insider, pour Press TV, puis, comme « senior editor » poir RT, en même temps que pour Anti-Empire.com (fondé par un Slave récemment disparu, dont il essaie de sauvegarder les archives sans connaissances suffisantes en électronique).
Il résidait à Moscou avec sa femme et son fils en bas âge.
Ses ennuis ont commencé avec le COVID, qu’il a dû couvrir et qu’il n’a pas pris au sérieux, ou plutôt si, mais pas sur le plan médical. Il a couvert aussi les méandres de VACCIN V, spécifiquement russe. Pour abréger, disons qu’il a pratiqué la désobéissance civile en sectionnant, une nuit, les rubans bicolores qui faisaient, des aires de jeu des gosses dans son quartier de la capitale, des « scènes de crime », pour les empêcher d’aller y jouer.
Depuis, il est interdit de séjour à Moscou, où continuent de résider sa femme et son gosse. Après des tentatives diverses d’y retourner, il s’est installé, dans une zone rurale perdue de l’oblast de Novgorod : il y a acheté les murs croulants d’une bicoque, où il élève (élevait) des vaches, des chèvres des poules, des chiens et des chats.
Les parents d’Edward Junior s’étant séparés (ce sont des choses qui arrivent dans les familles), Edward Senior vit désormais avec une compagne appelée Katia, née elle aussi aux USA, mais résidant depuis fort longtemps en Russie, mère d’une fille qui vit à Saint Pétersbourg.
Récemment, Katia, rentrant de quelque part à l’aéroport de Moscou, s’est vu interdire le territoire russe et déporter sans explications à… Alexandrie, en Égypte. C’était en juillet ou en août. Toutes les démarches entreprises pour éclaircir la ituation se sont heurtées à un mlutisme absolu, au point que Riley-Edward a dû vendre ses vaches, confier ses autres bestioles à la solidaire bienveillance de ses voisins et s’envoler vers Alexandrie, tenter de récupérer sa compagne. On est en octobre et tout piétine.
Les voisins en question sont ce qui reste de la population agricole soviétique du lieu : ceux qui étaient déjà trop vieux ou trop faibles pour aller chercher une subsistance ailleurs lors de la fastueuse ère Eltsine.
C’est avec eux que l’improbable journaliste-écrivain rural (ceux de ses lecteurs qui ont lu des livres le comparent à Henri-David Thoreau) a maintenu vivante jusqu’ici la mémoire des habitants disparus, héritiers du rêve de Lénine, en fouillant les bicoques abandonnées et en y recueillant les humbles témoins d’existences brutalement disparues, objets de la vie quotidienne mais aussi livres, documents et surtout photos, dont la vue arrache le cœur de ceux qui se rendent compte d’où elles viennent.
On pourrait se dire qu’il n’y a pas de fumée sans feu et que les autorités russes doivent savoir ce qu’elles font. On peut aussi être sceptique et se rappeler la mésaventure pas si vieille de Scott Ritter, rentrant de Russie à John Kennedy Airport pour se voir saisir ses papiers et confisquer son passeport, et voir ensuite débouler chez lui des « enqêteurs » du FBI, chargés selon lui de l’intimider. En même temps qu’était arrêté, près de Saint Petersbourg, son meilleur ami et fonctionnaire irréprochable de la Fédération de Russie, dont on ne connaît toujours pas le sort ni la raison de l’arrestation. Il semble que ce soit par intrigues de gens qui voulaient sa place. Des gens de la même espèce que les parents de Kaja Kallas ?
Alors ? FSB-FBI même combat ?
Que faire ?
Demander à Brigitte Bardot d’écrire une lettre à son Président de cœur ?
Hélas, à nos dernières nouvelles, Brigitte Bardot est assez malade et même à l’hôpital. On ne dérange pas les gens à l’hosto.
Dieudonné ? Le pauvre a ses propres emmerdes du même type. Que pourraitil faire ?
Car il faut l’admettre : les gens qui ne pensent et n’obéissent pas dans les rails ont des ennuis partout.
Sur le site Substack d’Edward Slavsquat :
THE BLOGGING WILL CONTINUE UNTIL MORALE IMPROVES
Vous pouvez aussi jeter un coup d’œil à ceci :
We’ve lost the Slavic H. L. Mencken
Eternal memory to Marko Marjanović, a fearless dispenser of bitter truths
Oct 14, 2025
Marko Marjanović
Marko Marjanović, the editor of Anti-Empire.com who waged a one-man insurgency against soothing falsities, seeking favor from no one and enraging State Department toadies and Kremlin boot-lickers alike, was discovered dead in his apartment in Cagayan de Oro, Philippines, on July 22. He was 40 years old.
I’d been trying to make contact with Marko after he stopped communicating in mid-July. Yesterday my worst fears were confirmed while combing the internet for clues to his possible whereabouts.
You may have never heard of Marko Marjanović, but chances are he has, directly or indirectly, disabused you of lazy heuristics and wishful thinking.
Without Anti-Empire.com, there would have been no Edward Slavsquat. The same holds true for countless commentators and writers who went down a rabbit hole that Marko dug, practically alone, by hand.
Source : https://substack.com/home/post/p-176007156
Une destitution remise à plus tard ?
En attendant…
Discours de Mathilde Panot
Présidente de LFI,
en réponse à celui du Premier ministre à hoquets
Sébastien Lecornu
Ses paroles sont bien.
Des actes, de la part de tout le monde, seraient mieux.
Puisqu’il est tant parlé, à tort ou à raison, de terrorisme,
Il nous paraît opportun de rappeler l’existence d’
UN LIVRE
Gianfranco Sanguinetti
Du Terrorisme et de l’État : La théorie et la pratique du terrorisme divulguées pour la première fois
Éd. J.F. Martos – 1er janvier 1980 (deux éditions)
139 pages
Qui est devenu un livre rare.
L’auteur vient tout juste de mourir et les éditions suisses (catholiques) MEYSTRE le republient. Nous ne l’avons pas encore trouvé, ni chez l’éditeur ni sur Amazon. Question de jours sans doute.
Ce qu’en dit François Belliot :
« Pour dessiner les contours du terrorisme d’État, dont les méthodes sont remarquablement constantes tout au long des dernières décennies, Sanguinetti s’appuie sur son expérience italienne des années de plomb (1969-1987), qui vit l’État profond italien, sous influence de la CIA et du réseau Gladio dans le contexte de la Guerre froide, organiser régulièrement des attentats, enlèvements, assassinats, manipulations en tous genres, afin d’empêcher à tout prix la participation des communistes et des socialistes à l’exercice du pouvoir en Italie. Ces actes traumatisants étaient perpétrés par des agents de l’État profond pour être attribués ensuite aux « fantomatiques Brigades rouges », afin de discréditer aux yeux de l’opinion tous les partis situés à gauche de l’échiquier politique, au premier chef le puissant Parti Communiste Italien (P.C.I.).
L’auteur suit en particulier pour fils rouges l’attentat à la bombe de la Piazza Fontana à Milan, le 12 décembre 69, qui fit 16 morts 88 blessés, et l’enlèvement et l’assassinat le 9 mai 1978 d’Aldo Moro, homme d’État italien et dirigeant de Démocratie Chrétienne (classée à droite, soutenue par l’État profond). Il s’agit d’une lecture essentielle à une époque où la « démocratie » tend insensiblement à tomber le masque pour laisser poindre son vrai visage qui est autoritaire. Le climat général qui prévalait en Italie avant et pendant les « années de plomb » fait furieusement penser à celui dans lequel nous baignons dans toutes les « démocraties occidentales », certaines phrases donnant la saisissante impression d’avoir été écrites aujourd’hui. »
(Presque) tous les livres de l’auteur : https://www.amazon.fr/Livres-Gianfranco-Sanguinetti/s?rh=n%3A301061%2Cp_27%3AGianfranco%2BSanguinetti
Ceux de François Belliot : https://www.thebookedition.com/fr/60107_francois-belliot
En attendant :
Entretien entre l’éditeur et François Belliot, spécialiste.
Mis en ligne le 18 octobre 2025
par Les Grosses Orchades
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