Kiev : Fin de partie pour l’empire ?
Steve_Brown – TheDuran –16.3.2022
Traduction : c.l. pour L.G.O.
Un élément qui a peut-être été oublié dans la crise ukrainienne est Israël, et ses relations étroites – quoique parfois difficiles – avec la Russie. Nous avons lu des rapports selon lesquels Israël pourrait envisager de négocier un accord de paix dans ce conflit ; Israël pourrait trouver attrayante la perspective d’offrir ainsi une meilleure image géopolitique au niveau mondial. Dans ce cas, sur base des personnages principaux impliqués, ce conflit ne serait-il pas plus près d’être r&solu qu’on ne le pensait ? À vue de nez, c’est la raison pour laquelle les actions de Wall Street ont augmenté, avec une baisse de l’or, une baisse du pétrole et une hausse du prix des crypto-monnaies, reflétant l’impression optimiste qu’une résolution est proche. Toutefois, Wall Street et les marchés financiers ont rarement, voire jamais, raison lorsqu’il s’agit de prédire les événements futurs. La vision à la baisse, bien sûr, est que les vrais problèmes ne font que se préparer, même s’ils ont déjà commencé.
En fait, il n’y a pas d’autre acteur que le régime de Kiev lui-même qui puisse être vraiment efficace pour imprimer un cours positif aux événements futurs – en tout cas diplomatiquement – mais une démarche positive, semble ici bien improbable. Tout ce que le régime de Kiev avait à faire, c’était garantir une sécurité indivisible pour l’Europe, et c’est ce qu’il n’a pas voulu faire. Le spectacle de music hall de demain au Congrès US sera capital pour Zelensky, et il est certain qu’il le jouera à fond [il l’a, en effet, jouoé à fond, NdT]. Mais comme nous allons le voir, le Moment Unipolaire de Washington est déjà passé et le numéro que fera Z pour les escrocs qui infestent le Congrès US ne signifiera rien, finalement.
J’ai juste l’impression que les planificateurs sérieux et sains d’esprit à l’intérieur de la Beltway – à supposer qu’il y en ait – n’ont pas prévu ce moment, ni la gravité de la situation difficile dans laquelle se trouve l’Occident. Il semble que la Classe qui a fomenté le Coup d’État de la grande réinitialisation ait plus ou moins conscience d’avoir commis une erreur de calcul, ce qui pousse les médias à relativiser leur attitude quant aux voyages à Bruxelles de l’État US, de Biden, etc., sur fond de grand show hollywoodien que Washington doit toujours présenter au monde, si périmé soit-il.
S’il existe des pragmatiques influents à Washington – et on en doute – ils doivent être assez inquiets de voir ce que trafiquent les survivants du régime de Barak au sein de l’État, et ce qu’ils ont provoqué. On peut certes écrire qu’Obama aurait dû renvoyer Nuland en 2014 plutôt que la pousser en avant, mais ce serait trop simpliste vu ce qui se passe en ce moment : la putréfaction terminale de l’État US plonge à des profondeurs que n’atteint pas même l’égout Kagan-Nuland.
Quoi qu’il en soit, au fil du temps, il est probable que la position russe va se renforcer (tant publiquement que militairement) tandis que la position de la Fraternité Bormann (les duettistes US-UE) s’affaiblira d’autant, en dépit de la lourde censure des dissidents et du bâillonnement des voix discordantes par la machine de propagande occidentale. Oui, les temps changent, et il est évident qu’une grande partie du monde en a plus qu’assez de la parade débauchée que Hollywood (et Washington) vendent comme « liberté » et « démocratie ».
Pas de panique, les godillots médiatiques de Washington, grâce à la PDD 68* et autres, ont déjà décrété Washington grand vainqueur de la guerre de la propagande. D’un point de vue pragmatique, cependant, le temps semble être du côté de la Russie, et le désespoir visible d’un Occident qui braille à tous les échos qu’il veut du sang russe (et hurle à la trahison de quiconque n’est pas d’accord) ne fait que le confirmer. En effet, à l’heure de la Grande Réinitialisation, l’Occident collectif a une très faible capacité d’attention – mise à part une narration plutôt dysfonctionnelle – y compris sur les questions qui sont à ses yeux les plus importantes.
Simultanément, oui, les dommages causés par Washington aux intérêts financiers russes sont, bien sûr, graves. Mais ces dommages pourraient en fin de comptes, par un effet de boomerang, nuire à la collectivité occidentale bien davantage que prévu. Cela pourra prendre des mois, avant que les $$, les profits et les ressources en baisse ne prennent une signification sérieuse pour les institutions financières occidentales. Ce n’est pas seulement la puissance militaire qui importe pour l’Occident – les dommages causés aux monnaies fiduciaires occidentales et l’accès diminué aux ressources qui y sont liées (qu’elles soient naturelles ou non) importent au plus haut point à ses dirigeants et à ses banquiers centraux.
L’opposition de l’industrie du gaz naturel liquéfié US au Nord Stream 2 a partiellement attisé ce conflit
Pour l’instant, l’équation alchimique fonctionne toujours. Le rien papier/numérique peut encore être converti en quelque chose de dur… phénomène alchimique dont nos ancêtres n’ont pu que rêver, et qui les a fait saliver pendant des millénaires. Mais il faut que des trillions de personnes y croient et y jouent pour que l’illusion alchimique existe. Une fois que cette illusion s’évanouit, elle ne reprend jamais vie.
Aujourd’hui, apparemment, toute vision réelle d’une coopération mondiale constructive et d’un commerce mondial (pas la mondialisation des cartels !) au sens positif du libre-échange, a disparu depuis longtemps. De même que la liberté de parole et d’expression a été détruite par une classe de Coup d’État Inc et les hégémonistes hypocrites de l’Occident collectif, qui n’ont eu d’yeux que pour la guerre, l’inflation et la finance criminelle (sans parler de la haine envers la Russie !) depuis bien avant avril 1945.
Pendant beaucoup plus de cent ans, Washington n’a pas su apprécier les cultures, les esprits, les idéologies et les intentions qui n’étaient pas les siens. Depuis 1945, le gouvernement central de Washington n’a pas cessé de prêcher la haine d’abord envers l’Union Soviétique, puis envers la Russie (entre autres). Pendant toute ma vie, j’ai été personnellement témoin de ce mantra de haine envers la Russie, de la part des éducateurs occidentaux, des médias occidentaux et des politiciens. Parfois avec subtilité, parfois non. Ces dernières années, les braiements de Washington exigeant du sang russe ont tourné au chœur enroué. Et voilà… la minute de vérité est arrivée, où cette question s’est enfin imposée
L’Iran, la Chine, la Corée du Nord, l’Inde, le Pakistan, la Russie, le Brésil et d’autres pays ont averti la Pax Americana que sa corruption, sa cupidité et l’exploitation qu’elle représente (contre laquelle JFK avait pourtant mis en garde) ne seront plus tolérées. Le moment unipolaire est passé. Au bout des nombreuses décennies au cours desquelles l’Occident a tenté de cacher sa tyrannie et sa corruption, tout en rejetant d’un haussement d’épaules les guerres, les agressions et la ruine des États dont il a été seul responsable depuis 1945, la fraternité Bormann approche de sa fin. Les arrogants démagogues de la Beltway et de l’Europe qui se pavanent, pleins de leur suffisance, ne sont que le visage de la Banalité du mal dont a parlé Hannah Arendt. Il faut qu’ils soient écartés une bonne fois pour toutes du pouvoir mondial hégémonique et, enfin, vaincus.
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*La Directive Présidentielle 68 [1950] a autorisé l’État sécuritaire US à contrôler tous les médias US.
Source : https://theduran.com/kiev-end-game-for-empire/
URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/kiev-fin-de-partie-pour-lempire/
Mars 2022
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