Mémorial de la philosophie
Sous le regard de don Quichotte et de Sancho Pança
Extraits
Le soir tombait…
I
Le soir tombait… À d’autres de conduire de village en village la Rossinante de la dialectique et la mule de l’expérience, à d’autres de s’attarder dans les auberges où le gîte et le couvert sont assurés aux voyageurs. J’ai couru à tombeau ouvert d’une oasis à l’autre et je me suis désaltéré aux rares puits où coulait une eau claire.
Le Quichotte accélérait tellement l’allure qu’il m’a fallu négliger l’hospitalité des cités bourdonnantes de philosophes illustres. Le soir tombait. Le héros de Cervantès avait des allures de brahmane. Depuis le lever du soleil, et sans dévier un seul instant de son chemin, le fou marchait d’un pas pressé : il ne voulait pour rien au monde manquer le spectacle du soleil couchant. Derrière lui, pareil à un enfant distrait, j’aurais voulu m’arrêter à tous les étalages. Mais le Chevalier à la Triste Figure ne cessait de me rappeler que nous avions rendez‑vous avec un tombeau. Rossinante hâtait le trot et paraissait de plus en plus allègre au fur et à mesure que nous approchions du terme de notre équipée.
En vérité, c’était un songe de l’Occident que nous conduisions à sa dernière demeure à travers des déserts torrides ou glacés. Le Quichotte a agonisé tout au long de la route. Maintes fois, il a failli rendre le dernier soupir avant l’heure qu’il s’était fixée. Alors, il me rappelait que si je le conduisais d’une seule chevauchée jusqu’à sa sépulture, il ressusciterait d’entre les morts. Certes, me disait‑il, il n’avait que faire des jardins de Grenade de la métaphysique ; quelques fleurs sur sa tombe suffiraient à ses funérailles. Il ne désirait pas que le curé, le barbier et l’apothicaire de son village fussent présents à sa descente en terre.
Quand nous sommes arrivés au port, Rossinante était si efflanquée que je m’étonnai qu’elle tînt encore debout; et le grison du bon Sancho n’avait que la peau sur les os. « Voilà donc le Toboso », murmura le fantôme de Dame Dulcinée au bord du trou qu’avaient creusé des fossoyeurs repartis depuis longtemps.
Le délire de Don Quichotte – Gustave Doré
II
Il arrive que le romancier, le poète, le dramaturge, l’historien allèguent de bonnes raisons de n’être lus qu’après leur mort; mais celles du philosophe sont toujours excellentes et souvent impérieuses, parce que l’érémitisme de la pensée est d’une nature si particulière qu’elle n’est comparable à aucune autre. L’homme au service de la raison ne manie pas la plume pour plaire à ses contemporains, mais pour tenter de donner une plus grande profondeur au regard de l’esprit sur lui‑même. Il serait vain de qualifier de cruel le scalpel de ce chirurgien. Sa vocation est de soigner les infirmités du cerveau de l’humanité.
Certes, il se rencontre encore quelques théologiens déguisés en philosophes. Leur fonction dans la cité les éloigne de la carrière des rudes médecins de l’encéphale. Mais il arrive également que certains rationalistes se qualifient abusivement de disciples de Socrate. Alors ils se proclament au service de l’intelligence, mais ils se résignent à prendre l’humanité telle qu’elle est, à la manière des historiens, qui ne se demandent jamais pourquoi notre espèce se présente sous tels traits et non point sous tels autres. Ceux‑là se contentent d’observer des rites et des cérémonies séculaires et de peser les avantages et les désavantages politiques et moraux que les divers peuples tirent de leurs croyances. Aux yeux de ce genre de penseurs, c’est faire bien suffisamment usage de son jugement que de créditer les fables et les mythes d’une sorte de légitimité par des analyses de l’utilité qui se cache sous leur folie.
Tel n’a été à aucun moment l’idée que je me suis faite de la philosophie. Ma solitude a toujours trouvé son inspiration dans l’intense stupéfaction que j’ai éprouvée depuis mon adolescence de ce que les neuf dixièmes du genre humain croient sincèrement en l’existence plus ou moins objective de plusieurs dieux ou d’un seul et de ce que le dixième restant ne cherche ni à savoir, ni à comprendre comment la conque crânienne d’Adam est construite pour qu’elle prête crédit à une si grande sottise. Mon athéisme serait, à lui seul, un motif suffisant de m’adresser exclusivement à des lecteurs posthumes car en interposant une tombe entre leur regard et mon modeste Mémorial, j’espère retirer un grand obstacle à l’écoute honnête de mes écrits. Sachant que la fosse est pacificatrice, j’espère que sa protection permettra au lecteur d’écarter de son chemin deux formes de cécité de la pensée, celle qui se nourrit de la croyance et celle qui se complaît à un rationalisme superficiel.
Aristote a voulu que la philosophie naquît de l’étonnement. Mais l’étonnement de l’homme de science diffère de l’étonnement socratique. J’ai voulu me nourrir d’une surprise toujours renouvelée de ce que non seulement l’humanité ordinaire, mais également les apôtres de l’intensité et de la rigueur de la pensée, dont la tâche est de tailler le diamant extrême de l’étonnement, et qu’on appelle philosophes, ne s’étonnent pas d’un délire qui fut longtemps universel et qui n’a commencé d’être étudié que depuis deux siècles à peine.
Mon Mémorial est d’abord la première tentative, à ma connaissance, d’écrire une Histoire de la philosophie inspirée de bout en bout par une interrogation opiniâtre du phénomène de la croyance ‑ ce qui exige non seulement une traque de l’origine et de la nature de l’imaginaire, mais qui en permettent l’usage. Celles‑ci ne peuvent être conquises qu’en se mettant patiemment à l’écoute de vingt-quatre siècles d’Histoire de la philosophie.
Mais les obstacles qui se dressent encore de nos jours devant une philosophie animée d’une intention de ce genre sont tellement redoutables qu’il serait vain de publier mon ouvrage sans m’être assuré de la bienveillance de la mort. Ce dieu, le seul dont je demande la bénédiction, est aussi le seul qui puisse faire entendre une voix en amont de l’Histoire. Les eaux du Léthé charrient les nations depuis leur source jusqu’à leur anéantissement. Socrate, lui, médite sur une humanité qui dote d’un destin l’histoire de son cerveau.
La barque des évadés espagnols – 13e épisode – Gustave Doré
III
C’est dans cet esprit que j’ai tenté de prendre l’exacte mesure de l’effondrement des empires de l’imagination. Pendant deux mille ans, le rêve humain avait été messianique. Quand le mythe de la délivrance de type théologique avait commencé de battre de l’aile, le fabuleux et le sacré avaient conservé l’essentiel de leur folie sous d’autres apparences, puisque le prolétariat était devenu le nouveau fer de lance du salut. Mais, en ce début du XXIe siècle, avons‑nous réellement compris que l’événement le plus extraordinaire de la modernité est l’atterrissage de l’humanité? Avons‑nous seulement pris conscience de ce que la croyance en la résurrection d’un mort avait suffi à transporter pendant deux millénaires notre espèce dans un monde entièrement irréel? Qu’en est‑il de l’humanité et quels sont les derniers secrets de son identité si c’est à ce point‑là que nous avons pu devenir les jouets d’un rêve délirant? Que serait la philosophie si elle ne tentait pas de déchiffrer un songe tellement extraordinaire qu’il avait pu prendre des millions d’hommes en otages de ses fausses espérances et changer les masses en adeptes de l’irréel jusqu’au meurtre inclus ?
Certes, les Grecs et les Romains aussi étaient livrés à ce genre de démence. Mais les pourparlers, les échanges, les tractations, les alliances et les pactes avec leurs idoles demeuraient profondément immergés dans les tempêtes de l’Histoire. Le destin cruel ou glorieux des peuples et des nations était si intimement lié aux cérémonies cultuelles que la trame du temporel et celle de la croyance formaient un seul tissu. En revanche, avec le fantastique chrétien, la mort a eu beau exterminer de plus belle les corps dans la paix ou la guerre, le trépas avait été radicalement anéanti dans les têtes par l’entrée en service d’un vertigineux appareil à l’ensevelir sous les triomphes du ciel. Comment se fait‑il qu’un jeu prodigieux d’images et de représentations ait pu griser les cerveaux d’encens et de prières et rendre dérisoires les cadavres amoncelés par les Parques ?
On sait que le temporel attendait son heure au cœur même de l’imaginaire. Marx avait redonné au mythe du salut son fanatisme primitif. Il avait été décidé qu’on n’attendrait pas l’au-delà de la fosse, on allait s’installer de ce pas dans le royaume des cieux. La terre était conviée aux annonciations: on redorerait le blason des prophètes de l’immortalité. Et maintenant, pour la première fois depuis dix mille générations, l’homme se découvrait privé d’une ivresse planétaire. Tel un nouveau‑né, il débarquait sur une planète débarrassée des promesses et des folies de l’éternité. Mais l’humanité peut‑elle respirer sans Eden et sans Toboso, sans Iles Bienheureuses, sans Jardin des Hespérides et sans âge d’or? Un fantasmagorique de foire est‑il décidément la drogue naturelle d’un animal qui ne supporte pas le spectacle qu’il s’offre à lui‑même à vivre la face contre terre? Même la mouche, n’est‑ce pas du moins à une vitre qu’elle est collée? Ne voit‑elle pas un paysage plein de merveilles derrière la barrière transparente qu’elle ne parvient pas à franchir ?
Tel est le tragique d’une espèce désensorcelée, mais rendue érémitique par le patatras de la fable. Et pourtant, le désert est aussi un espace exaltant puisque tous les points y sont une croisée des chemins. Ou bien le voyageur s’enfonce dans les immensités fascinantes de la solitude, ou bien il retourne peureusement vers les cités aux mille couleurs où les marchands de paillettes vont habiller le silence et la mort de l’or et de la pourpre des autels.
Déjà mille drogues dispensaient leurs sortilèges parmi les habitants des sables. L’esprit d’adoration se recroquevillait sur le sol des nations. La jeunesse secouait ses grelots, la vieillesse consultait les tarots, les signes du zodiaque s’étalaient sur tous les tréteaux. Quelle croisée des chemins qu’un moment de l’histoire où l’humanité doit choisir de s’enrubanner de fanfreluches ou d’entrer dans les lucidités des nouvelles dérélictions! Il existe, dans la bête inouïe dont la vraie vie est devenue cérébrale depuis cent millénaires, de brèves heures où se jouent les mutations de l’intelligence. Peu importe ce qu’il adviendra des équations d’Einstein, du décompte des particules élémentaires, du décodage des codes génétiques, des jeux de l’espace avec le temps: tout cela n’est que de l’ordre de la connaissance. Mais, par delà les conquêtes des explorateurs de l’univers, les mutations de la raison elle‑même scandent une tout autre Histoire, celle des sauts qualitatifs de l’espèce, qui tiennent aux métamorphoses de son regard.
Et l’on voudrait que ce carrefour‑là ne fût pas celui où les morts méditent sur le sort des vivants et leur demandent s’ils sauront maîtriser l’histoire! Les Moïse, les Allah, les Jésus n’avaient pas vu les machines monter à l’assaut du labeur, la population du globe enfler sur de vastes continents et s’éteindre sur d’autres, l’arme du suicide planétaire planquée dans des hangars, les exploits à venir de l’atome nourrir des rêves d’apocalypse. Jamais les classes dirigeantes n’avaient autant navigué à vue au milieu de récifs, jamais elles n’en avaient ignoré à ce point la nature, la gravité et les moyens de les éviter.
Puisque l’heure a sonné où, pour la première fois depuis tant de millions de révolutions de la terre autour du soleil, nous savons que nous n’avons pas d’autre demeure que la terre, allons‑nous endimancher notre cervelle à nouveaux frais ou bien descendrons‑nous enfin dans le trou noir que nous sommes à nous‑mêmes, armés de la torche de la pensée? Saurons-nous choisir entre la sobriété de Socrate et les élixirs de Jésus? Apprendrons‑nous à fuir les promesses des sorciers dressés sur leurs ergots, accepterons‑nous la pauvreté des dépossédés de la folie, grandirons‑nous enfin de nous désillusionner ?
Telles sont les sources de l’angoisse des élites mondiales d’aujourd’hui. Elles savent que les voilures des religions sont en lambeaux, que tous les messianismes ont roulé dans la poussière, que le sort de l’humanité est entre leurs mains et que leurs mains sont nues.
« Montesinos lui a montré une procession de serviteurs de Durandat et de Belerma »
Don Quichotte – Gustave Doré
IV
Un instant, Orphée rêva d’arracher à l’Hadès une Eurydice de chair. Mais quand il eut paré une mortelle d’un destin digne de son chant, il la renvoya aux morts. Ainsi de la philosophie. Pareille à la flûte de l’enchanteur des ténèbres, elle est la transfiguratrice de la mort.
La raison est l’Eurydice de la pensée. Si les élites des nations ne prenaient pas conscience de la ruine de leurs anciennes divinités; si elles ne plaçaient pas leur foi dans les lucidités héroïques; si elles ne fécondaient pas leurs élévations à l’école des responsabilités nouvelles de l’esprit, le monde courrait tout droit vers un nouveau Bas-Empire.
Le présent Mémorial n’est pas une histoire universitaire de la pensée, mais une consultation de l’âme des grands philosophes. J’ai écouté les témoins de l’encéphale de l’humanité, les visionnaires de l’avenir de l’esprit, les voyants de la machine de l’imaginaire qui nous habite. C’est la condition humaine que je leur ai demandé de peser. Que savent‑ils de la liberté, de la souveraineté, de la science, de la croyance? Je ne les ai observés qu’au bord de l’Etna où ils ont laissé les empreintes de leurs chaussures. Je leur ai demandé qui nous sommes en ce début d’un millénaire où nos yeux ont commencé de se dessiller, mais où nos chemins de crête épaississent les mystères que les récits enfantins des mythes étaient chargés d’éteindre. Pour tenter de l’apprendre, il faut que le lecteur accepte d’étouffer les feux des espérances illusoires dont une humanité encore au lait des nourrices allumait l’imagerie: Hegel disait que la philosophie est une « vie dans la mort » et la science de l’y maintenir en éveil. C’est que l’intelligence est ressuscitative.
A mon tour j’ai rêvé que l’Europe de l’après-marxisme ne s’assoupirait pas autour des vieux autels, qu’elle se mettrait à l’école d’une mort régénératrice, qu’elle conjurerait les vieilles tentations de la peur, qu’elle nourrirait une philosophie de la solitude, qu’elle accepterait sa déréliction et son angoisse, qu’une Histoire du génie philosophique lui enseignerait le néant, ce décapant de la lucidité et ce secret de la conscience de soi.
Longtemps, la philosophie a été réduite à la domesticité; puis elle s’est rengorgée à porter un autre tablier, celui d’une servante humiliée des sciences exactes, parce qu’elle s’était laissé persuader que les expérimentateurs comprenaient ce qu’ils savaient. Les grands penseurs m’ont rappelé que le rôle de la philosophie n’est pas de passer d’une cour des miracles à l’autre, mais d’observer comment l’humanité apprête le verbe comprendre. Ils m’ont encouragé à observer les songes dont se nourrissaient les preuves théoriques dans la physique avant Einstein et à peser sur les balances de l’inconscient les méthodes de la pensée rationnelle elle‑même.
J’ai voulu que ce Mémorial fût également pédagogique. C’est pourquoi j’ai constamment recouru à des citations. J’espère que le lecteur me saura gré de leur avoir donné la parole le plus souvent possible, comme un gage de leur fécondité et de la modestie de mon écoute.
V
Je suis trop faible pour apercevoir les grands morts avec les yeux des vivants. Il faut qu’ils me donnent rendez‑vous dans la nuit où ils brillent de toute leur gloire. Mais comment me rendrais‑je auprès d’eux, sinon en demandant à la mort qui les a glorifiés de me prêter le secours de ses feux ? Nous n’entendons jamais d’autres voix que celles des trépassés. « Je partirai comme l’abeille emportant son miel », disait Socrate à l’heure de boire le breuvage mortel. Comment, après une telle parole, la philosophie ose‑t‑elle encore parler de physique ou de chimie? Comment peut‑elle n’avoir pas entendu un tel appel ?
Du fond de leurs tombeaux, les abeilles de la pensée aiguisent leurs blasphèmes comme des dards. Le miel qui nous féconde est celui de leurs profanations. Environné des géants qui tiennent à l’humanité le langage des visiteurs du silence, j’ai arboré le bonnet d’âne et les grelots du fou, afin de les accompagner dans leurs souterrains redoutables. Je leur ai demandé de parler toujours aux vivants comme s’ils étaient aimés, comme s’ils étaient compris et comme s’ils étaient morts. Il y a trois mille ans qu’Homère apprit aux poètes et aux philosophes à faire parler les défunts. Depuis lors, la fleur, dit Mallarmé, est « absente de tout bouquet ». Quand un philosophe commence d’écrire comme s’il avait quitté ce monde, une jubilation nouvelle lui fait découvrir que la sérénité et la paix jaillissent de dessous la terre et que la pensée « folle de bécarre et de bémol », comme disait le sage Rabelais, est la fille d’une absence illuminatrice. Alors la vérité écarte le linceul des siècles.
Pourquoi demeurer au milieu des vivants, où la plume s’asservit et laisse s’émousser le tranchant de la raison? Dans leurs meilleures pages, les Descartes ou les Spinoza ont quitté leur pays pour aller en habiter un autre. C’est que le grand jour est un tribunal tout compénétré de l’esprit du temps.
Bientôt la plume, effarouchée, craint de blesser des juges toujours aux aguets d’un excès d’audace à châtier. Alors la raison bat en retraite, vaincue par une lumière trop franche, et elle se recroqueville dans son poêle de Hollande. Il faut décidément le courage des habitants de la mort pour conjurer la peur insidieuse qui fait reculer la pensée devant la majesté des fausses évidences,
J’ai laissé Socrate proférer les vérités cruelles, celles qui sont reçues comme des motifs de pendaison par les meilleurs esprits. Il arrive que le lecteur, accoutumé aux bons usages de la pensée courtoise ne voie pas la philosophie se punir elle‑même à se priver de mouvement; il la trouve même alerte et de bonne mine; et il se réjouit de la timidité de sa dégaine ‑ mais une méthode honnête est un galérien évadé. Elle ne connaît la santé qu’à se montrer sans entraves.
Quel affichage de la liberté chez les plus grands; et quel triste spectacle en revanche, que celui du philosophe aux mille accommodements aussi ruineux qu’astucieux. Il paiera le prix de son emmaillotement, car sitôt qu’il aura trépassé, plus que de sa momie l’on s’étonnera que le prodige du conte d’Andersen se renouvelle tous les jours; car personne n’avait vu ses bandelettes à la cour du roi de Danemark.
Je veux te libérer, lecteur bénévolent et transtombal. Oublie le pas pesant de la philosophie chargée de chaînes et qui voudrait faire passer ses menottes dorées pour des signes de sa civilité. Plains les nains qui ont sacrifié la vérité à des précautions oratoires pour lesquelles la postérité ne leur a su aucun gré. Pascal trouve sa beauté de nous sauter au visage tout embelli de son manteau de ténèbres. La pensée est un joyau qui ne brille que dans l’écrin de la mort. Puisse la philosophie bondir de son tombeau chaque fois que son courage la pare de superbes sacrilèges
Sancho, mon cher Sancho ! – Mort de Don Quichotte – Gustave Doré
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Janvier 2022
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