Va-t-on vers une guerre nucléaire ? [i]

 

Frappes en profondeur de l’Ukraine et (non)réponses de la Russie

 

 

AleksBMA – 15.6.2024

Traduction : L.G.O.

 

 

 

 

Introduction

Récemment, on a beaucoup parlé de l’escalade des tensions entre l’OTAN et la Russie. En outre, on craint que l’Occident ne franchisse des lignes rouges et que la Russie ne contre-attaque avec des armes nucléaires tactiques. Mais ces menaces sont-elles réelles ? Et quelle est leur probabilité ?

Ce sont les questions que je vais aborder aujourd’hui. En outre, je souhaite commenter la situation opérationnelle actuelle sur le champ de bataille.

 

Les frappes en profondeur de l’« Ukraine »

Tout d’abord, j’aimerais parler des prétendues frappes ukrainiennes « en profondeur » effectuées avec des armes occidentales dans le territoire central russe. Ce sujet me préoccupe depuis longtemps, et je vais maintenant tenter de clarifier plusieurs choses.

Il n’y a pas de frappes ukrainiennes en profondeur à l’arrière du territoire russe. Pas la moindre. Il n’y en a pas. Peut-être qu’au début de la guerre, il y a eu quelques occasions où on a pu voir des frappes ukrainiennes à l’arrière de la Russie, exécutées avec de vieilles armes et de vieux drones soviétiques. Mais aujourd’hui, il n’y en a plus.

Et pourtant, il y a des frappes qui atteignent l’arrière de la Russie et le territoire russe. Comment cela se peut-il ?

La plupart, sinon la totalité, des frappes qui touchent le territoire russe sont le fait d’armes occidentales. Et pas seulement d’armes faciles à manier, mais d’équipements de plus en plus sophistiqués. Mais qu’est-ce qu’on appelle sophistiqué ?

  • L’équipement lui-même est difficile à manier. Il faut beaucoup de formation et d’expérience, surtout dans des conditions de combat non idéales.
  • Il est difficile à entretenir. En cas de problème sur le terrain, seuls des techniciens expérimentés peuvent le réparer dans des conditions de combat.
  • Ces armes dépendent de données de ciblage sophistiquées que personne en Ukraine ne peut collecter, analyser et programmer à l’intérieur des armes. L’Ukraine est incapable de mener à bien ces activités aujourd’hui et ne sera pas en mesure de développer ces compétences à l’avenir. Non pas parce que les Ukrainiens sont incapables de les comprendre, mais parce qu’il faudrait beaucoup de temps pour les former et, surtout, parce qu’il s’agit d’informations secrètes. L’Occident ne les partagera jamais avec les Ukrainiens de peur qu’elles ne tombent entre les mains des Russes.
  • Les données brutes collectées doivent être traitées par des moyens occidentaux, pour être transformées en données cibles, utilisables par les armes occidentales qui se trouvent en Ukraine. Non seulement l’Ukraine ne peut pas traiter les données brutes, mais elle ne peut pas non plus les collecter.

La seule étape qui soit vraisemblablement réalisée par les Ukrainiens eux-mêmes consiste à faire voler un avion jusqu’au point de lancement et à appuyer sur un bouton préprogrammé pour lancer un missile Storm Shadow ou SCALP ou autre sur une cible prédéfinie avec un itinéraire d’attaque également prédéfini.

L’Ukraine n’est donc pas en train de « faire ceci ou cela » sur le territoire russe à quelque moment que ce soit. Certains Ukrainiens aimeraient sûrement le faire. Mais… ils ne peuvent pas 😊

Je suis sûr qu’il y a des exceptions. Peut-être y a-t-il des saboteurs ukrainiens qui, au fin fond de l’arrière-pays russe, lâchent des drones à proximité de cibles pour minimiser les distances de vol. Mais même dans ce cas, nous nous trouvons dans une situation similaire à celle des pilotes kamikazes ukrainiens. Aucune des données, des identifiants de cibles, du choix des armes ou de l’équipement utilisé pour la frappe n’est ukrainien. Les Ukrainiens se rendent à un endroit prédéfini, installent l’équipement et appuient sur un bouton préprogrammé pour lancer un drone.

En fin de compte, l’Ukraine n’attaque pas la Russie en profondeur. Il s’agit entièrement, directement et uniquement d’attaques de l’OTAN lui-même. Le personnel de l’OTAN collecte et traite les données de ciblage, les transfère dans les armes, les manipule et les libère. Certains Ukrainiens peuvent être impliqués, mais s’il y en a, ils sont peu nombreux, et ils sont triés sur le volet au nom du secret. Les Ukrainiens ne sont pas dignes de confiance puisqu’ils sont russes. Ils sont, par définition, ennemis de l’Occident. (Et l’Occident est en train de les achever, malheureusement avec succès).

Où en sommes-nous, alors ? L’OTAN débat publiquement sur la question de savoir si elle va ou non autoriser l’Ukraine à frapper la Russie en profondeur… chose que l’Ukraine n’est de toute façon pas en mesure de faire… Haha, 😊  Belle histoire destinée à la consommation publique.

C’est la lenteur de la communication et de la préparation publique que l’Occident est en train de faire maintenant passer à la phase suivante, qui consiste à attaquer directement les moyens opérationnels russes et peut-être même les moyens stratégiques au cœur de la Russie. Si l’OTAN autorise l’Ukraine à frapper la Russie en profondeur, les Ukrainiens pourraient essayer de ramasser des pierres et de les lancer aussi loin que possible en Russie. À plusieurs mètres même.

Ainsi donc, l’Occident attaque directement la Russie depuis le territoire ukrainien ? Oui, c’est ce qu’il fait, et ce depuis un certain temps déjà. Après tout, c’est la guerre. Quiconque en est choqué devrait cesser de fantasmer et réaliser que la Russie se bat pour son existence et que l’Occident se bat pour rester l’empire occidental. Le perdant va disparaître. La Russie en se désintégrant (et en provoquant la disparition du monde par la même occasion), et l’empire occidental prendre fin.

Donc, oui, beaucoup de dommages sont à prévoir de part et d’autre,, directement et indirectement. Ouvertement et secrètement. Et il y a vraiment très peu de lignes rouges. Je peux même vous assurer que nous sommes encore très loin des vraies lignes rouges. Les vraies lignes rouges ne vont  être franchies à aucun moment.

J’ai suivi le discours du président Poutine au siège de Gazprom à Saint-Pétersbourg, et il est clair qu’il est détendu. Il faudra encore beaucoup d’autres mesures d’escalade pour changer quoi que ce soit à la position russe. Je suis donc convaincu que tout va bien pour le monde en général.

Je voudrais ajouter quelque chose à propos des frappes en Russie. Nous allons assister à des dégâts beaucoup plus importants sur le territoire de la Russie. Je l’ai expliqué dans mes précédents articles. Les contraintes en matière de logistique, d’équipement, de munitions et de personnel qualifié, combinées à l’étendue du territoire russe, rendent pratiquement impossible la défense de l’arrière.

La Russie aurait besoin de placer partout des défenses aériennes et des équipements de guerre électronique et de prépositionner des munitions pour ces équipements carrément partout sur un territoire immense, pour le moins en Russie occidentale, qui constitue quand même une masse terrestre incroyable. Ce n’est pas possible, même de très loin. La Russie ne sera pas en mesure de protéger ne fût-ce que 5 % des cibles imaginables de l’Occident en Russie occidentale. Elle protège très logiquement les installations et les infrastructures les plus critiques, et le reste peut être et sera très probablement touché aussi longtemps que l’Ukraine « existera » (plus très longtemps).

Ainsi, quoi que fasse l’Occident, il ne visera rien d’assez critique pour entraîner des représailles massives, comme les centrales nucléaires russes par exemple ou le stockage d’armes nucléaires, etc. La Russie peut encaisser cela. Et elle va l’encaisser, bien entendu. Rappelez-vous les attaques « aux armes chimiques » prétendument menées par Assad « contre son propre peuple » ou « contre des rebelles modérés qui coupent démocratiquement les têtes » à Damas, plusieurs jours avant qu’il ne les eût de toute manière achevés ? Bien sûr.

La Russie, attaquant les pays de l’OTAN avec des armes nucléaires tactiques ou même conventionnelles quelques mois avant de faire disparaître l’Ukraine de la surface de la terre pour toujours, ce serait comme « Poutine lâchant du chlore sur les pauvres nazis d’Azov à Chasov Yar ».

Encore une fois ! L’Occident ne franchira AUCUNE des VRAIES lignes rouges fixées entre Sergueï Narychkine (SVR) et William Burnes (CIA) à Ankara en 2022. Et la Russie n’attaquera PAS les bases de l’OTAN sur le territoire de l’OTAN. La Russie se contentera-t-elle de ne rien faire ? Bien sûr que non. Mais je réserve ceci pour un autre chapitre.

 

F16s

Parlons maintenant des F16. J’ai déjà beaucoup écrit sur ce sujet, mais puisque tout le monde panique, je vais y revenir. 😊

  1. Les Ukrainiens ne sont pas capables de piloter les F16. Presque tous ceux capables de le faire sont morts. Ils peuvent envoyer des jeunes gens, mobilisés, à l’entraînement sans aucune expérience, mais cela prendrait beaucoup de temps, et les personnes vraiment intelligentes qui seraient réellement capables d’apprendre et de s’adapter ne tiennent pas à se porter volontaires. Ce serait monter à bord de cercueils volants. Et, à l’étranger, on ne peut pas former les gens de force. On peut éventuellement le faire dans le camp de concentration à ciel ouvert qu’est l’Ukraine. Mais pas à l’étranger. Et pour des raisons évidentes, il n’est pas non plus possible d’enseigner le pilotage des F16 en Ukraine.
  2. Les F16 sont des divas. Totalement woke. Ils ont besoin de belles pistes bien nettoyées et d’un massage avant et après chaque vol (je plaisante). Ces conditions ne sont pas réunies en Ukraine. Les pistes possibles sont connues et régulièrement bombardées et détruites par les Russes. De plus, les Russes détruisent en priorité les équipements occidentaux. Dès qu’un nouvel équipement occidental apparaît sur le champ de bataille, chaque Russe part à la chasse d’un beau trophée. Un Abrams, un Leopard, un F16, etc. L’espérance de vie d’un F16 en Ukraine se mesurerait en minutes ou en heures s’il était stationné en Ukraine.
  3. Par conséquent la règle suivante s’applique : ces avions ne pourront pas être basés en Ukraine. C’est physiquement impossible. Ils seront basés en Roumanie et/ou en Pologne et seront pilotés par des pilotes occidentaux. En d’autres termes, il s’agira d’une campagne aérienne limitée de l’OTAN contre la Russie, à partir du territoire de l’OTAN. Limitée, parce que nous avons ici de véritables lignes rouges. Ces F16 s’approchant directement de la flotte de la mer Noire depuis la Roumanie, ou volant vers la Biélorussie ou Kaliningrad (voire des territoires situés plus au nord) depuis la Pologne en survolant les pays baltes, constitueraient une VRAIE ligne rouge.

Mener des raids aériens en escadron avec des tactiques SEAD complètes en Russie serait plutôt suspect quant au récit « les Ukrainiens opèrent depuis la Roumanie » et constituerait une ligne rouge. (Même s’il ne faut pas dédaigner de retenir ces tactiques à propos d’éventuelles escalades ultérieures, qui sont d’ailleurs déjà prévues, juste avant l’effondrement final de l’Ukraine).

4.  La Russie ne fera rien aussi longtemps que les raids seront des raids habituels SCALP/Storm Shadow à partir des points de déclenchement habituels du centre et de l’est de l’Ukraine, à partir de la Pologne et de la Roumanie. À condition qu’ils suivent les itinéraires habituels et mènent les frappes en nombre habituel, comme ils l’auront fait auparavant. Dans ce cas, il ne se passera rien. Vous vous souvenez des attaques au gaz à Damas ? Laissez tomber.

Qu’en est-il du rayon d’action ? Je doute fort que le rayon d’action de ces F16 soit suffisant pour des frappes aller-retour à partir du territoire roumain/polonais. En théorie, le F16 a un rayon d’action suffisant pour atteindre des points de largage raisonnables en Ukraine et retourner à sa base en Pologne ou en Roumanie. Toutefois, l’OTAN essaiera probablement de lui faire transporter des missiles de croisière, ce qui réduira considérablement son rayon d’action. Néanmoins, je ne veux pas exclure qu’il soit possible pour le F16, selon la version, d’avoir un rayon d’action suffisant. J’imagine qu’ils pourraient s’arrêter sur un aérodrome ukrainien préparé à l’avance pour se ravitailler, soit avant la frappe, soit après. Probablement après, pour ne pas laisser aux Russes trop de temps pour se préparer à l’attaque.

Mais qu’en est-il des pistes d’atterrissage et des divas ? Je pense que les Russes et l’OTAN s’entraînent depuis des mois là-dessus. Les Russes s’entraînent à détruire ces pistes par des attaques massives de missiles et de drones, et les Ukrainiens, avec l’aide d’ingénieurs occidentaux, s’entraînent à restaurer les pistes en l’espace de quelques heures ou de quelques jours. Tant la Russie que l’OTAN s’y sont employés. Autrement dit, le jeu merdique suivant pourrait bientôt commencer :

A/ L’Ukraine prétend qu’un terrain d’aviation va être préparé pour l’utilisation de F16.

B/ La Russie s’en aperçoit et en ordonne la destruction préventive.

C/ Les véritables préparatifs commencent en Roumanie/Pologne.

D/ Dès que les équipes d’ingénieurs ukrainiens signalent que les pistes seront prêtes à être utilisées dans les 2 à 3 heures, les avions décollent de Roumanie/Pologne et se dirigent vers les points de largage.

E/ Les avions larguent leur charge utile.

F/  Ils atterrissent sur les pistes qui viennent d’être réparées, pour se ravitailler en carburant.

G/  Ils font de leur mieux pour quitter les lieux avant l’arrivée de la prochaine vague de missiles et de drones russes.

 

Il s’agit là d’un schéma possible. Cependant, il est également possible que beaucoup de ces oiseaux et peut-être de ces pilotes ne survivent pas à leur virée touristique en Ukraine..

Dans des circonstances strictement définies, je suis certain que la Russie ne réagira pas ouvertement contre les vols de F16 à partir du territoire de l’OTAN. Je suis également persuadé, mais pas à 100 %, que l’OTAN évitera strictement de franchir les lignes rouges que j’ai définies ci-dessus.

Mais pourquoi réagir ouvertement ? Pensez aux attaques à l’arme chimique d’Assad peu avant qu’il ne remporte une bataille particulière… 😊

Déclencher la Troisième Guerre mondiale quelques mois avant la victoire finale, uniquement à cause d’un élément d’infrastructure (critique certes) qui peut être reconstruit très rapidement, serait une réponse tellement idiote.

 

Réactions excessives possibles de la Russie

Imaginons un instant que la Russie réagisse à un véritable franchissement d’une ligne rouge par l’OTAN. À quoi cela pourrait-il ressembler ?

Je suis convaincu qu’il s’agirait d’une attaque coordonnée à grande échelle de drones, de missiles et éventuellement d’armes nucléaires tactiques contre toutes les installations importantes et critiques de l’OTAN en Europe centrale et orientale. Une véritable décapitation des capacités opérationnelles de l’OTAN en Europe centrale et orientale. Cela pourrait inclure des frappes sur les centres de décision politique dans ces pays, dirigeants compris. Cela pourrait concerner le Royaume-Uni.

Après ce genre d’attaque, je suppose que la Russie attendrait de voir si les Américains réagissent stratégiquement (par une contre-attaque nucléaire) pour les beaux yeux d’Européens sans importance. N’oubliez pas que les Européens sont aujourd’hui, économiquement, des « préservatifs usagés » pour les Américains. C’est pourquoi je doute d’une réaction stratégique américaine.

Néanmoins, étant donné que des dizaines de milliers d’Américains se trouvant en Europe seraient vaporisés dans les minutes qui suivraient de telles frappes, la question est quand même de savoir quelle serait la réponse américaine. Contre-attaques tactiques ? Probablement. Ce qui conduirait à une escalade en bonne et due forme qui se terminerait, stratégiquement, par la fin de toutes les vies sur la planète, ce qui est acceptable pour la Russie.

Les Américains avaleraient-ils la pilule et se retireraient-ils (en fait, il n’y aurait plus grand-chose à retirer…) d’Europe ? J’ai du mal à le croire, mais c’est possible.

Tout cela relève de la science-fiction ! Je ne crois pas une seconde que nous verrons une attaque russe ouverte sur le territoire de l’OTAN. Mais j’augure beaucoup de surprises secrètes un peu partout dans le monde.

 

Les (non) réponses de la Russie.

Est-il normal, alors, que la Russie ne réagisse pas (ouvertement) à quoi que ce soit ?

Non, ce ne l’est pas. Il existe une ressource qui ne peut pas être reconstruite rapidement : les gens. La Russie est en train de perdre des gens à une échelle épique. Il s’agit d’une véritable victoire occidentale, que j’ai soulignée à maintes reprises sur le blog. Il faut rendre à César ce qui appartient à César. Et, oui, tous les « Ukrainiens » morts ou volés (les réfugiés ukrainiens en Europe, que les Européens sont très désireux d’incorporer à jamais) sont également des Russes et même, essentiellement, la cible principale de l’Occident.

L’Ukraine est complètement dans les cordes aujourd’hui. Elle est sur le point de recevoir le coup de grâce. Et le coup de grâce arrivera bientôt, peut-être avant l’hiver. Mais on ne devrait jamais sous-estimer la propension de l’Occident à commettre un génocide. Personne n’est supérieur à l’Occident dans la conduite d’un génocide. Et c’est juste ce qu’il est en train de faire avec la mobilisation forcée et orchestrée par lui en Ukraine, un pays déjà vaincu. Il s’agit bel et bien d’un crime de guerre et d’un génocide.

Alors, encore une fois, la Russie ne devrait-elle pas répondre à des attaques et à des coups aussi violents ? Bien sûr qu’il faut que la Russie réponde, mais pas d’une manière qui provoquerait la Troisième Guerre mondiale.

Et la Russie a réagi, mais secrètement, presque depuis le tout début de la guerre. Je vais citer ici les trois principales mesures de rétorsion visibles qui ont été prises par la Russie. Ce ne sont pas les seules, et des mesures bien plus sévères sont déjà en préparation. Nous les verrons apparaître dans un très proche avenir.

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  1. Le nettoyage de l’Afrique du colonialisme occidental. Il s’agit d’une opération russe et chinoise. Et elle marche très bien. Nous n’en sommes qu’au début. Elle bat son plein et de nombreuses surprises sont encore à venir.
  2. .Israël. Je l’ai décrit en détail dans plusieurs articles. Je vais donc le résumer ici.

Israël est-il le patron de l’Amérique ou l’Amérique est-elle le patron d’Israël ?

Aucune des deux entités n’est le patron de l’autre. Ce sont les mêmes oligarques qui dirigent les deux entités. Israël est essentiellement l’Amérique, et l’Amérique est essentiellement Israël. Israël n’est PAS l’allié le plus proche de l’Amérique et vice versa ; il s’agit de la même entité.

Si vous voulez blesser l’empire occidental avec le plus d’impact possible, vous devez le forcer à se protéger dans l’endroit le plus défavorable.

J’ai déjà décrit les opérations iraniennes, chinoises et russes visant à vaincre Israël et à en faire un pays normal et respectueux des lois, qui mette en œuvre la solution à deux États. Cela se fait actuellement de manière stratégique, en plusieurs étapes ou phases. À la fin de ce processus, Israël sera stratégiquement et militairement vaincu et un changement de régime s’ensuivra en faveur d’un gouvernement qui sera tenu de respecter les conditions de reddition prévues par le droit international.

Pour être précis, je ne suis pas favorable à cette approche car elle nécessite le sacrifice de dizaines de milliers d’enfants. Je suis sûr que cela aurait pu être fait sans sacrifier autant d’enfants, mais c’est là que nous en sommes. En outre, je tiens à souligner qu’Israël ne sera pas seulement vaincu sur le champ de bataille, mais aussi, et peut-être plus encore, sur le plan économique.

Cela vient de commencer et se jouera en plusieurs actes, comme un opéra.

Un changement de régime en Israël, la transformation du pays en un pays (juif) normal parmi les nombreux pays arabes de la région et la paix qui s’ensuivrait au Moyen-Orient seraient un désastre pour l’Occident. La paix et l’amitié entre les nations sont le pire cauchemar de l’Occident.

  1. La troisième et dernière réponse secrète de la Russie est, bien entendu, la prolifération d’un grand nombre d’armes de qualité et hautement sophistiquées mises, dans le monde entier, à la disposition de nombreux ennemis des Américains et des Britanniques. Je pense que cette opération a commencé il y a un certain temps déjà mais qu’elle n’est discutée publiquement qu’à présent parce que les premières attaques de ce type sont sur le point de commencer. Nous pourrions voir des navires occidentaux couler un peu partout, et nous pourrions voir bientôt de nombreuses bases militaires occidentales brûler dans le monde entier. Mystérieux incidents venus de nulle part…

FAFO (« Fuck Around and Find Out »), autrement dit : Allez vous faire foutre et cherchez..

Si vous pensez que la Russie encaisse les coups les uns après les autres sans rien faire pour y riposter, vous vous trompez. Les guerres de libération ne font que commencer et nous pouvons nous attendre, dans le monde entier, à de nombreux autres coups portés à l’Occident.

Qui sait ? Peut-être le dernier acte se déroulera-t-il quelque part en Asie de l’Est ? Nous verrons bien.

 

Kharkov

La Russie a ouvert un autre front à Kharkov (j’ai écrit là-dessus récemment). Pourtant, la Russie semble être bloquée à Volchansk et à Liptsy. Mais est-ce vraiment le cas ?

Je vais essayer d’expliquer ce qui se passe, mais  discutons d’abord d’un autre sujet.

Celui de la contre-offensive ukrainienne dans cette direction. L’Ukraine a réussi à rassembler environ 30.000 soldats pour défendre ces régions. Ces soldats ont été retirés d’autres théâtres très importants. Le fait est qu’ils ne se sont pas contentés de les positionner dans la région pour la défendre ; ils les ont amenés là pour mener une contre-offensive visant à repousser les Russes au-delà de la frontière. Au-delà de la frontière, en Russie, sans se rendre compte qu’ils se trouvaient déjà EN Russie.

Encore une dinguerie, comme la « contre-offensive » (suicide collectif) de Zaporijhia ?

Non.

J’ai le regret de le dire, mais si on veut ignorer un instant le fait que l’Ukraine est déjà vaincue et que chaque jour de prolongation de la guerre par les autorités occidentales constitue un véritable crime de guerre, cette contre-offensive était la seule bonne chose que l’Ukraine pouvait et devait faire.

Ne vous méprenez pas. Elle n’a aucune chance de succès. La Russie a mis en place ces opérations pour inciter les Ukrainiens à lancer une grande contre-offensive afin de pouvoir les achever en bloc. Imaginez un Ukrainien se heurtant à un mur d’artillerie, de roquettes, de missiles, de drones et de bombes planantes. Il s’agit bien d’une opération visant à éliminer des dizaines de milliers d’Ukrainiens en très peu de temps.

Mais pourquoi était-ce la bonne chose à faire du point de vue de l’Ukraine ? Parce que ne pas le faire saurait signifié l’effondrement du Nord, ce qui aurait mis en péril l’ensemble du front du Donbas et aurait risqué de couper de tout les formations ukrainiennes qui se trouvaient dans le nord du Donbas. Ainsi, chaque commandant allait être obligé de jeter dans la mêlée tout ce qu’il pouvait sacrifier, pour éliminer le nouveau théâtre.

Ces 30 000 hommes devaient donc ralentir les avancées russes dans le nord pendant encore un mois ou deux. Exactement comme à Artemovsk (Bakhmout) : un hachoir à viande.

Le fait est que… C’est en vain. Pourquoi ? Voir le chapitre suivant.

 

Soumy

Il y a environ un an, dans un article précédent, j’ai déclaré que les régions de Kharkov et de Soumy constituaient le quatrième théâtre de guerre. Ce qui se passe à Volchansk se produira également à Soumy. Peut-être avec des forces russes beaucoup plus importantes, car cette région servira également de flanc oriental à la prise en tenaille autour de Kiev pour l’acte final de l’Ukraine (le cinquième théâtre). Je veux parler d’une prise en tenaille de Kiev, par l’Est et l’Ouest, jusqu’à la reddition.

Donc, oui. Quelques unités (forces spéciales tchétchènes) se trouvent déjà dans la région de Soumy. Mais elles n’y sont que pour la reconnaissance, le sondage et la création d’une tête de pont. La raison principale est de vérifier l’éventuelle réaction et les capacités ukrainiennes à Soumy, qui sont… inexistantes. Je me demande si l’Ukraine pourrait envoyer 30.000 hommes supplémentaires pour « ralentir » une avancée russe à Soumy, comme à Volchansk ?

Peut-être, mais peut-être pas. Et que faire lorsque l’incursion finale (à l’ouest de Kiev) aura lieu pour créer la nouvelle tenaille de Kiev ? Meurs, Bandera !

Soumy est l’avant-dernier acte avant la fin. Et vous l’avez lu pour la première fois sur BMA en janvier 2023 ! 😊 (Même si j’ai manqué la chronologie à l’époque à cause du génocide occidental incroyablement inhumain contre le peuple ukrainien).

 

Europe

Il y a un point que j’ai omis de mentionner plus haut, lorsque je parlais des réponses secrètes de la Russie à l’agression de l’Occident : l’Europe.

Et il y a une raison à cela. Il est vrai que la Russie agit en Europe, pour tenter d’améliorer sa position, en allant même jusqu’à commettre des actes de sabotage. Mais ce que la Russie fait en Europe n’est RIEN en comparaison de ce que l’UE et les États-Unis font à l’Europe. Les oligarques américains préparent l’Europe à la destruction (économique). Nous en avons vu une petite version avec Nord Stream.

L’acte final sera l’explosion figurative de l’Europe par les oligarques américains et les Européens eux-mêmes. J’ai déjà écrit en détail à ce sujet, mais je vais donner un aperçu ici.

L’Europe se prépare à la guerre avec la Russie. Je le sais parce que je reçois des informations à ce sujet. Et il est prévu de mobiliser bientôt les gens pour le service militaire. Il est difficile de prédire des résultats positifs pour l’économie européenne avec la mise en œuvre de cette mobilisation. Le fait est que la Russie ne va pas mordre à l’hameçon. Elle vaincra l’Ukraine et s’installera à la nouvelle frontière. La Russie observera patiemment les frictions internes à l’Europe qui provoqueront l’autodestruction de l’OTAN et de l’UE.

Pour de nombreuses raisons, je vois venir une guerre en Europe. Pas une guerre mondiale. Les Européens vont gérer tout cela eux-mêmes. À l’avenir, j’expliquerai cela plus en détail.

Vous connaissez mon estimation quant à une guerre mondiale. Elle est très faible, de l’ordre de 10 %. Ce qui, bien sûr, est encore beaucoup trop élevé. Nous devons revenir à 0,1% ou quelque chose comme ça !!!

Je pense que la probabilité d’une guerre européenne est supérieure à 50%. Et je pense qu’elle deviendra évidente d’ici 2026 et pourrait commencer d’ici 2028.

Et je déteste ce fait. J’aime l’Europe ! (Les États européens pris individuellement). Je vis en Europe ! Alors oui, tous ceux qui ont quitté l’Allemagne avant 1936 ont eu de la chance… Ceux qui ne l’ont pas fait… eh bien, le reste appartient à l’histoire.

 

Source : https://bmanalysis.substack.com/p/nuclear-war-ahead-i

[i] édité par Piquet (PiquetEdit@gmail.com)

URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/va-t-on-vers-une-guerre-nucleaire-i/

 

 

 

Juin 2024.

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