Enfer normatif : les ostréiculteurs français bientôt forcés d’équiper leurs barges de toilettes et d’un lavabo (RT en français).
« Quelle âpre et dure vie d’aller presque tous les soirs, dans une assemblée populaire souvent houleuse et défiante, rendre compte du travail de la journée, dissiper les préventions, animer les courages, examiner les impatiences, désarmer les calomnies… »
Jean Jaurès, (Sur Robespierre)
Histoire socialiste, 1902
ON S’Y ATTENDAIT
MAIS ÇA NE FAIT PAS RIRE
ou
Pourquoi le FSB n’a-t-il pas laissé cet ex- Rédacteur en chef de RT vivre à Novgorod avec ses vaches, ses chèvres et ses poules ?
Nous soutenons plus que jamais la volonté du peuple russe de se battre comme il l’entend pour se faire foutre la paix par le capitalisme supranational qui n’est pas qu’occidental mais se fait volontiers passer pour l’hégémonisme US.
Et nous suivons comme tout le monde les convulsions actuelles en recherchant, sur la toile, ce que disent de l’empoignade les analystes et podcasteurs qui nous paraissent les plus intelligents et les plus honnêtes. Au premier rang desquels, à tort ou à raison, nous plaçons MM. Brian Berletič, John Helmer et Riley Waggaman (alias Edward Slavsquat, soit deux sur trois en Russie… jusqu’à ce jour.).
M. Brian Berletič est un ex-officier US, qui a démissionné de l’armée et s’est expatrié après son expérience de la guerre d’Irak et qui vit de sa plume – en Thaïlande croyons-nous – en toute indépendance des merdias.
M. John Helmer est un journaliste australien avec des aïeux russes, qui a rempli de hautes fonctions publiques aux USA et en Grèce notamment, avant de s’installer définitivement à Moscou (en 1989), lui aussi en toute indépendance vis-à-vis de la presse prostituée. Quand l’oligarque Oleg Deripaska, sur lequel il enquêtait, a mis un contrat sur sa tête, le FSB en a informé son homologue australien, qui a informé à son tour la victime potentielle. À qui personne n’est venu en aide que lui-même. M. Helmer, qui est extrêmement prudent, prend toujours très grand soin de mettre en avant ses sources, tant au gouvernement que dans l’armée et ailleurs. Sinon, qui sait si, aujourd’hui, il ne serait pas à la place de Waggaman-Slavsquat.
M. Riley Waggaman, nous l’avons déjà dit, est né aux États-Unis, où il a fait un assez brillant début de carrière à Washington DC, pour un beau jour prendre par dégoût ses cliques et ses claques et partir s’installer en Russie, dont nous supposons que ses parents avaient émigré. Là aussi, débuts de carrière prometteurs, avec l’étoffe d’un grand journaliste d’investigation. Au point de se retrouver assez vite rédacteur en chef chez RT, organe de presse qu’il a fini par quitter, soit viré soit pour incompatibilité de valeurs comme cela avait été le cas à Washington. Nous nous sommes faits l’écho des péripéties qui l’ont poussé (interdit de séjour à Moscou) à s’en aller élever des vaches, des chèvres et des poules dans une campagne abandonnée de tous, proche de Novgorod. Les adeptes de la désobéissance civile finissent souvent ainsi. Et même ainsi, il arrive qu’ils aient des problèmes. Riley Waggaman est loin d’être le seul, là ou ailleurs.
Toujours est-il qu’il vient d’être banni de Russie… jusqu’en 2050, sans avoir enfreint aucune loi et sans avoir été jugé coupable de rien. Comme, dans le temps, les lettres de cachet vous envoyaient à la Bastille pour un an ou pour toujours : fait du prince !
Dans un pays qui se veut un exemple moral pour les autres, la douche est un peu raide.
Et eci est un peu long, mais on informe ou pas.
Rien à voir avec les merdias, tout çà ! Les merdias n’ont jamais d’ennuis avec le(s) pouvoir(s). Les autres opportunistes non plus n’en ont jamais.
Au temps de l’URSS, les parents de Kaja Kallas faisaient partie de la nomenklatura « communiste ». Le pouvoir ayant violemment changé de mains, Kaja Kallas, dans la tradition de sa famille, fait partie de la nomenklatura atlantiste. Si elle était en Russie, elle n’aurait pas d’ennuis avec le FSB. Si elle était aux USA, elle n’en aurait pas avec le FBI, comme en a eu, par exemple, M. Scott Ritter, pourtant fervent patriote.
Si nous étions tusses
nous voudrions savoir POURQUOI le FSB considère M. Waggaman comme un danger pour la sécurité de l’État. Il est possible qu’il le soit. L’ayant lu pendant plusieurs années, nous pensons que non. Mais tout le monde peut se tromper et ils peuvent savoir des choses que nous ignorons. Ce dont nous ne démordrons cependant jamais, c’est que, quand on occupe de telles fonctions, on doit la vérité à ses compatriotes sur ce que l’on fait en leur nom. (Voir la citation de Jean Jaurès en exergue).
C’est une des toutes premières choses que nous a apprises la Grande Révolution, qui n’a pas été que française, mais aussi – et même avant – liégeoise.
Comment voulez-vous qu’un peuple devienne adulte, si vous le traitez en mineur d’âge ou en vieux gâteux qu’il faut nourrir de bouillie insipide à la cuillère ?
Donc, si nous étions russes, nous voudrions savoir ce que nos représentants armés reprochent à un homme qui ne l’est pas et de quoi au juste ils entendent nous protéger.
Mais nous aimerions aussi savoir pourquoi le gouvernement qui nous représente fait preuve depuis si longtemps, à la fois d’une indifférence en apparence aussi totale envers le peuple palestinien, en même temps que d’une équanimité aussi grande envers leurs assassins, y compris quand ces assassins ont fui la Russie avec des milliards pillés à la nation, sans que rien n’ait été fait pour leur en demander raison ni tenter de leur faire restituer ce qu’ils ont volé. Nous nous contentons ici d’évoquer le cas d’Anatoli Tchoubaïs, mais il est fort loin d’être le seul.
Pendant que nous y serions, nous nous demanderions aussi comment il se fait que notre gouvernement prétende, d’une main, nous protéger des nazis ukrainiens tout en entretenant, de l’autre, des relations apparemment si privilégiées avec les nazis d’Israël. Les victimes palestiniennes du nazisme sont-elles moins intéressantes que les victimes russes ?
Nous sommes Liégeois, d’expression française et d’ascendance germanique, ni russes ni juifs ni croyants d’aucune religion.
En internautes lambdas, nous venons de lire, avec des sentiments mitigés, un article important de M. Israël Shamir, qui mériterait un commentaire honnête de la part de tout citoyen de n’importe où qui se respecte, mais ce n’est pas ici le lieu ni le moment. C’est pour un peu plus tard, que M. Shamir nous pardonne. En attendant…
Dans cette affaire, qui peut paraître mineure à certains,
on se retrouve quand même, sur le sol russe, avec un riche banquier plus ou moins russe et plus ou moins allemand (les vieux cocos auraient dit cosmopolite) critiqué par un juif importun. Lequel lui a reproché de se conduire de manière indigne envers la Russie…
Curieuse façon qu’a l’histoire de bégayer quelquefois.
Quoi qu’il en soit,
il nous semble que, pour l’instant, le moins que nous puissions faire est de relayer la toute dernière communication en date du blog d’Edward Slavsquat : ses adieux forcés à la Russie.
Ce qui semble évident, et même criant, c’est que l’ostracisé s’est fait dans son pays d’élection des ennemis très puissants, dont l’un en la personne de M. Herman Gräf, PDG de la SBERBANK, mais pas seulement de lui sans doute, entraînant dans son infortune son innocente compagne.
Or, la voix de Slavsquat n’est pas une voix dissidente, comme le fut celle de feu Navalny, c’est une voix critique – nuance ! – sans bailleurs de fonds à l’étranger.
Par exemple…
Nos souvenirs sont un peu flous, mais nous croyons nous rappeler que Slavquat s’en est également pris, au temps béni de la pandémie en plein essor, au Centre Gamaleya et au concepteur du vaccin Spoutnik V, Andreï Botikov, qu’il trouvait un peu trop proches de Bill Gates, ce qui signifie qu’il a dû indisposer aussi, par raccroc, le tout-puissant alors et plus encore aujourd’hui Kirill Dimitriev.
Déjà en septembre 2018, il avait attiré l’attention sur la présence, à Genève, avec les Bill Gates’ boys, non seulement de Gamaleya mais même de la ministre de la Santé de Russie, Veronika Skvorrtsova :
Dans la seule première semaine de décembre 2020, le RDIF de Dimitriev annonçait que plus de 1,2 milliards de doses de Sputnik V (toujours non testé, rappelons-le) avaient été vendues et que 50 pays faisaient la queue pour s’en procurer, les deux premiers acquéreurs étant, pour des dizaines de millions de doses chacun, Israël et l’Argentine.
Arrivée de doses du vaccin Spoutnik V en Argentine – Décembre 2020
Il semble que, dans ce hoax du siècle, les Zuniens aient joué aux apprentis-sorciers et qu’il n’ait pas manqué de gens pour en tirer parti, ce qui serait de bonne guerre si la vie de tant de jobards n’avait été mise à mal ou en danger. On saura peut-être un jour à quel point les Israéliens ont servi de cobayes. Exprès ou pas exprès ?
La question est donc de savoir si la voix critique de Slavsquat a ou non dépassé les bornes de ce que peut (doit ?) écrire un journaliste honnête.
Dans le cas où il ne les aurait pas dépassées, est-ce que la raison pour laquelle le FSB ne peut pas motiver sa double décision ne serait pas tout simplement qu’il prête ainsi les mains à une intervention privée, ce que lui interdit sa fonction publique ?
Tchao, Russie : le FSB ferme l’Institut Edward … jusqu’en 2050
Pourquoi ? Pour nous protéger, voyons.
Edward Slavsquat – 26 .10.2025
Susan, président par intérim et dictateur à vie de l’Institut Edward pour les études de village, ne trouve pas ça deôle.
Après avoir été expulsée de Russie pour des raisons inexpliquées en juillet, Katya, co-fondatrice de l’Institut Edward pour les Études Villageoises, l’institut le plus réputé pour l’enseignement supérieur des villages dans l’oblast de Novgorod, a écrit une lettre au Service Fédéral de Sécurité (FSB) pour lui demander si elle pourrait retourner dans le pays qu’elle appelle chez elle depuis plus de deux décennies.
Elle vient d’enfin recevoir une réponse à sa requête.
Afin d’assurer « la sécurité de l’État », le FSB a interdit à Katya de rentrer en Russie jusqu’au 7 août 2050.
Le FSB a également informé Katya qu’elle n’obtiendrait pas d’information sur les circonstances qui ont servi de base à son interdiction, car cette information « constitue un secret d’État ».
Vous avez bien lu ? Une interdiction de 25 ans basée sur un secret d’État pour assurer la sécurité de l’État.
Je n’arrêtais pas de vous dire que le gouvernement russe, comme tous les gouvernements, donne la priorité à la sécurité et au confort (de qui ? euh…) mais certains d’entre vous ont refusé de me croire. Commencez-vous à me croire maintenant ?
Vous pouvez peut-être penser que votre vie ne vaut rien, mais réjouissez-vous quand même de ne pas être la pauvre âme qui a dû taper ctte lettre.
Les gens sont devenus ennuyeux
Par un matin glacial de janvier, la co-conspiratrice du village, Ekaterina, a frappé à la porte d’Anna Yegorovna et lui a demandé une interview impromptue.
Il est en anglais, mais vous pouvez voir au moins les images.
À un certain moment, Anna dit : quand il faisait trop froid dehors pour les petits de la truie, nous les mettions dans un panier, nous les prenions à l’intérieur et nous posions le panier sur le dessus du poêle.
C’est toute la vie d’un village soviétique qui défile au fur et à mesure des confidences d’Anna.
Pourquoi bannir Katya de la Russie jusqu’en 2050 ? Est-ce parce que Katya m’a aidé à documenter le premier (et seul) Forum Économique International du Poulailler (CHIEF) ? Je crois comprendre que le FSB ait pu être jaloux que tant d’experts de renommée mondiale aient assisté à cette importante conférence. Mais au lieu de fermer le CHIEF, ils auraient pu simplement inviter des poules et des vaches approuvées par le FSB à venir caqueter et meugler à une conférence plus convenable : à St. Pétersbourg, par exemple. Certains pourraient dire qu’ils le font déjà tous les ans avec beaucoup de succès, donc je ne comprends pas pourquoi le FSB est si contrarié.
4 juin 2024
Eh oui, ça arrive encore. Et ça arrive tous les ans, malheureusement.
Ceci n’est que spéculation pure, mais on dirait presque que le FSB a voulu faire de Katya un exemple pour décourager les gens de seulement souhaiter s’associer avec des individus susceptibles de préférer le CHIEF au SPIEF. Mais au lieu de punir directement ces personnes, le FSB a choisi une ligne de conduite plus sûre et plus pratique. Certains d’entre vous pourraient trouver que c’est lâche, mais la fin justifie les moyens, et soyez bien persuadés que le FSB ne reculera jamais devant rien pour assurer notre sécurité et notre confort.
Permettez-moi une digression rapide qui n’a presque rien à voir avec le sujet dont nous sommes en train de discuter.
En juin de cette année – un mois environ avant que Katya soit déportée de Russie : les médias d’État russes ont fièrement rapporté que Maria Gref, fille du turbo-patriote Herman Gref, avait reçu l’approbation de la Fédération Iinternationale pour les Sports équestres (FEI) afin de pouvoir participer à des exhibitions de poney fantaisie en agitant fièrement le drapeau inoffensif de la neutralité.
« La Fédération Équestre Internationale a accordé le statut de « neutres » à 27 cavaliers de Russie. »
https://tass.ru/sport/24315669
L’article qu’y a consacré TASS mentionne quelques-uns des critères que Maria devait respecter pour être autorisée à troquer les trois couleurs russes contre quelque chose de plus politiquement correct. Cependant, TASS a sagement choisi de ne pas entrer dans les détails, ce que nous allons nous permettre de faire.
Selon le site de la FEI, pour qu’elle obtienne un statut neutre, Maria a dû démontrer « son absence de soutien actif à la guerre en Ukraine ».
Les critères de la FEI :
Interdisent également [… pour obtenir le statut de « neutre » ] toute forme d’expression verbale, non verbale ou écrite, explicite ou implicite, à quelque moment que ce soit depuis le début de la guerre en Ukraine, et en particulier les déclarations publiques, y compris celles faites dans les réseaux sociaux, la participation à des manifestations ou à des événements pro-guerre, et le port de tout symbole à l’appui de la guerre en Ukraine, par exemple le symbole « Z », sont considérés comme des actes de soutien actif à la guerre en Ukraine.
Maria, qui vit à Londres, répondait à tous les critères exigés ci-dessus, et peut désormais exhiber son joli petit cheval très cher dans des compétitions n’importe où dans le monde sans crainte de persécutions.
Quelques médias et d’odieux experts, s’exprimant sur Twitter, ont attiré l’attention sur la bravoure de Maria la Londonienne, mais pour l’une ou l’autre raison, RT a glissé sur l’histoire sans la voir.
« La fille du chef de la Sberbank a refusé le drapeau de la Fédération de Russie et signé une déclaration écrite de non-soutien à la guerre d’Ukraine, dans le but d’obtenir le statut de « neutre » dans les compétitions internationales »
https://x.com/jaanikamerilo/status/1944458030914871471
Livrons-nous maintenant à une petite expérience de réflexion rapide.
Imaginons un scénario hypothétique, dans lequel Maria quitterait Londres et s’envolerait vers Moscou pour y assister avec son père à quelque sauterie de VIP au Kremlin.
À son atterrissage à Domodedovo, le FSB interrogerait-il Maria pendant plusieurs heures, puis lui dirait-il qu’elle est libre d’y aller, pour ensuite changer d’avis et l’enfermer dans une cellule, où elle poireauterait pendant 36 heures avant d’être réexpédiée à Londres ?
Ou bien, au contraire, le FSB déroulerait-il le tapis rouge pour Maria, embrasserait-il ses bottes Ugg britanniques et mettrait-il à sa disposition une limousine chargée de la déposer au Kremlin ? Limousine qui aurait évidemment une escorte policière chargée d’assurer à Maria une sécurité optimale en plus d’un parfait confort ?
Encore une fois, ce ne sont là que des scénarios hypothétiques, puisque Maria ne rêverait même pas de jamais voyager en Russie, à moins bien sûr que son cheval ne soit autorisé à l’accompagner dans l’avion en qualité d’animal de service.
Santé !
Et puis il y a Katya, qui a dû vendre ses vaches et ses chèvres, laisser son chien et ses chats à la bonté des voisins (à Novgorod, pas à Londres), et ne sera sûrementt pas autorisée à retourner en Russie avant très, très longtemps.
Et elle n’a jamais signé aucune imbécile déclaration équestre contre la Russie tout en vivant à Londres. Elle vivait n Russie, occupée à bien d’autres activités. Katya était une traductrice et une productrice laitière respectée, quii se voit même obligée de refuser l’offre d’un travail pour le musée de l’Ermitage, parce que le FSB vient d’atomiser sa vie.
En conclusion :
Jusqu’à très récemment, je m’occupais surtout d’organiser la conférence du CHIEF 2026. Maintenant qu’elle a été annulée par le FSB, je me trouve à la tête de beaucoup de temps pour consigner (jusque dans leurs détails les plus atroces) toutes les façons dont le gouvernement de la Russie se fait le champion de la la sécurité et le confort de tous, un peu partout dans le monde.
Bien sûr, tenir la chronique du côté humain souvent ignoré de la Russie – avec toutes ses joies et ses peines, sa beauté impressionnante et sa laideur abyssale – sera plus difficile maintenant que l’Institut Edward a été contraint de fermer ses portes. En réalité, il me semble que le FSB n’a rien accompli d’autre qu’essayer de m’empêcher de partager ce que j’aime dans la Russie. Mais je ferai de mon mieux, malgré les circonstances moins qu’idéales.
Mon village me manquera, certes, mais il serait vraiment trop cruel de priver le FSB de mon blog.
Petite vidéo d’adieu des bêtes et des gens de l’Institut Edward.
Il faut cliquer ici et descendre tout en bas
https://edwardslavsquat.substack.com/p/goodbye-russia-fsb-closes-edward
À la prochaine.
Riley
Source : https://edwardslavsquat.substack.com/p/goodbye-russia-fsb-closes-edward
Edward Junior et Suzan, aux temps heureux.
Mis en ligne le 30 octobre 2025
par Les Grosses Orchades














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