La canonnière française Droits de l’Homme, attaquée le 13 janvier 1797 par deux frégates anglaises : l’Infatigable (à dr.) et l’Amazon (à g.). À  l’issue de deux jours de combats, le Droits de l’Homme a été rejeté sur les côtes françaises et l’Amazon perdue.

 

 

 

 

Il s’est passé quelque chose en France le 21 janvier 2022

 

 

 

On sait qu’il est en train de se passer des choses mémorables en Europe et on ne manquera pas de vous dire ce qu’on en pense et d’attirer votre attention sur ce qu’il nous paraîtra important d’en savoir. On sait que « l’Histoire » a l’air de s’emballer, même si on attendait, ici, depuis longtemps, ce qui est en train d’arriver puisque c’était inévitable.

Osons le dire : OUF !

« Ils » ont prévenu depuis assez longtemps, assez souvent et assez fort, et maintenant, la logique voulait qu’ils en viennent aux actes. Bénissons le Ciel et tous les Diables que l’Ukraine ne s’appelle pas Yougoslavie, que Kiev ne soit pas Belgrade et que les Russes, contrairement à d’autres, aient des consciences. Individuellement et collectivement.

Ce que beaucoup ne savent pas encore, c’est qu’il s’est passé, de ce côté-ci de l’Europe, juste avant celles-là, des choses non moins mémorables. Sur le front d’une autre guerre. Ou plutôt, non : de la même, mais sous une autre forme.

Nous comptons revenir dans un jour ou deux sur le nettoyage en cours des écuries nazies ukies.

Aujourd’hui : nouvelles en provenance des tranchées hexagonales.

 

 

 

 

 

 

En 1872 a paru le Manifeste du Parti communiste – Auteur : Karl Marx (et un peu Friedrich Engels)

En 1924 a paru le Manifeste du surréalisme – Auteur : André Breton

En 2022 paraît le Manifeste conspirationniste – Auteur : Anonyme

 

Ces livres ne sont pas que des livres, ils sont ce que John Cowper Powys appelait des « bornes d’histoire terrestre ».

Il y en a sûrement eu d’autres ailleurs. C’est l’histoire terrestre qui les passe au crible.

Bref …

Notre 3e Manifeste révolutionnaire a paru juste pour les 150 ans du premier et à une date doublement anniversaire (celle d’une naissance et d’une mort historiques )…  aux éditions du Seuil. Ah, les traîtres !

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Seuil et le grand déboussolement des anti-Conspi…

 

 

 

Cela commence » à se savoir, les éditions du Seuil viennent de flanquer un joli pavé dans la mare quasi océanique du consensus par le bas, provoquant des ondes à n’en plus finir.

Mais aussi, cela se fait-il pour un merdia qui se respecte, d’aider des anonymes à cracher dans la soupe ? Ce qui est sûr, c’est que Le Seuil est en train de réussir un joli (et rentable mais c’est de bonne guerre) coup éditorial, que peu de ses confrères lui pardonneront.

Notre avis que, comme de coutume, on partage, est qu’il n’est que juste que le courage paie, et que l’anonymité de l’auteur s’imposait, ne fût-ce que pour lui éviter un internement à la Fourtillan ou une incarcération à la Perronne de la part des aigles empaillés qui prétendent tenir les manettes de ce que fut un jour Louis XIV.

Mais tant de choses inouïes se passent…

Entre nous, quelqu’un qui aurait dit au Pr Montagnier, au moment de son prix Nobel, qu’à l’âge de 90 ans, il se retrouverait sur des barricades, dans un pays qui ne serait pas le sien, à défendre l’espèce humaine contre une attaque sans précédent dans l’Histoire, l’aurait fait s’écrier: « Vous êtes fou ! ». Et voilà que, pourtant, la chose s’est produite. Presque tout de suite après, il est mort. Son triomphe milanais a probablement hâté sa fin, mais il a bien fait d’y aller, fût-ce au prix de deux ou trois semaines de sa vie. Car « deux ou trois semaines » qu’est-ce, en regard des aeons de l’éternité ?

Donc, nous voici avec deux événements éditoriaux majeurs coup sur coup…

D’abord, l’exemple du courage et du bruit qu’il peut faire, avec le livre désormais célèbre de Robert F. Kennedy, Jr, qui, en dépit de sa fortune, qui est grande, de sa réputation, qui n’est pas mince, et du prestigieux nom qu’il porte, a été forcé de le publier à ce qui ressemble quand même à du compte d’auteur (« Messieurs les Français, encore un effort ! »). Pour le cas où on aurait besoin de preuves.

Et maintenant, voilà une des principales maisons d’édition françaises qui se mouille en dépit de tous les interdits ! Et qui le fait le jour anniversaire de la mort du dernier Capet.

Le vent tourne ?

Plus encore que le livre en soi, ce qui frappe en ce moment c’est la réaction ou plutôt le déboussolement visible et palpable du chœur des vierges de l’obéissance et de la conformité à tout prix. Oh, que c’est réjouissant ! Car ces Messieurs-et-Dames sont forcés de parler (importance du Seuil oblige) de quelque chose qu’il conviendrait de tenir sous le boisseau – mais comment ? – et de le faire en essayant de ne pas passer pour un complice des trublions tout en ne passant pas non plus vraiment trop pour des cons.

Ah, nos aïeux, ces gesticulations !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ubu-Merdia

 

 

 

 

La pièce à conviction

 

 

 

Auteur : Anonyme

Manifeste conspirationniste

Paris, Le Seuil – 21 janvier 2022

384 pages

17 €

 

 

 

 

 

 

 

Avec sa sobriété habituelle, Babelio la présente à ses lecteurs. On ne le comptera donc pas au nombre des Pâlotins :

 

 

Le Manifeste conspirationniste veut offrir, après deux ans de confusion politique et d’offensive « sanitaire » échevelée, une compréhension historique des événements.

 

 

Il détaille et illustre onze thèses, qui forment aussi ses onze chapitres :

1 – La « guerre au virus » est une guerre qui nous est menée.
2 – Le conspirationnisme est le nom de la conscience qui ne désarme pas.
3 – L’irréalité que nous vivons n’est pas celle d’une catastrophe qui sidère, mais celle d’un scénario que l’on déroule.
4 – La contre-révolution de 2020 répond aux soulèvements de 2019.
5 – La guerre froide n’a jamais pris fin.
6 – Ce monde est dual, comme le sont ses technologies.
7 – Le nudge est un nudge.
8 – L’art de gouverner ne produit que des monstres.
9 – La vie n’est rien de biologique.
10 – L’enfer présent n’est que la réalisation du vieux projet positiviste.
11 – Nous vaincrons parce que nous sommes plus profonds.

 

Cette dernière phrase constitue la 4e de couverture [NdA]

 

 

 

 

 

 

Mais pour les autres, qu’on en juge :

 

 

Nouvel Obs

 

Qui va lire le « Manifeste conspirationniste » ? Trois khâgneux révolutionnaires et… vaccinés

 

Xavier de La Porte – Nouvel Obs – 24.1.2022

 

 

Malaise dans l’édition : le Seuil publie un « Manifeste conspirationniste » anonyme, qui fait du Covid l’ultime épisode d’un complot néolibéral à l’œuvre depuis la guerre froide. Si on y reconnaît la plume de Julien Coupat, notre journaliste Xavier de la Porte se demande ce qu’il poursuit comme objectif.

 

 

 

 

Comme on n’est pas abonnés, on saura jamais qui sont les khâgneux révolutionnaires (salut, Messieurs !) quoique vaccinés, et ce que Xavier de la Porte a dans le ventre…

 

 

 

 

 

 

 

« Attribué à »… Voilà qui est rigoureux.

 

 

Telerama

 

Pourquoi le Seuil publie-t-il un brûlot conspirationniste attribué à Julien Coupat ?

 

 

Le Seuil publie ce vendredi un pavé anonyme, vraisemblablement écrit par l’ancien meneur du groupe de Tarnac, qui légitime la paranoïa et alimente le risque confusionniste… Une « proposition politique originale », défend la maison d’édition.

C’est le mal du siècle autant que l’anathème de l’époque. Et voilà que certains en font une profession de foi. Ce vendredi, les éditions du Seuil publient un curieux « manifeste conspirationniste », épais et anonyme, couverture noire, lettrage blanc, postulat crépusculaire : « Dans un monde de paranoïaques, ce sont les paranoïaques qui ont raison. » En pleine crise de la vérité, qui peut ainsi sciemment choisir de se parer des atours du pyromane et convaincre une maison sérieuse de fournir la mèche ? Le Comité invisible, affirme L’Express. Nos sources précisent : après L’Insurrection qui vient (2007), À nos amis (2014) et Maintenant (2017), ce nouveau brûlot serait bien l’œuvre de « la même nébuleuse ingouvernable. » Et surtout de Julien Coupat, dont le nom reste lié à « l’affaire de Tarnac », sabotages de lignes de TGV en 2008 qui avaient donné lieu à un feuilleton judiciaire et politique très médiatisé. Désormais débarrassé de l’étiquette de « terroriste » à la suite d’une décision de la Cour de cassation, il reprend donc du service – sans le canal historique de son collectif autonome, qui s’est désolidarisé avant même la sortie du pamphlet – pour tenter d’imposer son magistère en complotisme à la gauche de la gauche.

 

 

 

 

 

 

Le Parisien

 

Thèses antivax, auteurs inconnus… ce que l’on sait du Manifeste du Conspirationnisme, publié chez Seuil

 

Tom Hollmann  – Le Parisien – 26 janvier

 

Les éditions du Seuil ont publié anonymement un « Manifeste du conspirationnisme » revendiquant un complotisme de gauche. Selon plusieurs médias, les auteurs ne seraient autres que Julien Coupat et le Comité invisible.

 

 

 

Plusieurs titres de presse soupçonnent Julien Coupat, accusé d’avoir saboté une ligne de TGV en 2008 avant d’être finalement relaxé en 2018, d’être à l’origine du « Manifeste du Conspirationniste », publié aux éditions du Seuil.

 

 

Drôle d’objet que le « Manifeste du Conspirationnisme », paru le 21 janvier dernier aux prestigieuses éditions du Seuil. Véritable profession de foi ou simple coup éditorial, ce livre épais, qui relève plus du pamphlet anarchiste que du manifeste à proprement parler, revendique un complotisme qui se voudrait de gauche. Un « réveil politique qu’il serait suicidaire de laisser à l’extrême droite », d’après le Seuil.

 

 

Article réservé aux abonnés

 

 

 

 

 

 

 

En attendant Nadeau, revue de droite, certes, mais qu’on a connue moins conformiste quand elle s’appelait La Quinzaine littéraire, ne se veut ni lard ni poisson…

 

 

Le style conspirationniste

 

 

Pierre TenneEn attendant Nadeau – 26.1.2022

 

 

Un livre sans auteur, tout de noir vêtu, avec titre en lettres blanches. Une épitaphe empruntée à Miles Davis, une quatrième de couverture mystérieuse et prophétique : « Nous vaincrons parce que nous sommes plus profonds. ». Un tableau apocalyptique et halluciné du monde entier, mais aussi des âmes, dont l’objectif semble de provoquer une peur panique. On entend souvent que notre époque est livrée au complotisme. Si cela est le cas, voici le livre qu’elle mérite. Mais comment ce Manifeste conspirationniste fonctionne-t-il ?

 

Manifeste conspirationniste. Seuil, 384 p., 17 €

 

Écartons immédiatement ce qui est impossible : la discussion du contenu de ce Manifeste conspirationniste. Écartons-la, puisqu’à le lire elle est inutile dès l’introduction, qui affirme : « Ce n’est pas une question d’opinion ; c’est une question d’incompatibilité. Nous n’écrivons pas pour convaincre. Il est bien trop tard pour cela. Nous écrivons pour armer notre camp dans une guerre qui se livre à même les corps avec les âmes pour point de mire ». Trop discuter ce livre pourrait confirmer ce qu’il anticipe en affirmant que la vérité n’a pas besoin de nom d’auteur, au contraire du mensonge, et que nous avons le malheur de signer nos textes – mensongers, donc. Qui voudrait, à trop demander un visage à ce texte qui se revendique personne, appartenir d’office à « ces gens de gauche – cultivés, progressistes, cool, sympas, critiques – qui n’ont aspiré, ces deux dernières années, qu’à des restrictions plus fatales des libertés en n’ayant à la bouche que la “solidarité”, l’ “altruisme” et les “inégalités sociales” » ?

Lire la suite…

Source : https://www.en-attendant-nadeau.fr/2022/01/26/manifeste-style-conspirationniste/

 

 

 

 

 

 

Avec une incertaine Geraldine Mosna Savoye, officiant sur France Culture, c’est toujours la même question offusquée qui revient  « Pourquoi les éditions du Seuil se sont-elles engagées là-dedans ? »

 

 

 

 

 

 

J’ai lu le Manifeste conspirationniste, manifeste anonyme paru aux éditions du Seuil qui, comme son titre l’indique, revendique d’être conspirationniste ! Titre explicité dès la première phrase : « nous sommes conspirationniste, comme tous les gens sensés désormais ».

Évidemment, une telle publi-revendication a de quoi étonner : pourquoi publier un livre manifestement conspirationniste ? Qui se cache derrière lui ? Pourquoi les éditions du Seuil se sont-elles engagées là-dedans ?

Je préfère le dire tout de suite, je n’en sais rien. De la même manière, je n’ai pas la réponse à d’autres questions comme : peut-on tout publier ? Et même ce qui, sans être illégal, est bourré de raccourcis ou d’incompréhensions ? Ou même, et tout simplement est complètement con ?

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Source : https://www.franceculture.fr/emissions/carnet-de-philo/j-ai-lu-le-manifeste-conspirationniste

 

 

Au nom de la liberté d’expression, peut-on vraiment tout publier, mesdames et messieurs ? Mais où va-t-on ?

« Je ne comprends pas » dit-elle. (Cela se voit.)

Et pourquoi un Manifeste, hein, je vous le demande ?

 

Pourquoi France-Culture au fait ?

 

 

 

 

 

L’Express

 

 

… qui ne s’embarrasse pas d’excessive rigueur non plus, y va de son…

 

 

Vaccins, « Great Reset »… Julien Coupat et le Seuil légitiment le complotisme d’extrême gauche

 

Faisant la promotion d’un « bon » complotisme de gauche, le Manifeste conspirationniste est publié anonymement. Derrière, on retrouve le Comité invisible.

 

 

Thomas Mahler  – L’Express – 24.1.2022

 

 

 

 

Avec photo de l’auteur présumé à l’appui (comme au temps de Voltaire et de l’Encyclopédie, ça nous rajeunit)

 

 

 

Une couverture noire, un titre choc, un éditeur prestigieux, une quatrième de couverture dont la grandiloquence prête à sourire (« Nous vaincrons parce que nous sommes plus profonds »), mais des auteurs masqués. Défendant une vision complotiste qui se veut de gauche, le Manifeste conspirationniste doit paraître le 21 janvier aux éditions du Seuil.

« Nous sommes conspirationnistes, comme tous les gens sensés désormais. Depuis deux ans que l’on nous balade et que nous nous renseignons, nous avons tout le recul nécessaire pour départager “le vrai du faux”. Les ridicules autoattestations que l’on a prétendu nous faire remplir avaient bel et bien pour but de nous faire consentir à notre propre enfermement et de faire de nous nos propres geôliers. Leurs concepteurs s’en félicitent à présent. La mise en scène d’une meurtrière pandémie mondiale, “pire que la grippe espagnole de 1918”, était bien une mise en scène » peut-on lire en préambule. Quelques lignes après : « L’acharnement furieux à balayer tout traitement qui n’impliquerait pas d’expérimenter des biotechnologies sur des populations entières, réduites à l’état de cobaye, avait quelque chose de suspect. Une campagne de vaccination organisée par le cabinet McKinsey et un “pass sanitaire” plus loin, la brutalisation du débat public prend tout son sens. C’est sans doute la première épidémie mortelle dont il faut convaincre les gens qu’elle existe. » Les 5,5 millions officiellement morts du Covid (selon l’Organisation mondiale de la santé, le bilan pourrait être deux ou trois fois plus élevé) ? Une manipulation statistique destinée à accélérer l’agenda néolibéral, si l’on croit cet ouvrage.

Le texte recycle des éléments qui font fureur dans la complosphère. En 2019, le Centre Johns Hopkins, financé par la Fondation Bill et Melinda Gates ou le Forum économique de Davos, a organisé l’Event 201, un exercice de simulation d’une pandémie de coronavirus. Ce serait là une des « preuves » que l’élite avait bien planifié cette crise sanitaire. Selon les auteurs, le timing de la pandémie ne devrait d’ailleurs rien au hasard. Au vu des mouvements sociaux de 2019 à Hongkong, au Liban, en Catalogne, au Chili ou en Colombie, les « puissances organisées » ayant « intérêt au maintien de l’ordre mondial » auraient voulu « siffler la fin de la récréation ».

 

Il vous reste 80% de l’article à lire…

 

… mais il faut vous abonner à L’Express.

 

 

 

 

 

 

Mis à part Entre la plume et l’enclume, nous n’avons trouvé, sur Internet, qu’un seul endroit où parler de ce livre ait été autre chose qu’une bonne occasion de faire allégeance à la meute. Si vous n’en lisez qu’un, lisez celui-là :

 

 

Le Manifeste conspirationniste : « Dans un monde de paranoïaques, ce sont les paranoïaques qui ont raison. »

 

Rrose Sélavyapar.tv – 22.1.2022

 

 

 

 

 

 

Le Manifeste conspirationniste qui vient paraître aux éditions du Seuil qui devient en 2022 la maison d’édition la plus pertinente et la plus ambitieuse en France (elle vient de publier en parallèle une bombe à retardement signée par l’excellent journaliste d’investigation Marc Endeweld). Même s’il semble anonyme si l’on se fie à sa couverture, il a été rédigé par des membres du Comité Invisible selon l’Express. Un groupe d’auteurs anonymes actif en France. Il est notamment connu pour son premier ouvrage, L’Insurrection qui vient.

Lire la suite…

(qui en vaut la peine)

 

Source : https://www.apar.tv/societe/books/le-manifeste-conspirationniste-dans-un-monde-de-paranoiaques-ce-sont-les-paranoiaques-qui-ont-raison/

 

Texte où on peut lire :

 

Et si conspirer était une bonne idée ?

Les conspirations sont partout, elles font même partie de la vie, assurent les auteurs — anonymes — du « Manifeste conspirationniste ». Ce livre est un tourbillon remuant l’air intellectuel tétanisé depuis deux ans par l’injonction du Covid. Présentation plus en profondeur par la plateforme Reporterre (personne d’autre n’en parlera de toute façon en France).

On étouffe !

On étouffe sous les ordres absurdes,

les amendes à répétition, les contradictions et les oukases, les pseudo-experts, les mensonges et les vérités qui se transforment au cours du temps, l’impossibilité de discuter et de réfléchir. On étouffe après deux ans d’infantilisation, de déni de l’intelligence collective, d’injures de président, d’enrichissement des milliardaires. Alors qu’on agit face à la pandémie, parce que nous sommes des citoyens et non pas des sujets, nous étouffons sous la morgue de tous ces gens.

Et c’est parce qu’on étouffe que cela fait un grand bien de lire le Manifeste conspirationniste. De même qu’ouvrir la fenêtre est la méthode efficace pour évacuer le virus possiblement flottant dans la respiration commune, de même ce livre est une porte ouverte pour aérer le débat et sortir de l’hébétude collective.

[…]

 

Le tout se terminant sur cette note de bas de page :

___________________________

NOTE

[1] Des gens se prétendant informés, apparemment par des sources aussi fiables que l’opération du Saint Esprit, répètent que le livre est écrit par le Comité invisible. Celui-ci assure par voie de tweet que « Les écrits du comité invisible sont signés comité invisible ». Quant aux auteurs du Manifeste, ils recommandent de résister à « la tentation de se refermer en un groupe, en une entité qui s’appréhende depuis le dehors. Les groupes ne sont bons qu’à trahir ce en vertu de quoi ils ont été formés »

 

 

On vous a bien dit que le ton était différent.

 

 

 

 

 

 

Coupat ou Tartempion, Maria Poumier (qu’on vous conseille vivement de lire) en dit, par la plume d’Ulysse P :

 

L’Express a classé le livre à l’extrême gauche, et l’attribue à Julien Coupat, le brillant rédacteur de L’insurrection qui vient . Oui, il y a sa verve, son romantisme, son exaltation et sa foi dans l’action libératrice dont il nous ouvre les portes.

 

Possible, chère Maria ou cher Ulysse, qu’il y ait, dans ce livre de la verve, du romantisme, de l’exaltation et de la foi dans l’action. Mais ce n’est pas ce qui nous a frappés. Oserions-nous dire au contraire ?…

Loin des rodomontades et des slogans de tribun à la Séguéla-Danton (« De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace ») capables d’envoyer les influençables au casse-pipe sans trop qu’ils barguignent, ou d’un romantisme à la Victor Hugo sur lequel on ne crachera jamais, ce que nous y avons vu, nous, c’est une clarté, une lucidité et une précision à la Saint-Just, aussi implacables que laconiques (« Osez et votre révolution est faite »). À notre avis, c’était le ton qu’il fallait. Et c’est bien lui qui fout à ce point la panique dans Landerneau.

On peut demander à l’auteur ou aux auteurs ce qu’il(s) en pense(nt).

Et, par curiosité, on aimerait bien que Frédéric Lordon et Anatole Atlas, par exemple, en disent quelque chose aussi.

 

 

 

 

En attendant…

 

 

Le Manifeste conspirationniste et nous 

1/3

 

Théroigne – L.G.O.– Février-mars 2022

 

 

 

 

 

 

 

Comment parler d’un tel livre, alors qu’il n’y a qu’une chose véritablement intelligente à en dire : « lisez-le » ?

D’abord, qu’il ne s’adresse pas aux obéissants. Ni aux ennemis. Il s’adresse à ceux qui veulent être eux-mêmes et libres, et qui savent que la liberté ne se demande ni ne se réclame, mais se prend.

Il n’a pas été écrit pour convaincre qui que ce soit de quoi que ce soit (il est temps de se séparer de ceux qu’il faudrait convaincre). Il a été écrit pour tous ceux qui ont compris qu’ils sont dans une guerre d’agression qui leur est livrée, pour qu’entre eux ils se reconnaissent, se comptent et fassent l’inventaire de leurs armes, indépendamment de toute appartenance philosophique, religieuse, ethnique, nationale et même de classe, mais ça…

Il l’a été pour mettre à plat l’équation qui se pose à toute personne sensée : qui sont les ennemis ? que veulent-ils ? quelles sont nos forces ? quelles sont les leurs ? comment les vaincre ?

On n’y trouvera pas non plus de justifications (manquerait plus que ça !).

« Nous sommes conspirationnistes » (laissons « complotistes » aux gens qui ne savent pas le français).

Conspirer : respirer ensemble.

Sans rendez-vous furtifs ni cloisonnements trotskistes, sans signes de reconnaissance enfantins à la manière des maçons, sans forfanterie mais sans raser les murs. Sans secret. Au contraire ! La vérité, comme l’eau et comme la lumière, cherche son niveau ET LE TROUVE.

Une chose encore : ceux qui veulent Le Grand Soir pour demain matin, sans avoir à se donner de mal ni courir aucun risque, n’y trouveront rien qui les satisfasse. Et autant le leur dire tout de suite : il n’y a pas, à la fin du livre, de recette ni de conseils pour y parvenir.

Si les grands coupables des grands maux universels y sont dénoncés et leurs actes décortiqués, ce n’est pas dans le dessein futile de s’offrir des boucs-émissaires ou des brevets d’innocence à bon compte, car, si les grands criminels sont effectivement coupables, NOUS sommes responsables de ce que nous nous sommes laissé faire jusqu’ici, c’est-à-dire depuis beaucoup trop longtemps. À ce point-là, c’est presque de la complicité !

Sans remonter jusqu’au déluge, ce livre – suivant en cela le conseil d’Oscar Wilde de toujours chercher la cause (et la solution) des maux à leur origine/source/racine, pas à leur symptômes – remonte assez loin dans le temps.

 

Loin jusqu’où ?

Bien que, pour nous, la catastrophique ère post-moderne parte de Thermidor, l’Anonyme prend, pour point de départ de la « campagne du Covid » – comme on dit « campagne de Russie » – le déclenchement de la Première guerre mondiale et l’aberrant enthousiasme qu’elle a suscité chez ses futures victimes. Il a raison. Et la fracture d’aujourd’hui, comme celle causée par toutes les grandes guerres et/ou révolutions, sépare comme il fallait s’y attendre en deux camps inconciliables toutes les couches de la société, ses institutions y compris religieuses, ses armées et jusqu’à ses familles.

Qui a lu le Journal littéraire de Paul Léautaud ne peut pas ne pas avoir été frappé par le passage où le père-et-mère des bêtes relate l’histoire de son amitié étroite et profonde avec Remy de Gourmont. Deux grands écrivains français du début du siècle (XXe) dont l’un admirait particulièrement l’autre pour avoir écrit Le joujou patriotique, dénonciation de toutes les illusions nationalistes et de tous les emballements guerriers. Comment Gourmont, subissant en août 1914 l’entraînement général, est devenu, en l’espace de deux nuits, patriotard et va-t-en guerre et comment Léautaud, mortellement déçu, s’en est séparé pour toujours, est une chose qu’on peut difficilement oublier et qui aide à y voir clair assez vite quand elle se reproduit, comme à résister plus facilement aux illusions funestes.

 

« Nous ne prétendons pas qu’il suffise d’un livre  pour s’arracher à l’impuissance, mais nous nous souvenons aussi que quelques bons livres trouvés sur notre route nous ont épargné bien des servitudes. »

Manifeste conspirationniste, p. 11.

 

En conséquence directe de la si opportune Grande Boucherie, la clique aujourd’hui en tête de gondole a commencé à vraiment s’organiser au début des années 1920. Mais s’organiser dans quel but et comment ? C’est ce qu’apprennent, pas à pas, les lecteurs du Manifeste. Et qu’on ne vienne pas, de grâce, nous parler de « complot ». Ces gens-là n’ont pas besoin de comploter : ii leur suffit d’être.

Mais pour les vaincre, il faut les connaître, découvrir quels sont leur desseins, leurs stratégies/stratagèmes… et leurs illusions à eux.

Au passage, il faut bien que l’Anonyme règle son compte à la « gauche » ou plutôt aux gauches ou se prétendant telles (recherche des causes, n’est-ce pas, et non déploration des symptômes). Si nous n’en avons été ni surpris ni choqués, c’est d’abord pour avoir été nous-mêmes témoins de bien des turlupinades depuis la Deuxième der des der ! Mais c’est aussi à cause de « quelques bons livres trouvés sur notre route » :

 

Par exemple :

Quoi qu’on pense de Lénine (et quoi qu’ait pu en dire avant-hier Vladimir Vladimirovitch), on ne peut nier qu’il ait déployé, pour dissuader les futures victimes du bain de sang de se faire la guerre entre eux et les presser de la faire plutôt à leurs ennemis communs, des efforts et une énergie de surhomme. Pure peine perdue. Les gauches ? Tiens, fume ! Combien de fois ne nous sommes-nous pas demandé ce qui aurait changé s’il s’était trouvé, dans toutes les variétés de révolutionnaires déclarés – socialistes, communistes ou anarchistes – que comptait alors l’Europe, une douzaine d’hommes un peu moins infantiles que les autres, pour joindre leurs efforts aux siens (et à ceux de Raspoutine) ?

Enfonçons le clou : toutes les gauches ont été abusives. La seule qui ait jamais mérité ce nom a été massacrée en Thermidor et ses descendants l’ont été en 1871. Depuis lors, nous avons vécu entourés d’ennemis et de pleutres, jusqu’à l’apparition des Gilets Jaunes et, maintenant, des « truckers ». Soit dit en passant, une des inestimables qualités de ce livre est de nous mettre aussi en garde contre toute velléité de Résistance récupérable par un seul homme ou un seul groupe. On sait où cela a mené celle de 1940-1945.

 

 

Ceci devrait être un encadré, mais on ne sait pas les faire :

 

Il faut acheter ce livre ! Même si quelqu’un le pirate pour en mettre le texte en ligne.

Il faut l’acheter parce qu’il faut soutenir ceux qui font preuve de courage, fussent-ils de chez Galligrasseuil. Il en fallait pour le publier.

Après l’avoir acheté, il faut le lire. Et le relire si on n’a pas bien compris tout, autant de fois que nécessaire. Il n’y a pas d’autre moyen d’apprendre. Parole d’autodidactes.

Enfin, il faut le conserver précieusement et le léguer à ses enfants et petits-enfants (ou à ceux des autres). Qu’ils sachent ce qu’on a été et ce qu’on a fait. Les enfants n’apprennent bien que par l’exemple. Et qu’au besoin il leur serve à eux aussi.

 

 

 

 

 

 

Notre imprimante refusant mordicus de scanner (ah, ce que c’est bien, la technologie quand ça marche !), nous empruntons à Vive la Révolution (merci, Do) l’introduction du Manifeste :

 

Nous sommes conspirationnistes, comme tous les gens sensés désormais. Depuis deux ans que l’on nous balade et que nous nous renseignons, nous avons tout le recul nécessaire pour départager « le vrai du faux ». Les ridicules autoattestations que l’on a prétendu nous faire remplir avaient bel et bien pour but de nous faire consentir à notre propre enfermement et de faire de nous nos propres geôliers. Leurs concepteurs s’en félicitent à présent. La mise en scène d’une meurtrière pandémie mondiale, « pire que la grippe espagnole de 1918 », était bien une mise en scène. Les documents l’attestant ont fuité depuis lors ; on le verra plus loin. Toutes les terrifiantes modélisations étaient fausses. Le chantage à l’hôpital-qui-craque, lui aussi, n’était qu’un chantage. Le spectacle concomitant des cliniques privées à peu près désœuvrées, et surtout bien éloignées de toute réquisition, suffisait à en attester. Mais la persistance, depuis lors, dans la mise en pièces des hôpitaux et de leurs personnels en fournit la preuve définitive. L’acharnement furieux à balayer tout traitement qui n’impliquerait pas d’expérimenter des biotechnologies sur des populations entières, réduites à l’état de cobaye, avait quelque chose de suspect. Une campagne de vaccination organisée par le cabinet McKinsey et un « pass sanitaire » plus loin, la brutalisation du débat public prend tout son sens. C’est sans doute la première épidémie mortelle dont il faut convaincre les gens qu’elle existe. Le monstre qui s’avance sur nous depuis deux ans n’est pas, pour l’heure, un virus couronné d’une protéine, mais une accélération technologique dotée d’une puissance d’arrachement calculée. Nous sommes chaque jour témoins de la tentative de réaliser le projet transhumaniste dément de convergence des technologies NBIC (Nano-Bio-Info-Cognitives). Cette utopie de refonte complète du monde, ce rêve de pilotage optimal des processus sociaux, physiques et mentaux ne prend même plus la peine de se cacher. On n’aura eu aucun scrupule à imposer comme remède à un virus issu d’expérimentations de gain de fonction dans le cadre d’un programme de « biodéfense » une autre expérimentation biotechnologique menée par un laboratoire dont le directeur médical se flatte de « hacker le logiciel de la vie ». « Toujours plus de la même chose » semble le dernier principe, aveugle, d’un monde qui n’en a plus aucun. Récemment, un de ces journalistes au garde-à-vous qui peuplent les rédactions parisiennes interrogeait un scientifique un peu honnête au sujet de l’origine du SARS-CoV-2. Celui-ci devait bien admettre que la grotesque fable du pangolin marquait de plus en plus le pas face à l’hypothèse des tripatouillages d’un certain laboratoire P4. Et le journaliste de lui demander si « cela ne risque pas d’apporter de l’eau au moulin des conspirationnistes ». Le problème avec la vérité, désormais, est qu’elle donne raison aux conspirationnistes. Nous en sommes là. Il était grand temps de lancer une commission d’experts pour en finir avec cette hérésie. Et de restaurer la censure.

Quand toute raison déserte l’espace public, quand la surdité s’accroît, quand la propagande durcit sa férule afin de forcer la communion générale, il faut prendre du champ. C’est ce que fait le conspirationniste. Partir de ses intuitions et se lancer dans la recherche. Tenter de comprendre comment nous en sommes arrivés là, et comment sortir de cette petite ornière aux dimensions d’une civilisation. Trouver des complices et se confronter. Ne pas se résigner à la tautologie de l’existant. Ne pas craindre ou espérer, mais chercher sereinement de nouvelles armes. La fulmination de tous les pouvoirs contre les conspirationnistes prouve assez combien le réel leur résiste. L’invention de la propagande par le Saint-Siège (la Congregatio de propaganda fide ou Congrégation pour la propagation de la foi) en 1622 n’a pas fait les affaires de la Contre-Réforme, à long terme. Le discrédit des glapisseurs finit par absorber leurs glapissements. La conception de la vie qu’ont les ingénieurs de cette société est d’évidence si plate, si lacunaire, si erronée qu’ils ne peuvent qu’échouer. Ils ne réussiront qu’à dévaster le monde un peu plus. C’est pourquoi il est de notre intérêt vital de les chasser sans attendre qu’ils échouent.

Nous avons donc fait comme n’importe quel autre conspirationniste : nous nous sommes lancés dans la recherche. Voilà ce que nous en rapportons. Si nous osons le publier, c’est que nous croyons être parvenus à plusieurs conclusions à même d’éclairer l’époque d’une lumière crue et véridique. Nous nous sommes plongés dans le passé pour élucider le nouveau, quand toute l’actualité tendait à nous enfermer dans le labyrinthe de son éternel présent. Il fallait bien raconter l’envers de l’histoire contemporaine. Au départ, il s’agissait de ne pas nous en laisser imposer par la puissance de feu et d’affolement de la propagande régnante. Se faire au nouveau régime des choses constitue alors le principal danger, qui contient celui d’en devenir le perroquet. Redouter l’épithète de « conspirationniste » en fait partie. Le débat n’est pas entre conspirationnisme et anticonspirationnisme, mais à l’intérieur du conspirationnisme. Notre désaccord avec les défenseurs de l’ordre existant ne porte pas sur l’interprétation du monde, mais sur le monde lui-même. Nous ne voulons pas du monde qu’ils sont en train d’échafauder – ils peuvent bien garder leurs échafauds pour eux, d’ailleurs. Ce n’est pas une question d’opinion ; c’est une question d’incompatibilité. Nous n’écrivons pas pour convaincre. Il est bien trop tard pour cela. Nous écrivons pour armer notre camp dans une guerre qui se livre à même les corps avec les âmes pour point de mire – une guerre qui n’oppose certes pas un virus et l’« humanité » ainsi que le veut la dramaturgie spectaculaire. Nous avons donc tâché de rendre la vérité « maniable comme une arme », selon le conseil de Brecht. Nous nous sommes épargné le style démonstratif, les notes de bas de page, le lent cheminement de l’hypothèse à la conclusion. Nous nous en sommes tenus aux pièces et aux munitions. Le conspirationnisme conséquent, qui ne sert pas d’ornement à l’impuissance, conclut à la nécessité de conspirer, car ce qui nous fait face semble bien décidé à nous écraser. À aucun moment, nous ne nous permettrons de nous prononcer sur l’usage que chacun peut, dans pareille époque, faire de sa liberté. Nous nous en tiendrons à plastiquer les entraves mentales les plus encombrantes. Nous ne prétendons pas qu’il suffise d’un livre pour s’arracher à l’impuissance, mais nous nous souvenons aussi que quelques bons livres trouvés sur notre route nous ont épargné bien des servitudes. Les deux dernières années ont été éprouvantes. Elles l’ont été pour tous les gens sensibles, et sensibles à la logique. Tout a semblé fait pour nous rendre fous. Il a tenu à quelques solides amitiés que nous puissions partager ce que nous éprouvions et ce que nous pensions – notre sidération et notre révolte. Nous avons enduré ces dernières années ensemble, semaine après semaine. La recherche s’en est suivie logiquement. Ce livre est anonyme car il n’appartient à personne ; il appartient au mouvement de dissociation sociale en cours. Il accompagne ce qui adviendra – dans six mois, dans un an ou dans dix. Il eût été suspect, en plus d’être imprudent, qu’il s’autorise d’un nom ou de plusieurs. Ou qu’il serve quelque gloire que ce soit. « La différence entre une pensée vraie et un mensonge consiste dans le fait que le mensonge requiert logiquement un penseur et non la pensée vraie. Il n’y a besoin de personne pour concevoir la pensée vraie. […] Les seules pensées auxquelles un penseur est absolument nécessaire sont les mensonges. » (Wilfred R. Bion, L’Attention et l’Interprétation, 1970)

Fin de l’introduction

 

Source : http://mai68.org/spip2/spip.php?article10900

 

 

À suivre…

 

 

 

Mis en ligne le 24 février 2022

 

 

 

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