Les tribulations (à venir) d’un Franco-Suisse en Suisse
Reçu de M. Jean-Michel Vernochet :
La CICAD dénonce pénalement des propos antisémites de Soral
« Soral a (presque toujours) raison – Réflexions sur le couillonavirus », c’est le titre d’une vidéo d’Alain Soral récemment diffusée sur internet, a rapporté la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (CICAD) jeudi dans un communiqué.
Parmi les assertions déclamées et visionnées plus de 400’000 fois sur YouTube :
« Je vais quand même citer les gens qui ont aujourd’hui en charge la médecine d’État : nous avons donc Lévy, Buzyn, Hirsch, Guedj, Deray, Jacob, Salomon… Enfin, je veux dire… C’est la Liste de Schindler, hein. »
Les commentaires de ses adeptes sont tous aussi déplorables, relève la CICAD. Qui a adressé une dénonciation pénale à la justice vaudoise.
Mandat d’arrêt
Alain Soral est bien connu de la justice française. Il a déjà été condamné à de multiples reprises, notamment à 1 an de prison ferme le 15 avril 2019 pour négationnisme, puis à la même peine le 2 octobre 2019 pour injures raciales et antisémites – en 2018, il avait qualifié dans une vidéo le Panthéon de Paris de « déchetterie casher » peu après l’inhumation de Simone Veil et de son époux.
Un mandat d’arrêt avait été prononcé en avril 2019 lors de sa condamnation par la 13e Chambre du Tribunal de grande instance de Paris, mais avait été suspendu en raison d’un recours. La Cour d’appel devait se déterminer le 22 janvier, mais un « coup de théâtre », selon Le Point, a reporté l’issue des débats.
« Il échappe encore une fois à la prison. Mais les condamnations s’amoncellent, se suivent les unes après les autres. Il va bientôt se retrouver derrière les barreaux », réagissait alors Marc Knobel dans « Le Matin Dimanche ». Le président de l’association de lutte contre l’antisémitisme J’accuse !, une des parties civiles contre Alain Soral, poursuivait :
« Il a changé d’attitude. Avant, il s’affichait avec ses sympathisants dans les audiences, qu’il exploitait comme une tribune politique. Depuis peu, il ne vient plus. Mercredi (ndlr : le 15 avril 2019), il était absent. Personne ne savait où il était. Son avocat n’a pas confirmé à la Cour s’il résidait toujours en France. »
Alain Soral a bien quitté la France. « Le Matin Dimanche » a révélé son installation à Lausanne en novembre dernier… dans le quartier de la synagogue. L’extrémiste de droite expliquait alors sur le site internet de son association Égalité & Réconciliation avoir « pris un pied-à-terre en Suisse pour venir y écrire au calme et échapper à la détestable ambiance qui règne en France, du fait des agissements conjugués des immigrationnistes comme BHL (ndlr: Bernard-Henri Lévy) et Attali (ndlr: Jacques) et des fauteurs de guerre civile comme Éric Zemmour ».
L’inscription définitive d’Alain Soral à Lausanne date du 15 janvier dernier, soit sept jours avant l’échéance du 22 janvier. « Il fuit la justice française. C’est aujourd’hui un exilé », commentait Marc Knobel dans « Le Matin Dimanche ». L’historien français ajoutait : « Nous ne lâcherons rien en France. Et en Suisse des associations l’attendent de pied ferme. Qu’il sache qu’elles prendront le relais. »
Double nationalité
Alain Soral se dit franco-suisse. Cette double nationalité est évoquée comme une des explications possibles de son déménagement à Lausanne. Philippe Grumbach, l’avocat de la CICAD, une association suisse, expliquait en janvier dans « Le Matin Dimanche » que la Suisse, comme tous les États de droit, n’extrade pas ses ressortissants. La Confédération ne pourrait ainsi pas répondre positivement à une demande en ce sens formulée par la France. « À teneur de la Convention européenne d’extradition, Alain Soral pourrait, en revanche, être jugé à nouveau pour les mêmes faits mais non pas amené à purger une peine française en Suisse », poursuivait le spécialiste du droit.
La CICAD est plus que jamais sur ses gardes pendant cette crise sanitaire, qui s’accompagne d’une inquiétante augmentation de propos complotistes et antisémites, en Suisse aussi. Le Covid-19 est prétexte à la déferlante antisémite, plus particulièrement sur internet et les réseaux sociaux. L’association a ainsi lancé récemment trois procédures de dénonciation à l’encontre d’auteurs de propos antisémites, a souligné Johanne Gurfinkiel, secrétaire général de la CICAD. « On parle de gens qui remettent au goût du jour le complot juif », déplore-t-il.
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[La CICAD ne peut que dénoncer : elle n’est pas qualifiée pour porter plainte. Elle ne représente qu’elle-même, autrement dit une organisation au service d’un État étranger.]
« Visionnée plus de 400./000 fois sur Youtube »…
On ne peut pas dire que « déchetterie casher » soit une manière du meilleur goût d’exprimer son opinion. Mais c’est une opinion. La question est : Y a-t-il dans la Constitution Française (ou Suisse) un article qui autorise à poursuivre quelqu’un pour ses opinions ? – LGO
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Mai 2020
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