Bateau de pêche chinois, coincé par deux garde-côtes japonais, le 15 août 2012, près de l’archipel des Senkaku, en mer de Chine orientale

 

 

Avec quelques jours d’avance :

 

 

Bon anniversaire, citoyen !

 

 

 

 

Si on est en avance de quelques jours c’est qu’on veut vous offrir, en guise de cadeau de 265e anniversaire, deux choses rares de la plus brûlante actualité : un honnête homme et une raison de moins désespérer. Ces deux cadeaux – horreur ! – sont en anglais. Nos excuses à vous et aux autres.

L’honnête homme, c’est le Lieutenant-colonel Donald MacGregor, citoyen des États-Unis, et la raison de ne pas désespérer, c’est le dernier exploit du camarade Xi Jinping, raconté – avec quelle verve ! – par le citoyen chypriote Alex Christoforou, sur le site The Duran, qu’il anime.

Et pour qu’on ne nous accuse pas de traiter par-dessus la jambe la langue française qui est notre mère à tous, nous nous permettrons de vous offrir – au diable l’avarice ! – en troisième cadeau, une méditation de Vladimir Lénine sur une lettre par lui reçue, dans son mausolée, de Vladimir Poutine.

De là où vous êtes, on n’ignore rien de ces choses et vous savez que tout ceci n’est en réalité qu’un cadeau détourné aux petits Français que des mal-intentionnés se donnent un mal de chien pour lobotomiser, ce qu’aux dieux et aux diables ne plaise.

 

C’est là :

https://www.youtube.com/watch?v=mjmYx9sylNU

 

 

 

 

 

Petite remarque des Grosses Orchades :

Douglas MacGregor n’est pas seulement un honnête homme. C’est un homme lucide, réaliste, qui pense par lui-même et qui a le rare courage de dire la vérité à ceux – innombrables – qui ne veulent pas la savoir parce qu’il est tellement plus facile et plus confortable de penser en file indienne.

Il est interrogé par un des meilleurs intervieweurs qui soient :  Stephen Gardner.

Vers la fin de cette vidéo de 35 minutes, il raconte qu’à un certain moment de la Révolution française, le président Thomas Jefferson, qui avait de la sympathie pour leurs idées, a voulu voler au secours des Français attaqués de toutes parts, s’attirant de George Washington et des autres pères fondateurs une réponse qui lui paraît, à lui, de bon sens (et qui l’était, d’ailleurs, de leur point de vue).

Il est clair qu’il a en tête l’enthousiasme imbécile du « Global West » pour un régime ukrainien très loin de le mériter, enthousiasme aussi factice que suscité par des pressions diverses.

En refusant de suivre Thomas Jefferson (ne parlons pas de Thomas Paine !), les « Révolutionnaires » américains, alors si furieusement à la mode en France et un peu partout en Europe, étaient logiques avec eux-mêmes. Ils ne s’étaient pas soulevés  pour changer l’ordre du monde ni pour faire advenir le règne de la justice (moins encore celui de l’Égalité) : ils l’avaient fait pour remplacer l’ordre britannique par le leur, soit exactement le même ordre ou désordre qu’avant au profit d’autres bénéficiaires. C’est d’ailleurs pour des motifs équivalents que la plupart des révolutionnaires français s’étaient mis en branle : remplacer les féodaux par eux-mêmes, les privilèges de la naissance par ceux de l’argent.

Mais ce que, sans doute, le colonel MacGregor ne sait pas, c’est qu’au moment où Jefferson voulait voler à leur secours, les Girondins français n’avaient qu’une idée en tête : faire adopter, par la France, la Constitution américaine, celle-là même dont les citoyens Zuniens d’aujourd’hui sont si fiers et disent tant regretter. Du moins ceux qui ne sont pas néo-cons.

Pourtant, quelqu’un en France n’en a pas voulu, et ce quelqu’un c’est Robespierre. Qui était un juriste-né et qui savait lire. L’avait-il épluchée, cette Constitution U.S. ! Et ce qu’il avait lu ne lui avait carrément pas plu : il n’y était nulle part question d’Égalité ni de Fraternité. C’était la Constitution du Parti de l’Égoïsme qui a toujours été si fort dans tous les pays. C’est alors qu’en une nuit, il allait jeter par écrit les bases du carnet de route que les Français avaient pour devoir de se donner à eux-même, et le lendemain, dans un discours mémorable, il démolissait la Constitution des Pères Fondateurs U.S. et lui opposait la sienne :

 

Droits et devoirs de l’Homme et du Citoyen

Projet de Déclaration proposé le 24 avril 1793 par Maximilien Robespierre.

Imprimé par ordre de la Convention Nationale

 

Dont 18 articles seulement allaient être votés par l’Assemblée et 18 refusés ou modifiés, et qui, surtout, ne serait jamais appliquée.

Robespierre le savait. Il ne l’avait pas écrite ni défendue dans l’espoir qu’elle le serait dans un futur proche, mais pour attirer l’attention de ses compatriotes sur le danger qu’il y avait à se laisser emporter par des emballements incontrôlés jusqu’à se forger à soi-même de nouvelles chaînes. Ce qu’il avait défendu, c’était un but à ne jamais perdre de vue, pas une possibilité immédiate. Ce qu’il avait dénoncé constituait un grand danger. Immédiat celui-là.

Il ne faut pas demander aux merdias de l’édition actuelle de nous raconter cette histoire. Mais quelqu’un l’a fait, des années après la mort de l’Incorruptible, en défendant Babeuf, qui avait voulu marcher sur les traces de Maximilien et qu’on avait comme lui mis à mort. Ce quelqu’un, c’était Philippe Buonarroti, l’arrière-petit-neveu de Michel-Ange, dans la préface à son livre Conspiration pour l’Égalité, dite de Babeuf.

Ceux qui ont eu ou auront la curiosité d’étudier les Discours de Robespierre, savent ou sauront qu’il a prophétisé en 1793 que quiconque se doterait de la Constitution américaine ne pourrait qu’immanquablement finir… comme les États-Unis sont en train de finir aujourd’hui. Autrement dit : c’était évitable puisque c’était prévisible.

 

[Les curieux trouveront le texte de cette Constitution Française idéale, toujours inégalée, dans Pour le bonheur et pour la liberté (2000) de Yanick Bosc, Florence Gauthier et  Sophie Wahnich  (pages 228 à 238)]

 

Extrait :

« Le 24 avril, Marat, acquitté par le Tribunal révolutionnaire, retrouve sa place à la Convention. Le même jour, Robespierre présente à l’Assemblée son Projet de Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui a déjà été adopté par les Jacobins le 21 avril. Si ce texte synthétise les positions qu’il défend depuis les premiers jours de la révolution, il est aussi, au moment où il est prononcé et en raison de l’introduction qui l’accompagne, une critique des conceptions politiques girondines qui sacralisent la propriété matérielle et favorisent la guerre de conquête. À la suite du renversement de la royauté, le 10 août 1792, la Convention a été élue pour remplacer la Constitution monarchique de 1791. Le 15 février 1793, Condorcet présente un projet qui renforce le pouvoir exécutif et celui des propriétaires. Le 18 mars 1793, la Convention « décrète la peine de mort contre quiconque proposera une loi agraire ou toute autre subversive des propriétés territoriales, commerciales et industrielles » : c’est à cette peur du partage des propriétés, de « la loi agraire », que se réfère Robespierre au début de son intervention. Il conteste ici la Déclaration arrêtée par l’Assemblée deux jours plus tôt (et qui sera décrétée le 29 mai 1793), dont l’article 17 repris du projet de Condorcet stipule : « le droit de propriété consiste en ce que tout homme est le maître de disposer à son gré de ses biens, de ses capitaux, de ses revenus et de son industrie ». Selon Robespierre, une telle définition favorise ceux qui veulent accroître indéfiniment leurs propriétés au détriment de la propriété des autres, dont la plus précieuse est la propriété de soi… »

 

Robespierre – Discours

Yanik Bosc, Florence Gauthier, Sophie Wanisch :

Pour le bonheur et pour la liberté

‎La Fabrique  – 1ère édition (5 octobre 2000)

350 pages

23,10 €

Format Kindle : 4,99 €

 

Note des auteurs

Depuis Thermidor et en passant par le Bicentenaire, Robespierre, présenté comme un tyran sanglant et glacé, un ancêtre des totalitarismes de tous bords, reste un sujet de haine et de répulsion. On le voit ici prendre la parole contre la peine de mort ; contre la loi martiale, contre la guerre de conquête (« Personne n’aime les missionnaires armés »), contre l’esclavage dans les colonies (« Périssent vos colonies si vous les conservez à ce prix »). Il réclame le suffrage universel sans condition de fortune. Il veut que les droits de citoyens soient donnés à tous sans discrimination de religion ni de métier. Il s’élève contre la liberté illimitée du commerce qui affame le peuple (« Faisons des lois qui rapprochent le prix des denrées de celui de l’industrie des pauvres »). Il dénonce l’égoïsme des possédants (« La première loi sociale est celle qui garantit à tous la membres de la société les moyens d’exister »). À notre époque, où droits de l’homme et libéralisme économique font, paraît-il, bon ménage, ces discours fiévreux montrent la vérité de celui qui pose la grande question : « Citoyens, voulez-vous une révolution sans révolution ? ».

 

 

 

 

Et voici notre deuxième cadeau jactant le grand breton :

 

 

Macron en Chine  : c’est la panique – Ursula quitte la Chine, son passeport est vérifié – Toi aussi, Brutus !

 

Vidéo d’Alex Christoforou,

The Duran – Nicosie, Chypre, le 10.4.2023

https://www.youtube.com/watch?v=CQDSJ4pAipo

 

 

 Il est assez amusant de voir, en ouverture de cette vidéo, le sénateur républicain Rubio s’étrangler d’indignation devant ces ingrats d’Européens, qu’on s’échine à défendre depuis la guerre et qui vous poignardent dans le dos au premier Chinois venu qui leur offre du thé. Qui sait, pauvres de nous, s’ils ne vont pas, puisque c’est comme ça, remballer leurs 500 bases et les ramener chez eux ?

 

 

 

 

Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin, alors que  l’actualité s’engouffre en rafale :

 

 

Les Ukronazis de l’OTAN sont à court de munitions pour les S. 300 soviétiques dont ils se servent contre les Russes.

Des anonymes du Pentagone font fuiter des documents pour obliger la Maison Blanche à les lire : « Attendez-vous à de très faibles gains et à de très grosses pertes. Annulez l’offensive. »

 

Alex Christoforou – The Duran – 11.4.2023

https://youtu.be/qQQt4z71y28

 

 

Ah, Victoria Nuland, qui n’a jamais été aussi près de voir se réaliser son rêve de petite provinciale US : détruire la Fédération de Russie ! Et voilà que ce sont les Russes qui gagnent !

 

 

 

 

 

Mais pourquoi lésiner à l’aube d’une aussi grande victoire ukrainienne annoncée urbi et orbi ?

 

Et là, ils sont deux pour parler de « Zelenski  mis dans une boîte » sans doute de Pandore, où il est surtout question d’espoir et de pas grand-chose d’autre.

 

 Vidéo

Alexander Mercouris et Alex Christoforou – The Duran – 11.4.2023

 

https://youtu.be/C4IpzrBH_EI

 

 

Ce qui est absolument sûr, dans toute cette débauche de stratégies aussi mirobolantes qu’insensées, c’est que d’innombrables soldats Ukrainiens vont perdre la vie – tout le monde le sait, personne n’en doute, mais on les y envoie quand même – et  aussi des Russes.

 

 

 

 

Last mais pas least, et cette fois EN FRANÇAIS, acceptez, citoyen, notre troisième cadeau d’anniversaire :

 

Parallaxe

du Kremlin

 

 

Méditation de Lénine

sur la réponse de Poutine

 

Anatole Atlas – spherisme.be – 10.4.2023

 

 

 

 

L’humanité dispose d’un fabuleux trésor au donjon de son château. Mais elle en ignore l’existence, recluse au fond de sombres oubliettes. Image qui me saute aux yeux dans ce mausolée, sous les murailles du Kremlin. Tout un siècle à faire semblant d’être mort. J’ai vu cette chaîne de valeur globale qu’est la planète s’engouffrer dans un immense alambic, où l’on a voulu mêler les tripes de la Russie pour produire ce distillat qui serait l’essence du monde : l’argent. Semence du Diable – lequel n’existe pas plus que Dieu selon la théologie marxiste. À  ceci près que jamais société ne fut plus évangéliste que le régime des soviets. J’entends sonner les cloches à la basilique du Saint-Sauveur ainsi qu’à la clôture des marchés de Wall Street. La moindre panique boursière calmée par Washington, Bruxelles et Kiev, grâce au fait que leurs actifs prennent la plus juteuse direction possible en temps de crise : missiles et chars. Ont-ils seulement lu mon Impérialisme, stade suprême du capitalisme, ceux qui défilèrent pendant près d’un siècle travestis en mes héritiers, devant cet édicule où j’étais déguisé en cadavre ? Ce jeu macabre devait bien finir par s’arrêter quand tomberait le rideau sur cette pièce de théâtre, mais je n’imaginais pas une scène finale aussi pitoyable. Applaudie par le monde entier comme le clou d’un spectacle ayant rapporté tant de blé. Qui dit clou dit marteau, qui dit blé dit faucille. Quiconque hormis les morts a-t-il pleuré la disparition du drapeau rouge frappé de la faucille et du marteau sur la vieille forteresse des tsars, la nuit du 25 au 26 décembre 1991 ?  

Lire la suite…

 

Source : http ://www.spherisme.be/Texte/MeditationdeLenine.htm

 

Qui fait suite à :

Message de Lénine à Poutine (s.d.) : http://www.spherisme.be/Texte/Lenine@Poutine.htm

Réponse de Poutine à Lénine (30.5.2022) : http://www.spherisme.be/Texte/Poutine@Lenine.htm

 

 

 

 

Faute d’une photo de Lénine et Poutine ensemble, et pour remercier Xi Jinping de tout le mal qu’il se donne pour empêcher les fous de nous boucler dans l’asile à neutrons,

 

 

C’est peut-être la seule photo de Mao Tse Toung et de Tchang Kaï Chek ensemble. En 1945.

 

 

 

 

 

L’emblème de la république populaire de Chine (en chinois 中华人民共和国国徽) est représenté par Tian’anmen (la « porte de la Paix céleste »), entrée de la Cité interdite depuis la place Tian’anmen à Pékin, dans un disque rouge.

Au-dessus de cette représentation, on trouve les cinq étoiles également présentes sur le drapeau national, qui représentent les ouvriers, les paysans, les commerçants et les lettrés, tous au service du Parti (grande étoile). La bordure extérieure du cercle est décorée d’épis de blé et la partie intérieure de grains de riz, qui rappellent l’importance de l’agriculture et de la paysannerie dans la geste maoïste. Au centre de la partie inférieure de la bordure se trouve une roue dentée qui symbolise le travail industriel.

 

 

 

 

 

Mis en ligne le 13 avril 2023 

 

  

One Responses

  • Sémimi

    J’ai beaucoup aimé les grands textes d’Anatole Atlas sur Lénine, Poutine et le Kremlin. C’est un exercice littéraire et psychologique étonnant et passionnant, mais ne nous y trompons pas, accroché à une solide et précise information historique.
    Vraiment, c’est un de ses meilleurs. Un style agréable à lire. J’ai dégusté.

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