Dior et Karl Marx
côte à côte
ne pouvaient pas manquer d’éveiller mes souvenirs, car, vous ne le savez peutêtre pas mais, en 1948, Curzio Malaparte – qui avait été fasciste après s’être engagé à 16 ans pour voler au secours de la France (Ière Guerre mondiale !) – était venu à Paris renouer d’anciennes amitiés. C’est alors et c’est là qu’il a écrit en français, et fait jouer, ses deux seules pièces :
Curzio Malaparte
Das Kapital, pièce en 3 actes
Du côté de chez Proust, impromptu en 1 acte.
Denoël, 1951 (c. à d. Gallimard)
368 pages
Introuvable, sauf en Italie :
Curzio Malaparte
Das Kapital
Du côté de chez Proust
Aria d’Italia – 1951
368 pages
Pierre Dux en Karl Marx – 28 janvier 1948
Quel rapport avec Dior ?
Il faut savoir que le jour de la générale de Du côte de chez Proust, 22 novembre 1948, toute la haute couture française, Christian Dior et Jacques Fath en tête, sétait déplacée en corps et occupait les premiers rangs de la Michodière pour assister à l’exaltation de son grand homme. Est-ce que, d’ailleurs, Pierre Fresnay n’avait pas exigé de l’auteur qu’au cours de cet acte unique, Yvonne Printemps pût non seulement chanter mais changer quatre fois de costume ?
Le scandale vint du Proust de Malaparte, campé avec brio mais non sans une touche d’humour par un Fresnay au mieux de sa forme.
Au lieu d’une ovation debout, ce fut un déchaînement d’imprécations qui accueillit la pièce iconoclaste, ce qui fit que, rentrée dans sa loge, Yvonne Printemps put dire à l’écrivain qui l’avait si bien servie :
Mon cher, vous êtes ce soir l’homme le plus détesté de Paris.
Beaucoup d’années plus tard, M. Jacques Sereys, de la Comédie Française, allait faucher son titre à Malaparte pour réciter du vrai Proust, qui n’est pas mal non plus.
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Août 2023
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