« Syrie le Retour »
… à Caracas, où l’hypocrisie américaine clignote sur tous les panneaux d’affichage
Ziad Fadel – Syrian Perspective – 24.1.2019
Ceci vous rappelle quelque chose ? La seule différence est que ce terroriste-là opère à Caracas, Venezuela, alors que les autres rats avaient commencé leurs exploits à Deraa, Syrie. Tout ça provoqué par les mêmes motifs US
Est-ce que vous n’adorez pas les platitudes des sirupeux refrains qui viennent déjà vous engluer à coups de « peuple », de « démocratie », de « libération », de « justice », de « transparence » et de l’habituel charabia que dégoisent les gueules de ces faux-derches et menteurs professionnels ? M…. ! Je pensais que les Américains se seraient finalement rendu compte de l’étendue de leur défaite en Syrie. Même la Grande Bretagne, cette nation la plus pleine à ras-bords de scélérats, aurait dû finir par admettre que sa politique en Syrie s’est plantée, et que, si elle s’est plantée en Syrie, pourquoi marcherait-elle au Venezuela ?
Elle ne le fera pas. Point.
Et le Vice-Président Mike Pence, si émoustillé qu’il soit par l’élection de son compère en Évangélisme, le bouffon brésilien Jaïr Bolsonaro, n’est-il pas piteusement inintelligible quand il tente de racoler le plus de soutiens possible à la « révolte » de Caracas ? En fin de compte, il n’a pas réussi à racoler grand-chose pour épauler son mini-coup au Venezuela. Le gouvernement mexicain s’en est tenu aux principes et a refusé de dénoncer le président Maduro. Même l’Union Européenne n’a pas pris clairement position, se bornant à demander de nouvelles élections plus conformes aux souhaits de Washington. La Russie et la Chine, et même la Turquie, ont choisi de soutenir le seul gouvernement légitime du Venezuela, celui qui a un ambassadeur aux Nations Unies.
Je m’en vais donner un bon conseil à M. Maduro : arrêtez Juan Guaido pour sédition et trahison. Il sera reconnu coupable, parce que ses méfaits sont filmés au grand jour. Il devra alors être exécuté, incinéré et ses cendres dispersées à la surface de l’Orénoque. C’est le salaire de la trahison et de la collaboration avec un gouvernement ennemi. Je ne recommande pas qu’on l’assassine, uniquement parce que je pense que cette manière de faire est erronée et pourrait valoir l’auréole du martyre et de la sainteté à ce pourri poignardeur des gens dans le dos. Non, mieux vaut laisser les institutions légales prendre soin de M. Guaido.
Le parallèle entre les efforts qui ont été déployés pour se débarrasser du Dr Assad en Syrie et ce qui survient au Venezuela est hallucinant. Une fois de plus, nous revoilà avec les merdias occidentaux à la manœuvre, couinant en chœur qu’il faut dénoncer le président « autocrate » du Venezuela. Ils ne reculent même pas – pourquoi se gêner ! – devant les allégations de fraude électorale, de corruption de la Cour Suprême, et les mirobolantes analyses de la ruine économique du pays par une bande d’incapables qui ne s’est jamais souciée de tenir compte de la connivence américaine dans la destruction de l’infrastructure vénézuélienne. Vous n’allez pas tarder à lire et à entendre des expressions comme « assiégé », « en difficulté », « détesté » à propos de M. Maduro, tandis que vos oreilles bourdonneront des mots « combattants de la liberté », « rebelles » et autres couillonnades à la mode, pour camoufler le fait que, dans sa quasi totalité, l’opposition est un ramassis de terroristes obéissant aux ordres de Washington.
Maduro doit parler avec le Dr Assad, qui l’éclairera d’après sa propre expérience à Damas. Maduro doit écouter attentivement les avis que le Dr Assad lui donnera. Et en même temps il doit renforcer ses liens avec la Russie, avec l’Iran, la Turquie et la Chine. Le Brésil est maintenant un partenaire hors-jeu, avec ce crachoir sioniste « des-derniers-jours » à la tête du pays. Il doit enhardir ses commandants militaires et maintenir un ordre strict de conformité idéologique, pour prévenir toute défection de traîtres éventuels, s’il s’en trouve à des postes critiques pour la sécurité du pays. Le Venezuela n’est pas une « mosaïque » comme la Syrie, où on trouve une telle multiplicité de religions et de groupes ethniques rivalisant pour la survie ou la domination. Le Venezuela est uniformément catholique, mais il est déchiré par les rivalités des factions appartenant au marxisme économique le plus classique, et celles-là pourraient théoriquement créer le genre de bordel suscité en Syrie par une large minorité de bigots anti-minoritaires, je veux parler des refuseniks sunnites.
Mais, encore une fois, les parallèles sont alarmants. Mettez la Colombie, le Pérou et le Brésil à la place de l’Arabie Saoudite, du Qatar et des EA, avec les États-Unis eux-mêmes gambadant tout autour en compagnie de leur caniche préféré le Royaume Uni. Même la France vient de remettre dans le jeu son inutilité brevetée, alors que Macron est si fort contesté par ses propres opposants les « Gilets Jaunes ». Le monde occidental a été châtié par son expérience en Syrie. Je n’arrive pas à croire qu’il repîque au truc.
Nicolas Maduro, en grand appareil présidentiel, nous adressant un Nixon. Ce n’est pas le plus grand leader du Venezuela. L’honneur en revient à son prédécesseur Hugo Chavez. Mais il va falloir qu’il fasse quelque chose de radical pour inverser la descente de son pays dans l’anarchie.
L’armée s’est déclarée aujourd’hui loyale envers le gouvernement et la Constitution. Mais, là, faisons bien attention. Car ça, c’est l’armée connue. Elle peut toutefois contenir des éléments qui se sont compromis avec la CIA, à la Saddam Hussein. On peut aussi penser à la Syrie, qui, dans les débuts, a été mise en péril par les brèves défections d’officiers comme Hussein Harmouche et Abdul Jabbar al-Oqaidi. Les USA ont sûrement attendu d’avoir tous leurs pions bien en main avant d’inciter à la violence. Le truc a raté en Syrie, d’accord, mais les néo-cons peuvent être en train d’essayer de se racheter dans cet hémisphère-ci.
Vous savez, je suis très proche du Venezuela. Mon oncle de Palestine a épousé une Vénézuélienne il y a environ 50 ans, quand ils étudiaient tous les deux à l’Université d’État de Floride. Mon oncle, un Arabe roux avec un million de taches de rousseur, connu sous le nom de Fred El-Tigre (il a été champion de tennis à l’Altamira Tennis Club de Caracas), s’est marié avec tante Yolanda, qui avait obtenu son doctorat en sociologie et qui a travaillé pour le gouvernement dans le quartier de Silencio, à Caracas. Je leur ai rendu visite plus de cinq fois et je me suis fait une assez bonne idée de la direction que prenait le pays.
Comme beaucoup d’entre vous le savent. Caracas est une capitale sud-américaine-type. Elle est séparée de l’océan par un mur de montagnes qui abritent son aéroport principal à Macatia, du côté caribéen. Elle est entourée de pics dont le plus haut est Avila, où on peut se rendre par le fabuleux Teleferico. Mais, au fur et à mesure qu’on se rapproche du sommet, on constate que le fossé entre riches et pauvres est de plus en plus large et profond. Les rancheros vivent sur les versants des montagnes dans une pauvreté abjecte, tandis que les riches s’agglomèrent à l’intérieur de la ville ou aux pieds bien gardés des collines. Cette disparité est ce qui a amené Hugo Chavez au pouvoir. C’est une étude classique en lutte des classes digne d’une nation à présent dirigée par des marxistes.
Si Maduro veut protéger son pays et se maintenir au pouvoir, voici ce qu’il doit faire :
1/ Expulser tous les journalistes et propagandistes étrangers. Tous les reporters « freelance » doivent être considérés comme des espions ou des facilitateurs du terrorisme ;
2/ Il doit donner à la Chine le statut de nation favorisée et faire du commerce avec ce pays, afin de soutenir la monnaie du Venezuela, le Bolivar. Avoir une raffinerie sur la côte du Pacifique serait très intéressant pour les Chinois ;
3/ Il doit essayer de persuader les Russes d’entrer avec lui dans un pacte de défense mutuelle, extrémité devant laquelle hésite probablement la Russie, peu encline à une confrontation avec les USA.
4/ Il doit refuser à l’opposition tout accès aux médias nationaux ;
5/ Il doit organiser sa sécurité personnelle en coordination avec la Russie ;
6/ Il doit étudier le modèle syrien ;
7/ Il doit virer et remplacer les individus qu’il avait nommés à la direction du secteur pétrolier, qui n’ont été que des planches pourriess. Il pourrait même en amener certains devant les tribunaux pour corruption ou négligence ;
8/ Il doit changer d’attitude envers les riches : alors que, depuis l’indépendance, ils n’ont jamais eu qu’indifférence à l’égard des pauvres et qu’ils ont planqué leur argent en Floride, ils voudraient maintenant revenir au pays, pour y vivre dans le luxe absolu qu’ils ont connu avant la Révolution Bolivarienne.
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
25 janvier 201
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