Balade dans Téhéran

le 9 mai 2025

 

 

Où Dimitri Lascaris donne, en 1 h 07’40 une leçon de géopolitique et d’histoire

que personne ne vous donnera jamais, N’OSERA JAMAIS VOUS DONNER

à Sciences Po.

 

 

 

 

 

 

Il est honteux – pour tous les francophones – que ceci ne circule pas intensivement sous-titré en français.

Tout ce que nous pouvons faire ici, aujourd’hui, c’est mettre la vidéo d’une heure sous vos yeux, que vous puissiez au moins voir à quoi ressemble, en ce moment même, la capitale de l’Iran, et tenter, avec nos pauvres moyens, de vous en transmettre de très petites bribes.

 

Pour commencer :

Dimitri Lascaris est un juriste et un journaliste primé, qui réside et travaille à Montréal (Canada) et à Kalamata (Grèce).  Il nous paraît évident qu’il s’agit d’un expat grec. Il anime, sur Internet, le site d’analyse et d’information Reason2Resist, auquel on peut s’abonner. Dans la balade qu’il vous propose de partager, en ce jour plusieurs fois historique, il adopte le procédé, ou si on veut la manière, chère à Alex Christoforou, de se filmer lui-même avec son portable en marchant et en parlant, tout en montrant le plus possible des endroits où il passe.

Bonne promenade !

 

 

 

Mais d’abord, ceci, parce que c’était le 8 :

 

Cette semaine, alors que je participais au Festival des médias Sobh à Téhéran, j’ai été invité, avec un groupe restreint de journalistes étrangers, à rencontrer le porte-parole de l’Organisation de l’énergie atomique de la République islamique.

Il s’appelle Behrouz Kamalvandi et c’est un diplomate iranien chevronné.

Notre rencontre avec M. Kavalvandi a eu lieu dans le vaste centre de recherche nucléaire de Téhéran, qui abrite, entre autres installations importantes, le réacteur de recherche de Téhéran (TRR).

 Le TRR est l’un des deux réacteurs nucléaires iraniens opérationnels.

Avant la réunion, nous avons été informés que, pour des raisons de sécurité, nous ne pouvions pas emporter d’appareils électroniques dans le centre de recherche nucléaire. Nous avons toutefois été autorisés à prendre des notes sur ce que nous avons vu et entendu.

Nous avons également été invités à poser des questions à M. Kamalvandi lors de notre rencontre avec lui. Aucune restriction n’a été imposée aux questions que nous voulions poser.

Dans mon dernier rapport de Téhéran, j’explique ce qui s’est passé lors de notre visite au Centre de recherche nucléaire de Téhéran et de notre rencontre avec M. Kamalvandi.

Lorsqu’il s’est entretenu avec nous, M. Kamalvandi a catégoriquement affirmé que l’Iran ne renoncerait pas à son programme d’énergie nucléaire ni à son droit d’enrichir de l’uranium à des fins pacifiques.

La position de l’Iran est tout à fait conforme au droit international, mais comme Trump et Netanyahu exigent le « démantèlement total » du programme nucléaire iranien, il semble de plus en plus probable que ces négociations échoueront et que les États-Unis et Israël lanceront une guerre contre la République islamique.

https://reason2resist.substack.com/p/exclusive-irans-nuclear-energy-spokesman

 

S’abonner à Reason2Resist

Par Dimitri Lascaris. Lancé il y a 10 mois.

Lire l’histoire. Partager la vérité. Exiger la justice. Par tous les moyens nécessaires.

Passez à « payé »

 

 

 

 

Et ensuite ceci, parce que c’était l’événement principal :

 

Festival des médias de Sobh

(dont Glenn Diesen était un des invités d’honneur)

https://sobhfestival.com/fr/

 

 

 

Citation de l’invité George Galloway, en persan.

 

 

 

 

Après quelques panoramiques sur ce que le festival offrait à voir, Dimitri Lascaris explique, au début de sa balade,  qu’il ne parle pas le persan et qu’on lui a donc présenté un jeune traducteur qui lui a rendu service de toutes les manières possibles, mais qu’il n’a en aucun cas été forcé de recourir à ses services ni d’être chaperonné par lui, et qu’à l’issue du Festival, son guide l’a quitté en se mettant à sa disposition si et quand il aurait besoin de lui. C’est après cela qu’il a décidé de se payer une balade de découverte dans un Téhéran parfaitement inconnu, avec la seule aide d’un plan du métro que quelqu’un lui avait donné.

Il avait en tête aussi de visiter, s’il le pouvait, quelques endroits précis, notamment l’ex-ambassade des USA, où a eu lieu, en 1979, la célèbre prise d’otages qui a marqué la présidence de Jimmy Carter, le cimetière de la ville, qui est très vaste et où sont inhumés des dizaines de milliers de soldats iraniens tombés dans la fameuse guerre de huit ans avec l’Irak de Saadam Hussein, dans laquelle a combattu l’ex-président Mahmoud Ahmadinejad, et de terminer par une visite au Grand Bazar de Téhéran, qui est un immense marché couvert.

C’est ainsi qu’il s’est aperçu, d’abord, que les Iraniennes  sont souvent accompagnées d’un, voire de deux, hommes jeunes ou d’un homme plus âgé, que certaines sont voilées et d’autres non. Et que celles qui ne sont pas voilées ne sont molestées par .personne. Il n’a vu qu’un seul policier en activité – non armé – qui assurait la fluidité du trafic, à un nœud de circulation particulier.

Il a découvert ensuite que le métro de Téhéran est très vaste et que tous les – longs – trains  comportent, en tête, deux wagons réservés aux femmes, mais que les femmes, voilées ou non, voyagent aussi dans les autres.

Sa rame l’a déposé à proximité de l’ambassade US où, le 4 novembre 1979, des étudiants non armés ont pris en otages 52 membres du personnel de cette ambassade, qui y sont restés jusqu’au 20 janvier 1981. [Motif ? « Soupçon d’espionnage » dit Wikipedia. Quelle idée ! NdGO]. Lascaris ’appelle cet endroit « ground zero of US regime change generations ».

 

 

 

Photo d’archives, rtbf

 

 

Passons sur la cuisine interne aux USA qui a fait en sorte que les otages ne puissent être relâchés qu’après l’élection de Ronald Reagan, lui attribuant ainsi le bénéfice de la libération que Jimmy Carter avait obtenue.

La propagande occidentale ayant fait ses choux gras du mot « terrorisme », Dimitri Lascaris rappelle en quelques mots la réalité des faits, les causes de l’opération, extraits de témoignages vidéotés d’époque à l’appui, dont celui d’une otage, selon qui, non, les étudiants n’étaient pas armés.

Arrivé au but de sa déambulation, l’ambassade étant devenue un  musée qui peut se visiter, il y pénètre et le visite entièrement – y croisant l’iune ou l’autre personne qui font de même – et partage avec ses auditeurs/spectateurs tout ce qu’il y découvre.

Plongée dans les méthodes d’espionnage US des années 1970… On est loin de la reconnaissance faciale par satellites.

Après une balade dans les rues peuplées et le trafic intense de Téhéran, où il fait 30° C, alors que le sommet des montagnes proches est couvert de neige, il arrive au très grand cimetière de Téhéran.

Il y a, dans ce cimetière, un champ réservé aux militaires où sont enterrés les quelque 50.000 jeunes hommes originaires de la ville, tombés au combat dans une guerre où l’adversaire a utilisé, rappelons-le, des gaz interdits fournis par les USA, le Royaume Uni, la France, la Hollande et l’Allemagne de l’Ouest. Sur presque toutes ces tombes, on voit le casque du défunt fiché sur un  pieu. Allant deci delà, une jeune femme vêtue d’un long voile noir sème qulques graines sur les dalles pour y attirer les oiseaux, en signe de respect. C’est, curieusement, un endroit plutôt vivant, plein d’arbres et de buissons, d’où on entend les enfants qui jouent.

Incidemment, ce cimetière possède aussi un espace où sont enterrés les membres de la communauté juive d’Iran, belle occasion de rappeler qu’elle est là depuis Nabuchodonozor (± 2700 ans) et qu’elle y vit prospère et en paix avec ses compatriotes. Il ne nous le dit pas mais il se trouve que savions qu’elle est représentée au Parlement et qu’elle a encore une trentaine de synagigues. Cette communauté, qui était assez considérable, a diminué de façon notable, dit-il, depuis quelques décennies, devinez pourquoi.

Après son rappel illustré de la guerre Irak-Iran et des méfaits du sionisme, Dimitri Lascaris s’en est allé découvrir le Grand Bazar de Téhéran, où il s’attendait à trouver des épices, des céramiques et de riches tapis (persans !). Eh bien, non. Il commence par tomber sur un étal de soutien-gorges, car ce qu’on y vend, en quantités qui paraissent industrielles, c’est ce qu’on trouve sur tous les marchés en plein air du monde, principalement des sous-vêtements –  masculins et féminins –, des instruments ménagers et quelquefois des livres, qui s’ouvrent en sens inverse des nôtres.

 

 

 

Dans une vidéo mise en ligne hier par Larry Johnson, on voit Tulsi Gabbard expliquer à une journaliste que nous avons très peu de chance, hélas, d’échapper à une guerre, notamment avec l’Iran, à cause du complexe militaro-industriel qui a trop faim et soif d’argent.

Aujourd’hui, Dimitri Lascaris a fait vaillamment son possible, à coup de vérités, pour que cela n’arrive pas, et tant pis pour l’insatiable rapacité des marchands de mort.

Pendant ce temps, les Israéliens, à leur habitude, font ce qu’ils peuvent pour allumer des feux partout et les arroser d’essence. Avec beaucoup de complices.

 

 

« J’ai vraiment hâte de mettre cette force au travail, pour ainsi dire ».

 

On nen doute pas.

Sur le site de Max Blumenthal, The Gray Zone, nous trouvons aujourd’hui ceci :

 

 

Le PDG d’Über envisage une « ouverture » de l’Iran avec un groupe d’opposition monarchiste lié à Israël

 

Wyatt Reed – The Grayzone  – 8.5.2025

dont nous vous traduisons de larges extraits

 

 

 

 

Le PDG d’Über, Dara Khosrowshahi, s’est attiré des critiques après avoir participé à une discussion en ligne sur les moyens d’exploiter l’Iran en cas de changement de régime. Lévénement était organisé par NUFDI, le principal groupe de « défense » du mouvement monarchiste basé à Washington, qui entoure Reza Pahlavi, dont le père a été le dernier shah d’Iran.

Interrogé par Shervin Pishevar, un autre richissime capital-risqueur iranien basé aux USA, sur ce qu’il ferait dans les « 100 premiers jours » d’un « Iran libre », Khosrowshahi a expliqué :

 

« Si l’on considère le PIB potentiel du pays… En tant que marché, je pense qu’Über et pratiquement toutes les autres grandes sociétés de technologie, de services et de marques considéreraient l’Iran comme un nouveau marché très, très important sur lequel s’implanter. Je pense donc que nous nous implanterions absolument en Iran et que nous investirions agressivement sur le marché local. »

« Il y a des milliers et des milliers d’entrepreneurs irano-américains comme vous et moi, et c’est une force avec laquelle il faut compter », a poursuivi M. Khosrowshahi. « Et lorsque l’Iran s’ouvrira, j’ai vraiment hâte de mettre cette force au travail, pour ainsi dire ».

 

Pishevar, qui a été accusé d’agression sexuelle ou de harcèlement par au moins six femmes qui ont travaillé pour lui, a trébuché à plusieurs reprises en lisant un argumentaire de vente conçu pour la télévision, lors de sa longue présentation de Khosrowshahi :

 

 « La République islamique a essayé de nous enterrer… Mais nous étions des graines. Des graines impénétrables. Ce qui vient ensuite, c’est l’épanouissement de l’esprit iranien – audacieux, magnifique et inarrêtable. Que le monde voie ceci : l’Iran, autrefois réduit au silence par la peur, le meurtre et le viol, s’est levé dans l’espoir et est devenu un phare pour toutes les nations qui rêvent de liberté. Nous ne financerons plus le terrorisme, nous financerons l’espoir. Telle est notre mission, tel est le dynamisme iranien. Cela commence maintenant. »

 

Le NUFDI entretient des liens de longue date avec le gouvernement israélien et travaille en étroite collaboration avec des organisations de lobbying israéliennes intransigeantes telles que la Foundation for Defense of Democracies (Fondation pour la défense des démocraties). En tant que noyau du mouvement monarchiste iranien, son programme est centré sur l’ascension royale de Reza Pahlavi, dont les partisans pensent qu’il est l’héritier naturel du trône perse et qu’il devrait régner sur l’Iran en tant que roi. Ils affirment que Pahlavi est le successeur légitime du dernier shah d’Iran, Mohammad Reza Pahlavi, qui a été contraint à l’exil après l’abolition de la monarchie lors de la révolution iranienne de 1979.

L’un des membres les plus bruyants – et les plus fanatiques – de l’équipe du NUFDI est Saeed Ghasseminejad, qui est décrit sur le site du groupe comme un membre de leur « conseil consultatif » et qui travaille au noir pour le groupe de réflexion le plus connu du gouvernement israélien à Washington, la Fondation pour la défense des démocraties. En plus d’afficher « Mort à la Palestine » sur X, Ghasseminejad a accompagné Pahlavi lors d’une visite en Israël en avril 2023, au cours de laquelle le prince iranien autoproclamé a rencontré personnellement le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et le ministre du Renseignement Gila Gamliel. La délégation serait allée jusqu’à prier au Mur occidental, tout en évitant soigneusement la mosquée Al-Aqsa, que les musulmans considèrent comme le troisième site le plus sacré de l’islam.

Bien que ce ne soit pas un problème majeur pour leurs bailleurs de fonds occidentaux, l’alliance naissante des Pahlavistes avec Israël est une source de répulsion pour de nombreux Iraniens qu’ils prétendent représenter, qui soutiennent fermement les Palestiniens dans le cadre du siège génocidaire actuel d’Israël à Gaza.

Le lien entre l’immense fortune familiale de Khosrowshahi et la monarchie iranienne a été spécifiquement mentionné par Pishevar, qui, en plus d’avoir lui-même injecté des fonds dans Über, a également noté que son grand-père avait été directeur financier de l’entreprise du grand-père de Khosrowshahi, qui était un géant pharmaceutique en Iran à l’époque du Shah. Depuis leur exil, les richesses que ces élites iraniennes ont pu mettre de côté lors de la révolution se sont considérablement accrues.

Parmi les échelons supérieurs de la communauté iranienne expatriée en Occident, peu de noms de famille attirent autant l’attention que celui de Khosrowshahi. Comme l’a noté Business Insider en 2019,

 

« pour Khosrowshahi, l’un des PDG les plus puissants de la tech aujourd’hui, le succès coule dans son sang… Les frères, cousins et oncles du directeur général ont des CV impressionnants qui incluent la fondation de leurs propres startups multimillionnaires, la direction d’entreprises Fortune 500, et des diplômes de Harvard, Brown et Stanford. »

 

Son oncle, Hassan Khosrowshahi, est l’un des hommes les plus riches du Canada et sa valeur nette était estimée à 1,16 milliard de dollars en 2016.

En présentant Khosrowshahi lors de son entretien avec le NUFDI, Pishevar a exprimé son désir de « permettre à notre ancien sol de devenir le centre éducatif le plus avancé du Moyen-Orient » et de « permettre à chaque enfant iranien d’avoir accès à la meilleure éducation au monde, qu’il mérite depuis 46 ans ».

Source : https://thegrayzone.com/2025/05/08/uber-ceo-plots-opening-up-of-iran-with-israeli-tied-monarchist-opposition-group/

 

 

 

Mis en ligne le 11 mai 2025

par Les Grosses Orchades

 

0 Comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.