Israel-Iran : Le Dénouement

 

De nombreux faits nouveaux apparaissent dans la phase de dénouement du conflit israélo-iranien

 

Simplicius – 28.6.2025 

Traduction : cl. pour L.G.O.

 

 

 

 

 

De nombreux faits nouveaux apparaissent dans la phase de dénouement du conflit israélo-iranien. L’un d’entre eux concerne les dommages qu’Israël a réellement subis et qui l’ont poussé à chercher si rapidement à sortir de cette lutte acharnée :

 

 

[ Bloomberg :  « L’Iran a causé 3 milliards de dollars de dégâts avec ses frappes de missiles sur Israël »] https://www.bloomberg.com/news/articles/2025-06-26/iran-caused-3-billion-of-damage-with-missile-strikes-on-israel

 

 

Les 3 milliards de dollars cités ci-dessus ne tiennent pas compte des dépenses militaires et des dépenses liées aux [tentatives d’interception des] missiles, mais strictement des dommages causés. Dans le même article, le tristement célèbre ministre des finances Bezalel Smotrich a, en fait, fixé le plafond le plus élevé du coût de la guerre à 12 milliards de dollars :

Le ministre des finances, Bezalel Smotrich, a déclaré lors d’une conférence de presse que le coût total de la guerre pourrait s’élever à 12 milliards de dollars, tandis que le gouverneur de la Banque d’Israël, Amir Yaron, a estimé ce chiffre à environ la moitié, lors d’un entretien avec Bloomberg TV mercredi. Quel que soit le chiffre final, cela représente un défi pour une économie déjà mise à rude épreuve par 20 mois de conflit généralisé.

 

 

 

[La somme ne comprend pas ce que coûtera à Israël le remplacement des armes et des systèmes de défense utilisés dans la campagne, qui ne pourra qu’accroître encore le chiffre total, une fois que toutes les évaluations auront été faites.]

 

 

Ces chiffres ne concernent qu’une période de 12 jours – imaginez si cela avait duré des mois, voire une année. Rappelez-vous qu’on nous a dit que la guerre coûtait 200 à 300 millions de dollars par jour uniquement en dépenses militaires ; si vous ajoutez le chiffre plus élevé de 12 milliards de dollars en dommages non militaires, le total représente 1,3 milliard de dollars par jour, au niveau le plus haut. Le budget de la Défense d’Israël est d’environ 45 milliards de dollars, ce qui signifie que la guerre absorberait la totalité du budget d’un an en un mois seulement, et la totalité du PIB du pays en un an et quelque.

 « C’est le plus grand défi que nous ayons eu à relever. Il n’y a jamais eu autant de dégâts dans l’histoire d’Israël », a déclaré à la presse Shay Aharonovich, directeur général de l’autorité fiscale israélienne, qui est chargé de verser les indemnisations.

L’article confirme en outre qu’Israël a été presque entièrement à l’arrêt économiquement pendant la durée de la guerre, comme nous l’avions signalé la dernière fois :

Pendant la campagne de 12 jours, l’économie israélienne a été presque entièrement à l’arrêt, les écoles et les entreprises ayant été fermées, à l’exception de celles qui étaient considérées comme essentielles. Le gouvernement versera des indemnités aux entreprises, estimées par le ministère des finances à 5 milliards de shekels.

Il admet également que la plus grande raffinerie de pétrole d’Israël, à Haïfa, a été « gravement endommagée » et que la brève guerre contre l’Iran a coûté bien plus que les deux conflits contre le Hamas et le Hezbollah à partir d’octobre 2023, ce qui est choquant quand on y pense.

En bref, l’Iran a fait beaucoup plus de dégâts que ce que l’on a voulu nous faire croire.

N’oublions pas les dépenses des USA :

 

 

 

Les USA ONT BRÛLÉ  15 à 20 % de leurs intercepteurs de missiles THAAD pour défendre Israël dans son  conflit avec l’Iran – Newsweek

 

 

 

Coût pour les contribuables : plus de 800 MILLIONS de dollars, un chiffre sans précédent.

Raviv Drucker, de la chaîne israélienne Channel 13, affirme que les autorités israéliennes ont dissimulé un grand nombre de frappes importantes sur des sites stratégiques, cachant ainsi « à quel point étaient précises »  les frappes iraniennes :

En outre, de nouvelles preuves photographiques continuent d’apparaître concernant l’abattage par l’Iran de drones UCAV lourds israéliens, tels que les séries Heron, Hermes et Eitan. Plusieurs nouvelles photos et vidéos ont montré des drones qui n’avaient jamais été montrés, abattus et récupérés par les Iraniens. Une liste a été dressée qui fait état d’au moins sept UCAV lourds confirmés :

 

 

 

 

 

Le ministre israélien de la défense Katz a également admis qu’Israël voulait tuer Khamenei, mais n’avait tout simplement pas pu l’atteindre :

Inscrivez cela sur l’ardoise des objectifs manqués.

En fait, certains rapports indiquent à présent que jusqu’à quatre des généraux iraniens déclarés « tués » ont refait surface sains et saufs, bien qu’à l’heure où nous écrivons ceci, les informations – sauf pour Ismail Qaani  – n’aient pas encore été vérifiées :

 

 

[ Après s’être faussement vantés d’avoir assassiné des officiers supérieurs iraniens : un amiral, deux généraux et un ministre de la Défense, qui sont tous les quatre vivants.]

 

 

Les frappes sur les sites nucléaires iraniens sont également entachées de détails douteux. Par exemple, le président de l’état-major interarmées US a affirmé que les pilotes de B-2 avaient vu « l’explosion la plus aveuglante » jamais vue, tout en affirmant – comme Hegseth – que toutes les bombes étaient parfaitement entrées dans le même trou et s’étaient enfouies très profondément sous terre. D’où vient donc ce « flash aveuglant » , alors ?

 

Le président de l’état-major interarmées US, général Dan « Razin » Caine : 

 

« Dans les jours qui ont précédé les attaques de Fordow, les Iraniens ont tenté de recouvrir les puits de béton. »

« Le pilote qui a frappé Fordow m’a dit que c’était l’explosion la plus aveuglante  qu’il ait jamais vue. »

« Toutes les (six) armes larguées à chaque conduit d’aération de Fordow sont allées exactement là où elles devaient aller. »

 

Fordow n’est qu’à quelques kilomètres de Téhéran, une agglomération de près de 20 millions d’habitants, et pourtant, il n’existe pas une seule vidéo ou un seul témoignage de « l’explosion la plus aveuglante jamais vue » – pourquoi cela ?

En fait, une opération de camouflage a caché qu’un des B-2 participant à l’opération est « tombé en panne » en route vers le Moyen-Orient et a dû effectuer un atterrissage d’urgence à Hawaï, où il a été bloqué et visible dans l’aéroport international public d’Honolulu :.

21 juin 2025 : Un B-2 (indicatif MYTEE 14, numéro de série 88-0332) est détourné vers Honolulu après avoir déclaré une situation d’urgence, comme l’indiquent des sources récentes.

D’aucuns soulignent le fait que certains responsables iraniens ont maintenant « admis » que les frappes avaient réussi. Mais analysons brièvement la situation : des personnalités comme le ministre des Affaires étrangères Araghchi et le porte-parole Esmaeil Baghaei ont déclaré que de « sérieux dommages » avaient été subis. Rappelons toutefois ce qui suit :

 

  1. Les USA ont lancé une vaste frappe de missiles Tomahawk sur les éléments de surface des sites.
  2. D’autres sites moins profondément fortifiés que Fordow ont été touchés, comme par exemple Natanz, dont certaines sources affirment qu’il a été « détruit » sous terre.

 

Cela signifie que les responsables iraniens peuvent eux aussi jouer le jeu et prétendre que de « graves dommages » ont été causés de manière générale, en dissimulant le fait que les structures souterraines de Fordow peuvent être restées totalement intactes.

Il convient également de noter que l’ayatollah Khamenei lui-même a contredit son ministère des Affaires étrangères, en déclarant qu’aucun dommage sérieux n’avait été causé :

De plus, il semble qu’il y ait eu un quiproquo caché dans lequel l’Iran a permis aux USA d’effectuer une « frappe-spectacle », tandis que les USA, en retour, ont levé les sanctions contre le commerce du pétrole iranien, comme l’a admis Steve Witkoff

Cette action laisse entrevoir un plan plus vaste et de plus grande envergure élaboré en coulisses, d’autant plus que des rapports affirment à présent que Trump serait même en train de discuter d’un programme d’investissement de 30 milliards de dollars, pour développer le programme nucléaire civil de l’Iran :

L’administration Trump envisage d’offrir à l’Iran 30 milliards de dollars d’investissements étrangers pour développer un programme d’énergie nucléaire civile, et d’alléger les sanctions et de débloquer les fonds iraniens soumis à restrictions. Si l’Iran accepte de cesser tout enrichissement d’uranium.

Cela dit, Trump a immédiatement démenti cette information :

 

 

 

 

Mais d’autres rumeurs font état d’une extension encore plus importante des accords d’Abraham, qui permettrait de mettre fin à la guerre de Gaza et d’offrir une nouvelle vision de l’avenir de la Palestine :

Les médias publient la « vision Trump-Netanyahou de deux États : « mettre fin à la guerre à Gaza et élargir les accords d’Abraham ».

Trump et Netanyahu ont décidé du sort de la bande de Gaza.

 

 

🔹Les combats dans la bande de Gaza prendront fin d’ici deux semaines. Selon le plan, le contrôle de la bande sera transféré à quatre États arabes (dont l’Égypte et les Émirats Arabes Unis), qui remplaceront le Hamas. Les dirigeants restants du Hamas seront expulsés vers d’autres pays et tous les otages seront libérés ;

🔹Un certain nombre de pays dans le monde accepteront d’accueillir les résidents [!!! NdT] de la bande de Gaza qui souhaitent émigrer.

🔹L’élargissement des accords d’Abraham implique l’établissement de relations officielles entre Israël et des pays tels que la Syrie, l’Arabie saoudite et d’autres États arabes et musulmans.

🔹Israël exprimera sa volonté de trouver une solution à deux États au conflit palestinien, sous réserve de réformes au sein de l’Autorité Palestinienne.

🔹Les USA reconnaîtront l’étendue limitée de la souveraineté israélienne en Judée et en Samarie. 

 

 

Bref, Trump essaie d’utiliser l’élan de sa « stupéfiante victoire » en Iran pour mettre rapidement la main sur l’ensemble du Moyen-Orient et résoudre enfin l’équation de Gaza une fois pour toutes. On a le sentiment que les choses ne se dérouleront pas aussi facilement qu’il le souhaiterait, en particulier maintenant qu’Israël a juré de « faire respecter » ses restrictions nucléaires à l’Iran, et que l’Iran a,, de son côté, voté la mise à l’écart de la licencieuse AIEA :

 

 

 

 

Parlons du dernier éléphant dans la pièce.

On assiste actuellement à un tsunami de « rapports » non étayés, selon lesquels l’Iran en aurait assez du manque de soutien de la Russie et se tournerait plutôt vers la Chine pour ses besoins en matière de défense.

Tout a commencé lorsque de faux comptes se prétendant liés au CGRI ont publié une citation affirmant que l’Iran observe lesquels de ses « amis » le soutiennent vraiment. Ces propos étant illustrés ici et là de photos de responsables iraniens de la Défense grimpant dans des chasseurs chinois J-10, pour « preuve » que l’Iran s’est entièrement tourné vers la Chine, et d’affirmations selon lesquelles l’Iran a été impressionné par des armes chinoises utilisées par les Pakistanais lors de la récente flambée de violence entre l’Inde et le Pakistan.

Une des affirmations  dont on ne connaît absolument pas la source dit :

Premiers résultats de la visite du ministre iranien de la Défense, Aziz Nasirzadeh, en Chine : L’Iran envisage d’acheter des avions de combat chinois Chengdu J-10CE.

Après que les chasseurs pakistanais J-10CE ont obtenu la supériorité aérienne sur les jets indiens Rafale – grâce aux missiles air-air à longue portée PL-15 et aux radars AESA KLJ-7A – ces chasseurs chinois de «génération 4++ » sont désormais les principaux candidats de Téhéran pour reconstituer rapidement sa flotte de combat obsolète et partiellement détruite.

Les livraisons de jets russes Su-35S équipés de missiles R-37M se poursuivent, mais on s’attend à ce que leur rythme soit considérablement ralenti. En effet, les forces aérospatiales russes doivent reconstituer leurs propres réserves en prévision d’un éventuel conflit direct avec l’OTAN.

En outre, si les frappes aériennes US et israéliennes contre l’Iran se poursuivent, même ces livraisons limitées pourraient devenir très incertaines. L’Iran a besoin de toute urgence d’un soutien militaire direct de la part de ses alliés.

 

 

 

 

 

 

 

En réalité, l’Iran participe simplement à la conférence habituelle de l’OCS en Chine, avec la Russie et de nombreux autres pays, et il est donc tout à fait naturel que le matériel chinois soit examiné. Il n’y a pas d’autres preuves crédibles pour étayer les affirmations fabriquées ci-dessus.

D’un autre côté, cela ne signifie pas qu’il n’y ait pas de vérité du tout dans ces affirmations, ou qu’elles ne s’avéreront pas exactes à l’avenir, mais signifie simplement, qu’à ce jour, il n’y a pas de source crédible pour les étayer.

Nous avons récemment vu Poutine expliquer que la Russie avait essayé de signer un pacte de défense plus intégré avec l’Iran et que c’est l’Iran qui l’avait refusé. Des rumeurs prétendent que c’est Pezeshkian qui voulait que l’Iran ait « plus d’options », parce qu’ il pensait que la signature d’un pacte de défense solide avec la Russie nuirait à ses négociations avec les USA. Il n’existe pas non plus de preuve crédible de cette affirmation, mais elle est au moins plausible

L’Iran peut avoir des raisons de ne pas faire entièrement confiance à la Russie pour un tel pacte : après tout, nombreux sont ceux qui pensent que la Russie a lésé l’Iran pendant des années avec les peu glorieux reports de livraison de systèmes clés tels que les S-400 et les Su-35, que d’autres pays comme la Turquie et l’Algérie, ont respectivement, reçus. Il est certainement plausible que la Russie ait tenté de maintenir un délicat équilibre au Moyen-Orient, en particulier entre Israël et l’Iran, et qu’elle n’ait pas voulu paraître trop hostile en dotant l’Iran des systèmes de dissuasion les plus puissants. À l’époque, la position de la Russie en Syrie était très fragile, parce qu’elle y était prise en étau entre les « grandes puissances » locales qui pouvaient mobiliser beaucoup plus de ressources autour de la petite base avancée russe de Lattaquié.

Aujourd’hui, des gens sont allés encore plus loin en liant les dernières déclarations de Poutine à une théorie de conspiration plus globale. Oui, Poutine a déclaré qu’Israël était une nation russophone – ce qui est le cas, puisque le russe y est la troisième langue non officielle, après l’hébreu et l’arabe. Le russe est largement parlé à Tel-Aviv, et les vitrines de magasins russes y sont omniprésentes. Poutine fait simplement preuve de pragmatisme et de réalisme, comme toujours, comme dans le cas du Donbass. Cela ne signifie pas qu’il préfère Israël à l’Iran, ni qu’il soit un « crypto-juif » ou quelque autre conspiration à laquelle des gens ont pu s’accrocher..

Le fait est qu’Israël a une vaste interconnectivité avec la Russie, des familles faisant beaucoup d’allers-retours entre les deux pays avec de nombreux parents dans les deux pays. Tout dirigeant pragmatique reconnaîtrait et accepterait volontiers ces faits et se sentirait également investi d’un certain devoir à l’égard de ces liens familiaux.

Pour mémoire, Poutine soutient pleinement la création d’un État palestinien indépendant – il n’y a donc aucune ambiguïté à ce sujet ; je doute que ce soit le cas s’il était un crypto-sioniste, comme certains le croient.

Pour mémoire, personne ne connaît vraiment les raisons pour lesquelles la Russie a eu un bilan aussi douteux en matière de livraisons d’armes à l’Iran. Il y a plusieurs théories et rumeurs, y compris celles concernant l’orgueil et l’avarice de l’Iran lorsqu’il s’agit de payer, ainsi que les prix prohibitifs de ses propres marchandises. Par exemple, des rumeurs ont longtemps circulé selon lesquelles l’Iran faisait payer à la Russie des prix exorbitants pour ses drones Shahed, jusqu’à ce que la Russie soit finalement en mesure de les produire elle-même.

Et pourquoi la Russie devrait-elle s’inquiéter si l’Iran finit par se tourner vers la Chine pour obtenir de la technologie ? La Russie est gagnante dans les deux cas. Pour commencer, la Russie est actuellement engagée dans une lutte acharnée qui a des répercussions considérables sur les stocks nationaux : elle a besoin de pratiquement tout ce qu’elle produit. Si la Chine veut prendre le relais pour une fois et se charger d’armer l’Iran, c’est une grande victoire pour l’ensemble de la sphère de la résistance. Pourquoi la Russie s’en plaindrait-elle ? Ce n’est pas comme si les entreprises de défense russes perdaient des contrats : elles peuvent à peine produire en suffisance pour remplir leurs propres contrats avec l’État à l’heure actuelle.

Pour abréger : ne croyez pas tout ce que vous entendez ou lisez. Dans leur grande majorité, les reportages sur cette question sont faux, et on ne sait pas encore vraiment dans quelle direction l’Iran s’oriente, ni pourquoi. Officiellement, la Russie est toujours prête à livrer des Su-35 à l’Iran « d’ici la fin de l’année ».

Sans oublier qu’à l’OCS, les ministres iraniens de la Défense ont également rencontré leurs homologues pakistanais :

 

 

 

 

 

 

Une chose est sûre, l’Iran doit accélérer son lèche-vitrine et commencer à reconstruire son réseau national de radars, en prévision du prochain round, parce que ce n’est qu’une question de temps avant qu’Israël ne commence à s’agiter pour lancer une nouvelle diversion. Les derniers rapports « secrets » indiquent que la guerre de Gaza ne se déroule pas bien du tout. Le plus grand quotidien israélien, Yedioth Ahronoth, affirme que plusieurs brigades des FDI ont été retirées en raison de la guerre avec l’Iran et qu’elles sont désormais sur la « défensive » plutôt qu’à l’offensive à Gaza :

Etc. etc. etc.

Source :  https://simplicius76.substack.com/p/israel-iran-the-denouement

URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/25725-2/

 

 

 

 

Juin 2025

 

 

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