Deux d’un coup

 

 

 

 

 

 

 

Deux d’un coup

 

Parce qu’il y a les catastrophes qu’on commémore et les catastrophes qui se pressent en se poussant du coude pour nous engloutir plus vite.

 

 

 

 

Pour rappel : « le capitalisme », c’est jusqu’au dernier des manœuvres d’usine qui l’impose à tous en l’acceptant pour lui-même.

 

Détruire le capitalisme avant qu’il ne nous détruise (à propos de Lubrizol).

 

Frédéric Lordon – Le Monde Diplomatique – 7.10.2019

 

 

 

 

 

On se croyait en start-up nation. On se retrouve à Tchernobyl. Qu’en un instant tout le glamour de pacotille de la Station F et des écrans tactiles s’écroule pour faire revenir d’un coup des images d’URSS n’aura pas été le moindre des paradoxes de l’explosion Lubrizol. Il faut pourtant s’y rendre : des pompiers envoyés en toute méconnaissance de ce qui les attendait, avec pour tout équipement « spécial » de pauvres masques de bricolage pareils à ceux des manifestants, à piétiner des heures dans la sauce qui troue les bottes et leur promet des pieds comme des choux-fleurs — et tout ceci, parfaite ironie, alors que la série Chernobyl venait de remporter un succès de visionnage bien fait pour consolider la commisération réservée aux régimes soviétiques et le sentiment de supériorité capitaliste (au prix tout de même de devoir oublier que Tchernobyl était en sandwich entre Three Miles Island et Fukushima).

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Source : https://blog.mondediplo.net/detruire-le-capitalisme-avant-qu-il-ne-nous

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons déjà dit que Mme Donna Leon est une moraliste. Et que chacun de ses polars vénitiens s’attaque à une tare de notre société.

Ses fans savent qu’elle a, au moins deux fois en 28 livres, traité le sujet qui fait aujourd’hui fumer par tous les naseaux Frédéric Lordon.

Ayons pitié des autres.

 

 

Donna LEON

Mort en terre étrangère

Calmann-Levy, 1997

308 pages

Résumé :

Le cadavre d’un jeune homme est repêché à l’aube dans un canal de Venise. Après examen du corps par le médecin légiste, tout laisse penser que le mort a été victime d’une agression crapuleuse, sans toutefois que le commissaire Guido Brunetti en soit convaincu. Il s’avèrera que la victime est un sergent médecin de l’armée américaine, stationné sur la base de Vicence, à une soixantaine de kilomètres de Venise.

Parallèlement, Brunetti est chargé d’enquêter sur un curieux cambriolage ayant eu lieu dans la demeure d’un riche homme d’affaires, sans qu’un lien puisse être fait entre les deux enquêtes, sauf dans l’intuition du commissaire.

Après le meurtre initial, d’autres victimes viendront compliquer la situation, tout en l’éclaircissant dans l’esprit de l’enquêteur, tandis que diverses strates de la société italienne sont impliquées dans un complot visant à la dissimulation d’un vaste trafic de déchets toxiques.

 

Donna LEON

Les disparus de la lagune

Calmann-Levy, 2018

360 pages

Résumé :

Le commissaire Brunetti, surmené par des dossiers compliqués, s’offre une retraite solitaire dans une superbe villa de l’île de Sant’Erasmo, loin de sa femme Paola et de son patron. Il a bien l’intention d’y passer ses journées à ramer sur la lagune vénitienne et à déguster des plats locaux. Mais soudain, le paradis vire au cauchemar quand le gardien de la villa, Davide Casati, disparaît lors d’un violent orage. Personne, pas même la femme qu’il rencontrait le soir en secret, ne sait où il se trouve. Brunetti prend aussitôt l’affaire en main, ignorant que son enquête va le mener à rouvrir d’anciennes blessures et à révéler des secrets scandaleux dissimulés depuis des années dans les brumes de la lagune.

 

 

Biographie de l’auteur :

Elle a soutenu une thèse sur Jane Austen.

Elle a exercé plusieurs métiers comme guide de voyage à Rome, rédactrice publicitaire à Londres et enseignante de littérature, notamment en Suisse, en Iran, en Arabie saoudite et, de 1981 à 1999, dans une base de l’armée américaine située près de la Cité des Doges. C’est là qu’elle a commencé à écrire des romans policiers.

Son premier roman, Mort à la Fenice, a été couronné par le prestigieux prix japonais Suntory, qui récompense les meilleurs suspenses.

Alors que ses romans sont traduits dans une vingtaine de langues, elle refuse, selon un article reproduit sur le site géré par son éditeur français, qu’ils soient traduits en italien2, par souci de protection de son anonymat à Venise où elle vit, trente ans après son installation. Elle déménage ensuite en Suisse, ne gardant qu’un pied-à-terre à Venise, notamment à cause du flot incessant de touristes.

Pour son travail d’écriture, elle rédige une page par jour, tous les jours de l’année1.

Passionnée d’opéra baroque, elle mécène depuis sa création l’ensemble Il Pomo d’Oro et participe à des enregistrements et à des répétitions.

Mme Leon est une célibataire endurcie.

 

 

 

 

 

Restons dans la chose écrite pour signaler la parution, chez Les 7 du Québec, d’une étude sur… les GILETS JAUNES !

 

Robert BIBEAU

Khider MESLOUB

Autopsie du mouvement des Gilets Jaunes

L’Harmattan, septembre 2019

190 pages

18 € (20 sur Amazon)

Ce qu’en disent les auteurs-éditeur :

Nous aborderons tous les aspects de la révolte des Gilets jaunes en mettant l’accent sur la vision et l’action de la classe prolétarienne, distinguant ses attitudes, son comportement et ses activités de ceux de la classe petite-bourgeoise très active dans ce mouvement populiste qui, finalement, ne se sera jamais transformé en mouvement d’insurrection populaire. Notre objectif n’est pas de relater, de décrire ou de présenter les évènements (…) Notre objectif est de tirer des enseignements de ce mouvement innovant, enseignements que la classe prolétarienne conservera comme enrichissement de sa conscience de classe et comme apprentissages à réutiliser lors des prochaines manches de cette guerre à terminer entre le salariat prolétarisé et le grand capital financiarisé.

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Source : http ://www.les7duquebec.com/7-au-front/autopsie-du-mouvement-des-gilets-jaunes/

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Nous ne l’avons pas encore lu. Lisez-le et faites-nous savoir ce que vous en pensez. Les « Commentaires » vous sont ouverts !

L.G.O.

 

 

 

 

Peut-être qu’à force de taper sur le clou…

 

 

 

 

En Belgique – France – Palestine – Suède – Suisse

http://freeabdallah.red/

 

 

 

 

 

Dernière minute !

 

Au nord, c’était les dindons

 

Observatus Geopoliticus – Chroniques du Grand jeu – 12.10.2019

 

 

 

 

 

Ainsi, après avoir aboyé pendant des années, le cabot sultanesque a fini par mordre et engagé l’invasion du Rojava qu’il promettait depuis si longtemps. Dans le Nord syrien, la Turquie (dinde en anglais) a lancé une attaque générale contre les Kurdes syriens, véritables dindons de la farce américaine.

 

 

 

 

Les combats sont violents et ont déjà fait des dizaines de morts de part et d’autre. Si les chiffres officiels présentés par Ankara frisent le ridicule (la propagande de part et d’autre va bon train), il est clair que les YPG kurdes ont senti le vent passer. Les barbus « modérés », supplétifs ottomans dans cette histoire, également tandis que les Turcs eux-mêmes ont connu leurs premières pertes. Pour Erdogan, ce sera tout sauf une partie de plaisir…

Les efforts turcs se concentrent autour de deux villes : Tell Abyad (1) et Ras al-Ayn (2).

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Source : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2019/10/au-nord-c-etait-les-dindons.html

 

 

 

 

 

 

 

Mis en ligne le 12 octobre 2019

 

L’Europe nous supprime la faucille.

 

 

 

 

 

Si, si, il y a des bateaux : ils sont à Venise, là !

 

 

L’EUROPE NOUS SUPPRIME LA FAUCILLE

 

 

 

 

L’Europe nous supprime la faucille ! Et le marteau ! Nous reste plus que le maquis.

 

Jacques-Marie Bourget – LGS – 6.10.2019

 

 

 

 

 

Le Parlement de Bruxelles à mis en marche l’Europe Nouvelle et « anti totalitaire » On va décoller L’Affiche Rouge, détruire, au cimetière d’Ivry, le monument consacré à Manoukian et ses amis de la MOI, pilonner Aragon et Ferré. Après, seulement, nous vivrons en liberté.

Tout bientôt, en tout cas le plus vite possible, le Palais du Luxembourg va changer de nom pour s’appeler « Espace Gérard Larcher ». Ça fait flèche. On ne m’a pas demandé mon opinion, mais j’approuve. La République Française ne peut continuer d’avoir une haute assemblée qui regroupe sa sagesse, certes sous les ors, mais dans un lieu qui évoque Rosa Luxembourg. Si la nouvelle vous étonne, pis encore que la feue place du Vieux Marché à Rouen, c’est que vous avez loupé une marche importante dans l’escalier de l’information, casse-gueule puisque sans rampe. Vous ignorez donc que le 19 septembre dernier l’élégiaque Parlement Européen, qui nous guide si justement, a voté un texte afin d’établir dès maintenant, que le communisme et le nazisme c’est pareil [Voir plus bas le texte intégral. LGS ]. Puisque je sens un moment de flottement dans les serrements de mâchoires, et que la police est occupée à tirer des LBD sur des innocents, je me glisse dans un ultime espace de liberté pour lever le doigt et dire : « Étrange que le peuple qui a empilé vingt-cinq millions de cadavres pour défaire les nazis, et nous libérer par là-même, soit mis dans le même mausolée que le monstrueux caporal et ses amis exterminateurs »… Les temps sont étranges, surprenants et l’air sent le vert de gris.

 

 

 

 

Donc, Stalingrad c’était pour rire. Juste un règlement de comptes entre fachos, comme à la fac d’Assas dans le temps. Et Yalta passe à la gomme à effacer l’histoire. Mais on va aisément reconstruire. Cette fois dans le bon ordre, et Eric Zemmour et ses amis ont un plan.

Avant d’avancer un peu plus, je m’absente le temps de vomir en vous livrant, comme un Deliveroo, les noms des glorieux députés européens qui ont voté ce texte indigne. Une offense à la vérité, une insulte au sang versé par les martyrs « Morts pour la France ». Le corps crevé afin que 75 ans plus tard, ces chouchous de Bruxelles, aient le droit, leurs petites fesses au chaud, de voter pour leurs fantasmes.

 

Groupe des Verts/Alliance libre européenne :
Gwendoline DELBOS-CORFIELD
Benoît BITEAU
François ALFONSI

Groupe de l’alliance progressiste des socialistes et démocrates (PS et Place publique) :
Pierre LARROUTUROU
Aurore LALUCQ
Sylvie GUILLAUME
Raphaël GLUCKSMANN

Groupe Renouveler l’Europe (LREM et alliés) :
Stéphanie YON-COURTIN
Chrysoula ZACHAROPOULOU
Professor Véronique TRILLET-LENOIR
Stéphane SÉJOURNÉ
Dominique RIQUET
Fabienne KELLER
Valerie HAYER
Bernard GUETTA
Pascal DURAND
Jérémy DECERLE
Pascal CANFIN
Sylvie BRUNET
Stéphane BIJOUX
Marie-Pierre VEDRENNE
Irène TOLLERET
Nathalie LOISEAU
Pierre KARLESKIND
Christophe GRUDLER
Laurence FARRENG
Gilles BOYER

Groupe du Parti populaire européen (LR) :
Nadine MORANO
Brice HORTEFEUX
Agnès EVREN
Geoffroy DIDIER
Arnaud DANJEAN
François-Xavier BELLAMY
Anne SANDER
Nathalie COLIN-OESTERLÉ

Groupe Identité et démocratie (RN et alliés) :
André ROUGÉ
Maxette PIRBAKAS
Philippe OLIVIER
Thierry MARIANI
Julie LECHANTEUX
Gilles LEBRETON
Jean-François JALKH
France JAMET
Catherine GRISET
Gilbert COLLARD
Dominique BILDE
Aurelia BEIGNEUX
Nicolas BAY
Jordan BARDELLA
Mathilde ANDROUËT
Jérôme RIVIÈRE
Hélène LAPORTE
Virginie JORON
Annika BRUNA

 

Et la poignée de salopards anti démocratie et Droits de l’Homme qui a voté contre est…..

 

Groupe de la GUE-NGL (France Insoumise) :
Manon AUBRY
Emmanuel MAUREL
Younous OMARJEE
Anne-Sophie PELLETIER

 

Dans ce car de police de l’histoire, notons en particulier les menottés à tête de gondole les plus médiatiques : Guetta, de LREM et Glucksmann, de P… Publique. Avec l’airain de leur conviction on doit pouvoir fabriquer la fusée qui va lancer le « Nouveau monde » et nous permettre de crier, enfin libres : « good bye Lénine ». Je ne vais pas vous ouvrir la porte de ma sacristie mais un peu quand même. Il se trouve que, quatre fois par an, mon père et ma mère très gaullistes, façon « résistance » me trainaient le dimanche dans un lieu auquel je ne comprenais rien. L’avantage étant d’échapper aux vêpres. C’était un large trou dans le sable et la terre, mon père parlait d’une « carrière », pourtant un gazon poussait au fond. Au milieu il y avait un monument étrange, des hommes tout nus collés dans le même bloc de pierre, et la tête dressée au ciel. C’était à Châteaubriant, à une heure en « Simca 5 » de la maison. Dès la première fois, j’ai compris qu’il s’agissait d’une affaire triste. Et héroïque. D’hommes qui avaient « donné leur vie », expliquait ma mère. Quelquefois nous allions sur une rive de l’étang de la Blisière, où des troncs d’arbre portaient encore les traces laissées par les balles après qu’elles eussent percé la poitrine d’autres héros que je ne connaissais pas. J’étais attaché à ce culte. Et j’y suis toujours.

Ce n’est que près de vingt ans plus tard que j’ai découvert que mes parents, des cathos +, et conservateurs, me proposaient depuis l’enfance de pleurer sur des communistes fusillés. Mon père disait « Dans le lot il y avait un enfant, juste un peu plus vieux que toi ». Ce qui ne me touchait guère puisque la mort fait partie de la jeunesse. C’est tous ces fusillés, ensemble, que j’aimais bien. En bloc, comme la statue. J’ai demandé à mon père qui abhorrait les rouges, la raison de ce pèlerinage à la carrière ? « Il faut prier pour eux, les tenir en exemples, puisque ce sont des frères ».

Voilà des réalités. Trop vastes pour franchir le paillasson du cerveau d’un Glucksmann ou d’un Guetta. Pour lesquels il n’y a de bon rouge que mort. Dans la putritude du texte voté à Bruxelles, signalons les plus jolies perles du collier.

Il y va de « l’importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe » , et  pour que cette dernière vive, le Parlement rappelle « que les régimes communiste et nazi sont responsables de massacres, de génocide, de déportations, de pertes en vies humaines et de privations de liberté d’une ampleur sans précédent dans l’histoire de l’humanité, qui auront à jamais marqué le XXe siècle ». Les parlementaires condamnent « sans réserve les actes d’agression, les crimes contre l’humanité et les atteintes aux droits de l’homme à grande échelle perpétrés par les régimes totalitaires nazis, communistes et autres. » Avec ce petit mot lâché dans la hâte de l’écrivain à sec, « autres », le Parlement aurait dû être plus prudent. Imaginez que les Palestiniens, les Yéménites (et « autres »), s’en viennent demander à l’Europe d’appliquer ses principes. Pauvre Guetta, pauvre Glucksmann, pauvre misère.

En bonne forme, en attendant pour bientôt les premières vacances de ski, le Parlement s’est lancé sur une autre piste, et « condamne toute démonstration et toute propagation d’idéologies totalitaires, telles que le nazisme et le stalinisme, dans l’Union européenne » et se dit “préoccupé par le fait que des symboles de régimes totalitaires continuent à être utilisés dans les espaces publics et à des fins commerciales, tout en rappelant qu’un certain nombre de pays européens ont interdit l’utilisation de symboles nazis et communistes. »

La seconde cartouche de ce fusil à deux coups sera donc de nous interdire de revêtir un maillot orné du « Che », ou d’une faucille et d’un marteau.

Là on peut éventuellement approuver, le marteau étant un outil de raisonnement très prisé au Parlement européen, faut pas partager. Le flou de ce texte, qui va certainement prendre du poids et de jolies cotes, est aujourd’hui gênant. Marx était-il coco ? Et Engels ? Nos amis du Parlement vont-ils embarquer Lénine au poste ? Et Louise Michel ? On en fait quoi ? Ça va être beaucoup de travail à faire, bien capable de provoquer des ampoules au cerveau. Surtout en cette période où les Urgences ne le sont plus. Et les peines encourues ? La prison ou, pire, réciter un vieil article de Guetta ? Faut travailler les gars. Bientôt je dois retourner à la carrière, puisque mes aînés n’y seront plus… Je veux savoir ce que je risque ? Faut-il prendre le maquis ? Face au poids de ce dossier, nul ne peut affirmer que nos députés ne font rien : ils pompent.
Préparons-nous aussi au nouveau plan du Métro parisien. Qui va nous désorienter. Bien sûr la station Stalingrad disparait. Mais il y a plein d’autres stops où des salopards cocos (si vous me permettez le pléonasme), ont laissé leurs noms. Bon, ils ont été fusillés par les Allemands. Oui, certes, mais si l’on replace l’évènement dans le cadre de temps, celui du grand match nazis contre communistes, on ne va pas en faire une histoire. Torturés, souvent ! Et alors je te torture, tu me tortures, on se torture. C’est ça le totalitarisme comme on l’aime.

Un petit pense-bête que vous lirez dans le panier à salade en allant vers la Santé. Le CNR, fini, les FTP, finis, l’Affiche Rouge, décollée et Aragon et Ferré à Guantanamo. Les Vaillant Couturier, Rol Tanguy, le colonel Fabien, Raymond Losserand, Léon Frot, Gaston Carré, Ambroise Croizat, Corentin Celton, Charles Michels, Corentin Cariou, Gabriel Péri, Frédéric Joliot Curie, Pablo Picasso. Cette liste rouge annonce une embellie pour les marchands de pancartes et le commerce des plans de Métro. Et j’allais oublier cette ordure d’Eluard, une vipère lubrique qui a tenté de nous enseigner : « Il ne faut pas de tout pour faire un monde ». Quel salaud !

Jacques-Marie BOURGET

P.S. : Pardon si, trainant dans un coin de cercueil, j’ai oublié un vieux coco fusillé, le futur « Commissariat Européen aux Affaires Communistes » va s’en occuper.

[Le texte voté :
http://www.europarl.europa.eu/doceo/document/TA-9-2019-0021_FR.html] :

 

 

 

 

 

Pour ceux qui ne savent pas :

 

Léo Ferré chante L’Affiche rouge

 

 

 

 

 

 

 

Source : https://www.legrandsoir.info/l-europe-nous-supprime-la-faucille-et-le-marteau-nous-reste-plus-que-le-maquis.html

 

 

   

 

 

Un lecteur du Grand Soir précise :

 

06/10/2019 à 12:59 par Opposum

Les représentants du Parti Socialiste belge (côté francophone, je ne sais pas ce qui en est pour ceux du côté néerlandophone) ont également voté en faveur de ce texte.

 

Vous espériez quoi ?

 

 

 

 

 

 

Acquittons-nous d’une obligation morale :

 

 

Vive Staline !

 

 

(qui aura 140 ans le 26 décembre prochain).

 

 

 

 

 

On sait que dans leur folle jeunesse, Mmes Angela Merkel et Christine Lagarde firent, ensemble, partie des Jeunesses Communistes Internationales. Mais laquelle des deux s’est fait alors tatouer sur le ventre une faucille et un marteau ? On aimerait tant le savoir…

 

 

 

 

En anglais avec nos excuses, mais sur le même sujet :

 

 Misrepresentations of Amercican & Soviet Roles in WW II and the Cold War

 

Eric Zuesse – Strategic culture.org – 4.10.2019

Via The Duran

 

After WWII, the US Government secretly aspired — and still does aspire — to rule over the entire world, including especially over Russia and China.

 

 

 

 

INTRODUCTION

The Soviet Union contributed more than did any other nation to the defeats of Germany and Japan in World War II, but America and Britain together defeated Italy. Many prominent Western ‘historians’ white-out the Soviet roles in defeating Hitler and especially Hirohito, and they overstate the importance of America’s victories to the ultimate outcome, and ignore or underplay Franklin Delano Roosevelt’s strong rejection and repudiation of Winston Churchill’s imperialistic agenda, not only for a continuation of empires, but for a continued postwar exploitation of colonies, as being acceptable goals for the future. Those ‘historians’ are actually propagandists — no real historians, at all — because they fundamentally misrepresent; yet they dominate in the ‘historical’ profession, and they have produced in the US and in its allies a widespread and profoundly warped ‘history’ of the war and of its aftermath, and of Twentieth-Century history, and of our own time. This ‘historical’ distortion has continued even after 1991 (it even accelerated) when the Cold War between the US and Russia ended only on the Russian side, but not actually on the US side. These ‘historical’ lies accelerated because ‘historians’ continue, even today, to hide this crucial fact, that the US side of the Cold War secretly continued — and still does continue — to try to conquer Russia. Ever since the time of America’s vile, bloody and illegal actual coup against Ukraine in February 2014 onward, Russia has been responding increasingly. This is especially so because of yet another American-and-allied aggression against a nation that has cooperative arrangements with Russia, Syria, 2012-. The purveyors of fake ‘news’ and fake ‘history’ display the gall to cry foul and to lie and allege that Russia’s necessary defensive actions against America’s aggressions are,

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Source : https://theduran.com/misrepresentations-of-american-soviet-roles-in-ww-ii-and-the-cold-war/

 

Eric Zuesse – Écrivain et historien américain. Collabore notamment à Strategic Culture Foundation, American Herald Tribune, The Unz Review et Global Research / Mondialisation.ca

 

 

 

 

 

Le maquillage vert du capitalisme ne change pas son essence prédatrice : la fable Greta et ses limites

 

Cecila Zamudio – LGS – 6.10.2019

 

 

 

Tiens, qui revoilà !

 

 

Les véritables écologistes de ce monde sont les peuples qui luttent contre la déprédation perpétrée par les multinationales : ceux qui donnent leur vie pour leurs communautés, pour les montagnes et les rivières. Chaque mois, des dizaines de ces véritables écologistes sont assassinés dans leurs pays : les balles des tueurs à gages du capitalisme transnational font exploser leurs têtes pleines d’honnêteté et de lutte, et ils meurent les mains propres, des mains qui n’auront jamais serré les mains infâmes du FMI, ni celles des autres vampires de la planète. La classe exploiteuse et son système capitaliste se perpétue sur la base de l’extermination et de l’aliénation : sur la base de la violence, mais aussi sur la base du mensonge qu’elle impose au moyen de ses médias de masse.

 

Sur plusieurs photographies et vidéos, on peut voir Greta Thunberg, le nouveau personnage hyper-médiatisé par l’appareil culturel du capitalisme, avec Christine Lagarde, directrice du FMI et candidate à la BCE (le FMI, cette institution du capitalisme transnational qui pille la nature et affame des peuples entiers). Une poignée de main qui illustre bien la joie des maîtres du monde saluant ceux qui les servent dans l’importante tâche d’infiltrer toutes les luttes avec des Chevaux de Troie qui mènent les énergies vers des impasses, qui manipulent les majorités dans des pseudo luttes qui ne touchent jamais à la racine des problèmes, et donc ne les résolvent pas. Le capitalisme qui est en train de détruire la nature, et la classe exploiteuse qui s’en bénéficie, ne sont pas remis en question par la Fable « Greta ». La planète meurt et la classe dominante continue avec son Cirque. C’est le cynisme absolu.

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Source : https://www.legrandsoir.info/le-maquillage-vert-du-capitalisme-ne-change-pas-son-essence-predatrice-la-fable-greta-et-ses-limites.html

 

 

 

 

Mais puisqu’on était chez Jacques-Marie Bourget, ne le quittons pas tout de suite :

 

Le livre de Michel Raimbaud sur la Syrie fracasse les mensonges

 

Jacques-Marie Bourget – LGS – 3.10.2019

 

 

 

 

Impossible de parler de la Syrie sans être accusé d’être le complice attardé de Gengis Khan. Pourtant l’ancien diplomate Michel Raimbaud, dans une étude (avec distance et humour) sur l’accumulation des mensonges qui sont tombés sur ce pays comme autant d’autres bombes, réussit à exprimer sa rage tranquille de façon lumineuse.

 

Soyons sûr que le mot « gauche » ne désigne plus rien qu’un chevron tordu, une pièce de bois quittant le droit pour le tordu. Car, pour ce qui est de l’idéologie ou de l’engagement politique, trouver un peu de gauche est aussi difficile que de la douceur dans un LBD. La preuve que le vocable est mort, c’est qu’au Parlement européen des députés de « gauche » viennent de voter un texte qui impose l’équivalence entre le nazisme est le communisme. La prochaine étape, c’est l’adoption d’une autre fantasmagorie appelant à l’interdiction de l’exposition de tout symbole ou emblème communiste dans l’ensemble de l’Europe. Très difficile dans cette ambiance de révision – par décrets – de l’histoire, d’évoquer le destin de la Syrie. Sans risquer la corde, le peloton ou pour le moins un stage de rééducation démocratique que le Parlement de Bruxelles ne va pas manquer de rendre obligatoire. Pourtant peu de mots pertinents ont été écrits sur le drame syrien. Je veux dire des phrases qui relèvent de la vérité des choses, de la sagesse et non baratin kouchnérien ou de l’analyse cousue main par les néoconservateurs de Washington. Macron n’étant dans ce dossier qu’un fonctionnaire d’exécution du Département d’Etat des États-Unis.

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Michel Raimbaud est un ancien ambassadeur de France et une de ses (rares) grandes consciences publiques d’aujourd’hui..

 

URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/le-livre-de-michel-raimbaud-sur-la-syrie/

Source : https://www.legrandsoir.info/le-livre-de-michel-raimbaud-sur-la-syrie-fracasse-les-mensonges.html

 

 

 

 

 

Nous vous l’avions mis de côté pour quand l’occasion se présenterait…

 

Robespierre, Mélenchon, le RIC et la Révolution

 

Fabrice Aubert – LGS – 16.9.2019

 

 

 

Je participais l’autre soir à une « assemblée citoyenne » organisée par les gilets jaunes de Marignane, qui, connaissant mes « compétences politiques » m’invitent comme « intellectuel témoin ». Je n’ai pas plus droit à la parole que d’autres, mais j’ai la liberté de témoigner, avec ma « liberté de penser », au sens matérialiste du terme. La thématique du soir était le RIC.

 

Une soixantaine de citoyennes et citoyens étaient présents pour une discussion qui a duré plus de 2 h 30…Comme j’avais déjà réalisé un papier synthétique de 4 p sur le RIC, j’ai commencé mon introduction par Marx : « Celui qui ne connait pas son histoire est condamné à la revivre » Et j’expliquais comment finalement cela faisait 30 ans que l’on s’était politiquement endormi, laissant au pouvoir le soin de manœuvrer, détruisant pierre à pierre ce que la Résistance avait construit (C.N.R). Qu’enfin le RIC n’était pas quelque chose de neuf mais profondément inscrit dans notre Histoire, notamment avec Robespierre. Et je leur lu des passages de Robespierre…

Robespierre, pas sanguinaire… Révolutionnaire : J’ai appris comme tout le monde au Lycée, que Robespierre au-delà de son surnom « d’incorruptible », était sanguinaire. Ce n’est que récemment que j’ai découvert qu’il était un Révolutionnaire au sens propre du terme. Comme le font aujourd’hui les médias, ne pouvant s’attaquer à l’analyse et aux propositions du programme « l’avenir en commun », alors on s’en prend à l’homme. Il suffit de lire certains de ces discours, pour se rendre compte du contenu « Révolutionnaire-visionnaire » de Robespierre et de la nécessité de s’en inspirer, dans les conditions de notre temps.

La question des inégalités sociales à combattre : Au fondement de la lutte politique que mène Robespierre, il y a la question des inégalités sociales et de leurs fondements…et qu’il décrit ainsi : « Jusqu’ici, l’art de gouverner n’a été que l’art de dépouiller et d’asservir le grand nombre au profit du petit nombre » [1]. N’est-ce pas un constat que l’on pourrait faire de manière identique aujourd’hui, à la mesure des lois Sarkozy, Hollande, Macron ??? Et il poursuit : « Quand l’intérêt des riches sera-t-il confondu avec celui du peuple ? Jamais ! ». Sans parler de bourgeois et prolétaires tel que le développera Marx, on note cependant qu’il visualise bien l’enjeu de la Révolution, comme une confrontation entre les riches et le Peuple. Il dénonce aussi le rôle spécifique de la bourgeoisie : « Les dangers intérieurs viennent des bourgeois ; pour vaincre les bourgeois, il faut rallier le peuple. ». L’approche en termes de lutte des classes est ici, déjà posée.

Lire la suite…

Source : https://www.legrandsoir.info/robespierre-melenchon-le-ric-et-la-revolution.html

 

 

 

 

 

On s’en voudrait, étant données les circonstances, de ne pas relayer Me de Castelnau :

 

Il faut que Macron garde Castaner !

 

Régis de Castelanau – Vu du droit – 6.10.2019

 

 

 

 

 

La catastrophe du carnage de la préfecture de police de Paris a révélé ou plutôt confirmé deux éléments assez effrayants concernant ce qui arrive à notre pays.

 

Tout d’abord on apprend effaré que le saint des saints, le sanctuaire, le cœur du réacteur du système policier chargé de nous protéger était infiltré par un islamiste (thèse désormais irréfutable) qui n’a pas hésité à massacrer à coups de couteau quatre de ses collègues fonctionnaires de police. Ensuite on constate que l’État est dirigé par une bande de menteurs et de manipulateurs qui déversent une propagande destinée à minimiser un grave danger et à tenter de masquer leur responsabilité pourtant écrasante.

Alors, premier réflexe ô combien compréhensible, nombreux sont ceux qui appellent à la démission de Castaner. À l’appui de cette revendication, on déroule le palmarès ahurissant du marlou du macumba au poste pourtant essentiel de ministre de l’intérieur chargé de la protection de la sécurité et de la liberté des Français. Ses dernières saillies à propos de la tragédie de la préfecture sont présentées comme la citerne qui ferait déborder un lac pourtant déjà bien rempli.

C’est une erreur !

Lire la suite…

Source : https://www.vududroit.com/2019/10/3811/

 

 

 

 

 

 

Dernière minute :

 

      Ce  lundi 7 octobre 2019, de 20h30 à 21h30 sera diffusé, sur la chaîne parlementaire LCP/AN, Public Sénat, canal 13 (107 sur canal Sat), le documentaire « La tondue de Chartres », conforme à la vision horrifiante de « l’épuration sauvage » déferlant à la Libération sur une France « à feu et à sang ».

        

         Il sera suivi, de 21h30 à 22 h, d’un débat, dit « Droit de suite », sur l’épuration ‑‑ ou sur la non-épuration ‑‑ dirigé par Jean-Pierre Gratien, auxquels participeront les historiens Alya Aglan, Annie Lacroix-Riz et Fabrice Virgili. 

 

Rediffusions :  dimanche 13 octobre 2019 à 19h00; mardi 15 octobre 2019 à 01h30.

 

 

 

 

 

Et du côté des Zuniens, que se passe-t-il ?

 

Joe Biden et l’Ukraine

 

Israël Adam Shamir – 2.10.2019

Traduction : Maria Poumier

 

 

 

 

Les frontières de l’Ukraine, c’est un enjeu historique depuis des siècles C’est là que Stockholm, Berlin et Moscou se disputent la prééminence. Karl XII y avait perdu contre Pierre le Grand, Staline y a vaincu Hitler. Et maintenant, les Clintonistes vont probablement connaître leur ultime défaite, en Ukraine. Les démocrates ont commis leur plus grosse erreur du siècle, en attaquant Trump sur l’affaire Biden (du moins, à condition que les Américains gardent un peu de bon sens). Le vice-président Joe Biden a arraché, pour se sucrer personnellement, des millions de dollars par extorsion à l’Ukraine, État client et vulnérable. Quand cette sordide affaire est tombée sous le coup d’une enquête, il a fait du chantage aux Ukrainiens, en usant de sa position et en se servant de l’argent des contribuables américains pour forcer l’État souverain à mettre à pied son procureur général, parce qu’il mettait le nez dans ses pots de vin.

 

Au lieu de se couvrir la face dans la honte et de renoncer à compter sur Biden pour en faire un candidat potentiel aux élections de 2020, les démocrates, conduits par la très périmée Nancy Pelosi, ont décidé de destituer le Président pour avoir démasqué ce voyou. Dans l’inoubliable film L’Inspecteur Harry les avocats essayaient de sauver un criminel en attaquant le policier qui n’avait pas informé le suspect de son droit au silence (dit avertissement Miranda). Il est là le modèle des démocrates, dans leur tentative de destitution du président Trump.

Le racket pratiqué par Joe Biden n’était pas un secret. Il s’en était vanté en public, et s’est rendu célèbre en reconnaissant la chose en ces termes :

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/joe-biden-et-lukraine/

Sources : https://www.egaliteetreconciliation.fr/Joe-Biden-et-l-Ukraine-56464.html

https://plumenclume.org/blog/495-joe-biden-et-l-ukraine

 

 

 

 

 

Complétons (momentanément) le dossier :

 

Trump, l’Ukraine et le Bidengate

 

Xavier Moreau – E & R – 29.9.2019

 

 

 

 

L’horrible Oncle Joe

 

Paul Joseph Watson – E & R – 29.9.2019

Traduction et sous-titres : ERTV

 

 

 

 

 

 

 

Même s’il est du 24 septembre…

 

Coup de gueule du Saker

 

… en réaction à la tentative des Démocrates de destituer Trump

 

The Saker.is24.9.2019

Traduction : Le Saker francophone

 

 

 

 

Je pense que la plupart des lecteurs savent que je ne suis pas un fan de Trump ou du parti républicain. Mais je dois dire que comparé aux Démocrates, les gens du Parti Républicain, le GOP, sont presque décents ; pas très brillants et seulement presque décents par rapport aux Démocrates, mais quand même.

 

J’ai toujours soutenu que les néocons allaient essayer de destituer Trump et qu’il était ce que j’appelais un président «jetable» qu’ils utiliseraient comme une merde d’idiot utile, par exemple pour déplacer l’ambassade des États-Unis à Al Qods [Jérusalem] avant de le larguer. Les Dems ont la chutzpah [le culot en yiddish] de recommencer exactement le même coup deux fois de suite !

Qu’est-ce que je veux dire par là ?

Regardez cette séquence :

Hillary fait une connerie, et des initiés font fuiter des documents du DNC – le Comité national démocrate. Que font les Dems ? Ils inventent toute la charade du Russiagate.

Cette fois-ci :

Les Bidens, père et fils, font des conneries, et quelqu’un le découvre. Que font les Dems ? Ils inventent un nouveau Ukrainegate !

Exactement le même truc. Deux fois !

Et comme il y a des chances que le Sénat ne destituera jamais Trump, la vraie raison pour laquelle ils parlent maintenant de destitution est simplement pour aider Biden dans sa campagne pour la présidence, l’an prochain. En d’autres termes, les Dems font exactement ce dont ils accusent Trump : ils essaient d’utiliser une puissance étrangère pour s’immiscer dans les élections américaines.

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/coup-de-gueule-du-saker/

Source : https://lesakerfrancophone.fr/coup-de-gueule-du-saker-us

 

 

 

 

 

 

 

Et ce ne serait même pas Soros, alors ?

 

Qué pasa en Irak ?

 

Observatus Geopoliticus – Chroniques du Grand jeu – 6.10.2019

 

 

 

 

Des choses très curieuses, nimbées d’un épais brouillard, se déroulent en Mésopotamie. Les informations nous parviennent au compte-gouttes, comme assourdies. Nos bons médias officiels en parlent avec leur habituelle dose de fausse naïveté, mais sans s’attarder outre-mesure. Une partie de la presse alternative, quant à elle, reste muette sur la question… Diable, que se passe-t-il donc au pays du Tigre et de l’Euphrate ?

 

Les faits, tels que rapportés, sont les suivants : des manifestations de jeunes ont éclaté dans la partie chiite du pays pour protester contre la corruption endémique, la situation économique catastrophique et le manque criant d’infrastructures (eau, électricité, routes). Jusque ici, rien que de très normal. Votre serviteur ayant récemment passé quelques années là-bas, il peut d’ailleurs témoigner de première main sur les coupures d’électricité qui l’empêchaient parfois d’écrire les billets attendus par ses chers et fidèles lecteurs.

Là où les choses commencent à prendre une étrange tournure, c’est dans la féroce répression gouvernementale qui a fait plus d’une centaine de tués en quelques jours. Quand des milliers de partisans de Moqtada Sadr avaient envahi la Zone verte ultra-sécurisée de Bagdad en avril 2016, aucun mort n’avait été à déplorer. Et là, il faudrait croire que le gouvernement du modéré Abdel Mahdi aurait ordonné de tirer sur des gamins qui, politiquement parlant, ne menaçaient personne ?

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Source : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2019/10/que-pasa-en-irak.html

 

 

 

 

 

 

Bon anniversaire, M. le Président !

 

 

Vladimir Poutine a aujourd’hui 67 ans. Il a fêté cet anniversaire avec 24 heures d’avance en consacrant la journée d’hier à une randonnée dans la Taïga sibérienne, en compagnie de Sergueï Choïgou, son ministre de la Défense. Cueillette aux champignons.

 

 

Vladimir Vladimirovitch et Sergueï Koujouguétovitch dans la Taïga sibérienne, le 6 octobre 2019

 

 

 

 

 

 

Mis en ligne le 7.10.2019

 

 

 

70 ANS

 

 

 

 

 

 

 

70 ans

 

Chez un humain, c’est précaire…

chez une République populaire, c’est guilleret

 

 

 

 

 

 

L’art de la guerre

 

70ème anniversaire de la République populaire chinoise : l’effacement de l’histoire

 

Manlio Dinucci – il manifesto – 1.10.2019

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

 

 

 

 

Il y a soixante-dix ans, le 1er octobre 1949, Mao Tse Toung proclamait, de la porte de Tien An Men, la naissance de la République populaire chinoise. L’anniversaire va être célébré aujourd’hui avec une parade militaire, devant la porte historique à Pékin. De l’Europe au Japon et aux États-Unis, les grands média la présentent comme une ostentation de forces d’une puissance menaçante. Pratiquement personne ne rappelle les dramatiques épisodes historiques qui menèrent à la naissance de la Nouvelle Chine. 

  

Ainsi disparaît la Chine réduite à l’état colonial et semi-colonial, soumise, exploitée et démembrée, depuis la moitié du XIXe siècle, par les puissances européennes (Grande-Bretagne, Allemagne, France, Belgique, Autriche et Italie), par la Russie tsariste, par le Japon et par les États-Unis. Ainsi efface-t-on le sanglant coup d’état effectué en 1927 par  Tchang Kaï-chek – soutenu par les Anglo-Étasuniens – qui extermine une grande partie du Parti communiste (né en 1921) et massacre des centaines de milliers d’ouvriers et paysans. On ne dit mot de la Longue Marche de l’Armée Rouge qui, commencée en 1934 comme une retraite désastreuse, va être transformée par Mao Tse Toung en un des plus grands exploits politico-militaires de l’histoire. On oublie la guerre d’agression contre la Chine déclenchée par le Japon en 1937 : les troupes nippones occupent Pékin, Shanghaï et Nankin, massacrant dans cette dernière plus de trois cents mille civils, tandis que plus de dix villes sont attaquées avec des armes biologiques. On ignore l’histoire du Front uni anti-japonais, que le Parti communiste constitue avec le Kuomintang : les troupes du Kuomintang, armées par les États-Unis, d’un côté combattent les envahisseurs japonais, de l’autre soumettent à embargo les zones libérées par l’Armée rouge et font en sorte que se concentrent contre elles l’offensive japonaise ; le Parti communiste, qui est passé de 40.000 à 1,200.000 membres, guide de 1937 à 1945 les forces populaires dans une guerre qui use de plus en plus l’armée nippone. On ne reconnaît pas le fait que, avec sa Résistance qui a coûté plus de 35 millions de morts, la Chine contribue de façon déterminante à la défaite du Japon, lequel, battu dans le Pacifique par les USA et en Mandchourie par l’URSS, se rend en 1945 après le bombardement atomique d’Hiroshima et Nagasaki. On cache ce qu’il advient immédiatement après la défaite du Japon : selon un plan décidé à Washington, Tchang Kaï-chek tente de répéter ce qu’il avait fait en 1927, mais ses forces, armées et soutenues par les USA, trouvent face à eux l’Armée populaire de libération d’environ un million d’hommes et une milice de 2,5 millions, fortes d’un vaste appui populaire. Environ 8 millions de soldats du Kuomintang sont tués ou capturés et Tchang Kaï-chek s’enfuit à Taïwan sous protection étasunienne. 

Voilà, en une extrême synthèse, le parcours qui mène à la naissance de la République populaire chinoise il y a 70 ans. Une histoire rarement ou pas du tout traitée dans nos manuels scolaires, marqués par une vision euro-centrique restreinte du monde, de plus en plus anachronique. Une histoire sciemment effacée par politiciens et faiseurs d’opinions parce qu’elle met à jour les crimes de l’impérialisme, mettant sur le banc des accusés les puissances européennes, le Japon et les États-Unis : les « grandes démocraties » de l’Occident qui s’autoproclament juges suprêmes avec le droit d’établir, sur la base de leurs canons, quels pays sont démocratiques et lesquels ne le sont pas.

Mais nous ne sommes plus à l’époque des « concessions » (zones urbaines sous administration étrangère) que ces puissances avaient imposées à la Chine, lorsque, au parc Huangpu à Shanghaï il était « interdit d’entrer aux chiens et aux Chinois ».

Source :  Édition de mardi 1er octobre 2019 de il manifesto  

https://ilmanifesto.it/70-della-rpc-la-cancellazione-della-storia/ 

 

 

 

 

 

 

Le 3 octobre 1949, le journal Sud-Ouest annonce la naissance de la République populaire de Chine

 

 

 

Mao Tse Toung annonçant la naissance de la République populaire

 

(ARCHIVES + VIDÉO)

 https://www.sudouest.fr/2019/09/30/archives-il-y-a-70-ans-la-naissance-de-la-republique-populaire-de-chine-6634066-5022.php

 

 

 

 

 

 

Pour le cas où le Pentagone se ferait des illusions…

 

Défilé consacré au 70e anniversaire de la République populaire de Chine à Pékin

 

En images :

 

Le défilé militaire du 70e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine s’est déroulé mardi matin sur la place Tiananmen au centre de la capitale chinoise.

 

 

Un défilé militaire grandiose consacré au 70e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine s’est déroulé ce matin à Pékin. Y ont pris part 15.000 militaires, 160 avions et hélicoptères, 580 unités de combat.

Diaporama

 

Source : https://fr.sputniknews.com/photos/201910011042188227-defile-70-anniversaire-republique-populaire-chine/

 

 

 

 

 

 

En vidéo :

 

 

Bon, les commentaires, c’est Canal + !

 

 

 

 

 

Pour ceux qui auraient oublié qu’ils ont inventé la poudre…

 

 

 

 

 

 

 

 

Et un remarquable « état des lieux » de la Chine en provenance… des USA

 

Le leadership mondial de la Chine – faits et graphiques, 2019

 

Chris Kanthan – Entelekheia – 1.10.2019

Parus sur World Affairs sous le titre China’s Global Leadership List – Charts and Facts, 2019

 

 

 

 

 

Aujourd’hui, la Chine fête le 70ème anniversaire de la RPC, proclamée le 1er octobre 1949 par Mao Tsé-toung. En ces quelques décennies, que de chemin parcouru et à quelle vitesse pour ce pays, l’un des plus pauvres et des plus meurtris au monde au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, avec à l’époque une toute jeune République du Kuomintang certes victorieuse contre le Japon, mais encore en lutte contre les pays colonisateurs installés chez elle depuis le XIXe siècle, des seigneurs de la guerre qui disputaient des pans entiers de la Chine au pouvoir central, et une insurrection communiste qui allait finir, quatre ans après la guerre, par unifier et diriger le pays…

Lire la suite…

Traduction et source : http://www.entelekheia.fr/2019/10/01/le-leadership-mondial-de-la-chine-faits-et-graphiques-2019/

 

 

 

 

 

 

Là, on n’est encore nulle part, mais ça vient…

 

Brésil : Lula s’adresse au Peuple

 

Christian Rodriguez – LGS – 1er octobre 2019

 

 

 

 

Alors qu’on lui propose une résidence surveillée à la place de la prison, Lula a déclaré :

 

« Au Peuple Brésilien,

Je n’échangerai pas ma dignité pour ma Liberté. Tout ce que les procureurs de Lava Jato devraient faire réellement est de présenter des excuses au peuple brésilien, aux millions de chômeurs et à ma famille, pour tout le mal qu’ils ont fait à la démocratie, à la Justice et au pays.

Je veux qu’il écrivent que je n’accepte pas de marchander, ni mes droits ni ma liberté.

J’ai déjà démontré que les accusations qu’ils ont faites contre moi sont fausses.

Ce sont eux et pas moi qui sont pris au piège des mensonges qu’ils ont raconté au Brésil et au Monde.

Compte tenu des arbitraires commis par les procureurs et Sergio Moro, il appartient maintenant à la Cour Suprême de corriger le méfait, afin qu’il y ait une justice indépendante et impartiale, comme cela est dû à chaque citoyen.

J’ai pleinement conscience des décisions que j’ai prises dans ce processus et je ne me reposerai pas tant que la vérité et la justice ne reviendra pas pour l’emporter. »

Curitiba le 30/09/2019

Lula »

 

La défense de Lula a demandé aujourd’hui à la Cour Suprême que soit jugé d’urgence l’acte mettant en cause le juge Sergio Moro.

541 jours d’emprisonnement arbitraire exigent réparation !

Source : https://www.legrandsoir.info/bresil-lula-s-adresse-au-peuple.html

 

 

 

 

 

 

 

 

Bacurau ou la révolte du peuple

 

Rosa Llorens – LGS 30.9.2019

 

 

 

 

Les films récompensés ces dernières années à Cannes laissent souvent peu de souvenirs, difficile surtout de se rappeler de quoi ils parlent. On devrait donc accueillir avec enthousiasme un film présentant un enjeu clair et actuel (non, pas le climat, ou indirectement) comme Bacurau, de Kleber Mendonça Filho. Mais les critiques négatives ont l’avantage de mettre l’accent justement sur les points forts du film, son ancrage historique et culturel brésilien, et la réalité politique et économique actuelle, qui définit une nouvelle féodalité.

Lire la suite…

URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/bacurau/

Source : https://www.legrandsoir.info/bacurau-ou-la-revolte-du-peuple.html

 

 

 

 

 

 

Suite à la visite de Nicolas Maduro à Moscou…

 

Caracas : arrivée de deux avions d’experts et d’équipements militaires russes

PressTV – 28.9.2019

 

 

 

Moscou est prêt à envoyer plus d’experts militaires au Venezuela.

 

 

Selon l’agence de presse TASS, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a annoncé que deux avions transportant des experts militaires russes et du matériel technique étaient arrivés à Caracas dans le cadre du soutien de Moscou au gouvernement vénézuélien.

 

« Il y a quelques jours, deux avions transportant du personnel militaire ainsi que des techniciens russes sont arrivés à Caracas et ces derniers se trouvent actuellement au Venezuela pour remplacer la précédente équipe arrivée en début d’année »,

 

a écrit Maduro sur son compte Twitter, hier, vendredi 27 septembre.

 

 

 

 

Également sur PressTV :

Venezuela: promesse militaire russe

La Russie s’engage à contrer les tentatives de déstabilisation du Venezuela et à renforcer l’armée vénézuélienne.

 

Le journal El Comercio avait précédemment annoncé que deux avions, un An-124 et un Il-62 transportant des forces russes et une cargaison de 35 tonnes étaient arrivés à l’aéroport de Caracas.

Selon la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, la présence des forces spéciales russes a été coordonnée avec le gouvernement de Caracas et était conforme à la Constitution vénézuélienne. Le déploiement de ces forces est basé sur l’accord de coopération militaire entre Moscou et Caracas signé en mai 2011.

Nicolas Maduro était à Moscou mercredi 25 septembre pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine.

 

« Nous pensons qu’il est important pour le Venezuela de renforcer les relations économiques avec la Russie étant donné les conditions économiques difficiles imposées à ce pays »,

 

a déclaré le président russe lors de sa rencontre avec Maduro.

En ce qui concerne le renforcement des relations avec la Russie, le président vénézuélien a déclaré :

 

« Nous nous félicitons du renforcement des coopérations dans tous les domaines. Le mois dernier, la réunion de la commission mixte russo-vénézuélienne a eu lieu et de nombreux sujets ont été évoqués et résolus. Des discussions ont eu lieu sur un large éventail de sujets, notamment l’alimentation, les services de la santé et l’énergie. »

 

 

 

Voir aussi :

PressTV-Venezuela: la mise en garde russe

Moscou met en garde Washington contre toute nouvelle pression économique visant le Venezuela.

Source : https://www.presstv.com/DetailFr/2019/09/28/607335/Des-officiers-russes-au-Venezuela

 

 

 

 

Sans compter qu’à l’ONU, il se passe aussi des choses. (Non, nous ne parlons pas de la pseudo Jeanne d’Arc fabriquée par les zécolos) :

 

 

Discours de Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie à la 74e Assemblée Générale de l’ONU

 

[ Traduction : Les Crises ]

 

 

 

 

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs,

Aujourd’hui apparaît de plus en plus clairement la contradiction entre d’une part, la nécessité d’actions collectives de partenariat dans l’intérêt de l’élaboration de réponses appropriées aux défis communs et, d’autre part, le désir pour un certain nombre de pays de dominer, de restaurer la mentalité archaïque de la confrontation des blocs s’appuyant sur une discipline de caserne et sur une logique préjudiciable : « nous — les autres ». L’alliance occidentale avec, en tête, les États-Unis, qui se posent comme défenseurs de la démocratie, de la primauté de la loi et des droits de l’homme dans des pays tiers, agit directement à l’inverse sur la scène internationale, en rejetant le principe démocratique de l’égalité souveraine des États, tel que fixé par la Charte des Nations Unies, et en essayant de décider pour tout le monde ce qui est bien et ce qui est mal.

Washington a proclamé ouvertement son droit d’utiliser la force militaire de façon unilatérale et n’importe où pour la défense de ses propres intérêts. L’intervention militaire est devenue la norme, même en dépit du fait que toutes les opérations de force menées par les États-Unis au cours de ces dernières années se sont terminées de façon piteuse.

Lire la suite…

Source : https://www.les-crises.fr/discours-ministre-affaires-etrangeres-russe-a-l-onu/

 

 

 

 

 

À cette occasion

 

Sergueï Lavrov

est devenu la « star » de l’Assemblée générale de l’ONU

 

Sputniknews.fr – 28.9.2019

 

 

 

 

 

Le discours de Sergueï Lavrov devant l’Assemblée générale des Nations Unies, a suscité un tel intérêt chez les délégations internationales que la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, n’a pas résisté au plaisir de publier, sur sa page Facebook, une photo montrant des représentants de nombreux pays faisant la queue pour s’entretenir avec lui.

 

« Voici la queue au quartier général de l’ONU formée par des membres de délégations internationales souhaitant communiquer avec le ministre russe des Affaires étrangères, après son intervention devant l’Assemblée générale. J’adore observer l’“isolement” de la Russie »

 

a-t-elle écrit. 

 

 

 

 

La salle où le ministre a donné un peu plus tard sa conférence de presse était comble elle aussi, et au début de son allocution, M. Lavrov a remercié les journalistes pour l’intérêt qu’ils portaient aux positions de la Russie sur les questions internationales.

Source : https://fr.sputniknews.com/international/201909281042173372-serguei-lavrov-est-devenu-la-star-de-lassemblee-generale-de-lonu–image-/

 

 

 

 

 

 

Après tout, que la malheureuse aille à l’école ou qu’elle n’y aille pas est devenu rhétorique, en Suède comme ailleurs…

 

 

EUX

 

Jean-Paul Brighelli – Bonnet d’âne – 19.9.2019

 

 

Pour Guy Morel

Je crois que je n’ai plus pour eux que de la haine.

Il fut un temps où j’acceptais le débat. Où je pensais qu’ils étaient de la même espèce que moi. Avec des convictions erronées, certes, mais qu’un argumentaire sérieux, étayé d’évidences palpables — le niveau des élèves — convaincrait en deux coups de cuillère à pot.

Ma plus grande erreur a été de ne pas comprendre tout de suite que le pédagogisme était l’un des symptômes multiples de ce fameux « retour du religieux ». Ces gens ne sont pas des roseaux pensants : ce sont des missionnaires. Des Croisés.

Et j’aurais dû, dès le départ, les traiter comme tels : par l’épée. 

 

 

                                                                               

 

Ils m’ont d’ailleurs trouvé agressif, dès le départ. C’est qu’ils ont une sensibilité à fleur de peau. J’étais indigné, et cela remontait à loin. Après tout, les premiers écrits qui dénoncent l’emprise de ces Khmers rouges-là sur l’École ont été publiés dans les années 1980.

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Source : Bonnet d’âne

URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/eux/

 

 

 

 

 

 

GRANDE BRETAGNE – Et toujours pas de nouvelles du BREXIT !

USA – Sale temps pour le Donald : le coup d’État de la CIA bat son plein et le président Rouhani a refusé de le prendre au téléphone.

FRANCE – M. Benalla songe à se présenter aux municipales de 2020. Français, vous êtes sauvés !

 

 

 

 

 

 

Mis en ligne le 2 octobre 2019

 

 

 

A G de l’ONU

 

 

 

 

 

 

 

 

A.G. de l’ONU

Anniversaire

 

 

 

 

 

 

D’accord, ce n’est pas Fidel Castro dans un de ses grands jours. Vladimir Poutine lit un texte extrêmement important et précis, avec le souci d’être clairement perçu. Joey Starr en ferait quelque chose d’autre. Mais ça n’a pas une ride, chaque mot compte aujourd’hui plus que jamais et le sous-titrage en français est parfait. Que demande le peuple ?

 

 

Discours prononcé par Vladimir Poutine à l’ONU le 29 septembre 2015 à l’occasion de l’Assemblée Générale Nations Unies

 

 

 

 

 

 

Et quand vont-ils se décider à déplacer ce bondieu de siège de l’ONU dans un pays civilisé ?

 

 

 

 

 

 

 

Mis en ligne le 27 septembre 2019

 

 

 

Sentences ardentes

 

 

 

 

 

 

 

Sentences ardentes

 

Théroigne  –  22.9.2019

 

 

Il s’agit aujourd’hui de vous parler d’un livre aui vient de sortir.

 

Qui n’a rêvé de flinguer, comme pipes sautillantes à la foire, quelques-uns de ces animaux, couronnés ou pas, qui se prennent pour des élites sous prétexte qu’ils se sont hissés, à coups de consultations populaires truquées (voire ignorées) jusqu’à l’endroit d’où on peut nourrir l’illusion d’exercer un pouvoir, alors qu’on n’est qu’une toute petite courroie de transmission de la machine à écraser les peuples ? Sans parler de ceux qui ne passent même pas par la case électorale, version corrigée à Bruxelles du « Jeu de l’Oie renouvelé des Grecs »…

Que fait-on, quand la situation est devenue si intolérable que l’envie vous démange d’arroser à la kalachnikov et qu’on ne veut pas risquer perpète en passant à l’acte ? Si on est écrivain, on se défoule en racontant ses fantasmes, en accumulant par écrit les cadavres d’excellences à portefeuille et en variant avec délectation les modus operandi, une grande partie de la joie que procure l’hécatombe – fût-elle de fiction – naissant de l’inventive diversité des façons d’occire.

Quelquefois, l’un ou l’autre de ces exaspérés accède ainsi au bienheureux orgasme.

Cette fois, c’est Liège, Cité Ardente (d’où le titre), qui sert d’écrin à une brochette roborative de meurtres politiques. En sus, l’auteur, le commissaire, les flics, la magistrature et les cadavres sont liégeois, ce n’est vraiment pas tous les jours que pareille conjonction se produit. Il est loin le temps où Simenon et Denoël, modestes rastignacs, s’en allaient à Paris chercher, à leurs talents, des débouchés qu’ils ne trouvaient pas chez eux, et bien de l’eau sale a coulé sous le Pont des Arches depuis le Pendu de Saint-Pholien.

L’auteur, Patrick Ledent, n’est pas allé aussi loin que ses illustres prédécesseurs : il s’est arrêté à la gare des Guillemins, où il a trimé assez longtemps pour la voir se transformer en la merveille pharaonique de Calatrava, dont il est aussi fier que s’il en était lui-même l’architecte. Stakhanoviste de la nouvelle – en un temps où nul ne lit plus, à fortiori des nouvelles – et auteur de deux ou trois romans fantastiques (on ne naît pas impunément au-dessus d’un temple ardennais de Mithra) encore inédits, le voilà qui se lance sur le tard dans le polar (mais est-ce bien un polar ?) et « sur le tard » est relatif, puisqu’il lui a fallu ramer guère loin de dix ans avant de tomber sur un de ces éditeurs suicidaires qui ont l’inconscience de publier des inconnus. Au point qu’arrivé au pied des presses, le « débutant » s’est senti obligé de tout réécrire. Généralement, ce repentir de peintre littéraire a pour résultat de démolir ce qui avait été plus ou moins réussi du premier coup. Heureusement, ce coup-ci, on y échappe (on le sait parce qu’on avait lu l’autre) et, si le style, la construction et la cohérence de la version corrigée sont en nette amélioration sur la première mouture, pour le reste, l’auteur a su sagement s’en tenir au nombre initial de cadavres – six – et aux causes de l’hécatombe, qui n’ont pas varié. Tout au plus, après fignolements, le cynisme et le désenchantement ont-ils progressé de quelques crans sur leur échelle de Richter, mais à qui la faute ?

 

 

Patrick LEDENT

Sentences ardentes

Noir Dessin Production

188 pages – 18 x 24 cm

15 €

 

Note de l’éditeur :

On n’aimait pas le premier, un député. Personne ne pleura son assassinat. On n’aimait pas davantage le deuxième, un autre député. Tué lui aussi. Quand un troisième rejoignit ses confrères, personne ne crut à un geste de solidarité : le milieu politique ne s’y prête guère. On comprit qu’un citoyen avait décidé de prendre le coq par la crête et d’assainir le Parlement wallon.

Note sur l’auteur :

Né à Nessonvaux (province de Liège) en 1960. Cheminot depuis 1980. Résident liégeois depuis 1985. Une quarantaine d’années à travailler sa plume lui donne l’occasion de rencontrer de nombreux succès d’estime à l’occasion de concours de nouvelles en Belgique et en France. En 2009, un premier recueil de nouvelles, Joli coup, paru aux éditions Calliopées permet à Patrick Ledent des rencontres littéraires. Autant d’occasions de côtoyer d’illustres confrères et de se rendre compte qu’il y a encore du boulot !

 

 

Pour l’histoire, sachez donc, chers internautes, que, d’entrée de jeu, un mystérieux assassin s’en prend à un élu haï de tous. Jusque-là, rien que de normal. Mais il s’avère assez vite qu’on a affaire à un « serial killer » et que ses assassinats sont ciblés et perpétrés d’une manière qu’on peut dire voyante. Exprès.

Le commissaire Bontemps – Antoine de son prénom – se voit, en fin de carrière, investi de la tâche ardue de trouver et de livrer à la justice un bienfaiteur public.

C’est peu dire que personne ne l’aide, quelle que soit la bonne volonté de ses deux jeunes subordonnés – Marc et Baptiste – clones de cette nouvelle génération de post-baby-boomers, dont les vêtures l’affligent et dont le recours systématique à tout ce qui est binaire le désole. Côté femelles, la petite stagiaire Alexandra s’efforce de ne pas faire mentir les statistiques selon lesquelles les filles – et celles issues de l’immigration principalement –  ont en tout tendance à dépasser aujourd’hui les mâles. Ce n’est pas sa faute si elle se plante : c’est que l’assassin est, dans son domaine, un surdoué.

Ajoutez à cela un placide chef de corps nommé Luc Caruba « pris en étau entre son caractère plutôt affable et les exigences de sa direction », un procureur sur les dents et un juge aussi timoré qu’aux abois, qui veut bien signer tous les mandants qu’on veut, mais « Vous comprenez, Caruba, il nous faut du solide, la propriété privée, ça se respecte, en démocratie. Je joue ma réputation là-dessus, vous n’allez pas me mettre dans l’embarras, n’est-ce pas ? » et patati et patata. Et, donc, paf : entrée en scène de la brigade d’intervention, réquisitionnée par ledit juge, histoire de faire dans la dentelle et d’opérer une arrestation en douceur : « boules en brosse à dents, nez plats de trop de castagnes, biceps gonflés aux élastiques et carrures taillées dans la masse au symposium de Comblain-au-Pont ». Oh, il n’y a pas que le personnel politique à se faire tirer en sautillantes pipes. Et qui dit brigade d’intervention (anti-islamiste cela va de soi) dit, tôt ou tard, l’Armée. Car qui peut le moins peut le plus.

Après le troisième meurtre – ou doit-on dire exécution ? – le ministre de l’Intérieur et la ministre de la Justice pointent leur nez, que la dame, dite « la maîtresse du palais Poelaert » a pointu. (Le palais Poelaert est à Bruxelles ce que le Sacré Cœur est à Paris, à la différence qu’il est de Justice et non d’Église.) Mais quand Diane Larbran, exemplaire et estimée conseillère générale des Ardennes (françaises) se fait à son tour estourbir par un serial killer, quoiqu’un autre, d’ailleurs immédiatement arrêté et en aveux, le chaos s’installe comme si Brzezinski, Bolton et Pompeo s’en occupaient eux-mêmes. Entre alors en scène Claude Maturin, commissaire de police de Charleville-Mézières et vieux pote de Caruba… (voir notre seconde pincée de bonnes feuilles). La suite non pas à l’écran mais sur le papier.

 

 

 

 

 

 

 

« Est-ce bien un polar ? » avons-nous dit, ou est-ce un « roman », point barre ? Certes, sept cadavres et des flics, dont deux commissaires, il faut l’admettre, c’est du roman policier. Mais le style, car il y en a un, mais l’allure autobiographique des « ombres » du commissaire « éternel découragé », de son goût pour les échecs et l’arithmétique, de son faible pour la bonne chère et les vins qui se laissent boire, sans parler de la marche à pied, mais aussi de ses dégoûts, voire de ses répugnances… tout cela ressemble quand même un peu au faux narcissisme des écrivains lyriques tels que les a définis Louis-Ferdinand Céline. Ce qu’ils écrivent, alors, a toujours un peu l’air d’une Comédie humaine, la différence entre eux étant justement dans le style et dans le plus ou moins grand degré de violence que leur inspire la force des choses. Or, de la violence réelle, il y en a, car si le commissaire Bontemps est le frère siamois de son auteur, l’assassin l’est un aussi : l’âpreté presque tragique de sa véhémence, au chapitre XVI, ne permet pas d’en douter.

Mais n’avons-nous pas dit, ailleurs, en son temps, que toute l’histoire du XXe-XXIe siècle passera par le polar, dont la variété est infinie ? Alors, à quoi sert de pinailler ? Sentences ardentes est à la fois un roman policier et un de ces romans tout court qui brossent, au niveau d’une province ou d’un  pays, le fidèle tableau d’une époque, en même temps qu’ils témoignent de la sensibilité personnelle du peintre.

Le mieux, pour que vous sachiez à quoi et à qui vous avez affaire, était encore de vous proposer des extraits (deux) en guise de bonnes feuilles. Les voilà :

 

Extrait I – Chapitre II

URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/bonnes-feuilles-extrait-1/

 

Extrait II – Chapitre VIII

URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/bonnes-feuilles-extrait-ii/

 

 

 

 

 

 

Histoire de donner un coup de main à l’éditeur téméraire…

Points de vente à Liège

Librairie du Baty à Beyne Heusay

Librairie L’Oiseau lire à Visé

Librairie Hesbignonne à Hannut

Fnac Liège (en date du 9,08,2019)

Carrefour : Flémalle, Boncelles, Ans, Herstal et Fléron

Ava Liège

Carrefour Market Bois de Breux et Barchon

Press Shop Régence Liège

Cora Rocourt

Espace 3D Chaudfontaine

Papeteries CLUB de la région liégeoise

Trésors des saveurs à Aywaille

Roka à Aywaille

Librairie P’tit Vatel à Blegny

Librairie de Tilff à … Tilff

Librairie Youyou à Saint-Nicolas

Libraire Titi à Romsée

Librairie RP en Outre Meuse

La Commanderie à Liège (rue de la Boucherie)

Librairie Nathalie à Saint-Nicolas

Librairie de Fléron à … Fléron

Librairie Richelieu à Liège

Li botike di Lîdje… à Lîdje.

Et, on le suppose, chez Noir Dessin : http://www.noirdessin.be/

 

 

 

 

 

 

En lieu et place du Goncourt, du Renaudot ou du siège d’académicien qu’ils n’auront jamais, Les Grosses Orchades se font une joie d’offrir à Patrick Ledent (qui saura pourquoi) et à Anatole Atlas ci-dessous (qui aura vite compris aussi), un vrai Prix Nobel de littérature (par erreur, assurément) dans une œuvre où il s’accorde l’inestimable plaisir de flinguer un de ses hommes politiques les plus joyeusement exécrés. Reconnaissons-le : l’Italie a cette supériorité sur les autres pays que, colonisée jusqu’au trognon au point de pouvoir sembler belge, elle réussit néanmoins à donner sans désemparer au monde, comme elle le fait depuis de siècles, des artistes incomparables, en pleine décadence du continent. Rien que sur ce seul sujet – Il cavaliere – il y a déjà eu, au cinéma, le superbe Loro de Paolo Sorrentino (dont il fut question ici récemment) et le seul de ses films dont Nanni Moretti ne soit pas le sujet, Il caimano. Bien sûr, c’est la Commedia dell’Arte que privilégie, en improvisant sur le thème, un Dario Fo octogénaire – quarante minutes seul en scène sans une gorgée d’eau – par la grâce de qui tout y passe, la genèse d’Ubu, Jarry et ses féaux, les Bergamasques (accent du terroir) racistes anti-Napolitains, les Français du Midi « avé l’assent » mais en italien, etc. etc.

Saluez, c’est du génie !

 

 

UBU la vera storia di Berlusconi

Di DARIO FO

 

[Ce n’est pas sous-titré ni sous-titrable. Apprenez les langues, bordel !]

 

 

 

 

 

 

 

Puisqu’on parlait d’éditeurs :

 

 

Acheter un livre comme un chat dans un sac ?

Oui, à Rome.

 

 

On en profite pour signaler aux italianophones l’initiative plus qu’intéressante de l’éditeur ARDUINO SACCO, de Rome, qui non seulement publie beaucoup d’auteurs inconnus ou dédaignés par les éditeurs dominants, mais qui en assure en outre la promotion et la vente en ligne.

Son originalité est qu’il a également imaginé la vente de livres « à la surprise » : le lecteur curieux désigne une des tranches de prix qui lui sont proposées et reçoit le nombre de livres qu’il souhaite, publiés dans cette tranche, dont il découvre les titres à réception.

 

 

 

 

On ne saurait trop louer une idée aussi inhabituelle, dont l’ambition est de faire échapper aussi bien les lecteurs que les auteurs à la censure très efficace que constitue le pouvoir incontesté mais pas incontestable de l’édition-diffusion mainstream.

 

ARDUINO SACCO EDITORE

www.arduinosaccoeditore.com

Catalogo

https://www.arduinosaccoeditore.com/catalogo/

 

 

 

 

 

 

 

Retournons chez les (vrais) écrivains belges :

 

 

ULENSPIEGEL

La septième identité

 

Anatole Atlas – spherisme.be – 19.9.2019

 

 

« La littérature authentique est prométhéenne » profère Georges Bataille dans La Littérature et le Mal. Nul n’est plus apte à traduire le message de Prométhée que son frère Atlas. Quelle autre ambition que d’assumer ses liens fraternels avec un lointain passé, pour fraterniser avec la postérité ? C’est sous l’effigie du titan qui déroba le feu sacré aux dieux pour l’offrir à l’humanité, que j’ai rencontré Richard Miller voici quatre décennies…

Lors de sa carrière politique ultérieure, jamais je n’ai cru que les fards de la social-démocratie libérale avaient estompé son fond de teint marxiste. Il me faut ici le remercier d’avoir accordé crédit à mes écritures, même si je ne crois guère qu’il ait jamais voulu concrétiser le projet, lorsqu’il était ministre, d’inviter en Belgique mon autre frère Patrick Chamoiseau…

 

 

 

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/la-septieme-identite/

Source :  spherisme.be

 

 

 

 

 

 

 

Mis en ligne le   septembre 2019

 

 

 

Annie (Lacroix-Riz) in Paxtonland – SUITE

 

 

 

 

 

 

 

Annie (Lacroix-Riz) in Paxtonland

SUITE

 

 

 

 

 

Deux éminentes contributions à l’étude de l’histoire contemporaine que nous avons ratées de peu dans notre précédent post :

 

 

LA NON-ÉPURATION EN FRANCE DE 1943 AUX ANNÉES 1950 :


LA LEÇON MAGISTRALE D’ANNIE LACROIX-RIZ…

 

Richard Labévière – Proche&Moyen-Orient.ch – 16.9.2019

 

 

 

 

 

L’ENVERS DES CARTES

 

À Max Molliet, Bizule Novarina, Néné Jacquier, Du Fer et tous les autres.

En marge de ses tentatives pour comprendre, ou plus modestement pour proposer quelques contrechamps aux discours dominants sur les crises internationales, prochetmoyen-orient.ch a choisi, cette semaine, de parler d’un livre-événement1 dont la grande presse n’a pas parlé et, sans doute, ne parlera plus davantage. Certes, le maniement de cette somme de plus de 600 pages requiert une bonne musculation, mais aussi une lecture attentive, sinon symptômale, tant le sujet sonde en profondeur l’un des virages les plus obscurs de notre histoire contemporaine. Davantage encore, l’entreprise de l’historienne Annie Lacroix-Riz constitue une leçon magistrale de politique générale.

Si on ne la voit guère sur les plateaux de télévision, parce qu’elle passe plus de temps à déchiffrer les archives que dans les dîners en ville, Annie Lacroix-Riz n’est pas n’importe quelle historienne. Professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université de Paris-7, on lui doit nombre d’ouvrages importants, notamment : Le Vatican, l’Europe et le Reich ; Le Choix de la défaite ; De Munich à Vichy ; Industriels et banquiers sous l’occupation ; Les Elites françaises – 1940/1944 ; De la collaboration avec l’Allemagne à l’alliance américaine ; Aux origines du carcan européen – 1900/1960.

Annie Lacroix-Riz est aujourd’hui l’un de nos grands historiens de la Seconde guerre mondiale et de ses filiations à la fois plus anciennes et tellement actuelles. Impossible de résumer l’ouvrage, mais voyons plutôt quelques-unes de ses importantes découvertes.

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Source : https://prochetmoyen-orient.ch/la-non-epuration-en-france-de-1943-aux-annees-1950-la-lecon-magistrale-dannie-lacroix-riz/

 

 

 

 

 

Quartier Libre

Un entretien d’Aude Lancelin avec Annie Lacroix-Riz enregistré pour QUARTIER GÉNÉRAL

le 15 septembre 2019

 

 

 

 

 

 

 

Pendant qu’on y est :

Petite contribution additionnelle à l’étude de l’histoire contemporaine ou « Les Grands-Bretons rois du suspense »

 

Brexit : et maintenant, il reste un moyen tout simple de tenir l’échéance

 

Pierre Lévy – RT France – 16.9.2019

 

À un mois et demi du Brexit annoncé, Pierre Levy revient sur le chemin que prend le Royaume-Uni pour sortir de l’Union Européenne.

Texte publié en partenariat avec le mensuel Ruptures

 

 

Panneau d’affichage transmettant le message du gouvernement britannique

 

 

Le Royaume-Uni quittera-t-il irréversiblement de l’Union européenne le 31 octobre prochain ? Ou bien cette échéance fera-t-elle l’objet d’un ultime report de quelques mois ? Seule la conclusion est certaine : le Brexit aura bel et bien lieu. Mais la première hypothèse – une sortie à la Toussaint – est la plus probable. Pourquoi ?

Sans doute faut-il rappeler ici quelques repères. Car la « saga » que vit la Grande-Bretagne a une apparence : une incroyable succession de coups de théâtre, de rebondissements, de retournements, de coups de force, et d’interminable procédure parlementaire : une histoire à laquelle le citoyen de base ne comprend plus grand-chose ; elle a une réalité : un référendum tenu le 23 juin 2016, à l’issue duquel le peuple britannique décide de dire Bye Bye à Bruxelles, et ce, face à une majorité de parlementaires qui tente par tous les moyens de faire capoter cette issue, avec le soutien de tout ce que l’Europe compte de forces opposées aux verdicts populaires.

À la question parfaitement claire (« le Royaume-Uni doit-il rester un membre de l’Union européenne ou quitter l’Union européenne ? »), 51,9% des électeurs du pays ont répondu sans ambiguïté. Le 29 mars 2017, Londres a envoyé la lettre officielle concrétisant juridiquement la sortie de l’UE. En juin 2018, une large majorité de députés a dû acter le rapatriement juridique des compétences nationales et a fixé l’échéance de la sortie au 29 mars 2019.

Or les partisans de l’UE n’ont jamais accepté de se déclarer vaincus. La négociation d’un accord de divorce entre le Royaume-Uni et les Vingt-sept a fourni un prétexte à une guérilla dont le seul résultat fut un blocage institutionnel total. Les députés ont par exemple refusé à trois reprises de valider un projet d’accord négocié par le premier ministre d’alors, Theresa May. Ils ont aussi également voté Non à… huit alternatives envisagées.

 

« Le 24 juillet, Boris Johnson remplace Theresa May, avec un seul mot d’ordre : mettre en œuvre le Brexit au 31 octobre, quoiqu’il arrive.

 

Bref, la chambre des Communes fait barrage mais est trop divisée pour proposer une issue. En mai de cette année, madame May est alors poussée vers la sortie par ceux qui, au sein du Parti conservateur, considèrent que sa faiblesse – la volonté de préserver un compromis boiteux avec l’UE – n’a que trop duré.

Le 24 juillet, Boris Johnson la remplace, avec un seul mot d’ordre : mettre en œuvre le Brexit au 31 octobre, quoiqu’il arrive. Quitte pour cela à suspendre la session d’un Parlement paralysé et paralysant pendant cinq semaines, ce qui est inhabituel mais légal. Tant les forces pro-UE dans le pays que les médias européens dominants crient au coup de force, comme si le refus parlementaire de mettre en œuvre la volonté populaire depuis plus de trois ans n’était pas le véritable scandale…

Début septembre se forme donc un « front anti-Brexit » hétéroclite à Westminster, dont l’objectif officiel est d’empêcher une sortie sans accord (« no deal »), en réalité de faire capoter le Brexit. Fait sans précédent : une majorité de députés a voté pour se substituer au chef du gouvernement et forcer ce dernier à mendier un nouveau délai auprès de Bruxelles, une demande censée être examinée par le Conseil européen le 17 octobre.

Cerise sur le gâteau : les Travaillistes, qui ne cessaient de réclamer depuis deux ans des législatives anticipées comme seul moyen de résoudre la crise, ont finalement… bloqué cette voie qui nécessitait un vote de deux tiers des députés. Pour la plupart des observateurs, l’impasse paraît totale. D’autant qu’un nouveau report n’aboutirait à rien d’autre qu’à prolonger un feuilleton sans dessiner aucune issue.

Il reste désormais – parmi d’autres solutions – un moyen simple au chef du gouvernement : s’affranchir du vote du Parlement censé lui dicter sa conduite et ne pas quémander aux Vingt-sept le énième report voulu par les députés. Les dirigeants européens ne pourront alors accorder ce dernier, et le pays sera ipso facto hors de l’UE le 31 octobre au soir. Variante : Londres transmet formellement la demande parlementaire, mais indique que le gouvernement ne soutient pas cette dernière.

 

 

 

 

Certes, on entend déjà les cris d’orfraie des uns et des autres, qui dénonceront certainement un « coup d’Etat » dans ce que la grande presse – en France comme en Allemagne, notamment – décrit comme « le berceau de la démocratie parlementaire dans l’histoire mondiale ». Mais ce moyen est possible, car le seul verdict qui suivra sera celui des électeurs, puisqu’une motion de défiance sera, dans ce cas, certainement adoptée. Et, dans les semaines qui suivront, les citoyens ne devraient pas manquer de récompenser celui qui aura – après 40 mois de tergiversations – enfin réussi à trancher le nœud gordien.

 

Il faut « qu’on en finisse » clament non seulement les partisans de la sortie, mais également une part de ceux qui avaient voté contre cette dernière

 

Pour le locataire de Downing Street, employer ce moyen est à la fois nécessaire et faisable. Et d’abord pour une raison largement sous-estimée par nombre d’analystes européens : l’immense ras-le-bol des électeurs face à un feuilleton grotesque, traumatisant et interminable. Il faut « qu’on en finisse » clament non seulement les partisans de la sortie, mais également une part de ceux qui avaient voté contre cette dernière, mais qui souhaitent que le résultat de 2016 soit respecté plutôt que de voir se prolonger la paralysie et les divisions qui s’immiscent jusque dans l’intimité des familles.

Un dernier élément doit également être pris en compte : à supposer que le premier ministre accepte de demander le report comme l’exigent les députés, rien n’indique que les Vingt-sept l’acceptent, car ils doivent se prononcer à l’unanimité. Certes, jusqu’à présent, les dirigeants de l’UE avaient une priorité : montrer que sortir de la secte UE conduisait au chaos (afin de dissuader d’autres peuples de suivre cette voie).

Or ledit chaos s’étend désormais au-delà de la Manche. À Paris, notamment, il se dit que la succession des reports finit par provoquer des incertitudes économiques menaçantes, sans apporter quelque issue que ce soit. C’était déjà ce qu’avait fait valoir Emmanuel Macron lors du sommet européen du 10 avril dernier, avant de se rallier à contrecœur à l’échéance d’octobre promue notamment par Angela Merkel.

Quoiqu’il en soit, l’essentiel est ce fait politique majeur : la volonté populaire de sortir a été exprimée en juin 2016 (et rien n’indique qu’elle se soit inversée) ; or l’époque est révolue où l’on pouvait s’asseoir sur cette dernière comme du temps des référendums français, néerlandais, mais aussi irlandais ou danois.

C’est cette réalité qu’oublient ceux qui ont les yeux rivés sur le prochain rebondissement du feuilleton, voire finissent par se convaincre que les manœuvres pourraient finalement berner le peuple britannique. Boris Johnson a assis sa crédibilité politique sur sa capacité à imposer le choix de celui-ci.

Il a désormais un moyen simple de toucher au but.

Source : https://francais.rt.com/opinions/65809-brexit-maintenant-il-reste-un-moyen-simple-de-tenir-l-echeance

 

 

 

 

 

« L’art de la guerre »

Hong Kong, le Traité de Nankin revient

 

Manlio Dinucci – il manifesto – 17.9.2019

via Réseau Voltaire

Traduction : Marie-Ange Patrizio

 

Manifestement, des jeunes Hongkongais ont adopté la culture britannique —après la rétrocession à la Chine de leur province spéciale—. Ils ignorent l’histoire de leur pays et ce qu’ils doivent à la Chine populaire. Pour leurs arrières arrières grands-parents, Londres n’avait apporté que la misère et la désolation, provoquant l’effondrement de l’Empire du Milieu.

 

 

Les « Guerres de l’opium » représentent le paradigme du colonialisme britannique : Londres ne chercha pas à dominer politiquement la population chinoise, mais exclusivement à l’exploiter économiquement. Pour imposer la consommation de drogues, Sa Très Gracieuse Majesté, la reine Victoria, livra deux guerres qui firent plusieurs millions de morts.

 

 

Des centaines de jeunes Chinois, devant le Consulat britannique à Hong Kong, chantent le God Save the Queen et crient « Grande-Bretagne sauve Hong Kong », appel recueilli à Londres par 130 parlementaires qui demandent qu’on donne la citoyenneté britannique aux résidents de l’ex-colonie. Ainsi fait-on apparaître la Grande-Bretagne à l’opinion publique mondiale, en particulier aux jeunes, comme garante de légalité et des droits humains. Pour le faire on efface l’Histoire.

Il est donc nécessaire, avant toute autre considération, de connaître les épisodes historiques qui, dans la première moitié du 19ème siècle, amènent le territoire chinois de Hong Kong sous domination britannique.

Pour pénétrer en Chine, gouvernée alors par la dynastie Qing, la Grande-Bretagne recourt à l’écoulement de l’opium, qu’elle transporte par mer de l’Inde où elle en détient le monopole. Le marché de la drogue se répand rapidement dans le pays, provoquant de graves dégâts économiques, physiques, moraux et sociaux qui suscitent la réaction des autorités chinoises. Mais quand celles-ci confisquent à Canton l’opium emmagasiné et le brûlent, les troupes britanniques occupent avec la première Guerre de l’Opium cette ville et d’autres cités côtières, contraignant la Chine à signer en 1842 le Traité de Nankin.

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Édition de mardi 17 septembre 2019 de il manifesto 

Source : https://www.voltairenet.org/article207657.html

 

 

 

 

 

 

Histoire contemporaine en cours…

 

Féminicides, fait social ? Accidents du travail, faits divers ?

 

Rosa LLORENS – LGS – 17.9.2019

 

 

 

 

Après Greta, après le foot féminin, les médias ont ouvert un nouveau front, lancé une nouvelle campagne : le féminicide. Impossible d’y échapper, le féminicide est partout – du moins en paroles, car, dans les faits, voyons-nous, chaque matin, nos rues jonchées de cadavres féminins ? Est-ce vraiment le problème le plus massif et le plus angoissant pour tous les Français et les Françaises ? Les Françaises sont-elles, dans la République, une population à part, menacée par l’espèce des mâles rugissants ? Ne sont-elles pas aussi des travailleuses, et, à ce titre, sujettes à un fléau bien plus présent : les accidents du travail ?

Replacé dans son contexte, le « féminicide » apparaît comme une nouvelle application de la stratégie consistant à saturer journaux, radios, télés, romans (voir le dernier tome de Millenium, La Fille qui devait mourir) et on attend les films, d’un sujet promu cause du siècle, pour occulter des situations bien plus dramatiques, mais dérangeantes, comme la guerre au Yemen (combien de femmes et de fillettes tuées par l’Arabie Saoudite avec des armes françaises ?), ou en Syrie (combien de femmes violées ou assassinées par les terroristes islamistes, protégés par les Etats-Unis, Israël, la Turquie, la France… voir les fameuses paroles de Fabius : « Al Nosra fait du bon boulot ». Plutôt que d’informer, on préfère donc répéter : « Bachar bombarde son peuple », quand il s’efforce de libérer un tiers de son pays encore occupé). Mais, pour rester en France, pourquoi ne pas parler des accidents mortels au travail ?

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Source : https://www.legrandsoir.info/feminicides-fait-social-accidents-du-travail-faits-divers.html

 

 

 

 

 

Mis en ligne le 18 septembre 2019

 

 

 

Annie (Lacroix_Riz) in Paxtonland

 

 

 

 

 

 

Annie (Lacroix-Riz) in Paxtonland

 

 

 

Il y a quelques jours, nous avons reçu, de Marie-Ange PATRIZIO, le communiqué suivant :

 

Bonsoir à tous, 

je vous fais suivre ce courrier de l’historienne Annie Lacroix-Riz, donnant une idée de l’état des « moeurs académiques » sources des révisionnismes médiatiques et scolaires à tous les niveaux.

Je vous recommande la vivifiante pièce jointe (PAXTON5. doc), courrier à l’historien Robert Paxton sans réponse de l’intéressé. 

Bonne lecture, 

M-A

 

Et voici le courrier qu’elle venait elle-même de recevoir d’Annie Lacroix-Riz :

 

Chers amis,

Je ne réponds jamais à un individu, d’une grande vulgarité d’expression, qui se targue depuis plus de deux ans (après qu’Aude Lancelin m’a reçue sur Le Média) d’avoir été mon collègue à l’université de Toulouse-Le Mirail, ce dont je n’ai pas conservé le souvenir, me fustige régulièrement et vient de déclencher une nouvelle salve à laquelle je ne comptais pas répondre plus qu’à l’ordinaire (il s’est plaint de mon mutisme ces jours-ci à ses destinataires, dont moi-même, me qualifiant joliment de « buveuse de sang » notoirement connue comme telle à Toulouse, si, si). Mais, ce qui n’est peut-être pas vrai d’ailleurs, il prétend que des étudiants de mon ancienne université se demandent si je profite des misères de la classe ouvrière ariégeoise, dans un courriel qu’il vient de consacrer à l’ancienne usine Riz-Lacroix vendue par ses propriétaires aux Américains. C’est évidemment un argument public que je ne puis négliger.

Je vous remercie de communiquer à vos listes un échange journalistique datant de près de 20 ans, époque où Robert Paxton avait, et depuis un moment, résolu de suivre « les historiens du consensus » dans leur croisade, entamée depuis le début de la décennie 1990, contre l’idée même d’une « collaboration économique » et ses tenants, ligne qu’avait annoncée sa participation à la campagne de Libération, historiens « reconnus » à l’appui, lancée à trois reprises entre 1997 et 1999 contre mes travaux. Des collègues de l’Institut historique du temps présent et/ou de l’Institut d’études politiques lui ayant raconté que la recherche sur le capital financier se bornait à un règlement de comptes avec ma famille grande-bourgeoise, Robert Paxton n’a pas jugé bon de vérifier, et l’a répété publiquement après avoir « descendu » en flammes le premier Industriels et banquiers français sous l’Occupation (1999) – en près d’une page dans le Times Literary Supplement, tout de même…

Le caractère public des échanges ci-joints, par Times Literary Supplement interposé, complète le chapitre 3 de L’histoire contemporaine toujours sous influence, Paris, Delga-Temps des cerises, 2012, qui évoquait la mise en valeur systématique des historiens congrus contre « le vilain petit canard » Lacroix-Riz, Robert Paxton à l’appui, p. 62-64 et notes 91 et 101. Je m’étais abstenue dans cette seconde édition (2012) autant que dans la première (2004) de révéler que Robert Paxton s’était livré à des attaques personnelles, en sus erronées. Mais la résurrection de ces sornettes m’oblige à préciser davantage jusqu’à quel niveau se porte la « cabale » des « historiens du consensus » contre toute problématique gênante pour la bonne réputation de nos élites dirigeantes.

Les non-anglophones ‑‑ et les autres aussi ‑‑ percevront mieux, en lisant ma réaction personnelle, le 30 mai 2000, à l’assaut de Paxton, les enjeux de pratiques dont la cruauté fait penser, assassinats en moins, à celles que décrit Shlomo Sand dans son excellent roman policier La mort du Khazar rouge, impitoyable sur les milieux académiques israéliens, si semblables aux nôtres. Inutile de dire à quel point j’ai déploré que Robert Paxton, avec lequel j’avais entretenu d’excellentes relations intellectuelles depuis la fin des années 1980, se soit laissé entraîner à pareille bassesse. Il n’a jamais répondu au courrier personnel du 30 mai 2000, transmis par la voie électronique, pas plus qu’il n’avait répondu au courrier qui exprimait ma stupéfaction de sa participation à l’attaque de Libération, en mai 1997, livrée dans des conditions au moins aussi malhonnêtes que celui de 2000. Ces deux courriers sont ci-joints.

Que ceux qui imaginent que je règle mes comptes avec des ascendants appartenant au grand capital sachent que la question ne se pose pas : je n’ai rien à voir avec les Riz-Lacroix, mais ai pour grands-parents des « métèques » non privilégiés. Mais, à supposer que je sois d’ascendance grande bourgeoise, qu’y aurait-il à me reprocher en tant qu’historienne? Le travail d’un historien s’évalue à l’aune de son respect de la méthodologie, de sa fréquentations assidue des sources originales et de son honnêteté intellectuelle. Quant aux choix de classe, on entend moins de critiques contre les plébéiens qui se consacrent à la défense et illustration du capital financier et s’assurent ainsi carrière et honneurs…

Notons que le deuxième Industriels et banquiers français sous l’Occupation, de 2013, nouvel ouvrage appuyé sur des années de recherches supplémentaires, a été beaucoup plus sévère et précis sur les pratiques de cette catégorie sociale et l’ancienneté de sa collaboration avec le capital financier allemand. Une réponse à Robert Paxton irait aujourd’hui beaucoup plus loin qu’en 2000.

Bien amicalement,

Annie

On observera cependant que, depuis plus de vingt ans (et même bien davantage), les mœurs académiques ne se sont pas améliorées, mais plutôt dégradées…

 

 

 

 

Pour savoir de quoi on parle :

 Article de Robert Paxton paru dans le Times Literary Supplement du 19 mai 2000 – pdf

 

 

 

 

 

Pour complément d’info, voir ici l’article de Libération, de 1997, dont il est question ci-dessus :

https://www.liberation.fr/france-archive/1997/03/18/un-probleme-de-sources-robert-paxton-ne-partage-pas-la-these-d-annie-lacroix-riz_199608

 

 

 

 

Et voici les deux courriers envoyés à Robert Paxton, auxquels le docte professeur n’a pas jugé utile de répondre

 

I.

 

Le Pecq, le 21 mars 1997


Annie LACROIX-RIZ

Professeur d’Histoire contemporaine
6, impasse des Pêcheries
78230 LE PECQ
Tél. : 01 39 73 96 03
Fax : 01 39 73 98 08

M. le Professeur Robert PAXTON

Department of History
Fayerweather Hall, room 605
NEW YORK

Monsieur et cher collègue,

C’est avec une extrême surprise que j’ai lu dans Libération du 18 mars 1997 (copie ci-jointe) votre interview qui souligne la fragilité de l’hypothèse relative au Zyklon B dans mon long article, « Les élites françaises et la collaboration économique : la Banque, l’Industrie, Vichy et le Reich », censuré en juillet 1995 (censure que vous connaissiez, puisque je vous en ai informé à Paris à l’automne 1995, à la fin d’une conférence que vous avez faite en compagnie notammment d’Henri Rousso au centre Beaubourg). Votre propos paraît dater de plusieurs mois – de la période où l’affaire de la censure de cette étude a été rendu publique; et il est publié alors même que de nouvelles recherches approfondies, menées dans la perspective d’un ouvrage sur la collaboration économique, m’ont conduite à livrer au public la documentation « analytique » qui, sur le Zyklon (mais aucunement sur les autres dossiers traités) vous semblait faire défaut à mon étude. J’ai en effet sur ce point précis complété ma documentation sur la base des archives allemandes (série AJ 40, fonds économiques) et françaises (F1 a).

Vous savez, puisque l’article inédit vous est curieusement parvenu alors que je ne vous l’ai pas envoyé et qu’il paraît en France cette semaine seulement, que « l’hypothèse » relative au Zyklon n’en occupait qu’une partie minuscule, et qu’elle figurait bien comme hypothèse. C’est devant l’écho international suscité par cette dernière que j’ai décidé de faire connaître les éléments nouveaux que je découvre sans attendre la publication de mon livre, prévue pour l’automne 1998. Le 11 mars 1997, L’Humanité a donc, sous la signature de Gilles Smadja, résumé ou cité plusieurs documents allemands et un français établissant avec précision un certain nombre de données nouvelles. Outre la photocopie de cet article du quotidien, je vous livre les textes dans une annexe ci-jointe, contenant à la fois tous ceux que j’ai envoyés à M. Smadja et un nouveau document allemand, découvert ces jours-ci, relatif à de nouveaux investissements de la Schering, pilleur des biens juifs de l’ancienne société filiale d’Ugine mariée à Degussa-Degesch au début de 1941. Il n’avait pas été jugé nécessaire de donner aux lecteurs d’un journal les précisions relatives aux cotes, mais il va de soi que je les mentionne dans le texte que je vous adresse. Il est donc incompréhensible que vous me réprimandiez sur le dossier Zyklon alors que je commence à donner satisfaction votre logique demande.J’en déduis que ce que Mme Lévy-Willard présente comme une prise de position « à chaud » résume des propos que vous lui avez tenus il y a un certain temps. Par exemple lorsqu’elle vous aurait remis ce texte que je lui avais confié, comme je l’ai précisé à Laurent Joffrin, directeur de la rédaction de Libération, , à sa demande et à titre personnel, le 10 octobre 1996.

Pour le reste, et tout en respectant votre légitime droit à la critique, je souhaite ajouter quelques mot aux arguments dont j’ai usé dans le courrier à M. Joffrin. Je ne prétends naturellement pas être la seule à travailler sur la collaboration économique en France. Cependant, le chercheur vigilant que vous êtes ne devrait guère être choqué par le fond des objections que je présente dans l’article contre la méthodologie de M. Rousso et d’un certain nombre de collègues dans le n° spécial de la revue histoire, économie et société consacré en 1992 aux entreprises françaises pendant la Seconde Guerre mondiale. Vous rendez un hommage appuyé à quelques historiens qui n’ont pas souscrit à l’obligation de consultation de fonds allemands et d’entreprises: serait-elle édictée pour moi? Parmi les noms que vous citez, figurent des spécialistes de la période – mais pas spécifiquement de la collaboration entre détenteurs des moyens de production; je ne manque d’ailleurs pas de les citer dans un travail qui date, je le rappelle, du début de 1994.

Je crains, pour les autres, que vous ne fassiez allusion à leur contribution à un ouvrage au titre ambitieux – La vie des entreprises sous l’occupation (Paris, Belin, 2è trimestre 1994) – mais au contenu modeste, comme l’annoncent ses responsables – A. Beltran, R. Frank et H. Rousso – dans un « avant-propos »: « Dès l’origine, il s’agissait moins d’écrire une histoire économique de la période, que d’analyser en détail les conditions dans lesquelles des entreprises françaises, prises dans divers secteurs et diverses régions, avaient traversé la guerre, l’occupation et la libération. De ce fait, on trouvera malheureusement peu de renseignements sur les grandes entreprises mais beaucoup en revanche sur la vie économique locale, y compris sur le destin de très petites entités économiques. L’enquête, en effet, a été tributaire des sources immédiatement disponibles », lesquelles, comme le lecteur peut ensuite en juger, sont fort limitées (op. cit., p. 4).

Vous avez vous-même et pendant si longtemps été si contesté en France pour l’étroitesse prétendue du choix de vos archives – sources allemandes pour La France de Vichy, préfectorales pour Vichy et les juifs – que je m’étonne de votre sévérité pour l’étroitesse du mien. Je présume en outre que vous allez traiter avec la même sévérité l’incontestable paresse de l’historiographie française, surtout quand on la compare à l’activité des chercheurs suisses ou de Gillingham pour le cas belge.D’autant que, je vous le rappelle, j’ai rédigé là un article, pas une thèse d’Etat. Concernant votre jugement politique, je prétends sur la stratégie des classes dirigeantes m’inspirer de votre analyse d’il y dix ans sur le cas français des années trente et la priorité donnée décisivement en 1936 à «l’ennemi intérieur [sur…] l’ennemi extérieur» («France, the Church, the Republic and the Fascist temptation, 1922-1945», WOLFF R. et J.HÖNSCH, éd., Catholics, the State and the European Right, 1919-1945, New York, Columbia University Press, 1987, p. 77-79 (67-91).

Je suis profondément touchée par ce que considère comme votre désaveu public de mon travail, et comme une contribution à une tentative de marginalisation mise en oeuvre depuis des années par tout ce qui gravite autour de l’IHTP, organisme qui a toujours repoussé la collaboration que je lui proposais, et qui prétend en France à un exclusivisme sur la Deuxième Guerre mondiale que je conteste. Je suis aussi fort inquiète de ce qui a constitué une manoeuvre de manipulation autour de votre nom prestigieux.

Dans l’attente de votre réponse et d’une explication franche, je vous prie d’agréer, Monsieur et cher collègue, l’expression de mes pensées les meilleures.

Annie LACROIX-RIZ

 

 

II.

 

 

Le Pecq, le 30 mai 2000

 

Annie LACROIX-RIZ
Professeur d’Histoire contemporaine
6, impasse des Pêcheries
78230 LE PECQ
Tél. : 01 39 73 96 03
Fax : 01 39 73 98 08
e-mail : annie.lacroix-riz @wanadoo.fr

M. le Professeur Robert PAXTON

Department of History
Fayerweather Hall, Room 605
NEW YORK

Monsieur et cher collègue,

Je dois d’abord vous remercier de m’accorder l’honneur d’une page dans le Times Literary Supplement, alors même qu’aucun de mes travaux antérieurs sur la collaboration ne figure dans la bibliographie, quasi exhaustive, que vous avez en 1997 ajoutée à votre grande œuvre, La Vis-à-vis de Vichy. Votre alacrité du 19 mai contraste avec votre quasi silence lors de l’appel téléphonique de mars 1997 (le 21 ?) et le silence total qui a accueilli le courrier que je vous ai adressé en même temps (ci-joint copie). Je ne puis vous obliger à m’apprécier, et c’est beaucoup que de consacrer un tel volume, dans une publication si prestigieuse, au travail d’une besogneuse excitée.

Je relève pour mémoire la liste des historiens de qualité qui auraient, par opposition à moi, fait beaucoup avancer la question traitée, ce qui nous ramène au problème que je soulevais dans le courrier du 21 mars 1997. En lisant l’Argus de la Presse, vous disposerez de la liste, pas si ridicule, des critiques parues en Vis-à-vis (je la tiens à votre disposition). Elle n’inclut certes pas Libération, qui a préféré à une critique les douceurs de Peschansky, le 23 décembre 1999 (correspondent-elles à votre conception du débat historique ?) ; pas plus, il est vrai, que Le Monde qui, recensant en général tout ouvrage traitant de l’aryanisation, n’a pas jugé le mien digne de son intérêt. Pour tout vous dire, M. Rioux, qui y avait naguère, sans doute avec d’autres, bloqué la recension du Vatican, a rejoué le même air. Il n’eût tenu qu’à vous de lever ce verrouillage que vous semblez imputer à ma seule médiocrité.

Bientôt sans doute relèverez-vous publiquement les carences de la documentation de mes collègues, puisque vous évoquez les archives que je n’ai pas consultées, sans parler des coupures « sélectives » que j’aurais pratiquées dans celles que j’ai vues. Vous savez aussi bien que moi ce que vaut un tel argument. La référence à Higham, fort longue, est particulièrement scandaleuse : cet auteur a peut-être commis des ouvrages indignes, que je ne connais pas, mais celui que j’ai évoqué ne l’est pas, et quoique non classique par son manque de notes de référence, il est largement étayé par des citations de sources (télégrammes du Trésor, du Département d’État, etc.) : il concorde avec des archives originales que je cite, avec des documents de renseignement que vous brocardez curieusement, avec les sources des biographies de John Foster Dulles (dont celle de Pruessen), les témoignages documentés de Russell Nixon ou Bernard Bernstein devant la Commission Kilgore (J. S. Martin, qui les a utilisés, et les archives françaises concordent parfaitement, et la récente synthèse de Carolyn Eisenberg s’y réfère), etc. Je vous renvoie aux sources citées par le chapitre 9, qui méritaient autre chose que cette vilenie.

Vous vous gaussez de mes propos sur « la fête de l’économie de guerre allemande » en ne répondant toujours pas à l’argument, antagonique avec votre hypothèse d’octobre 1996-mars 1997, que cet enrichissement fut acquis, excusez-moi de me citer, « en livrant non seulement de stricts produits de guerre comme l’a cru R. Paxton, mais tout ce que fabriquait encore l’industrie de consommation, du champagne au pot de chambre, de la dentelle à la peau de lapin, des parfums à la confection ». Vous ne disposez, parmi les études que vous prêtez à mes collègues « moins sévères », d’aucun élément sérieux établissant les pertes du « grand capital » pendant la guerre. On aimerait, sur le Zyklon B, que vous arrêtiez avec la même vigueur que vous me réservez l’opération, ignominieuse, de certains historiens ou associés de l’IHTP (notamment M. Hervé Joly, dont les arguments de mars 1997, faibles et erronés, nourrissent les attaques menées contre moi depuis lors). Sur les bombardements, je ne vois pas à quelle source a posteriori vous vous référez : ma documentation, gigantesque, date des années 1941-44. L’observation populaire, en Vis-à-vis et en Vis-à-vis – quelle horreur, en effet, comparée au témoignage post bellum des élites dont maint historien français fait actuellement tant de cas – a parfaitement concordé avec le renseignement, gaulliste ou non, sur la mise à l’écart fréquente des usines, intactes alors que les zones populaires habitées étaient dévastées (j’ai consulté toutes les sources que je cite, et elles sont considérables). Sur les patrons « résistants », mes sources sont à la fois françaises et allemandes, ce qui ne borne pas le cas aux « seuls patrons dont les Allemands avaient entendu parler ». Une carence, d’ailleurs, que vous n’avez pas signalée : mon oubli, dans la bibliographie, des si riches fonds F 37 Barnaud largement cités dans l’ouvrage.

Votre mutisme sur les cartels, les cessions de titres, phénomène généralisé, engagement forcé des titres juifs inclus, et sur les engagements de long terme du « grand capital » (association de capitaux en tête), et, plus largement votre discrétion sur le rôle des banques ouvrent sur deux hypothèses : soit vous n’avez pas lu les chapitres concernés (5 à 8) ; soit ils vous ont semblé incompatibles avec le tableau de la loufoque « pasionaria de la collaboration économique ». J’aimerais, dites-vous, les « complots ». Vous-même avez naguère cru que les classes dirigeantes avaient une stratégie ; je continue à le croire, et la question de la synarchie n’est pas fermée : je vais même m’efforcer de la rouvrir si les archives, qui vous ont tant manqué pour rédiger votre Dorgères, s’ouvrent enfin. Votre hypothèse sur ma « famille » grande bourgeoise est erronée : je ne suis pas une Riz-Lacroix, mais une demoiselle Riz, femme d’un M. Lacroix, et mon grand-père maternel était un petit ébéniste de Belleville immigré de Pologne en 1919 (le paternel, aussi modeste et venu plus tôt de Lituanie, était mort avant la guerre). Votre ironie sur la classe ouvrière et le parti communiste devrait céder devant une consultation systématique des archives sociales, économiques, politiques et policières.

Concernant votre vibrant éloge de Hayes à la cheville duquel je ne parviendrais pas, je note : 1° que le rôle de l’historien ne consiste pas à « se mettre à la place » des patrons de l’IG Farben, trop souvent sur la base de leurs « affidavit » du procès de Nuremberg ; 2° que le talentueux Hayes a été pris en flagrant délit, notamment par Roth, de complaisance pour les mêmes (en particulier sur l’origine du choix d’Auschwitz, qui n’a pas consisté à « suivre le drapeau » comme il le dit, mais à le précéder). Pour résumer, votre critique ressemble à un règlement de comptes, sans justification d’ailleurs entre nous deux. Le grand Paxton de la Vis-à-vis de Vichy ne s’est grandi ni en octobre 1996, en acceptant, sans m’en aviser, de Mme Lévy-Villard un texte inédit dont je lui avais un an auparavant conté les aléas, ni en mars 1997 en consentant une interview datant en fait d’octobre 1996, ni en mai 2000 en rédigeant ce papier pétri du mépris et de l’arrogance d’un historien reconnu pour une petite historienne isolée et bêtement rouge. Vos relations régulières avec la coalition IHTP-Sciences Politiques (dont certains professeurs se vantent de week-ends passés « chez Bob à New York », selon le témoignage d’un étudiant d’un de vos hôtes) vous incitent désormais à soutenir résolument le camp hégémonique dans le débat français (dans la mesure où il y en aurait un). Les années vous ont rendu moins sévère, ou peut-être préférez-vous aux politiques (je vous renvoie à votre condamnation sans appel de Vichy) les grands patrons, pour qui le profit ne serait qu’une motivation secondaire (quid de ceux installés au cœur économique de Vichy ?). Je préfère me rappeler le grand Paxton, si isolé naguère dans une Vis-à-vis qui aime tant le consensus ; et me réjouis, malgré ses rigueurs, de demeurer dans l’honorable camp de l’anticonformisme : il y a même à mes yeux quelque chose de profondément réjouissant dans la morgue du WASP vis-à-vis de la petite-fille d’immigrée érigée en dinosaure qui s’obstine à croire à l’existence de la lutte des classes.

Je vous prie d’agréer, Monsieur et cher collègue, l’expression de mes pensées les meilleures.

Annie LACROIX-RIZ

 

 

 

Enfin, voici le mail qu’a fait circuler le personnage qui dit avoir été le collègue de Mme Lacroix-Riz à l’université de Toulouse…

 

—–Message d’origine—–
De : Christian Durand <xian.durand@icloud.com>
Envoyé : dimanche 1 septembre 2019 16:22
À :….
Objet : Demandez le programme … – …

Plusieurs étudiants toulousains me demandent si Annie a des liens avec le papier Riz Lacroix dont l’usine de Mazéres a été vendue aux Yankees puis fermée juste après, laissant plusieurs centaines de prolos sur le carreau ?

Merci Impérial Tobacco.

L’usine est devenue un lieu culturel assez tristounet…

 

Il y a recherche et recherche…

 

 

 

 

Puisque la polémique semble avoir refait surface à propos de la parution de son dernier livre – on dirait que chacun de ses ouvrages est une épine de plus dans le pied de ces « gens de biens » – la moindre des choses est qu’il vous soit présenté. Le voici :

 

 

 

 

Nous laisserons, à son propos, la parole à l’excellente revue En attendant Nadeau (que nos lecteurs auront ainsi l’occasion de découvrir), puisqu’elle vient justement d’en faire une recension d’une grande clarté :

 

 

Le mythe de l’épuration

(Claude Grimal – En attendant Nadeau – 10.9.2019)

https://www.en-attendant-nadeau.fr/2019/09/10/mythe-epuration-lacroix-riz/

 

 

 

 

Enfin… pour Le patriote Résistant, Annie Lacroix-Riz a accordé un entretien à Hélène Amblard

(entretien qui répond de façon circonstanciée aux questions angoissantes que se posent M.Christian Durand et ses « étudiants toulousains »)

 

L’invitée du mois : Annie Lacroix-Riz

 

Entre ce qui se dit

et la réalité…

 

Docteur ès lettres, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris VII-Diderot, ses publications, notamment sur la période 1939-1945 lui ont valu nombre de critiques. Il n’empêche, elle persévère, continue d’éplucher des archives révélatrices, pour un autre regard sur l’histoire du monde contemporain. Rencontre.

 

 

D’où vous vient cette opiniâtreté ?

Je suis née fin 1947, d’une mère dont les parents étaient Juifs polonais. Son père fut pris sur la ligne de démarcation en août 1942 et envoyé au camp de Pithiviers, puis déporté à Auschwitz. Un communiste de Goussainville lui avait fourni de faux papiers, et il avait caché les vrais dans ses chaussures. Les Allemands les avaient trouvés ! Mes grands- parents maternels habitaient rue Piat (Paris XXe). Tout leur immeuble avait été prévenu par les flics de la rafle de juillet 1942. La famille est tout de suite montée au deuxième étage, dont l’occupant était connu pour ne pas être juif ; personne n’a sonné chez lui. Ma grand-mère et ses filles sont parties dans le Gers, où ma mère, secrétaire, a tricoté pour gagner sa vie. Mon grand-père, resté à Paris, est parti les rejoindre en août… Ma grand-mère Anna, était arrivée de Pologne en 1920 très « rouge » ; elle emmenait son aînée Suzanne, ma mère, à la maison des syndicats de la CGTU, la Grange aux Belles, voir des films sur la mort de Lénine. Elle l’avait surnommée Nacht Feugele, « Oiseau de nuit » en yiddish… Mon grand-père, artisan ébéniste qui faisait des meubles « au tampon », est mort à Auschwitz dans les marches de la mort. Il avait « tenu » de 1942 à 1945 ! Ma mère n’en a su les circonstances qu’au début des années 1970, de la bouche du frère de mon grand-père en Israël, où il était parti après avoir survécu. Lui, était resté en Pologne avant-guerre : ils s’étaient retrouvés au camp !

Lire la suite…

URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/entre-ce-qui-se-dit-et-la-realite/

 

 

 

 

Bibliographie d’A. L-R (10 derniers ouvrages parus) :

 

  • Industrialisation et sociétés (1880-1970). L’Allemagne, Paris, Ellipses, 1997, 128 p.
  • Industriels et banquiers français sous l’Occupation : la collaboration économique avec le Reich et Vichy, Paris, Armand Colin, coll. « Références » Histoire, 1999, 661 p. puis 2007.
  • L’Histoire contemporaine sous influence, Paris, Le Temps des cerises, 2004, 145 p., puis, 2e édition (1er, 120 p.), 2010.
  • Le choix de la défaite : les élites françaises dans les années 1930, Paris, Armand Colin, 2009, 2eéd. (1re éd. 2006), 679 p.
  • L’intégration européenne de la France : La tutelle de l’Allemagne et des États-Unis, Paris, Pantin, Le Temps des cerises, 2007, 108 p.
  • De Munich à Vichy : l’assassinat de la Troisième République, 1938-1940, Paris, Armand Colin, 2008, VIII-408 p.
  • L’Histoire contemporaine toujours sous influence, Pantin, Le Temps des cerises, 2012, 263 p.
  • Aux origines du carcan européen (1900–1960) : la France sous influence allemande et américaine, Pantin, Delga / Le Temps des cerises, 2014, 197 p.
  • Les élites françaises entre 1940 et 1944 : de la collaboration avec l’Allemagne à l’alliance américaine, Paris, Armand Colin, 2016, 496 p.
  • La non-épuration en France de 1943 aux années cinquante, Paris, Armand Colin, 2019, 672 p.

 

 

 

 

 

Petit addendum des G.O.

À l’intention surtout de ceux qui sont trop jeunes pour savoir à quel point tout ceci est important

 

Il serait difficile, même à une chatte, de retrouver ses petits dans les conflits entre chercheurs et mandarins. Mais ces conflits ne sont pas anodins. Par conséquent…

Un peu d’histoire :

Tout le monde connaît ou devrait connaître Annie Lacroix-Riz. Depuis quelque trente-six ans qu’elle publie le résultat de ses travaux et que les vidéos de ses conférences circulent sur le net, on peut estimer que – assurément sans le vouloir – elle a pris la suite d’Henri Guillemin, dont elle partage si peu, pourtant, la sensibilité philosophique que c’est à l’issue d’une représentation du Vicaire de Hochhuth que lui est venue sa vocation d’historienne. Pour abréger, Annie Lacroix-Riz est aussi communiste que Guillemin était catholique. Ce qu’ils ont en commun, c’est l’hostilité jamais démentie du « parti de l’égoïsme » (Buonarroti), découlant du choix qu’ils ont fait l’un et l’autre de la défense des humiliés et des offensés, en plus de ce qu’ils estiment être la vérité : « les faits, la façon dont les choses se sont réellement passées » (von Ranke). Qu’Annie Lacroix-Riz ait déjà, par deux fois, participé aux travaux de l’Association des Amis d’Henri Guillemin, prouve son absence de sectarisme.

Annie Lacroix-Riz est donc en permanente bisbille avec les clercs bien en cour auprès des puissants. Elle est allée jusqu’à écrire un livre exprès pour déplorer les mœurs académiques et la morale élastique des tenants de l’histoire officielle (celle des « vainqueurs » comme on sait). L’état des choses dans les Alma Mater de France est à peu près identique à ce qu’il est partout ailleurs en Europe, c’est un fléau du genre peste/choléra dont il serait urgent que notre continent se soigne. Annie Lacroix-Riz pour sa part s’y emploie, contre vents et marées.

On se tromperait pourtant si on pensait que « la trahison des clercs » (Benda) est un phénomène purement européen. Ce qui nous amène à Robert Paxton.

Robert PAXTON est un historien américain né en 1932 qui s’est rendu internationalement célèbre en 1982, avec un livre intitulé Vichy France : Old Guard and New Order, 1940-1944, publié en français, au Seuil, en 1983, sous le titre La France de Vichy 1940-1944. Nous avons ici le souvenir d’Henri Guillemin disant tout le bien qu’il pensait d’un livre venu de l’étranger qui rendait caduc et obsolète tout ce que l’histoire bien-pensante avait décrété vrai jusque-là. Nous venons de voir qu’Annie Lacroix-Riz elle-même ne lui ménageait pas son admiration.

On pourrait dès lors penser que les deux spécialistes d’une même époque de l’histoire de France aient toujours été et restent sur la même longueur d’ondes. Or, il n’en est rien et, ce qui est plus grave, le Pr. Paxton paraît de bien mauvaise foi en s’attaquant à sa consoeur d’aussi loin, dans les colonnes d’un journal qui n’a pas pour habitude de publier des critiques de livres parus dans une autre langue que l’anglais.

Que s’est-il donc passé ?

Il s’est passé, selon toute vraisemblance, que le Pr. Paxton, qui n’avait pourtant plus rien à prouver, a succombé aux sirènes de la corruption.

Corruption ? Comme vous y allez !

Eh, c’est qu’on ne corrompt pas les gens qu’avec de l’argent. La reconnaissance sociale, par exemple, est un agent très efficace. Bref, entre une obscure historienne française et les fripouilles heureuses au pouvoir chez lui et ailleurs, le docte savant a choisi les fripouilles. La connivence avec Libé ne laisse pas grand doute là-dessus. Ce sont des choses qui arrivent. Souvent. Sic transit…

Reste qu’Annie Lacroix-Riz a eu raison de rendre enfin public le différend qui l’oppose à un homme qui a eu jadis son heure de gloire et de rigueur.

 

 

 

 

Glanes en hommage au Pr. Lacroix-Riz

 

 

 

 

 

La réussite soviétique

George CallaghanTheDuran – 16.8.2019

 

 

 

 

La plupart des gouvernements ont refusé de reconnaître la légitimité du gouvernement soviétique. En dépit de ces circonstances peu prometteuses, l’URSS a réussi à mettre à son actif quelques accomplissements remarquables.

Je suis un anti-communiste convaincu mais, en personne de bonne foi, je ne puis m’empêcher de m’émerveiller devant les exploits de l’URSS. Considérez les problèmes insurmontables auxquels était confrontée la Russie en 1917. La Première Guerre Mondiale était toujours en cours ; le pays vacillait au bord de la guerre civile ; 70% de la population était illettrée ; le réseau des transports ne fonctionnait pas ; il y avait grave pénurie alimentaire dans les villes et l’armée était en pleine mutinerie. Lorsque la Guerre Civile russe a éclaté, plusieurs pays étrangers y ont pris directement part en soutenant les Blancs contre les Rouges.

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/la-reussite-sovietique/

Source : https://theduran.com/the-soviet-achievement/

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

 

 

 

 

Petit commentaire des G.O.

 

« L’URSS a aussi présenté des aspects très négatifs »… Georges Callaghan est, comme il le dit, une personne de bonne foi. Et c’est de bonne foi qu’il répète que :

« Les cruelles répressions de Staline y ont causé des souffrances incommensurables. L’économie planifiée par l’État n’a pas été efficace. Une rigidité idéologique excessive a été cause que Staline n’a pas voulu reconnaître que ses politiques mal inspirées provoquaient des famines. »

parce que c’est ce qui a servi de « vérité historique » accessible en Occident. On peut avoir des opinions, sinon des informations, différentes des siennes, quand on sait ce qu’est, aujourd’hui encore, jusqu’en France – surtout en France ! – la réputation sanguinaire de Robespierre, que n’ont jamais réussi à entamer les preuves irréfutables et la phrase pourtant si claire de Lamartine (« Ils l’ont noyé dans le sang qu’ils avaient tiré pour le perdre »). Or, rien ne permet d’affirmer qu’il ne peut pas en avoir été de même pour Staline. Peut-être découvrira-t-on un jour que Staline a été pire que la réputation qu’on lui a faite… quand des historiens dignes de ce nom en auront apporté, encore une fois, les preuves. À l’heure actuelle, on ne sait RIEN d’assuré sur Staline. Pas même en Russie, du moins officiellement. Mais on le juge néanmoins avec la bonne conscience et l’absence d’états d’âme de l’ignorance absolue. Nous attendrons, pour notre part, l’avancée des travaux des historiens sérieux qui s’y sont attelés, tels que, par exemple, Andreï Fursov en Russie et Grover Furr aux États-Unis.

Et sur les famines « voulues et organisées » par Staline, nous croirons plus volontiers Mme Lacroix-Riz que l’insubmersible Ouy-Dire.

La campagne internationale sur « La famine en Ukraine », de 1933 à nos jours, par Annie Lacroix-Riz from Les Films de l’An 2 on Vimeo.

 

« …l’architecture, la musique, le ballet, la littérature et le cinéma ont tous connu un remarquable épanouissement »

George Callaghan ne dit rien de la peinture. Pourtant, une exposition d’art soviétique vue à Liège il y a quelques années, nous a convaincus de l’incroyable richesse et diversité des arts plastiques en URSS, avant, pendant et après la guerre, et nous attendons avec impatience, le moment où quelqu’un, à Paris par exemple ou à Bruxelles, osera en organiser une vraie rétrospective.

Pourquoi ce long, cet obstiné et si complet black out ?

L’article qui suit y répond en partie, quoi qu’il ne soit pas le premier du genre. Il y a déjà pas mal d’années qu’ont circulé, notamment en Allemagne, de saignantes révélations sur le sujet. Rien n’interdit aux curieux de les rechercher et d’en constituer un dossier révélateur. En attendant :

 

L’Amérique et l’art abstrait : quand l’art devient une arme politique

 

Entelekheia – 2.9.2019

 

 

 

 

Un article de 1995 qui, outre qu’il reste d’actualité, est particulièrement éclairant sur les tendances actuelles de l’art en Occident. Quelles sont les racines des œuvres contemporaines omniprésentes dans nos espaces publics, malgré un rejet à peu près général du public ? Des documents déclassifiés dans les années 90 donnent la réponse : la Guerre froide.

Note : Dans cet article, le terme art moderne (« modern art ») s’applique exclusivement à ses productions américaines, ou adoubées par les USA, d’après la Deuxième Guerre mondiale.

 

Par Frances Stonor Saunders

Paru sur The Independent sous le titre Modern art was CIA ‘weapon’

 

Comment l’agence d’espionnage a utilisé à leur insu des artistes comme Jackson Pollock et Willem de Kooning dans sa Guerre froide culturelle.

Pendant des décennies, dans les milieux artistiques, c’était soit une rumeur, soit une plaisanterie mais aujourd’hui, c’est un fait confirmé. La Central Intelligence Agency a utilisé l’art moderne américain – y compris les œuvres d’artistes tels que Jackson Pollock, Robert Motherwell, Willem de Kooning et Mark Rothko – comme arme pendant la Guerre froide. À la manière d’un prince de la Renaissance – à cette différence près qu’elle agissait en secret – pendant plus de 20 ans, la CIA a encouragé et promu la peinture expressionniste abstraite américaine dans le monde entier.

Le lien est improbable. C’était une période, dans les années 1950 et 1960, où la grande majorité des Américains n’aimaient pas ou méprisaient même l’art moderne – le président Truman a résumé l’opinion populaire en ces termes : « Si c’est de l’art, alors je suis un Hottentot. » Quant aux artistes eux-mêmes, nombre d’entre eux étaient d’anciens communistes à peine acceptables dans l’Amérique de l’ère maccarthyste, et certainement pas le genre de personnes normalement susceptibles de recevoir le soutien du gouvernement américain.

Pourquoi la CIA les a-t-elle soutenus ?

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Source : http://www.entelekheia.fr/2019/09/02/lamerique-et-lart-abstrait-quand-lart-devient-une-arme-politique/

 

 

 

 

«We want Georges Ibrahim Abdallah in jail !»

 

Et tout le monde a obtempéré, et obtempère depuis 35 ans, dont, au premier rang : François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande, Emmanuel Macron…

 

 

Souscription pour le tournage d’un film sur le plus vieux prisonnier politique en Europe

 

Le Grand Soir – 10.9.2019

 

Grâce à une souscription lancée ici, un livre sur les Gilets Jaunes (« La rue était noire de jaune ») va être bientôt en librairie. Le Grand Soir a été pressenti pour aider de la même manière au tournage d’un film sur GEORGES IBRAHIM ABDALLAH.

Le réalisateur est Pierre Carles.

 

 

 

Le réalisateur

Journaliste qui a travaillé pour plusieurs chaînes de télévision, Pierre Carles s’est fait connaître en dénonçant par l’image en 1992 la fausse interview de Fidel Castro par Patrick Poivre d’Arvor.

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/we-want-georges-ibrahim-abdallah-in-jail/

Source : https://www.legrandsoir.info/souscription-pour-le-tournage-d-un-film-sur-le-plus-vieux-prisonnier-politique-en-europe.html

 

 

 

 

 

Cela va sans dire, et mieux encore en le disant :

 

Deux acharnements judiciaires en France, « pays [qui fut] des droits de l’homme »

 

Communiqué du Comité de soutien au commandant « Carlos » Ilich Ramirez, président Dieudonné M’bala M’bala

 

 

 

 

Deux  communistes;  deux condamnations à perpétuité pour des actes terroristes dans le cadre du combat anticolonialiste et antisioniste; deux hommes debout qui ont déjà purgé en France 33 ans et 25 ans de prison respectivement (G. I. Abdallah, né en 1951, condamné en 1986, est libérable depuis 1999; « Carlos », né en 1949, était libérable en 2014; condamné à nouveau pour une affaire pourtant déjà jugée, en 2018, il pourrait finir de purger sa peine dans son pays, le Venezuela: mais les autorités françaises veulent absolument les garder encore sous les verrous).

Nous exigeons la libération pour Abdallah, le rapatriement au Venezuela pour « Carlos ». Il s’agit de deux combattants anticolonialistes et antisionistes, d’expérience et de bon conseil. Au moment où M. Netanyahou prétend bafouer encore plus le droit international et les droits des Palestiniens en annexant la Cisjordanie, nous insistons : ce serait un honneur pour la France que notre gouvernement prenne ses distances avec les néocolonialistes israéliens et américains. Georges Ibrahim Abdallah et « Carlos » sont des résistants qui ont donné leur vie et leur liberté pour la libération de la Palestine, et qui continuent le combat, en dénonçant constamment l’ingérence israélienne mortifère dans notre pays ainsi que les crimes commis en Palestine occupée par l’entité sioniste.

25 ans de prison pour « Carlos », 33 ans pour Georges Ibrahim Abdallah, des peines largement purgées en France, ça suffit !

 

Liberté pour Georges Ibrahim Abdallah

Rapatriement pour Ilich Ramirez Sanchez « Carlos »

 

URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/deux-acharnements-judiciaires-en-france/

Source : Ginette Hess Skandrani.

 

 

 

 

 

 

Que signifie la décision de Poutine d’affecter autrement Glazyev ?

 Aleksandr Khaldey – The Saker.is – 24.8.2019

 

 

Comme on vient de l’apprendre, le conseiller du Président sur les questions économiques, l’académicien Sergueï Glazyev, quitte son poste et assumera désormais la fonction de ministre pour l’Intégration et la Macroéconomie auprès de la Commission Économique Eurasienne. L’approbation de la candidature de Glazyev par tous les chefs d’État de l’UEEA est prévue pour le 1er octobre.

 

 

 

 

Un changement de cet ordre dans le format des relations de Vladimir Poutine avec Sergueï Glazyev ressemble, vu de l’extérieur, à une prise de distance du Président, dans le cadre de la crise économique, donc politique, en cours. Cependant, croire cela serait une erreur.

En dépit du fait que, si on en croit certains canaux de Telegram, des plaintes ont été récemment adressées à l’administration présidentielle au sujet de ce que faisait Glazyev, son transfert à un poste de responsabilité d’un cran inférieur à celui qu’il occupait en qualité de conseiller, ne signifie nullement un effondrement de sa carrière politique.

Le fait est que la nouvelle affectation de Glazyev, d’après un certain nombre de sources, résulte de pressions exercées par Mikhaïl Babich, et ce détail change complètement les choses. Dans ce cas, la nomination de Glazyev ressemble à une reconcentration des forces par-dessus la tête du système des libéraux russes, en vue d’une tâche à accomplir dans le champ d’action de l’Union Économique Eurasiatique.

 

 

 

 

À l’heure actuelle, pour Poutine, il est inutile d’avoir Glazyev à ses côtés, et même pour Glazyev, le statut formel de conseiller de Poutine a perdu de son opportunité politique, parce que le discours économique est tout entier accaparé par les libéraux. Poutine n’a nul besoin de Glazyev en ce moment pour servir de contrepoids symbolique aux libéraux.

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/que-signifie-la-decision-de-poutine-daffecter-autrement-glazyev/

 

Source : https://thesaker.is/what-does-putins-staffing-decision-vis-a-vis-glazyev-mean/

Source d’origine : https://regnum.ru/news/economy/2694061.html

 

Traduit du russe par Ollie Richardson et Angelina Siard pour The Saker.is

Traduit de l’anglais par c.l. pour Les Grosses Orchades

 

 

 

 

 

 

C’est long mais roboratif et tout chaud :

 

Petites et grandes manœuvres

Observatus Geopoliticus – Chroniques du Grand jeu – 14.9.2019

 

 

 

 

Temps incertains et passionnants, faits de continuités et de recompositions, d’alliances inamovibles ou d’étonnants retournements de veste…

Le limogeage de John Bolton continue de faire couler de l’encre. Peut-être trop d’ailleurs car, malgré l’erratisme du Donald, il n’est pas du tout sûr que Washington change de ligne du jour au lendemain. Ces précautions d’usage formulées, le toujours excellent Bhadrakumar s’essaie au petit jeu du qui gagne/qui perd. A première vue, le débarquement du néo-con moustachu est une bonne nouvelle pour l’Iran et pour la Chine, une mauvaise pour Israël. Quant à la Russie, c’est business as usual.

Curieusement, et contrairement à la grande majorité du Deep State US, Bolton n’a en effet jamais présenté Moscou comme l’ennemi absolu à abattre. Ceci ne devrait nous étonner qu’à moitié, tant il est vrai que l’Etat profond, constitué de courants variés, n’est pas un tout homogène. Si sa stratégie fondamentale – diviser l’Eurasie – est forgée dans le bronze, les moyens pour y arriver font l’objet de débats et de divisions parfois importantes.

A ceux (establishment de la CIA, hauts pontes Démocrates) qui considèrent l’ours comme la Némésis suprême s’oppose la branche « kissingérienne », souhaitant au contraire jouer la Russie contre la Chine. Cette ritournelle est dans l’air depuis quelques années, autour de revues influentes (The National Interest), depuis que la folie des grandeurs impériale de la fin des années 90 puis les gaffes bushesques et obamesques ont fortement rapproché Moscou et Pékin.

Cette stratégie consistant à diviser les deux poids lourds continentaux est un grand classique de la thalassocratie anglo-saxonne. En 1900, âge d’or de l’Angleterre victorienne, Joseph Chamberlain (père de Neville, signataire des fameux accords de Munich en 1938), résumait parfaitement l’objectif fondamental de l’empire maritime : « Il est de notre intérêt que l’Allemagne s’oppose aux Russes. Notre principale crainte est de les voir s’allier. Nous devrions faire tout notre possible pour accentuer la cassure entre l’Allemagne et la Russie, ainsi qu’entre la Russie et le Japon« . Londres tentait tour à tour, selon ses gouvernements, de s’allier avec l’Allemagne contre la Russie ou avec la Russie contre l’Allemagne, l’essentiel étant que ces deux-là demeurent dans des camps opposés.

Après la Seconde Guerre Mondiale, les Etats-Unis reprennent le flambeau laissé par un Royaume-Uni déclinant, l’Eurasie remplace l’Europe et le Grand jeu passe à l’échelle-monde. Les fondamentaux, eux, ne changent guère. Dans les années 70, Kissinger (déjà) est l’artisan de la visite de Nixon en Chine populaire pour profiter de la rupture sino-soviétique et soutenir Mao contre l’URSS. Si le vénérable vieillard a aujourd’hui changé son fusil d’épaule et préfère jouer la carte russe, le scénario reste le même : séparer les deux géants eurasiatiques.

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Source : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2019/09/petites-et-grandes-manoeuvres.html

 

 

 

 

De Paxtonland en Geenland… Le premier de ces deux billets est à la bourre. Nos excuses à Anatole Atlas

 

 

Sire de Geenland

 

Anatole Atlas – spherisme.be – 19.8.2019

 

«  Toute poésie se meut dans un cadre, pour ainsi dire, apocalyptique. »

Cette citation du poète communiste grec Yannis Rítsos, je l’avais mise en exergue de Tango tabou de l’Ombu, paru l’année même (2002) où Richard Miller, ministre de la Culture, affichait son accord pour inviter en Belgique mon frère de loin Patrick Chamoiseau…

Le thème de l’Apocalypse hante explicitement mon œuvre romanesque depuis Pleine lune sur l’existence du jeune bougre (1990) – et Yannis Rítsos fut l’inspirateur d’une figure aédique la traversant de part en part…

(Rítsos dont Aragon suffoquait, au printemps 1981, à me décrire le sort dans un ancien camp nazi réaménagé par les Colonels du monde libre.)

 

 

Yannis Ritsos et Louis Aragon

 

 

Un roi boiteux se cramponne à son chambellan borgne : ils ne croient pas former le couple de l’aveugle et du paralytique. Ne jouissent-ils pas d’omnipotence, omnivoyance et omniscience bibliques, sous les formes de Kapitotal et de la tour Panoptic  ? Ce qui devait décider le même Richard à me solliciter pour collaborer à une revue littéraire usurpant le nom d’Ulenspiegel, dont le thème du premier numéro serait Israël…

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URL de  cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/6524-2/

 

 

 

 

 

Nauséabondieuseries

 

Anatole Atlas – spherisme.be – 7.9.2019

 

Tel graphomane entame-t-il sa carrière en déféquant des abominations contre les Juifs ? Repéré par BHL, celui qui le décrivait en 1990 comme un « youpin dont le crâne n’a, hélas, pas été rasé par les amis d’Adolf » est bientôt recruté par l’insulté, pour mettre ses immondices aux gages du judaïsme et de l’État d’Israël. On lui reproche d’appartenir aux milices de l’extrême-droite la plus moisie ? Quelle importance ! L’État-nation du peuple élu n’exhale-t-il pas de comparables pestilences ?…

Ainsi se comprend la magnanime absolution prodiguée par BHL à son protégé dans un article du Point (guetté comme un oracle par tous les clans rivaux au sein de la tour Panoptic) : Ce que je sais de Yann Moix.

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/6541-2/

 

 

 

 

 

 

Mis en ligne le 15 septembre 2019

Merci à Secours rouge pour l’étoile en cage

 

 

Pendant ce temps…

 

 

 

 

 

Le « Christophe de Margerie », premier-né des 17 transporteurs de LNG de la Sovcomflots, dans le port de Sabetta

 

 

 

Pendant ce temps…

 

 

Les Grosses Orchades ne comptent probablement pas beaucoup d’étudiants de Sciences Po parmi leurs lecteurs, et c’est bien dommage (pour eux). Car si ces jeunes gens lisaient la mise à jour qui suit des Chroniques du Grand jeu, ils apprendraient infiniment plus de choses utiles et vraies qu’en six mois du lavage de cerveau que leur dispense l’Éducation Nationale (dont la restauration s’impose et qui adviendra, espérons-le, un jour ou l’autre).

En attendant cette issue bénie, on leur conseillerait de suivre pas à pas Observatus Geopoliticus dans sa déambulation énergétique si rigoureusement informée et de, surtout, cliquer sans faute sur chacun des liens qui sont bien plus que les traditionnelles « notes de bas de page » de rigueur dans tout essai universitaire qui se respecte.

L’exercice leur prendrait sans doute une bonne semaine de lecture assidue ou même plus. Et alors ?

 

 

 

 

Pendant ce temps, le Grand jeu énergétique…

 

Observatus Geopoliticus – Chroniques du Grand jeu – 7.9.2019

 

 

 

 

Alors que la situation se réchauffe en plusieurs points du globe, le bras de fer énergétique entre l’empire et ses adversaires irréconciliables n’est pas en reste. Au vu des dernières nouvelles fort intéressantes, un état des lieux s’impose mais, auparavant, un rappel fondamental n’est peut-être pas inutile pour les nouveaux lecteurs du blog :

 

 

Pipelineistan ou la guerre des tubes

 

En plus d’être le pivot du monde, le point névralgique du globe, l’Eurasie est également terre de richesses, d’immenses richesses. Les soieries, le jade, les épices, les tapis persans ou le caviar ont été remplacés par les hydrocarbures, pétrole et gaz, principalement en Russie et autour de la Caspienne

Aussi important sinon plus que les ressources elles-mêmes, c’est leur acheminement par les gazoducs et oléoducs et le moyen d’influence qui en découle qui cristallise les tensions et les grandes manœuvres, ce que d’aucuns nomment la géopolitique des tubes. Complétant la pensée de Mackinder, un nouvel axiome est apparu : « Qui contrôle les sources et les routes d’approvisionnements énergétiques mondiales contrôle le monde. » C’est particulièrement vrai pour les Etats-Unis dont les stratèges sont conscients de l’inévitable déclin américain : le monde est devenu trop vaste, trop riche, trop multipolaire pour que les Etats-Unis puissent le contrôler comme ils l’ont fait au XXème siècle. Du Projet pour un nouveau siècle américain des néo-conservateurs au Grand échiquier de Brzezinski, une même question prévaut en filigrane : comment enrayer ce déclin, comment le retarder afin de conserver aux Etats-Unis une certaine primauté dans la marche du monde ? La réponse, qui n’est certes pas ouvertement explicitée, passe par le contrôle de l’approvisionnement énergétique de leurs concurrents. « Contrôle les ressources de ton rival et tu contrôles ton rival », Sun Tzu n’aurait pas dit autre chose. Et c’est toute la politique étrangère américaine, et subséquemment russe et chinoise, de ces vingt-cinq dernières années qui nous apparaît sous un jour nouveau.

Les pipelines jouent ainsi un rôle crucial, leur tracé étant la matérialisation sur le terrain des objectifs stratégiques de leur promoteur. Les tubes russes sont autant de flèches visant à percer le Rimland afin de gagner les marchés de consommation européen ou asiatique. Ceux promus par les Américains courent le long de ce même Rimland et tentent d’isoler la Russie tout en contrôlant l’approvisionnement énergétique de leurs « alliés », européens notamment, pour garder un levier de pression sur eux.

La bataille pour les sources et les routes énergétiques combinée à la domination du Heartland et du Rimland, sont les éléments constitutifs de ce nouveau Grand jeu qui définira les rapports de force mondiaux pour les siècles à venir.

 

Ceci posé, que nous offrent ces derniers jours ? Un florilège de nouvelles importantes…

Les habituels contempteurs de la « perfidie moscovite » en sont une nouvelle fois pour leurs frais. On ne compte plus, ces dernières années, les articles de la presstituée occidentale ou israoudienne annonçant que, cette fois c’est sûr, Poutine est sur le point de lâcher ses alliés : au choix, Assad, l’Iran ou encore le Venezuela. En échange de xxxxx, le Kremlin va abandonner Maduro… Manque de bol pour nos petits propagandistes en herbe, la réalité ne colle jamais à leurs fantasmes infantiles.

Washington sanctionne les exportations de pétrole de Caracas ? Qu’à cela ne tienne : Rosneft est devenu le principal acquéreur d’or noir du Venezuela (40% en juillet, 66% en août) et fait office d’intermédiaire entre sa compagnie nationale (la PDVSA) et ses acheteurs internationaux, notamment indiens et chinois. Le géant russe abandonne de plus en plus le dollar, le monde continue d’acheter du pétrole vénézuélien, le gouvernement légal de Caracas continue de recevoir des dividendes ô combien précieux, les sanctions impériales sont contournées et Bolton en mord sa moustache de rage…

Il ne doit pas non plus être fou de joie d’apprendre que les Russes vont construire, en coopération avec les Sud-Coréens de Samsung, une flotte de 17 méthaniers brise-glace pour transporter le GNL arctique de la péninsule de Yamal. Un nom qui n’est pas inconnu du fidèle lecteur :

 

L’eldorado gazier actuel s’appelle Yamal, en Sibérie arctique :

 

 

 

Total par exemple y mène un projet GNL pharaonique et financé par les banques russes et chinoises pour cause de sanctions occidentales – titre de l’épisode : Les euronouilles ou comment se tirer une balle dans le pied. Le tour de table est intéressant : outre la major française, on retrouve Novatek (second producteur russe derrière Gazprom), le géant chinois CNPC et le Silk Road Fund (Fonds de la Route de la Soie).

On le voit, le plan est bien ficelé et englobera l’Eurasie grâce au transport par méthaniers brise-glace, dont le premier (intelligemment appelé par les Russes Christophe de Margerie en hommage au PDG de Total tué en 2014) vient d’être livré.

 

 

 

 

Tout cela fait dire à Vladimirovitch que la Russie deviendra bientôt le premier producteur mondial de gaz naturel liquéfié. Mais le GNL ne constitue qu’une partie du trésor d’or bleu du Yamal : plus de 26 000 Mds de m3 de réserves de gaz et une production qui pourra atteindre 360 Mds de m3. Brzezinski en a des sueurs dans le dos…

 

Le fait que Samsung participe à la construction de cette nouvelle flotte n’est pas anecdotique. Coréens et Japonais sont très intéressés par le gaz naturel liquéfié du Yamal, région de plus en plus stratégique pour Moscou qui y prévoit d’ailleurs des investissements colossaux et installe ses S-400. Les compagnies chinoises ne sont pas en reste, même si Pékin recevra également l’or bleu russe par pipeline.

A ce propos, le Sila Sibirii, chantier pharaonique bien connu de nos lecteurs, est quasiment terminé et Gazprom commence à y faire ses premiers essais. La coopération entre les deux géants eurasiatiques dans la région touche également l’industrie pétrochimique, à grands coups de milliards. Et l’on apprend que le forum de Vladivostok dont nous avons parlé dans le dernier billet a déjà accouché d’une bombe : un autre gazoduc reliant les deux géants eurasiatiques et passant par la Mongolie est peut-être dans les tuyaux. Au même moment, et ce n’est sans doute pas un hasard, une délégation de Gazprom était à Pékin pour discuter entre autres de la « route Ouest », c’est-à-dire le tracé d’un second tube…

La grande kermesse énergétique du continent-monde, qui donne tant de vertiges aux stratèges de Washington, ne serait pas complète sans les Indiens. Ca tombe bien, Modi (invité d’honneur à Vladivostok) et Poutine en ont longuement discuté et des pré-accords ont déjà été signés. Une sorte de « Route de la Soie maritime » russo-indienne s’additionnant aux voies chinoises pour arrimer encore un peu plus Heartland et Rimland.

A l’Ouest, du nouveau. Si, cette année, les exportations d’or bleu russe à destination de l’Europe vont échouer à quelques longueurs du record absolu de l’année dernière, Gapzrom, qui engrange d’ailleurs de jolis bénéfices, n’a pas à se plaindre. Malgré les atermoiements dus à la valse danoise, le Nord Stream II est aux trois-quarts construit et le consortium insiste sur le fait qu’il sera terminé dans les délais (en fait, avec un peu de retard par rapport aux plans initiaux). Il se pourrait même que les gogoleries du Donald à propos du Groenland poussent Copenhague à se ranger finalement du côté russe.

Zelinsky peut bien pousser l’habituelle chansonnette sur le « danger » du Nord Stream II pour conserver à Kiev quelques royalties sur le passage du gaz russe, le président ukrainien en est réduit à quémander quelques gouttes de GNL américain bien plus cher et transitant par la Pologne.

Bon prince, l’ours pourrait tendre la main à son turbulent voisin et lui lâcher un peu de lest lors des négociations gazières tripartites UE-Russie-Ukraine prévues plus tard dans le mois. L’échange inédit de prisonniers entre Kiev et Moscou, qui doit bien faire grincer quelques dents du côté de Washington et du baby Deep State ukrainien, est clairement à mettre au crédit de Zelinsky. Celui-ci a largement dévié de la ligne fanatiquement russophobe de son prédécesseur, ayant même dû lutter contre son propre Ministère des Affaires étrangères pour pouvoir passer son premier appel téléphonique à Poutine il y a quelques semaines !

Fin juillet, nous nous posions une question fondamentale à la fin de notre billet sur l’arraisonnement d’un bateau russe sur le Danube :

 

En Ukraine, pièce centrale du grand échiquier de Brzezinski et de tout stratège américain digne de ce nom, le mois d’avril fut un petit séisme. L’élection de Zelensky et la gifle monumentale reçue par Tapiocachenko ont quelque peu rebattu la donne et marqué la fin d’une époque. Nous l’expliquions alors :

 

Russophone, proposant un référendum conditionnant l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN ou l’UE (entrée qui n’est de toute façon qu’hypothétique), ne promettant rien sur la Crimée ou le Donbass, Zelensky semble plus disposé à reprendre langue avec Moscou.

Cependant, il ne faut pas exagérer la portée de l’élection du comédien. D’abord parce que, comme chacun sait, il officiait sur les plateaux-télé de Kolomoiski. On se rappelle que cet oligarque s’était certes retourné contre Chocochenko dès 2015, mais que cela ne l’empêchait pas de financer certains bataillons néo-nazis férocement russophobes. Bref, un personnage bien peu recommandable dont l’ombre plane au-dessus du néo-président, même si l’on ne connaît pas tout à fait le niveau réel de leurs relations…

Ensuite parce que le nouveau venu n’a pas de plateforme politique. Il vient de créer, le mois dernier, un parti attrape-tout portant le même nom que la série télévisée dans laquelle il joue. Pas sûr que cela suffise pour gagner la Rada en octobre. Or, le baby Deep State ukrainien mis en place par Washington après le Maïdan y tient les rênes du pouvoir et s’est d’ailleurs précipité, juste après l’élection, pour passer une loi renforçant l’usage de l’ukrainien. Même le Figaro, inhabituellement objectif, voit la grossière manœuvre :

Le Parlement ukrainien a adopté ce jeudi une loi renforçant l’usage de la langue ukrainienne, au risque de crisper des populations russophones du pays au moment où le président élu Volodymyr Zelensky dit vouloir leur tendre la main. Le but, évident : savonner la planche du nouveau président et torpiller toute possibilité de rapprochement.

 

Bingo ! Nous ne pouvions pas mieux pressentir l’avenir, le schéma des événements s’étant presque déroulé comme prévu.

Zelensky lui-même n’est sans doute pas un mauvais bougre et l’a montré d’emblée, le 8 mai, en honorant les vétérans soviétiques de la Seconde Guerre Mondiale. Son prédécesseur, Poroclown, aurait préféré voire fondre ses palais en chocolat plutôt que de serrer la main d’un vieillard décoré du ruban de Saint-Georges…

Au fil des semaines, un certain dégel des relations a vu le jour (…) Le fait que Zelensky ait passé sa vie d’acteur sur les plateaux de la télé de Kolomoiski ne semble pas non plus avoir joué un grand rôle, finalement. Comme beaucoup, l’oligarque est d’ailleurs revenu de ses mirages maïdanites, rompant dès 2015 avec Porochenko. Fin mai, dans un discours remarqué, il se lâchait en diatribes contre le FMI et les Occidentaux : « C’est votre jeu, votre géopolitique. Vous n’en avez rien à faire de l’Ukraine. Vous voulez atteindre la Russie et l’Ukraine n’est qu’un prétexte. »

Aussi, c’est avec une fébrilité de plus en plus grande que le système impérial a assisté au lent rapprochement entre Moscou et Kiev, la conversation téléphonique du 11 juillet entre les deux présidents ayant même fait couler quelques gouttes de sueur du côté du Deep State US ou de son avorton ukrainien. Il faut dire que Zelensky a fait montre d’une certaine indépendance d’esprit (…) Sans surprise, certains think thanks de l’empire tentent, déjà (!), de discréditer Zelensky, le montrant sous un jour pusillanime. Des cris d’orfraie assurent le bon public que cette conversation est une victoire de Poutine qui ouvre la voie au plan de Moscou : un Donbass rattaché formellement à l’Ukraine mais avec une grande autonomie, empêchant l’intégration de l’Ukraine dans la communauté euro-atlantique (…)

Quoi qu’en disent les habituelles officines, dont la paranoïa atteint des niveaux étonnants, ce n’est certes pas un simple appel téléphonique qui règlera le conflit. Mais il symbolise, il est vrai, une (très) relative normalisation des relations interrompues depuis le putsch de 2014. Il matérialise également le désir de paix, très majoritaire (69%) dans la population ukrainienne qui en a assez des excès guerriers de la junte post-Maïdan. On imagine les signaux d’alarme clignoter frénétiquement sur l’écran de contrôle impérial…

La vieille garde maïdanite, qui a tout de même récemment réussi à empêcher une prometteuse émission intitulée « Nous devons nous parler », organisée par des chaînes ukrainienne et russe, est d’autant plus sur les nerfs que les élections législatives, initialement prévues pour octobre, viennent d’avoir lieu. Nous le disions, la marge de manœuvre de Zelensky restait forcément réduite jusqu’à ce vote crucial. L’éclatante victoire de son parti lui donne désormais les mains libres ; du fait d’un mode de scrutin particulier, celui-ci obtient même la majorité absolue, une grande première dans l’histoire de la Rada.

 

 

 

 

Le fait qu’une liste pro-russe arrive en deuxième position met encore plus de sel sur la plaie du McCainistan qui croit deviner, sans rire, la main de Moscou. Quant aux chouchous de l’Occident, mis en place par lui au lendemain en 2014, ils sont humiliés, même s’ils arrivent quand même à passer la barre symbolique des 5%. Les années en 9 sont décidément maudites pour Washington : en 2009, Yanukovitch remporte les élections et met fin à la première « révolution de couleur » organisée par Bush & Co. En 2019, la victoire de Zelensky enterre le Maïdan, fomenté par qui vous savez.

En mai, le petit gang des ONG made in Soros/USAID/NED, inquiet des premiers pas du néo-président, l’avait déjà averti de manière surréaliste d’un certain nombre de lignes rouges à ne pas franchir. Entre autres joyeusetés : mener des négociations bilatérales avec la Russie sans la participation des « partenaires occidentaux, retarder ou saboter la marche à l’OTAN, initier un processus qui pourrait mener à la levée des sanctions contre Moscou…

On a vu que ce singulier avertissement, qui confine presque à une menace de renversement, n’a pas empêché Zelensky d’appeler Poutine. Avec sa victoire de dimanche, il est largement conforté dans son choix, au grand dam de la clique impériale qui doit trouver d’autres expédients. Est-ce tout à fait un hasard si, juste avant la mise en place du nouveau gouvernement, la junte de Kiev a arraisonné un bateau russe sur le Danube ?

Cet acte de piraterie ne trompe personne, surtout pas à Moscou : il s’agit d’une ultime provocation de la vieille garde sur le départ visant à savonner la planche de la nouvelle direction ukrainienne et tenter de torpiller tout rapprochement avec la Russie. Un grand classique, quoique désespérément routinier : Obama avait fait la même chose avant d’être remplacé par Trump, de même que la Rada avec sa loi linguistique provocatrice juste après l’élection de Zelensky… Le Deep State, démocratiquement balayé, mine d’avance le chemin de l’équipe qui lui succède. Après moi, le déluge. Si on repassera pour l’originalité de la manœuvre, qu’en sera-t-il de son efficacité ?

 

Si l’on en croit l’échange de prisonniers et l’optimisme de Zelensky de parvenir à un accord de paix, la manœuvre a échoué. Au Kremlin, maintenant, d’éviter de mettre le pas-si-comique-que-ça président ukrainien en difficulté et de laisser un peu de gaz russe transiter par l’Ukraine en guise d’ouverture. D’autant que le Turk Stream entre, lui, dans sa phase terminale et que la Serbie a déjà construit une partie des branches du tube qui irriguera les Balkans.

Les concurrents sont, comme nous l’avons expliqué maintes fois, illusoires et ce n’est certainement pas la chimère du gaz israélien qui risque de déranger l’ours. Que n’avait-on entendu sur le bassin oriental de la Méditerranée ? Découverte historique, Réserves extraordinaires, Changer la donne géopolitique… Ces absurdités sensationnalistes, typiques de la basse-cour médiatique inculte mais également reprises, avec effroi, par une certaine presse alternative qui a tendance à voir partout la main d’Israël, ne méritaient pourtant pas autant d’attention. Cela aussi, nous l’expliquions il y a bien longtemps :

 

Ca gaze pour Moscou. Et ce n’est pas une « trouvaille » de dernière minute qui empêchera le tsar des hydrocarbures de dormir. Une délégation européenne a en effet rendu une petite visite à Israël pour discuter la construction d’un éventuel pipeline Israël-Chypre-Grèce susceptible de fournir du gaz à partir de Léviathan (…)

Les réserves ont été revues à la baisse (500 Mds de m3 au lieu de 620 Mds), ce qui explique peut-être le soudain désintérêt de Gazprom, et ces quantités sont de toute façon bien faibles pour alimenter aussi bien la consommation domestique israélienne et l’exportation vers l’Europe. Pour donner un ordre de grandeur, les réserves totales de Léviathan sont cinquante-deux fois moins importantes que celles de Yamal et équivalent à ce que transporte le Nord Stream pendant dix petites années.

Dans ces conditions, construire un gazoduc sous-marin long de 1 300 km passant au-dessus d’une faille géologique pour transporter une douzaine de malheureux Mds de m3 paraît pour le moins alambiqué.

 

Votre serviteur est maintenant rejoint dans son analyse par Foreign Policy, rien que ça. Dans un article remarqué, la revue se pose la question de savoir si, en réalité, un seul mètre cube sera exporté en Europe au vu des coûts énormes du projet et des réserves somme toute modestes. Que quelques malheureuses gouttes de gaz israélien atteignent finalement l’Europe ou pas ne changera de toute façon strictement rien à l’échiquier énergétique.

On ne peut pas en dire autant de l’Iran, géant des hydrocarbures harcelé par l’empire. Après avoir versé dans la piraterie du côté de Gibraltar, les petits génies de Washington n’ont pas peur de sombrer dans le ridicule en proposant de corrompre les capitaines des pétroliers iraniens afin d’amener leur bateau dans des ports où il pourra être saisi. Même Barbe-Noire n’avait pas pensé à ça…

Le degré d’exaspération impuissante des Américains, obligés de s’abaisser à ce genre de manigance pathétique, laisse rêveur et Téhéran a beau jeu de moquer ces méthodes de gangsters. Toujours est-il que les Iraniens ne se démontent pas, continuant à affirmer leur stature de patron du Golfe en saisissant un tanker transportant du pétrole de contrebande. Relâché de Gibraltar, l’Adryan Darya I a tranquillement débarqué ses millions de barils en Syrie, ce pour la plus grande rage de Bolton.

Mais c’est dans l’arc chiite lui-même que des choses fort intéressantes se passent. Les habitués de nos Chroniques connaissent la valeur stratégique du poste d’Al Bukamal/Al Qaïm, que nous expliquions notamment début mai :

 

Aujourd’hui, attardons-nous sur une petite info lourde de conséquence. Dans un billet intitulé Arc chiite an I, nous écrivions il y a vingt mois :

 

C’est dans ce contexte que l’on apprend, et c’est tout sauf un hasard, que le 4+1 a décidé de passer la vitesse supérieure le long de la frontière syro-irakienne, pierre angulaire de l’arc chiite potentiellement (re)constitué.

Du côté syrien, l’armée et le Hezbollah ont, avec le précieux soutien de l’aviation russe, relancé les opérations vers Al Bukamal / Al Qaïm, point nodal crucial de la recomposition moyen-orientale. Dans le même temps et en parallèle, de l’autre côté de la frontière, l’armée irakienne et les UMP chiites ont libéré la zone d’Akashat.

 

 

 

 

La coordination avec Damas semble évidente. A ce rythme et au vu de l’effondrement daéchique, l’alliance chiite ne devrait pas tarder à arriver en vue d’Al Bukamal / Al Qaïm. La prise de ce dernier bastion califal ne sera certes pas chose aisée, mais c’est la grande image qu’il faut prendre en compte : suppression définitive du corridor sunnite nord-sud et mise en place de l’arc chiite est-ouest. Au grand dam de qui vous savez.

 

Bingo ! Depuis qu’Al Bukamal est revenue, fin 2017, dans le giron loyaliste, les Iraniens y sont présents. Le noeud stratégique est en effet fondamental pour la marche de Téhéran vers le ponant :

 

L’arc chiite, en partie reconstitué après la victoire des syro-russo-iraniens en Syrie, (re)devient le cauchemar stratégique de Washington, Tel Aviv et Riyad. Les Iraniens s’établissent sur la Méditerranée tandis que la construction d’une autoroute Iran-Irak-Syrie a commencé (elle finira par relier Téhéran à Beyrouth) et qu’un projet de voies ferrées ressort du sable. Les futures routes de la Soie chinoises doivent passer par là…

 

 

 

 

Or, qu’apprend-on ? Les Iraniens ont entrepris des travaux pour ouvrir un nouveau passage près d’Al Bukamal (l’ancien étant totalement détruit par la guerre). Il n’en fallait pas plus pour que le système impérial entre en mode panique et imagine déjà les cargaisons d’armes à destination du Hezbollah ou de pétrole pour alléger les sanctions US.

Avec ténacité, Téhéran joue sa carte et avance ses pions pour rejoindre la Méditerranée, profitant de la reconstitution partielle de l’arc chiite. Un bémol toutefois, cette route doit serpenter entre les bases américaines en Irak, puis les zones occupées par l’empire en Syrie (zone « kurde » et Al Tanaf), sans compter les régions où la présence de Daech n’a pas été totalement éliminée :

 

 

 

 

On ne sait pas très bien ce que seraient censés faire les soldats US si un convoi iranien leur passait sous le nez, ni le cadre légal (vote du Congrès ?) d’une éventuelle intervention. Pour compliquer encore un peu la situation, se pose d’ailleurs toujours la question de la présence états-unienne en Irak. Ces bases sont en tout cas un moyen de pression visant à contrôler et à contrarier l’arc chiite renaissant.

Une chose est sûre : des sables du désert aux corridors du pouvoir à Bagdad, l’affrontement à fleurets mouchetés entre Téhéran et Washington n’est pas prêt de s’arrêter. Un petit jeu dans le Grand…

 

Nous y sommes. Après cinq ans, Bagdad et Damas vont rouvrir le poste-frontière dans les heures qui viennent. Plusieurs officines occidentales s’alarment, sans doute à juste titre pour le coup, de la construction d’une grande base iranienne en ce lieu stratégique entre tous de l’arc chiite.

Comme par magie, un projet de pipeline revient sur le devant de la scène, accompagnant les évolutions géostratégiques sur le terrain. Vous l’avez deviné, il s’agit de l’oléoduc Iran-Irak-Syrie, dont l’acceptation par Assad au détriment des tubes pétromonarchiques fut une des principales raisons du conflit syrien.

Enterré dans les cartons pour cause de guerre et de sunnistan daéchique, le projet est remis au goût du jour par Téhéran qui tente de convaincre les Irakiens de son bien-fondé. Une nouvelle fois, beaucoup sinon tout se jouera dans les couloirs du pouvoir à Bagdad, où Iraniens et Américains ont engagé depuis longtemps une sourde lutte d’influence et s’affrontent par factions interposées.

Pour compliquer encore un peu les choses, la fameuse province d’Anbar, dans l’Ouest irakien, possède des réserves non négligeables de pétrole et de gaz. Il y a un mois et demi, cette région revenait sous les feux de l’actualité :

 

Alors que les Iraniens ont mis en ligne la spectaculaire vidéo de l’arraisonnement du pétrolier britannique dans le Golfe persique, il se passe des choses intéressantes dans la province d’Anbar, fondamentale pour la reconstitution de l’arc chiite :

 

 

 

 

Un coup de théâtre a éclaté début juillet, le commandant militaire de la région, le général Falahi, étant pris la main dans le sac en train de fournir à la CIA des renseignements sur les bases des Unités de Mobilisation Populaire chiites pro-iraniennes de la zone. Ces informations servaient à orienter les raids aériens US qui, de temps en temps, frappent les milices de la région sans aucun rapport avec l’amusante « guerre contre Daech ». La trahison de Falahi a déclenché un tollé et est remontée jusqu’à Bagdad, où le ministre de la Défense a ordonné l’ouverture d’une enquête officielle.

Relation de cause à effet ? Les forces américaines se seraient (conditionnel de mise) retirées de la base de Rutba, en plein désert d’Anbar et à 175 km à l’Est de la fameuse Al Tanaf, bien connue des lecteurs.

 

 

 

 

Ce que nous écrivions en mai 2017, après le bombardement par l’USAF d’une colonne chiite qui se dirigeait vers Al Tanaf et avant que les loyalistes syriens n’aient rejoint la frontière, n’a pas perdu une ride :

 

Empêcher la jonction chiite à la frontière syro-irakienne a toujours été le grand but des principaux alliés de l’empire – Israël, Saoudie, Turquie, Jordanie même – et le Donald n’a jamais caché sa sympathie pour au moins l’un d’entre eux (le premier cité). Il n’aura également échappé à personne que cette attaque intervient deux jours après la rencontre Trump-Erdogan, même si celui-ci est plus préoccupé par le soutien US aux YPG kurdes.

Quoi qu’il en soit, la course pour le contrôle de la frontière syro-irakienne est le nouveau chapitre important du grand et interminable livre de la guerre syrienne et c’est évidemment dans ce contexte qu’il faut replacer ce bombardement. Et peut-être un autre d’ailleurs, si l’info est confirmée : des avions américains auraient attaqué des Unités de Mobilisation Populaire irakiennes chiites de l’autre côté de la frontière.

Le conditionnel reste de mise car, pour l’instant, un seul média irakien en parle ; de plus, le lieu évoqué (« près d’Al Boukhamal ») est difficilement possible, Daech contrôlant la zone. Toutefois, cela collerait parfaitement avec le tableau général : empêcher Bagdad et Damas de reconstituer l’arc terrestre chiite. Coïncidence, cela intervient au moment même où un envoyé irakien discute avec Assad de « coopération dans la lutte anti-terroriste », c’est-à-dire évidemment de la reprise du territoire de l’EI qui sépare encore les deux pays.

Si les Américains persistent à vouloir remplacer Daech par leurs hommes de paille et couper l’axe Damas-Bagdad, ils prennent le risque d’entrer en collision directe avec l’Iran, ce dont s’inquiète jusqu’à The Atlantic. C’est en effet la politique de Téhéran, non de Moscou, de reconstituer l’arc chiite et la poussée loyaliste vers la frontière est plus d’obédience perse que russe.

 

Dix jours plus tard, Moon of Alabama allait dans le même sens, ajoutant d’ailleurs que les Américains avaient confié à une compagnie privée de sécurité, héritière de la sinistre Blackwater, la mission de sécuriser l’autoroute Bagdad-Amman qui traverse la province d’Anbar et dont une branche court jusqu’à Al Tanaf. Le but, évident : couper l’arc chiite, problématique principale de la guerre syrienne.

Comme souvent, les plans disneylandiens des stratèges de Washington se sont fracassés sur la réalité. Les UMP chiites restent fortement présentes à Anbar, au grand dam de la CIA qui doit débaucher des généraux irakiens pour en savoir plus (voir plus haut), et Soleimani se permet régulièrement des visites impromptues et provocatrices. Selon un bon observateur, s’il est confirmé, le retrait US de Rutba pourrait, dans le contexte particulier de scandale suite à la haute trahison de Falahi, signifier le renoncement des Américains devant l’inexorable avancée iranienne.

 

Si peu d’informations nous parviennent des sables d’Anbar et s’il est quelque peu difficile de savoir où en sont exactement les forces américaines, les réserves en hydrocarbures de la province attirent un nouvel acteur dans la danse, sous forme de pied de nez à Washington. Le ministre du Pétrole irakien a en effet décidé de confier l’exploration et le développement d’un bloc pétrolier et gazier prometteur à… une société russe !

 

Source : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2019/09/pendant-ce-temps-le-grand-jeu-energetique.html 

 

 

 

 

 

L’Iran est à la mode. Ou du moins, au premier rang de toutes les préoccupations : Guerre ou pas guerre ? Etc. Ceci est en anglais, parce qu’on n’a pas quatre bras et seulement quelques neurones de reste. Pour les anglophones, donc, avec les excuses d’usage.

[Pour ceux qui lisent l’italien, c’est ici : http://sakeritalia.it/interviste/il-saker-intervista-il-professore-seyed-mohammad-marandi/.]

 

 

 

 

The Saker interviews Professor

Seyed Mohammad Marandi

 

The Saker – Saker.is – 21.8.2019

[this interview was made for the Unz Review]

 

 

 

 

Introduction : first, several friends recently suggested that that I should interview Professor Seyed Mohammad Marandi; then I read this most interesting text on Moon of Alabama and I decided to ask Professor Marandi to share his views of the current situation in Iran, the Persian Gulf the rest of the Middle-East who very kindly agreed to reply to my question in spite of his most hectic and busy schedule. I am most grateful to Prof. Marandi for his time and replies. Crucially, Prof. Marandi debunks the silly notion that Russia and Israel are allies or working together. He also debunks that other canard about Russia and Iran having some major differences over Syria. Prof. Marandi, who is currently in Iran, is superbly connected and informed, and I hope that with this interview some of the more outlandish rumors which were recently circulated will finally be seen for what they are: utter, total, nonsense. Enjoy the interview!

The Saker

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The Saker : It is often said that there is an “axis of resistance” which comprises Syrian, Hezbollah, Iran, Russia and China. Sometimes, Venezuela, Cuba or the DPRK are added to this list. Do you believe that there is such an “axis of resistance” and, if yes, how would you characterize the nature of this informal alliance? Do you think that this informal alliance can ever grow into a formal political or military alliance or a collective security treaty?

Professor Marandi : I definitely believe there is an Axis of Resistance that currently includes Iran, Syria, Iraq, Gaza Lebanon, parts of Afghanistan, and Yemen. I do not think that we can include the DPRK in any way or form. I believe that Russia could be considered to a certain degree as aligned or affiliated to this resistance, but that this is not something many would feel the need to acknowledge. At certain levels, there is a lot of overlap between Russian and Chinese policy and the policies of the countries and movements in this region that are affiliated to this Axis of Resistance. The same is true with countries such as Venezuela, Bolivia, and Cuba, which I do not consider to be similar to North Korea at all. Just as almost everywhere else, American policy in the Korean Peninsula is ugly, hegemonic and malevolence, but the nature of the DPRK government is fundamentally different from that of Venezuela or Cuba, whether the Americans or Europeans like to acknowledge that or not. Others can interpret the Axis of Resistance to include or exclude certain countries, but it is pretty clear that Iran and Russia have similar policy objectives when it comes to certain key issues. Nevertheless, Russia has a close relationship with the Israeli regime whereas Iran considers it to be an apartheid state, almost identical to that of apartheid South Africa. Or for example the Syrian government position regarding Israel is different from that of Iran’s. The official Syrian position is that the West Bank and Gaza Strip must be returned to the Palestinians, in accordance with UN Security Council resolutions, and that the occupied Golan Heights have to be handed back to the Syrian people, which are legitimate demands. But the Iranian position is different, Iran firmly believes that Israel is a colonial and apartheid regime and that it is morally unacceptable for it to exist in its present form. Therefore, at least officially, there are substantial differences. So people can interpret the Axis of Resistance in different ways. It is important to keep in mind that despite Syria, Iran, Turkey and Qatar are also moving closer together partially thanks to US, Saudi, and UAE hostility towards the Muslim Brotherhood. What is important is that there is a growing consensus about key issues in this region and what the major problems are, and I think that as time goes on this loose alliance of countries and movements is growing more influential and more powerful. I cannot say whether there will be a formal or open collective security treaty or military alliance created by any of these countries in the near or foreseeable future and I do not see such a necessity. However, I think this convergence of ideas is very important and I think that the formal and informal links that exist between these countries is in many ways more important and more significant than formal political or military alliances or security treaties.

Read more…

Source : https://thesaker.is/the-saker-interviews-professor-seyed-mohammad-marandi/

 

 

 

 

 

 

On s’en voudrait d’oublier Hong Kong :

 

Hong-Kong : un infiltré chez les « chemises noires » raconte 

 

Entelekheia – 4.9.2019

 

 

 

 

A la base des émeutes de Hong Kong, on trouve le même ressort qu’en Ukraine post-Maïdan : une haine ethnique fabriquée de toutes pièces, avec un violent rejet envers les Russes dans un cas, de la sinophobie dans l’autre, et dans un cas comme dans l’autre, savamment attisée par des intérêts étrangers. Récit d’un Hongkongais infiltré chez les émeutiers.

 

Par Thomas Hon Wing Polin
Posté sur Facebook sous le titre Undercover in Hong Kong : behind the blackshirt lines

 

Pourquoi tant de jeunes Hongkongais sont-ils si en colère ? Pourquoi détestent-ils tant la Chine, alors que Hong Kong, sous la souveraineté de Pékin, est visiblement plus libre et plus démocratique qu’elle ne l’a jamais été sous les Britanniques ? Qu’est-ce qui rend leurs émeutiers de première ligne si violents, tels des zombies ? Qu’est-ce qui les motive vraiment ?

Le récit suivant circule sur diverses plate-formes en ligne. Il s’agirait de quelqu’un qui s’est joint aux chemises noires pendant deux mois et qui les a observés de près. Les observations semblent correspondre à d’autres observations directes et indirectes :

« Après deux mois de contact sous couverture, j’ai pu sonder la pensée de certains des chemises noires. Il m’avait été difficile d’être admis dans leurs rangs et d’être accepté. Mais après avoir crié des slogans avec eux et critiqué le gouvernement, j’ai réussi le test et je suis devenu une chemise noire. Mais j’ai découvert des choses surprenantes après avoir commencé à comprendre la mentalité des émeutiers.

Lire la suite…

Source : http://www.entelekheia.fr/2019/09/04/hong-kong-un-infiltre-chez-les-chemises-noires-raconte/

 

 

 

 

 

 

Mis en ligne le 9 septembre 2019

 

 

 

FEU !

 

 

 

 

 

 

 

Feu !

 

 

Quand les méthodes de colonisation de la minuscule Palestine sont appliquées à l’immense Brésil…

 

 

 

 

 

 

 

De sa prison, Lula déclare au monde entier qu’il est de retour dans la partie.

 

Pepe Escobar – The Saker.is – 29.8.2019

(En direct du Brésil, avec permission d’Asia Times)

 

 

Pendant ce temps, les feux font rage en Amazonie et le président brésilien Bolsonaro est devenu la cible de l’indignation universelle.

 

 

 

L’ex-Président Lula s’entretient avec des reporters, dans une cellule de la prison de Curitiba, au sud du Brésil. Photo : Editora Brazil 247

 

 

Le Brésil a toujours été un pays de superlatifs. Pourtant, rien ne vaut la configuration perverse actuelle : un homme d’État de stature mondiale croupit en prison alors qu’un bouffon voyou est au pouvoir, ses pitreries étant désormais considérées comme une menace pour la planète entière.

Au cours d’une grande interview de deux heures, en exclusivité mondiale, réalisée dans une cellule de la prison de la Police Fédérale de Curitiba, dans le sud du Brésil, l’ancien Président Luiz Inácio Lula da Silva a non seulement défendu devant l’opinion publique mondiale son innocence dans toute la saga de corruption du Lava Jato, innocence confirmée par le véritable pavé dans la mare des fuites de l’Intercept, mais il s’est également positionné en vue de reprendre sa place de dirigeant mondial. Plutôt tôt que tard – dépendant d’une prochaine décision de la Cour Suprême du Brésil, pour qui la justice n’est pas complètement aveugle.

La demande de permission d’interview a été introduite il y a cinq mois. Lula s’est entretenu avec les journalistes Mauro Lopes, Paulo Moreira Leite et moi-même, représentant dans les trois cas le site Brasil 247 et dans mon cas Asia TimesUn montage préliminaire, avec une seule caméra se concentrant sur Lula, a été publié jeudi dernier, jour de l’interview. Une version intégrale, sous-titrée en anglais, destinée à l’opinion publique mondiale, devrait être publiée d’ici la fin de la semaine.

 

 

 

Pepe Escobar, premier plan gauche avec keffieh, rencontre Lula en prison

 

 

Lula est une incarnation visible de la maxime de Nietzsche : tout ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort. En pleine forme (il fait du tapis roulant au moins deux heures par jour), vif, avec beaucoup de temps pour lire (sa lecture la plus récente était un essai sur Alexander von Humboldt), il a montré l’ampleur et la portée de sa parfaite maîtrise de multiples sujets – qu’on dirait sortie d’un récit réaliste fantastique de Garcia Marquez.

L’ancien Président vit dans une cellule de trois mètres sur trois, sans barreaux, avec la porte ouverte, mais toujours deux policiers fédéraux à l’extérieur, sans accès à Internet ou à la télévision par câble. L’un de ses assistants lui apporte tous les jours une clé USB Pen Drive, comble à ras bords de nouvelles politiques, et repart avec une brassée de messages et de lettres.

L’interview apparaît encore plus étonnante dans le contexte littéralement incendiaire de la politique brésilienne actuelle, qui flirte activement avec une forme hybride de semi-dictature. Alors que Lula parle de questions essentielles et retrouve indiscutablement sa voix, même en prison, le président Jair Bolsonaro, se fait prendre à son propre piège en suscitant l’indignation du monde, qui le considère comme une menace (à contenir) envers l’humanité..

 

 

 

Carte des feux en Amérique du Sud (état du 26 août).

 

 

 

 

Tout vient de « La Journée du Feu »

Coup d’oeil sur le G7 à Biarritz, au mieux une attraction, un entracte bavard où l’Occident qui se dit libéral va baigner dans son impuissance à s’attaquer aux graves problèmes mondiaux en l’absence des dirigeants des pays du Sud.

Et ceci nous amène à la question littéralement brûlante des incendies de forêts d’Amazonie. Dans notre interview, Lula est allé droit au but en pointant la responsabilité absolue de la base électorale de Bolsonaro.

Le G7 n’a rien fait d’autre que répéter les propos de Lula, le Président français Emmanuel Macron rappelant comment les ONG et de multiples acteurs judiciaires soulèvent, depuis des années, la question de la nécessité de définir un statut international pour l’Amazonie, question que la politique de Bolsonaro a réussi à elle seule à propulser au premier rang de l’Ordre du Jour mondial.

Pourtant, l’offre, par le G7, de 20 millions de dollars pour aider les pays de l’Amazonie à lutter contre les feux de forêt, puis à lancer une initiative mondiale en vue de protéger la forêt géante, équivaut à peine à une goutte de pluie.

 

[Le Brésil, après la rédaction de cet article, a rejeté l’aide offerte par les pays du G7, un haut fonctionnaire disant lundi au Président français Macron de « s’occuper de son pays et de ses colonies », d’après l’AFP. « Peut-être ces ressources sont-elles plus appropriées au reboisement de l’Europe » a déclaré Onyx Lorenzoni, ministre principal du Cabinet de Bolsonaro, sur le site internet G1 News. « Macron n’a même pas su éviter un incendie prévisible dans une église classée au patrimoine mondial. Qu’a-t-il l’intention d’apprendre à notre pays ? »  Il faisait référence à l’incendie qui a ravagé la Cathédrale Notre-Dame en avril dernier. « Le Brésil est une nation démocratique et libre qui n’a jamais eu de pratiques colonialistes et impérialistes, comme c’est peut-être l’objectif du Français Macron » a ajouté Lorenzoni. –Ndéds]

 

 

Un incendie échappe à tout contrôle après s’être propagé jusqu’à une ferme de Nova Santa Helena au nord de l’État du Mato Grosso, dans le bassin sud de l’Amazone au Brésil, le 23 août 2019

 

 

 

Fait significatif, le Président américain Donald Trump n’a même pas assisté à la session du G7, qui portait sur le changement climatique, les attaques contre la biodiversité et les océans, et, bien sûr, la déforestation en Amazonie. Pas étonnant que Paris ait simplement renoncé à publier une déclaration commune à l’issue du sommet.

Au cours de notre interview, Lula a souligné son rôle historique lors du sommet sur le changement climatique de la Conférence des Parties (COP-15) qui s’est tenue à Copenhague en 2009. Mais pas seulement, car il nous a raconté aussi comment les négociations s’y sont déroulées et comment il est intervenu pour défendre la Chine, contre les États-Unis qui l’accusaient d’être le plus grand pollueur du monde.

À l’époque, Lula avait dit :

 

« Il n’est pas nécessaire d’abattre un seul arbre en Amazonie pour cultiver du soja ou pour faire paître le bétail. Si quelqu’un le fait, c’est un crime – et un crime contre l’économie brésilienne ».

 

La COP-15 était censée faire progresser les objectifs fixés par le Protocole de Kyoto, qui arrivaient à échéance en 2010. Mais le sommet a échoué après que les États-Unis – et l’UE – aient refusé de relever leurs projections de réduction de CO2 tout en blâmant les acteurs du Sud.

En opposition absolue avec ce que préconise Lula, le projet de Bolsonaro équivaut en fait à une destruction non créative d’actifs brésiliens comme l’Amazonie, au bénéfice des intérêts qu’il représente.

Aujourd’hui, le clan Bolsonaro reproche au Cabinet de Sécurité Institutionnelle – équivalent du Conseil National de Sécurité – dirigé par le Général Augusto Heleno, de ne pas avoir évalué l’ampleur et la gravité des feux de forêt amazoniens actuels.

Heleno, soit dit en passant, est celui qui a réclamé la peine de prison à vie pour Lula.

 

 

 

Un Brésilien proteste à Curitiba le 23 août 2019 contre la recrudescence des incendies de forêt en Amazonie, avec portraits des gens qu’il accuse : le Président américain Trump et le Président brésilien Bolsonaro

 

 

 

Pourtant, cela n’explique pas tout – même compte tenu du fait que Bolsonaro n’a pas arrêté d’accuser des « ONG » d’être les incendiaires.

La véritable histoire confirme ce que Lula a déclaré dans l’interview. À savoir que le 10 août, un groupe de 70 riches fermiers, tous partisans de Bolsonaro, ont organisé sur WhatsApp une « Journée du Feu » dans la région de l’Altamira du vaste État du Pará.

Il se trouve que c’est la région qui compte le plus grand nombre d’incendies de forêt au Brésil, infestée qu’elle est de promoteurs ruraux agressifs se consacrant à la déforestation massive et caractérisée ; ces gens se sont investis dans l’occupation des terres et mènent une guerre sans merci aux paysans sans terre et aux petits producteurs agricoles. « La Journée du Feu » était censée soutenir la volonté de Bolsonaro de mettre fin à la surveillance officielle et d’effacer les amendes infligées à un des « B » du lobby BBB qui l’a élu (Bœuf, Balles, Bible).

Lula était évidemment bien informé :

 

« Il suffit de regarder les photos satellites, de savoir qui est le propriétaire de la zone en feu et de le suivre à la trace pour savoir qui brûle. Si le propriétaire foncier ne s’est pas plaint, n’est pas allé à la police pour dire que sa terre brûle, c’est qu’il en est responsable. »

 

 

Sur la route avec le Pape

Une brutale stratégie de guerre hybride post-vérité est peut-être en cours de déploiement au Brésil. Deux jours après l’interview que nous a accordé Lula, une paella fatidique a eu lieu à Brasilia, au palais du vice-Président, où Bolsonaro a rencontré tous les généraux, y compris le vice-Président Hamilton Mourao. Des analystes indépendants admettent sérieusement l’hypothèse de travail d’une vente corps et biens du Brésil, à la faveur de l’inquiétude mondiale actuelle pour l’Amazonie, toute l’arnaqudéguisée sous les oripeaux d’une fausse rhétorique nationaliste.

Cela ne ferait que suivre le modèle récent qui a consisté à vendre le champion national de l’aviation Embraer, à privatiser d’importants blocs de réserves pré-salifères et à louer la base de lancement du satellite Alcantara aux États-Unis. La souveraineté du Brésil sur l’Amazonie est bel et bien en jeu.

Compte tenu de la richesse des informations contenues dans l’interview de Lula, sans parler de ses récits sur le fonctionnement réel des couloirs du pouvoir, Asia Times va publier d’autres articles spécifiques, notamment sur le Pape François, les BRICS, Bush et Obama, l’Iran, l’ONU et la gouvernance mondiale. C’était la première interview de Lula en prison où il se soit senti suffisamment détendu pour raconter des histoires à propos de relations internationales.

 

Ce qui est clair, c’est que Lula est le seul facteur de stabilité possible au Brésil. Il est prêt, il a un programme, non seulement pour la nation mais pour le monde. Il a dit que dès qu’il sortira, il descendra dans les rues – et accumulera, en avion, des kilomètres et des kilomètres de « voyageur fréquent » : il veut s’engager aux côtés du Pape François dans une campagne mondiale contre la faim, la destruction néolibérale et la montée du néo-fascisme.

 

Maintenant, comparez un véritable homme d’État en prison avec un voyou incendiaire lâché dans son propre labyrinthe.

 

Source : Asia Times

Via : https://thesaker.is/lula-tells-world-hes-back-in-the-game-from-jail/

Traduction : Mohamed Bouhamidi

(pinaillée  – pardon à lui – par c.l. pour Les Grosses Orchades)

 

 

 

 

Mis en ligne le 7 septembre 2019

 

 

 

Merveilleux Roger Waters

 

 

 

 

 

 

Merveilleux Roger Waters au bout de ses forces et de sa voix

 

Venu réclamer Assange à la bande innommable occupée à saboter le BREXIT en muselant le Parlement.

 

 

 

 

 

 

 

Regardez la légende du rock et leader des Pink Floyd chanter son non moins légendaire succès Wish You Were Here devant le Ministère de l’Intérieur britannique au cours d’une manifestation de soutien à Julian Assange.

 

Se produisant sur une scène bricolée, juste sous les fenêtres du Home Office, le rocker entendait avant tout adresser un message de solidarité au fondateur de Wikileaks arrêté en avril, qui est sous le coup d’une extradition vers les États-Unis. On se rappelle que, supporter de longue date d’Assange et de Wikileaks, Waters avait déclaré « avoir honte d’être anglais », lors de l’arrestation du militant de la transparence.

 

 

 

 

 

 

En présence du plus grand journaliste US vivant

 

 

 

 

Le très célèbre journaliste et cinéaste lauréat de nombreux prix internationaux John Pilger, qui avait tenu à être présent après avoir rendu visite au prisonnier à Belmarsh, a confirmé qu’Assange est soumis à une torture psychologique incessante mais qu’il reste inébranlé.

 

 

 

Pilger a transmis un message de Julian Assange :

 

  Ce n’est pas seulement moi. C’est bien plus que ça. C’est nous tous. Ce sont tous les journalistes et tous les éditeurs qui essaient de faire leur travail qui sont en danger. »

 

Ajoutant :

« Le danger auquel Julian Assange est confronté peut très facilement s’étendre aux éditeurs passés et présents, au Guardian, au New York Times, à Der Spiegel, à El Païs en Espagne, au Sydney Morning Herald et à beaucoup d’autres journaux et médias qui ont publié les révélations de Wikileaks sur les mensonges et les crimes de nos gouvernements » a poursuivi Pilger.

« En défendant Julian Assange, nous défendons nos droits les plus sacrés. Parlez haut et fort maintenant, sous peine de vous réveiller un de ces matins dans le silence absolu d’une nouvelle forme de tyrannie. », a-t-il asséné pour finir

 

Rappelons qu’Assange a été livré (contre espèces) aux Britanniques, par l’actuel président de l’Équateur, et emprisonné pour avoir prétendument violé les règles de sa liberté conditionnelle au royaume Uni. En fait, il a été livré, de la façon la plus déshonorante, parce que les États-Unis le réclament en l’accusant d’avoir publié, en 2010, des milliers de télégrammes militaires et de documents diplomatiques classés « secret-défense » que lui avait transmis le soldat US Brad-Chelsea Manning.

 

 

 

 

 

Pas un seul, PAS UN SEUL merdia occidental n’a couvert l’événement.



Ce qu’ont fait, en revanche, les Russes et les Turcs, et, soyons honnêtes, RT (toujours pas accrédité à l’Élysée)

 

 

 

 

 

Ce silence écrasant des organes de presse dominants n’est pas passé inaperçu des internautes, dont beaucoup se sont exprimés sur les réseaux sociaux.

 

« Si Roger Waters avait ouvert l’étui de sa guitare et s’était mis à chanter à n’importe quel coin de rue de la planète, on en aurait parlé comme d’un  événement culturel majeur dans tous les médias mainstream » a écrit l’un d’eux, « MAIS, parce qu’il va le faire pour Julian Assange, pas un seul organe de la presse dominante dans le monde n’en parle.»

 

Adam Garrie‏ @adamgarriereal

If @rogerwaters were to open his guitar case and sing on any street corner in the world, this would be major cultural news on mainstream media. BUT because he is going to do so for Julian Assange, not a single major news outlet in the world is talking about it. #FreeAssangeNOW

 

 

 

 

Un autre, mentionnant l’absence de couverture par le Guardian a estimé que c’était « une preuve de plus que ce canard n’est qu’un porte-parole des Services Secrets britanniques » :

 

Alan Freestone‏ @AlanFreestone

No mention of the Roger Waters gig for Julian Assange yesterday in that rag @guardian. More evidence that it’s just a propaganda mouthpiece for British Intelligence. @OffGuardian0

 

Enfin, des centaines de commentaires exprimés sur le Net, nous retiendrons encore celui-ci :

THINK AGAIN

think again il y a 2 jours

Where are the Australian Singers? Where is the Australian Government? Where is the Australian Public? SHAME AUSTRALIA. Your own freedom is being taken away from you today. An honest Australian sits in a cell while WAR CRIMINALS AND CORRUPT GOVERNMENTS seek a new illegal war on Iran. More children, women and men were killed in Iraq than both atomic bombs combined….and they didn’t have any so called weapons of mass destruction. American super rich only gained from that war and the people of America and Australia and England were poorer. This is all a sham, a scam, a lie, a curse. Stand up to your governments now or your children will lose their rights to freedom.

Ce qui revient à dire :

Où sont les chanteurs australiens ? Où est le gouvernement australien ? Où est le public australien ? HONTE SUR VOUS L’AUSTRALIE ! C’est votre propre liberté qu’on arrache en ce moment.. Un Australien honnête croupit dans une prison parce que DES CRIMINELS DE GUERRE ET DES GOUVERNEMENTS CORROMPUS veulent se payer une nouvelle guerre illégitime contre l’Iran. Beaucoup plus d’enfants de femmes et d’hommes ont été tués en Irak que n’en avaient tué les deux bombes atomiques ensemble… et ils n’avaient pas d’armes de destruction massives. Les super-riches américains se sont enrichis par cette guerre et les peuples américain, australien et anglais se sont appauvris. Tout ça n’est qu’une imposture, une arnaque, une craque, une malédiction.. Gueulez maintenant sur vos gouvernements, ou vos enfants n’auront jamais aucune liberté.

 

 

 

 

 

Pardon ! La RTBF l’a fait :

 

Et donne même des nouvelles du film qui va sortir : « Nous + Eux »

https://www.rtbf.be/classic21/article/detail_roger-waters-liberez-assange?id=10306830

 

 

 

 

 

Une recherche Google News a trouvé trace de l’événement de ce lundi  sur le site du World Socialist Website, de l’Irish Examiner, de l’antenne équatorienne de Telesur, de certains organes de presse turcs, ainsi que de RT et de Sputnik. Plus, comme nous l’avons dit, celui de la Radio Télévision Francophone belge.

 

Notons encore le député travailliste Chris Williamson, qui a déclaré dans un tweet être « le seul membre du Parlement à avoir assisté à cette manifestation », ajoutant que le scandaleux emprisonnement d’Assange était « une agression contre la liberté d’expression et contre le journalisme ». Il se dit aussi très heureux d’avoir rencontré le grand journaliste John Pilger, qu’il admire depuis le Vietnam, et très fier d’avoir pu lui parler.

 

 

John Pilger (G) et Chris Williamson (D)

 

 

Chris Williamson MP #GTTO‏Compte certifié @DerbyChrisW 2 sept.

I believe I was the only MP to attend today’s demo called by @rogerwaters outside the Home Office against the continued imprisonment of Julian Assange. His outrageous treatment is an assault against freedom of speech and journalism. He must be released immediately. #FreeAssange

 

 

 

 

 

Un autre a tweeté :

 

En réponse à @DerbyChrisW @rogerwaters

Je n’ai pas encore vu la moindre mention de cette manifestation de masse en faveur de Julian Assange sur la BBC : c’est précisément la raison pour laquelle nous tiendrons une manif de protestation devant les locaux de la BBC de 2 à 4 h de l’après-midi, le samedi 26 octobre, pour exiger d’eux qu’ils nous disent pourquoi ils ne s’expriment pas haut et clair en défense de l’OTAGE D’ÉTAT, de l’héroïque véritable journaliste et éditeur Julian Assange.

Truman human‏ @lord_truman 2 sept.

I have not seen this Mass gathering for Heroic Julian Assange on the BBC yet + this is the exact reason why we will b holding a Protest outside the BBC @ 2pm on Sat 26th Oct to Demand why they don’t Stand up for STATE HOSTAGE Heroic real Journalist + Publisher Julian Assange

 

 

 

Et pourquoi quelques GILETS JAUNES ne retraverseraient-ils pas la Manche le 26 octobre ?

 

 

La journaliste australienne indépendante Caitlin Johnstone a souhaité attirer l’attention sur le fait que le concert organisé par le milliardaire Richard Branson contre le président du Venezuela Nicolas Maduro, à la frontière du pays, en février dernier, avait au contraire fait l’objet de très nombreux reportages, parce qu’il correspondait au lavage de cerveaux propagandiste mainstream.

Roger Waters lui-même avait alors violemment éreinté le show de Branson “Venezuela Aid Live”, et il s’est avéré par la suite que les millions collectés à cette occasion pour « la liberté et la démocratie » ont été détournés et engloutis en Colombie par des aides du putschiste pantin des USA Juan Guaido, ainsi que l’avait également rapporté Caitlin Johnstone ici :

 

 

 

Anyone Buying This Venezuela Bullshit Is A Complete Fucking Moron

 

 

 

 

Nos sources :

RT  

https://www.rt.com/news/467881-media-roger-waters-assange/

https://www.rt.com/news/467821-roger-waters-assange-song/

https://www.rt.com/news/467833-pilger-julian-assange-warning/

Russia Insider

https://russia-insider.com/en/media-criticism/pink-floyds-roger-waters-plays-concert-assange-outside-home-office-media-refuse

 

 

 

 

Un peu d’histoire de la musique, pendant qu’on y est  :

(Merci à Pierpaolo Ceccherini de Planck Machine)

 

 

Paroles et traduction de la chanson « Wish You Were Here » par Pink Floyd

 

 

 

 

 

Wish You Were Here (Je voudrais que tu sois ici)

So, so you think you can tell
Alors, alors tu penses que tu peux distinguer
Heaven from Hell
Le paradis de l’enfer
Blue skies from pain
Le ciel bleu de la douleur
Can you tell a green field
Peux-tu distinguer un champ tout vert
From a cold steel rail ?
D’un rail d’acier froid ?
A smile from a veil ?
Un sourire d’un voile ?
Do you think you can tell ?
Penses-tu que tu le peux ?

And did they get you to trade
Et ont-ils réussi à te faire échanger
Your hero’s for ghosts ?
Tes héros contre des fantômes ?
Hot ashes for trees ?
Des cendres chaudes contre des arbres ?
Hot air for a cool breeze ?
De l’air chaud contre une fraîche brise ?
Cold comfort for change ?
Un confort froid pour quelques pièces ?
And did you exchange
Et as-tu échangé
A walk on part in the war
Un rôle de figurant dans la guerre
For a lead role in a cage ?
Contre un premier rôle dans une cage ?

How I wish, how I wish you were here
Comme je souhaiterais, comme je souhaiterais que tu sois ici
We’re just two lost souls
Nous ne sommes que deux âmes perdues
Swimming in a fish bowl
Nageant dans un aquarium
Year after year
Année après année
Running over the same old ground
Courant sur la même terre usée
What have we found ?
Qu’avons-nous trouvé ?
The same old fears
Les mêmes vieilles peurs
Wish you were here
Je souhaiterais que tu sois ici

 

 

 

 

 

Wish you were here a été composée par Roger Waters et David Gilmour pour prendre place dans un album consacré à la profonde déception que s’est avérée être, pour ces jeunes gens aux idéaux meurtris, l’industrie de la musique. Ils l’ont composée pour leur camarade Sid Barrett, qu’ils n’arrivaient plus à atteindre, plongé qu’il était dans la folie. [On a dit que des « amis » de Sid Barrett s’étaient fort divertis à mettre du LSD dans son café, jusqu’à ce qu’il décroche de tout pour s’enfoncer définitivement dans la schizophrénie.]

C’est à lui que la chanson s’adressait alors. S’il n’avait été totalement aliéné, chacun de ces vers lui aurait dit quelque chose. Ce n’est plus à lui que Waters s’adresse aujourd’hui. Pas à Assange non plus. C’est à nous, drogués au LSD de la passivité, de l’indifférence et de la médiocrité.

 

 

 

 

Pink Floyd – Wish you were here – 1975

 

Ceux qui ont l’oreille fine capteront peut-être le violon de Stéphane Grappelli, venu d’un autre studio d’Abbey Road, où il enregistrait lui aussi, donner un coup d’archet en voisin.

 

 

 

 

 

 

Mis en ligne le 5 septembre 2019