Ratiocination des G.O.

 

On peut se demander à quoi rime, et surtout à quoi sert cette exhumation d’un cadavre dont toutes les particularités sont connues depuis lurette, y compris son faible pour le nazisme. Surtout au moment où un nazisme plus virulent que le premier se déploie sans honte aucune, sous le parrainage très réel de la Grande Bretagne d’aujourd’hui. On ne comprend pas très bien en quoi le fait que M. Justin Trudeau entraîne des bataillons d’Azov sur le sol canadien puisse avoir quelque rapport avec feu Edouard VIII ex-duc de Windsor.

 

Ce n’est pas qu’on tienne à lui chercher des excuses – que les animaux couronnés et ceux qui en veulent se débrouillent entre eux. Mais enfin…

 

Edouard VIII n’a pas abdiqué pour les beaux yeux d’une divorcée US, mais parce qu’il était pédé. Une anecdote courait encore les rédactions dans les années 1950, de la reine-mère apostrophant à Buckingham Palace un des petits amis de son fils par des mots restés célèbres ; « A queen you may be, but you will never be Queen of England ! »

 

Quiconque a quelques vagues notions d’histoire sait que le fait d’être homosexuel n’a jamais empêché personne de régner. Les exemples abonderaient si on avait du temps à perdre. Qu’il suffise de rappeler le cas du grand Frédéric, qui n’a eu besoin ni d’épouse ni de descendance pour régner – et comment – sur la Prusse et qui s’est contenté de laisser, à sa mort, la couronne à son neveu Frédéric-Guillaume. Un cas un peu différent est celui de Baudouin Ier – de Saxe Cobourg Gotha aussi – qui a trouvé dans la franquiste Espagne, une jeune femme d’assez bonne famille et suffisamment catholique pour accepter de jouer, à ses côtés, le rôle de reine bréhaigne. N’allons pas fouiller dans la kyrielle des Médicis qui ont été si nombreux à voile et à vapeur, il y en a eu quelques-uns, dont le plus célèbre est sans conteste Henri III, qui se débrouilla même pour être à la fois roi de France et roi de Pologne.

 

Alors, pourquoi Edouard VIII a-t-il dû abdiquer et certainement pas de gaîté de coeur ? En vertu de l’hypocrisie chère aux protestants d’Outre-Manche en général et de sa famille en particulier, surtout depuis le règne mémorable de sa grand-mère Victoria (parce que si on remontait chez ses prédécesseurs, jusqu’à, par exemple, Richard II…).

 

Il n’est pas interdit de comprendre qu’il en ait voulu à mort à son pays et à sa famille. Quand on sait (voir Robert Graves, Goodbye to all that) que dans les grandes écoles de type Oxbridge, sur dix homosexuels, il y en avait deux authentiques et huit fabriqués. Exprès. Pour que les futurs dirigeants de l’Empire ne risquent pas de se laisser manipuler par des gonzesses. On ne mentionne que pour mémoire le trio de condisciples du prince Youssoupov – qui y avait fait ses études – auxquels on doit l’assassinat de l’enquiquinant Raspoutine, qui avait tant d’influence sur le tsar qu’il allait le convaincre de ne pas entrer en guerre contre l’Allemagne, alors que l’Empire avait tellement besoin qu’elle eût à affronter un second front à l’Est. On a l’air de plaisanter mais tout cela est malheureusement vrai. Certes, dans l’absolu, l’homosexualité à la fois incitée et bafouée d’Edward d’Angleterre ne devait pas être une excuse pour qu’il se conduisît en sale gamin traître à son pays. Il aurait pu prendre exemple sur Oscar Wilde, qui a affronté son lynchage public avec une dignité exemplaire et s’est même débrouillé pour en tirer un chef d’oeuvre. C’est qu’il avait dû être élevé par des parents normaux. Les enfants des rois sont élevés, dès la toute petite enfance, par des mains mercenaires. Et c’est au petit bonheur la chance. Des fois ils tournent bien, des fois mal. On ne peut pas les juger sans en tenir compte.

 

Si celui-là n’a eu aucun sens ni de la famille ni de la patrie, ils n’ont à s’en prendre qu’à eux-mêmes. Edouard VIII a été le résultat de ce qu’ils sont et de ce qu’ils ont fait de lui. En ces jours de LGBTQ…XYZ, il doit bien rire jaune dans sa tombe. Et ses contempteurs sont toujours là, plus nazis que jamais.

 

Nous exagérons ?

 

Allez, nous ne dirons rien, d’ailleurs on n’a plus le temps, du Winston Churchill qui grimpa ses premiers échelons de politicien sur les cadavres de deux pauvres immigrés Baltes décrétés terroristes et qui, en 1945, tout en faisant des ronds de jambe à Yalta et des sourires à Staline, voulait que l’armée anglaise attaquât l’URSS exsangue aux gaz toxiques, pour en finir une bonne fois pour toutes avec ce que cette andouille d’Hitler avait raté. Il se fait que l’armée anglaise était exsangue aussi et comptait peut-être dans ses rangs une conscience ou deux. Elle refusa. Le peuple anglais renvoya alors assez vite, par les urnes (oui, ça arrive), le gros Winston à ses pinceaux et à ses cigares. Et… vous savez… l’histoire n’en finit pas de se répéter.

 

 

URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/ratiocination-des-g-o/

 

 

 

Avril 2022

 

 

0 Comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.