L’« État juif » a une logique mafieuse détestable

 

Une interview de Maria Poumier par Mohsen Abdelmoumen pour l’American Herald Tribune

 

Entre la Plume et l’enclume – 16.11.2018

 

 

 

[Tandis que « l’État juif » traverse une crise existentielle qui va certainement faire empirer la situation et l’avenir des Palestiniens, il est hors de question de baisser les bras.]

 

Mohsen Abdelmoumen : Pourquoi, à chaque fois que quelqu’un soutient la cause juste du peuple palestinien, on lui fait subir un véritable lynchage avec des accusations d’antisémitisme, négationnisme, etc. ?

Maria Poumier : Il est évident que les Israéliens ont peur, précisément, que la défense des Palestiniens conduise à remettre en question les mythes fondateurs de la politique israélienne. Et ils savent que c’est une bataille perdue d’avance pour eux. La récurrence de leur férocité contre les Palestiniens, contre les militants occidentaux qui défendent la cause palestinienne, et contre les historiens qui pointent du doigt toutes les fraudes et les chantages pour imposer une version aussi dogmatique qu’incohérente sur l’histoire des persécutions subies par un certain nombre de juifs pendant la Deuxième guerre mondiale, tout cela est de plus en plus voyant. Cette répression valide, globalement, l’idée que depuis le début, l’État juif a une logique mafieuse détestable et pratique le mensonge historique à une échelle inédite : de quoi traîner devant des tribunaux internationaux de nombreuses personnalités politiques israéliennes. Et les descendants de victimes seront horrifiées de découvrir comment les authentiques victimes juives ont été dupées et instrumentalisées. Je vais plus loin, si l’on additionne les crimes de l’État juif en matière de manipulation mentale autour de la mémoire collective, les crimes permanents contre les Palestiniens, et les ingérences dans la politique de chaque État européen, ainsi qu’au niveau de l’UE, je demande la rupture des relations diplomatiques avec l’État juif, de façon durable.

 

– Quel est le poids réel du lobby pro-israélien en France ?

La pression de « l’État juif » s’exerce sous forme de chantage aux sentiments, c’est un lobbying qui pollue les âmes, autrement dit les choix individuels conscients, mais aussi les atavismes inconscients. Il convient de distinguer des sphères d’influence : bien des magistrats ont à juger des escrocs juifs, qui, à la moindre alerte, se réfugient dans « l’État juif ». Donc ils ne savent pas comment sévir efficacement. Les industriels et les commerçants de chaque pays sont à la fois partenaires et concurrents avec ceux de l’État juif, et les pots de vin circulent, inondant le monde politique. C’est au niveau des médias et du showbiz que s’exerce un chantage insupportable, envoyant au tribunal quiconque tente de briser le mur de la censure. Ce qui confirme qu’on est avant tout dans le domaine de la propagande, de la rhétorique, et donc du mensonge effréné.

Le lobby pro-israélien se livre à de l’espionnage comme on l’a vu dans cette affaire du documentaire d’Al Jazeera censuré : 

https://www.humanite.fr/medias-le-lobby-pro-israelien-se-livre-des-operations-despionnage-662971. Dans ce documentaire, on remarque la peur d’Israël par rapport au mouvement des BDS (Boycott Désinvestissement et Sanctions).

 

– Pourquoi, d’après vous, Israël a-t-il peur des BDS ?

Depuis mai 2018, depuis que le gouvernement US a reconnu « l’État juif » comme tel, je préfère utiliser cette nomination, plutôt que de dire «l’ Israël » ; car c’est déjà, en soi, un mot frauduleux, contraignant les chrétiens naïfs à croire que cet État voyou est la réalisation sur terre du mythique « Israël », « terre promise » pour l’Esprit, que nous les chrétiens reprenons dans nos lectures de textes bibliques, et en particulier des Psaumes, textes extrêmement inspirés, qui n’ont de sens universel que dans la lecture métaphorique, et non pas nationaliste. « L’État juif » au contraire, est une désignation juste : un État raciste, d’apartheid, et qui est représenté officiellement dans les institutions se réclamant du judaïsme de nombreux pays, donc dans l’extraterritorialité, exerçant son empire par des moyens considérables ; parallèlement et de façon complémentaire,  il est reconnu comme tel sur un territoire précis, en expansion dans la plus totale illégalité, un petit territoire situé au Proche Orient, enclave coloniale voulue et créée par les Britanniques à partir de la déclaration Balfour, il y a un siècle. La campagne BDS fait du tort à l’image de l’État juif, c’est décisif. Et elle permet à toutes sortes de gens ou d’entités d’exprimer leur résistance à l’intoxication mentale, sans qu’on puisse les accuser pour leurs éventuels sentiments désagréables, puisque cette campagne est entièrement basée sur le droit international, et le constat des violations israéliennes.

 

– Ne pensez-vous pas que les BDS sont une organisation qui relaie la véritable souffrance du peuple palestinien ?

Toute action concrète et toute critique argumentée de « l’État juif » est utile et justifiée, tant que cette création monstrueuse n’évolue pas vers le « démantèlement rapide et pacifique », comme disent les rabbins antisionistes de Neturei Karta, autrement dit vers la reconnaissance des droits égaux pour tous les habitants de la Palestine historique. La pression externe doit renforcer la résistance intérieure, bien sûr.

 

– Comment expliquez-vous qu’au moment où il y a une adhésion des jeunes en Occident à la cause juste du peuple palestinien, il y a un rapprochement de certains pays du Golfe comme l’Arabie saoudite, les Émirats arabes Unis, etc. avec Israël ?

Il y a une bibliographie importante à ce sujet. Les wahhabites assument l’héritage de crypto-juifs dans l’empire ottoman au XVIII° siècle, et partagent les principes suprématistes et agressifs du sionisme. Mais il y a d’autres facteurs : les retournements d’alliances sont constants dans le monde musulman. Ils ont été alliés avec les juifs contre les chrétiens en Andalousie, par exemple, jusqu’à l’expulsion de 1492. Le cheikh chiite Imran Hossein insiste même sur l’idée que le boycott est contraire à l’islam, qu’on ne doit pas utiliser cette arme parce qu’elle fait du tort aux  civils, même si l’on est en guerre. Et la solidarité du monde arabe avec les Palestiniens a toujours connu des failles, ce n’est pas nouveau. En ce moment, tous les blocs se disloquent, il faut s’attendre à tous les revirements, motivés par des intérêts à court terme, car la pensée stratégique est très défaillante, dans les pays que vous mentionnez.

 

– Vous avez reçu des menaces de mort en même temps que plusieurs autres personnalités à cause de votre engagement pour le peuple palestinien et contre la politique criminelle de l’entité sioniste d’Israël. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ? 

Raphaël Schoeman était un retraité, un fanatique sioniste qui stockait des armes de guerre dans son garage et qui comptait bien être protégé dans les passages à l’acte qu’il projetait en 2003 ; il a été condamné à verser un euro symbolique à 12 personnes. Mais c’est une bande de jeunes formés par le Betar qui a concrètement cassé la figure à notre amie Ginette Hess-Skandrani, en pénétrant frauduleusement dans son appartement. D’ailleurs, quand les rabbins antisionistes de Neturei Karta veulent venir à Paris pour protester publiquement contre les menées israéliennes, c’est à moi qu’ils font appel, pour que je les protège des nervis sionistes en étant de façon bien visible à leurs côtés. C’est cocasse ! Plus grave, le franco-israélien « Ulcan » depuis Tel Aviv, a terrorisé plusieurs personnes, avec des « canulars », en fait des menaces sur leurs proches, provoquant une crise cardiaque mortelle chez le père du journaliste Le Corre. Il avait d’ailleurs tenté aussi d’intimider le chercheur Robert Faurisson, mais cela n’a pas ému la presse, qui a passé son nom sous silence, ni la justice. Le « grand Robert » qui vient de mourir après une dernière conférence où des antifascistes anglais avaient menacé de ruiner la réputation de l’hôtel où se tenait la réunion privée à laquelle il était convié, avait en fait subi dix agressions physiques depuis 1979, dont l’une très grave, et il aurait dû y laisser sa peau, si un passant charitable n’avait pas fait fuir les trois jeunes lyncheurs, qui n’ont pas été sérieusement inquiétés. Quand les tueurs sionistes s’acharnent sur une personnalité, c’est qu’elle représente vraiment un danger pour « l’État juif ».

 

Comment expliquez-vous que des organisations comme la LDJ et le Betar (ndlr : mouvement de jeunesse sioniste radical) agissent en toute impunité en France ?

Le livre de Jacob Cohen Le printemps des sayanim, ces agents plus ou moins dormants des services secrets du pays étranger pratiquant l’ingérence systématique dans la vie politique française, explique très bien ce pouvoir des paramilitaires juifs chez nous. Il y a la double loyauté de certains, la lâcheté et l’impuissance des autres fait le reste.

 

– Dans votre livre plus qu’important parce qu’il touche à la survie de l’espèce humaine «Marchandiser la vie humaine», vous tirez la sonnette d’alarme sur des programmes comme la GPA (gestation pour autrui) et la PMA (procréation médicalement assistée). D’après vous, les gens sont-ils suffisamment informés à propos de ces programmes ? L’être humain est-il devenu une marchandise qu’on vend et qu’on achète ? Et comment lutter efficacement contre la marchandisation de l’être humain ? Comment en sommes-nous arrivés là ?

Le débat fait rage, maintenant, beaucoup d’arguments sérieux ont atteint une visibilité publique, contre la marchandisation de la vie. Ce qui n’est pas encore arrivé à la conscience collective, c’est que la fabrication d’enfants artificiels est un projet d’origine israélienne, parce qu’il y a pour « l’État juif » un grave problème démographique, les habitants juifs souffrant énormément de problèmes d’infertilité : 1 couple sur 4 consulte des spécialistes pour cela, alors que chez nous c’est 1 sur 7. Aussi c’est le premier pays à avoir autorisé la GPA (Grossesse Pour Argent), dès 1996. Et c’est un homosexuel du même pays, Doron Mamet, qui a mis en place le commerce triangulaire pour faire acheter des gamètes « génétiquement supérieurs » principalement des pays nordiques, en vue de la production d’embryons triés sur le volet, puis implantés chez des femmes pauvres du tiers monde, afin de satisfaire des acheteurs de nouveau-nés, principalement occidentaux. Il y a un marché cachère pour ces denrées, et puis un autre pour le tout-venant. Les arguments sentimentaux ne sont que des leurres publicitaires, mais les médias en font une promotion effroyable. Le rôle de La Croix, censé être un journal chrétien, est un exemple de profonde corruption dans ce domaine. Le marché est extrêmement porteur, car l’infertilité augmente de façon dramatique dans les pays riches, et les agences, « cliniques de fertilité » et avocats spécialisés dans le contournement des lois de chaque pays, espèrent bien que la clientèle va s’agrandir encore avec les homosexuels, légalisation ou pas.

 

– D’après vous, n’est-ce pas le propre du système capitaliste de générer des programmes tels que ceux que vous avez décrits dans votre livre « Marchandiser la vie humaine », à savoir la PMA, la GPA, etc. ? 

Marx identifiait le capitalisme avec la logique et l’envergure commerciale des juifs, et il y voyait une peste pour l’esprit et pour le peuple. Je dis que la personne qui accepte de rentrer dans ce marché, en tant que cliente pour le produit fini, ou en tant que vendeuse de ses gamètes (ovules ou sperme) ou en s’offrant comme incubatrice (dite « mère porteuse », mais considérée dans les contrats comme simple utérus sur pattes), chacune de ces personnes piétine ses propres principes moraux universels, accepte de rentrer dans la logique des marchands juifs, contribue à « fabriquer des juifs ». C’est grave pour la prochaine génération.

 

– Pensez-vous qu’il y a un plan machiavélique de réduction de la population mondiale initié par le 1% qui dirige le monde ? 

Ce plan est tout-à-fait officiel, et chacun y contribue en répétant sans réfléchir que nous sommes beaucoup trop nombreux sur terre. 0n n’a pas peur de le dire, parce que ça paraît du bon sens écolo, mais en fait, tous les pays ont beaucoup réduit leur taux de natalité depuis les années 1960, et seuls les plus pauvres refusent de rentrer dans la danse. Concrètement, c’est l’Afrique, qui, au nom de sa profonde spiritualité, continue à ignorer le mantra. Toutes sortes d’instances internationales font pression au nom des « droits reproductifs » des femmes, il y a des campagnes de stérilisation des hommes, des inondations de vaccins toxiques et de propagande homosexuelle, rien n’y fait, les Africains acquièrent un poids démographique inédit, au moment où les blancs deviennent une race minoritaire, ce qu’étaient, il y a deux cents ans à peine, les noirs. La contraception avait été inventée pour limiter la reproduction des pauvres, mais elle s’est retournée contre les riches, car globalement, dans nos pays, les femmes modernes refusent aux hommes le pouvoir de les féconder, jusqu’à l’âge où, la beauté se fanant et l’arrogance féminine retombant d’autant, elles commencent à avoir des regrets.

 

– Vous qui connaissez bien l’Amérique Latine pour avoir enseigné pendant des années à l’Université de La Havane à Cuba, comment expliquez-vous le retour de l’extrême-droite en Amérique Latine comme celle de Bolsonaro au Brésil ? Bolsonaro n’est-il pas un danger pour la paix en Amérique Latine ?

Bolsonaro m’intéresse, car c’est un personnage de l’ère Trump ; comme Trump, pour être tranquille sur ses arrières, il espère mettre les juifs brésiliens de son côté en faisant allégeance à « l’État juif ». Comme Trump, il est probable qu’il veut sincèrement remédier à des problèmes de société dans son pays, que la gauche n’a pas été capable de régler. Comme Trump, il va être soumis à des pressions mondialistes, et son gouvernement sera sujet à des accès de corruption effrénée. Par ailleurs, le clientélisme et les féodalités restent déterminants dans toute l’Amérique latine, quelle que soit l’étiquette du président, ce qui fausse tout raisonnement idéologique. Le Brésil n’a pas le sentiment d’appartenir avant tout à l’Amérique latine, mais d’être une métropole par rapport aux 5 pays d’Afrique de langue portugaise. Il a commencé par provoquer les Afro-descendants en soulignant, avant d’être élu, que l’esclavage était un trafic qui se pratiquait entre Africains, avant d’être la grande source de richesse pour le Portugal, et pour le Brésil.  Bolsonaro est certainement un opportuniste qui, fort de sa victoire électorale, essaie d’abord de rassurer le capital national et ses relais culturels. Mais avec son franc-parler, il a rassuré le peuple qui en a plus qu’assez du féminisme et du sodomisme obligatoires, dictés aux médias par l’Occident sans foi ni loi pour briser la capacité de résistance populaire instinctive dans chaque pays. Comme dans le cas de Trump, commençons par respecter un dirigeant élu démocratiquement ; attendons les prises de décision concrètes.

Interview réalisée par Mohsen Abdelmoumen

Source : http://plumenclume.org/blog/397-letat-juif-a-une-logique-mafieuse-detestable-

Source d’origine : https://ahtribune.com/interview/2620-the-jewish-state-has-a-detestable-mafia-like-logic.html

 

 

 

 

Qui est Maria Poumier ?

Professeur d’université française, Maria Poumier est spécialiste de l’histoire et de la culture des Antilles. Elle est aussi essayiste et réalisatrice de documentaires. Elle a résidé plusieurs années à Cuba où elle était maître de conférences à l’Université de La Havane et ensuite à l’Université de Paris VIII. Ses thèmes de recherche portent sur Cuba, l’Amérique latine, l’histoire et la littérature des XIXe et XXe siècles. Elle est agrégée d’espagnol et traduit aussi les textes d’Israël Shamir avec lequel elle collabore.

Militante politique antilibérale, María Poumier est connue pour ses activités politiques liées au conflit israélo-palestinien et soutient le peuple palestinien. Elle a été obligée de mettre fin à sa carrière universitaire en France suite aux pressions qu’elle a subies pour ses positions pro-palestiniennes. Elle était présente en Libye, le 28 mars 2011, pour protester contre les bombardements de l’OTAN.

Elle a écrit plusieurs ouvrages dont Poésie salvadorienne du XXe siècle (2002) ; En confidence – Entretien avec l’Inconnue (2009) ; Proche des NEG (2009) ;  Marchandiser la vie humaine (2015).

Maria Poumier anime le site Entre la plume et l’enclume

 

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Novembre 2018

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