Brigitte Bardot : « La connerie reste l’un des plus gros fléaux de l’être humain »

 

Le Soir – 8.4.2020

 

 

À la Madrague, la résidence de Saint-Tropez que l’actrice ne quitte plus depuis des années, son quotidien n’a pas changé depuis le début de la pandémie. Son regard sur la France et le monde d’après est impitoyable.

 

 

 

« Je suis confinée depuis dix ans, ça ne change rien [rires]. Je ne suis pas une grande passionnée de l’être humain, je ne vois pas grand monde… »

 

 

Interview (par Le Figaro semble-t-il) :

 

Le Premier ministre Édouard Philippe a dit que cette crise allait révéler ce que « l’humanité a de plus beau et de plus sombre ». Qu’est-ce que vous avez vu pour l’heure ?

La connerie reste l’un des plus gros fléaux de l’être humain. Il y a des abandons d’animaux domestiques à cause du coronavirus. Leurs maîtres pensent que ces derniers transmettent la maladie. Pourtant, ça a été démenti par tous les vétérinaires, les médecins, les professeurs… Ces lâches Français voient dans l’animal le pire de ce qui peut leur arriver. Ceux-là, je leur souhaite d’attraper le coronavirus. Les Chinois, eux, prétendent que la bile d’ours soigne le Covid-19, en plus de tout un tas d’autres maladies. Il existe depuis des années des « fermes à bile » où près de 10.000 ours sont enfermés dans des cages avec un cathéter dans la vésicule. C’est un scandale, ça ne soigne rien du tout. Ils vont foutre en l’air tous les derniers animaux sauvages qu’il nous reste.

 

L’humain est-il, selon vous, la cause de son propre malheur ?

Ce qui nous arrive ne m’étonne pas du tout. Avec mon instinct animal, je ressens une révolte de la planète, contre la façon dont les hommes l’ont ravagée. Cela a commencé par le réchauffement climatique, les inondations, les incendies… Tout un tas de choses se sont produites en chapelet depuis quelque temps, mettant la population du monde en danger. La planète étouffe d’une démographie affolante. C’est la base de tous les problèmes qui dérèglent notre vie actuellement.

 

Quand vous étiez jeune, le monde tournait-il plus rond ?

Je n’ai jamais connu un monde aussi invivable, aussi destructeur, aussi violent, avec un tel manque de liberté, que celui d’aujourd’hui. J’ai vécu des années absolument magnifiques. Nous étions libres. On pouvait s’amuser, vivre sans être toujours poursuivis par des caméras, des lois, des arrêtés préfectoraux…

 

Voyez-vous déjà des choses à changer dans le pays et dans le monde ?

Il faudra retrouver un peu d’humanité, changer les habitudes. Cela commence par arrêter de porter de la fourrure ou d’élever des animaux dans des élevages concentrationnaires, des poules en batterie où elles ne voient jamais la lumière du jour, où on leur coupe le bec. Nous sommes à la merci d’un ennemi qui nous tue, le virus. Les animaux, eux, sont à la merci d’un ennemi qui s’appelle l’homme, qui les fait souffrir. En Chine, par exemple, il y a le festival de la viande de chien de Yulin où, chaque année, entre 10.000 et 20.000 animaux sont battus à mort, de façon à attendrir la viande. Il faudrait absolument une révolte mondiale contre cette barbarie et boycotter les produits chinois. C’est abominable. Les gouvernements sont impénétrables à toute souffrance animale. Si ça pouvait changer avec cette crise, ça serait bien.

 

A quoi ressemblera, selon vous, l’après ?

Je suis très pessimiste. J’ai 85 ans, j’ai vécu beaucoup de choses, y compris la guerre de 39-45, celle d’Algérie… Et je peux vous dire que je n’ai jamais connu quelque chose d’aussi dramatique que ce que l’on vit actuellement. L’ennemi est incontrôlable. Il y a eu le SRAS, Ebola, le sida, le H1N1… mais ça n’a jamais pris les proportions que prend le coronavirus. Je ne sais pas du tout si on gagnera cette guerre. Il peut y avoir un armistice. Mais est-ce que ça ne reprendra pas dix fois plus fort après une période de calme ?

 

La crise économique, qui suit la crise sanitaire, vous inquiète-t-elle ?

Elle peut remettre les pendules à l’heure. Les humains doivent avoir d’autres valeurs que celles de la finance. Ce besoin de gagner de l’argent a fait péricliter l’empathie, la compassion, la bonté… et a aussi créé un mépris total de la souffrance des animaux. On ne veut tirer d’eux que des avantages financiers.

 

Croyez-vous qu’Emmanuel Macron va réorienter sa politique ? Il dit que la France doit retrouver sa souveraineté…

Le président de la République a tout fait pour qu’on en arrive là. Maintenant il est bien embêté. On ne doit pas dépendre du monde entier pour les produits indispensables à notre sécurité, à notre santé. On est en manque de médicaments. Et surtout, en manque d’un président qui sache gouverner, car ce n’est pas le cas d’Emmanuel Macron.

 

 

 

 

 

 

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Avril 2020

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