Pourquoi est-il si difficile d’en finir avec le nazisme finlandais ?

 

 

Le pacte suicidaire croissant de l’OTAN menace de mettre le feu au monde

 

 

Matthew Ehret – Strategic Culture Foundation – 2.6.2022

 

Traduction : c.l. pour L.G.O.– 7.1.2023

 

 Insigne de la force aérienne finlandaise

 

 

Est-il possible que la guerre que nous pensions avoir gagnée en 1945 n’ait été qu’une bataille au sein d’une guerre de civilisation plus vaste, dont l’issue n’est pas encore visible ?

 

La décision récemment exprimée par les gouvernements finlandais et suédois de rejoindre le pacte de suicide collectif de l’OTAN ne devrait pas être une grande surprise pour quiconque a prêté attention à la croissance du nazisme au cours des 77 dernières années.

 

Cette croissance ne prend pas seulement la forme d’un renouveau des néonazis d’Azov, de C14, de Svoboda et d’Aidar, tatoués de croix gammées, accros au soleil noir des occultistes et arborant des wolfsangels inversés, mais aussi d’une réécriture complète de l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, qui a plongé de manière accélérée dans la plus totale irréalité au cours des trente années qui ont suivi l’effondrement de l’Union Soviétique.

 

Dans la quasi-totalité des ex-membres du Pacte de Varsovie absorbés par l’OTAN, tels que la Lituanie, l’Estonie, l’Albanie, la Slovaquie et la Lettonie, les collaborateurs nazis de la Deuxième Guerre mondiale se sont vu glorifier par des statues, des plaques publiques, des monuments et même des écoles, des parcs et des rues portant le nom de nazis. Célébrer les collaborateurs nazis tout en détruisant les monuments soviétiques est presque devenu une condition préalable pour toute nation souhaitant rejoindre l’OTAN.

 

En Estonie, qui a adhéré à l’OTAN en 2004, la société Erna, financée par le ministère de la Défense, a rendu hommage au groupe de saboteurs nazis Erna, qui a collaboré avec les Waffen SS pendant la Seconde Guerre mondiale, en élevant la garde avancée Erna au rang de héros nationaux officiels. En Albanie, le Premier ministre Edi Rama a réhabilité le collaborateur nazi Midhat Frasheri, qui a déporté des milliers de Juifs du Kosovo vers les camps de la mort.

 

En Lituanie, le leader pro-nazi du Front activiste lituanien Juozas Lukša, qui a commis des atrocités à Kaunas, a été honoré comme un héros national par un acte du Parlement qui a adopté une résolution faisant de « l’année 2021 l’année de Juozas Luksa-Daumantas ». En Slovaquie, le « Parti populaire de notre Slovaquie », dirigé par le néonazi Marián Kotleba, est passé de la marginalité au courant dominant en remportant 10 % des sièges parlementaires en 2019.

 

 

Des squelettes Nazis dans les placards de la Finlande et de la Suède.

 

Alors que la Finlande aime célébrer le fait que sa guerre de 1941-1944 avec la Russie n’a rien eu à voir avec la Deuxième Guerre mondiale, mais qu’il s’est  simplement agi d’une alliance défensive avec l’Allemagne contre la méchante Union Soviétique, et alors que la Suède aime, elle, célébrer le fait qu’elle est restée neutre pendant la Deuxième Guerre mondiale, les faits racontent une histoire très différente.

 

Non seulement les deux nations ont joué un rôle agressif dans la guerre contre l’Union Soviétique au cours de « l’opération Barbarossa » et au-delà, mais toutes  deux ont également fourni au IIIe Reich d’importants prêts et autres soutiens économiques, de 1940 à 1945.

 

Sur un plan purement militaire, la Suède « neutre », dirigée par le roi Gustav V et le Premier ministre social-démocrate Per Albin Hannson, a veillé à ce que ses territoires soient mis à la disposition des nazis lors de la bataille de Narvik en 1940, qui a entraîné la chute de la Norvège. Lorsque l’opération Barbarossa fut lancée un an plus tard, l’Allemagne fut autorisée à utiliser le territoire, les réseaux ferroviaires et de communication suédois pour envahir l’Union soviétique via la Finlande. Des soldats allemands et du matériel de combat ont été transportés d’Oslo à Haparanda, dans le nord de la Suède, en vue des assauts contre la Russie.

 

Sur le plan économique, 37 % des exportations suédoises durant la guerre sont allées à l’Allemagne, dont 10 millions de tonnes de minerai de fer par an, ainsi que la plus grande production de roulements à billes, essentiels pour la machine de guerre nazie, qui étaient exportés via les ports de la Norvège occupée par les nazis. La famille pro-fasciste von Rosen a joué l’un des rôles les plus importants dans la promotion de l’idéologie nazie en Suède. Eric von Rosen [beau-frère de Hermann Göring, NdT] a cofondé le parti national-socialiste suédois et a permis aux membres de la haute noblesse suédoise d’accéder au haut commandement allemand dans les années 1920-1930.

 

En outre, le comte Hugo von Rosen a été directeur de la branche américaine de la banque suédoise Enskilda et de SKF Bearing, qui a géré les flux de fonds et de roulements à billes (fabriqués à Philadelphie) vers la Wehrmacht pendant toute la guerre.

 

L’historien Douglas Macdonald a écrit :

 

« Les roulements à billes de SKF étaient absolument essentiels pour les nazis. La Luftwaffe ne pouvait pas voler sans roulements à billes, et les chars et les véhicules blindés ne pouvaient pas rouler sans eux. Les canons, les viseurs de bombes, les générateurs et les moteurs, les systèmes de ventilation, les sous-marins, les chemins de fer, les machines d’exploitation minière et les dispositifs de communication nazis ne pouvaient pas fonctionner sans roulements à billes. En fait, les nazis n’auraient pas pu combattre dans la Seconde Guerre mondiale si la SKF de Wallenberg ne leur avait pas fourni les roulements à billes dont ils avaient besoin. ».

 

Hugo était le second cousin de Göring par alliance et son cousin Eric jouera bientôt un rôle important dans cette histoire.

 

 

L’héritage nazi de la Finlande passé en revue

 

Contrairement à la Suède, la Finlande n’a jamais essayé de feindre la neutralité et, en ce sens, elle peut au moins être félicitée pour avoir évité l’hypocrisie de ses cousins suédois. Partageant une frontière de 1.340 km avec la Russie, dont une zone située à moins de 40 km de l’actuelle Saint-Pétersbourg, la Finlande était un bien immobilier de grande valeur pour les nazis.

 

Pendant la guerre, 8.000 soldats finlandais ont combattu directement aux côtés des nazis contre les Russes, et beaucoup ont servi dans les divisions SS Panzer nazies entre 1941 et 1943. Un rapport scandaleux de 248 pages publié par le gouvernement finlandais en 2019 a révélé que pas moins de 1.408 volontaires finlandais ont servi directement dans la division SS Panzer en commettant des atrocités de masse, notamment l’extermination de Juifs et d’autres crimes de guerre.

 

La cause de l’alliance de la Finlande avec les nazis pendant la guerre est également beaucoup plus sombre que ne le laissent entendre les livres d’histoire aseptisés.

 

Les dirigeants soviétiques avaient observé l’accumulation de la machine de guerre nazie qui se dirigeait vers la Russie comme une collision ferroviaire au ralenti depuis la conclusion des accords de Munich de 1938, qui avaient vu la destruction de la Tchécoslovaquie et la naissance d’un monstre de Frankenstein au cœur de l’Europe.

 

Dans son brillant ouvrage intitulé « The Shocking Truth About the 1938 Munich Agreement » (La scandaleuse vérité sur les accords de Munich de 1938), Alex Krainer démontre que la diplomatie secrète britannique a fait en sorte que, de la prise de contrôle de l’Autriche par Hitler à l’invasion de la Pologne en septembre 1939, la politique d’apaisement de la Grande-Bretagne n’a fait que feindre une opposition au nazisme, tout en facilitant en réalité sa croissance implacable en tant que monstre de Frankenstein au cœur de l’Europe.

 

 

La course pour sécuriser le Heartland et le tournant nazi de la Finlande

 

Sachant qu’une attaque était inévitable, la Russie a signé le pacte Molotov-Ribbentrop en août 1939, pour gagner du temps et tenter d’établir une zone- tampon entre le régime nazi expansionniste et elle-même.

 

Durant ce bref intervalle, une course s’est engagée pour consolider les sphères d’intérêt respectives, l’URSS agissant de manière défensive pour protéger son ventre mou avant que l’inévitable guerre chaude ne soit lancée contre elle. Pendant ce temps, l’Allemagne s’est empressée de faire monter la température de la guerre, avec des opérations militaires qui ont étendu le Reich à presque toute l’Europe.

 

La Russie a remporté plusieurs victoires diplomatiques stratégiques importantes en signant des pactes d’assistance mutuelle avec la Lettonie, la Lituanie et l’Estonie. Cependant, la Finlande, sous le contrôle du maréchal Carl Gustaf Mannerheim et du Premier ministre Risto Ryti, a rejeté l’offre de la Russie.

 

Dans le traité de sécurité mutuelle russo-finlandais avorté, la Russie proposait de céder la Carélie du Sud, au nord, en échange du déplacement de la frontière soviétique vers l’ouest sur l’isthme de Carélie et de l’autorisation d’installer des bases russes en Finlande. Le gouvernement pro-nazi de Ryti et Mannerheim s’était publiquement acoquiné avec les Allemands dans les années 1930 et une grande partie de l’aristocratie finlandaise avait nourri d’illusoires visions d’expansionnisme, à l’instar de ses homologues suédois également pro-nazis, en se persuadant qu’une grande partie du nord-ouest de la Russie appelée Carélie orientale abritait un peuple nordique « pur », non contaminé par les sangs slave et scandinave.

 

 

Carte datant de la Deuxième Guerre mondiale présentant la version la plus radicale de l’idéologie « Grande Finlande », selon laquelle une considérable partie du territoire de la Russie du Nord appartiendrait de droit à la Finlande.

 

 

Le rejet par la Finlande de l’accord de coopération a provoqué la décision de la Russie, en novembre 1939, d’envahir le pays, entraînant la perte de 20.000 soldats finlandais, de 11 % de son territoire, soit un tiers de son potentiel économique, et d’un ego carbonisé. Cette « guerre d’hiver » de quatre mois s’est achevée en mars 1940 avec une Finlande réduite et humiliée, aspirant à la vengeance.

 

Le maréchal Mannerheim et le Premier ministre Ryti étaient de fervents adeptes du mythe de la « Grande Finlande », Mannerheim proclamant haut et fort à ses soldats, à la veille de l’accord de la Finlande avec les nazis, qu’« en 1918, pendant la guerre de libération [contre la Russie], j’ai déclaré aux Finlandais et aux Caréliens de Vienne que je ne remettrais pas mon épée au fourreau avant que la Finlande et la Carélie orientale ne soient libres ». Ce discours rendait difficile à faire avaler l’idée que l’alliance de la Finlande avec les nazis était simplement « défensive ».

 

Quoique les historiens révisionnistes prétendent généralement qu’Herman Göring a envoyé un messager personnel à Helsinki pour demander l’autorisation d’utiliser le territoire finlandais en échange d’armes et de soutien en août 1940, la déposition, en 1945, du colonel SS Horst Kitschmann – qui était au courant de ces échanges – a témoigné que c’est Mannerheim lui-même qui a été le premier à contacter Göring pour suggérer cet arrangement.

 

Selon l’ouvrage d’Henrik Lunde intitulé « Finland’s War of Choice », Kitschmann a témoigné comme suit :

 

« Au cours de ces conversations, von Albedill [major allemand de l’état-major de l’attaché qui en a informé Kitschmann] m’a dit que dès septembre 1940, le major général Roessing, agissant sur un ordre de Hitler et de l’état-major allemand, avait organisé la visite du major général Talwel, plénipotentiaire du maréchal Mannerheim, au quartier général du Führer à Berlin. Au cours de cette visite, un accord a été conclu entre les états-majors allemand et finlandais pour la préparation commune d’une guerre d’agression et de son exécution contre l’Union Soviétique. À ce propos, le général Talwel m’a dit, au cours d’une conférence au siège de son état-major à Aunosa en novembre 1941, qu’agissant sur les ordres personnels du maréchal Mannerheim, il avait été, dès septembre 1940, l’un des premiers à prendre contact avec le haut commandement allemand en vue de la préparation conjointe d’une attaque allemande et finlandaise contre l’Union soviétique ».

 

En septembre 1940, un traité de transit secret entre la Finlande et l’Allemagne était approuvé et la collision ferroviaire que fut Barbarossa était mise en marche.

 

Le 16 juin 1941, Mannerheim a appelé 16 % de la population finlandaise à se battre aux côtés de la Wehrmacht en prévision de cet assaut.

 

Quand l’opération Barbarossa a officiellement été lancée, le 22 juin 1941, il y avait 400.000 soldats finlandais et allemands sur le sol finlandais, et les aérodromes du pays étaient livrés aux bombardiers nazis. Le pacte de Mannerheim avec le diable allait se solder par des victoires précoces, son rêve d’une « Grande Finlande » ayant finalement pris vie avec de vastes territoires allant de Mourmansk au lac Onegia tombés sous occupation finlandaise tout au long des années 1941-1944. Durant cette période, les Russes ethniques et les Juifs de Finlande ont été envoyés dans des camps de travail forcé où beaucoup allaient être exterminés.

 

Le rapport finlandais de 2019 déclarait : « Les sous-unités et les hommes de la division SS Wiking engagés pendant la marche vers l’Union Soviétique et la traversée de l’Ukraine et du Caucase ont été impliqués dans de nombreuses atrocités… Les journaux intimes et les souvenirs rapportés par des volontaires finlandais montrent que pratiquement tous ont dû, dès le début, être au courant des atrocités et des massacres ».

 

Alors que la division SS finlandaise Wiking avançait par l’ouest de l’Ukraine entre juillet et août 1941, plus de 10.000 civils ont été tués à Lvov et à Zhytomyr et plus de 600.000 autres ont été tués dans la région entre le début de Barbarossa et mars 1942.

 

 

L’étrange cas de la sempiternelle croix gammée finlandaise

 

Il convient à présent de dire un mot sur le logo officiel particulier de l’armée de l’air finlandaise, créé en 1919, et qui a perduré jusqu’en 2020, date à laquelle le logo a été retiré des avions, des drapeaux et des uniformes (bien qu’il soit toujours présent sur les murs de l’académie de l’armée de l’air).

 

Je fais ici bien sûr allusion à l’étrange croix gammée que la Finlande d’après 1945 n’a pas jugé bon d’enlever de ses avions militaires ou de ses uniformes, malgré la chute de ses alliés nazis.

 

 

 

 

 

 

Les livres d’histoire aseptisés sont prompts à balayer cette anomalie – le fétichisme centenaire de la croix gammée – comme une totale coïncidence n’ayant rien à voir avec les nazis, puisque le parti nazi n’a adopté ce symbole qu’une année entière après le gouvernement finlandais. Cependant, comme la plupart de nos récits historiques officiels, celui-ci s’effondre également à la moindre pression.

 

D’après l’histoire convenue, le comte suédois Eric von Rosen aurait légué à l’Armée Blanche de Finlande [ayant combattu la Révolution bolchevique, NdT] un avion Thulin de type D décoré de svastikas, en 1918, aboutissant ainsi à créer l’armée de l’air finlandaise avec le svastika pour emblème officiel. Et puisque von Rosen utilisait déjà ce svastika comme emblème personnel depuis qu’il l’avait vu pour la première fois sur des runes anciennes alors qu’il était encore au lycée, on pouvait en conclure que les svastikas militaires finlandais et leurs homologues nazis n’étaient en rien liés.

 

Cette affirmation ignore complètement le fait que les deux frères von Rosen, Eric et Clarence, étaient des nobles de premier plan, qui ont fièrement défendu la cause nazie, parrainé l’eugénisme suédois par l’intermédiaire de l’Institut suédois de biologie raciale de l’Université d’Uppsala (vers 1922), fait pression pour l’adoption de lois sur la stérilisation et présenté Hitler au gratin de l’élite suédoise. En 1933, Eric von Rosen est devenu, en outre, un membre fondateur du Nationalsocialistiska Blocket (alias le « parti national-socialiste de Suède »).

 

Le soutien vigoureux apporté aux nazis (qui comprenait l’influence des von Rosen sur la banque suédoise Enskilda et sur SKF) modifie également la manière dont on peut interpréter la relation étroite que Clarence, Eric et Hugo von Rosen ont entretenu avec leur beau-frère Hermann Göring, lequel avait travaillé comme pilote personnel d’Eric von Rosen après la Première Guerre mondiale.

 

C’est au cours d’un séjour prolongé au château Rockelstad de von Rosen en 1920 que Göring a fait connaissance avec 1) les croix gammées de von Rosen qui décorent le château et le pavillon de chasse adjacent, 2) la passion de von Rosen pour la protection de la nature, qu’il a partagé, devenant plus tard le premier ministre nazi du Reich chargé des forêts et de la protection de la nature dans les années 1930 et 3) la belle-sœur d’Eric von Rosen, Carin von Kantzow, qui devait bientôt devenir sa femme, surnommée par Hitler « Première dame du parti nazi ».

 

 

Birgitta, Mary, Carin, Hermann Göring et Eric von Rosen à Rockelstad, en Suède, en 1933.

 

 

Eric et Clarence von Rosen étaient adeptes d’une secte occulte appelée ariosophisme, dirigée par un poète mystique obsédé par les runes, Guido von List, qui avait tout bonnement repris la théosophie de Mme Blavatsky en y insufflant une notion de supériorité raciale aryenne davantage axée sur les mythes de Wotan. Dans cette secte, la svastika et d’autres symboles runiques tels que la rune Othala, la rune Ehlaz/la vie, les runes Sig (utilisées plus tard par les SS) et le wolfsangle étaient traités comme des images sacrées dotées d’un pouvoir magique.

 

Guido von List avait organisé sa secte en un noyau interne et un noyau externe, les « élus » apprenant une interprétation secrète des runes dans le cadre d’une société occulte d’élite appelée le Haut Ordre Armanen, où von List lui-même servait de Grand Maître.

 

Cet aryanisme raciste occulte, avec son objectif théosophique d’infusion du mysticisme hindou et bouddhiste dans une nouvelle ère post-chrétienne, est devenu à cette époque un phénomène extrêmement populaire parmi les familles nobles d’Europe. Son but était d’utiliser une interprétation perverse du spiritualisme oriental dépourvu de substance pour créer un ordre nouveau fondé sur une « ère du Verseau » censée remplacer l’obsolète « ère des Poissons » qui représentait la raison obsolète illustrée par des personnalités comme Socrate, Platon et le Christ.

 

Le Haut Ordre Armanen allait rapidement donner naissance à une autre organisation occulte, la Société de Thulé, dont les principaux membres seraient Rudolf Hess, Hans Frank, Hermann Göring, Karl Haushofer et l’entraîneur de Hitler, Dietrich Eckart.

 

 

Nous devons faire face à une réalité dérangeante

 

C’est un fait historique désagréable que ces mêmes puissances qui ont donné naissance au fascisme n’ont jamais été punies au procès de Nuremberg. Les industriels et les financiers de Wall Street qui ont approvisionné l’Allemagne en fonds et fournitures diverses, avant et pendant la guerre, n’ont pas été punis… non plus que les financiers britanniques de la Banque d’Angleterre qui ont veillé à ce que les coffres nazis soient remplis des butins confisqués à l’Autriche, à la Tchécoslovaquie ou à la Pologne.

 

L’après-guerre n’a pas seulement vu une vaste réorganisation des tueurs fascistes sous la forme de l’opération Gladio, gérée par la CIA et l’OTAN, mais nous savons aussi qu’Allan Dulles a directement supervisé la remise en activité du chef des services de renseignement de Hitler, Reinhard Gehlen, dans la structure de commandement des services de renseignement ouest-allemands, avec l’ensemble de son réseau. Des nazis ukrainiens comme Stefan Bandera et Mikola Lebed ont été rapidement absorbés dans ce même appareil, Bandera travaillant avec Gehlen de 1956 à sa mort en 1958, tandis que Lebed était absorbé par les services de renseignement américains, à la tête d’une organisation de façade de la CIA appelée Prolog.

 

Comme l’a récemment souligné Cynthia Chung dans son ouvrage Sleepwalking into Fascism, pas moins de dix anciens nazis de haut rang ont joui d’un pouvoir considérable au sein de la structure de commandement de l’OTAN pendant les années noires de l’opération Gladio. Cynthia écrit :

 

« De 1957 à 1983, l’OTAN a eu au moins un, sinon plusieurs, “anciens” nazis de haut rang aux commandes de plusieurs départements de l’OTAN… Le poste de commandant en chef des forces alliées en Europe centrale (CINCENT Commander in Chief, Allied Forces Central Europe – AFCENT) a été occupé UNIQUEMENT par d’“anciens” nazis pendant 16 ANNÉES DE SUITE, de 1967 à 1983 ».

 

Au cours de ces années, les « stay behind » du Gladio n’ont pas seulement organisé un flot de terrorisme contre la population européenne en utilisant des groupes de façade nominalement « marxistes » ou en liquidant des cibles de grande valeur comme Dag Hammarskjöld, Enrico Mattei, Aldo Moro ou Alfred Herrhausen lorsqu’ils le jugeaient nécessaire. Les hommes d’État qui n’ont pas respecté les règles de ce Grand Jeu n’ont malheureusement pas fait un très long séjour en ce monde.

 

L’image autocélébrée de l’OTAN en « messager de l’ordre international fondé sur les règles libérales » est plus que superficielle si l’on considère les alliances nazies que de nombreux Otanophiles du Conseil de l’Atlantique souhaiteraient voir oubliées. Cette histoire devrait également nous amener à réévaluer les véritables causes de la création de l’OTAN en 1949, qui a été un clou planté dans le cercueil de la vision de Franklin D. Roosevelt d’une alliance États-Unis-Russie-Chine qui, espérait-il, aurait dû façonner l’après-guerre.

 

La croissance de l’OTAN tout autour de la Russie depuis 1998 et les atrocités massives des bombardements dirigés par l’OTAN en Bosnie, en Afghanistan et en Libye devraient également être réévaluées en tenant compte de ce pedigree nazi.

 

Pourquoi l’OTAN a-t-elle posté des images d’un soldat ukrainien affichant clairement un soleil noir occultiste de la société Thulé sur son uniforme lors de la « Journée des femmes » de cette année ? Pourquoi les nazis ukrainiens très actifs qui servent dans les bataillons Azov et Aidar sont-ils systématiquement passés sous silence par les organes de propagande de l’OTAN et tous les médias grand public, malgré les cas avérés d’atrocités de masse commis dans l’est du Donbass depuis 2014 ? Pourquoi les mouvements nazis connaissent-ils un vaste renouveau en Europe de l’Est – en particulier dans les pays qui sont passés sous l’influence de l’OTAN depuis l’effondrement de l’Union soviétique ?

 

Est-il possible que la guerre que nous pensions avoir été gagnée par les Alliés en 1945 n’ait été qu’une bataille, simple épisode d’une plus grande guerre de civilisation dont l’issue reste encore à voir ? Assurément, les patriotes finlandais et suédois devraient réfléchir très sérieusement aux sombres traditions qui risquent d’être ravivées par leur participation à une nouvelle opération Barbarossa, en plein dans le XXIe siècle.

 

L’auteur a récemment donné sur ce sujet une communication verbale qu’on peut voir ici.

 

Tous les articles de Matthew Ehret (on peut les suivre aussi sur The Duran) : Matthew Ehret — Strategic Culture (strategic-culture.org)

 

Sources :

Why Is It So Hard to Finnish Nazism? NATO’s Growing Suicide Pact Threatens to Light the World on Fire — Strategic Culture (strategic-culture.org)  – 2.6. 2022

Why Is It So Hard to Finnish Nazism? NATO’s Growing Suicide Pact Threatens to Light the World on Fire – the Canadian patriot – 15.10.2022

 

En somme, ceux qui aujourd’hui s’emparent des actifs russes (se sont emparés et s’empareront bientôt de toutes sortes d’autres) ne font qu’imiter leurs maîtres fascisto-nazis du XXe siècle.

 

Pour suivre Cynthia Chung :

Cynthia Chung — Strategic Culture (strategic-culture.org)

Et notamment :

Sleepwalking Into Fascism: Why CIA/NATO’s Foreign Policy Has Been Consistent for the Past 77 years — Strategic Culture (strategic-culture.org)

 

URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/pourquoi-est-il-si-difficile-den-finir-avec-le-nazisme-finlandais/

 

 

 

Janvier 2023

 

 

One Responses

  • Sémimi

    Merci de sortir de dessous les tapis les ordures qu’un Occident hypocrite pensait avoir définitivement camouflées . Il faut entendre les dirigeants Européens : la bouche dégoulinante de grands et généreux sentiments alors qu’ils glorifient et soutiennent avec l’argent des citoyens un État officiellement nazi.
    Le génial Molière les avait peints il y a plus de trois siècles : une bande de TARTUFFES.
    Il faut avoir lu dans la presse polonaise les récits des actions ignobles des bandéristes qui avaient même écœuré leurs complices SS : crucifixions de juifs et de polonais, éventrations de femmes enceintes clouées sur les portes des granges avec des fourches , etc.. Et aujourd’hui un gouvernement polonais officiellement chrétien prépare une armée de 200 000 soldats prêts à être envoyés en soutien des mêmes criminels bandéristes , qui ont déjà commencé à décapiter les prêtres orthodoxes.
    Même jugement sur Israël : des pèlerinages à Auschwitz d’un côté et envoi d’armes aux descendants des criminels qui applaudissaient à l’existence de ces mêmes camps .
    C’est ça l’Europe et le prétendu « Occident des droits de l’homme » d’aujourd’hui : un mélange de talibanisme et d’hitlérisme cachés sous une piété officielle des droits de l’homme de façade . TARTUFFES !

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