TOUT VA POUR LE MIEUX
dans le meilleur des mondes possibles
Il y a encore des gens qui savent écrire en français – sans inclusiveries ou autres fariboles – et qui ont des choses à dire. Ne nous privons pas de ce festin !
Réponse de Frédéric Lordon à Emmanuel Macron qui l’avait invité à venir à l’Élysée participer au « grand débat ».
18 mars 2019
Pour clore en beauté le grand débat national, 65 « intellectuels » ont été conviés à l’Élysée ce lundi 18 mars, auprès du président en personne. Une rencontre retransmise en direct par France Culture. Parmi les invités, vous pourrez, si vous voulez, écouter l’historien Marcel Gauchet, le sociologue Michel Wieviorka ou encore le psychiatre Boris Cyrulnik mais pas l’économiste et philosophe Frédéric Lordon. Alors que ce dernier était dûment invité par M. Macron, il a préféré décliner. Rompu aux usages de la bonne société, M. Lordon n’a cependant pas manqué de s’en excuser publiquement à l’occasion d’une assemblée extraordinaire qui se tenait à la Bourse du travail jeudi 14 [1]. Nous publions ici sa réponse au président ainsi que la vidéo de son intervention.
Cher Monsieur Macron,
Vous comprendrez que si c’est pour venir faire tapisserie le petit doigt en l’air au milieu des pitres façon BHL, Enthoven, ou des intellectuels de cour comme Patrick Boucheron [2], je préférerais avoir piscine ou même dîner avec François Hollande. Au moins votre invitation ajoute-t-elle un élément supplémentaire pour documenter votre conception du débat. Savez-vous qu’à part les éditorialistes qui vous servent de laquais et répètent en boucle que la-démocratie-c’est-le-débat, votre grand débat à vous, personne n’y croit ? Vous-même n’y croyez pas davantage. Dans une confidence récente à des journalistes, qui aurait gagné à recevoir plus de publicité, vous avez dit ceci : « Je ressoude, et dès que c’est consolidé je réattaque ». C’est très frais. Vous ressoudez et vous réattaquez. C’est parfait, nous savons à quoi nous en tenir, nous aussi viendrons avec le chalumeau.
En réalité, sur la manière dont vous utilisez le langage pour « débattre » comme vous dites, nous sommes assez au clair depuis longtemps. C’est une manière particulière, dont on se souviendra, parce qu’elle aura fait entrer dans la réalité ce qu’un roman d’Orwell bien connu avait anticipé il y a 70 ans très exactement – au moins, après la grande réussite de votre itinérance mémorielle, on ne pourra pas dire que vous n’avez pas le sens des dates anniversaires. C’est une manière particulière d’user du langage en effet parce qu’elle n’est plus de l’ordre du simple mensonge.
Bien sûr, dans vos institutions, on continue de mentir, grossièrement, éhontément. Vos procureurs mentent, votre police ment, vos experts médicaux de service mentent – ce que vous avez tenté de faire à la mémoire d’Adama Traoré par experts interposés, par exemple, c’est immonde. Mais, serais-je presque tenté de dire, c’est du mensonge tristement ordinaire.
Vous et vos sbires ministériels venus de la start-up nation, c’est autre chose : vous détruisez le langage. Quand Mme Buzyn dit qu’elle supprime des lits pour améliorer la qualité des soins ; quand Mme Pénicaud dit que le démantèlement du code du travail étend les garanties des salariés ; quand Mme Vidal explique l’augmentation des droits d’inscription pour les étudiants étrangers par un souci d’équité financière ; quand vous-même présentez la loi sur la fake news comme un progrès de la liberté de la presse, la loi anti-casseur comme une protection du droit de manifester, ou quand vous nous expliquez que la suppression de l’ISF s’inscrit dans une politique de justice sociale, vous voyez bien qu’on est dans autre chose – autre chose que le simple mensonge. On est dans la destruction du langage et du sens même des mots.
Si des gens vous disent « Je ne peux faire qu’un repas tous les deux jours » et que vous leur répondez « Je suis content que vous ayez bien mangé », d’abord la discussion va vite devenir difficile, ensuite, forcément, parmi les affamés, il y en a qui vont se mettre en colère. De tous les arguments qui justifient amplement la rage qui s’est emparée du pays, il y a donc celui-ci qui, je crois, pèse également, à côté des 30 ans de violences sociales et des 3 mois de violences policières à vous faire payer : il y a que, face à des gens comme vous, qui détruisent à ce point le sens des mots – donc, pensez-y, la possibilité même de discuter –, la seule solution restante, j’en suis bien désolé, c’est de vous chasser.
Il y a peu encore, vous avez déclaré : « Répression, violences policières, ces mots sont inacceptables dans un Etat de droit ». Mais M. Macron, vous êtes irréparable. Comment dire : dans un Etat de droit, ce ne sont pas ces mots, ce sont ces choses qui sont inacceptables. À une morte, 22 éborgnés et 5 mains arrachées, vous vous repoudrez la perruque et vous nous dites : « Je n’aime pas le terme répression, parce qu’il ne correspond pas à la réalité ». La question – mais quasi-psychiatrique – qui s’en suit, c’est de savoir dans quelle réalité au juste vous demeurez.
Des éléments de réponse nous sont donnés par un article publié il y a de ça quelques jours par le Gorafi sous le titre : « Le comité de médecine du ministère de l’intérieur confirme que le LBD est bon pour la santé ». On peut y lire ceci : « Christophe Castaner s’est réjoui des résultats des tests du comité de médecins et a aussitôt signé une ordonnance qualifiant de rébellion et outrage à agent toute personne qui mettrait en cause la fiabilité de cette étude ». M. Macron, voyez-vous la minceur de l’écart qui vous tient encore séparé du Gorafi ? Vous êtes la gorafisation du monde en personne. Sauf que, normalement, le Gorafi, c’est pour rire. En réalité, personne ne veut vivre dans un monde gorafisé. Si donc le macronisme est un gorafisme mais pour de vrai, vous comprendrez qu’il va nous falloir ajuster nos moyens en conséquence. Et s’il est impossible de vous ramener à la raison, il faudra bien vous ramener à la maison.
Tous les glapissements éditorialistes du pays sur votre légitimité électorale ne pourront rien contre cette exigence élémentaire, et somme toute logique. En vérité, légitime, vous ne l’avez jamais été. Votre score électoral réel, c’est 10%. 10% c’est votre score de premier tour corrigé du taux d’abstention et surtout du vote utile puisque nous savons que près de la moitié de vos électeurs de premier tour ont voté non par adhésion à vos idées mais parce qu’on les avait suffisamment apeurés pour qu’ils choisissent l’option « ceinture et bretelles ».
Mais quand bien même on vous accorderait cette fable de la légitimité électorale, il n’en reste plus rien au moment où vous avez fait du peuple un ennemi de l’État, peut-être même un ennemi personnel, en tout cas au moment où vous lui faites la guerre – avec des armes de guerre, et des blessures de guerre. Mesurez-vous à quel point vous êtes en train de vous couvrir de honte internationale ? Le Guardian, le New-York Times, et jusqu’au Financial Times, le Conseil de l’Europe, Amnesty International, l’ONU, tous sont effarés de votre violence. Même Erdogan et Salvini ont pu s’offrir ce plaisir de gourmets de vous faire la leçon en matière de démocratie et de modération, c’est dire jusqu’où vous êtes tombé.
Mais de l’international, il n’arrive pas que des motifs de honte pour vous : également des motifs d’espoir pour nous. Les Algériens sont en train de nous montrer comment on se débarrasse d’un pouvoir illégitime. C’est un très beau spectacle, aussi admirable que celui des Gilets Jaunes. Une pancarte, dont je ne sais si elle est algérienne ou française et ça n’a aucune importance, écrit ceci : « Macron soutient Boutef ; les Algériens soutiennent les Gilets Jaunes ; solidarité internationale ». Et c’est exactement ça : solidarité internationale ; Boutef bientôt dégagé, Macron à dégager bientôt.
Dans le film de Perret et Ruffin, un monsieur qui a normalement plus l’âge des mots croisés que celui de l’émeute – mais on a l’âge de sa vitalité bien davantage que celui de son état civil –, un monsieur à casquette, donc, suggère qu’on monte des plaques de fer de 2 mètres par 3 sur des tracteurs ou des bulls, et que ce soit nous qui poussions les flics plutôt que l’inverse. C’est une idée. Un autre dit qu’il s’est mis à lire la Constitution à 46 ans alors qu’il n’avait jamais tenu un livre de sa vie. M. Macron je vous vois d’ici vous précipiter pour nous dire que voilà c’est ça qu’il faut faire, lisez la Constitution et oubliez bien vite ces sottes histoires de plaques de fer. Savez-vous qu’en réalité ce sont deux activités très complémentaires. Pour être tout à fait juste, il faudrait même dire que l’une ne va pas sans l’autre : pas de Constitution avant d’avoir passé le bull.
C’est ce que les Gilets Jaunes ont très bien compris, et c’est pourquoi ils sont en position de faire l’histoire. D’une certaine manière M. Macron, vous ne cessez de les y inviter. En embastillant un jeune homme qui joue du tambour, en laissant votre police écraser à coups de botte les lunettes d’un interpellé, ou violenter des Gilets Jaunes en fauteuil roulant – en fauteuil roulant ! –, vous fabriquez des images pour l’histoire, et vous appelez vous-même le grand vent de l’histoire.
Vous et vos semblables, qui vous en croyez la pointe avancée, il se pourrait que vous finissiez balayés par elle. C’est ainsi en effet que finissent les démolisseurs en général. Or c’est ce que vous êtes : des démolisseurs. Vous détruisez le travail, vous détruisez les territoires, vous détruisez les vies, et vous détruisez la planète. Si vous, vous n’avez plus aucune légitimité, le peuple, lui, a entièrement celle de résister à sa propre démolition – craignez même que dans l’élan de sa fureur il ne lui vienne le désir de démolir ses démolisseurs.
Comme en arriver là n’est souhaitable pour personne, il reste une solution simple, logique, et qui préserve l’intégrité de tous : M. Macron, il faut partir. M. Macron, rendez les clés.
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[1] La discussion ce jour-là avait une toute autre teneur. Intitulée Fin du grand débat, début du grand débarras, elle réunissait entre autres Jérome Rodrigues, Hervé Kempf, Priscillia Ludosky et Youssef Brakni. On retrouvera les interventions des uns et des autres ici.
[2] Entre cette intervention et sa transcription, le casting du « Grand Débat avec les Intellectuels » a été révélé. Patrick Boucheron n’en est pas, semble-t-il. Mais son macronisme déclaré et son mépris, tout aussi déclaré, des Gilets Jaunes, ne sont pas de nature à commander une correction sur le fond. Idem d’ailleurs pour les deux autres clowns.
https://lundi.am/65-intellectuels-invites-a-debattre-a-l-Elysee
Source : Le blog de Paeonia sur Mediapart.
Merci à Là-Bas si j’y suis et à Vu du droit pour les deux fake-photos.
Fin du grand débat, début du grand débarras !
Frédéric Lordon – Bourse du Travail Paris – 14.3.2019
URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/reponse-de-frederic-lordon-a-emmanuel-macron/
Solidarité avec la Syrie souveraine
États de droit
Michel Raimbaud – Comité Valmy – 18 3.2019
Michel Raimbaud
Ancien ambassadeur de France
Ce vendredi 15 mars 2019 marque le huitième anniversaire d’un conflit universel. Déjà plus long que les deux guerres mondiales, il a passé « l’âge de raison » qui signifiait pour les parents et grands-parents de jadis la fin de l’innocence de leur progéniture. Les intellectuels de toutes les rives auraient intérêt à lire l’article publié à cette occasion par Kamal Khalaf, écrivain, journaliste et analyste politique palestinien bien connu, qui rappelle une réalité escamotée : « s’il y a une guerre qui n’est pas innocente, c’est bien celle de Syrie » Près de 400.000 morts, des millions de réfugiés, déplacés, exilés, sinistrés, et une multitude de blessés, d’estropiés, de handicapés à vie. Des orphelins, des veuves, des familles brisées ou dispersées. Sans parler d’un pays en partie détruit, à dessein. Ayant déjà beaucoup dit et écrit à ce propos, je n’allongerai pas l’inventaire des supplices infligés à tout un peuple, victime par surcroît d’un flagrant déni de vérité et de justice sans précédent.
Les dévots, prédicateurs ou imprécateurs qui croient représenter le « monde civilisé » le savent sûrement, si cette tragédie aux innombrables victimes n’a pas la puissance d’évocation d’un 11 septembre, c’est qu’on l’a ensevelie sous une forêt de « faux pavillons », que son récit a été étouffé sous une chape d’omerta ou de mensonge. La manipulation a permis aux faussaires de justifier la poursuite de ce crime collectif au nom de la légalité internationale, pourtant violée par eux sans vergogne et sans pudeur. Que l’on invoque pour prétexte la démocratisation, la défense des droits de l’homme, la responsabilité de protéger, ou bien qu’on la drape dans les oripeaux de la morale humanitaire ou de l’État de Droit, l’entreprise alliant dans son lit les « croisés » euro-atlantiques sous leurs enseignes variées et les « djihadistes » sous leurs franchises diverses aura été une entreprise perverse, illégale et criminelle. Et c’est par le biais d’une escroquerie médiatique et intellectuelle sans précédent qu’ils ont pu la faire passer pour une guerre noble, voire une guerre sainte.
URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/etats-de-droit/
SYRIE
Damas libérera les zones kurdes « par la force » ou « par des accords »
D’après actu.orange/AFP (18/3/19)
Le général Ali Abdallah Ayoub, ministre syrien de la Défense
L’armée syrienne libérera les zones sous contrôle des forces kurdes, dans le nord et le nord-est de la Syrie, « par la force » ou par le biais d’« accords de réconciliation », a averti lundi le ministre syrien de la Défense.
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Nouvelle route de la soie
L’Italie courtisant la Chine est un coup de maître du chaos
Tom Luongo – Gold, Goats ‘N Guns – 15.3.2019
La visite en Italie, la semaine prochaine, du Premier ministre chinois Xi Jinping rend presque tout le monde nerveux. L’annonce que vient de faire le dirigeant du Mouvement Cinq Étoiles Luigi di Maio selon laquelle son pays est prêt à signer un protocole d’accord avec la Chine pour faire partie de l’ambitieuse initiative OBOR a déclenché une avalanche de réactions de Trump à Angela Merkel et au propre partenaire de coalition de Di Maio, le dirigeant de la Lega Matteo Salvini.
Mais ne vous laissez pas tromper par l’emballage. Je ne crois pas que l’annonce de Di Maio ait pris Salvini au dépourvu – comme le laisse croire l’article de Reuters – autant qu’elle a interloqué Merkel et Trump.
Même si Geraci est un membre de la Ligue, le groupe a eu l’air pris au de court quand la nouvelle d’un accord imminent a émergé la semaine dernière, avec le chef du parti, Matteo Salvini mettant en garde contre « la colonisation » de l’Italie par la Chine.
« Nous sommes en train de l’examiner » a déclaré jeudi Salvini, co-Premier ministre avec Di Maio. « Avant de permettre à quelqu’un d’investir dans les ports de Trieste et de Gênes, je ne réfléchirais pas une mais une centaine de fois. »
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Source : https://tomluongo.me/2019/03/15/italy-courting-china-is-a-masterstroke-of-chaos/
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
Le retour de Marco Polo ou les complications d’un monde post-impérial
Observatus Geopolitiucus – Chroniques du Grand jeu – 17.3.2019
Soie, soie, soie…
Lorsque le 22 mars, le président chinois Xi Jinping débarquera à Rome pour une très importante visite, l’esprit de Marco Polo flottera dans l’air. S’il ne fut pas le premier Occidental à emprunter la route de la Soie, le célèbre Vénitien laissa à la postérité la description de la Chine et ses merveilles dans son Devisement du monde.
Sept siècles plus tard, le gouvernement italien lance un pavé dans la marre en voulant rejoindre les Nouvelles routes de la Soie, le tentaculaire projet de Pékin visant à intégrer économiquement l’Eurasie, hantise de l’empire américain. Sans surprise, Washington a déjà réagi, en affirmant sans rire que cela « dégraderait l’image internationale de l’Italie ».
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Des anniversaires comme s’il en pleuvait
Tous sinistres, sauf un
Cinquième anniversaire de la réunion de la Crimée à la Russie
LIBYE
2011 – 2019
Le 19 mars 2011, 49 États ont mobilisé leurs flottes aériennes, maritimes et terrestres pour attaquer et agresser un peuple libre et indépendant, sous le prétexte fallacieux de protéger des civils qui n’étaient pas menacés, ce qui a conduit à la perpétration de nombreux crimes dont la destruction de l’État libyen, transformé en un État failli, celles de son armée et de toutes ses infrastructures, à des crimes de guerre contre les civils et des centaines de milliers d’exilés et de prisonniers
Huit ans ont passé depuis ce désastre. La de ses innombrables victimes ? Silence radio partout. Il est grand temps que les institutions de la justice internationale agissent pour justifier leur appellation et rendent justice aux opprimés, aux ruinés, aux torturés et aux exilés libyens.
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La Palestine à Paris et en Belgique
Marches du retour : déjà un an !
Françaises, Français,
Belges, Belges
Samedi 30 mars prochain, nous ne célèbrerons pas seulement la traditionnelle journée de la terre Palestinienne, mais aussi un an, jour pour jour, depuis le début des Marches du Retour héroïques et hebdomadaires dans la Bande de Gaza. Et nous vous appelons à y participer très nombreux, afin d’envoyer un signe aux Palestiniens, qui se croient oubliés du monde entier.
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VERVIERS : SOIRÉE CONTRE L’APARTHEID
Le boycott est l’arme des pauvres contre les puissants, des opprimé.es contre la domination. Le mouvement BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) est une initative d’organisations sociales palestiniennes en lutte contre l’occupation militaire de la Palestine et les politiques d’apartheid menées par Israël. C’est un mouvement non violent, moral et antiraciste.
intal et Verviers Palestine vous invitent ce vendredi 22 mars dans le cadre de la Semaine Internationale contre l’Apartheid.
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SOUTENEZ LA CAMPAGNE « PAS D’EUROVISION EN ISRAËL »
L’Israélienne Netta a remporté le festival de l’Eurovision en 2018. « L’année prochaine, nous fêterons ensemble la diversité à Jérusalem ! » a-t-elle déclaré fièrement. Ah bon ? Israël viole depuis 70 ans les droits des Palestiniens et construit en quatrième vitesse des colonies sur le sol palestinien. Aller se produire en Israël est moralement et politiquement inacceptable ! Nous avons lancé une campagne en collaboration avec d’autres organisations et des artistes « Pas d’Eurovision en 2019 dans cet Etat d’Apartheid qu’est Israël ». Pour faire de cette campagne une réussite, nous avons besoin de vous !
Signez la pétition, partagez-la sur votre page Facebook, écrivez une lettre à la RTBF.
Connaissez-vous des artistes qui veulent eux aussi élever la voix ? Faites-nous signe via bruxelles.palestine@intal.be – www.boycott-apartheid-eurovision.be/
Tél : 02/209.23.50, fax: 02/209.23.51, e-mail : info@intal.be
Haachtsesteenweg 53
1210 Brussel
ALGÉRIE
Une plateforme pour le changement
(document)
Gilles Munier – France-Irak actualités – 18.3.2019
Vue des manifestants (rue Didouche Mourad, à Alger)
Cette plateforme est le fruit d’un débat de plusieurs semaines et de réunions entre les jeunes Algériens, hommes et femmes de villes et de villages du pays, préoccupés au premier plan de l’avenir de l’Algérie indissociablement lié à leur propre avenir. Elle résume et synthétise les avis et points de vue exprimés par la majorité des participants au débat et prend également en compte les propositions avancées et les points de vue exprimés par d’autres acteurs politiques et de la société civile sans exclusion.
URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/algerie-une-plateforme-pour-le-changement-document/
HAÏTI
Pour comprendre la révolte des Haïtiens
Maurice Lemoine – Le Grand Soir – 10.3.2019
« Le Gouvernement des Etats-Unis exhorte tous les citoyens, partis politiques et organisations de la société civile à s’exprimer pacifiquement. La violence aggrave l’instabilité et la souffrance du peuple (…). » Ce n’est bien entendu ni à l’opposition vénézuélienne, en phase insurrectionnelle en 2014 et 2017, ni à celle du Nicaragua, pareillement soulevée en 2018, que l’ambassade des Etats-Unis a adressé ce message. Ce 15 février 2019, à Port-au-Prince, la déclaration est destinée aux Haïtiens qui, depuis le 7 février, se soulèvent contre le pouvoir dans les principales villes du pays le plus pauvre d’Amérique latine et des Caraïbes. D’ailleurs, pour éviter toute ambiguïté, l’ambassade américaine précise en direction des forces de l’ordre qui mènent la répression : « Nous félicitons la Police nationale haïtienne d’avoir œuvré pour le maintien de la paix et de la stabilité tout en veillant à ce que les citoyens haïtiens exercent le droit de faire entendre leur voix. » Un droit des plus relatifs, pour qui aime pinailler : des chiffres non officiels font alors état d’une dizaine de victimes et d’une centaine de blessés ; deux semaines plus tard, le nombre des morts s’établira à vingt-six, d’après la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH).
Déjà, les 6 et 7 juillet 2018, signe d’une crise profonde, deux folles journées d’émeutes avaient jeté dans la rue des dizaines de milliers d’Haïtiens. Inspirée par le Fonds monétaire international (FMI), qualifiée d’ « irresponsable et inopportune » et de « mépris total de la population » par l’économiste Camille Chalmers, secrétaire exécutif de la Plateforme de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda) [1], une hausse allant jusqu’à 50 % des prix des carburants à la pompe venait de provoquer l’embrasement. Pour une multitude vivant avec moins de 2 dollars par jour et, faute de service public digne de ce nom, utilisant le kérosène dans ses foyers, ne serait-ce que pour y faire la cuisine, il s’agissait de la mesure de trop. Car survenant à un moment où déjà s’accumulaient de nombreux motifs d’indignation, dont l’un, particulièrement emblématique : le détournement par la classe dirigeante d’une part importante des 3,8 milliards de dollars du Fonds Petrocaribe, le programme d’aide mis en place par le Venezuela pour financer des projets sociaux [2]. Scandale révélé à l’automne 2017 par un rapport d’une commission du Sénat mettant en cause quinze anciens ministres et hauts fonctionnaires, dont deux ex-chefs du gouvernement. Rapport resté sans suite. D’où l’explosion brutale du mécontentement. Et ces deux jours d’insurrection populaire qui débouchèrent sur la démission du premier ministre Jack Guy Lafontant et le retrait de la mesure contestée sur les carburants.
Six mois plus tard, toujours sur fond de scandale Petrocaribe, les manifestations qui réclament la démission de l’actuel président Jovenel Moïse ont symboliquement repris le 7 février, date anniversaire de la chute, en 1986, de la dynastie dictatoriale de François « Papa Doc » (1957-1971) et Jean-Claude « Baby Doc » (1971-1986) Duvalier.
Car la crise qui fait d’Haïti un baril de poudre a en réalité des racines qui remontent jusque-là. Et pour protagonistes, les mêmes acteurs néfastes et criminels, tant nationaux qu’internationaux.
De Caraïbe en Scylla
Années 1990 : un plan classique d’ajustement du FMI provoque la destruction de la paysannerie. En 1972, le pays était autosuffisant, a rappelé voici peu Camille Chalmers ; il achètera désormais à l’étranger 82 % des aliments qu’il consomme et deviendra le quatrième importateur mondial de riz américain, après le Japon, le Mexique et le Canada ; mais, pendant la décennie dont il est question, 800 000 emplois auront été perdus.
Comment réaliser un tel tour de force ? Le 30 septembre 1991, sept mois après son investiture, un coup d’Etat renverse le président Jean-Bertrand Aristide (élu avec 67,48 % des voix). L’ex-« curé des pauvres » prétendait faire passer son pays de la « misère indigne à la pauvreté digne ». Sous l’œil approbateur de George Bush (père), le général Raoul Cédras et les groupes paramilitaires du Front révolutionnaire armé pour le progrès d’Haïti (FRAPH) – dont le chef, Toto Constant, avouera qu’il était un agent de la CIA – imposent trois années terreur et de répression. Il faut attendre le 19 septembre 1994 pour que William « Bill » Clinton, en quête d’un succès diplomatique, déclenche l’opération « Restaurer la démocratie », avec l’aval du Conseil de sécurité des Nations unies. Vingt et un mille soldats débarquent à Port-au-Prince. Sans rencontrer aucune résistance, ils rétablissent le pouvoir légitime et (surtout) mettent un terme au flot des boat people qui débarquaient du côté de Miami.
Source : https://www.legrandsoir.info/pour-comprendre-la-revolte-des-haitiens.html
Sur le front des banques
Privatisation de FORTIS : la Belgique a perdu plus d’un milliard d’euros, et les agences vont fermer !!!
Charles Sannat – Insolentiæ – 18.3.2019
Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Pauvres amis Belges et je le dis avec une infinie amitié.
BNP Paribas a racheté Fortis aux Belges, enfin, la participation de 25% de l’Etat belge. A travers des idées dites « européennes » de Privatisation de Fortis, la Belgique a perdu plus d’un milliard d’euros, et les agences vont fermer en Belgique…
Voilà les conséquences généralement des « privatisations modernes », qu’elles soient en France ou ailleurs en Europe, elles ont pour conséquences d’enrichir certains, et de priver les États de futures ressources et de leur gestion notamment sociale.
L’Europe en imposant le plus possible le désengagement des États nationaux des économies nationales veut en réalité désarmer les pays, les gouvernements. Cela n’est pas le fruit du hasard ni uniquement de l’idéologie libérale. Il faut bien comprendre et décrypter la politique européenne qui est d’un cynisme absolu.
URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/privatisation-de-fortis/
Mis en ligne le 20 mars
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