Les États-Unis d’Afrique se forment pour diriger le monde contre l’empire des États-Unis d’Amérique et de ses alliés

 

Eric Zuesse – The Duran – 9.8.2023 

Traduction : c.l. pour L.G.O.

 

 

 

 

Des États-Unis d’Afrique potentiels sont en train de se former après qu’une mutinerie de la garde présidentielle du Niger se soit immédiatement transformée en un coup d’État de l’armée nigérienne le 26 juillet et ait renversé le président Mohamed Bazoum, « démocratiquement élu » par les Américains et les Français, et très corrompu

Le public nigérien a immédiatement réagi à ce coup d’État par des manifestations de joie massives dans tout le pays, acclamant comme ses libérateurs l’équipe qui libérait leur pays de l’emprise des impérialistes : la France soutenue par l’Amérique. Le Niger, avec les autres pays africains qui utilisent le franc français comme monnaie, a financé le gouvernement français et l’aristocratie nigérienne au moyen d’un mécanisme complexe appelé « franc CFA » dans lequel, comme le réseau de propagande américain CNN l’a enterré dans un de ses reportages, « la Françafrique » a souvent été critiquée pour son manque de transparence,

 

La Françafrique a été souvent et fortement critiquée pour sa perpétuation de pratiques néocoloniales. Par exemple, peu de choses ont suscité autant de controverses que le franc centrafricain dit « franc CFA », une monnaie utilisée bon gré mal gré par 14 pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, dont le Niger.

Les pays qui utilisent le franc CFA sont tenus de stocker 50 % de leurs réserves monétaires auprès de la Banque de France, et la monnaie est arrimée à l’euro. Alors que Paris affirme que le système favorise la stabilité économique, d’autres estiment qu’il permet à la France d’exercer un contrôle sur l’économie des pays qui l’utilisent..

 

Ainsi, en gros, de tout ce qui est expédié à l’étranger par l’un de ces pays, les recettes vont en fait pour 50 % à la France, et seuls les 50 % restants vont au Niger ou à l’autre pays d’origine.:

Comme la Brookings Institution du régime U.S. l’avait déjà dit de manière indirecte :

 

Certains économistes africains considèrent que la plus large dépendance à l’égard des politiques monétaires européennes constitue une entrave à la croissance, en raison d’une hyper-fixation sur l’inflation. Cependant, l’élite africaine et les personnes fortunées, qui sont les premiers bénéficiaires de la configuration de la zone du franc CFA, soutiennent son maintien.

 

Les seuls à en bénéficier sont les individus qui contrôlent les sociétés multinationales, en particulier celles qui ont leur siège en France et aux U.S.A. et qui ont des filiales dans la colonie africaine concernée. Comme l’a admis de manière surprenante un universitaire de la London School of Economics, qui appartient à l’aristocratie britannique :

 

Le franc CFA favorise également les évasions massives de capitaux. En bref, l’appartenance à la zone franc est synonyme de pauvreté et de sous-emploi, comme en témoigne le fait que 11 de ses 15 membres sont classés parmi les pays les moins avancés (PMA), tandis que les autres (Côte d’Ivoire, Cameroun, Congo, Gabon) ont tous connu un déclin économique à long terme.

Enfin, ils affirment que l’appartenance à la zone franc est contraire à la progression de la démocratie. Pour défendre le franc CFA, la France n’a jamais hésité à se débarrasser des chefs d’État tentés de se retirer du système. La plupart ont été démis de leurs fonctions ou assassinés au profit de dirigeants plus dociles, qui s’accrochent au pouvoir contre vents et marées, comme le montrent les pays de la CEMAC et le Togo. Dans ces conditions, le développement économique est impossible, tout comme est impossible la création d’un système politique tépondant aux préoccupations de la majorité des citoyens.

 

Dans les jours qui ont suivi le coup d’État, le Niger a entamé des discussions avec le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, qui avaient déjà fait des coups d’État chez eux pour se libérer de leurs maîtres impérialistes Pendant ce temps, les efforts du régime U.S. – avce, à la barre, Victoria Nuland déjà cheville ouvrière du coup réussi de février 2014, par lequel l’empire s’est emparé de l’Ukraine et l’a avalée, pour pouvoir, de là, attaquer le Kremlin, qui n’est qu’à 317 miles de l’Ukraine et décapiter la Russie – sont en train de s’effondrer.en butant sur l’opposition des gouvernements de pays proches du Niger, qui refusent de verser le sang de leurs populations pour envahir un pays dont les citoyens semblent déterminés à s’affranchir de leurs occupants étrangers.

Or donc, si par bonheur Victoria Nuland n’était pas en mesure de serrer la vis aux nouveaux dirigeants du Niger comme le veulent ses patrons Antony Blinken et au-dessus de lui Joe Biden, ni de convaincre le « monde libre » d’envahir par procuration ce pays déterminé à se libérer de ses exploiteurs étrangers et à ne rien lâcher à moins d’une guerre très sanglante qui embarrasserait l’Amérique et ses « démocraties » et ferait tomber le masque « démocratique » dont le régime U.S. se sert pour tromper les opinions publiques partout dans le monde, on se retrouverait avec un modèle réussi de résistance victorieuse susceptible d’être reproduit par d’autres nations non moins occupées et pillées que le Niger, ce qui mettrait fin à l’hégémonie de l’hégémon, c’est-à-dire au système mondial installé par Truman (consistant à conquérir et à prendre dans sa toile impériale toutes les nations, mais surtout la Russie et la Chine). Les enjeux, aujourd’hui, au Niger sont donc énormes.

Le 3 août, CNN a titré « Le dernier coup d’État en Afrique est un casse-tête pour l’Occident et une occasion en or pour la Russie », et a prétendu que l’agression et l’opposition à la démocratie viennent de Russie contre les États-Unis, et non des États-Unis contre la Russie.

J’ai déjà expliqué tout cela dans mon article du 6 mars 2023 intitulé « Le moment présent qui bouleverse l’histoire ». Quelle que soit l’issue des événements actuels au Niger, elle constituera une partie de cette histoire, et peut-être une partie très importante, même s’il est encore trop tôt pour prédire ce qu’il en adviendra. Cette histoire a commencé en 1945, lorsque le président U.S. anti-impérialiste Franklin Delano Roosevelt a été remplacé par le président impérialiste Harry Truman, instaurateur de l’ordre international de l’après-Deuxième Guerre mondiale qui dure encore mais qui semble bien près d’atteindre son point culminant définitif.

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Source : https://theduran.com/united-states-of-africa-forming-to-lead-world-against-u-s-allied-empire/

 

Nous avons déjà dit que nous ne partagions pas les illusions de. l’auteur sur certains de ses présidents et ne pensons pas non plus que les USA aient attendu Harry truman pour devenir impérialistes, mais Eric Zuesse a bien le droit à  ses opinions d’honnête homme.

L.G.O.

 

URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/les-etats-unis-dafrique-se-forment-pour-diriger-le-monde-contre-lempire-des-etats-unis-damerique-et-de-ses-allies/

 

 

Août – Septembre 2023

 

 

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