Il n’y a absolument aucune raison au monde de croire que Bill Clinton soit un agent de la CIA, toutes les preuves mises à part.

 

 

Jeremy Kuzmarov – Covert Action Magazine – 3.1.2022

 

Traduction : c.l. pour L.G.O.

 

 

 

Bill Clinton, gouverneur de l’Arkansas en 1991, avec sa femme Hillary et sa fille Chelsea. [Source : businessinsider.com]

 

 

 

Clinton aurait été recruté par l’Agence dans les années 1960 et aurait aidé à couvrir des opérations de trafic de drogue et d’armes au profit des Contras nicaraguayens à partir de Mena, Arkansas, dans les années 1980, alors qu’il était gouverneur de l’Arkansas. La CIA, à son tour, semble avoir aidé Clinton dans son ascension au pouvoir.

 

 

[Cet article fait partie de notre série sur l’histoire de la CIA et de ses activités criminelles dans le monde. Il donne également le coup d’envoi de notre semaine consacrée aux « crimes de Clinton », puisque nous enchaînerons avec un article sur le meurtre, en juillet 1993, du conseiller spécial de la Maison Blanche, Vince Foster, que Clinton avait fait venir à Washington depuis l’Arkansas où il avait servi de conseiller juridique à Hillary au sein du cabinet Rose. Bill a récemment fait la une des journaux car il a été hospitalisé et semble être en mauvaise santé. Les grands médias continuent de le traiter, lui et Hillary, avec des gants, sans explorer le côté sombre d’un couple de pouvoir américain qui incarne le vieil adage « le meilleur est le pire ».]

 

 

La superproduction hollywoodienne de 2017, American Made, avec Tom Cruise, mettait en lumière les escapades de Barry Seal, un pilote et trafiquant de drogue légendaire ayant des antécédents avec la CIA, qui faisait passer des armes et de la drogue au Nicaragua, depuis Mena, en Arkansas, dans le cadre de la guerre des Contras des années 1980.

Dans une scène que les réalisateurs ont décidé de supprimer, le jeune Bill Clinton, gouverneur de l’Arkansas, se fait faire une lap dance dans un club de strip-tease au moment où Seal met au point un plan pour enrôler Clinton dans le trafic de drogue et d’armes soutenu par la CIA. On a cependant laissé de côté une scène dans laquelle Clinton aidait à faciliter la libération de Seal de prison, afin qu’il puisse commencer à servir d’indicateur à la Drug Enforcement Administration (DEA).

 

 

 

 

Hollywood a peut-être la réputation d’embellir les choses, mais des documents récemment déclassifiés montrent que des fonctionnaires de l’État de l’Arkansas ont été informés d’une opération conjointe de la CIA et du ministère de la Défense à Mena pour aider les Contras, dont le gouverneur Clinton devait avoir connaissance. Selon de nombreux témoignages de lanceurs d’alerte, Clinton a également contribué à bloquer les enquêtes sur les systèmes de trafic d’armes et de drogue.

Le directeur d’American Made, Doug Liman, a déclaré : « Nous savions que, d’une manière ou d’une autre, Barry opérait en toute impunité et que la CIA opérait avec une totale impunité en Arkansas. Le bureau du Gouverneur a donc dû être impliqué. Il y a eu aussi en Arkansas un procureur à qui on a dit de se retirer. Et donc nous avons combiné cela avec le fait que la CIA opérait à coup sûr en Arkansas alors que Clinton en était le Gouverneur, pour condenser le tout en un moment précis ».

Les liens de Clinton avec la CIA semblent remonter aux années 1960. Il aurait été recruté alors qu’il étudiait à l’université d’Oxford (Grande Bretagne) à la fin des années 1960 en tant que boursier Rhodes, ou alors qu’il était étudiant à l’université de Georgetown – énorme centre de recrutement de la CIA. Il aurait ensuite servi d’indicateur sur le mouvement anti-guerre en Angleterre dans le cadre de l’opération Chaos de la CIA, donnant à la CIA les noms de manifestants et les sources de financement du mouvement.

La CIA est également soupçonnée d’avoir financé un voyage que Clinton a effectué en mars 1969 à Moscou, où il aurait participé à une mission visant à faire sortir clandestinement les mémoires de l’ancien premier ministre soviétique Nikita Khrouchtchev, qui ont ensuite été traduites en seize langues.

Il s’agissait d’un coup d’éclat pour la CIA, car Khrouchtchev avait dénoncé les crimes de Staline et présenté une vision négative de l’Union soviétique.

 

Un agent des trois vilains mots

En juin 1966, le nouveau directeur de la CIA, Richard Helms, élargit les opérations de collecte de renseignements sur les manifestations contre la guerre du Viêt Nam organisées sur les campus des collèges et des universités. Le projet Resistance plaçait des recruteurs de la CIA sur les campus universitaires, chargés de recruter des étudiants pour infiltrer les groupes de manifestants.

 

 

Richard Helms in the White House Cabinet Room in March 1968. [Source: wikipedia.org]

 

 

Au Balliol College d’Oxford, où Clinton a été étudiant, le recruteur de la CIA pourrait avoir été Richard G. Stearns. Diplômé de Stanford et de Harvard. C’était un anticommuniste convaincu qui était vice-président pour les affaires internationales de la National Student Association (NSA), dont le magazine Ramparts a révélé qu’elle avait reçu des fonds de la CIA[1].

 

 

Richard Stearns au siège de la National Student Association (NSA) en 1967, année où le magazine Ramparts a révélé que la NSA avait reçu des fonds de la CIA.. [Source: ebay.com]

 

 

Clinton et Stearns étaient très proches. Une série de lettres qu’ils se sont écrites montre que Clinton avait demandé l’aide de Stearns pour échapper à l’appel sous les drapeaux pendant la guerre du Viêt Nam. En outre, Stearns aurait aidé à financer les voyages de Clinton à Moscou et en Europe de l’Est. Plus tard, il a aidé Clinton à devenir le chef de la campagne politique de George McGovern au Texas – où Clinton a noué des contacts-clés qui l’ont aidé à accéder au pouvoir[2].

 

 

Un Numéro de Ramparts de 1967, contenant un article sur le fonctionnement de la National Student Association en tant que couverture de la CIA. [Source: beatbooks.com]

 

 

 

Bill Clinton, ici avec George S. McGovern pendant la campagne électorale de 1972. Sa sélection en tant qu’organisateur en chef au Texas – fournissant au jeune Bill des contacts- clés qui allaient contribuer à propulser sa carrière – fut peut-être une récompense pour les services qu’il avait rendus à l’Agence, notamment en faisant sortir clandestinement d’URSS les mémoires de Nikita Khrouchtchev et en servant d’informateur dans le mouvement anti-guerre à Oxford, dans le cadre de l’opération Chaos. [Source: monolithic.wordpress.com]

 

 

Le compagnon de chambre de Clinton à Oxford, Nelson Strobridge “Strobe” Talbott III, a été qualifié, par les journaux de Moscou, de “rejeton de la CIA” après qu’il ait publié une traduction des mémoires de Nikita Khrouchtchev, lorsqu’il travaillait pour le magazine Time.

Talbott était issu d’une famille de la classe supérieure de Shaker Heights, dans l’Ohio, avait étudié le russe et rédigé une thèse à Yale – un des havres de recrutement de la CIA, où il faisait partie de la société secrète des Skull and Bones – sur Fiodor Tiouttchev, poète et diplomate russe du XIXe siècle. Plus tard, du poste qu’il occupait à la tête du Brookings Institute, il a joué un rôle clé dans le scandale du Russia-Gate en diffusant le dossier Steele, qui a répandu les informations erronées qui ont contribué à déclencher une russophobie paranoïaque et hystérique et un néo-mcarthysme à l’échelle nationale. [3]

 

 

 

Clinton, au centre, avec ses compagnons de chambre d’Oxford : Strobe Talbott, à gauche, et Frank Aller, qui s’est suicidé après avoir refusé de servir dans la guerre du Vietnam. [Source: adst.org]

 

 

 

[Source: amazon.com]

 

 

Le grand-oncle de Talbott, Harold E. Talbott, Jr, a lors qu’il était Secrétaire de l’Armée de l’air de 1953 à 1955, avait fait cadeau à la CIA de l’autorité sur l’Armée de l’Air en matière de reconnaissance aérienne, et avait travaillé avec la CIA pour pousser au développement du célèbre avion espion U-2[4].

 

 

Harold E. Talbott, Jr. [Source: wikipedia.org]

 

 

La femme de Talbott, Brooke Shearer, et son beau-frère, Cody Shearer, qui a également participé à la promotion du Russia-Gate, ont entretemps fait partie du « réseau d’espionnage secret » de Bill et Hillary Clinton[5].

 

 

Strobe Talbott, Secrétaire d’État adjoint sous Clinton. [Source: wikipedia.org]

 

 

 

En sa qualité de principal assistant du président Clinton pour la Russie dans les années 1990, Strobe a supervisé la « thérapie de choc », c’est-à-dire les programmes de privatisation rapide qui ont abouti à la vente d’actifs importants de l’État russe à des prix dérisoires aux amis du président Boris Eltsine[6].

Il reste la question de savoir si c’est par simple coïncidence que Talbott s’était retrouvé compagnon de chambre de Clinton à l’université ou s’il agissait déjà, alors, en agent de liaison de l’Agence chargé de recruter le jeune Clinton, considéré à cette époque précoce comme représentant un potentiel pour l’avenir.

 

 

[Source: twtext.com]

 

 

Brooke Shearer : Source: latimes.com]

 

 

Le lanceur d’alertes Stew Webb est persuadé que Clinton avait déjà été recruté comme agent par la CIA dans le cadre du projet Resistance à l’université de Georgetown, où il a fait ses études du premier cycle, et qu’il n’a jamais, en fait, reçu la bourse Rhodes – laquelle n’aurait été qu’une couverture.

 

 

Bill Clinton avec d’autres boursiers de Rhodes, 1968. [Source: independent.co.uk]

 

 

Le professeur préféré de Clinton à Georgetown était Carroll Quigley, un consultant du ministère de la Défense et l’auteur de Tragedy & Hope : A History of the World in Our Time [« Tragédie et espoir : une histoire du monde à notre époque »] (1966), qui décrivait le pouvoir d’une petite élite bancaire anglo-saxonne et la façon dont elle dirigeait effectivement le monde[7]. Quigley a écrit notamment que « les deux partis devraient être à peu de chose près identiques, de sorte que le peuple américain puisse “expulser la racaille” à n’importe quelle élection sans entraîner de changements profonds ou étendus dans la politique. Les politiques qui sont vitales et nécessaires pour l’Amérique ne sont plus des sujets de désaccord importants, ne s’opposent plus autrement que dans des détails de procédure, de priorité ou de méthode ».

Clinton a reçu l’un des deux seuls « A » [équivalant à 80-100 sur 100] accordés par Quigley cette année-là et a plus tard mentionné Quigley dans son discours d’acceptation à la Convention nationale démocrate de 1992[8].

 

 

Carroll Quigley donnant un de ses cours at Georgetown. [Source: goodreads.com].

 

 

[Source: carrollquigley.net]

 

 

Bill et Hillary Clinton à la faculté de Droit de Yale [Source: businessinsider.com]

 

 

 

Jack Wheeler, une source bien informée de Washington, a raconté, dans son essai de 1988 intitulé “How the Clintons Will Undo McCain” [« Comment les Clinton vont défaire McCain »], comment son ami Cord Meyer Jr – Directeur-adjoint des Plans de la CIA de 1967 à 1973, puis chef de l’antenne de Londres – lui a parlé du passé de Clinton.

Voici ce qu’il écrit : « Dans les années 1990, bien longtemps après avoir pris sa retraite, quand Cord avait bu un peu trop de scotch, il riait de bon coeur des paranos qui accusaient Bill Clinton d’être lié au KGB, et qui dénonçaient sa participation à des conférences pacifistes contre la guerre à Stockholm et Oslo, et son voyage à Leningrad, Moscou et Prague, lorsqu’il était étudiant à Oxford, en s’exclamant “qui a pu payer pour ça, sinon le KGB ?” Cord, alors, secouait la tête : “Rien n’est vrai dans ces inventionsconspirationnistes.  C’est nous qui l’avons payé ! Nous avons recruté Bill la toute première semaine où il s’est trouvé à Oxford. Bill est un agent des Trois Vilains Mots depuis ce jour-là. » [9]

 

 

Cord Meyer, Jr. [Source: spartacus-educational.com]

 

 

Corroboré par au moins deux autres officiers de la CIA, l’aveu de Meyer permet de replacer dans leur contexte de nombreuses actions de Clinton, en qualité de Gouverneur de l’Arkansas et de Président des États-Unis.

 

 

Le blondinet de M. Casey & la couverture des crimes de Mena

L’élection présidentielle de 1992 fut unique, en ce sens que les deux candidats des deux principaux partis étaient l’un comme l’autre impliqués dans le scandale Iran-Contra. George H.W. Bush, en tant que Vice-président de Ronald Reagan, avait en effet joué un rôle-clé dans la livraison illicite d’armes aux Contras nicaraguayens – une armée contre-révolutionnaire, financée par la CIA, qui cherchait à renverser le gouvernement sandiniste de gauche – ainsi que l’ont révélé des documents gouvernementaux passés depuis dans le domaine public.

 

 

Bill Clinton et George H. W. Bush lors du débat présidentiel de 1992. Les deux candidats entretenaient également des liens étroits avec la CIA. [Source: bustle.com]

 

 

Bill Clinton aurait pu s’en servir contre Bush pendant la campagne, sauf qu’il était également mêlé au scandale. De nombreuses livraisons d’armes aux Contras avaient été effectuées à partir de l’Arkansas pendant son mandat de gouverneur ; plus précisément, à partir de l’aéroport municipal de Mena Intermountain, dans les montagnes Ouachita du sud-ouest de l’Arkansas, « un paradis pour les hors-la-loi, le foyer de générations de distillateurs d’alcool et de cultivateurs de marijuana »[10], qui se trouve être dans la circonscription de John Hammerschmidt (1967-1993), l’ancien directeur de campagne de George H.W. Bush (1976 et 1980).

 

 

 

Aéroport municipal de Mena Intermountain. [Source: exploringrealhistory.blogspot.com]

 

 

John Hammerschmidt [Source: wikipedia.org]

 

 

Mark Swaney, chef du Comité de l’Arkansas, qui s’esst durement démené pour que le scandale Mena fasse l’objet d’une enquête, a conclu qu’au minimum, Clinton « savait tout sur Mena » depuis le début et que « il est possible et même hautement probable, sur la base d’une montagne de preuves circonstancielles, qu’il y a été directement impliqué »[11].

 

 

Hangar à l’aéroport de Mena, d’où les vols clandestins partaient et où ils revenaient [Source: Terry Reed, Compromised]

 

 

Mark Swaney [Source: arkansasonline.com]

 

 

 

Cette implication se serait faite par le biais de l’Arkansas Development Finance Authority (ADFA), principale agence de développement économique de l’État, créée sous Clinton, qui émettait des obligations pour stimuler les affaires dans l’État.

Selon le lanceur d’alertes Larry Nichols, l’ADFA a servi de moyen pour blanchir l’argent sale de la CIA et celui de la drogue, résultant des vols au départ de l’aéroport de Mena[12]. Bien que les défenseurs de Clinton parlent de lui comme d’un « cinglé de Clinton »[13] – obsédé par l’idée de détrôner une icône libérale – Nichols était bien placé pour savoir ce dont il parlait : non seulement ce vétéran du Vietnam était directeur du marketing de l’ADFA, mais il avait également travaillé comme analyste du renseignement au Honduras, pour le compte des Contras, ce qui l’avait mis en contact avec Clinton et avait d’ailleurs conduit à son embauche par l’ADFA.

 

 

 

[Source: adfa.arkansas.gov]

 

 

[Source: mediamatters.org]

 

 

Déjà dans les années 70, l’aéroport de Mena avait été utilisé pour former des mercenaires, envoyés en Afrique pour des missions clandestines de guérilla soutenues par la CIA. Au début des années 1980, Mena était carrément devenu une plaque tournante pour les opérations de trafic d’armes à destination des Contras, la fameuse opération Centaur Rose, menée en violation de l’amendement Boland de 1982, 1983 et 1984, qui visait à limiter l’aide du gouvernement américain aux Contras.

 

 

Avion immobilisé à l’aéroport de Mena, attendant de s’envoler pour le Nicaragua dans le cadre d’une mission de trafic d’armes. [Source: arkansasonline.com]

 

 

L’avion d’Eugene Hasenfus – qui a révélé l’opération Contra en se faisant abattre au-dessus du Honduras – avait décollé de Mena et appartenait à Seal[14].

 

 

 

Eugene Hasenfus cvapturé par des soldats sandinistes, après que son avion cargo ait été abattu, alors qu’il livrait des armes aux Contras en octobre 1986. L’avion avait décollé de Mena. [Source: ticotimes.net]

 

 

Seal retapait ses avions dans un hangar de l’aéroport de Mena, et payait les marchands locaux en espèces pour les armes qu’il envoyait aux Contras, en ce compris les 250 pistolets automatiques avec silencieux spécialement commandés par la CIA.

Homme corpulent qui entretenait des liens avec le chef de la mafia de la Nouvelle-Orléans, Carlos Marcello, Seal a transporté au moins 36 tonnes de cocaïne, 104 tonnes de marijuana et 3 tonnes d’héroïne vers les États-Unis, en larguant la plupart de ces « livraisons » par parachutes, dans les forêts entourant Mena. Nombre de ses vols ont fait partie de l’opération Centaur Rose, bien que, selon un rapport de police de l’Arkansas, pour chaque vol de drogue effectué pour le gouvernement, il en faisait deux pour son propre compte[15].

 

 

[Source: arktimes.com]

 

 

Clinton, en dépit de ses prétendus antécédents de hippie, était un partisan des Contras, un partisan qui avait même déployé la Garde nationale de l’Arkansas dans une mission d’entraînement militaire conjointe US-Contras au Honduras, à la frontière du Nicaragua.

 

 

Le gamin-gouverneur Clinton était un fervent partisan des Contras du Nicaragua [Source: study.com]

 

 

Le gouverneur de New York, Mario Cuomo (Dém.), avait boycotté l’exercice, le qualifiant de « provocation ». Le gouverneur du Vermont, Madeleine Kunin (également Dém.), l’avait qualifié d’« escalade déguisée de la présence militaire américaine en Amérique centrale »[16].

 

 

Mario Cuomo [Source: wikipedia.org]

 

 

Madeleine Kunin [Source: wikipedia.org]

 

 

À cette époque, l’Arkansas en général et la région de Mena en particulier sont devenus une plaque tournante pour les entreprises produisant des armes et des pièces détachées pour armes ainsi que des composants électroniques utilisés dans des systèmes d’armement.

Des prêts ont été accordés par l’ADFA à Missouri Research Labs Inc. (MRL), une boîte du nord-est de l’État, qui produisait des cartes de circuits imprimés intraçables et des composants électroniques essentiels utilisés dans les systèmes de guidage des missiles Stinger.

Iver Johnson’s Arms Inc, qui produisait des fusils pour snipers, et Brodix Manufacturing (autres producteurs d’armes) ont en outre bénéficié d’allégements fiscaux de la part de l’État et d’autres mesures incitatives, en guise de récompense pour avoir approvisionné le réseau de Seal et fourni une couverture pour le travail clandestin[17].

Le gouverneur Clinton a accueilli favorablement et même encouragé –notamment à Pine Bluff et à Pea Ridge – les arsenaux militaires et le stockage de matières dangereuses que d’autres gouverneurs des deux partis avaient rejetés.

Selon Terry Reed, il a également permis à la CIA de faire venir des guérilleros et des pilotes de la Contra pour les entraîner en Arkansas, transformant ainsi son État en une propriété de la CIA.

 

 

 

Bill Clinton prêtant serment en qualité de plus jeune gouverneur de l’histoire de l’État de l’Arkansas. Son allure de jeune homme propre et net dissimule quelques réalités nettement plus sombres.. [Source: learnodo-newtonic.com]

 

 

 

Des gardes forestiers de l’arrière-pays ont témoigné avoir vu des contingents d’étrangers en tenue de camouflage armés d’armes automatiques, et des caches d’armes dissimulées dans des caniveaux d’autoroute[18].

Un rapport secret de la CIA a révélé sa propre participation à un exercice d’entraînement du Pentagone, à l’aéroport Rich Mountain de Mena[19].

Les employés de l’aéroport ont révélé qu’on les forçait à rester dans leurs bureaux parce que des avions allaient atterrir et qu’il allait y avoir des visages étrangers et [qu’ils ont vu passer] des personnes d’origine hispanique jamais vues auparavant[20]. Ils ont également déclaré avoir été témoins d’un nombre inusité de transactions en espèces, l’argent étant généralement laissé dans des tiroirs, et des personnes qui travaillaient à toute heure de la nuit pour faire décoller les avions[21].

 

 

Scène du film American Made sur Barry Seal décrivant le trafic d’armes et de drogue dans les années 1980 à partir de Mena. [Source: fair.org]

 

 

L’Arkansas aurait été choisi pour ces opérations clandestines parce que c’était un état rural, sous-peuplé et situé à l’intérieur des terres, et parce qu’il avait un gouverneur qui soutenait la CIA. Mena était également située à 113 kms au sud d’une importante base militaire : celle de  Fort Smith[22].

 

 

 

Carte de l’Arkansas. [Source: destination360.com]

 

 

Les agriculteurs locaux ont été achetés par des subventions gouvernementales qui ne provenaient pas du ministère de l’Agriculture.

Selon Terry Reed, l’un des agents à avoir formé les paramilitaires de la Contra à Nella, dans l’Arkansas, était Luis Posada Carriles, un terroriste cubain d’extrême droite surnommé « Ramon Medina », reconnu coupable d’avoir planifié l’attentat à la bombe contre un avion de ligne cubain en octobre 1976, causant la mort des 73 passagers, et qui a ensuite été libéré de prison sur intervention de la CIA.

Reed a écrit avoir eu des frissons le jour où il a entendu Posada Carriles donner un briefing au cours duquel il déclarait que les principaux dirigeants sandinistes « allaient bientôt disparaître »[23].

 

 

Luis Posada Carriles [Source: nytimes.com]

 

 

Terry Reed [Source: steemit.com]

  

 

Larry Douglas (L.D.) Brown, un policier de l’Arkansas qui a travaillé comme garde du corps personnel de Clinton, explique dans ses mémoires que Clinton l’a aidé à rédiger un document soutenant la position des États-Unis en Amérique centrale pour qu’il soit admis dans l’agence (les archives de la CIA confirment la demande de Brown)[24].

 

 

 

[Source: amazon.com]

 

 

Brown a ensuite déclaré avoir effectué des missions avec Seal, dont il dit s’être rendu compte par la suite qu’il s’agissait de missions de trafic de drogue. Lorsqu’il a rapporté cela à Clinton, Bill lui a demandé « est-ce que tu t’amuses déjà ? Fais juste ce qu’on te dit et ne pose pas de questions ». Il a également déclaré : « C’est le deal de Lasater », allusion à Dan Lasater un trader d’obligations et propriétaire d’une chaîne de restaurants, de chevaux pur-sang et d’une station de ski dont on pense qu’elle sert de couverture au trafic de drogue, dont les liens avec Clinton lui ont permis de devenir multimillionnaire.

 

 

Dan Lasater [Source: 4cminews.com]

 

 

Seal lui-même, qui avait reçu une formation dans le domaine du renseignement, appelait Clinton « le patron », ce qui dénote une relation étroite. Une grande partie de l’argent de la drogue était blanchie par l’ADFA via la maison de courtage de Lasater dans la First National Bank of Mena et la Worthen Bank, laquelle appartenait à deux grands bailleurs de fonds de Clinton, Jackson Stephens et Mochtar Riady, et dans laquelle le cabinet d’avocats Rose – où Hillary était associée – détenait des actions[25].

 

 

Jackson Stephens [Source: stephens.com]

 

 

Mochtar Riady [Source: asiasociety.org]

 

 

Entrée du cabinet d’avocats Rose [Source: politico.com]

 

 

La protection du Gouverneur a permis à ces banques d’échapper à la loi sur le secret bancaire de 1970, qui exigeait la déclaration des transactions en devises pour les dépôts en espèces d’un montant égal ou supérieur à 10.000 dollars dans les établissements bancaires.

Outre Seal, Clinton tutoyait un certain nombre d’autres agents de la CIA très en vue, dont Donald Gregg (alias Dan Magruder), un confident de George H.W. Bush, qui travaillait avec Brown, et Félix Rodríguez (alias Max Gomez), l’assassin de Che Guevara, réputé familier de la résidence du Gouverneur, où il entrait par la porte de derrière.

 

Donald Gregg [Source: spartacus-educational.com]

 

 

Félix Rodríguez [Source; spartacus-educational.com]

 

 

Terry Reed, officier de renseignement de l’armée de l’Air pendant la guerre du Viêt Nam, qui affirme avoir formé des pilotes de la Contra sur un aérodrome de fortune et avoir aidé Seal à larguer de l’argent au-dessus d’une ferme près de Little Rock, affirme dans son livre de 1995, Compromised [Compromis], qu’il a rencontré Clinton en juillet 1984 devant le restaurant mexicain Cantina à Little Rock, où Clinton lui a donné sa bénédiction pour entreprendre des opérations clandestines au Mexique avec Barry Seal et Oliver North (alias “Cathy”) pour soutenir les Contras.

 

 

 

[Source: amazon.com]

 

 

D’après Reed, Clinton avait les yeux vitreux et fumait un joint, assis sur le siège du passager d’une camionnette dont l’intérieur révélait un poste de commandement mobile équipé d’une panoplie d’appareils électroniques. Il a offert à Reed de tirer sur le joint, lui disant « vas-y, c’est moi le commandant en chef ici, tu ne te feras pas coincer », et lui a dit, à propos de sa mission, que c’était une bonne chose qu’il y aille[26].

Reed a déclaré que le premier jour où il a rencontré Seal, il était « en compagnie de Dan Lasater et de Roger Clinton » (le frère de Bill, qui était le chauffeur de Dan Lasater à l’époque)[27].

Reed a également écrit que Clinton avait assisté à une réunion dans un bunker de l’armée à l’extérieur de Mena, où les invités comprenaient North, Félix Rodríguez et un des principaux lieutenants du directeur de la CIA William Casey, « Robert Johnson », qui allait devenir le Procureur général William Barr.

 

 

William Casey [Source: imdb.com]

 

 

William Barr serrant la main du président Ronald Reagan dans le Bureau Ovale, en 1983. [Source: wikipedia.org]

 

 

Ce dernier devait menacer de fermer l’opération Mena parce que trop d’argent y était détourné (raison pour laquelle sans doute Seal a été tué), et que Clinton accordait trop de contrats par l’intermédiaire de l’ADFA à des “good ole boys” de l’Arkansas qui n’avaient aucune habilitation de sécurité. L’arrestation du frère de Clinton, Roger, accusé de trafic de cocaïne, avait également suscité une attention indésirable[28].

 

 

 

Roger et Bill Clinton [Source: heavyhand.com]

 

 

 

 

Selon le compte rendu de Reed, Johnson, au cours de la rencontre, aurait appelé Clinton « le blondinet de M. Casey » et lui aurait déclaré que « vous et votre État avez été notre plus grand atout », ajoutant : « la beauté de la chose, comme vous le savez, c’est que vous êtes un démocrate et que, grâce à notre capacité d’influencer les deux partis, ce pays peut surmonter le blocage partisan. M. Casey voulait que je vous fasse savoir qu’à moins que vous ne fassiez une grosse connerie, vous êtes le numéro 1 sur la liste des candidats potentiels au poste que vous avez toujours souhaité »[29].

 

 

Bunker de stockage de munitions de la Seconde Guerre mondiale près de Little Rock, Arkansas. La tristement célèbre « réunion du bunker » de la CIA, à laquelle auraient participé Bill Clinton, Terry Reed et William Barr, s’est déroulée dans un bunker de ce type. [Source: Terry Reed, Compromised]

 

 

Ces commentaires – s’ils sont vrais – en disent long sur les forces qui contrôlent la politique américaine et qui sont à l’origine de l’ascension politique de Clinton.

Clinton a prétendu qu’il n’avait pas été au courant de problèmes à Mena jusqu’en 1988. Cependant, l’agenda de L.D. Brown enregistre une visite de Clinton à Mena le 21 mai 1984 et de nombreuses personnes ont rapporté l’avoir vu à l’aéroport de Mena. En outre, Betsey Wright, une familière des Clinton, a admis que le bureau du Gouverneur avait au début des années 1980 « reçu des appels répétés relatifs au trafic de drogue là-bas [à Mena] »[30].

Un rapport secret de la CIA, qui n’a été que partiellement déclassifié en 2020, précise que « certains responsables locaux et d’État de l’Arkansas ont été informés » des activités de la CIA à Mena, et que des responsables anonymes ont « personnellement informé le superviseur du district de la police d’État de l’Arkansas » pour Mena, « le maire de Mena », « le chef de la police de Mena ou le shérif du comté, et la personne responsable de l’exploitation de l’aéroport de Mena Intermountain » au sujet de l’exercice d’entraînement conjoint avec la CIA. Clinton étant réputé pour ne rien ignorer de ce qui se passait dans l’État, il aurait dû être mis au courant[31].

 

 

 

[Source: judicialwatch.org]

 

 

 

Terry Reed a cité « Robert Johnson » qui aurait déclaré que, peu après que l’ADFA ait obtenu son financement initial, la CIA a accepté d’utiliser l’ADFA pour blanchir l’argent noir qu’elle recevait grâce à ses ventes d’armes aux « combattants de la liberté ».

L’accord prétendument « conclu » avec l’administration Clinton en 1985 prévoyait que la CIA verserait à l’ADFA 10 % des fonds reçus dans le cadre de l’opération Centaur Rose en échange de la coopération de l’État à tous les niveaux. En échange de ce pourcentage, Clinton veillerait à ce que les forces de l’ordre locales et de l’État ne dévoilent pas les opérations de la CIA, ce qui a incité Seal à faire un jour une plaisanterie, selon laquelle l’Arkansas était « le seul pays au nord du Mexique où les trafiquants de drogue peuvent obtenir une escorte policière »[32].

 

 

 

Barry Seal [Source: thegentleman’sjournal.com]

 

 

Un informateur a déclaré à l’auteur George Carpozi, Jr. que « Clinton s’est avéré avoir les doigts si crochus, exigeant des dessous de table pour blanchir l’argent de la drogue à l’ADFA avant même qu’il ait servi à payer les armes des Contras, que ses anges (la CIA) avaient été déçus de sa cupidité »[33].

La première entreprise à recevoir des fonds de l’ADFA, Park-O-Meter, qui avait mis au point les premiers parcmètres aux États-Unis, avait des contrats militaires secrets avec les Stormont Labs de Woodland, en Californie, et Wackenhut Corporation, pour fabriquer des pièces d’armes et des fusils qui étaient envoyés aux Contras ainsi que des armes chimiques et biologiques pouvant être déployées dans le cadre de la guérilla et des dispositifs permettant de les transporter sur des C-130, selon Michael Riconosciuto, un expert en informatique de la CIA.

 

 

 

Siège de Park-O-Meter Incorporated. [Source: survivorbb.rapeutation.com]

 

 

Riconosciuto a déclaré avoir supervisé les transferts d’équipements de haute technologie vers POM et avoir développé des logiciels pour aider à blanchir l’argent de la drogue de Mena. Une société de guerre chimique de la réserve de l’armée était commodément installée à côté des installations de POM, sur un terrain qui lui appartenait auparavant.

Le propriétaire de la société, Seth Ward – pilote de chasse ayant participé aux guerres du Pacifique et de Corée et associé de James McDougal, le partenaire de Bill Clinton dans la tristement célèbre affaire Whitewater – aurait permis que son ranch soit utilisé comme zone de largage pour les livraisons de drogue de Seal[34].

 

 

Michael J. Riconosciuto [Source: alchetron.com.]

 

 

Seth “Skeeter” Ward, Jr. [Source: arkansasonline.com]

 

 

Ward était le beau-père de Webster Hubbell, avocat de POM, et un partenaire de Hillary Clinton au cabinet d’avocats Rose, qui fut ensuite nommé par le président Clinton au poste de Procureur général associé[35].

 

 

Webster Hubbell avec celui qui était alors le Gouverneur Clinton. [Source: alchetron.com]

 

 

En 1989, une sous-commission du Sénat américain a estimé que les preuves disponibles concernant Mena étaient suffisantes pour justifier une mise en accusation pour blanchiment d’argent, mais Clinton a veillé à ce que cela ne se produise jamais. Neuf enquêtes – d’État et fédérales – dirigées par l’agent de l’IRS Bill Duncan et le « Razorback Columbo » Russell Welch, un enquêteur de la police de l’Arkansas qui avait servi comme médecin militaire au Vietnam, ont été interrompues sur ordres supérieurs et Welch a été diagnostiqué empoisonné à l’anthrax après un complot contre sa vie[36].

 

 

 

[Source: geschichteinchronologie.com]

 

 

 

Le “Razorback Colombo”, Russell Welch [Source: genemcvay.wordpress.com]

 

 

 

Duncan avait un dossier de 3.000 pages et a préparé 35 actes d’accusation pour le Procureur des États-Unis, mais ils n’ont jamais été suivis d’effet et, en 1988, la police d’État de l’Arkansas a commencé à déchirer ses dossiers sur Mena. La DEA a brillé par son absence de l’enquête et Clinton et son assistante Betsey Wright ont dit à l’ancien Procureur général de l’Arkansas Winston Bryant en 1990 d’ôter ses mains de l’affaire[37].

 

 

Betsey Wright [Source: iop.harvard.edu]

 

 

Winston Bryant [Source: wikipedia.org]

 

 

Des officiers de la police d’État ont déclaré que, le jour où ils avaient produit un mandat d’arrêt contre Seal, le colonel Tommy Goodwin, chef de la police d’État de l’Arkansas, leur avait dit de laisser Seal tranquille et d’annuler le mandat. Goodwin a ajouté que Clinton leur avait ordonné de ne pas se mêler de ça[38].

 

 

Tommy Goodwin [Source: findgrave.com]

 

 

Et l’agent de police de l’État Larry Patterson a déclaré qu’il était en présence de Clinton lorsque celui-ci avait été informé de l’arrivée de grandes quantités de cocaïne, d’argent et d’armes à l’aéroport de Mena, et que Clinton n’avait rien fait ni rien dit.

 

 

[Source: geschichteinchronologie.com]

 

 

Quand Charles Black, procureur du comté de Polk (Mena est le siège du comté) a demandé une enquête de l’État, Clinton lui a promis de mettre « un homme sur le coup » et de lui fournir les 25.000 dollars qu’il demandait, mais il n’y a jamais donné suite.

 

 

[Source: geschichteinchronologie.com]

 

 

Les auteurs Roger Stone et Robert Morrow écrivent que « Clinton assurait la protection politique officielle de la contrebande de cocaïne et autres drogues [à Mena] tandis que Lasater s’occupait des rouages du blanchiment des centaines de millions de dollars d’argent sale qu’elle produisait. Et pendant leur temps libre, ce n’étaient que drogues, fêtes et corruption d’adolescentes »[39].

L’opération camouflage de Mena s’est étendue au meurtre de Kevin Ives et de Don Henry, deux élèves de terminale qui ont été tués puis écrasés par un train le 23 août 1987, après avoir probablement été les témoins de largages de cocaïne ou de versements (ou vols) d’argent, d’or ou de platine à des personnes travaillant pour les services de renseignements américains.

 

 

 

Don Henry et Kevin Ives [Source: unsolvedmysteries.fandom.com]

 

 

L’enquête de police fut si nulle qu’un des pieds d’Ives ne fut retrouvé sur la voie ferrée que plusieurs jours après le meurtre. Le médecin légiste de l’État, Fahmy Malak – que Clinton avait longtemps protégé pour avoir aidé sa mère, Virginia, qui était infirmière, à esquiver toute responsabilité pénale pour la mort d’une jeune femme suite à une procédure de réintubation bâclée – a avancé une théorie selon laquelle les garçons se seraient endormis sur les rails du chemin de fer après avoir fumé 20 joints de marijuana, et n’auraient donc été écrasés que par accident.

 

 

Fahmy Malak [Source: arktimes.com]

 

 

Virginia, la mère de Bill Clinton. [Source: wikitree.com]

 

 

 

Toutefois, fumer 20 joints de marijuana peut rendre une personne euphorique, pas frappée d’incapacité, et les rapports de toxicologie ont révélé que les garçons n’avaient fumé que deux joints. Plusieurs témoins ont vu deux officiers de police – que l’on pense être des agents du Narcotic Bureau du comté de Pulaski, Kirk Lane et Jay Campbell, tous deux bons amis de Dan Lasater dont ils utilisaient le jet privé – tabasser deux jeunes gens dans une épicerie proche de l’endroit où furent trouvés les corps des garçons. Un examinateur étranger à l’État a finalement déterminé que les décès avaient eu lieu avant que le train n’écrase les corps des garçons : Don Henry avait été poignardé dans le dos et Kevin Ives frappé au visage avec la crosse d’un fusil[40].

 

 

Policiers recueillant des preuves après le meurtre de Henry et Ives. L’enquête de police a été pour le moins bâclée, des preuves essentielles ayant disparu ou été négligées. [Source: sott.net]

 

 

 

Linda Ives montrant une pancarte sur son fils Kevin. [Source: arkansasonline.com]

 

 

Lorsque le procureur adjoint Jean Duffey trouva des témoins qui avaient vu des avions volant à basse altitude et des ramassages de drogue sur les voies ferrées où Ives et Henry avaient été tués, son supérieur, Gary Arnold, lui interdit d’enquêter sur aucun fonctionnaire pour trafic de drogue, à la suite de quoi elle fut licenciée sous un prétexte frauduleux – comme l’a vérifié la police de l’Arkansas – et se vit contrainte de fuir l’Arkansas par crainte pour sa vie[41].

 

 

Jean Duffey [Source: isgp-studies.com]

 

 

De nombreux témoins-clés de l’affaire se sont retrouvés morts, notamment le propriétaire de bar, Keith McKaskle, qui avait transmis des informations à l’adjointe de police Cathy Carty, seule adjointe du comté de Saline présente sur les voies la nuit de la mort des garçons, et qui n’était pas du tout d’accord avec la thèse de l’accident, et Greg Collins, 26 ans, qui s’était trouvé avec les garçons la nuit de leur mort et avait été cité à comparaître comme témoin dans l’affaire.

 

 

Keith McKaskle [Source: medium.com]

 

 

Sharline Wilson, qui était censée faire un ramassage de drogue ce soir-là mais était trop défoncée et avait donc attendu dans la voiture, a déclaré que Dan Harmon, le procureur du comté de Saline et un allié de Clinton – condamné plus tard à 11 ans de prison pour racket de drogue – était présent lorsque les garçons étaient morts, qu’ils avaient été tués par la police, et que des fonctionnaires de haut rang [associés à l’opération de contrebande de Mena] étaient impliqués »[42].

 

 

[Source: freshedits.com]

 

 

Dan Harmon [Source: swordandscale.com]

 

 

En fidèle protecteur de son réseau de « vieux potes » corrompus, Clinton a refusé de rencontrer Linda, la mère de Kevin Ives, et a conservé Malak comme médecin légiste de l’État, malgré ses fausses conclusions dans cette affaire.

 

 

 

Linda Ives [Source: russia-insider.com]

 

 

Clinton a en outre ordonné le limogeage des 93 procureurs des États-Unis lorsqu’il est devenu président, ce qui – quoique peut-être normal pour tout nouveau président – a commodément contribué à paralyser cette enquête et bien d’autres.

Philip Weiss, un journaliste indépendant, a déclaré à Linda, commentant le discours de victoire de Clinton au moment où il venait de remporter les élections au poste de gouverneur pour la dernière fois, que « quelles que soient les belles promesses et les convictions affichées de Clinton, il a depuis longtemps passé un accord avec une organisation politique malfaisante, qui compte des voyous parmi ses agents. Si vous vous demandez pourquoi les gens le détestent, c’est parce qu’ils reconnaissent en lui la même formation, ils sentent cette cruauté, cette brutalité et cette absence totale de sens moral. Et ils veulent une comptabilité à l’ancienne »[43].

 

En revenir au vieil esprit de risque

L’étude des antécédents de Clinton permet de replacer dans leur contexte plusieurs de ses politiques en tant que président.

Parmi celles-ci, on peut citer l’expansion de l’empire secret des États-Unis au moyen d’avant-postes de surveillance et d’espionnage à l’étranger, ainsi que l’augmentation du budget consacré aux dépenses secrètes des services de renseignement et aux entrepreneurs militaires privés qui employaient de nombreux anciens agents de la CIA[44].

Le journaliste James Risen a rapporté qu’après que le directeur de la CIA George Tenet (1996-2004) ait obtenu d’importantes augmentations de budget et rouvert des stations en Afrique, « le bon vieil esprit de risque de la CIA a recommencé à se manifester »[45].

 

 

Clinton et Tenet [Source: cnn.com]

 

 

 

Cet esprit de prise de risque s’est manifesté par l’adoption de programmes d’enlèvements et de surveillances par drones dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme » à partir de la fin des années 1990, ainsi que dans des opérations secrètes en Irak, en Afghanistan, en Azerbaïdjan, au Rwanda, en République Démocratique du Congo (RDC), à Cuba, en Géorgie et dans les Balkans, où le Conseil National de Sécurité a été accusé d’avoir aidé à mettre en place, en passant par l’Iran, un pipeline d’armes illégal destiné aux forces croates musulmanes luttant contre les Serbes, en violation d’un embargo des Nations Unies sur les armes[46].

 

 

 

 

Southern Air Transport, Boeing 747 [Source: wikipedia.org]

 

 

Pour effectuer les livraisons dans ce dernier cas, les responsables américains ont utilisé des avions cargo associés à une société écran de la CIA, Southern Air Transport, dans le cadre d’une opération officiellement approuvée par Clinton[47]. Comme les vols secrets iraniens atterrissaient trop fréquemment à l’aéroport Pleso de Zagreb (trois vols par semaine au plus fort de l’activité), les avions finirent par être détournés vers l’île de Krk, dans l’Adriatique, où la CIA aurait exploité une base, afin d’éviter les questions gênantes. Les Croates utilisaient des hélicoptères pour transporter les armes et les munitions de Krk après la tombée de la nuit, vers des bases en Bosnie, pour les distribuer aux forces musulmanes[48].

 

____________________  

  1. “Clinton’s Long CIA Connection,” [« La longue connection de Clinton avec la CIA »] http://www.oocities.org/capitolhill/8425/CLIN-CIA.HTM; Roger Morris, Partners in Power: The Clintons and Their America [Partenaires au pouvoir : les Clinton et leur Amérique] (Washington, D.C.: Regnery, 1999); Karen Paget, Patriotic Betrayal: The Inside Story of the CIA’s Secret Campaign to Enroll American Students in the Crusade Against Communism [Trahison patriotique. : Histoire de la campagne secrète de la CIA pour enrôler des étudiants américains dans la croisade contre le communisme](New Haven: Yale University Press, 2015), 342. Stearns a déclaré à un intervieweur qu’il était un combattant convaincu de la Guerre froide. « Combattre le communisme était quelque chose en quoi je croyais très fort. »

           

  1. En 1993, le président Clinton a nommé Stearns à un siège à la Cour de district des États-Unis pour le district du Massachusetts. Sur les Clinton et la campagne de McGovern au Texas, voir Abby Livingston, « Les alliés se souviennent d’une Hillary Rodham motivée pendant la campagne du Texas en 1972 ». https://www.texastribune.org/2015/05/16/clintons-take-texas-1972/ L’une des personnes que Clinton a rencontrées était Betsey Wright, une diplômée de l’université du Texas à Austin qui est devenue une aide de premier plan. Clinton a dit d’elle que « sans Betsey Wright, je n’aurais pas pu devenir président ». Fait curieux, les Clinton ont passé tout le semestre au Texas à faire campagne pour McGovern, ont pris de courtes vacances au Mexique après l’élection, et ont quand même pu réussir leurs examens finaux sans assister à aucun cours. Soit le niveau à Yale était très bas, soit quelqu’un de puissant les aidait.

 

  1. Voir Michael Dobbs, « Strobe Talbott et les questions maudites », The Washington Post, 9 juin 1996; Tom Couser, « Lettre ouverte à Strobe Talbott sur le RussiaGate », Scheer Post, 7 novembre 2021; Paul Sperry, « Je vous présente le dossier Steele », Principale source subsidiaire : « Affabulateur russe du think tank démocrate, dont le FBI a ignoré le passé alcoolisé », Real Clear Investigations, 24 juillet, 2020.

 

  1. Voir Joseph Trevithick, « Avant l’avion-espion U2, il y a eu le X-16 » War Is Boring, 10 mars 2015, https://medium.com/war-is-boring/before-the-u-2-spy-plane-there-was-the-x-16-536e17d0ae2b; Dino A. Brugioni, Eyes in the Sky: Eisenhower, the CIA, and Cold War Aerial Espionage [Des yeux dans le ciel : Eisenhower, la CIA et l’espionnage aérien de la Guerre froide.] (Annapolis: Naval Institute Press, 2010).

 

  1. Brooke Shearer a travaillé pour Investigative Group International (IGI), une agence d’espionnage privée que dirigeait un godillot de Clinton, Terry Lenzner. Le père des Shearer, Lloyd, qui signait une chronique dans Parade Magazine, fut dénoncé comme agent de la CIA.

 

  1. See Stephen Cohen, Failed Crusade: America and the Tragedy of Post-Communist Russia [Croisade ratée : l’Amérique et la tragédie de la Russie post-communiste] (New York: W.W. Norton, 2001); Ron Ridenour, The Russian Peace Threat: Pentagon on Alert [La menace de paix russe : alerte au Pentagone] (New York: Pinto Press, 2018); and I. Marshall Goldman, The Privatization of Russia: Russian Reform Goes Awry [La privatisation de la Russie : la réforme russe tourne mal.] (New York: Routledge, 2003).

 

  1. David Maraniss, First in His Class: A Biography of Bill Clinton [Premier dans sa classe : une biographie de Bill Clinton] (New York: Simon & Schuster, 1996); Carroll Quigley, Tragedy and Hope: A History of the World in Our Time [Tragédie et espoir : une histoire du monde de notre temps] (New York: MacMillan, 1966)

 

  1. Victor Thorn, Hillary (and Bill): The Sex Volume [Hillary (et Bill) : le volume du sexe] (Washington, D.C.: American Free Press, 2008). L’auteur Victor Thorn avance la théorie selon laquelle Hillary Clinton a été recrutée par la CIA dans le cadre de l’opération Chaos pour infiltrer le mouvement anti-guerre. À Yale, elle aurait utilisé son influence en tant que leader étudiante pour faire réprimer les manifestations anti-guerre.

 

  1. Roger Stone and Robert Morrow, The Clintons’ War on Women [La guerre des Clintons aux femmes] (New York: Skyhorse, 2016), 182; Morris, Partners in Power, [Partenaires au pouvoir] Un fonctionnaire du gouvernement qui a parlé à Morris des liens de Clinton avec la CIA a affirmé avoir vu des dossiers, détruits depuis longtemps. Un autre retraité de la CIA a raconté à Morris qu’il avait consulté les archives de l’opération Chaos au siège de Langley et qu’il avait vu Clinton sur la liste. « Il était là dans les dossiers », a dit l’ancien agent, « avec une désignation spéciale ». Une autre source encore de la CIA a soutenu qu’une partie de l’arrangement de Clinton en tant qu’indicateur avait été une assurance supplémentaire contre le service militaire. ↑

 

  1. Micah Morrison, “Mysterious Mena”, [« Mena la mystérieuse »] The Wall Street Journal, 29 juin 1994, https://www.wsj.com/articles/SB833927551906129500

 

  1. « Interview de Mark Swaney : Un groupe de citoyens enquête sur l’opération secrète de Mena » Executive Intelligence Review, Vol. 19, No. 17, 24 avril 1992, https://larouchepub.com/eiw/public/1992/eirv19n17-19920424/eirv19n17-19920424_054-mark_swaney.pdf

 

  1. David M. Bresnahan, The Larry Nichols Story: Damage Control—How to Get Caught with Your Pants Down and Still Get Elected President [L’histoire Larry Nichols – Contrôle des dégâts : Comment vous faire prendre avec vos pantalons baissés et être quand même élu Président] (New Jersey: Camden Court, 1998). Décrit comme un « combattant romantique de la jungle », Nichols avait servi au Vietnam sous les ordres du général John Singlaub. Lorsque la presse a eu vent de la situation, Clinton a licencié Nichols, prétendument pour avoir passé des centaines de coups de téléphone à des agents de la Contra. Cependant, le fait même qu’il ait passé ces appels fait naître des soupçons sur la fonction de l’ADFA, de même d’ailleurs que le moment si opportun de la découverte présumée de ces appels pour justifier son licenciement.

 

  1. Voir par ex. Philip Weiss, “Clinton Crazy,” The New York Times, 23 février 1997.

 

  1. Interview de Mark Swaney,” https://larouchepub.com/eiw/public/1992/eirv19n17-19920424/eirv19n17-19920424_054-mark_swaney.pdf; Paul Derienzo, Interview avec Mark Swaney, WBAI Pacifica Radio New York, https://totseans.com/totse/en/conspiracy/mena/165618.html; Jack Anderson et Dale Van Atta, “Legacy of a Slain Drug Informer,” [« Héritage d’un indicateur ès drogues assassiné », The Washington Post, 28 février 1989.

 

  1. Terry Reed, Compromised : Clinton, Bush and the CIA [Compromis : Clinton, Bush et la CIA] (S.P.I. Books, 1994), 275; Bresnahan, The Larry Nichols Story [L’histoire de Larry Nichols]; Richmond Odom, Circle of Death : Clinton’s Climb to the Presidency [Le cercle de la mort : L’ascension de Clinton vers la présidence], (Huntington House Publishers, 1995), 59-87; Alexander Cockburn and Jeffrey St. Clair, Whiteout: The CIA, Drugs and the Press [Whiteout : La CIA, les drogues et la presse ], (London: Verso, 1998), 327. Le financement de l’opération Contra provint en partie d’une arnaque compliquée à l’assurance et à la déduction fiscale dirigée par Oliver North. Seal avait commencé sa carrière de contrebandier alors qu’il était pilote de la TWA et faisait passer des explosifs aux rebelles anticastristes qui tentaient de renverser le gouvernement cubain.

 

  1. Reed, Compromised, 383; Clay F. Richards, “The Nation’s Governors Disagreed Sharply,” [« Les gouverneurs de tout le pays marquèrent leur profond désaccord »] Archives UPI, 26 août 1986, https://www.upi.com/Archives/1986/08/26/The-nations-governors-disagreed-sharply-Tuesday-over-the-Pentagons/5836525412800/. Des gouverneurs essentiellement républicains comme John Ashcroft, du Missouri, envoyèrent les unités de la Garde nationale de leur État au Honduras. ↑

 

  1. Reed, Compromised, 63, 168, 169.

 

  1. Victor Thorn, Hillary (and Bill): The Drugs Volume (Washington, D.C.: The American Free Press, 2007), 131, 132, 133, 134; Morris, Partners in Power, 416; Odom, Circle of Death, 75, 76; Reed, Compromised, 62, 87, 88, 125; et “Guns, Drugs, CIA at Mena, Arkansas” [“Fusils, drogue et CIA à Mena”] Judicial Watch, 22 juillet 2019, https://www.judicialwatch.org/investigative-bulletin/guns-drugs-cia-at-mena-arkansas-judicial-watch-demands-answers/. Un enquêteur de l’IRS a entendu « de nombreux rapports sur des tirs d’armes automatiques, d’hommes d’apparence latino-américaine dans la région, de personnes en tenue de camouflage se déplaçant tranquillement dans les cours d’eau avec des armes automatiques, de largages par des avions, d’un trafic d’avions bimoteurs ».

 

  1. Mena Uncovered: Judicial Watch Discloses Secret CIA Report,” [« Mena découverte : Judicial Watch divulgue un rapport secret de la CIA »] Judicial Watch, 29 juin, 2020, https://www.judicialwatch.org/investigative-bulletin/mena-uncovered-judicial-watch-discloses-secret-cia-report/; Bureau de l’Inspecteur général des enquêtes : Rapport d’Enquête – « Résumé non classifié de l’enquête sur les activités présumées de la CIA à Mena, Arkansas ou dans les environs, et sur des sujets connexes » 8 novembre, 1996, https://www.judicialwatch.org/wp-content/uploads/2020/06/CIA-Mena-Report.pdf

 

  1. Reed, Compromised, 125.

 

  1. John Crudele, “‘American Made’ Sheds Light on Shady Arkansas Airfield Deals,” [« American made fait la lumière sur les tortueuses affaires d’un aéroport de l’Arkansas »] The New York Post, 25 octobre 2017, https://nypost.com/2017/10/25/american-made-sheds-light-on-shady-arkansas-airfield-deals/

 

  1. “Guns, Drugs, CIA at Mena, Arkansas,” Judicial Watch, July 22, 2019, https://www.judicialwatch.org/investigative-bulletin/guns-drugs-cia-at-mena-arkansas-judicial-watch-demands-answers/ .

 

  1. Reed, Compromised, 113, 114, 177. ↑

 

  1. D. Brown, Crossfire:Witness in the Clinton Investigations [Tir croisé : témoin dans l’enquête Clinton] (Washington, D.C.: Regnery Publishing, 1996).

 

  1. Thorn, Hillary (and Bill): The Drugs Volume, 135, 136. L’un des principaux actionnaires du consortium bancaire de Stephens était le directeur du conseil d’administration du cabinet d’avocats Rose. Pion involontaire dans les combines de blanchiment d’argent de la CIA, Dennis Patrick survécut à trois tentatives d’assassinat et alla se cacher en Floride. Reed, Compromised, 171. Riady, qui avait fait fortune dans la contrebande d’armes en Indonésie, était le plus grand bailleur de fonds de Clinton lors de sa campagne pour les élections de 1992, avec une c ontribution de 450.000 dollars. Il était propriétaire de la First National Bank of Mena où beaucoup d’argent de la CIA était blanchi. Victor Thorn, Hillary (and Bill): The Murder Volume (Washington, D.C.: The American Free Press, 2008), 591.

 

  1. Reed, Compromised, 320. Voir aussi Stone and Morrow, The Clintons’ War on Women; R. Emmett Tyrrell, Jr., Boy Clinton: The Political Biography [Boy Clinton : la biographie politique] (Washington, D.C.: Regnery Publishing, 1996), 7, 12, 13, 18; Thorn, Hillary (and Bill). 154.

 

  1. Reed, Compromised.

 

  1. Reed, Compromised, ch. 17; Thorn, Hillary (and Bill): The Drugs Volume, 161, 162.

 

  1. Reed, Compromised, 277. Johnson poursuivit : « vous et les gars comme vous êtes les pères du nouveau gouvernement. Nous sommes la nouvelle alliance ».

 

  1. Thorn, Hillary (and Bill): The Drugs Volume, 157; John Crudele, “‘American Made’ Sheds Light on Shady Arkansas Airfield Deals,” The New York Post, 25 octobre 2017, https://nypost.com/2017/10/25/american-made-sheds-light-on-shady-arkansas-airfield-deals/

 

  1. “Mena Uncovered: Judicial Watch Discloses Secret CIA Report,” Judicial Watch, June 29, 2020, https://www.judicialwatch.org/investigative-bulletin/mena-uncovered-judicial-watch-discloses-secret-cia-report/; Bureau de l’ Inspecteur General des Enquêtes, Rapport d’enquête : « Résumé non classifié de l’enquête sur les activités présumées de la CIA à Mena, Arkansas ou dans les environs, et sur des sujets connexes » 8 novembre, 1996, https://www.judicialwatch.org/wp-content/uploads/2020/06/CIA –Rapport Mena.pdf

 

  1. Odom, Circle of Death, 197, 198; Thorn, Hillary (and Bill): The Drugs Volume, 202.

 

  1. George Carpozi, Jr., Clinton Confidential: The Climb to Power: The Unauthorized Biography of Bill and Hillary Clinton [Clinton confidentiel : L’ascension vers le pouvoir – Biographie non autorisée de Bill et Hillary Clinton] (Emery Dalton Communications, 1995), 34.C’est suite à cette déception que la CIA aurait déplacé les opérations de Mena vers un petit aéroport excentré du Mexique. ↑.

 

35.Thorn, Hillary (and Bill): The Drugs Volume, 206; Sam Smith, “Arkansas Connections,” [« Filières Arkansas »] The Progressive Review, 1998, http://ontology.buffalo.edu/smith/clinton/arkansas.htm; Odom, Circle of Death, 138; and Cockburn and St. Clair, Whiteout, 334-337. Roger Clinton et Finis Shellnut, le gendre de Ward, auraient participé au ramassage de la drogue dans son ranch. C’est le cabinet d’avocats Rose, où travaillait Hillary Clinton, qui a rédigé les documents pour le prêt de l’ADFA à POM. Lorsque Mark Swaney s’est rendu sur le site de POM, il a vu des camions camouflés avec des remorques équipées de ce qui ressemblait à des générateurs pour créer des écrans de fumée, ainsi que des camions de transport militaire, et il a interrogé des soldats qui lui ont dit qu’ils faisaient partie d’une « unité d’enfumage ». L’enquêteur de l’IRS, Bill Duncan, a également vu des camions-citernes de produits chimiques. Tous deux ont décrit la scène d’un paysage militaro-industriel. Riconosciuto avait développé un logiciel informatique pour aider à blanchir l’argent de la drogue émanant de l’opération Mena. Il a fourni des informations au journaliste d’investigation Danny Casolaro, qui a ensuite été assassiné. Une sous-commission du Congrès chargée d’enquêter sur la mort de Casolaro en septembre 1992 a accusé les responsables du ministère de la Justice de faute criminelle et a recommandé la nomination d’un procureur spécial, demande qui a été refusée par le procureur général William Barr. ↑

 

  1. David Stout, “Seth Ward, 79, Businessman Involved in Whitewater Case,” [« Seth Ward, 79 ans, homme d’affaires impliqué dans l’affaire Whitewater »] The New York Times, 11 juillet 2000. Hubbell a ensuite été emprisonné pour avoir gonflé des factures d’honoraires à des clients lorsqu’il travaillait pour le cabinet Rose. Pour se justifier, il a dit que tout le monde au cabinet d’avocats Rose le faisait…

 

  1. Brown, Crossfire, 226; Micah Morrison, “The Mena Coverup,” The Wall Street Journal, October 18, 1994, in Whitewater, Vol. II: From the Editorial Pages of the Wall Street Journal, Robert Bartley, Micah Morrison, Melanie Kirkpatrick, eds. (New York: Dow Jones & Co., 1997), 12, 13, and “Mena Coverup. Razorback Columbo to Retire,” The Wall Street Journal, May 10, 1995, in Whitewater, Vol. II, Bartley et al., eds., 73; Thorn, Hillary (and Bill): The Drugs Volume, 182; and Sam Smith, “Arkansas Connections,” The Progressive Review, 1998, http://ontology.buffalo.edu/smith/clinton/arkansas.htm .

 

  1. Stone and Morrow, The Clintons’ War on Women; Carpozi, Jr., Clinton Confidential, 349; and Thorn, Hillary (and Bill): The Drugs Volume, 139.

 

  1. Bresnahan, The Larry Nichols Story, 72; Micah Morrison, “The Mena Coverup,” The Wall Street Journal, October 18, 1994, in Whitewater, Vol. II, Bartley, et al., eds., 12, 13; and Thorn, Hillary (and Bill), Le procureur général de l’État, Winston Bryant, et le député de l’Arkansas, Bill Alexander, ont envoyé deux boîtes de dossiers Mena au procureur spécial Lawrence Walsh. Alexander a déclaré plus tard : « Les fédéraux ont lâché la balle et ont couvert l’affaire. Je n’ai jamais vu un travail de blanchiment comme cette affaire-là ». Asa Hutchinson, le procureur américain pour l’Arkansas occidental (y compris Mena), a commencé l’enquête mais a ensuite démissionné en novembre 1985. Il a ensuite été promu administrateur de la DEA, puis a occupé le poste de sous-secrétaire à la sécurité des frontières et des transports au ministère de la sécurité intérieure. Il occupe actuellement le poste de gouverneur de l’Arkansas. ↑

 

  1. Stone and Morrow, The Clintons’ War on Women; Ambrose Evans Pritchard, The Secret Life of Bill Clinton: The Unreported Stories [La vie secrete de Bill Clinton : Les histoiresinédites (Washington, D.C.: Regnery Publishing, 1997). Gary Parks pense que son père, Jerry, a été tué dans un accident de voiture suspect après avoir rassemblé des informations sur l’implication de Clinton dans l’opération Mena. Parks avait travaillé à la sécurité de Clinton et a dit qu’il faisait des voyages à Mena et en revenait avec des enveloppes remplies d’argent liquide qu’il remettait au gouverneur. La femme de Parks, Jane, gérait également le complexe d’appartements où le demi-frère de Clinton, Roger, vivait gratuitement. Elle a vu Roger prendre de la cocaïne et a vu Clinton, alors âgé de 37 ans, passer pour sniffer de la cocaïne et avoir des relations sexuelles avec des jeunes filles (qu’elle estimait être [âgées de ?] 17 ou 18 [ans ?). Par deux fois, Jane a entendu Clinton copuler dans son lit. Parks a déclaré au journaliste britannique Ambrose Pritchard qu’il croyait « que Bill Clinton a fait tuer mon père pour protéger sa carrière politique ». Nous avons affaire à une machine secrète, ici en Arkansas, qui peut faire taire n’importe qui en un instant ». ( [NOTE : « 17 ou 18 » est-il l’âge des filles ou le nombre de filles qui sont venues ?] ↑

 

  1. See Mara Leveritt, The Boys on the Tracks: Death, Denial, and a Mother’s Crusade to Bring Her Son’s Killers to Justice [Les garçons sur les rails : Mort, déni et croisade d’une mère pour traduire les assassins de son fils en justice]. (Little Rock: Bird Call Press, 1999); Daniel Hopsicker, The (Secret) Heartbeat of America: A New Look at the Mena Story” [« Le battement de coeur (secret) de l’Amérique. Un nouveau regard sur l’Affaire Mena »], The Washington Weekly, 12 mai 1997. Tous les mécaniciens du train ont rapporté que les garçons gisaient immobiles sous une bâche, les corps disposés à l’identique sur les voies avec une précision quasi militaire. Leur sang était foncé et ressemblait à du goudron, ce qui indique qu’ils étaient morts depuis un certain temps lorsqu’ils furent heurtés par le train. Linda Ives a déclaré à Hopsicker que « la chose la plus étonnante que nous ayons apprise est que Kevin et Don avaient été tués à cause d’une très grande opération de trafic de drogue impliquant des fonctionnaires et de corruption publique jusque dans les meurtres eux-mêmes ».

 

  1. Micah Morrison, “The Lonely Crusade of Linda Ives,” [« La croisade solitaire de Linda Ives »] in Whitewater II, Robert L. Bartley, et al., eds., 328, 329. Duffey estime que la conspiration criminelle remontait jusqu’au bureau du gouverneur et à la CIA, et trouve étrange que lorsqu’Oliver North a été interrogé sur Mena lors des audiences sur l’Iran-Contra, il l’ait été à huis clos. ↑

 

  1. Leveritt, The Boys on the Tracks; Victor Thorn, Hillary (and Bill): The Murder Volume (Washington, D.C.: Sysiphus Press, 2008), 470. Wilson a ensuite été arrêté par Harmon et condamné à une peine draconienne de 31 ans pour un délit mineur lié à la drogue.↑

 

  1. Leveritt, The Boys on the Tracks, 322.

 

  1. Dime’s Worth of Difference: Beyond the Lesser of Two Evils [Une différence qui vaut dix cents : au-delà du moindre mal], Alexander Cockburn et Jeffrey St. Clair, eds. (Oakland : AK Press/Counterpunch, 2004), 12; Jeremy Kuzmarov, “Distancing Acts : Private Mercenaries and the War on Terror in American Foreign Policy”[ « Distancing Acts : Mercenaires privés et la guerre contre le terrorisme dans la politique étrangère américaine »], The Asia Pacific Journal, 21 décembre 2014, https://apjjf.org/2014/12/52/Jeremy-Kuzmarov/4241.html. Les liens étroits de Clinton avec George H.W. Bush devinrent appparents quand il rebaptisa de son nom le siège de la CIA à McLean, en Virginie, geste curieux si on pense que Bush n’a été directeur de la CIA que pendant moins d’un an. ↑

 

  1. James Risen, “The Nation; the Clinton Administration’s See No Evil CIA,” [« La nation ; la CIA de l’administration Clinton qui ne voit pas le mal ». The New York Times, 10 septembre 2000.

 

  1. James Risen and Doyle McManus, “Clinton Okd Iranian Arms for Bosnia, Officials Say,”[« Clinton a donné son feu vert aux armes iraniennes pour la Bosnie, disent les officiels »] Los Angeles Times, 5 avril 1996, https://www.latimes.com/archives/la-xpm-1996-04-05-mn-55275-story.html; John R. Schindler, Unholy Terror: Bosnia, Al Qaeda and the Rise of Global Jihad [Terreur impie ; la Bosnie, Al Qaeda et la montée du djihad mondial], (London: Zenith Press, 2007), 182; Michel Chossudovsky, “Twenty years ago. NATO’s War on Yugoslavia: Bill Clinton Worked Hand in Glove with Al Qaeda: “Helped Turn Bosnia into Militant Islamic Base,”[« Il y a vingt ans. Guerre de l’OTAN contre la Yougoslavie : Bill Clinton a travaillé main dans la main avec Al Qaeda : « Il a aidé à transformer la Bosnie en une base islamique militante ».], Global Research, 22 mars 2019, https://www.globalresearch.ca/bill-clinton-worked-hand-in-glove-with-al-qaeda-helped-turn-bosnia-into-militant-islamic-base/5474094.

 ↑

  1. Schindler, Unholy Terror, 182, 183. The arms included automatic weapons, rocket-propelled grenade launchers, anti-armor rockets and TOW missiles” [« Les armes comprenaient des armes automatiques, des lance-grenades propulsés par fusée, des roquettes anti-blindage et des missiles TOW »].

 

  1. Schindler, Unholy Terror, 182, 183; Cees Wiebes, Intelligence and the War in Bosnia 1992-1995 [Les services secrets et la guerre en Bosnie 1992-1995], (Münster: LIT Verlag 2003), 177, 178. La base de Krk était également utilisée pour faire fonctionner des drones prédateurs. Les États-Unis s’appuyaient pour ces opérations sur la famille Cengic, qualifiée de « mafia » par les services de renseignement occidentaux. ↑

 

Source : https://covertactionmagazine.com/2022/01/03/there-is-absolutely-no-reason-in-the-world-to-believe-that-bill-clinton-is-a-cia-asset-except-for-all-the-evidence/

URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/il-ny-a-absolument-aucune-raison-au-monde-de-croire-que-bill-clinton-soit-un-agent-de-la-cia-toutes-les-preuves-mises-a-part/

 

 

 

 

 

Janvier 2022

 

 

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