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La victoire de Julian Assange

Julian Assange était le « commandant » d’une équipe d’experts et d’activistes fervents.

 

Andre Vltchek – Off-Guardian – 24.4.2019

 

 

 

 

Tout au long de l’histoire, des forces obscures et réactionnaires ont toujours tenté de contrôler le monde ; par la violence,  par la tromperie,  en kidnappant et en pervertissant les réalités pour en faire des tissus de sornettes mainstream, ou en répandant la peur dans les masses.

Toujours, de braves et honnêtes individus se sont dressés contre tout cela, mettant à nu les mensonges, s’opposant à la brutalité et à la dépravation. Certains se sont battus contre des dirigeants insanes et corrompus, par l’épée ou le fusil, d’autres ont choisi les mots pour armes.

Beaucoup ont été abattus. La plupart d’entre eux l’ont été. De nouveaux camarades se sont levés, de nouveaux étendards de résistance ont été dressés.

Résister, c’est rêver d’un monde meilleur. Et rêver, c’est vivre.

Les plus braves d’entre les braves ne se sont jamais battus seulement pour leurs propres pays et leurs cultures; ils se sont battus pour l’humanité tout entière. Ils ont été et ils sont encore ce qu’on pourrait définir comme « des internationalistes intuitifs ».

Julian Assange, un expert en informatique australien, penseur et humaniste, avait choisi une forme de combat nouvelle et pratiquement encore intestée : il avait lancé un bataillon entier de lettres et de mots, des centaines de milliers de documents, contre l’empire occidental. Il avait pénétré dans des bases de données où étaient stockées les preuves des crimes les plus atroces que l’Occident commet depuis des années et même des décennies. Des secrets toxiques avaient été  exposés, des vérités révélées. À ceux qui avaient souffert en silence, visage et dignité avaient été rendus..

Julian Assange était le « commandant » d’une petite équipe d’experts et d’activistes fervents. J’ai rencontré certains d’entre eux et en ai été terriblement impressionné. Quelque petit que soit leur nombre, ces gens ont réussi à changer le monde, ou du moins à donner au public occidental l’occasion de savoir, et par conséquent d’agir.

Après Wikileaks, plus personne à New York, à Berlin, à Londres ou à Paris n’a le droit de dire « je ne savais pas ». S’ils ne savent pas maintenant, c’est qu’ils ont décidé de ne pas savoir, cyniquement, par opportunisme.

Julian Assange et ses camarades ont publié tout ce que l’Occident faisait au peuple afghan, comme à ceux qui souffrent du néo-colonialisme et de l’impérialisme dans tout le Moyen-Orient, l’Afrique, l’Asie et l’Amérique Latine.

Qu’est-ce que ceux qui critiquent Wikileaks reprochent à M. Assange ? Que les mouchards et les agents de l’empire occidental ont été « exposés » ? Est-ce que le monde est censé éprouver pour eux de la pitié ? Sommes-nous censés oublier des dizaines de millions de leurs victimes, rien que pour que les membres des services secrets occidentaux et leurs laquais se sentent à l’abri et protégés ?

 

 

Quelques jours avant que cet essai parte à l’impression, Julian Assange a été trahi avec le plus parfait cynisme par un pays naguère gouverné par une administration socialiste, qui lui avait donné non seulement l’asile politique mais aussi la citoyenneté. Son dirigeant actuel, Lenín Moreno, sera jugé très durement par l’histoire : on se souviendra de lui comme d’un homme qui a commencé par démanteler la structure socialiste de l’Équateur, et qui ensuite aura littéralement vendu (aux retors systèmes judiciaires US et britannique) un homme qui avait déjà sacrifié plus que sa vie pour la vérité, comme pour la survie de notre planète.

Tandis que la Police Métropolitaine traînait Julian Assange de l’ambassade d’Équateur dans un car de police, le monde entier a eu un aperçu de l’essence nue du régime occidental ; du régime en action : oppressif, gangreneux, meurtrier et vindicatif.

Mais nous ne devons pas l’oublier : le régime ne fait pas cela parce qu’il a confiance en lui et qu’il est fort. Il est en réalité terrifié. Il est en mode panique. Il est en train de perdre. Et il assassine partout où il se sent vulnérable, c’est-à-dire dans le monde entier.

Pourquoi ? Parce que des millions de gens, sur tous les continents, se réveillent, prêts à affronter la terreur occidentale et prêts à la combattre s’il n’y a pas d’autre moyen d’en avoir raison.

Et cela, c’est parce qu’à présent ils savent la vérité. Parce que la réalité ne peut plus leur être cachée ; parce que la brutalité des diktats mondialistes occidentaux ne peut plus être ignorée ou niée par personne. Grâce aux nouveaux médias, dans les pays qui ont réussi à se délivrer de l’influence occidentale. Et, bien sûr, grâce à des héros comme Julian Assange et ses camarades.

 

 

Julian A1ssang n’a pas été vaincu. Il a été poignardé dans le dos, trahi. Mais il est là, il est vivant, avec nous, avec les millions de ceux qui le soutiennent, qui l’admirent, qui lui sont reconnaissants de son honnêteté, de son courage et de son intégrité.

Il s’est mesuré à l’empire tout entier, à la force la plus puissante, la plus malfaisante, la plus destructive et la plus brutale qu’il y ait sur terre. Et il a réussi à endommager ses organisations secrètes, donc à les dépouiller de leurs plans, et par là à sauver des vies.

Tout ça peut être appelé une victoire. Pas la victoire finale mais une victoire quand même.

En arrêtant Assange, l’empire a montré sa faiblesse. En le traînant d’une ambassade dans un car de police, il a reconnu qu’il avait déjà commencé à coudre son propre linceul.

Source : http://theduran.com/julian-assanges-victory/

Source d’origine : NEO – New Eastern Outlook

 

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

Il est vrai que le 15 avril 2019 nous a amèrement rappelé le 9 octobre 1967 et que les deux dates devront désormais être commémorées comme des sœurs jumelles.

 

 

 

 

Le 2 mai 2019

 

 

 

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