La ville en temps de peste

 

 

 

 

 

Kyle Harper

Comment l’empire romain s’est effondré

La Découverte – 2019

544 pages

Description

Ce livre monumental propose un autre récit de la chute de Rome, faisant des puissances de la nature un acteur essentiel de son destin. Changements climatiques, éruptions et bactéries ont largement pesé dans la décimation de l’Empire, marquant la période qui s’étend du VIe au VIIe siècle, comme la plus grande régression de toute l’histoire de l’humanité en matière de population.

Comment Rome est-elle passée d’un million d’habitants à 20 000 (à peine de quoi remplir un angle du Colisée) ? Que s’est-il passé quand 350 000 habitants sur 500 000 sont morts de la peste bubonique à Constantinople ?

 On ne peut plus désormais raconter l’histoire de la chute de Rome en faisant comme si l’environnement (climat, bacilles mortels) était resté stable. L’Empire tardif a été le moment d’un changement décisif : la fin de l’Optimum climatique romain qui, plus humide, avait été une bénédiction pour toute la région méditerranéenne. Les changements climatiques ont favorisé l’évolution des germes, comme Yersinia pestis, le bacille de la peste bubonique. Mais « les Romains ont été aussi les complices de la mise en place d’une écologie des maladies qui ont assuré leur perte ». Les bains publics étaient des bouillons de culture ; les égouts stagnaient sous les villes ; les greniers à blé étaient une bénédiction pour les rats ; les routes commerciales qui reliaient tout l’Empire ont permis la propagation des épidémies de la mer Caspienne au mur d’Hadrien avec une efficacité jusque-là inconnue. Le temps des pandémies était arrivé.

 Face à ces catastrophes, les habitants de l’Empire ont cru la fin du monde arrivée. Les religions eschatologiques, le christianisme, puis l’islam, ont alors triomphé des religions païennes

 

 

Patrick Boucheron

Conjurer la peur, Sienne 1338 : Essai sur la force politique des images

Seuil, 2013

286 pages

Présentation :

La fresque dite « du Bon gouvernement », peinte en 1338 par Ambrogio Lorenzetti pour décorer la salle de la Paix du Palais communal de Sienne, est l’une des plus célèbres œuvres peintes de la fin du Moyen Âge en Italie. Elle fascine aujourd’hui par le foisonnement de ses détails et la force de ses allégories. Sur le mur nord siègent les figures allégoriques du « Bon gouvernement » qui a donné son nom à l’œuvre. À l’ouest, une longue paroi de quatorze mètres déploie sa réplique funeste, la cour des vices, et une cité en proie aux flammes de la haine sociale. À l’est, au contraire, s’étale une peinture majestueuse de la ville en paix et de ses campagnes. Richement illustré, le livre offre pour la première fois au public français une vision globale de cette œuvre peinte, qu’il explore également dans ses détails. De ce fait, il propose une réflexion sur la force politique des images. En rendant l’œuvre au climat d’urgence qui l’a suscitée et qui lui donne sens, Patrick Boucheron lui restitue sa fraîcheur et sa puissance, son sens politique et son actualité. Dans les années 1330, la commune de Sienne est menacée par la seigneurie c’est-à-dire par cette forme de gouvernement personnel qui subvertit les principes républicains de la cité. Comment résister à la tyrannie, éteindre le brasier de la guerre et réapprendre l’art de bien vivre ensemble ? Pour survivre dans son intégrité politique, la commune doit persuader de sa légitimité et de ses bienfaits. La fresque de Lorenzetti est le récit fiévreux d’un combat politique qui n’est jamais gagné.

L’auteur :

Professeur à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Patrick Boucheron a participé à de nombreuses entreprises éditoriales destinées à diffuser l’histoire du Moyen Âge auprès d’un plus large public. Il est l’auteur, entre autres, de Léonard et Machiavel (Verdier, 2008, rééd. « Poche » 2013) et a dirigé l’Histoire du monde au XVe siècle (Fayard, 2009, rééd. Pluriel 2012)

 

 

Thomas Hobbes

Léviathan

Folio Gallimard – 2014

1024 pages

Présentation :

Léviathan de Hobbes (qui paraît en 1651) est un des rares textes fondateurs de la philosophie, comme la République de Platon, auquel son auteur le comparait. Il jette, en effet, les bases de la tradition politique moderne, en inventant le mythe de la souveraineté : considérant leur état naturel, effrayés par l’exacerbation mortelle de leurs passions, les hommes décidèrent, par leur faculté propre de vouloir et de penser, de se doter d’une loi commune, artificielle, qu’un individu ou une assemblée aura pour tâche d’élaborer et de mettre en œuvre. Avec Hobbes, l’histoire se substitue à la théologie : ce n’est plus dans le divin que la loi se fonde, mais dans l’humanité.

 

 

Thomas Primerano

(avec la contribution de) Eric Marquer

Hobbes contre les ténèbres

Impression à la demande (Books on Demand) – Février 2020

56 pages

[Amazon prime : 7,50 €]

Description :

Le Léviathan écrit par Thomas Hobbes, ouvrage célèbre de philosophie politique, a été analysé et commenté par de nombreux spécialistes. Mais ces derniers ont toujours délaissé la dernière partie du traité : « Du royaume des ténèbres ». Jugée obscure et difficilement compréhensible, elle permet à Hobbes de s’épancher sur un mal mystique qui menacerait le monde. Nous proposerons ici une nouvelle clé de lecture de l’ensemble de l’oeuvre politique hobbesienne à partir d’une étude sur ce passage qui se révèle être central et essentiel à la démonstration rhétorique du philosophe partisan de l’ordre.

Auteurs :

Éric Marquer est professeur d’histoire de la philosophie moderne à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et spécialiste de Hobbes.

Thomas Primerano est étudiant en philosophie à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre de la Société d’Etudes Robespierristes et de l’Association pour la Cause Freudienne de Strasbourg.

 

Achille Mbembe

Necropolitica

(en italien – inédit en français)

Ombre corte – s.d.

107 pages

Présentation en italien (inédit en français/il y est question des Territoires Occupés) :

« L’assunto di questo saggio è che l’espressione ultima della sovranità consista, in larga misura, nel potere e nella capacità di decidere chi può vivere e chi deve morire ». Dalla deumanizzazione del destino degli schiavi all’abominio dei campi di sterminio, dalle colonie africane – luogo per eccellenza del dominio razziale e modello del genocidio ebraico – alla colonia di oggi : i Territori Occupati. Fondando la sua riflessione su Arendt, Agamben, Bataille, Foucault, Gilroy e altri autori ancora, Mbembe traccia la genealogia dei poteri di morte : figura emblematica della modernità, della sua razionalità e della nozione di sovranità, che in essi esprime forse la sua essenza più cupa. Oggi le necropolitiche conoscono infinite metamorfosi e proliferano in un orizzonte dominato dalle guerre infinite nel Medio Oriente, dalle nuove tecnologie della morte e dallo spettro del terrorismo. Pensare a come uscire dalla notte di un mondo avvelenato dall’inimicizia: questo il lavoro instancabile che Achille Mbembe persegue da anni e di cui Necropolitica è una tappa fondamentale.

 

Livres d’Achille Mbembe en français 

 

 

Michel Foucault

Surveiller et punir

Tel/Gallimard – 1993

360 pages

Description :

Depuis le Siècle des lumières, les progrès de la raison et de la science auraient contribué à l’émancipation de l’humanité. Michel Foucault récuse ce lieu commun : il conçoit la modernité comme l’âge des sociétés disciplinaires, l’âge des prisons où, à l’instar de l’école et de l’armée, on enferme pour redresser.

Les sciences de l’Homme (sociologie, psychologie, psychiatrie) elles-mêmes constituent l’instrument privilégié de ce nouveau pouvoir disciplinaire. L’homme devient objet de science pour être mieux assujetti. Derrière le désir désintéressé de savoir, Foucault décèle une volonté de pouvoir. Si le projet d’un Descartes à l’âge classique était de « nous rendre comme maître et possesseur de la nature » grâce aux progrès de la physique, l’ambition implicite des sciences humaines serait de nous rendre maître de l’homme.

L’analyse des techniques modernes d’assujettissement – notamment en prison, institution type où se révèle cette articulation savoir/pouvoir – est ici étayée par de nombreux documents d’archives qui confèrent à cet ouvrage un intérêt historique aussi bien que philosophique. –Paul Klein

 

Michel Foucault

Histoire de la sexualité I

Tel/Gallimard – 1994

248 pages

Description :

Nommé au Collège de France, Michel Foucault a entrepris, durant la fin des années soixante-dix, un cycle de cours consacré à la place de la sexualité dans la culture occidentale : l’Histoire de la sexualité, articulée en trois volumes (La volonté de savoir, L’usage des plaisirs et Le souci de soi). Il y prolonge les recherches entreprises avec L’archéologie du savoir et Surveiller et punir, mais en concentrant ses analyses sur la constellation de phénomènes que nous désignons par le « sexe » et la sexualité. L’axe de cette entreprise n’est pas de s’ériger contre une « répression » de la sexualité afin de la « libérer », mais de montrer comment la vie sexuelle a enclenché une volonté systématique de tout savoir sur le sexe, qui s’est systématisée en une « science de la sexualité », laquelle, à son tour, ouvre la voie à une administration de la vie sexuelle sociale, de plus en plus présente dans notre existence. Foucault fait ainsi l’archéologie des discours sur la sexualité (littérature érotique, pratique de la confession, médecine, anthropologie, psychanalyse, théorie politique, droit, etc.) depuis le XVIIe siècle et, surtout, au XIXe, dont nous héritons jusque dans les postures récentes de « libération sexuelle », l’attitude de censure et celle d’affranchissement se rencontrant finalement dans le même type de présupposé : le sexe serait cause de tous les phénomènes de notre vie comme il commanderait l’ensemble de l’existence sociale.

 

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Avril 2020

 

 

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