DEMONIAC CAMERA CRY

 

 

Adresse à Alain Berenboom, avocat du Roi et comique troupier

 

 

 

 

 

 

 

Qui d’autre que Gilgamesh pouvait-il avoir, en géantes lettres de sang, tracé ces trois mots sur les façades inaccessibles de la Maison Blanche et de l’Élysée, la nuit précédant l’investiture du nouveau président yankee ? DEMONIAC CAMERA CRY : cette inquiétante anagramme, figurant dans Axiome de la Sphère, déjà dissuadait l’officielle gendelettrie d’explorer ce territoire littéraire éclairé par un regard cinq fois millénaire. Le héros de la première épopée n’est-il pas l’ancêtre de son équivalent phénicien Marduk, duquel s’inspirèrent maints créateurs d’une immortelle Odyssée ?…

 

Quelle globalisation plus réelle que celle opérée par l’aède à travers les siècles, d’Homère à Aimé Césaire, d’Ulysse à Ulysses ? L’urbanisation du globe tue son urbanité, comme à mondialité s’oppose mondialisation. D’où la difficulté de relater cette guerre de Troie prenant depuis cent ans forme d’un Guernica permanent, dans ces conditions schizonoïaques où les glaives ont apparence de boucliers et les fauteurs de bombardements sont présentés par l’industrie des images en protecteurs des populations…

 

Depuis la première guerre mondiale, où vont principalement les fortunes colossales engagées dans la recherche dite scientifique, sinon dans les innovations militaires ? Quelles principales retombées financières, sinon les gains astronomiques résultant de leurs commercialisations massives ? Quels principaux effets pathologiques d’un système ayant pour moteurs marché de la guerre et guerre du marché, sinon désastres consécutifs aux divorces entre nature et culture, matière et esprit ? Le recours aux bio-nano-technologies par puces et implants pour augmenter la performance des troupes n’a-t-il pas des implications programmées dans le troupeau des producteurs-consommateurs, dont il convient de prévenir l’explosion des inéluctables colères provoquées par l’aggravation de toutes les misères ?…

 

Au temps lointain d’avant l’assassinat de l’aède, aucun État n’aurait osé recruter ouvertement des écrivains pour incorporer leurs logiciels à ceux de l’armée, tant le sens étymologique du mot auteur (celui qui augmente) était compris dans une acception ne pouvant le confondre avec la mission d’un troufion ; et la valetaille médiatique n’exhibait pas ouvertement son statut prostitué…

 

Ainsi vont se propageant des contagions pandémiques d’imbécillité de masse ayant pour seul vaccin la conscience de classe, dont l’élimination assimile toute manifestation populaire aux ruées grégaires dans stades et concerts : confusion garantie par la militarisation forcée de ces activités…

 

Mais de quelle caméra démoniaque parlez-vous ? Je ne suis pas coupable de cette formule ayant balafré le visage de la démocratie dans la nuit du 19 au 20 janvier, par laquelle Gilgamesh suggère peut-être une infernale inversion du réel dans sa représentation. L’actuel pandémonium a valeur de Panthéon quand Jupiter exerce un pouvoir absolu sur l’un et l’autre et que les Titans sont bannis aux confins de l’Est et de l’Ouest. Au Levant, ténèbres de la guerre ; à l’Occident, couvre-feu des corps et des âmes : rien ne menace un pseudocosme faisant régner le chaos comme ordre de l’Olympe. Qu’il s’agisse d’épidémiologies sanitaires ou sécuritaires, une soumission de la Parole à la Valeur, intrinsèque à Kapitotal, impose une industrie du verbe falsifié gérée par les experts de la tour Panoptic…

 

De temps à autre, le crime organisé sous pavillon démocratique place un outlaw déclaré comme tel au sommet pour oser quelque scélératesse hors de portée du personnel politique traditionnel. Il se trouvera toujours un acteur volontaire pour jouer ce mauvais rôle qui agrégera des masses de bétail mécontent de son sort, dans des opérations de diversion destinées à occulter le véritable forfait profitable à son successeur, lequel apparaîtra vêtu de probité candide comme Uncle Joe ce 20 janvier. Tel fut le sens du message de Gilgamesh, ayant constaté combien la farce du Capitole détourna les regards du Capital. Faut-il pas le beuglement des prolétaires pour couvrir le chuchotement des actionnaires dans une bouillie de clichés primaires ? Hypnose hallucinatoire permettant d’ignorer l’acte de guerre financière perpétré par Wall Street contre un gazoduc entre l’Europe et la Russie. Mais aux trompettes médiatiques il revint aussi de jouer les oies du Capitole pour couvrir cet autre attentat de Killer Donald – maître d’œuvre de l’axe Washington-Jérusalem-Riyad : l’inscription de la résistance yéménite à cet axe, au registre du terrorisme international…

 

 

 

 

(D’aussi basses infamies n’ont pas trop de porteurs de seringues pour en inoculer le poison sous anesthésie d’humour convenu : l’avocat du Palais royal belge Alain Berenboom, faisant office d’hebdomadaire comique troupier dans les colonnes du Soir de Bruxelles, évoque pour seules destinations possibles d’un Trump en recherche de terre d’exil : Corée du Nord, Syrie, Russie…)

 

Ces doses massives de propagande (sous l’œil vigilant du Parrain de la Belgique) font oublier que le pacte faustien sur lequel s’était fondée l’American Way of Life, consistait en une promesse d’accession à l’Eden du Welfare State pour les travailleurs, en échange de leur conscience de classe. Le diable a conservé celle-ci dans sa besace, mais rompu l’autre partie du deal unilatéralement. De sorte que, plongé dans une géhenne de misère, excité de rage mortifère, le peuple voua foi aux évangéliques tweets du dealer…

 

Il en résulta cette scène de vidéogame sur Capitol Hill. Aussitôt le chœur du clergé médiatique entonna son plus vieil hymne liturgique, celui de la malédiction, pour accabler d’imprécations les acteurs du happening. Par quelle horde barbare était-elle profanée, la bannière étoilée symbolisant toutes les valeurs occidentales, qu’avaient hissée si haut Rockefeller et Kissinger, Bill Gates et Zuckerberg ! N’avait-on pas retenu le leçon de Warren Buffett avouant que la lutte des classes existait et qu’ils l’avaient gagnée ? Ces opportunes gamineries de téléréalité serviraient de prétexte pour criminaliser la moindre pensée critique. Interdit d’interroger ce qui détruit la conscience dans les cerveaux, supprimant l’aptitude à discerner ce qui sépare le réel du factice, comme à se protéger des bombardements publicitaires dont les radiations accompagnèrent celles de l’ère nucléaire…

 

Je m’adresse à toi personnellement, Alain Berenboom, que je n’ai croisé qu’une fois, lors de la fête organisée par Jacques De Decker pour son 50e anniversaire. À toi dont Jacques déplorait la mondaine vacuité du rire en renfort du pouvoir s’étalant chaque samedi dans Le Soir de Bruxelles, je me permets de recommander lecture d’un texte à voix haute lorsque tu seras seul devant ton miroir, ou mieux encore en compagnie du Roi des Belges et du Parrain de la Belgique. Pour le divertissement nocturne d’une honorable société réunie dans le parc de Bruxelles à l’occasion du couronnement de Léopold VII est son titre. C’est Folial – personnage de Ghelderode – qui parle. Ce fut publié dans Marginales et reproduit dans un recueil intitulé De la Belgique en 2000 : ce texte y précédait celui qui saluait la mémoire du plus noble de tous les hommes politiques ayant jamais honoré notre pays : L’aède Lumumba ne meurt pas

 

(Dans ses pages d’hommage obligé, Le Soir ne pouvait mentionner Mamiwata, seule oeuvre littéraire belge ayant rendu compte de la colonisation du Congo, donc de l’affaire du Satan de Stan…)

 

Face au miroir, Alain Berenboom, Folial te révélera le sens de l’énigmatique anagramme en trois mots tatouée la nuit du 19 au 20 sur la Maison Blanche et l’Élysée : AMERICAN DEMOCRACY.

 

Anatole Atlas,

le 17 janvier 2021,

60e anniversaire de l’assassinat de Patrice Emery Lumumba

 

www.spherisme.be

 

Source : http://www.spherisme.be/Texte/DemoniacCameraCry.htm

URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/demoniac-camera-cry/

 

 

 

 

 

17 janvier 2021

One Responses

  • Semimi

    Excellent ajout. Le texte d’Anatole Atlas traduit parfaitement l’horreur sinistre de la politique mondiale dirigée par l’empire.

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