Âgisme genré, vous êtes sérieux ?

 

 

The Dark Man – The Duran10.1.2023

Traduction : c.l. pour L.G.O.

 

 

 

 

 

 

Karen Ross est professeur de « genre et médias » à l’université de Newcastle, et occupe actuellement ce que l’on dit être le premier poste de ce type au Royaume-Uni. Malheureusement, au train où vont les choses, ce ne sera pas le dernier de ces non-emplois féministes.

Le 9 janvier, elle a organisé une réunion Zoom à huis clos, à laquelle ont assisté plus de cinquante participants qui travaillent dans des médias grand public – des hommes aussi bien que des femmes – dont la principale contribution a été de se plaindre de l’oppression qu’ils subissent. L’âgisme genré dont il est question ici concerne principalement les médias dans toutes leurs myriades de formes.

Le bon professeur a parlé pendant une demi-heure environ, puis a répondu aux questions. Qu’avait-elle à dire ? Eh bien, les jeunes femmes ont ce qui s’appelle un « privilège de la joliesse », mais en vieillissant, snif, elles le perdent. Oh, vraiment ? Bien sûr, toutes les jeunes femmes ne sont pas séduisantes, et certaines font même tout pour ne pas l’être, se percent le nez avec des anneaux et se tatouent les bras par exemple, mais ne parlons pas de Khiara Bridges.

Vous avez probablement déjà entendu parler de micro-agressions, mais les micro-discriminations sont peut-être nouvelles pour vous. Ce que le professeur Ross et la plupart des participants à cette réunion ne comprennent pas ou refusent de comprendre, c’est que dans la plupart des cas, ce qu’ils appellent  « discrimination » signifie simplement « choisir ». Si vous et votre moitié décidez de dîner au restaurant pour fêter votre anniversaire et que vous ayez le choix entre la cuisine indienne, chinoise ou italienne, peut-on vraiment dire que vous discriminez les deux que vous ne choisissez pas ?

Le professeur Ross a mené un certain nombre d’enquêtes qui ont révélé, entre autres, qu’aux États-Unis, la majorité des femmes occupant des postes de décision n’ont pas d’enfant, exactement comme en Europe. Kamala Harris n’a pas d’enfant, mais personne ne pourrait l’accuser d’avoir pris cette décision, en tout cas pas au cours des deux dernières années.

Les femmes plus âgées ont une date de péremption, dit-elle, et elle assimile cela à de la misogynie, mais elle mentionne aussi le syndrome de la reine des abeilles, qui peut aussi être perçu comme une forme de méchanceté. Le syndrome de la reine des abeilles fait allusion à des femmes en situation de pouvoir, qui dénigrent ou tentent d’exclure d’autres femmes du tableau des promotions parce qu’aucune femme saine d’esprit ne souhaite qu’une autre plus jeune et/ou plus séduisante brigue son poste. Mais si ces femmes ne sont pas coupables de misogynie, pourquoi les hommes devraient-ils en être accusés s’ils ont une préférence pour les femmes qui n’ont manifestement pas dépassé leur date limite de vente ?

Sophie McBain a mis le doigt sur la chose en septembre 2020 lorsqu’elle a fait remarquer que « la misogynie ne touche pas toutes les femmes de la même manière… ». En d’autres termes, certaines femmes interprètent les hommes qui ne les aiment pas comme des misogynes, alors que le vrai problème se situe plus près de chez elles.

Après la conférence, les participants ont appris que les radiodiffuseurs pensent que des employés plus jeunes attirent un public plus jeune, mais que ce n’est pas vrai. Ah, bon ?  

Un homme âgé a fait remarquer que les journalistes masculins âgés réussissent mieux que les femmes, sans toutefois reconnaître qu’il jouit d’un privilège. La vérité, c’est qu’à de rares exceptions près, les hommes vieillissent comme le vin alors que les femmes vieillissent comme le lait. Certes, il y a eu ici pas mal de jérémiades, mais il existe une autre raison pour laquelle les femmes (et les hommes) ne sont pas aussi vénérés qu’ils l’étaient autrefois dans les médias grand public. Internet, et maintenant les médias sociaux, ont produit une véritable explosion de journalistes citoyens, d’experts, d’intervieweurs, etc. et… beaucoup d’entre eux font un bien meilleur travail que leurs homologues des médias traditionnels. La plupart de ces personnes ne sont pas salariées, celles qui travaillent sur YouTube comptent sur le partage des publicités, les supertchats et autres dons. Beaucoup travaillent pour des clopinettes ou même tout à fait gratuitement. Que se passe-t-il lorsqu’un marché est saturé ? Exact : les prix baissent.

Le professeur Ross et son auditoire n’ont pas de solution à leur problème imaginaire, mais il ne fait aucun doute qu’ils vont continuer à réclamer de plus en plus de législation anti-discrimination, ce qui dissuadera bien sûr tout employeur sain d’esprit d’engager des personnes qui pourraient être enclines à le poursuivre en justice quand une promotion injustifiée ne se concrétisera pas.

 

 

Source : GENDERED AGEISM Seriously? – The Duran

 

URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/agisme-genre/

 

 

 

 

 

 

Janvier 2023

 

 

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