Un drapeau blanc dans un trou noir – La neutralité russe est-elle une force ou un commerce ?

 

John Helmer, Moscou  – Dances with bears

14.10.2023

Traduction : c.l. pour L.G.O.

 

 

 

 

Le premier journal moscovite a publié une analyse de la position actuelle de la Russie à l’égard d’Israël et de la Palestine. Cette analyse soutient la position publique du président Vladimir Poutine sur la solution des deux États entre les Israéliens et les Palestiniens.

 

Intitulée « Pourquoi la Russie reste neutre dans le conflit au Moyen-Orient », Vzglyad, la publication moscovite spécialisée dans la stratégie de sécurité, a publié l’article tard dans la soirée du vendredi 13 octobre. Elle y a ajouté un sondage de l’opinion de ses lecteurs sur une seule question : « La Russie devrait-elle reconnaître le Hamas comme une organisation terroriste ? ».

Cette nouvelle analyse et cette nouvelle conclusion contrastent avec l’appel lancé par Vzglyad il y a six mois pour que la Russie réoriente sa position vers la partie arabe. Il s’agit également d’un changement marqué de ligne éditoriale dans le silence qui prévaut à Moscou : il n’y a pas eu de réunion du Conseil de sécurité depuis le 3 octobre, pas de débat à la Douma d’État, pas de sondage d’opinion national sur les sentiments de l’opinion publique.

Le conflit israélo-arabe est celui dans lequel Israël détruit les vestiges des territoires de l’État palestinien de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, et remplace cette solution à deux États par un État unique ; c’est le conflit israélien dans lequel environ 7 millions de Juifs restreignent environ 2 millions d’Arabes dans des bantoustans administrés selon un régime d’apartheid.

Les règles de cet ordre fondé sur le judaïsme ont été fixées dans l’amendement constitutionnel israélien promulgué en 2018 en tant que « Loi fondamentale : Israël–État-nation du peuple juif », et ratifié par la Cour suprême israélienne en 2021. Cet amendement adopte la solution d’un seul État, qui s’étend territorialement par appropriation des territoires palestiniens décrétés « valeur nationale » et, parallèlement, entend combattre l’opposition internationale à ce processus par des opérations de l’État israélien visant à « préserver l’héritage culturel, historique et religieux du peuple juif parmi les juifs de la diaspora ».

En assimilant l’ethnie juive et la foi religieuse à la nationalité de l’État israélien, cette constitution élimine les droits des Palestiniens, des Arabes et des musulmans par la formule suivante : « l’exercice du droit à l’autodétermination nationale dans l’État d’Israël est propre au peuple juif ». Le corollaire est que tout exercice par les Palestiniens du droit à l’autodétermination sur le territoire national juif en expansion est par définition  illégal, antisémite et terroriste. Au niveau international, la politique d’Israël et de ses alliés consiste à faire du soutien ou de la discussion du droit des Palestiniens à l’autodétermination un délit de pensée et d’expression.

Dans la politique russe, il s’agit du seul conflit international sur lequel le président Vladimir Poutine a tant dit depuis le début de son mandat et si peu fait – ce qui a consisté à défendre la solution des deux États en public, tout en imposant en privé une ligne de conduite consistant à ne rien faire et à ne s’adresser que par phrases toutes faites aux diplomates et aux responsables militaires, ainsi qu’aux médias d’État.  

Le fossé entre le Kremlin, l’état-major général et le ministère de la Défense est devenu visible en septembre 2018 après que l’armée de l’air israélienne ait abattu, en Syrie, un avion de reconnaissance électronique russe Iliouchine-20M provoquant la mort des quinze membres d’équipage qui se trouvaient à bord.  Les militaires russes ont alors exprimé une perte de confiance qui ne s’était pas vue en public depuis que le président Boris Eltsine avait annulé les ordres de soutien militaire russe à la Serbie bombardée par l’OTAN entre mars et juin 1999, et limogé le Premier ministre Evgueni Primakov pour satisfaire aux exigences des États-Unis.

Dans les combats actuels entre les forces palestiniennes, arabes et israéliennes, les options de la Russie en matière d’action sont nombreuses ; le débat public sur ce que ces options devraient être est nul. Il n’y a eu aucun sondage national d’opinion, aucun débat à la Douma d’État, aucune réunion du Conseil de sécurité depuis le 3 octobre.

Une première déclaration du patriarche Kirill de l’Église orthodoxe russe a été soigneusement équilibrée entre la Palestine et Israël, faisant référence au « conflit militaire » entre les deux parties, et non à un acte unilatéral de terrorisme. La « coexistence pacifique » entre les communautés religieuses, a déclaré Kirill, a une « dimension religieuse » et nécessite une « paix juste ». Dans ce contexte, cela allait contre Israël. Le Département des Relations Extérieures de l’Église a publié la déclaration le 7 octobre ; il n’y a rien eu depuis.

En tant qu’indicateur de perception dans la Sécurité russe, la décision de Vzglyad de publier un rapport d’évaluation d’experts sur « les avantages de la neutralité de la Russie dans le conflit au Moyen-Orient » est inhabituelle. Les publications de Vzglyad montrent ce que le nouveau rapport n’est pas. D’un point de vue stratégique, la Russie est contrainte par les USA et l’OTAN de livrer une guerre de toutes ses forces en Europe et d’engager de petites forces dans des conflits distincts en Syrie, en Transnistrie et en Moldavie, en Azerbaïdjan et en Arménie, avec la possibilité restante de s’engager dans la lutte que mène le Kosovo contre la Serbie.  Le schéma de Vzglyad n’aborde pas la question de la capacité de la Russie à conduire des opérations militaires sur tous les champs de bataille simultanément.

Aucune des sources militaires ou de renseignement, auxquelles Vzglyad a un accès fréquent et privilégié, n’a été citée. En privé, certaines de ces sources soupçonnent un marchandage avec les USA, dans le cadre du format Quartet, du « monopole » US sur Israël en échange du « monopole » russe sur l’Ukraine.

Les rédacteurs et éditeurs de Vzglyad refusent de répondre aux questions.

Le texte russe a été traduit mot pour mot, sans coupures ni modifications. Des illustrations et des légendes ont été ajoutées pour plus de clarté.

 

October 13, 2023WHY RUSSIA REMAINS NEUTRAL IN THE CONFLICT IN THE MIDDLE EAST
Experts have assessed the advantages of Russia’s neutrality in the conflict in the Middle East
By Yevgeny Poznyakov and Ilya Abramov

 

13 octobre 2023

POURQUOI LA RUSSIE RESTE NEUTRE DANS LE CONFLIT AU MOYEN-ORIENT

Des experts ont évalué les avantages de la neutralité de la Russie dans le conflit au Moyen-Orient.

Par Yevgeny Poznyakov et Ilya Abramov

Source: https://vz.ru/politics/2023/10/13/1234833.html 

 

 

 

Vladimir Poutine a déclaré qu’il était nécessaire de créer un État palestinien indépendant, qui deviendrait la base du règlement du conflit au Moyen-Orient. D’autre part, le président russe a reconnu le droit d’Israël à l’autodéfense. Moscou a donc une fois de plus indiqué sa neutralité dans cette affaire. Pourquoi l’équidistance est-elle devenue la principale position de la Russie dans les événements actuels et quels avantages cette approche promet-elle à Moscou ?

Cette semaine, le président Vladimir Poutine a déclaré que la Russie partait du principe qu’il n’y avait pas d’autre solution que de résoudre le conflit israélo-palestinien par la négociation. Il l’a annoncé lors du sommet de la CEI [Communauté des États indépendants] à Bichkek. Selon lui, Tel-Aviv a été victime d’une attaque brutale et a le droit de se défendre, mais un véritable règlement de la situation n’est possible que si une Palestine indépendante est créée avec Jérusalem-Est pour capitale.

Selon lui, l’objectif des négociations devrait être la mise en œuvre de la formule des Nations unies « à deux États », et il n’y a pas d’alternative à cela. Il a ajouté que « nous devons veiller à résoudre cette question par des moyens pacifiques ». M. Poutine a qualifié la guerre au Moyen-Orient de tragédie à grande échelle pour les Israéliens et les Palestiniens. Ce conflit est « le résultat direct de l’échec de la politique des États-Unis au Moyen-Orient ». En outre, le dirigeant russe a mis en garde Tel-Aviv contre le lancement d’une opération terrestre dans la bande de Gaza.

La résolution du conflit israélo-palestinien préoccupe la totalité de la communauté internationale. En 1967, à l’issue de la guerre des Six jours, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la résolution 242 exhortant Tel-Aviv de retirer ses troupes du territoire de Jérusalem-Est annexé pendant les combats.

 

 

Cliquer sur la source our agrandir et lire : https://peacemaker.un.org/

 

En juillet 1980, la Conférence des dirigeants des pays non alignés a déclaré que la ville sainte faisait « partie intégrante de la Palestine occupée » et qu’elle « devait être complètement abandonnée et transférée sans condition à la souveraineté arabe ». En réponse, Tel-Aviv a adopté une loi sur Jérusalem, selon laquelle la colonie a été proclamée « une et indivisible » et a reçu le statut de capitale de l’État juif.

Par la suite, les États-Unis ont tenté de résoudre la situation dans la région. En 1993, dans le cadre de négociations secrètes en Norvège, l’accord d’Oslo-1 a été signé, selon lequel l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) reconnaissait les droits d’Israël à exister « dans la paix et la sécurité », et Tel-Aviv acceptait des accords provisoires sur un gouvernement autonome des Arabes.

Plus tard, en 1995, l’accord d’Oslo-2 a été signé pour étendre le pouvoir des Palestiniens en créant un organe élu pour une période limitée – pour une période ne dépassant pas cinq ans à compter de la date de signature des accords. Toutefois, l’autorité de ce document a été sapée par le changement de gouvernement en Israël en 1996, à la suite duquel le pays a reporté à une date ultérieure le redéploiement des troupes à Hébron.

 

 

Cliquer sur la source pour agrandir et lire : https://peacemaker.un.org/

 

 

Sur fond de tentatives incessantes de la communauté mondiale pour réconcilier les parties en conflit, la Russie a noué des relations solides avec la Palestine et Israël. Tel Aviv et d’autres villes sont devenues le centre d’attraction des immigrants de l’URSS et de la Russie. Le poète et barde Vladimir Vysotsky a parlé avec justesse des liens sociaux étroits qui unissaient les deux peuples à l’époque : « … et il y a là un quart de notre ancien peuple ».

Une situation similaire affecte l’interaction actuelle entre les États. Les autorités israéliennes ont évité, dans la mesure du possible [??? NdT], de s’impliquer dans le conflit en Ukraine, et les relations personnelles entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et Vladimir Poutine ont toujours été estimées chaleureuses, comme le journal Vzglyad l’a précédemment rapporté en détail.

Dans le même temps, la Russie est un partenaire fiable et de longue date de nombreux États musulmans et arabes. Pendant la période soviétique, Moscou a été le défenseur des Palestiniens, et l’amitié entre les parties n’a donc pas été perdue, même après l’effondrement de l’URSS. Dans le même temps, l’établissement de relations avec l’Iran progresse avec succès, ce pays ayant également son propre point de vue sur le conflit actuel.

En outre, les efforts de la diplomatie intérieure ont ouvert la voie à des relations difficiles, mais constructives et mutuellement bénéfiques avec la Turquie, autre acteur important de la région. En outre, de nombreux musulmans vivent en Russie, ce qui joue en faveur de Moscou lorsqu’il s’agit d’établir un partenariat et des relations de confiance avec des États où l’islam est la religion principale.

À cet égard, la communauté des experts est convaincue que la position adoptée par la Russie est la seule correcte dans les circonstances actuelles. Moscou est consciente de l’importance de la création de deux États indépendants dans la région et insiste sur un règlement pacifique du conflit, ne souhaitant pas voir celui-ci s’étendre à l’ensemble du Moyen-Orient.

 « Moscou continue de défendre la thèse classique des relations internationales selon laquelle un conflit armé est un moyen inacceptable de résoudre les contradictions existantes. Cela explique notre neutralité dans le cadre des événements en cours », a déclaré Stanislav Tkachenko, professeur au département des études européennes de la faculté des relations internationales de l’université d’État de Saint-Pétersbourg, expert du club Valdai.

 « La position adoptée par la Russie est optimale. Nous sommes clairement conscients que cette guerre n’affecte pas les intérêts clés de Moscou, respectivement, et qu’il ne vaut pas la peine de gaspiller sur le sujet des ressources diplomatiques et militaires inestimables. Cependant, les pays occidentaux adoptent, dans leurs politiques, une approche complètement différente », estime la source.

« Les USA et l’UE se sont presque totalement alignés sur Tel-Aviv, ce qui réduit leur marge de manœuvre. En outre, la nécessité d’apporter un soutien énorme à Israël détourne l’attention de Washington et de Bruxelles de ce qui se passe en Ukraine. Cela fait bien sûr le jeu de la Russie », note l’expert

Néanmoins, Moscou ne souhaite pas voir la zone de conflit s’étendre à l’ensemble de la région du Moyen-Orient. Ce scénario ne serait bénéfique pour aucun État. Toutefois, en théorie, si les pays occidentaux commencent à augmenter le volume de leur aide à Israël, une telle issue deviendra très probable », fait remarquer la source. « Dans ce cas, la Russie peut utiliser ses liens étroits avec la Palestine et Israël pour agir en tant que médiateur dans la résolution du conflit », note M. Tkachenko. Toutefois, nous ne cherchons pas dans l’immédiat à jouer activement ce rôle, le moment n’est pas encore venu.

Timofei Bordachev, directeur de programme du Valdai International Discussion Club, considère également que la position choisie par Moscou est correcte. « Dans le conflit actuel, la Russie se range du côté du droit international. La nécessité de créer deux États à part entière, Israël et Palestine, est détaillée depuis longtemps dans de nombreux documents internationaux. En dépit de quoi nous constatons qu’il n’y a eu pratiquement aucun progrès dans cette direction », a-t-il déclaré.

 « Cependant, la mise en œuvre des dispositions annoncées est nécessaire. Cette méthode est la seule issue à la crise qui puisse contribuer à stabiliser la situation dans la région. En fait, Vladimir Poutine souligne à juste titre la même chose. Dans le même temps, les sympathies des pays occidentaux penchent manifestement en faveur d’Israël », note l’expert.

 « Une telle politique n’est pas acceptable pour la Russie. Nous avons adopté une position de neutralité claire et vérifiée. À mon avis, dans la situation actuelle, cette approche est la plus conforme aux intérêts de Moscou. Notre pays n’a pas l’habitude de mettre son nez dans les affaires des autres, nous continuerons donc à garder nos distances par rapport à ce qui se passe », souligne M. Bordachev.

Dans le même temps, le conflit actuel présente de nombreux avantages potentiels pour la Russie, estime-t-on en Europe. Selon le politologue allemand Alexander Rahr, la Russie est tout à fait capable de fournir une aide directe, apte à résoudre la confrontation entre le Hamas et Israël. « Dans une situation où l’ensemble du monde occidental s’est rangé inconditionnellement du côté de Tel-Aviv, Moscou pourrait théoriquement jouer le rôle de grand médiateur dans le conflit. Washington et Bruxelles risquent de perdre la confiance des États musulmans si les combats dans la bande de Gaza se prolongent », reconnaît-il. En outre, les événements actuels profitent à la Russie en détournant de l’Ukraine vers le Moyen-Orient, l’attention des USA et de l’UE. La situation actuelle sur la scène géopolitique offre donc à Moscou un grand nombre de possibilités. Cependant, si on veut les mettre en œuvre, il est nécessaire de promouvoir des initiatives constructives, susceptibles de sortir de la situation et de concrétiser les efforts diplomatiques à un niveau qualitatif », insiste le politologue.

“Avec le temps, la Russie pourrait utiliser son influence au Moyen-Orient pour prévenir la menace d’une guerre israélo-iranienne. Il est tout à fait possible que Tel-Aviv tente de se venger de Téhéran pour avoir soutenu le Hamas », estime M. Rahr.

Et pourtant, tout le monde n’est pas prêt à accepter la neutralité de Moscou sous sa forme actuelle. Ainsi, Yakov Kedmi, ancien chef du service de renseignement israélien Nativ, ne considère pas la position de la Russie comme « correcte et bénéfique pour lui ». Je comprends que le Kremlin veuille maintenir des relations chaleureuses avec la Turquie et l’Iran. En outre, de nombreux musulmans vivent sur le territoire de la Fédération de Russie. Par conséquent, Moscou essaie de ne pas choisir un camp », remarque-t-il.

 

 

De gauche à droite : Stanislav Tkachenko, Timofei Bordachev, Yakov Kedmi (Yakov Kazakov). Le club Valdai, auquel les deux premiers Russes participent régulièrement, est une organisation universitaire financée par le Kremlin. Kedmi, né en Russie, est un Israélien qui a dirigé Nativ, une organisation gouvernementale israélienne dont l’objectif est d’encourager les Juifs à émigrer de Russie et à recueillir des renseignements sur la Russie auprès de ceux qui ne le font pas.

 

 

 « Cependant, il serait juste de reconnaître le Hamas comme un groupe terroriste. Le fait est qu’il n’est pas l’autorité légitime de la bande de Gaza. Le groupe en a pris le contrôle par la force et tue maintenant des civils sur notre territoire. D’ailleurs, Israël coopère même avec les autorités palestiniennes [Dont on sait ce qu’elles sont et à quoi elles servent. Si tout le monde le sait, les Russes doivent le savoir aussi. NdT] pour empêcher les crimes de l’organisation islamique », souligne la source.

 « Je crois que la Russie peut soutenir l’autorité légitime de la Palestine et contribuer au retour de la bande de Gaza sous son contrôle. Toutefois, il est également nécessaire de reconnaître le Hamas comme une organisation terroriste. Moscou agira en fonction de ses intérêts, mais en même temps, elle condamnera les radicaux et les extrémistes », insiste M. Kedmi.

Kirill Semenov, expert du Conseil russe des affaires internationales, exprime une position différente. Selon lui, Moscou « a clairement indiqué qu’elle considérait la création d’un État palestinien indépendant comme incroyablement importante, mais Tel-Aviv ne veut pas que l’avenir de la région soit construit dans cette direction ».

 « Israël opprime délibérément la bande de Gaza et la Cisjordanie depuis tr !s longtemps. Les habitants de droit ont été chassés de leurs terres natales par le développement illégal du territoire israélien. Cela ne peut contribuer à la stabilité du Moyen-Orient, c’est pourquoi la Russie souligne à juste titre la nécessité de changer la situation actuelle », ajoute la source.

En dépit de quoi Moscou est toujours intéressée par le développement de relations au moins neutres avec Israël. La situation géopolitique actuelle permet au moins aux deux pays de cesser de se préoccuper l’un de l’autre. La neutralité de la Russie est au moins une sorte d’assurance pour Tel-Aviv que des armes ne seront pas envoyées en masse à l’Iran », rappelle l’expert.

 «Je note que tout équipement livré à Téhéran pourrait se retrouver entre les mains du Hamas ou du Hezbollah. Bien entendu, Israël s’efforce d’éviter ce résultat. À cet égard, le pays s’abstient également de trop soutenir l’Ukraine, car ce serait provoquer une position plus dure de la part de la Russie », résume M. Semenov.

Par ailleurs, le Kremlin a déjà répondu à la question de savoir pourquoi Moscou ne reconnaît pas le Hamas comme une organisation terroriste. Ainsi que l’a rappelé le secrétaire de presse du président de la Fédération de Russie, Dmitri Peskov, la Russie entretient des contacts avec les deux parties en conflit, et la « priorité numéro un », en la matière, est l’intérêt des citoyens du pays qui vivent à la fois en Palestine et en Israël. En outre, la Russie continue d’analyser attentivement la situation et maintient fermement sa position en tant que partie susceptible de participer aux processus de règlement », a déclaré M. Peskov.

Simultanément, V. Poutine a rappelé qu’« Israël a été confronté à une attaque sans précédent dans l’histoire, non seulement par son ampleur, mais aussi par la nature de son exécution… que puis-je en dire, il nous faut bien appeler les choses par leur nom ». Pendant ce temps, « Israël répond sur une grande échelle et avec des méthodes plutôt cruelles ».

« Tout d’abord, a souligné le Président, il est nécessaire de penser à la population civile dans la situation du conflit israélo-palestinien. Bien sûr, nous comprenons la logique des événements. Mais malgré tout le durcissement de part et d’autre, je pense toujours qu’il faut penser à la population civile », a conclu M. Poutine.

 

Question du sondage : La Russie devrait-elle reconnaître le Hamas comme une organisation terroriste ?

Résultats : Oui, 29,2% ; Non, 59,4% ; difficile à dire, 17,5%.  Échantillon de 1.804 personnes.

 

NOTE : L’image en tête d’article, à droite, montre la carte présentée par le Premier ministre Netanyahou lors de son discours à l’ONU du 22 septembre 2023. Voici ce que rapporte le Jerusalem Post à propos du discours de M. Netanyahou expliquant sa carte. « Le territoire d’Israël présenté par M. Netanyahou comprend tous les territoires palestiniens et les hauteurs du Golan syrien. 

Et voici l’interprétation palestinienne de la carte rétrospectivement, diffusée le 14 octobre — à partir de Min 10:57 :

 

par l’éditeur – samedi 14 octobre 2023.

 

 

Source : https://johnhelmer.net/white-flag-in-a-black-hole-is-russian-neutrality-a-force-or-a-trade/#more-88682

 

 

M. Kedmi en a de bien bonnes !

«  il serait juste de reconnaître le Hamas comme un groupe terroriste. Le fait est qu’il n’est pas l’autorité légitime de la bande de Gaza. Le groupe en a pris le contrôle par la force et tue maintenant des civils sur notre territoire. »

Le Hamas n’a pas été élu par le peuple palestinien de Gaza ?

« D’ailleurs, Israël coopère même avec les autorités palestiniennes »

Dont on sait ce qu’elles sont et à quoi elles servent. Si tout le monde le sait, les Russes doivent le savoir aussi.

Quant à « terroristes », aucun groupe au monde, si extrémiste’ fût-il, n’a de leçons à recevoir d’Israël, des USA ni de l’UE, orfèvres en ces matières et multi-récidivistes.

Pour ne citer que les sanctions, dont on nous rebat les oreilles comme de hauts faits démocratiques, qu’il soit bien clair une fois pour toutes – et pour tous – que, visant toujours des populations civiles, elles ne sont pas que des actes de piraterie, elles sont aussi des crimes contre l’humanité, et, bien entendu, au premier chef, du terrorisme d’État.

Donner des leçons à ses victimes a toujours été fort à la mode chez ces gens-là, et tous les esclaves qui ont oser se lever contre leurs oppresseurs ont partout et sempiternellement, été traités de terroristes par des vrais trop sûrs de leur impunité.

 

 

« Israël répond sur une grande échelle et avec des méthodes plutôt cruelles ». (V. Poutine) .

On peut dire que M. Poutine a ciselé la litote de l’année.

 

 

URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/2023/10/22/un-drapeau-blanc-dans-un-trou-noir/

 

 

Octobre 2023

 

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