(Hélas, pas des écolos !)
Métropole grenobloise
École Robespierre renommée [et même rebaptisée] à Fontaine : polémique dans l’agglo
Lors de ses vœux, le maire de Fontaine, Franck Longo, a annoncé que l’école Robespierre changerait de nom après sa reconstruction. Et cela a déclenché des réactions bien au-delà des frontières communales.
Ève Moulinier – Le Dauphiné libéré – 10.1.2023
Le changement de nom de l’école Robespierre à Fontaine a fait réagir dans l’agglomération, notamment l’adjoint au maire de Greboble, Alan Confesson (LFI), qui a ferraillé sur les réseaux sociaux avec l’adjoint au maire de Fontaine, Laurent Thoriste [Crédit photo : Le D.L. /Archives, J. –B.V. et I.C.]
Bon, tout le monde le sait. La commune de Fontaine, en raison de son histoire politique, a des noms de rues et de bâtiments teintés de rouge bien rouge… On pense évidemment à la fameuse avenue Lénine qui longe le stade Maurice-Thorez et qui nous emmène au parc Karl-Marx.
Il y a aussi l’école Robespierre, personnage auquel se réfère souvent la gauche radicale, et qui reste l’une des grandes figures de la Révolution française et de la Première république dont on célèbre le 230e anniversaire, pile en ce moment.
« Révisionnisme », « cancel culture » ?
Mais voilà que l’on vient d’apprendre, lors de la cérémonie de vœux du maire Franck Longo (MoDem) que cette école serait bientôt « débaptisée » après sa reconstruction. Lors de son discours, l’élu a d’ailleurs filé une métaphore humoristique pour l’annoncer : « Sur le nom de Robespierre, pour couper court au débat et ne pas se prendre la tête, je vous annonce que l’école sera renommée, c’est tranché… » Et il a déclaré que dans les prochaines…
Comme on n’est pas abonnés, on ne saura jamais la suite. Quel dommage.
Pour l’audacieux maire trentenaire de cette « commune » (beurk, ils ne peuvent pas changer ce mot ?) de ± 11.000 habitants, qui doit s’affirmer d’une manière ou d’une autre au moment où les vertus politiques volent si haut, on comprend son problème. C’est quand même vrai que l’incorruptibilité n’est guère à la mode.
On lui conseille de la rebaptiser Philippe Pétain, son école. Ils seront ainsi bien au chaud entre patriotes.
Que voulez-vous, le pays de Liège a – sans reproche – donné quatre généraux à la Première République, dont trois sont morts au service de la France, le premier, en montant sur l’échafaud avec le débaptisé.
Leur faute, d’ailleurs : s’ils avaient su ferrailler sur les réseaux sociaux, au lieu d’aller mouliner du sabre à Fleurus, les hommes d’État d’aujourd’hui ne seraient pas obligés de réparer leurs conneries.
Mais tout ça ne nous donne pas le droit de nous mêler des affaires de la moribonde Cinquième. Faites comme si on n’avait rien dit.
« Nous marchons au milieu des poignards » disait Robespierre en 93. Deux cent trente ans plus tard, ce n’est pas fini, Lula vient de s’en apercevoir.
Soyons honnêtes, ce n’est pas tout à fait sa faute à l’élu. Depuis trois quarts de siècle que la Nation Indispensable assistée du Peuple Élu se donne un mal de chien pour faire des populations qu’elle occupe manu militari un ramassis d’ignares faciles à soumettre, elle n’y a que trop réussi.
Quand on vous dit qu’il faudra repasser par les temps préhistoriques !
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Janvier 2003
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