Pour une fois qu’il se passe en Belgique autre chose que de l’à-plat-ventrisme devant les Zuniens…
Si les libéraux progressistes n’avaient pas existé, aurait-il vraiment fallu les inventer ? Mais, bon, bref, il y a Anne Morelli.
Chères amies, Chers amis du Centre d’Histoire et de Sociologie des Gauches de l’ULB,
Ce jeudi 16 juin 2022 de 15h à 17h, le Centre d’Histoire et de Sociologie des gauches a le plaisir de vous inviter au vernissage de l’exposition « LOUIS METTEWIE, bien plus qu’un boulevard », en présence d’Anne Morelli, commissaire de l’exposition. Voir le carton d’invitation :
Mettewie_carton_invitation.pdf (ulb.ac.be)
L’exposition sera visible, en plein air, du 17 juin au 22 septembre 2022.
Un livre accompagne l’exposition : « Louis Mettewie, bien plus qu’un boulevard. Un bourgmestre visionnaire à Molenbeek », sous la dir. d’Anne Morelli, aux éditions Couleur Livres (pour commander :
bon-commande-mettewie-A4-quadri.pdf (ulb.ac.be))
« Louis Mettewie ? C’est un boulevard à Bruxelles ? Oui, mais ce nom n’est pas que celui de cette artère de plus de 2 km qui traverse le nord de la capitale. C’est celui d’un homme-orchestre. Certes bourgmestre de Molenbeek mais aussi précurseur dans divers domaines.
En 1897, il construit et dépose un brevet de vélo pliant (« Belgica ») que l’armée belge adoptera pour ses régiments cyclistes. Il construit dans ses ateliers de Molenbeek, et met en vente des automobiles (« Belgica » également), d’abord électriques (en 1899 !) puis à pétrole (1901). Il crée à Bruxelles le premier « Salon de l’auto » (1902) et s’avère un industriel de grande stature. Mais il donne congé à « ses » ouvriers le Premier Mai, leur permettant ainsi d’aller manifester car, politiquement, c’est un libéral progressiste, qui lutte afin que tout le monde (même les femmes !) ait le droit de voter à égalité, ce qui est une revendication de la gauche avant la Première Guerre mondiale.
Il développe, modernise et assainit sa commune, crée des parcs, de nouvelles voiries et des centaines de logements sociaux. Philosophiquement, il est libre-penseur et franc-maçon, défenseur de la liberté de pensée et d’expression, mais qui reçoit les hommages reconnaissants des bonnes soeurs de sa commune… Un patriote qui, pendant la Première guerre mondiale, affronte les occupants pour défendre ses administrés menacés de déportation. Un « super-kastar », comme l’appelait le Pourquoi Pas ? (19 août 1921), à découvrir dans son incroyable modernité et toutes ses contradictions. »
Vous pouvez d’ores et déjà commander l’ouvrage via le bon de commande suivant :
bon-commande-mettewie-A4-quadri.pdf (ulb.ac.be)
Exposition et ouvrage sont soutenus par le Centre d’Histoire et de Sociologie des Gauches de l’ULB.
Voir notre site internet à l’adresse suivante : « Louis Mettewie, bien plus qu’un boulevard » : une exposition en plein air (17/06 au 22/09/2022, vernissage le 16/06) et une publication (éd. Couleur Livres) | Centre d’Histoire et de Sociologie des Gauches (ulb.ac.be)
Nous, on pourrait vous parler de Christian Beck (le père de Béatrix) qui, à la même époque, a inventé de soigner l’anémie en ballon captif et y a suffisamment réussi pour que son nom reste au Larousse médical, puis qui s’en est allé voir Tolstoï (à pied, aller-retour), auprès de qui, quand même, il est resté six mois, hôte du grand homme parce qu’endémiquement fauché. (Beck fut une espèce de Léon Bloy farfelu, la foi et la colère en moins.)
Qui, invité au retour à un banquet somptueux par les notables de Liège dévorés de curiosité, n’avait toujours, au pousse-café et aux cigares, pas pipé mot de son illustre collègue (car il écrivait aussi), les forçant à lui demander :
– Alors, Monsieur Beck, vous avez vu Tolstoï ?
– Oui.
– Et… euh… quelle impression vous a-t-il faite ?
– Une bonne.
Ce qui se passait évidemment de commentaires et s’en passa.
Avant et après Iasnaïa Poliana… Chistian Beck, mort de phtisie à 37 ans.
L’écrivain globe-trotter eut deux filles, de deux femmes différentes – une Belge et une Irlandaise – qui, toutes les deux, perdirent la raison. On ignore si ce fut par sa faute ou si c’est précisément ce qui, chez elles, l’attira.
L’auteur d’Adam battu et content a maintenant une arrière petite-fille : Béatrice Szapiro, qui est la fille naturelle de Jean-Edern Hallier, auquel d’ailleurs elle ressemble étonnamment.
Beatrix Beck et sa demi-sœur, le peintre Lou Gérardy
(Verviers, 1964 – temps mêlés)
C’est Beck aussi qui conclut un jour par ces mots une lettre à André Gide :
« Tu ne trouveras pas mauvais que je n’affranchisse pas ma lettre, conformément à l’usage apostolique dont l’exemple m’a été donné par Auguste Comte.
Je suis, dans l’unité prophétique avec le Paraclet, et dans l’amour de toi, ton serviteur,
Christian. »
On sait qu’il a fréquenté les gens du Mercure et que c’est au Mercure, à la demande de Valette, qu’il a publié plusieurs livres sur l’Italie.
On sait aussi qu’Alfred Jarry a fait de lui le prototype de Bosse de Nage, le grand singe papion cynocéphale des Gestes et opinions du Dr Faustroll, pataphysicien, et on n’a toujours pas compris pourquoi il a ainsi ridiculisé un de ses meilleurs amis, qu’en outre il aimait beaucoup.
Ce qu’on sait moins, c’est qu’on retrouve Christian Beck, quoique indirectement, sous les espèces, justement, de Bosse de Nage, dans l’œuvre immortelle de M. Tom Robbins : Another Roadside Attraction (en français, chez Gallmeister : Une bien étrange attraction), où il monte au ciel non pas en ballon mais dans une fusée de la Nasa, en compagnie de la momie du Christ, dérobée aux caves du Vatican par un ancien marine U.S. [En réalité, c’est le marine lui-même qui accompagne Jésus dans sa véritable ascension, après avoir libéré en douce le grand singe promis par les cinglés du Pentagone à l’extermination solaire.]
Juin 2022
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