De notre coin de la nef des fous.
Pour vous dire qu’on est toujours là, même si on laisse ramer les plus jeunes.
Dédié à la mémoire d’André Blavier et de Louis Scutenaire,
qui sauront pourquoi
Et Assange ?
Les merdias : Bof !
Révélations récentes sur Assange : un blackout médiatique glaçant
Caitlin Johnstone – Entelekheia.fr – 30.6.2021
Paru sur Consortium News sous le titre The Weird, Creepy Media Blackout on Recent Assange Revelations
Si vous avez raté les toutes dernières révélations dans l’affaire Assange, lire : « L’acte d’accusation contre Assange repose sur le faux témoignage d’un sociopathe avéré ».
Et pour ceux qui en doutaient encore, une preuve formelle de manipulation de notre perception de la réalité par les médias grand public de plus, cette fois par omission.
Au moment où j’écris ces lignes, cela fait quatre jours que le journal islandais Stundin a révélé qu’un témoin clé du procès intenté par le gouvernement américain à Julian Assange avait inventé des fausses allégations contre le fondateur de WikiLeaks. Et pourtant, Assange est toujours en prison.
Ce qui est encore plus étrange, c’est que pas un seul grand média occidental en dehors de l’Islande n’ait parlé de cette importante nouvelle publiée sur un organe de presse tout à fait légitime. Une recherche sur Internet permet de trouver une couverture par des médias islandais, par des médias russes et par de plus petits médias occidentaux comme Democracy Now, le World Socialist Website, Consortium News, ZeroHedge et autres, mais à l’heure où nous écrivons ces lignes, cette histoire a été complètement ignorée par tous les grands médias qui sont ostensiblement responsables de l’information du public dans le monde occidental.
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Source : http://www.entelekheia.fr/2021/06/30/revelations-recentes-sur-assange-un-blackout-mediatique-glacant/
Cet article fait suite à celui – du même auteur – qu’Entelekheia rappelle dans son accroche :
L’acte d’accusation contre Assange repose sur le faux témoignage d’un sociopathe avéré
Caitlin Johnstone – Entelekheria.fr – 28.6.2021
Paru sur le site de l’auteur sous le titre Assange Prosecution Relied On False Testimony From A Diagnosed Sociopath And Convicted Pedophile
Le journal islandais Stundin rapporte qu’un témoin clé dans les poursuites américaines contre Julian Assange a admis, dans une interview accordée au média, avoir menti dans des accusations critiques de l’acte d’accusation contre le fondateur de WikiLeaks.
« Un témoin majeur dans l’affaire du Département de la Justice des États-Unis contre Julian Assange a admis avoir falsifié des accusations clés dans l’acte d’accusation contre le fondateur de Wikileaks », rapporte Stundin. « Le témoin, qui a des antécédents documentés de sociopathie et a a été condamné à plusieurs reprises pour abus sexuels sur mineurs et fraude financière de grande envergure, a fait cet aveu dans une interview nouvellement publiée dans Stundin, où il a également avoué avoir poursuivi ses activités délictueuses en série, tout en travaillant avec le Département de la Justice et le FBI moyennant une promesse d’immunité contre des poursuites. »
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Source : http://www.entelekheia.fr/2021/06/28/lacte-daccusation-contre-assange-repose-sur-le-faux-temoignage-dun-sociopathe-avere/
23 juin 2021
ParsToday – 24.6.2021
Moins d’une semaine après l’élection à l’unanimité des voix du président pro Résistance Raïssi les Etats-Unis bloquent les sites iraniens et irakiens comme Presstv, al-Alam, al-Masirah, al Malouma…Y a t il un lien entre le choix démocratique du peuple iranien et cette scandaleuse censure ? Probablement…
Les USA ont peur d’un rapprochement de l’Iran avec l’Est !
Source : https://parstoday.com/fr/news/sp–pr%C3%A9sidentielle_iranienne_de_2021
Question, à ce propos, au gouvernement soi-disant élu par le peuple belge
(et accessoirement aux merdias qui se sont empressés de n’en pas souffler mot)
« Pourquoi devrais-je rencontrer Zelensky puisqu’il a confié la gestion de son pays à des mains étrangères ? » est une phrase que nous n’entendrons jamais, car nous n’avons personne pour nous défendre. Quand on n’a pas de défenseur, on se défend soi-même ? Certes.
Nous ne demanderons pas comment il se fait que la Gestapo numérique d’un pays – les USA – se permette de bâillonner, non seulement sur son sol, ce qui est déjà inadmissible, mais sur toute la planète, des organes d’information d’un pays souverain, car nous savons que les USA se permettent tous les délits et tous les crimes imaginables (dieusait qu’ils sont innombrables), en se targuant d’une impunité dont ils peuvent toujours espérer qu’elle sera éternelle, mais dont la plupart des peuples de la terre aspirent à voir la fin.
Ce que nous demandons, c’est DES COMPTES au personnel « politique » qui, usant et abusant d’une pseudo-légitimité à gouverner la Belgique en conséquence de résultats électoraux obtenus SANS PROGRAMME et sans aucune justification de ses actes, DES COMPTES sur une kyrielle inédite, même pour eux, d’abus de pouvoir caractérisés.
Non content d’avoir imposé depuis dix-huit mois, à une nation abrutie, une succession ubuesque de TESTS DE SOUMISSION déguisés en mesures de santé publique, voici à présent que ce personnel au service de qui le veut sauf de ce qu’il appelle ses électeurs, se permet de priver une nation souveraine – celle qui lui sert de mangeoire – du droit de prendre connaissance de ce qu’ont à lui dire les autres nations souveraines.
Cela dit, ne nous faisons pas d’illusions : on a les gouvernements qu’on mérite. Certains ont pour gouvernement des roquets de garde au service de l’étranger, et d’un étranger qui représente, pour leur nation, un danger mortel à plus ou moins brève échéance. Les moutons qui s’en contentent feraient bien de prier leur dieu, quel qu’il soit, pour que MM. Poutine, Xi et Raissi gardent leur sang-froid.
Et réjouissons-nous en passant de ce que le peuple français semble enfin s’être rendu compte que, désormais, la seule manière de voter avec une quelconque efficacité consiste à s’abstenir en masse de jouer à ce jeu où tous les dés sont pipés.
Panier aux crabes anglo-sionistes
L’histoire ne se répètera pas
Andrei Martyanov – Le Saker francophone –24.6.2021
Article d’origine : Reminiscence of the Future
Au moment où j’étais sur le point de m’installer dans le mode d’anticipation de la vague de chaleur à venir, bang, voici qu’arrive un certain grincement de tuyaux prétendant qu’il peut jouer à la superpuissance. Tout le monde sait déjà que le HMS Defender a prétendu être « furtif » et pouvoir défendre quelque chose mais a violé les eaux territoriales de la Russie près de la Crimée. Des coups de semonce ont été tirés et deux OFAB-250 ont été largués sur la trajectoire du navire britannique, en totale conformité avec le droit international et le droit des frontières de la Russie. Oui, oui, et le Royaume-Uni est une superpuissance mondiale et possède le système politique le plus libre et le gouvernement britannique ne ment jamais, vraiment jamais, jamais (tout le temps).
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Source : https ://lesakerfrancophone.fr/lhistoire-ne-se-repetera-pas
Quand Trump rejoint Rumble
Andrew Anglin – Entre la plume et l’enclume – 1.7.2021
Traduction : Maria Poumier
Donald Trump et Jared Kushner:
Le vrai président Donald Trump a été banni de la plupart des sites Internet après que le FBI a organisé une fausse émeute au Capitole le 6 janvier.
Or, au moment où Trump a été banni, l’alternative Twitter Parler a également été totalement bannie d’Internet. (On peut soutenir que Parler aurait pu remédier à la situation en utilisant des méthodes similaires à celles utilisées par le Daily Stormer lorsqu’il a été banni, mais il ne l’a pas fait et ce réseau est resté banni).
Cependant, un site de médias sociaux alternatifs, qui a conservé une certaine résilience, est resté en place : Gab. J’ai mes propres problèmes avec ce site, et je ne l’utilise pas personnellement, et je n’encourage pas les autres à l’utiliser (du moins pas sans un VPN, et une bonne option op-sec pour ne pas y mettre d’informations privées). Seulement voilà : Gab était là et en ligne, et Trump aurait pu y poster des messages dès qu’il a été banni de Twitter. Pourtant, il a choisi de ne pas le faire.
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Source : https ://plumenclume.org/blog/730-quand-trump-rejoint-rumble
Source d’origine : https ://dailystormer.su/wp-content/uploads/2021/06/download-2021-06-28T102109.872.jpeg
Et si vous croyez qu’on vous a tout dit sur le sommet du siècle…
Le rendez-vous de Genève
Israël Adam Shamir – Entre la plume… – 24.6.2021
Traduction : Maria Poumier
Poutine interrogé par Keir Simmons pour NBC
Le rendez-vous de Genève de deux présidents reste une énigme. Pourquoi se sont-ils rencontrés ? Ils se sont mis d’accord sur le fait que la guerre nucléaire est mauvaise pour tous ; très bien ! Mais ne le savaient-ils pas ? Ont-ils sondé l’âme de leur partenaire, l’ont-ils regardé dans les yeux ? Nous avons maintenant quelques réponses, basées sur des conversations avec mes amis israéliens qui ont eu l’avantage d’entendre les deux côtés, les Russes et les Américains. Nos fidèles lecteurs méritent de savoir ce qui s’est réellement passé à Genève.
En bref : Biden est venu dire à Poutine que les États-Unis sont en bonne forme, qu’ils se sont remis de la pandémie, que leur économie est meilleure que celle de la Chine et que c’est lui qui dirige. La réunion s’est déroulée dans le calme ; Biden était plutôt détendu, tandis que le secrétaire d’État Blinken était en mode attaque ; il s’est disputé avec son propre président et il tentait de lui donner des ordres. Les Russes étaient préparés à pire, bien pire. Ils pensaient que les rencontres de Biden avec le G7 et avec l’OTAN mèneraient à un crescendo à Genève, et ont été soulagés d’apprendre que cette réunion ne visait pas à la présentation d’une position occidentale unie envers la Russie.
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Source : https ://plumenclume.org/blog/729-le-rendez-vous-de-geneve
La grande requête de Biden
Dmitry Orlov – Le Saker francophone –20.6.2021
Le sommet USA-Russie de Genève, qui a fait couler beaucoup d’encre, a eu lieu et aucun commentateur ne s’est aventuré à poser une question très simple et très nécessaire : Qu’est-ce que Biden était venu demander ?
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Source : https ://lesakerfrancophone.fr/la-grande-requete-de-biden
Source d’origine : Club Orlov
Mais voilà qu’Israël Shamir, parce que nous sommes à la bourre, nous revient avec une particularité russe trop méconnue ailleurs. Alors, au diable Genève !
Quand Poutine s’adresse à la nation
Israël Adam Shamir – Entre la plume… – 3.7.2021
Traduction : Maria Poumier
La « Ligne directe » russe est un exercice unique de démocratie directe : Les citoyens russes appellent leur président et celui-ci répond à leurs questions et résout leurs problèmes, comme un Konung nordique d’il y a mille ans. La Russie est née d’une chaîne de princes nordiques qui pratiquaient ce type d’accès direct à leur souverain ; les premiers princes et tsars russes se posaient comme une instance de dernier recours et d’accès immédiat. Il y a vingt ans, Vladimir Poutine a ressuscité cette ancienne pratique, et une fois par an, chaque Russe peut faire appel à lui sur n’importe quel sujet. Homme de pouvoir et d’autorité, il peut passer outre à n’importe quelle réglementation, couper court à la bureaucratie et résoudre n’importe quelle énigme par sa grâce quasi royale. Dans un pays fortement bureaucratisé, un tel dirigeant, à la fois omnipotent et bienveillant, apporte d’excellentes solutions à des problèmes qui n’auraient jamais dû se poser.
La majorité des questions et des réponses portent sur la vie quotidienne des Russes : l’approvisionnement en gaz, l’évacuation des eaux, le prix des légumes ou les charges communales. Mais Poutine a également répondu à des questions portant sur la politique du monde réel, et nous a fourni quelques scoops. (Voici la transcription complète).
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Source : https://plumenclume.org/blog/733-quand-poutine-s-adresse-a-la-nation
Qui dit « merdias » ne parle pas seulement d’organes de presse, mais aussi d’organes de transmission du savoir, en ce comprise l’édition de livres…
Et pourquoi ne vous parlerions-nous pas de quelques livres dont les merdias de presse, eux, ne vous parleront pas, la forme de censure la plus efficace restant plus que jamais le silence.
Courte-échelle à la
Librairie Tropiques
présente ces jours-ci avec un grand article et trois livres
On ne voit que lui depuis quelques jours ! Contrairement à ses habitudes, Sergueï Lavrov s’exprime beaucoup. Félicitons-nous-en.
Sur la loi, les droits et les règles
Sergueï Lavrov – Global Affairs – 30.6.2021
La conversation franche et dans l’ensemble constructive qui s’est tenue lors du sommet des présidents Vladimir Poutine et Joe Biden à Genève le 16 juin 2021 s’est conclue par un accord concernant le lancement d’un dialogue de fond sur la stabilité stratégique – en réaffirmant le postulat crucial selon lequel une guerre nucléaire est inacceptable. Les deux parties se sont en outre entendues sur l’opportunité de mener des consultations sur la cybersécurité, l’activité des missions diplomatiques, le sort des citoyens de Russie et des États-Unis emprisonnés, ainsi que sur un certain nombre de conflits régionaux.
Dans le même temps, le dirigeant russe a clairement indiqué, y compris publiquement, qu’il ne serait possible d’obtenir un résultat dans tous les domaines qu’en trouvant un équilibre des intérêts mutuellement acceptable sur une base strictement paritaire. Aucune objection à cet égard n’a été exprimée lors des pourparlers. Cependant, à peine s’étaient-ils achevés que les responsables américains, y compris ceux qui avaient pris part à la réunion à Genève, ont commencé à renouer avec des préceptes que l’on croyait abandonnés : ils affirmaient avoir «donné des instructions» à Moscou, «émis des avertissements clairs et fixé des exigences». De plus, ils ajoutaient à tous ces «avertissements» des menaces : si «d’ici quelques mois», la Russie n’accepte pas les «règles du jeu» édictées à Genève, elle sera soumise à de nouvelles pressions.
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Source : http://www.librairie-tropiques.fr/2021/06/sur-la-loi-les-droits-et-les-regles-par-serguei-lavrov.html
Pour les rencontres, nous sommes à la bourre… Restent les livres
Du fait de « l’assouplissement » des restrictions actuelles nous adaptons les modalités d’organisation et d’accès de nos rencontres. Dorénavant, les rencontres seront précédées par des entretiens « en plein air » au jardin, avec les auteurs, et les merles du cru, vidéo-captés puis diffusés sur le site tropiques le soir même.
Une dédicace dinatoire aura lieu ensuite, sur la « terrasse éphémère » devant la librairie, de 19 h 30 à 20 h 30.
Mercredi 30 juin 18h-20h30
La Grande éclaircie de la révolution culturelle chinoise
Avec
Cécile Winter
et Alain Badiou
La Révolution culturelle qui s’est déroulée en Chine entre 1966 et 1976 est aujourd’hui décriée à la mesure de la chape d’ignorance qui la recouvre. Or elle est à la fois le plus grand mouvement démocratique que l’humanité ait jamais connu (et à cet égard la meilleure école quant aux capacités et aux limites de tout mouvement) et la première révolution communiste de l’histoire. Elle a mis en pratique le programme communiste de Marx, non seulement concernant la transformation de la propriété, mais aussi la réduction des grandes différences, entre ville et campagne, paysans et ouvriers, travail manuel et intellectuel, et la transformation du travail lui-même, dans sa conception et sa pratique.
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Source : http://www.librairie-tropiques.fr/demandez-le-programme.html
Mercredi 7 juillet 18h-20h30
La toile carcérale.
Une histoire de l’enfermement en Palestine
Avec
Stéphanie Latte Abdallah
Dans les Territoires palestiniens, depuis l’occupation de 1967, le passage par la prison a marqué les vécus et l’histoire collective. Les arrestations et les incarcérations massives ont installé une toile carcérale, une détention suspendue. Environ 40 % des hommes palestiniens sont passés par les prisons israéliennes depuis 1967. Cet ouvrage remarquable permet de comprendre en quoi et comment le système pénal et pénitentiaire est un mode de contrôle fractal des Territoires palestiniens qui participe de la gestion des frontières. Il raconte l’envahissement carcéral mais aussi la manière dont la politique s’exerce entre Dedans et Dehors, ses effets sur les masculinités et les féminités, les intimités. Stéphanie Latte Abdallah a conduit une longue enquête ethnographique, elle a réalisé plus de 350 entretiens et a travaillé à partir d’archives et de documents institutionnels. Grâce à une narration sensible s’apparentant souvent au documentaire, le lecteur met ses pas dans ceux de l’auteur à la rencontre des protagonistes de cette histoire contemporaine méconnue.
Stéphanie Latte Abdallah est historienne, politiste, chercheuse au CNRS (CERI- SciencesPo), spécialiste du Moyen-Orient et des sociétés arabes. Ses recherches et sa formation se situent au croisement de plusieurs disciplines des sciences humaines et sociales (histoire contemporaine, politologie, anthropologie, sociologie et littérature). Elle a publié plusieurs ouvrages, parmi lesquels Femmes réfugiées palestiniennes (PUF 2006).
Jeudi 1er juillet 18h-20h30
Révolutions
entre commotions et commémorations
1917-2017
Avec Aurélien Larné, Eric Aunoble,
Anne Jollet et Marie-Claude L’Huillier
« En tuant Trotski, les Américains faisaient coup double », Louis Scutenaire
et si vous en voulez d’autres, c’est ici :
https://www.babelio.com/auteur/Louis-Scutenaire/3161/citations?a=a&pageN=2
On vient de le lire :
Et pour quelques bobards de plus
Aymeric Monville
Et pour quelques bobards de plus – Contre-enquête sur Staline et l’Union Soviétique
Éd. DELGA – 2020
112 pages
10 €
L’histoire de l’Union soviétique – si elle mérite encore le nom d’histoire – se caractérise dans notre pays par l’absence de débat contradictoire. Le consensus politique veut que la droite attaque Staline comme incarnation-repoussoir de tout système socialiste et la gauche, comme symbole du fourvoiement de nobles idéaux. Imperturbablement donc, les opérations de propagande se succèdent sur le mode du film d’horreur, du « Tyran rouge » à l’« Ombre de Staline » et ce, jusqu’à l’eschatologique « Apocalypse Staline ». L’actuelle réactivation des vieux bobards colportés par la guerre froide vise manifestement à exclure les communistes de l’espace public. Elle entre néanmoins en contradiction avec la tendance également actuelle, liée à l’ouverture des archives de l’URSS, qui fait litière d’un certain nombre de légendes noires. C’est donc à une contre-enquête comparative que s’emploie ce livre. Contre-enquête étayée par une proximité avec de nombreux chercheurs et fruit d’une activité éditoriale concernant l’Union soviétique de près de quinze ans, cette entreprise n’est pourtant pas dépourvue d’un esprit polémique et partisan. Mais quand le Parlement européen n’hésite plus, désormais, à décréter une équivalence effrontée entre nazisme et communisme, n’est-ce pas plutôt cette apparente « impartialité », indifférente à ce que Hitler ait ou non vaincu en 1945, qu’il conviendrait d’interroger ?
AYMERIC MONVILLE, né en 1977. Éditeur depuis quinze ans de nombreux ouvrages sur l’URSS qui n’ont cessé d’alimenter sa réflexion, il est aussi l’auteur de plusieurs essais de philosophie politique : Misère du nietzschéisme de gauche, L’Idéologie européenne, Le Néocapitalisme selon Michel Clouscard, Les Jolis grands hommes de gauche, ainsi que d’une enquête sur l’état actuel de la liberté d’expression : Julian Assange en danger de mort.
La photo de couverture s’intitule « Hommage à Magritte ». Tout le monde ne comprendra pas, mais nous, si.
Ce livre nous a donné envie de lire les autres.
Si nous pouvons nous permettre, cependant, une espèce de critique, ou plutôt de partager nos impressions, nous dirions qu’il est vraiment bien gentil, M. Monville, avec les chiens de garde de la doxa néo-tout ce qu’on voudra de sinistre. Certes, il réfute pied à pied les bobards qui courent depuis trois-quarts de siècle les sentines du pouvoir ou de ce qui en tient lieu. Mais oserions-nous dire que son réquisitoire défensif, tout efficace et précis qu’il soit, ne nous satisfait pas entièrement, dans la mesure où nous eussions aimé lire aussi une attaque en règle, sur leurs propres crimes, de ceux qui ont le culot (après avoir prudemment organisé la décérébration générale) de dire à leurs victimes trop souvent consentantes ce qu’elles peuvent penser et croire de tout et de rien. Car on vous parie notre tête que vous ne risquez pas de voir bientôt sur Arte un grand documentaire consacré à la famine de la patate irlandaise (1845-1852), qui a vu l’Empire exporter de la bouffe du pays, sous escorte militaire, pendant que des familles entières, qui l’avaient produite, s’éteignaient jusqu’au dernier ancêtre et au dernier nourrisson.
Disons-le platement, Staline eût-il a se reprocher tous les crimes qu’on lui impute, qu’il n’arriverait pas encore, au chapitre des horreurs, à la cheville de ses calomniateurs. Et donc, en vertu du principe archi-connu qui veut que l’attaque soit la plus sûre des défenses, nous restons sur notre envie insatisfaite d’un rentre-dans-le-lard-des-affreux en bonne et due forme et sans gants.
Profitons de l’occasion pour redire toute l’admiration qui est la nôtre pour l’historien US Gover Furr (à juste titre abondamment cité dans ce livre). Admiration tant pour la rigueur de ses travaux que pour son caractère. Le public lambda ne le sait peut-être pas, mais ses propres étudiants ont tenté de le faire interdire d’enseignement. Comment s’en étonner, au pays où on a inventé de vacciner les gens contre des maladies après qu’ils les aient eues. Un pays qui déteint.
En voici un autre (notre avis et on le partage) :
Nous avons signalé, et même à plusieurs reprises, les réflexions consacrées, sur le site du Saker, à Lénine, à Staline et à la Chine, par un auteur qui signe Straight Bat.
Il vient de récidiver avec un long article du genre état des lieux, qu’il a pondu pour le centenaire du PCC.
Notre avis est que les éditions Delga s’honoreraient en traduisant et en publiant ces textes, dont nous (re)donnons ici les liens :
Greatest « sin » of Lenin and Stalin
« Modeste proposition » aux historiens, y compris ceux du cinéma et pourquoi pas M. Monville, que nous aimerions assez voir s’y intéresser…
Errol Flynn sous embargo
Errol Flynn, comme tout le monde devrait le savoir, fut un des hommes les plus séduisants du monde et un acteur de talent doublé d’un aventurier à l’ancienne et d’un buveur qui ne fut pas surpassé par beaucoup, Hemingway et Huston inclus. Ce dont, d’ailleurs, il mourut, à cinquante ans à peine.
Sans Robin des Bois, Gentleman Jim, Don Juan, l’Aigle des Mers, et le Capitaine Blood, ni Hollywood ni l’Amérique n’auraient à ce point, avec des valeurs qui n’étaient pas vraiment les leurs, réussi à séduire et à subjuguer les foules planétaires pendant toute la Deuxième Guerre mondiale et après.
Or, vous pouvez en faire l’expérience (nous l’avons fait) : si vous cherchez à vous procurer le moindre DVD d’un de ses films, vous aurez la surprise de constater que c’est quasiment impossible, surtout sous-titrés en français. Pratiquement TOUS ses films sont « actuellement indisponibles » et, selon la formule consacrée chez Amazon « nous ne savons pas s’ils seront à nouveau disponibles un jour ». Vous pourrez éventuellement tomber sur une copie en mauvais état sous-titrée en coréen ou doublée en espagnol.
Même cul-de-sac si vous cherchez une biographie ou une étude un peu sérieuse dans l’anglais d’origine (en français, n’en parlons même pas). Vous tomberez peut-être sur le livre d’un faussaire du nom de Charles Higham, spécialiste des révélations scandaleuses inventées de toutes pièces dont, outre Flynn, des gens comme Cary Grant, Olivia de Havilland et sa sœur Joan Fontaine ont eu à grandement se plaindre.
Dans The untold story, Higham a inventé que Flynn avait espionné pour les nazis. (Non, il n’a pas été responsable de Katyn, mais c’est tout juste.)
Un auteur autrement sérieux, Tony Thomas, a écrit plus tard sur cette affaire, un livre qui a fait litière, preuves à l’appui, des élucubrations de Higham : Errol Flynn, l’espion qui ne l’a jamais été.
Aujourd’hui, l’affaire est entendue, c’est Thomas qui a raison et personne n’en doute. Mais vous pouvez toujours tenter de vous procurer son livre, en français ou dans sa langue d’origine : bon courage ! Idem pour l’autobiographie de Flynn, qui était aussi écrivain : My wicked wicked ways (en français, Mes 400 coups).
Alors, pourquoi cet ostracisme qui ne dit pas son nom ? Qu’a commis ou qu’a été Flynn pour le mériter ?
Le fait est que, loin de sympathies pro-nazies, ses inclinations ont toujours penché plus qu’un peu à gauche : lors de la guerre d’Espagne, qui l’a attiré comme un aimant, il s’est improvisé correspondant de guerre chez les Républicains, à la grande fureur des studios qui risquaient de perdre tout l’argent qu’ils voulaient à l’attendre. Qu’à cela ne tienne : on l’y a vu en train de boire avec un certain Hermann Erben, pseudo-médecin autrichien qui allait, pense-t-on, travailler pour l’Abwehr de 1941 à 1945 et qui, pendant la guerre civile, se trouvait, comme lui, correspondant de guerre en Espagne républicaine. Ingham et quelques autres sauraient en faire leurs choux gras.
Mais aussi, mais surtout, Flynn, une fois de plus aimanté par une révolution, a rencontré Castro. Il l’a dit lui-même : « Pour une fois qu’il existait un vrai Robin des Bois dans le monde, j’ai voulu faire sa connaissance. »
C’était en 1959. Fidel est entré dans La Havane le 8 janvier. Le 24 octobre, Errol Flynn était mort : crise cardiaque due à un abus d’alcool. Entretemps, ils avaient sympathisé. Peu avant de mourir, Flynn avait même enregistré le commentaire du documentaire Cuban Story de Victor Pahlen, et dans la foulée, écrit un livre qui ne serait publié que post mortem : Moi et Castro – suivi de ce qui m’est vraiment arrivé en Espagne. Il en a écrit d’autres, dont certains en vers, mais c’est assurément celui-là qui l’a damné.
Admirons les rédacteurs de Wikipedia :
« Il déclara en 1959, dans l’émission de télévision canadienne Front Page Challenge, que Castro deviendrait un des personnages majeurs de l’Histoire. Cette opinion a toutefois été émise avant que le régime castriste devienne ouvertement communiste et un allié majeur de l’Union soviétique aux portes des États-Unis, notamment au cours de la crise des missiles. »
Vous imaginez le charisme d’Errol bras dessus bras dessous avec le charisme de Fidel ? Pourtant, on n’en est plus aujourd’hui à la crise des missiles … ou si ? Quoi qu’il en soit : Vade retro Satanas !
Errol Flynn
Moi et Castro – suivi de – ce qui m’est réellement arrivé en Espagne
Les éditions du Sonneur (2019)
120 pages
Acteur magnifique au sourire ravageur et à la réplique cinglante, Errol Flynn (1909-1959) se rêvait un destin d’écrivain et de journaliste.
Dans Moi et Castro et Ce qui m’est réellement arrivé en Espagne, il se fait reporter de guerre, sur fond de révolution cubaine et de Guerre civile espagnole. Ces deux textes, inédits en français, éclairent un aspect de sa personnalité – son addiction aux émotions fortes – et offrent un témoignage inattendu sur ces événements marquants de l’histoire du XXe siècle.
(Babelio)
Nos excuses, c’est en anglais :
- Director : Errol Flynn
- Media Format : NTSC, Black & White
- Run time : 50 minutes
- Actors : Errol Flynn, Beverly Aadland, Florence Aadland, Fulgencio Batista, Fidel Castro
- Producers : David Kalat, Victor Pahlen
- Studio : IMAGE ENTERTAINMENT
- ASIN : B0000639GA
- Writers : Victor Pahlen
- Number of discs : 1
Description
This truly revolutionary motion picture is certainly the only film in history to star both Errol Flynn and Fidel Castro ! Back in the 1950s, Errol Flynn and producer Victor Pahlen owned a movie theater in Havana. They happened to be there when Castro’s revolution broke out around them, so they took to the streets with their cameras to document history as it happened, at ground zero. The result was a unique documentary of Castro’s uprising, hosted by Flynn, featuring unrivaled footage of the conflict and Castro himself. Circumstances outside their control shelved the film for nearly fifty years; « Cuban Story » has never been screened, never seen, never released–until now. All Day Entertainment is proud to have worked with the Pahlen family to restore this landmark documentary from the only surviving negative materials, stored in England for nearly a half century. Includes an introduction by producer Victor Pahlen’s daughter, Kyra Pahlen.
A viewer’s comment :
Cuban Story takes an astonishing look at the Cuban Revolution–from the inside. This documentary owes quite a bit to fate. Writer-producer Victor Pahlen and film star Errol Flynn owned a business in Cuba when the revolution broke out. Realizing they had an amazing opportunity on their hands, they stayed, hung out with the revolutionary troops, and filmed right through Castro’s ascent. The film is fascinating as an insider’s look at the revolution, but also as a record of the times in many unintended ways: the narration refers to Castro’s « girl soldiers, » and we get a rare glimpse of a clean-shaven Castro. The filmmakers were in Cuba to witness and film the cruelties of Batista’s reign, and thus take a decidedly pro-Castro stance. Viewers should be warned that the film also adopts what will come off to today’s audiences as an oddly pro-terrorism point of view–is a sabotaged airport a brave blow for freedom or a senseless waste of life ? Pahlen and Flynn follow the revolution beyond the end of the fighting as Castro reopens the university and tries to right some of Batista’s wrongs. American viewers are rarely able to see such a pro-Castro piece and may find it alternately infuriating and thought-provoking. — Ali Davis
D’ici qu’on le trouve sous-titré en français, beaucoup d’eau coulera sous les ponts… Mais qui sait si un jour Viktor Dedaj n’aura pas des loisirs.
On dit que les contraires s’attirent, mais parfois c’est l’inverse : Cannes, 1952,
Parenthèse à contre-mode :
Tels pères, tels fils
(minuscule réflexion des Grosses Orchades)
On peut dire que les deux plus grands « séducteurs » de Hollywood, au cours des années trente, quarante et cinquante, ont été Errol Flynn et Rex Harrison, en dignes successeurs qu’ils étaient de Douglas Fairbanks.
Tous deux originaires d’Europe, dotés d’un physique avantageux, d’un charme indéniable et d’un goût prononcé pour les femmes (nous avons dit « à contre-mode » !), ils ont eu, tous deux, à s’expliquer avec la morale affichée des États-Unis en général et de Hollywood en particulier, y compris au cours de procès retentissants où il a été débattu de leurs mœurs. Tous deux ont eu plusieurs épouses et plusieurs enfants (six pour Harrison, trois pour Flynn, qui allait épouser sa maîtresse-nymphette Beverly Aadland, quand il est mort).
Si Rex Harrison a été, depuis son plus jeune âge et jusqu’à son dernier souffle, acteur jusqu’au bout des ongles, Errol Flynn s’est rêvé, comme il est dit ci-dessus, écrivain et correspondant de guerre. Plus que rêvé, d’ailleurs, puisque plusieurs livres de lui ont été publiés.
Errol Flynn eut, de sa première épouse, l’actrice française Lily Damita, un fils appelé Sean, et de ses épouses ultérieures, trois filles : Deirdre, Rory et Roma.
Rex Harrison est, par son fils Noël, l’aïeul de cinq petits-enfants et d’une kyrielle d’arrière-petits-enfants.
Errol et Sean Flynn – Aéroport de Heathrow, été 1956
Après avoir entamé une vague carrière d’acteur, Sean Flynn a suivi sa pente naturelle et l’exemple paternel en choisissant de devenir journaliste-photoghraphe et correspondant de guerre. Au Vietnam. Son destin l’a poussé vers le territoire des Khmers rouges, où il a disparu, un jour de printemps 1970. On n’a jamais retrouvé sa trace ni ses restes.
Dernière photo de Sean Flynn avant sa disparition au Cambodge, le 6 avril 1970
Noel et Rex Harrison quittant le Royal Court Theatre
Premier champion britannique de slalom géant (ski alpin) en 1953, Noel Harrison a fait partie de l’équipe olympique de son pays dans les années 1950. Il a fini par choisir contre ses skis, le théâtre et sa guitare. En 1968, il a reçu un Oscar pour son interprétation de la chansonThe Windmills of Your Mind (musique oscarisée de Michel Legrand) leit-motiv du film L’Affaire Thomas Crown. Fait rarissime : il ne put aller la chanter à la remise de ces récompenses, parce qu’il était alors en tournée avec un spectacle de son cru entièrement consacré à Jacques Brel : Adieu Jacques, dont il a fait, en 2002, un album :
La chanson de Michel Legrand qu’il n’a pas chantée aux Oscars (où il a été remplacé par José Feliciano) :
Commentaire d’un Internaute
il y a 7 mois
I never knew why I was always drawn to this song when it came on the radio….about 2 years ago I said this to my mother (she’s 94 and I’m 51) and she said: « well, so you should! I went into labour with you when this song started playing….you obviously liked it too, you were VERY eager to get out and hear it better! »…..funny I I had to wait 49 years to hear that!
Pour les fans de Michel Legrand, qui l’a chantée en français :
Bref,
Que ce soit pour cause de loi génétique inconnue ou parce qu’ils les admiraient, on ne peut nier que ces fils aient marché sur les traces de leurs pères.
Franchement, quand on pense que les descendants de ces deux mauvais sujets auraient pu ne pas exister…
Parapluie pour tous !
Poutine et Orban avec nous !
Puisqu’on est dans les défalsifications de l’Histoire…
Il nous est impossible de ne pas reparler de nos auteurs-fétiches Rita Monaldi et Francesco Sorti, dont les habitués de ce blog ont eu l’occasion de faire la connaissance ICI et… un peu partout ailleurs dans nos archives.
Revenons-y aujourd’hui. – on n’y revient jamais assez ! – à propos des deux derniers tomes en date de leur série consacrée à l’histoire du XVIIe siècle, dont le castrat Atto Melani est le personnage-pivot.
Mysterium – Dissimulatio
l’un constituant la suite de l’autre.
Rappelons pour les non-initiés que Rita, d’archiviste est devenue journaliste–romancière (dans l’ordre chronologique), que Francesco, de musicologue, a suivi la même filière journaliste–romancier et que les deux époux et co-auteurs se révèlent de plus en plus redoutables historiens (redoutables pour les menteurs, les champions du statu quo et les cuistres bien entendu).
L’histoire de Rita et Francesco est archi-connue ou devrait l’être : écoeurés par le tour que prenaient les choses publiques dans leur pays et plus précisément dans leur profession en passe de n’être plus autre chose que des merdias à plein temps, ils ont tout plaqué (Radio Vatican pour Francesco, où il assurait les programmes de musique baroque) pour se mettre à écrire ensemble.
Ayant décidé de prendre pour personnage central de leur série de sept romans consacrés au XVIIe siècle européen, le castrat Atto Melani, personnage réel à qui Francesco avait consacré sa thèse de doctorat, ils se sont mis à écrire d’étranges livres, qui sont en réalité des défenses de thèses historiques basées sur les trouvailles de Rita dans les archives de plusieurs pays – archives qu’en général ont boudées ou ignorées les « historiens » de grand chemin, lesquels tiennent partout le haut du pavé à coups de « vérités » proclamées à défaut d’être prouvées. Nos héros ne se sont, ainsi, pas fait que des amis. Surtout dans les allées des pouvoirs. Leur originalité est d’avoir choisi, pour défendre ces thèses, la forme du roman, et même – XXe -XXIe siècles obligent – du roman policier.
Il y a donc, au coeur de ces – gros – livres, des personnages et un noyau historiques d’importance extrême pour tous ceux que la vérité intéresse, enrobés d’une intrigue à suspense diaboliquement agencée : on y trouve sans faillir l’art du romancier intimement marié à la rigueur de l’historien (au pluriel, puisqu’ils sont deux).
Cette démarche les a amenés à exposer les tares d’un pape qu’on (S.S. Jean-Paul II) s‘apprêtait à canoniser et, au contraire, à en réhabiliter un autre dont le nom est devenu, dans l’histoire officielle, synonyme de tout ce qu’il y a de pire au monde.
Nous avons dit qu’ils ne se sont ainsi pas fait que des amis. Les choses sont même allées assez loin pour qu’au bon plaisir de S.S. Jean-Paul II, secondé par un Silvio Berlusconi alors tout-puissant, leur premier volume, Imprimatur, bien parti pour prendre la tête des succès de librairie dans plusieurs pays, ait été retiré de la vente sans autre forme de procès et plongé dans les oubliettes par son éditeur italien, mais aussi, dans la foulée, par son éditeur français, la maison Plon. Re-belote pour le deuxième volume Secretum en France. Entretemps, les auteurs maudits avaient été contraints à l’exil. (Oui, oui, en Europe de l’Ouest à la fin du XXe siècle !) Ils étaient allés s’installer, avec leurs deux enfants, à Vienne en Autriche, là où ils avaient passé avec bonheur leur voyage de noces. Ils y travaillent toujours, même si, depuis lors, un Benoît XVI pourtant sur trône éjectable et quelques changements dans le personnel politique leur ont permis de re-circuler librement dans leur pays.
Rappelons-le parce que c’est historique : pendant des années, leurs livres n’ont pu paraître en Italie. C’est un éditeur hollandais qui les a publiés et vendus à Anvers, en Belgique, où les Italiens qui voulaient les lire devaient se les procurer. Monaldi et Sorti successeurs de Voltaire, de Rousseau, de Diderot et de d’Alembert ! Aujourd’hui, grâce à la maison Baldini-Castaldi, qui accomplit un travail de tout premier ordre, leurs livres sont enfin publiés chez eux : dix best-sellers internationaux, dont les cinq premiers tomes de leur fameuse série de sept : Imprimatur, Secretum, Veritas, Mysterium et Dissimulatio, les deux derniers titres, Unicum et Opus, y étant en préparation. Mais, en France, la maison Plon, elle, s’est bloquée sur Secretum, retenu comme en otage pendant très longtemps. À présent, son contrat a enfin été rompu et les auteurs ont repris leur liberté, mais on ne sait toujours pas ce qui s’est passé ni QUI a repris, en France, les choses où le sabotage de Plon les avait bloquées, ni quand les volumes suivants paraîtront, ni même s’ils paraîtront un jour dans l’Hexagone.
Sabotage n’est pas un mot trop fort, quand on pense qu’un livre traduit en italien par Rita Monaldi, dont l’original est en français, existe aujourd’hui dans des tas de langues, notamment, en italien, en espagnol, en anglais, en hollandais, en allemand, en tchèque et en turc, et n’est toujours pas publié en français. Ce livre, le voilà :
Il s’agit d’un document que la romancière a découvert dans les archives du Palais-Bourbon : un rapport manuscrit, en français, d’Atto Melani à Louis XIV.
L’histoire de ce livre est intéressante : le castrat, qui cessa définitivement de chanter le jour où le roi de France en fit son agent secret et qui servit ce monarque pendant quarante ans, fut un jour envoyé par lui à un conclave. Un pape était mort. On allait élire son successeur. Inévitablement, dans ces circonstances, toutes les cours d’Europe intriguaient pour que l’élu soit un homme à elles. Le cardinal français électeur fut donc prié de soutenir le candidat de la France, mais en outre, le monarque lui adjoignit un secrétaire, chargé de le servir certes, mais surtout de rendre compte au roi de la manière dont l’éminence aurait rempli sa tâche et de l’informer sur tout ce qui pouvait en général se passer dans le secret du conclave. C’est à quoi s’est appliqué Atto, secrétaire désigné, et le sujet du manuscrit déposé aux archives du royaume, découvert par Rita. Le livre devait s’appeler quelque chose comme Les secrets des conclaves, pour s’intituler, en dernier ressort Les intrigues des cardinaux, moins offensant, probablement, pour la majesté de l’Église.
Imagine-t-on ce vénérable document publié au XXIe siècle en turc mais pas en français ? On en est là pourtant.
Question subsidiaire : qui décide de ces choses, et de quel droit ?
Cette indifférence qui ressemble tellement à de l’hostilité, voire à de la censure qui ne dit pas son nom, rappelle, de manière fâcheuse, le précédent de l’Américain Tom Robbins.
Tom Robbins est à nos yeux le plus grand romancier US vivant, même si nous ne sous-estimons pas du tout les autres. Son premier roman Même les cow-girls ont du vague à l’âme, a été publié dans le monde entier, France comprise, pour devenir un film en 1993. Et après… rien. L’auteur, pourtant, a eu très tôt, en France, assez d’admirateurs pour être invité d’honneur au Festival des Étonnants Voyageurs de Saint-Malo, on a oublié lequel, notre mémoire flanche.
Et après… rien, jusqu’à ce que le fondateur de la maison Gallmeister qui est en même temps l’animateur de ce festival, se mette en tête de le publier intégralement – et fort bien – à partir de 2009, avec seulement une vingtaine d’années de retard. Que de gens ont eu le temps de mourir sans avoir jamais entendu parler de Tom Robbins !
La question à 1.000 € est donc : quelqu’un est-il disposé à publier en France Monaldi et Sorti ? Dans ce cas, QUI et QUAND ? Et surtout : POURQUOI ces années d’ostracisme avec une impasse au bout ?
En attendant d’avoir des réponses à ces questions, quelques mots sur les deux derniers volumes de la série Atto Melani.
URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/14258-2/
Précisons d’abord que les deux livres sont intimement liés à l’histoire de France.
Mysterium
Dans le premier, Mysterium, de nombreuses personnes ont été appelées à Paris, à grands frais, par le cardinal Mazarin : un compositeur, un librettiste, un décorateur célèbre, des chanteuses et des chanteurs, un secrétaire de Mathias de Médicis étant chargé de veiller sur le plus jeune des castrats qui est son amant. Certains d’entre eux sont déjà à Paris, mais les autres viennent d’embarquer sur un navire de guerre français (qui va être attaqué par des pirates et exploser), en compagnie d’érudits de plusieurs nationalités, dont le propre bibliothécaire du cardinal, Gabriel Naudé, qui est allé prendre, à Florence, livraison d’une copie de la Bible de Gutenberg, commandée par Son Éminence. De leur nombre sont le vieil érudit-philosophe allemand et néanmoins pamphlétaire catholique Caspar Schoppe, le très érudit François Guyet, qui va mourir en route, et deux pirates musulmans qui sont en réalité des Italiens convertis, sans oublier un libraire breton nommé Hardouin, qui attend la naissance imminente d’un fils : le futur Jean Hardouin, jésuite, considéré en France aujourd’hui comme le père de la théorie du complot mais que ce livre réhabilite en même temps que son très-vilipendé prédécesseur, le mécréant Jean-Jacques Bouchard, célèbre comme auteur du poème le plus érotico-scandaleux du siècle.
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Dissimulatio
qui fait suite à Mysterium, raconte comment le cardinal de Mazarin a provoqué la Fronde pour en venir à bout. C’est une page mal connue, même quand on croit la connaître, de l’histoire de France
Le synopsis du livre, sur le volet en anglais du site http://www.attomelani.net/ nous apprend que :
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Last mais pas least :
« Les deux plus grands auteurs de tous les temps pour la première fois ensemble »
(C’est une citation, pas une opinion)
Dante Alighieri est mort, vous ne le saviez peut-être pas, en septembre 1321. Cette année sinistrement covidique est donc, pour les Italiens et pendant 365 jours, l’année Dante.
Rita et Francesco, qui avaient déjà, pour le 70e anniversaire de la mort de Malaparte, donné un superbe « polar » historique : La mort comme moi, vont encore plus loin pour le 700e anniversaire de la mort de Dante : ils font raconter sa vie par Shakespeare, dans leur dernier opus, sorti en février : Amor ch’a nulla amato
Dont nous ne vous parlerons pas aujourd’hui, parce que nous ne l’avons pas encore lu, mais dont nous vous parlerons un jour si vous nous le demandez gentiment.
Quant à savoir quand les marchands de pâte à papier imprimée de l’édition bourgeoise le publieront en français….
Mis en ligne le 4 juillet 2021