Le petit-fils de Charles De Gaulle – vieille Némésis de la CIA – condamne la politique occidentale en Ukraine
Il affirme que les États-Unis et l’OTAN ont déclenché le conflit et font souffrir les Européens.
Jeremy Kuzmarov – Covert Action Magazine – 11.1.2023
Traduction : c.l. pour L.G.O.
Pierre de Gaulle [Source: rt.com]
Pierre De Gaulle, petit-fils de l’ancien président français Charles De Gaulle, a déclaré que les États-Unis faisaient souffrir les Européens en alimentant le conflit ukrainien et en menant une guerre économique planifiée contre la Russie.
Consultant en entreprise et directeur de banque, Pierre a déclaré à l’Association pour le Dialogue Franco-russe, le 26 décembre : « Je me révolte et proteste contre cette malhonnêteté intellectuelle dans la crise ukrainienne, parce que les déclencheurs de la guerre ont été les Américains et l’OTAN. Les États-Unis continuent malheureusement l’escalade militaire, faisant souffrir non seulement la population ukrainienne, mais aussi la population européenne ».
Pierre poursuit* : « L’ampleur et le nombre des sanctions montrent que tout cela a été organisé longtemps à l’avance, qu’il s’agit d’une guerre économique dont les Américains sont les bénéficiaires. Les Américains vendent leur gaz aux Européens à un prix quatre à sept fois supérieur à celui qu’ils pratiquent dans leur propre pays ».
Selon Pierre, « l’opinion publique française commence à comprendre quel est aujourd’hui le jeu diabolique des Américains. Par le mensonge, … les États-Unis ont réussi à utiliser la crise ukrainienne pour déstabiliser l’Europe. Les Américains ont, en quelque sorte, coupé l’Europe de la Russie, monté les Européens contre les Russes. Pourquoi ont-ils fait cela ? Parce que l’Europe, en alliance avec la Russie, pourrait constituer un bloc fort, tant sur le plan politique que sur les plans économique, culturel et social… Depuis la guerre du Vietnam et les crises économiques qui ont suivi, les Américains ont toujours essayé, par la force, la ruse et autres moyens malhonnêtes, de compenser la perte de leur influence économique et politique, pourtant inévitable. En particulier, les Américains tentent de ralentir la perte, par le dollar, de son statut de seule monnaie d’échange mondiale. Et cette politique se poursuit. »
Cible de la CIA
Le général Charles De Gaulle [Source: mirfaces.com]
Charles De Gaulle était un héros de la résistance française contre l’occupation nazie pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il a ensuite été président de la République française de 1959 à 1969.
La CIA a déclassifié des documents révélant que l’Agence a été impliquée en 1965 dans un complot visant à tuer De Gaulle, lequel avait provoqué la colère de l’administration Johnson en s’opposant à la guerre du Viêt Nam et en expulsant les militaires américains des bases militaires françaises.
De Gaulle avait également mené une politique progressiste à l’égard de l’Union Soviétique, retirant les forces françaises de l’OTAN en 1966 et ouvrant des négociations avec les dirigeants soviétiques, se rendant à Moscou à de nombreuses reprises et signant un accord commercial avec les Soviétiques.
Leonid Brezhnev et Charles De Gaulle en 1966. [Source: mirfaces.com]
Après l’échec d’une première tentative d’assassinat en 1961, des officiers militaires de droite, qui détestaient De Gaulle pour avoir abandonné le contrôle français sur l’Algérie, se sont adressés à la CIA et ont mis au point un complot d’assassinat consistant à infiltrer un agent portant une bague empoisonnée dans un groupe de vieux soldats, au cours d’une réception où De Gaulle devait être présent.
Lorsque De Gaulle ferait un geste pour lui serrer la main, on verrait le général tomber à terre tandis que l’assassin s’éloignerait calmement dans la foule.
Restaurer la vision de grand-père Charles
Dans un discours prononcé à l’occasion de la fête nationale de la Fédération de Russie, en juin dernier à l’ambassade de Russie à Paris, Pierre De Gaulle a rappelé comment la Russie était considérée par son grand-père comme un allié indispensable dont l’amitié contribuerait à la stabilité de l’Europe.
« Le général [son grand-père] a même dit “la décision désastreuse de Napoléon d’attaquer [le tsar] Alexandre Ier est la plus grande erreur qu’il ait jamais commise. Rien ne l’obligeait à le faire. C’était contraire à nos intérêts, à nos traditions, à notre génie. C’est de la guerre entre Napoléon et les Russes que date notre décadence” ».
La plus grande folie de la France : L’armée de Napoléon battant en retraite dans la neige russe. [Source: kanopy.com]
Soulignant combien les peuples russe et français étaient liés « par de longues années d’amitié et par le sang versé contre les nazis », Pierre a déclaré qu’il était venu ici « pour affirmer une fois de plus, haut et fort, qu’il est de l’intérêt de la France d’entretenir de bonnes relations avec la Russie et de dire que nous devons travailler ensemble, afin de contribuer à l’union et à la sécurité de notre continent, ainsi qu’à l’équilibre, au progrès et à la paix du monde entier ».
Pour Pierre, « la politique aveugle et systématique de confiscation et de discrimination dirigée contre l’ensemble du peuple russe » [référence aux sanctions] est scandaleuse. Les élites françaises ont trahi l’héritage de son grand-père en se rangeant du côté des États-Unis et de l’OTAN et de la politique inconsidérée et condamnable du gouvernement ukrainien à l’égard de la population russophone du Donbass, [qui impliquait] discrimination, pillage, embargo et bombardements ».
L’Occident, selon Pierre, « a permis à Zelenski, à ses oligarques et aux groupes militaires néo-nazis de se faire piéger dans une spirale de guerre, leur aveuglement ayant de graves conséquences pour le peuple ukrainien. Mais ne nous y trompons pas. Que veulent les Américains, sinon provoquer une nouvelle confrontation Est-Ouest, dont le seul but est d’affaiblir et de diviser l’Europe, afin d’y imposer leur domination, leur économie et leur système ».
Pierre De Gaulle prenant la parole à l’ambassade de Russie à Paris en juin. [Source: eu.eot.su]
Pierre a également noté que les Américains n’ont « jamais accepté, et l’Occident avec eux, qu’après la difficile transition de 1991 et la reconstruction qui a suivi, la Russie ne s’intégrerait pas à leur monde unipolaire… ni ne se transformerait pour adopter – à sa manière – le modèle occidental. Pour cette raison, et dès le début, le président Poutine a été considéré comme un dictateur, alors qu’il est un grand dirigeant au service de son pays ! »
Les États-Unis, poursuit Pierre, « n’ont jamais non plus accepté la perte par le dollar de son rôle de monnaie dominante dans le règlement des échanges internationaux du monde entier ».
Les paroles de Pierre sont hérétiques aux oreilles américaines et à celles de l’élite dirigeante française ; cependant, elles offrent une vision merveilleuse et réaliste, que les mouvements progressistes devraient adopter.
Pierre a terminé son discours en rappelant que son grand-père aimait la Russie et « a toujours soutenu et défendu l’impérieuse nécessité, même dans les moments les plus difficiles de l’histoire, de construire et de préserver une relation forte et partagée avec la Russie. Permettez-moi de citer à nouveau le Général de Gaulle :
“En France, nous n’avons jamais considéré la Russie comme un ennemi. Je suis pour le développement de l’amitié franco-russe ; je n’ai jamais et n’aurais jamais envoyé d’armes à des gens qui auraient combattu la Russie Soviétique” »
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* Certains liens introduits par l’auteur ne s’ouvrent pas et ne peuvent donc pas être reproduits : ceux qui conduisent à des sources censurées en Europe de l’Ouest, comme, par exemple, RT.
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Janvier 2023
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