On s’en fait volontiers l’écho !
Appel : « Le 14 juillet doit redevenir le fête de la souveraineté nationale et populaire » – L Landini, M Debray, P Pranchère, G Blache, G Gastaud, O Delorme, A Lacroix-Riz] #14Juil.
Dans un appel lancé à la veille du 14 juillet, des personnalités, communistes, gaullistes républicains, figures de la résistance, appellent à ce que le 14 juillet redevienne « la fête de la souveraineté nationale et populaire » et à rompre la soumission de la France à l’OTAN et la collaboration militaire franco-allemande.
par Fadi Kassem, secrétaire national adjoint du PRCF
De la Révolution à la sauce réactionnaire…
Le 14 juillet 1989, la France célébrait le bicentenaire de la prise de la Bastille dans une parade ayant fait grand bruit, mais aussi grincé des dents. Et pour cause : était alors véhiculée la vision « furetiste » de la Révolution française, transposée avec de grossiers mensonges et des contre-vérités historiques de tendance réactionnaire dans le film La Révolution française sorti la même année. En effet, après le Danton de Wajda sorti en 1983, Richard T. Heffron reprenait dans Les Années terribles (qui commencent curieusement une fois le roi évincé du pouvoir après la prise du palais des Tuileries par les Fédérés le 10 août 1792…) la légende urbaine d’un Robespierre tyran, sanguinaire, qui pratiquerait la Terreur à l’encontre de tout le monde, et notamment de l’héroïque et vertueux Danton – pourtant célèbre pour avoir été rémunéré par la Couronne, suivant en cela la ligne de son ancien ami Mirabeau – ou des malheureux Girondins, qui auraient été « modérés »[i]. De fait, cette image est encore véhiculée dans les « manuels » du secondaire et les médias dominants, mais aussi par les politiques les plus ignares, y compris parfois même à « gauche » : ainsi, Jean-Christophe Cambadélis[ii], ancien trotskiste devenu social-libéral (soit le parfait exemple du « bobo-gaucho » …), déclarait-il que « Si la révolution est un bloc, nul n’ignore la Terreur et Robespierre »[iii].
Mais, outre le fait que cette image ne correspond qu’à un mensonger fantasme, développé du vivant même de Robespierre par ses adversaires enragés et/ou bourgeois conventionnels – que l’on songe notamment à Fouché, futur ministre de l’Intérieur de Napoléon Ier et à qui Robespierre reprocha avec fureur les grandes fusillades menées à Lyon en 1793 – et désormais bien démonté par la recherche historique[iv], elle n’est certainement pas neutre idéologiquement et politiquement – comme si d’ailleurs la « neutralité » existait en histoire ! Bien au contraire, cette caricature porte en elle les germes de la Réaction en Marche et de la Contre-révolution : ses ardents défenseurs tantôt pleurent la mort du roi – à commencer par « Jupiter » Macron qui affirmait avant son élection : « Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le roi n’est plus là ! »[v] ; tantôt défendent un « Pacte girondin »[vi] détruisant la République une et indivisible, pourtant au cœur de l’égalité promue par les Jacobins et les Sans-culottes[vii] ; tantôt (comme le « philosophe » Michel Onfray, qualifié de « girondiste » par Yann Moix[viii]) reprennent la thèse de l’extrême droite royaliste et fascisante selon laquelle il y aurait eu un génocide perpétré envers les Vendéens en 1793[ix] ; tantôt enfin assimilent les révolutionnaires de 1793… à la SS, à l’instar de Yann Moix qui déclarait qu’il y a une « corrélation entre la pensée rousseauiste et la pensée totalitaire » et que « Collot d’Herbois, Fouché, quand il exécutent les gens à la mitraillette ou au fusil de manière serial, ça rappelle évidemment la Shoah par balles, d’une certaine manière »[x] …
Car l’année du bicentenaire de la Révolution française marque de fait le triomphe de la vision farouchement réactionnaire et contre-révolutionnaire de cet épisode historique….
Source : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/14juillet-1789-1989-2019-pour-216588
Mis en ligne le 13 juillet 2019
One Responses
Le véritable défilé du 14 juillet est celui qui a été pratiqué par les Gilets jaunes le 13 car il était une saisissante allégorie de la souveraineté populaire, c’est à dire une manifestation fidèle à cette fête de la Fédération du 14 juillet 1790 qui a regroupé au Champ de Mars les provinces et les régions dans un grand élan fraternel et pacifique qui sera malheureusement sans lendemains après avoir été récupéré par la bourgeoisie impatiente de se saisir du pouvoir politique…
Aujourd’hui, le défilé des Champs-Elysées n’est plus que la vitrine des marchands d’armes ainsi que l’exhibition obscène de la domination armée des classes possédantes.