En Algérie et ailleurs

 

 

 

 

 

En Algérie et ailleurs

 

 

 

 

Appel de Djamila Bouhired à la jeunesse algérienne en lutte : Ne les laissez pas voler votre victoire

El Watan – 14 mars 2019

 

 

 

Mes chers enfants et petits-enfants,

Je voudrais d’abord vous dire tout mon bonheur d’être parmi vous pour reprendre ma place de citoyenne dans ce combat de la dignité, dans une communion fraternelle.

Je voudrais vous dire toute ma gratitude pour m’avoir permis de vivre la résurrection de l’Algérie combattante, que d’aucuns avaient enterrée trop vite.

Je voudrais vous dire toute ma joie, toute ma fierté de vous voir reprendre le flambeau de vos aînés. Ils ont libéré l’Algérie de la domination coloniale ; vous êtes en train de rendre aux Algériens leurs libertés et leur fierté spoliées depuis l’indépendance.

Alors que les Algériens pleuraient leurs chers disparus dans la liesse et la dignité retrouvée, les planqués de l’extérieur avaient déclaré une nouvelle guerre au peuple et à ses libérateurs pour s’installer au pouvoir.

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Source : https://www.elwatan.com/edition/actualite/appel-de-djamila-bouhired-a-la-jeunesse-algerienne-en-lutte-ne-les-laissez-pas-voler-votre-victoire-14-03-2019

 

 

 

 

Algerie : L’Iceberg qui pourrait couler Emmanuel Macron

 

L’agitation récente menace maintenant la France, avec l’éventualité d’une nouvelle vague migratoire en préparation.

 

Scott McConnell – The American Conservative  – 10.3.2019

 

 

 

Après avoir survécu à plusieurs tentatives d’assassinat par les partisans de l’Algérie française, Charles de Gaulle, en 1962, signa un accord de paix qui mettait fin à la souveraineté française en Algérie. La guerre d’indépendance de l’Algérie avait été longue et brutale, marquée par le terrorisme et la torture. Tout ce qui comptait dans la politique française voyait en 1954, dans l’Algérie, une partie intégrante de la France qu’il fallait défendre à tout prix. Mais, en 1962, cette façon de voir avait changé. Avec un froid réalisme, de Gaulle remarqua, à propos du conflit alors dans sa septième année : « Quant à la France, il va falloir qu’elle s’intéresse à autre chose ».

La France s’en est bien tirée après avoir accordé son indépendance à l’Algérie. L’Algérie beaucoup moins. Les Algériens qui avaient pris parti pour la France, combattu dans son armée ou servi comme administrateurs du gouvernement colonial s’en sont tirés affreusement mal : beaucoup d’entre eux ont connu des morts épouvantables aux mains de vainqueurs assoiffés de vengeance. Selon A Savage War of Peace (« Une guerre de paix sauvage ») d’Alistair Horne, 15.000 furent tués au cours de l’été, après l’armistice du mois de mars.

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/algerie-liceberg-qui-pourrait-couler-emmanuel-macron/

 

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

 

 

 

Bruxelles montre sa peur des Eurosceptiques

 

Expulser Orban du PPE ne fera que le renforcer. Cela ne fera que fournir aux Eurosceptiques davantage de munitions.

 

Tom Luongo  – Strategic Culture Foundation – 10.3.2019

 

 

 

 

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban est, depuis des années,  sous un feu nourri de l’Union Européenne pour son opposition à la politique d’immigration sauvage de la chancelière allemande Angela Merkel.

Une politique sur laquelle elle-même a dû reculer. Et il importe peu de savoir dans quelle mesure Merkel a modifié sa position et pris en compte la réalité des dégâts que sa politique a causés, Orban reste coupable du péché de non-conformité.

En fait, il  est coupable de bien plus que cela. Parce qu’Orban n’a pas seulement mis le pied sur le troisième rail de la politique européenne, il n’arrête pas de sauter dessus à pieds joints.

Piétiner le troisième  rail, évidemment, c’est appeler les choses et les gens par leur nom. C’est nommer clairement la personne qui contrôle en réalité la politique européenne en cooptant de si grandes quantités du Parlement européen.

Cette personne, bien sûr, c’est George Soros.

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URL de cet article :  http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/bruxelles-montre-sa-peur-des-eurosceptiques/

 

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

 

 

 

 

« L’art de la guerre »

Le prix de la « protection » US grimpe en flèche

Manlio Dinucci  – il manifesto – 12.3.2019

via Réseau Voltaire

 

 

 

 

Les États-Unis entendent ne plus considérer leurs alliés comme des protectorats. Par conséquent, ils leur demandent de payer le coût de leur protection, faute de quoi, ils se retireront. C’est ce qu’a annoncé le président Trump, le 17 janvier au Pentagone, qui a été présenté en février à l’OTAN, mais n’a été rendu public que cette semaine. Une décision qui s’applique à tous les alliés, du Japon à l’Allemagne. Le problème, c’est que Washington demande également à ses alliés de s’aligner sur ses positions… comme ils le faisaient en tant que protectorats.

Il n’y a pas que la mafia qui demande une rançon en échange de sa « protection ». « Les pays riches que nous protégeons —a prévenu le président Donald Trump de façon menaçante dans un discours au Pentagone— sont tous avertis : ils devront payer notre protection ».

Le président Trump —révèle Bloomberg [1]— va présenter le plan « Cost Plus 50 » qui prévoit le critère suivant : les pays alliés qui hébergent des forces US sur leur territoire devront en couvrir entièrement le coût et payer aux USA un supplément de 50 % en échange du « privilège » de les héberger et d’être ainsi « protégés » par eux.

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Source : https://www.voltairenet.org/article205598.html

 

 

 

 

Il y a vraiment beaucoup de gens qui ont des problèmes avec leur blog ou site ces temps-ci. Pourquoi est-ce si souvent du même côté ?…

 

Vu Du Droit, le retour

Régis de Castelnau – 11.3.2019

 

 

Petits et gros soucis sur le blog Vu Du Droit où il m’était impossible de publier. Ce qui m’a plongé dans de grandes souffrances et m’a obligé à me rabattre sur quelques statuts Facebook pour tenter d’apaiser le sentiment de manque né de l’impossibilité de satisfaire mon addiction.

Grâce à un ami virtuose, j’ai pu récupérer mon outil même si celui-ci est encore un peu convalescent. Je fais donc cette publication pour informer sur les raisons du silence et confirmer que nous allons recommencer à publier.

Mon ami virtuose qui a remis les choses d’équerre m’a dit que mon site Word-press était plus corrompu que l’actuelle direction de l’État. C’est dire. Problème technique ou action malveillante, on ne sait pas mais les précautions (qui ne sont jamais suffisantes) ont été prises.

Histoire de se distraire un peu, on trouvera ci-dessous un statut Facebook sur les inconséquences très inquiétantes du drôle de gars qui nous sert de président. En attendant la suite.

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/vu-du-droit-le-retour/

 

 

 

 

 

Et un autre retour : celui de Rosa Llorens

 

Avec la critique d’un film d’animation sur la Palestine et celle du dernier roman de Houellebecq. Retour en fanfare.

 

Wardi : 70 ans après, l’espoir est toujours vivant

 

Rosa LLORENS – Le Grand Soir – 10.3. 2019

 

 

 

Wardi, du réalisateur norvégien Mats Grorud, est un film d’animation localisé dans le camp palestinien de Bourj el Barajneh, un quartier de Beyrouth. Les trop rares films palestiniens, ou faisant entendre des voix palestiniennes, sont souvent de beaux films. Malgré leurs mauvaises dispositions, les critiques, lorsqu’ils en parlent, au lieu de le nier, mettent plutôt en œuvre divers procédés pour les affaiblir et les neutraliser. Il est donc intéressant de jeter un coup d’œil sur quelques sites de cinéma avant de parler du film lui-même.

Avoiralire introduit ainsi le film : « Sidi a été chassé de son village en 1948. » Par qui ? Pourquoi ? Ces lacunes ne sont pas innocentes, et on n’est pas surpris de lire en conclusion : « Wardi prouve que, quelle que soit la région du monde dans laquelle on vit, les histoires des peuples se rejoignent » ! On reconnaît le procédé de la généralisation pseudo-humaniste, qui renvoie bourreaux et victimes dos à dos, façon « Si tous les gars du monde … », ou « si toutes les femmes du monde », comme dans Les Citronniers : qu’on soit femme de ministre israélien ou palestinienne exilée dans son propre pays, entre femmes, on se comprend toujours.

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Source : https://www.legrandsoir.info/wardi-70-ans-apres-l-espoir-est-toujours-vivant.html

 

 

 

 

 

Sérotonine, la molécule anti-Gilets Jaunes

 

Rosa LLORENS – Le Grand Soir –  4.2.2019

 

 

 

 

 

La sérotonine est à la mode : dans son best-seller 12 Règles pour la vie. Un antidote au chaos, paru en janvier 2018, le Canadien Jordan Peterson en faisait déjà une panacée face aux problèmes de notre société. Mais que vaut le dernier Houellebecq ? se demandent des critiques. On peut y répondre en posant deux autres questions : pourquoi prend-on plaisir à lire les romans de Houellebecq ? S’est-il vraiment transformé, comme l’affirment certains critiques, en un citoyen solidaire, prophète et partisan des Gilets Jaunes ?

Houellebecq a bien sûr analysé les clés de son succès, et il prend bien soin de donner, dans chaque roman, ce qu’en attend le lecteur : du sexe, des « effets de réel » et des partis-pris politiquement incorrects.

L’élément pornographique est celui qui s’est usé le plus vite : les variations zoophile et pédophile sont bien mécaniques, expédiées comme une corvée. Du reste, remarque Houellebecq, en constatant la quantité d’émissions culinaires à la TV, l’Occident régresse au stade oral, « pour le dire dans les termes du guignol autrichien ».

Les « effets de réel » suscitent, me semble-t-il, plus d’excitation. Le name dropping règne partout, qu’il s’agisse d’une carabine (la Steyr Mannlicher HS50), d’une voiture (le 4×4 Mercedes G 350 TD) ou bien sûr d’un magasin d’alimentation (et on a l’étude comparée des mérites de Monop Daily et de Carrefour City). Ces références nous procurent le plaisir de reconnaître, sublimées par l’écriture, nos expériences quotidiennes, et peuvent même nous donner l’impression de mieux maîtriser notre environnement.

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Source : https://www.legrandsoir.info/serotonine-la-molecule-anti-gilets-jaunes.html

 

 

Voir ici les autres articles de Rosa LLORENS que nous avions ratés, nuls que nous sommes :

 

05/01 Miracle sur les ronds-points : les Gilets Jaunes réinventent l’esprit de Noël et le Contrat Social.

28/12 L’irrésistible déclin d’Emmanuel Macron

05/11 The House that Jack built : descente aux Enfers et transfiguration de Lars von Trier.

 

 

 

 

 

 

 

 

BILLET D’INGRATITUDE : RÉPONSE DE LA BERGÈRE AU BERGER TROP NAÏF !

 

de Jacques MYARD

Membre Honoraire du Parlement

Maire de Maisons-Laffitte

Président du Cercle Nation et République

 

Le 14 MARS 2019

 

L’encre du Traité d’Aix-la-Chapelle est à peine sèche que la gratitude de Berlin apparait dans le soleil resplendissant de l’amitié franco-allemande sans limites ni aucune arrière-pensée…

Honni soit celui qui mal y pense l

 

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/billet-dingratitude/

 

 

 

 

 

Russie, Chine, Inde et autres si affinités

 

 

 

 

Affaire Calvey – Delpal : les milieux d’affaires font pression pour l’instauration d’un droit colonial en Russie

Karine Bechet-Golovko – Russie Politics – 13.3.2019

 

 

 

 

L’interpellation, ce 15 février, du financier américain Michael Calvey et de son partenaire français Philippe Delpal, ainsi que de quatre confrères russes pour escroquerie à grande échelle, puisqu’il s’agit de l’action concertée de 6 personnes pour une somme d’environ 33 millions d’euros, défraie la chronique. Non pas sur le fait que cette escroquerie a eu lieu, mais sur l’intervention de la Russie qui ose déférer devant la justice des « hommes d’affaires » étrangers … Comme au bon vieux temps de la colonisation. Ici encore, le tout autant incontournable, qu’insaisissable climat d’investissement est invoqué pour masquer ce qui n’est pas avouable : tous les Etats n’ont le droit de réglementer leur marché. Si l’on complète le tableau avec les déclarations faites au Parlement européen voulant bloquer Nord Stream 2 et rejetant le caractère stratégique de la relation avec la Russie, l’on comprend bien que la Russie n’est intéressante que comme marché, un marché libre et dérégulé, sur lequel les « partenaires » étrangers bénéficient d’une totale impunité. Et là, je vous assure, le « climat d’investissement » se portera à merveille. Seulement, il y a peu de chances pour que la Russie en ressorte raffermie, mais c’est une autre question ….

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Source : http://russiepolitics.blogspot.com/2019/03/affaire-calvey-delpal-les-milieux.htm

 

 

 

 

QUAD à trois roues

Observatus geopoliticus  – Chroniques du Grand jeu – 10.3.2019

 

 

 

 

Mauvaise nouvelle pour l’empire, une de plus : tonton Sam a eu un accident de QUAD. Aux dernières nouvelles, il boîte bas et a le moral dans ses rangers. Le fidèle lecteur, lui, était prévenu. Il y a cinq mois, nous écrivions, après la très importante visite de Vladimirovitch à New Delhi :

Poutine et Modi ont, dans leur déclaration finale, insisté à plusieurs reprises sur la « nécessité de consolider le monde multipolaire et les relations multilatérales ». Ils ont même évoqué l’idée d’une architecture de sécurité régionale dans la zone indo-pacifique. Décodage : l’unipolarité américaine est rejetée. En un mot :

 

 

 

Pour Moon of Alabama et l’excellent Bhadrakumar, Modi a signé la fin du QUAD. Quézako ? Votre serviteur a déjà eu l’occasion d’expliquer la stratégie américaine des chaînes d’îles afin de contenir l’Eurasie :

Les Philippines sont d’importance : dans l’encerclement de l’Eurasie par les Etats-Unis, elles sont la clé du sud-est.

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Source : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2019/03/quad-a-trois-roues.html

 

 

 

 

 

La Chine explose tous les records avec 32 tonnes d’or achetées ces 3 derniers mois.

 

Charles Sannat – Insolentiae – 15 mars 2019

 

 

 

 

C’est la première fois depuis deux ans que la Chine annonce officiellement augmenter ses réserves d’or, tandis que, au même moment, la Russie, elle vient de confirmer la diminution de ses achats…

Tout cela ne doit rien au hasard, et il n’y a aucun hasard sur le marché de l’or. Chine et Russie agissent ensemble afin de ne pas trop peser sur les cours de l’or et le faire monter en achetant simultanément des sommes considérables ce qui aurait pour conséquences de faire augmenter très fortement les cours du métal jaune.

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/la-chine-explose-tpous-les-records/

 

 

 

 

 

Nouvel an chinois 2019

(Les Chinois en jaune, pas que du gilet…)

 

 

 

 

Palestine, sionisme et littérature

 

 

ASSOCIATION BELGO-PALESTINIENNE

WALLONIE-BRUXELLES A.S.B.L.

 

 

 

 

Où ?            1 rue Orban. 4030 Liège  –  Liège – CCAPL

Coût :         2 / 1 €

Contact :    Centre Culturel Arabe en Pays de Liège  –  Tél. 04 342 78 84

e-mail :       secretariat@ccapl.be

 

Dans le cadre de la Journée de la Terre

Peut-on encore aujourd’hui, en Europe, critiquer la politique d’Israël sans risquer d’être taxé d’antisémite ?

Véronique De Keyser nous éclairera sur les réalités auxquelles les termes d’anti/sémite et d’anti/sioniste renvoient ? Dans quelle mesure dont-on défendre la liberté d’expression au sujet d’une politique israélienne contestable ? En quoi, est-ce nécessaire d’appeler à faire la distinction entre la critique d’Israël, aussi dure soit-elle, et l’antisémitisme ?

Véronique De Keyser, est psychologue et professeure émérite à l’ULiège, députée européenne (PS) en charge de dossiers sensibles au Moyen-Orient etc. Son parcours n’est plus à présenter. Dans son dernier ouvrage Une démocratie approximative. L’Europe face à ses démons, elle évoque l’Europe et les peurs, les fantasmes et les rejets qui la fragilisent.

 

P.A.F : 2€/adulte, 1€ pour les membres, chômeurs, étudiants et Art. 27

Réservation conseillée. Un thé à la menthe sera offert.

 

Source : http://www.association-belgo-palestinienne.be/

 

 

 

 

Un président qui a quelques guerres de retard et des « hommes de Dieu »* qui n’ont pas besoin que des blancs-becs jouant les télévangélistes leur disent quoi penser

(Nassau Coliseum de Long Island, New York, 3.6.2018).

 

________________ 

* Les guillemets, c’est parce qu’ici on est mécréants.

 

 

 

 

 

Le Nom Propre de la Blessure : 

Abdelkébir Khatibi 

Anatole Atlas, le 16 mars 2019

 

 

 

 

« Il y a entre le ciel et la terre des signes pour ceux qui savent. »

 

Cette révélation prophétique très mohammadienne conclut une lettre d’Abdelkébir Khatibi à Roland Barthes  –  relative aux avantages du beurre rance pour le couscous  –  publiée dans Sade, Fourier, Loyola.

 

« Nous avons cherché le lieu errant de notre parole… »

 

Cette intuition poétique très rimbaldienne ouvre une lettre d’Abdelkébir Khatibi à Tahar Ben Jelloun, publiée par celui-ci dans La Mémoire future.

 

« Tout m’encourageait à rester illisible : un étranger clandestin qui navigue dans la nuit entre deux langues. Illisible celui ou celle qui brouille le principe d’identité de la nation. Or, j’étais colonisé par cette nation (…) Tout l’édifice monumental, constituant la forteresse du legs patrimonial qui enferme la langue dans ses institutions et ses enseignements, est chaque fois à mettre en crise dans toute pensée, toute œuvre, toute invention, qui en bouleverse les données. Alors l’invention de la langue prend toute sa force de transformation, de mise en forme de la dissidence. »

 

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URL de cet article :  http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/le-nom-propre-de-la-blessure/

 

 

Le livre introuvable d’Abdelkébir Khatibi :

 

 

Abdelkébir KHATIBI

Vomito blanco : Le sionisme et la conscience malheureuse

Union Générale d’Éditions (10-18)  – 1974

177 pages

 

 

Voir ici la liste complète de ses œuvres :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Abdelk%C3%A9bir_Khatibi

 

 

 

 

 

Attention : Important !

 

 

Au moment de sa mort, William BLUM collaborait étroitement avec Covert Action Magazine, qui poursuit la lutte et les efforts de son Rapport Anti-Empire.

Bien sûr, vous ne pourrez pas être à Washington DC pour la manifestation « Hands Off Venezuela » d’aujourd’hui, à laquelle il aurait participé s’il avait vécu, ni à la cérémonie à sa mémoire de demain dimanche. Mais vous pouvez reporter sur ses camarades de Covert Action l’attention et, qui sait, l’aide que vous lui auriez apportées.

Ce sont ceux qui sont dans les batailles qui les gagnent !

Les Grosses Orchades

 

 

 

Dear Former Anti-Empire Report Subscriber

(and new CovertAction Magazine Subscriber) –

I am a bit overwhelmed. The email I sent the other day –  to you and to Bill Blum’s other subscribers – resulted in nearly 900 responses. They were gratifying to read. But of course, I won’t be able to answer each one personally.
However. I can answer a question that many respondents had. And that is – how to activate your complimentary subscription to CovertAction Magazine. 
The answer is – you don’t have to do anything. You have already been added to the rolls. Which means that, in addition to the regular emails alerts you will be getting when new articles or other information is posted to the website, you can also go directly to the website right now at CovertActionMagazine.com and check out the many items of interest already there.

You will also be able to surf and/or search the legendary CovertAction Archives, which stretch back nearly 40 years to 1978 – and to which, as a subscriber, you will have full access.

 

             Another gentle reminder …

 

 

I would like to remind you again about the Memorial Celebration for Bill on Sunday, March 17, in Washington, DC. Perhaps you will be in DC anyway, for the “Hands-Off Venezuela” demonstration in front of the White House the day before (Saturday), and will be staying an extra day. If so, it would be wonderful if you could attend Bill’s memorial. (Don’t forget to let the docent or usher know that you were a subscriber to Bill’s Anti-Empire Report and are also a current subscriber to CovertAction Magazine.)

However, if you are unable to make it, we are filming Bill’s event and will make it available to you afterwards via the website.

 

    WILLIAM HENRY BLUM MEMORIAL CELEBRATION
    Date: Sunday, March 17, 2019
    Time: 4:00 to 7:00 PM
    Place: Washington Ethical Society
    Address: 7750 16th St. NW, Washington, D.C. 20012
                   (corner Kalmia Street)

    Directions :
     — The S4 bus line stops at 16th St and Kalmia, right in front of the door.
     — The Silver Spring metro station is a short 15-minute walk away.
     — Sunday parking is ample and unrestricted on both sides of the street.

 

As I mentioned, Bill’s memorial celebration is being paid for by the editors of CovertAction Magazine. If you would like to help defray that cost with a modest donation, it would be welcomed. You can do that HERE.

Hope to see you at the « Hands-off-Venezuela » March or the Bill Blum Memorial Celebration – or both.

Stay well,

Louis Wolf

Co-Editor and Co-Publisher, CovertAction Magazine 

 

 

 

 

 

Mis en ligne le 16 mars 2019.

 

 

 

Amazones ou pas amazones ? II/V.

 

 

 

 

 

 

 

AMAZONES OU PAS AMAZONES ?

II/V.

 

Calamity Jane

 

Et n’est-ce pas aujourd’hui la « fête des femmes » ?

 

 

Qu’est-ce que vous croyez ? Il n’y a pas que des femmes chez les féministes. Quelques-uns de ces messieurs sont même loin d’être les moins persuasifs et efficaces !

Nous avons mentionné, dans la première partie de ce post, M. Pierre Samuel, auteur, dans les années 70, d’un ouvrage qui mérite encore – et même plus que jamais – d‘être lu.

 

 

 

 

Pierre SAMUEL

Amazones, guerrières et gaillardes

Éditions Complexe – Presses Universitaires de Grenoble – 1975

320 pages

 

M. Pierre_Samuel, mathématicien et par ailleurs écologiste français, a fait date avec cette étude qu’il entamait ainsi :

 

« L’idée d’écrire sur les femmes vigoureuses m’était venue vers 1955, à la lecture d’un intéressant livre de Louis Chauvet, « La petite acrobate de l’Helvétia », où, après quelques nouvelles décrivant une prodigieuse lutteuse de foire, une robuste acrobate et quelques autres gaillardes, l’auteur justifiait ses personnages par des faits réels. Je conçus alors le projet d’étoffer et de systématiser cette documentation sur la vigueur physique féminine. »

 

Or, ce livre fut préfacé par Françoise d’Eaubonne.

À l’heure où le féminisme « à la Soros » qui a commencé à sévir avec les malheureuses Pussy Riots et autres femen prend de plus en plus des allures de huitième plaie d’Égypte, il m’a semblé que ce n’était pas perdre son temps que relire ce qu’avait à dire, au milieu des années 70, une femme qui fut à la fois libertaire, féministe au sens le plus honorable du terme et pionnière d’une véritable écologie. Cela paraît si loin, vu d’aujourd’hui, et pourtant, elle a existé bel et bien, parole d’ex-soixante-huitarde.

Voici donc – et cela vous donnera peut-être envie de lire le livre de M. Samuel – la préface de François d’Eaubonne.

 

 

 

La mystification des « mythes »

Françoise d’Eaubonne – 1975

 

Le mot « mythe est un de ceux dont notre culture moderne a sans doute le plus abusé. Il est surgi de partout, sitôt le triomphe des parti-pris de la désaliénation qui sont, si souvent, autant d’aliénations nouvelles. Sans force(r les termes, nous pouvons dire que nous assistons, que ce soit en littérature, en sociologie ou en archéologie, à la naissance d’une nouvelle mythologie : celle du « contre-mythe ». Au point que mêm les découvertes les plus récentes ne sont pas reprises en charge par les spécialistes de la connaissance, tant ils ont peur en ne se soumettant pas aux impératifs de la dé-mythification, de passer pour des mythologues, voire des mystagogues.

Il y a peu de temps encore, le seul mot d’amazones ou de matriarcat faisait hausser les épaules à l’« historien sérieux ». Pour le simple fait que beaucoup de sottises avaient été proférées à ce sujet, l’enfant a depuis longtemps été jeté avec l’eau du bain, et les impératifs culturels du « lévy-straussisme » résistent encore victorieusement aux trouvailles, qu’il s’agisse des fouilles mésopotamiennes des années 60-62, des grottes brésiliennes photographiées par Von Puttmaker en 1972 ou plus récemment encore, l’exposition des œuvres d’art de Mithila au Petit Palais.

Résumons très brièvement cette étrange répulsion devant la remise en question des théories historiques.

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/la-mystification-des-mythes/

 

 

 

 

Deux femmes : une qui part en guerre au nom des valeurs du christianisme, une qui veut en sortir au point de prôner le « dé-baptême » en masse. Et pourtant, toutes les deux se battent, avec bec et ongles, pour les faibles, les enfants, les humiliés et les offensés…

 

 

 

Effondrer le colonialisme par apostasie collective ou renonciation au baptême – Jo Busta Lally, mars 2019

04/03/2019 jo Busta Lally 5 commentaires

Retirons-leur notre consentement ;

Brisons nos chaînes…

 

Vouloir lutter efficacement aujourd’hui contre l’empire, c’est lutter contre le fondement même de l’impérialisme occidental qui repose sur un pilier de pouvoir économique et un pilier de pouvoir idéologique étroitement impliqués l’un avec l’autre.

Attaquer ces deux piliers porteurs aura pour résultat à terme, d’effondrer l’empire. Comment ? Par la prise de conscience et le boycott physique et idéologique tout en amenant des solutions efficaces de remplacement aux institutions oligarchiques qui nous ont été imposées depuis des siècles, l’État étant le rouage essentiel de l’oppression généralisée.

Pour y parvenir, il apparaît tout à fait essentiel que les peuples occidentaux réfutent et refusent en bloc l’idéologie dominante qui les colonise tout autant que les peuples des nations colonisées, même si le degré d’oppression est (à peine) moindre.

Pour une réconciliation réelle avec les peuples colonisés d’hier et d’aujourd’hui, car nous avons besoin les uns des autres pour bâtir une véritable société progressiste, émancipée et libre. Il n’y a pas d’alternative, ni aucune solution au sein du système oligarchique coercitif, oppressif et totalement mortifère qu’on nous a imposé en nous bourrant le crâne avec la pseudo-inéluctabilité de l’affaire par une science tronquée, biaisée et falsifiée à bien des niveaux. Tout cela est bien au-delà de toute rédemption et nous devons définitivement lâcher-prise d’avec cette ignominie colonialiste qui est le pire fléau que la terre ait porté depuis des milliers d’années.

 

PAS EN MON NOM – NOT IN MY NAME – NO EN MI NOMBRE – NÃO NO MEU NOME – NICHT IN MEINEM NAMEN – NON NEL MIO NOME – Не под моим именем – Tsy ao amin’ny anarako – AKUSIYE IGAMA LAMI !

(merci à gogole trad…)

 

Alors qu’il suffirait de retirer notre consentement à l’empire du chaos, de dire NON, de nous tourner vers les Natifs et les descendants des Nations premières et de les considérer comme des humains et non comme Res Nullus : James Truslow Adams identifia un tel processus mental de négation lorsqu’il écrivit : « Un païen était considéré comme nullus, de cette façon sa propriété n’avait pas de propriétaire, ainsi le sol américain pouvait être approprié par qui que ce soit la trouvait en premier. » Quelqu’un qui est classifié comme non-existant est, du point de vue de celui que l’a classifié de cette façon, le propriétaire de rien du tout. Ainsi la catégorie « nullus » a servi de but pour assigner mentalement les peuples indigènes dans la catégorie des politiquement inexistants sans concept de nation indépendante contre les nations chrétiennes européennes. Le terme nullus est dérivé du latin null voulant dire « rien, aucun, invalide et nul (et non avenu) ». [NdJBL : voilà pourquoi ce n’est pas anodin, quand notre Chef d’État actuel E. Macron, nous appelle  » les ceusses qui ne sont rien « ]. Le terme « vide, nul » est dérivé du latin vacuum signifiant « vide ».

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Source : https://jbl1960blog.wordpress.com/2019/03/04/effondrer-le-colonialisme-par-apostasie-collective-ou-renonciation-au-bapteme-jo-busta-lally-mars-2019/ 

 

 

 

 

Vous le savez qu’on a un an de retard…

 

Journée des femmes, des connes, des criminelles et bien plus

 

Maria Poumier – 8 mars 2018

Entre la plume et l’enclume

 

 

 

Il y a toujours eu deux ou trois féminismes : celui des élites, réclamant des libertés et des privilèges; celui d’en bas, réclamant de la justice et de la protection (1); celui des manipulateurs d’ imbéciles consentantes est le troisième. Si l’on s’en tient au point de vue réaliste autant que machiste, les deux premières catégories sont toujours, peu ou prou,  la proie des troisièmes. C’est extrêmement humiliant, mais c’est comme ça.

Mais l’histoire avance, et les règles du jeu évoluent, dans  les rapports entre les deux sexes. L’un ne pouvant exterminer l’autre, on fait avec, on s’adapte, on craque, on rebat les cartes avec le vieux jeu dont on hérite. Quand rien ne va plus, quand une société rentre dans une  crise profonde, il y a un indice pour mesurer la destruction mutuelle: il n’y a plus de naissances, le suicide démographique résulte d’un accord des deux sexes pour ne plus imaginer d’avenir, ne plus envisager de rien bâtir, ne plus souhaiter que jouir du temps qui reste.

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URL de cet article :  http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/journee-des-femmes-des-connes-des-criminelles-et-bien-plus/

 

 

 

 

 

Et Théroigne qui éprouve le besoin d’ajouter son  grain de sel…

 

Je n’aime pas contredire Maria Poumier, pour qui j’éprouve de l’amitié et même de l’affection, d’autant que sur certains points elle a mille fois raison. Sur d’autres, en revanche, il est impossible de se taire quand on a quelque bribe de conscience.

Or, donc…

Quand on descend d’un grand-père qui fut abominablement pauvre… et néanmoins malthusien, qui n’a cessé de ressasser sa maxime « Quand on est dans la misère, on ne fait pas d’enfants ! » à chacun des dix qu’il a engendrés (car il buvait… L’Assommoir, vous savez), mais qu’on a hérité aussi de son athéisme (simple indifférence d’adulte pour les fantasmes enfantins des croyants), on ne peut souscrire à un fétichisme du fœtus qui fait si bon marché de la vie des déjà nés.

Car notre chère Maria mélange ici plusieurs fléaux.

Autant on est avec elle quand elle s’alarme de la glaçante dérive amorcée par les sionistes israéliens, ces Dr. Folamour de la reproduction humaine, autant on ne peut la suivre quand elle leur assimile les femmes qui ne consentent plus à être les « vases » dociles et passifs de pouvoirs, généralement mâles, qui s’obstinent à procréer et à tuer indistinctement à tours de bras sans même s’arrêter une paire d’heures pour réfléchir, quand elle ne voit, chez celles qui pilulent, qui stérilettent ou avortent que des hédonistes sans foi ni loi.

Sans foi peut-être…

Car c’est au nom de sa foi, non de la vie intrinsèque qu’elle s’insurge, Maria. C’est son Église, c’est-à-dire une sacrée bande de patriarcaux, qui l’a persuadée qu’un fœtus est un être humain abouti, qu’il a une âme immortelle et qu’en supprimer un seul dans les entrailles de sa mère est un crime éminemment déplaisant au Très-Haut (qui aurait pu se débrouiller pour créer moins nulles ses créatures…), mais ne s’est jamais fait faute de bénir les massacres qu’on en fait quand ils ont vingt ans.

Si tous les fœtus ont une âme, ils l’ont à partir de quand ? À quel moment précis cesse-t-on d’être spermatozoïde pour devenir fœtus ? Pourquoi ne l’auraient-ils pas, cette âme, dès le spermatozoïde ? Et, dans ce cas, que fait-elle des mâles qui pratiquent le coïtus interruptus ? Car il s’agit là d’hécatombes dignes d’Attila et Gengis Khan mis ensemble ! Que dis-je ? Pires.

On peut penser en revanche qu’un embryon humain ne devient un être humain qu’à partir du moment où il peut éprouver de la souffrance – mais le sait-on ? – car c’est si vrai que dès l’instant où toute souffrance le quitte, il meurt, l’être humain. Et n’est plus alors qu’une enveloppe désertée.

Moi, ce que j’en dis… c’est juste une idée comme une autre.

Pour commencer, d’où vient cette (soudaine ?) volonté des femmes de contrôler ce qu’elles pondent ? Est-on bien sûr qu’elle ne soit pas vieille comme le monde, sans rien à voir avec hédonisme ou décadence ?

[Chiche qu’on fait le compte des saintes et des saintes vierges qui sont priées de par le monde pour aider l’une ou l’autre pécheresse  à se débarrasser du fruit qui lui a été fourgué et dont elle ne voulait pas, et qu’on en trouve des flopées ? Nous avons, dans ces parages, une sainte Rwesmèle (« Ôte-le-moi » en wallon), qu’elles venaient, jusqu’à la dernière guerre, prier quasiment en bandes, quand tout le reste avait échoué.]

En disant à ses ouailles « Croissez et multipliez », l’Église de Maria ne faisait qu’emboîter le pas à feu le matriarcat, le contrôle du cheptel étant, seul, passé des mères aux pères.

Que la volonté (ou la pulsion irrépressible) d’une nombreuse descendance vienne du matriarcat est indéniable et très compréhensible : une espèce encore animale, nue, innocente et ignorante de tout dans un milieu hostile autant que fertile, ne pouvait espérer subsister qu’à force, elle-même, de fertilité. C’est qu’il en mourait tellement en bas-âge, des enfants, qu’il n’y avait pas d’autre moyen… Et même ainsi : on l’a vu avec Néandertal et Cro Magnon qu’elle pouvait toujours disparaître.

Donc, l’Église de Maria n’a fait que prendre la suite. Et elle l’a fait de bonne guerre : qui contrôle la sexualité contrôle la société. Les pères de l’Église – et pas mal d’autres – ont inventé ce qu’ils voulaient, pour légitimer leur prise de contrôle.

Aujourd’hui, elle s’obstine à garder le cap quand plus personne ne marche vraiment dans leurs narrations (salut des âmes immortelles inclus) et que la population du globe est devenue si exponentielle qu’on ne va plus savoir où la mettre si on ne colonise pas dare-dare quelque planète ou étoile habitable… à condition qu’il y en ait. Et pourtant, c’est à elle, c’est-à-dire au christianisme, que l’on doit l’évolution i-né-luc-ta-ble des femmes vers la loi Veil (merci, Simone ! On voit bien que vous ne vous êtes pas retrouvés sans toit et enceinte sous tante Yvonne, vous autres !). Et, oui, c’est donc bien le christianisme qui, en faisant de nous des individus, a déclenché le glissement vers l’individu-femme revendiquant sa part de responsabilité personnelle dans tous les choix vitaux.

Enfonçons le clou pour le cas où d’aucuns n’auraient pas compris, c’est le christianisme en effet qui, en nous inoculant la volonté de sauver notre âme immortelle, nous a fait cadeau de cet individualisme qui n’existait pas avant lui. Avant lui, chaque particule de la horde ou de la tribu vivait – et mourait ! – non pour elle-même mais pour l’ensemble. Dès l’instant où chacun a eu un destin unique, la responsabilité de l’un et du tout est tombée sur chaque paire d’épaules. Il paraît donc vain de vouloir « au nom de Dieu » interdire aux femmes d’assumer une responsabilité qui leur a été imposée « au nom du même ». Et comme disait lady Macbeth : « Ce qui est fait est fait. »

 

J’insiste : il est bien question ici de sens des responsabilités, non d’hédonisme.

Certes, l’hédonisme existe. Il affecte uniformément les deux sexes. Il existait avant le christianisme et avant l’Islam. Il n’affectait, jusqu’à il y a peu, que les classes privilégiées (pas question d’invoquer son bon plaisir quand on doit « gagner son pain à la sueur de son front »). Il semblerait cependant qu’aujourd’hui, la victoire temporaire (espérons-le) du capitalisme en phase terminale ait réussi à faire croire aux damnés de la terre – mâles et femelles – qu’eux aussi pouvaient l’être hédonistes, c’est-à-dire irresponsables. D’où la pilule à 15 ans, la baise à tout va sans souci (aussitôt sanctionnée quand même par le sida) et les interruptions volontaires de grossesse comme on va aux fraises, par commodité ou caprice.

Ni les révolutions ni les contre-révolutions ne se font in vitro. Elles naissent au contraire et se développent dans un milieu qui fluctue à l’infini, instable et soumis à toutes sortes d’accidents prévisibles et imprévisibles. C’est sûr qu’il y a du déchet, des abus, des pertes irrémédiables de petits Mozart. Mais ce n’est pas une raison pour nier aux femmes le droit et la lourde responsabilité d’enfanter pour le bien commun, au mieux de leurs capacités et de leur conscience.

Oui, c’est de conscience qu’il s’agit.

Car s’il était possible de pondre à la chaîne, comme une mouche ou un poisson, sans avoir à se soucier du devenir de son frai, quelle raison auraient les femmes de ne se reproduire qu’au compte-goutte ?

Envisageons le problème sous un aspect brûlant d’actualité.

Nous avons ici évoqué, il n’y a pas longtemps, M. Malaparte léguant sa maison de Capri aux Chinois. C’était en 1957. Ils étaient 600 millions. Ils sont un milliard 403 millions aujourd’hui. Après des décennies d’une politique d’État qualifiée par nos bonnes âmes de totalitaire, celle d’« un seul enfant par famille ». Comme l’a demandé Vladimir Vladimirovitch Poutine en je ne sais plus quelle occasion : « Vous seriez capable, vous, de gouverner un milliard et demi de personnes ? »

Et de faire manger tout ce monde, tous les jours ?

En limitant – fût-ce par des moyens drastiques – sa propre prolifération, la Chine n’a-t-elle pas laissé de l’air et de l’espace à d’autres – petits chrétiens par exemple – qui, sans cela, eussent été condamnés à la famine et à des guerres d’extermination plus nombreuses et pires encore que celles qui nous affligent ?

Je me permets de rappeler en passant que ces totalitaires chinois ont fait une exception à leur loi d’airain en faveur des 54 minorités ethniques de leur pays, dont la politique de l’enfant unique, si elle leur eût été appliquée, aurait pu entraîner la disparition. Ceux qui se croient autorisés à les juger en vertu de principes dont ils se targuent sans les avoir jamais appliqués, feraient peut-être bien de s’acheter un  miroir.

Il s’agit donc, chez les femmes qui ne sont pas hédonistes mais néanmoins avortent, d’un refus de jeter encore et toujours plus de victimes innocentes dans la marmite infâme que font bouillir MM. nos chefs d’États, de sectes, d’entreprises et autres huiles patriarcales, en ce compris le nombre hélas grandissant de femmes châtrées qui les ont rejoints et peuvent, le cas échéant, faire aussi pire qu’eux sinon pire tout court.

Courage Messieurs, débrouillez-vous pour ne pas, de toutes vos infantiles forces, nous imposer un monde où aucune mère ne puisse être sûre que son enfant ne sera pas bouilli tout vif au milieu des crabes et des serpents, débrouillez-vous pour laisser une chance d’exister à un monde vivable.

Alors, seulement alors,  nous vous en ferons autant que vous voudrez, des enfants, non pour complaire à un dieu fronceur de sourcils, mais pour le plaisir infini de vous faire survivre à vous-mêmes.

 

 

 

 

 

 

 

 

Mis en ligne le 8 mars 2019.

 

 

Carnaval

 

 

 

 

 

 

CARNAVAL

et la journée internationale des femmes n’empêchent pas la terre de tourner et de faire des siennes

 

En vrac :

 

Carnaval d’Alost

 

 

Les Flamands d’Alost se sont déguisés cette fois en « juifs » experts aux choses d’argent. On le leur reproche.  [À quand l’interdiction de Shakespeare ?]

Mais qui sont ces Flamands d’Alost ?

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/carnaval-dalost/

 

 

 

 

 

Journée des femmes… et de Vladimir

 

Vladimir Poutine monte à cheval aux côtés de policières russes (VIDÉO)

 

RT français – 7 mars 2019

 

En amont de la journée de la femme, célébrée le 8 mars, Vladimir Poutine a tenu à féliciter les femmes de l’unité de la police montée de Moscou, ce 7 mars. Il en a profité pour monter à cheval, à leurs côtés, le temps de sa visite.

A la veille de la journée de la femme, célébrée le 8 mars, le président russe Vladimir Poutine a rendu visite ce 7 mars à l’unité de police montée de Moscou afin de féliciter les femmes qui y travaillent… et de monter à cheval avec elles.

 

 

 

 

Des images montrent le chef de l’État russe monter un cheval noir, entouré par des policières montant des chevaux blancs.

Vladimir Poutine est connu pour ses qualités de cavalier. Certaines photos de lui à cheval étaient d’ailleurs devenues virales sur internet et les réseaux sociaux.

Source : https://francais.rt.com/international/59753-vladimir-poutine-monte-cheval-cotes-policieres-russes-video

 

 

 

Les femmes et la guerre

 

Quand on laisse les femmes s’approcher de certaines commandes, c’est qu’elles ne servent plus à rien.

 

 

 

Femmes ministres de la « défense »

https://fr.sputniknews.com/photos/201903081040179812-armee-femmes-ministres-defense/

 

On ne sait pas vous, mais nous, si on était par exemple Russes, on préférerait quand même laisser Sergueï Choïgou jouer avec ces issues infantiles.

 

 

 

 

 

 

 

 Pour les anglophones. Avec nos excuses aux autres.

 

Ce n’est pas Kim qui a fait capoter… (on l’aurait parié)

 

L’intérêt de cet article, c’est qu’il est historique autant que d’actualité et qu’après l’avoir lu, on n’ignore plus grand-chose de ce qui est en jeu et de qui joue à quoi.

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PATRICK LAWRENCE : It Was Kim That Walked Away

 

There are two sides to the story about why the second North Korea peace summit fell apart last week, writes Patrick Lawrence.

 

By Patrick Lawrence
Special to Consortium News

 

The abrupt and unexpected failure of the second Trump–Kim summit last week raises many questions. Let’s get one out of the way before addressing the others: No, the collapse of talks between President Donald Trump and Kim Jong-un, the North Korean leader, does not scuttle the most promising chance for peace on the Korean Peninsula since the 1953 signing of the armistice ending the Korean War. There is more to come. This was plain within hours of the summit’s end.

At this point it’s still difficult to discern even what transpired between the two leaders. The U.S. and North Korean accounts of the proceedings in Hanoi are widely at variance on key points. With history in view, it is very likely that the North Korean version comes closer to the truth than what the Trump administration is putting out and what the U.S. press is dutifully reporting.

 

 

Trump and U.S. Secretary of State Mike Pompeo hold news conference after summit on Feb. 28, 2019, in Hanoi. (White House Photo by Joyce N. Boghosian)

 

 

By Trump’s account, Kim agreed to dismantle his most important nuclear production facility, at Yongbyon, roughly 60 miles north of Pyongyang. In exchange, Kim asked for all sanctions now in force against North Korea—some passed at the UN, others imposed by Washington alone—to be lifted.

Here is Trump talking to correspondents after the bust-up Thursday morning :

 

“Basically, they wanted the sanctions lifted in their entirety, and we couldn’t do that. They were willing to de-nuke a large portion of the areas that we wanted, but we couldn’t give up all the sanctions for that…. They wanted sanctions lifted but they weren’t willing to do an area we wanted.”

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Source : https://consortiumnews.com/2019/03/04/patrick-lawrence-it-was-kim-that-walked-away/

 

 

 

 

La Chine, Amnesty et les Gilets jaunes

Bruno Guigue – RT français5.3.2019

 

 

Revenant sur le dernier rapport de l’ONG Amnesty international sur la Chine, l’analyste politique Bruno Guigue en pointe les approximations et souligne que, par comparaison, la gestion de la crise des Gilets jaunes en France est alarmante.

 

 

 

 

Dès qu’on veut traiter la question des droits de l’homme en Chine, le problème qui se pose immédiatement est celui des sources d’information. Si elles sont gouvernementales, les détracteurs habituels de la Chine communiste pointent aussitôt leur partialité. Si elles sont liées aux milieux d’opposition, un reproche identique leur sera adressé. Pour éviter ce genre d’inconvénients, on adoptera la méthode consistant à lire le dernier rapport d’Amnesty international sur la Chine (2017-2018) et à faire comme si les informations factuelles qu’il contient étaient exactes.

Cette ONG américaine ne passant pas pour une propagandiste zélée du pouvoir chinois, il sera difficile d’encourir le reproche de complaisance à l’égard de Pékin. Or que trouve-t-on dans ce rapport ? Il consacre d’abord un long développement à Liu Xiaobo, dont le drame personnel fournit à l’Occident un argument-massue contre le gouvernement chinois depuis une décennie.

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/la-chine-amnesty-et-les-gilets-jaunes/

 

 

 

 

On ne résiste pas au plaisir de vous rappeler un article de Maxime Vivas qui, lui aussi, s’intéresse à la Chine…

 

Les Ouïghours, first America, les médias et nous

Maxime VIVAS – Le Grand Soir  24.9.2018

 

 

 

 

Au départ, c’est le battement d’aile d’un papillon qui ne se doute pas, même s’il l’espérait secrètement, qu’il va déclencher, depuis les USA, une tempête autour de la Chine. C’est une variante de la fiole brandie par Colin Powell à l’ONU pour apeurer la planète atlantiste (laquelle se prend pour « la communauté internationale »).

 

Cela devient une campagne mondiale, un bobard beuglé par des sites Internet, des journaux, des radios, des télés, des politiciens, des sinologues, des chercheurs, experts, spécialistes : une camarilla où se bousculent des malins et des coquins (voir ici l’excellent article de Ben NORTON et Ajit SINGH). En France, tout est mis en œuvre pour provoquer l’indignation de notre Marianne au bonnet phrygien.

 

 

Mais c’est une fake news au parfum de CIA.

 

 

Et pour cause. Le fait qu’à travers le monde la totalité (à peu près) des médias mainstream (atlantistes), des associations « humanitaires », des partis et de nombreux sites Internet aient tous repris en chœur et sans la moindre vérification préalable cette gigantesque fake news la transforme illico, de facto, en vérité universelle.

Les idées dominantes sont celles de la classe dominante, a dit Marx. L’histoire est écrite par les vainqueurs et les vainqueurs de la guerre médiatique sont à Washington. Pas à Pékin.

 

 

 

 

Avant cette affaire, le citoyen Lambda n’avait jamais entendu parler du Xinjiang. Il connaît désormais le nom de Ouïghour, synonyme de victime. Il y a peu de chance qu’il confonde avec Yoghourt, comme le fit Bernard Kouchner, ministre socialiste des Affaires Etrangères de Sarkozy. Cependant, il ignore toujours (et peut-être pour toujours) le nom de la capitale de cette région, grande comme trois fois la France, soit un sixième de la superficie de la Chine (pays dont le nom du président reste inconnu chez nous). Mais Lambda est pourtant prêt à signer la pétition « Free Ouïghours ».

Il est juste de dire que cette campagne antichinoise s’appuie sur une réalité (nous y reviendrons) : la singularité de la république autonome du Xinjiang à forte population musulmane, affectée d’une longue frontière poreuse avec le Pakistan (une porte vers Daesh). Sur les Ouïghours en Syrie : voir.

 

 

 

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Source : https://www.legrandsoir.info/les-ouighours-first-america-les-medias-et-nous.html

 

 

 

 

Désormais, c’est cuit : tous les chemins mènent à Pékin.

 

L’Italie « trahit » les États-Unis avec la Chine : la nouvelle Route de la Soie passe par Rome

 

Alessandro Pagani –Réseau International – 15 .2.2019

 

 

 

 

La position italienne sur le Venezuela a surpris. L’Italie s’est dissociée de la majorité des pays de l’Union Européenne pour dire qu’elle ne reconnaît pas Juan Guaidó comme Président de ce pays d’Amérique Latine. L’Italie est sur le point de recevoir le Président chinois, avec lequel elle a conclu des accords économiques et commerciaux sans précédent entre les deux pays, le tout sans cesser d’appartenir à l’OTAN.

Il y a quelques jours, le gouvernement du Mouvement 5 Étoiles et de la Ligue du Nord en Italie a laissé perplexes les autres pays membres de l’Union Européenne : ils ont informé par une note officielle du Ministère des Affaires Étrangères que l’Italie n’assumait pas la responsabilité politique d’entrer dans les affaires intérieures d’autres pays, en particulier du Venezuela, et que par conséquent ils prenaient leurs distances avec les décisions de l’Union Européenne concernant la reconnaissance ou non du Président putschiste autoproclamé par les États-Unis Juan Gerardo Guaidó Márquez.

Cette décision a contraint l’Union Européenne et sa représentante, Federica Mogherini, à revenir en arrière par rapport à la reconnaissance de Guaidó comme « Président » et à inviter les pays membres de l’Union Européenne à se réunir, s’ils le souhaitent, pour développer des politiques amies avec le gouvernement légitime et constitutionnel de Nicolás Maduro, et à promouvoir des rencontres entre gouvernement et opposition, activités déjà réalisées mais qui – du fait des interventions impériales des États-Unis – n’ont abouti à rien.

Le vice-Ministre italien des Affaires Étrangères, Manlio Di Stefano, a été clair dans sa note officielle :

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Source : https://reseauinternational.net/litalie-trahit-les-etats-unis-avec-la-chine-la-nouvelle-route-de-la-soie-passe-par-rome/

 

 

 

 

 

 

Chers Gilets Jaunes…

 

Comment fatiguer 90.000 policiers sans sortir de chez soi

Théophraste R – L.G.S. – 7.3 2019

 

 

 

 

Une « journaliste » (sic) de France 24 traite les GJ « d’écurie de branquignols ». Apeurée par les réactions furieuses sur les réseaux sociaux, la chaîne appelle la police qui envoie 10 cars de CRS en protection.

Sachant que les « journalistes » (resic) vedettes qui salissent sur différents médias les GJ sont au moins 100, si chacun a besoin de 10 cars contenant, disons 20 CRS, les GJ peuvent, sans mettre le nez dehors, mobiliser 20 000 CRS pour protéger les enfumeurs.

Voyons maintenant les députés LREM. Ils sont 300. Un déchaînement des réseaux sociaux va mobilier 60 000 CRS.

Voyons aussi les ministres et secrétaires d’État. Ils sont 30 pour lesquels il faudrait au moins 6000 CRS.

Ajoutons modestement une vingtaine de juges macronistes : ça nous fait 4000 CRS.

On arrive au total de 90.000 policiers mobilisés par les GJ en des endroits précis, hors des manifestations.

À vos claviers (pantoufles aux pieds jusqu’à samedi) !

Théophraste R. (Distributeur de sacs en papier qui éclatent en faisant

 

Source : https://www.legrandsoir.info/comment-fatiguer-90-000-policiers-sans-sortir-de-chez-soi.html

 

 

 

 

 

Et revoilà  Joey Starr… Oui, on le soutient, comme on soutient les Gilets Jaunes, et pour les mêmes raisons.

 

LA MONTAGNE

 

« … je suis une vieille personne, Madame, ça se mélange tout ça !… »

 

 

Interview

Joey Starr se livre avant de monter sur les planches du théâtre de Châtel-Guyon

 

 

 

Victor Hugo, Robespierre, Césaire ou Lamartine ont prononcé d’importants discours à l’Assemblée nationale. JoeyStarr a été choisi pour les lire et les incarner, avec force et émotion, pour un seul en scène samedi soir à Châtel-Guyon (Puy-de-Dôme). Le spectacle est complet.

Sa voix est une signature. Une carte de visite qui ne laisse personne indifférent. Dans son phrasé, l’énergie, la sincérité, la spontanéité sont dans chaque mot. Et l’enfant du 93 ne manque pas d’audace. Le voilà déclamant les grands discours de l’Assemblée nationale. Sans complexe et avec l’assurance de ceux qui n’ont pas peur de se mettre en danger. Avec les Malraux, Robespierre ou Hugo, le rappeur turbulent laisse place à l’acteur citoyen habité. JoeyStarr étonne et détonne en s’offrant une nouvelle voie.

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Source : https://www.lamontagne.fr/riom/loisirs/scene-musique/2019/03/06/joeystarr-se-livre-avant-de-monter-sur-les-planches-du-theatre-de-chatel-guyon_13510737.html#refresh

 

 

 

 

 

 

 

Un film à Liège

 

Pendant qu’il n’est question partout que du retour des djihadistes battus dans leurs pays d’origine, il y en a d’autres qui font des films sur le retour en arrière de réfugiés, arrivés dans ces mêmes pays avec la vague d’immigrés fuyant les susdits djihadistes.

Dommage qu’ils le fassent en anglais, mais, bon… puisqu’on se laisse fourguer des cartes d’identité en deux langues : une des trois nationales et l’anglais, on aurait tort de se plaindre.

 

 

AUX GRIGNOUX :

 

The way back

                                      

Projection unique

Le mer. 13 mars 2019 à 20:00

 

 

 

The way back est un road movie musical qui nous emmène le long de la route migratoire qu’empruntent les réfugiés venus d’Irak. Hussein, un jeune Irakien, décide, une fois son permis de séjour obtenu en Belgique, de refaire en sens inverse le trajet jusqu’en Grèce.

En août 2015, Hussein arrive à Bruxelles après avoir parcouru des milliers de kilomètres depuis l’Irak. Il passe par le parc Maximilien et se retrouve dans différents centres pour étrangers jusqu’au jour où il apprend qu’on lui octroie son permis de séjour. Ce bout de papier va changer sa vie ! Il se sent enfin libre de bouger, de voyager et ressent alors le besoin de raconter l’histoire qu’il partage avec des milliers d’autres migrants aux parcours si singuliers et si communs à la fois. Avec Juliette, sa compagne enceinte, et une petite équipe de réalisation, il part sur les traces de son chemin migratoire en sens inverse, depuis la Belgique jusqu’à la Grèce.

 

 

 

 

 

Projection unique en présence de l’équipe du film, suivie d’un concert acoustique de trente minutes par Hussein Rassim et Juliette Lacroix, musiciens et protagonistes du film, au café le Parc.

 

Préventes film + concert: 8 € — le jour même: 10 €

Acheter les tickets

 

La soirée est organisée dans le cadre des vingt ans du CRACPE (Collectif de résistance aux centres pour étrangers) avec le soutien de l’asbl Eclosio.

Dès 19 h accès aux stands associatifs.

 

Source : https://www.grignoux.be/fr/evenement/453/the-way-back

CENTRE CULTUREL LES GRIGNOUX ASBL

 

 

 

 

 

Et puisqu’on cause anglais…

 

 

 

 

 

 

Mis en ligne le 8 mars 2019

 

 

 

Niouzes glauques et révolution multipolaire

 

 

 

 

 

 

NIOUZES GLAUQUES

&

RÉVOLUTION MULTIPOLAIRE

 

 

 

Dernières étapes de la révolution multipolaire

 

Federico Pieraccini – Strategic Culture26.2.2019

Via The Duran

 

Le pouvoir économique chinois, combiné avec la dissuasion militaire russe et la dépendance européenne vis-à-vis de la Russie pour son approvisionnement énergétique, montre que l’Europe ne peut pas imiter son allié américain et agir de manière provocatrice envers l’axe sino-russe.

 

 

 

 

Dans l’article precedent, nous avons expliqué comment la Chine et la Russie se servent de moyens diplomatiques, économiques et militaires dans des régions comme l’Asie et le Moyen Orient, pour contenir la belligérance et le chaos déchaînés par les États-Unis. Dans la présente analyse, nous verrons dans quelle mesure cette stratégie fonctionne en Europe. Dans l’article suivant et dernier, nous passerons en revue les conséquences de la doctrine « L’Amérique d’abord » par rapport à l’Amérique Latine et à la doctrine de Monroe.

Pendant les trois dernières décennies, les États-Unis ont apporté le chaos et la destruction à de grandes parties de l’Europe, en dépit du mythe qui prétend que le vieux continent a baigné dans la paix de l’après Deuxième guerre mondiale et de l’ordre mondial soumis à l’Amérique. Ce mensonge est alimenté par les politiciens européens fervents de l’Union Européenne, vivement désireux de justifier et de faire l’éloge du projet européen. Mais l’histoire montre que les USA ont alimenté et dirigé des guerres dévastatrices sur le continent européen en Yougoslavie dans les années 1990, avec le conflit entre la Géorgie et l’Ossétie au début des années 1990, avec la guerre en Géorgie en 2008, et dans le coup d’État en Ukraine de 2014 et l’agression consécutive contre le Donbass.

 

 

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/etapes-finales-de-la-revolution-multipolaire/

 

 

 

 

 

La photo de la semaine

 

Bachar al-Assad et Ali Khamenei à Téhéran

 

 

 

 

Niouzes glauques…

 

Le complot à plusieurs milliards de dollars de Jared Kushner pour livrer l’arme atomique aux Saoudiens

Juan Cole – I.C.H. 25.2.2019

 

 

 

Le Comité de surveillance et de réforme du gouvernement de la Chambre des représentants vient de publier un rapport sur un complot visant à engranger des milliards de dollars en vendant à l’Arabie Saoudite de la technologie nucléaire américaine sensible, qui permettrait à ce royaume de développer l’arme nucléaire. Le projet exigeait que soit violée la loi US  qui interdit les transferts de technologies susceptibles de conduire à une prolifération nucléaire.

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/le-complot-a-plusieurs-milliards-de-dollars-de-jared-kushner/

 

 

 

 

 

Pas glauque. Plutôt sardonique.

 

 

La guerre au Chef Boyardee :

L’opposition inepte du Venezuela

 

Justin Raimondo – Antiwar.com26.2.2019

 

 

 

 

 

Mon opinion à contre-courant sur le changement de régime au Venezuela – que c’est une pièce de théâtre montée par le président Trump pour des raisons purement intérieures – s’est vue confirmer le grand jour où le conflit était supposé éclater et que la confrontation imminente a tourné aux… concerts rivaux ! Le changement de régime en guise de divertissement – il y a quelque chose de si américain là-dedans.

Que diable ! Un peu de musique est juste ce dont a besoin toute opération de changement de régime qui se respecte, mais le leit-motiv de celle-ci ressemble plus à du John Cage qu’à du John Philip Souza. Au lieu de voir le « président » Guaido ralliant ses forces et les menant à la bataille, on l’a vu en train d’essayer de traverser un pont jamais utilisé avec 1.000 boîtes de Chef Boyardee, 500 cartons de Bigs Macs au fromage et assez de « nourriture » pour lignes aériennes (générosité de Richard Branson) pour expédier ad patres un certain nombre de Chavistes.

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/la-guerre-au-chef-boyardee/

 

 

 

 

 

DEUX RÂLEUSES

(mais que ferait-on si on ne les avait pas ?)

 

 

Chauprade et Peskova au Parlement européen : ouverture du bal des hypocrites

 

Karine Bechet Golovko – Russie Politics26.2.2019

 

 

 

Vous adorez la globalisation ? Pourquoi n’aimez-vous pas Chauprade et Peskova – la fille jet-setteuse du porte-parole du Kremlin ? Un monde sans frontières, où il n’y a que des gentils (d’où l’inutilité des frontières), c’est bien ça la globalisation. Car si elle n’est pas globale, elle n’est plus. Mais tout à coup, l’on se rappelle les peuples et les pays, les Etats et les intérêts stratégiques. Une globalisation … pas si globale que ça donc. Juste pour les amis. Pas pour la Russie. Qui, au fait, elle, est souverainiste. Mais pas sa jeunesse dorée. Soyez donc les bienvenus au bal des hypocrites, il y a de la place pour tout le monde.

Il se trouve que la fille du porte-parole du Kremlin, Elizaveta Peskova, fait un stage au Parlement européen auprès du député français Aymeric Chauprade.

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Source : http://russiepolitics.blogspot.com/2019/02/chauprade-et-peskova-au-parlement.html

 

 

 

 

 

Interludes

Le grand lamento du sionisme

Aline de Diéguez – 27.2.2019

 

 

« Nous sommes un peuple, mais un peuple spécial …

« Regardez-nous: juif yéménite ou juif de Pologne, juif roumain ou juif d’Algérie, juif de Lituanie, de Russie ou d’Arabie, juif de Patagonie, du Pérou, d’Inde, d’Afghanistan ou de Chine, nous sommes non seulement un seul et même peuple, mais une seule et même âme, une seule et même ethnie. Nos gènes l’attestent.

 

 

Juifs des bords du Gange

 

 

Des méchants et des envieux disent que notre régime politique est un canada dry de démocratie. Nous leur clouons le bec en entonnant à gorge déployée notre hymne favori, repris en cœur par les innombrables amis que nous possédons dans le monde entier: nous sommes la « seule démocratie du Moyen Orient » chantons-nous à tue-tête. Douillettement à l’abri derrière une démocratie Potemkine que nous savons vendre comme personne à la planète entière, nous luttons avec une patience tenace, apprise durant nos millénaires d’exil, contre les indigènes sans titre, accrochés à leurs masures et à leurs lopins comme des moules à leur bouchot sur la terre que nous a donnée notre Dieu.

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/le-grand-lamento-du-sionisme/

 

 

 

Petite histoire des dîners du CRIF

 

« Je n’y ai pas ma place » : quand Mitterrand refusait de se rendre au dîner du CRIF.

Les Crises26.2.2019

 

 

Emmanuel Macron se rend au dîner du CRIF, mercredi 20 février. On l’a oublié, mais la présence du président de la République à cet événement est récente. Un tabou qui n’en est plus un.

Le dîner du CRIF doit tout à son président de l’époque. En 1983, Théo Klein, un avocat, juif et libéral est élu avec difficulté à la tête de l’institution. Les dents grincent d’autant que pour celui-ci : « Les juifs français sont des citoyens français qui, en tant que tels, participent à toutes les élections et ont donc une influence directe sur la composition du Parlement et donc sur le gouvernement français. Mais les juifs français ne participent pas aux élections israéliennes et ils n’ont donc pas la même position dans la vie politique du pays. » Sous-entendu, le CRIF n’a pas vocation à défendre Israël.

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Source : https://www.les-crises.fr/histoires-dinfo-je-ny-ai-pas-ma-place-quand-mitterrand-refusait-de-se-rendre-au-diner-du-crif-par-france-info/

 

 

 

On lui avait pourtant dit que ce n’était pas sa place.

(En temps réel…)

 

 

Source : https://www.youtube.com/watch?v=4zmtnTe-PHw&feature=youtu.be

 

 

 

 

 

GILETS

Pépites de l’acte XV et retombées diverses

 

 

 

 

Un « Acte » surnuméraire d’abord :

 

 

Joey Starr au Corum : lecture des grands discours de l’Assemblée nationale

Xavier Paccagnella

 

 

 

 

On l’adore ou on le déteste, mais on ne lui reprochera pas de manquer d’audace. Joey Starr, poursuit son chemin artistique en passant, c’est une première pour lui, par le théâtre. Un challenge pour cet habitué du micro et des caméras. D’autant plus qu’il a choisi un exercice audacieux pour s’élancer sur les planches : le lecture de grands discours prononcés à l’Assemblée nationale.

« Les discours prononcés à l’Assemblée nationale sont faits pour être entendus. Il faut entendre Robespierre. Il faut entendre Hugo. Il faut entendre Lamartine, l’Abbé Grégoire et Aimé Césaire. Écrivains, révolutionnaires, aventuriers ou chef de guerre, ce sont de grandes plumes à voix haute. Il fallait une voix, il fallait un coeur à la hauteur, pour prononcer ces mots. Joey Starr s’est accaparé ces textes d’hommes et de femmes courageux. Il nous les restitue avec une force et une émotion qui bouleversent. On entend le peuple  gronder dans sa gorge…», s’enthousiasme le metteur en scène du spectacle Éloquence à l’Assemblée, Jérémie Lippmann.

 

 

 

 

Au total, 15 textes sublimes seront au programme, que voici ci-dessous :

1 ROBESPIERRE (l’incorruptible)
2 L’ABBE GREGOIRE (la langue)
3 LAMARTINE (le système et le vice)
4 VICTOR HUGO (La misère)
5 VICTOR HUGO (l’éducation et l’église)
6 VICTOR HUGO (le vote)
7 VICTOR HUGO (la peine de mort)
8 OLYMPE DE GOUGE
9 PARIS
10 ALEXIS DE TOCQUEVILLE
11 JEAN JAURES (La paix)
12 VICTOR HUGO (La Presse)
13 AIMÉ CÉSAIRE (1950)
14 SIMONE VEIL
15 ANDRE MALRAUX

 

 

 Éloquence à l’assemblée

Avec Joey Starr

Jeudi 21 mars – 20h30

Montpellier, Le Corum

De 29 à 39 euros

Billets ici

 

Source : https://e-metropolitain.fr/2019/02/25/lecture-des-grands-discours-de-lassemblee-nationale-par-joey-starr-en-mars-au-corum/

 

 

 

 

Jonathan Moadab sur Twitter

(pour une fois, on vous met le lien)

https://twitter.com/moadab_rtfr?lang=fr

 

 

Sur RT/TV

https://twitter.com/moadab_rtfr/status/1076451998998908929

 

 

Et en images (de l’Acte XV)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Venezuela : le numéro 2 du gouvernement vénézuélien revêt un gilet jaune lors d’une émission

RT français1.3.2019

 

 

© Capture d’écran vidéo émission Con el Mazo Dando

 

Diosdado Cabello, président de l’Assemblée constituante vénézuélienne, revêt un gilet jaune durant son émission

Au cours d’une émission, Diosdado Cabello, président de l’Assemblée constituante vénézuélienne et vice-président du parti socialiste, le PSUV, a revêtu un gilet jaune et fait une courte allusion aux Gilets jaunes et au gouvernement français.

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Source : https://francais.rt.com/international/59578-venezuela-numero-2-gouvernement-venezuelien-revet-gilet-jaune-emission

Diosdado, ça doit vouloir dire Dieudonné. Chacun les siens.

 

 

 

 

La copromachie à travers les âges

 

Cacapulte et Pipitov

(France 2019)

 

« Cacapulte » et « Pipitov » : ces techniques inédites des manifestants en France

« Cacapulte », cocktail « pipitov »… ces jeux de mots peuvent paraître drôles à première vue, mais une fois entre les mains de manifestants français en colère, ils deviennent des armes dangereuses. Voici une liste de méthodes peu conventionnelles de Français contre les forces de l’ordre.

Face aux grenades lacrymogènes et assourdissantes et aux LBD, les Français font régulièrement preuve d’imagination afin de résister aux policiers lors des manifestations. La ZAD de Notre-Dame-des-Landes s’est avérée être une terre de créativité et d’innovation, dont certaines méthodes ont déjà été empruntées par les Gilets Jaunes.

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Source : https://fr.sputniknews.com/france/201902251040156393-cacatov-excrements-manifestations-france-armes/

Via : https://reseauinternational.net/cacapulte-et-pipitov-ces-techniques-inedites-des-manifestants-en-france-images/

 

 

 

 

Dont voici quelques illustrations :

 

Cacapulte

 

 

Cocktails Molotov au Pipitov

 

 

Cacapulte à la bouse de vache

 

 

 

 

 

(Italie – 1334)

Le tumulte de Bologne

Et Dario Fo

 

 

 

Une guerre de la merde au XIVe siècle

 

Théroigne – 2 mars 2019

 

 

Ce que les gilets jaunes ne savent probablement pas ou pas tous, c’est qu’ils viennent de renouer avec une forme de guerre populaire qui eut son heure de célébrité aux XIVe et XVe siècles, et même – côté savants – jusqu’au XVIe, mais qui a disparu des mémoires et surtout des livres d’histoire, jusqu’à ce que Dario Fo en découvre le récit dans une chronique de la Renaissance et se mette dans une colère noire à propos de cette occultation…

C’était en 1334. Il y avait deux papes : un à Rome, un en Avignon, qui se faisaient la guerre.

Le pape d’Avignon, pour prendre l’Italie à l’autre, avait envoyé son légat occuper la ville de Bologne (comme qui dirait un petit Micron légat des Rothschild à l’Élysée, mais d’époque).

Ce légat pontifical avait amené avec lui, de Provence (la France n’existait pas encore), une petite armée composée de Provençaux, de Bretons et de quelques Suisses pour que « l’autre » ne fût pas le seul à en avoir. Tout ce beau monde commandé par le général d’Armagnac.

Il (le pape d’Avignon) voulait avoir accès à la mer, en l’occurrence : l’Adriatique. Sur l’Adriatique, au plus près de Bologne, il y avait Venise, république, puissante, trop gros morceau. Mais, tout à côté, il y avait Ferrare, qui d’ailleurs appartenait à la Sérénissime. Pour s’en emparer, M. d’Armagnac enrôla de force toute la jeunesse mâle de Bologne, partit à l’assaut… et se fit battre à plate couture.

Déroute. 8.000 morts. Principalement chez les jeunes recrues.

Quand la population de Bologne ne vit pas revenir ses jeunes gens, elle se mit en colèrte, se révolta et couruiµt sus aux « élites » étrangères (pas en jaune, parce que c’était justement la couleur des uniformes des Provençaux) et tout ce beau monde courut, pour échapper à la vengeance populaire, se réfugier dans le château-fort de Bologne, construit au sommet d’un piton rocheux : une place imprenable En n’omettant pas d’emmener tout ce qui avait pu être razzié chez l’habitant, dans la violle et les campagnes environnantes. De quoi tenir des mois, car, en plus, cette place-forte possédait une fontaine alimentée en eau pure de montagne, grâce à un aqueduc construit par les Étrusques en 7 ou 600 avant J.-C.

Les Bolognais pillés, affamés et coincés tout en bas, ne savaient que faire, à quel saint se vouer. Pour comble, du haut des remparts, les assiégés – soudards, nobles, bourgeois, femmes, prêtres, moines et bonnes sœurs – ne manquaient pas de les narguer.

C’est alors que quelqu’un eut une idée. En fait il en eut deux, mais la seconde, seulement un peu plus tard….

 

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/une-guerre-de-la-merde-au-xive-siecle/

 

 

 

 

 

Mis en ligne le 2 mars 2019

 

 

Avalanche

 

 

 

Super Lune à Lauvau-sur-Loire – Nuit du 18 au 19 février 2019

 

 

AVALANCHE

 

Le non-événement de l’acte XIV, qui aurait pu avoir à la rigueur deux lignes dans la rubrique des chiens écrasés, n’en finit pas de faire des vagues dans les merdias, parce que les gamins gilets jaunes qui ont cru pouvoir dire dans la rue ce qu’ils pensaient de lui à Finkie ne savaient pas qu’ils avaient été programmés (eux ou d’autres) pour servir d’alibi à une bande de brigands, dont l’intention est de priver les citoyens français de leurs droits les plus élémentaires et les moins discutables. Tout en continuant à ignorer l’abc de leur propre langue.

 

« La France va intégrer l’antisionisme à sa définition juridique de l’antisémitisme » – L’Observateur

 

Pendant qu’elle y sera, elle rappellera peut-être qui est sémite (par exemple ses citoyens d’origine arabe) et qui ne l’est pas (tous les sionistes en général, à moins qu’ils se fassent représenter chez ADN par leurs alliés saoudiens).

 

 

L’avalanche est celle des réactions juives à la manœuvre en cours. Nous n’en relayons ici que quelques-unes. Avec un  peu de bonne volonté, vous ne manquerez pas de rencontrer les autres.

 

Commençons par Jo Busta Lally, pour qui le combat urgent contre l’offensive macronienne antisémite et antifrançaise est indissociable de celui des Gilets Jaunes :

 

Déclaration de l’Union Juive Française pour la Paix du 18 février 2019

 

 

 

 

Nous sommes juifs et nous sommes antisionistes

 

Nous sommes juifs, héritiers d’une longue période où la grande majorité des Juifs ont estimé que leur émancipation comme minorité opprimée, passait par l’émancipation de toute l’humanité.

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Source : https://jbl1960blog.wordpress.com/2019/02/20/declaration-de-lunion-juive-francaise-pour-la-paix-du-18-fevrier-2019/

 

 

 

 

 

 

MOUVEMENT DES GILETS JAUNES

Après 3 mois de résistance et de rébellion ; Devenons S.U.P.R.A. Gilets Jaunes ! (Tracts en PDF)

Après 3 mois de rébellion, le Mouvement Gilets Jaunes à une croisée des chemins et donc

Redonnons Tout le Pouvoir aux Ronds-Points !

 

 

Devenons S.U.P.R.A. Gilets Jaunes !

Les dernières manifestations du mouvement des Gilets Jaunes et les évènements récents menant à une tentative de diabolisation accrue* du peuple de France en rébellion par les instances politiques et médiatiques tout autant corrompues qu’obsolètes, nous amènent à réfléchir sur le devenir du mouvement.

Nous pensons que le temps est venu de généraliser un retour aux fondamentaux et de suivre l’exemple des Gilets Jaunes de Commercy dans la Meuse et de ceux de St Nazaire ainsi que d’autres groupes plus anonymes, qui ont mis en place les Assemblées Populaires, seules garantes d’un pouvoir exercé par et pour le peuple.

À cet effet, nous avons résumé notre position politique sur ce sujet sous la forme d’un pamphlet que nous soumettons aux groupes des Gilets Jaunes et à qui veut entendre.

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Source : https://jbl1960blog.wordpress.com/2019/02/19/apres-3-mois-de-resistance-et-de-rebellion-devenons-s-u-p-r-a-gilets-jaunes-tracts-en-pdf/

 

 

 

 

Solidarité – Union – Persévérance – Réflexion et Action pour l’Acte XV !

Devenons S.U.P.R.A Gilets Jaunes !

 

 

 

Reprenons le pouvoir par les Assemblées Populaires et ainsi :

  • Boycottons les institutions
  • Boycottons l’élection et l’impôt absorbant l’intérêt de la dette odieuse
  • Boycottons les entreprises du CAC40 et des transnationales criminelles
  • Achetons et promouvons les produits locaux
  • Réaménageons nos campagnes et nos communautés agricoles
  • Rassemblons-nous en comités populaires de voisinage, de travail…

Tout le Pouvoir aux Ronds-Points !

Pour une société émancipée et donc libre !

 

 

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Source :  https://jbl1960blog.wordpress.com/2019/02/22/solidarite-union-perseverance-reflexion-et-action-pour-lacte-xv/

 

 

De son côté, Israël Shamir a aussitôt réagi. Il l’a même fait deux fois en deux jours !

 

L’antisémitisme manié comme une arme

Israel Adam Shamir – 20.2.2019

Entre la Plume et l’Enclume

Traduction : Maria Poumier

 

La Palestine, avec ses paysages merveilleusement vallonnés et ses vénérables oliviers, les uns même plantés de ses mains par Marie, la Vierge, la Mère de Jésus le Christ, la femme palestinienne qui possédait une petite oliveraie près de l’actuel couvent de Cremisan à Beit-Jalla, qui porte encore son nom ; la Palestine avec ses montagnards penchés, tannés par le soleil, aux yeux bleus, et durs à la peine, ma deuxième patrie, ou peut-être bien la première, où je me trouve au moment où j’écris ces lignes, la Palestine est aussi un endroit rare sur la planète, où les gens n’ont pas peur de prononcer le mot juif.

J’ai un ami palestinien, le professeur de chimie à la retraite Ghassan Abdulla (nous sommes devenus amis il y a des années, quand nous tentions de faire avancer l’idée d’un seul État pour tous les habitants de la Terre sainte, de toute confession, idée qui est universellement acceptée dans le monde entier, dont votre pays (que ce soient les US, le Royaume Uni, la Russie ou la France, mais encore considérée comme extrêmement radicale ici). Abdulla, donc, reçoit souvent des visiteurs  d’Allemagne et d’Autriche, et sa femme vient de la partie germanophone de la Suisse. Ces visiteurs font une tête  scandalisée chaque fois qu’ils entendent le mot juif, en particulier avec une connotation négative, du genre « les juifs ne nous permettent pas d’avoir de l’eau », ou « les juifs ne nous laissent pas utiliser l’aéroport », ou encore « les juifs ont déclaré un état de siège et ne nous pouvons pas aller à l’église », voire « les juifs ont tiré sur les gosses au croisement », et tant d’autres phrases semblables bien trop fréquentes dans le pays où les juifs font la loi, et où les gentils en sont réduits à obéir, ou bien ils crèvent. Les visiteurs allemands cherchent instinctivement un lit pour ramper dessous et se cacher. S’ils trouvent une échappatoire, ils marmonnent « sûrement pas tous les juifs », ou encore « nous aimons les juifs » ou une ânerie de ce genre.

L’armée d’occupation US en Europe a instillé une terrible peur des juifs dans le cœur des Européens et dans leurs cervelles. C’est une peur connue depuis longtemps : l’Évangile  témoigne du fait que les gens avaient peur de parler ouvertement du Christ « car ils avaient peur des juifs » (1) Depuis lors, la peur n’a fait que croître et embellir. Et puisque cet effroi existe, il serait étrange qu’ils ne la mettent pas à profit. 

 

« Dirty-Campaigning-Affäre » : Tal Silberstein

 

Les élections autrichiennes de dimanche dernier nous en offrent une démonstration de choix. Pendant la campagne, le parti social démocrate autrichien (on simplifie en SDO) a importé un maître en coups tordus, israélien, un macher en yiddisch, Tal Silberstein, pour ruiner la réputation de son adversaire Sebastian Kurz ; Silberstein a créé une page facebook au nom de Kurz, et y a posté quelques diatribes farouchement antijuives, puis il a organisé un groupe de fans sur FB et a rajouté des slogans nazis forts de café. L’idée était que les Autrichiens en seraient refroidis et feraient le vide autour de Kurz.

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Source : http://plumenclume.org/blog/293-l-antisemitisme-manie-comme-une-arme

 

 

Comme vous le savez peut-être déjà, l’acteur et chanteur US (noir et gay) Jussie Smollett a fabriqué et mis en scène une fausse agression homophobe et raciste à l’encontre de lui-même, dont il a accusé des « partisans de Donald Trump ». Le pot-aux-roses ayant été découvert, il est poursuivi pour faux témoignage à la police et viré de la série télé dans laquelle il apparaissait.

 

Le canular de Jussie Smollett et les impostures juives

Israël Shamir – 22.2.2019

Entre la plume et l’enclume

Traduction : Maria Poumier

 

Jussie Smollett, qui a payé des acteurs nigériens pour mettre en scène son « hoax »

 

Le canular de Jussie Smollett [1] et sa mise en pièces pourraient bien détourner le cours des accusations sans fondement. Les fabricants d’Hoax sont allés trop loin, Dieu sait qu’il est largement temps de corriger cela. Une simple liste concise de ces impostures serait trop longue à énumérer dans le cadre de cet essai, mais en voici quand même un échantillon des plus récentes. Elles ont suscité des haut-le-cœur officiels et l’indignation des médias, pour des raisons très légères, et nous sommes en droit d’attendre une révision à la baisse, sur le marché, à cause de l’énormité du stock surévalué.

Il y a déjà des gens improbables qui tentent de capitaliser la réaction attendue afin de la canaliser dans la direction de leur choix, dans un média inattendu. Mr Noah Rothman, chef de rédaction du magazine Commentary, a fustigé dans The New York Times  la précipitation imprudente des médias qui ont gobé le canular. Allez, vous nous faites marcher, dites-vous ? Le New York Times est l’un des propagateurs en chef de semblables « hoax ». À la moindre histoire de personne appartenant à la diversité qui éprouve une souffrance, normalement, le The New York Times saisit la balle au bond et joue le jeu à fond. Et quand la supercherie est éventée, cela figure dans le journal en page 46, tout en bas. Alors, pourquoi est-ce que « ce soir c’est différent », comme demandent les juifs le soir de la Pâque ?

C’est que Mr Rothman est absolument contre les canulars commis par des personnes colorées ou gayes, voilà pourquoi. Il en mentionne quelques-uns et ajoute sa récrimination perso : « Il n’y a pas eu de paroxysmes comparables au plan national, dans un contexte de plus en plus violent visant la population juive de New York. Le vrai drame… c’est que les délits de haine sont de fait en hausse depuis que nous sommes entrés dans l’ère Trump, particulièrement ceux qui visent les juifs. » Il ne parle pas là des impostures, il se fait du souci à cause de ces noirs qui suscitent des paroxysmes d’angoisse au détriment  des juifs. Les Américains et les Européens devraient éprouver du chagrin pour les juifs et de la colère pour leurs adversaires, et chaque larme versée pour un noir est un gaspillage de larmes de bon aloi.

Parmi les impostures qu’il mentionne, il n’y en a pas une qui soit le fait d’un juif, alors même que les juifs sont le dessus du panier parmi les perpétrateurs d’impostures.

 Michael Kader habitant d’Ashkelon, en Israël, qui a plus de deux mille supercheries à son actif, en annonces d’agressions contre des centres communautaires juifs et autres synagogues, en est un exemple éclatant, mais il y en a des quantités dans son genre. Il y a cette dame juive qui avait bricolé une fausse alerte à la bombe sur une synagogue. Un individu juif avait pour sa part décoré de swastikas son propre domicile [3].

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Source : http://plumenclume.org/blog/435-le-canular-de-jussie-smollett-et-les-impostures-juives

 

 

La réaction de Serge Grossvak est peut-être la plus claire et la plus radicale de toutes. On regrettera seulement qu’il assimile aux turpitudes en cours Dieudonné et quelques quenelliens (« antisémites et ivrognes », son opinion qu’on ne partage pas). Profitons-en pour mettre au point une ou deux choses qui nous énervent.

On comprend que, pour lui et beaucoup d’autres, ce qui se passe relève du tragique. Pour Dieudonné (mais pour Shakespeare et Eschyle aussi) on peut en rire. Si les Africains n’avaient pas conservé la faculté de rire des pires crapuleries humaines, ils n’existeraient plus depuis longtemps. Nous devons les envier, non les mépriser.

Dieudonné est – ou a été – souvent associé à Soral par tous les anti-« antisémites ». Alors, pendant que nous y sommes :

Soral affiche volontiers une sorte de nostalgie pour le IIIe Reich.

Soral est suisse.

Il est né après la guerre.

Il ne sait pas de quoi il parle. On a dû lui faire des choses quand il était petit, auxquelles il cherche une compensation.

Soral ne légifère pas.

Soral n’a pas de police, pas d’armée.

Soral n’a aucun pouvoir… autre que l’influence qu’il exerce sur ceux qui le prennent au sérieux, l’admirent ou partagent simplement son analyse de la géopolitique en cours, et qui sont responsables d’eux-mêmes, devraient l’être ou le devenir.

Leurs fantasmes les regardent.

S’en prendre à Soral ou à Dieudonné au lieu de réserver tout ce qu’on a de forces pour combattre les vrais très réels gredins à l’œuvre…  taper sur les vulnérables qui ne vous feront jamais rien en évitant soigneusement les dangereux qui ne demandent qu’à vous écraser, c’est juste prouver qu’on voudrait bien mais qu’on manque des couilles chères à Bardot.

 

 

Juif je suis, et Gilet Jaune

J’accuse !

Serge Grossvak – Le Grand Soir 19.2.2019

 

 

J’accuse les hautes sphères politiques et médiatiques pour leur manipulation et leur trahison de la juste lutte contre l’antisémitisme.

J’accuse les pouvoirs politiques et médiatiques d’avoir construit de toute pièce l’accusation d’antisémitisme contre les Gilets Jaunes, contre le peuple rebelle.

J’accuse les principales autorités juives de pervertir la lutte contre l’antisémitisme par sa mise au service de visées politiciennes.

Le coeur me déchire de devoir formuler si graves accusations mais aujourd’hui, comme du temps de Zola, un travestissement des faits à caractère racial est commis à seule fin de protéger le pouvoir. Le coeur me déchire parce qu’étant juif, ce à quoi j’assiste m’est plus blessant encore que les plus abjectes campagnes antisémites : cette manoeuvre contre le peuple trouve soutien et complicité dans les plus hautes autorités juives censées me représenter.

Au coeur des faits réels qui ont donné lieu à travestissements figurent 3 événements.

Le premier, pas nécessairement par ordre chronologique, est constitué par 3 actes antisémites concomitants. Les croix gammées sur les portraits de Simone Veil, la destruction des arbres souvenir d’Ilan Alimi, l’inscription « Juden » sur la devanture d’un magasin dont le propriétaire est juif. À ce jour nul ne sait quels sont les auteurs de ces actes odieux. À ce jour, nul ne peut être désigné coupable de ces gestes ignobles. À ce jour, nul individu, nul groupe ne peut être jeté à la vindicte. J’attends avec impatience que ceux-ci soient identifiés afin qu’ils soient condamnés, mais encore plus parce que je voudrais être certain que ces gestes infâmes ne sont pas le fruit d’un de ces groupuscules extrémistes qui infestent la communauté juive. Chacun a ses hypothèses, pour les uns l’origine vient des Gilets Jaunes, pour moi il faudrait regarder du côté des LDJ et Bétar, peut être l’enquête aboutira-t-elle sur quelques autres imbéciles qui dans tous les cas de figure ne représenteront qu’eux-mêmes. Ces 3 faits, aussi graves soient-ils, ne peuvent, ne doivent donner lieu au lynchage médiatique d’un mouvement populaire. Pervertir le combat contre l’antisémitisme ne peut que conduire à nourrir le racisme bien plus puissamment que les fanatiques de sale obédience.

Le second événement concerne monsieur Finkelkraut. Je tiens ce personnage pour abject, pour un infâme raciste qui mérite amplement la réprobation populaire qu’il peut rencontrer. La réprobation sans coup, sans racisme, simplement l’expression du dégoût que ce sale type inspire. Si une personne profère à son encontre des propos racistes, qu’elle soit justement condamnée. Quel dommage qu’il n’en ait pas été de même lors des éructations islamophobes de l’académicien. Le combat anti-raciste en aurait été renforcé.

Le troisième événement concerne une dizaine de poivrots exhibant la quenelle lancée par l’antisémite Dieudonné. Cet acte d’une poignée de crétins a donné lieu à d’amples indignations jusqu’au plus haut de l’État. Quel dommage que cette indignation face à des ivrognes n’ait pas eu son pendant à juste dimension lorsque les auteurs de faits indignes ont été, dans la même semaine, un Maire et une Sénatrice chassant d’un marché municipal une femme pour port d’un signe religieux (islamique il est vrai, donc racisme acceptable). Cet usage politicien du nécessaire combat anti-raciste est le pire ennemi de ceux qui aspirent à une bonne entente.

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Source : https://www.legrandsoir.info/j-accuse-34588.html

Cet article est suivi de nombreux et importants commentaires, qui sont à lire aussi.

 

 

 

Dans notre post précédent, nous disions que l’empire (anglo)sioniste s’acheminait vers sa fin comme les autres : par l’hybris.

Mais, bien sûr, comme toujours, Gilad Atzmon nous avait précédés.

 

 

La fin de Sion

Gilad Atzmon – Réseau International 18.9.2018

 

 

Fin des Temps, pour le Sionistan ?

Très Tsahal temps, en tout cas…

  

«  ‘La meilleure façon de contrôler l’opposition est de la mener nous-mêmes’ disait déjà Lénine dans sa vision politique subversive et ‘1984’ d’Orwell en a fourni un exemple fictif, celui d’un appareil politique dans lequel cette vision est mise en pratique… Dans ‘1984’, la tyrannie du politiquement correct restreint le discours et arrête net les gens de voir qu’Emmanuel Goldstein n’est pas vraiment un ‘ennemi de l’État’, mais que lui-même, n’est qu’un symptôme de la maladie. Et n’est-ce pas aussi le politiquement correct pur et simple, qui nous empêche de jamais mentionner le fait que le protagoniste, personnage de Goldstein, est lui-même, juif  ?… »

Gilad Atzmon, “Being in Time”, 2017

 

***

La fin de Sion

Avant la nouvelle année juive, Rosh Hashana, il est ordonné aux Hébreux de faire une évaluation de leur position vis à vis du monde. Haaretz, le journal des soi-disant « Israéliens qui pensent », a suivi cette Mitzvah, sondant les juifs israéliens sur leurs attitudes vis à vis du fait d’être juif, du judaïsme, de dieu et du « juif ».

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Source : https://reseauinternational.net/gilad-atzmon-la-fin-de-sion/

 

 

VENEZUELA

et Reste Du Monde

 

 

On n’est pas en avance, mais c’est trop important pour être sauté. L’infatigable Roger Waters est une fois de plus remonté sur le pont.

 

Roger Waters (Pink Floyd) et l’ex-président Rafael Correa démontent l’emballement médiatique contre la démocratie vénézuélienne

 

Thierry Deronne – Le Grand Soir 19.2.2019

 

 

Ce 18 février Roger Waters, fondateur des Pink Floyd, a posté ce message vidéo urgent :

 

« On  est à quatre jours du 22 février 2019, date à laquelle Richard Branson prétend qu’il veut organiser un « Concert live » à la frontière de la Colombie avec le Venezuela « pour rassembler une aide humanitaire pour le peuple du Venezuela ». Je l’ai lu dans le Daily Mail et j’ai vu un vidéoclip de Branson avec son coeur saignant et son tee-shirt de Virgin. L’important à comprendre, si vous entendez ce truc comique, c’est que tout ça n’a rien à voir avec l’aide humanitaire. Cela regarde l’adhésion de Richard Branson (ce qui ne m’étonne pas de sa part) à la décision états-unienne de s’emparer du Venezuela. Tout cela n’a rien à voir avec les besoins du peuple du Venezuela. Ce concert n’a rien à voir avec la démocratie. Rien à voir avec la liberté. Rien à voir avec une « aide ». J’ai des amis à Caracas. Il n’y a pas de guerre civile, pas de violence, pas de meurtres, pas de dictature apparente, pas d’emprisonnement massif d’opposants, pas de suppression de la presse, non, rien de tout cela n’a lieu, même si c’est le storytelling qu’on vend au reste des États-Unis. Il faut s’éloigner de tout ça, et en particulier de Richard Branson. Et, Peter Gabriel, mon ami, appelle-moi. Je veux te parler. Car il est très facile d’être emmené par le bout du nez vers un « changement de régime ». Voulons-nous vraiment que le Venezuela devienne un autre Irak ? Ou Syrie ? Ou Libye ? Pas moi. Le peuple vénézuélien non plus. Maintenant j’arrête. Jusqu’à demain. »

 

 

C’est aussi l’avis de Rafael Correa, ex-président de l’Équateur, qui s’exprimait hier sur les ondes de la Radio-Télévision Publique Belge. Il y a démonté la vulgate médiatique de la « crise humanitaire », comme l’a déjà fait l’expert de l’ONU envoyé sur place, Alfred de Zayas, et a pointé la guerre économique contre le Venezuela. Il a rappelé que le président Maduro a été élu démocratiquement et il a accusé les États-Unis de manipulation.

 

« Quel plus grand attentat contre les droits de l’Homme que le blocus de la part des États-Unis ? Qui peut croire que Donald Trump défend les droits de l’Homme ? » .

 

Notons le rôle des « questions » des journalistes dans ce type d’interviews : recycler le « sens commun » qu’ils ont eux-mêmes sédimenté depuis des années. Dans ce cas, répéter que le gouvernement élu du Venezuela est un « régime » et que celui-ci « bloque l’aide humanitaire » (1). Ce qui contribue à neutraliser l’opinion et à justifier une intervention ou un coup d’État contre une démocratie électorale et participative.

 

 

Face à l’arrivée en Colombie de militaires états-uniens et du sénateur Marco Rubio dans le cadre de l’« aide humanitaire », l’ex-candidat présidentiel Gustavo Petro s’est exprimé via son compte twitter :

 

« Bien que nos médias n’aiment pas le dire, le sénateur Rubio est l’expression des secteurs les plus rétrogrades de la politique états-unienne et a aidé à construire une politique extérieure violente. Cette politique a assassiné des millions de personnes au vingt-et-unième siècle »

 

ajoutant dans un autre message :

 

« Le sénateur américain Marco Rubio était également allé apporter la démocratie en Libye. Ce pays est aujourd’hui un État failli avec des dizaines de milliers de morts et est devenu un marché d’esclaves noirs ».

 

Thierry Deronne, Caracas, le 18 février 2019

________________

Note (1) : la télévision canadienne vient d’admettre que l’image du « pont bloqué par le Venezuela » était une fake news : https://www.cbc.ca/news/world/venezuela-bridge-aid-pompeo-1.5018432

 

Source : https ://www.legrandsoir.info/roger-waters-pink-floyd-et-l-ex-president-rafael-correa-demontent-l-emballement-mediatique-contre-la-democratie-venezuelienne.html

Source d’origine : Venezuelainfos

URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/roger-waters-et-lex-president-rafael-correa/

 

 

Poutine et la religion antimissile américaine

 

Observatus geopoliticus – Chroniques du Grand jeu23.2.2019

 

 

 

 

Moscou semble avoir mangé du lion. Alors que l’empire US, sous la démarche erratique du Donald, s’engage sur des voies incertaines, la Russie répond du tac au tac, d’égal à égal. Fini le temps des accommodements, des paroles d’apaisement.

La sortie de Washington du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), signé en 1987, en est le meilleur exemple. Devant la possibilité que les Américains installent, en Europe, des missiles pointés sur la Russie, Poutine se montre offensif. Vous voulez rejouer la crise de Cuba ? OK, nous sommes prêts

Ce temps chaud de la Guerre froide, brûlant même, consistait en l’installation de missiles russes à Cuba menaçant le territoire américain suite, comme cela fut souvent oublié, au déploiement de missiles US en Turquie qui menaçaient le territoire soviétique. La résolution de cette crise qui ébranla le monde ne fut pas une victoire de Kennedy comme le voudrait la légende urbaine, mais consista en un retrait mutuel (de Cuba et de Turquie).  Plus d’un demi-siècle après, c’est reparti pour un tour…

Dans son adresse annuelle au parlement, Vladimirovitch le déclare sans ambages :

 

« La Russie sera contrainte de déployer des armements qui pourront être utilisés non seulement contre les territoires d’où peut provenir une menace directe, mais aussi contre les territoires où se trouvent les centres de décision d’usage de missiles nous menaçant ».

 

Traduction : les euronouilles qui auraient la mauvaise idée d’accueillir les batteries US seront visés, mais aussi leurs maîtres (États-Unis et OTAN). Pour ce faire, les derniers petits bijoux russes, missiles hypersoniques à tête nucléaire et autres joyeusetés, seront déployés sur des navires et sous-marins à proximité des côtes américaines. Même plus besoin de Cuba. Et le maître du Kremlin de conclure sur un ton ironique :

 

« 1000 km à Mach 9, le calcul n’est pas en leur faveur… »

 

Les grandes villes états-uniennes sont dans le viseur et l’on imagine la crise de nerfs à Washington. D’autant plus que cette question des missiles va bien au-delà de la simple stratégie militaire, comme l’expliquait une excellente analyse d’Olivier Zajec dans le Monde Diplomatique il y a douze ans :

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Source : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2019/02/poutine-et-la-religion-antimissile-americaine.html

 

Et on attend, de Sayed Hasan, la version sous-titrée en français de ce « Discours au Parlement » de Vladimir Poutine.

 

 

 

 

Enfin, pour détendre un peu l’atmosphère (après tout, on est en Belgique)…

 

Agressivité contre le gouvernement italien : Verhofstadt se surpasse

Les Crises – 20.2.2019

 

 

Feu à volonté sur le chef du gouvernement italien ! Le 12 février, celui-ci était « l’invité » des eurodéputés lors d’une séance plénière à Strasbourg. Et il a essuyé un feu nourri de critiques particulièrement violentes. À la manœuvre en particulier, Guy Verhofstadt. L’ancien premier ministre belge, chef du groupe libéral au sein de l’europarlement, est connu pour être un intégriste de l’intégration fédérale de l’UE. Et n’est jamais le dernier en matière d’outrances et de provocations. Cette fois, il s’est surpassé, en accusant Giuseppe Conte de « « stupide abus de pouvoir » dans son propre pays.

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Source : https://www.les-crises.fr/agressivite-contre-le-gouvernement-italien-verhofstadt-se-surpasse-par-ruptures/

Source d’origine : Ruptures, 15-02-2019

 

 

Pour les niouzes sur l’Acte XV : voir ailleurs ou la semaine prochaine.

 

 

 

Mis en ligne le 24 février 2019

 

 

 

Il ne faudrait quand même pas pousser trop loin…

 

 

 

 

 

 

Il ne faudrait quand même pas pousser trop loin la mémé dans les orties !

 

 

 

 

On dit d’un fleuve emportant tout qu’il est violent

Mais on ne dit jamais rien de la violence

Des rives qui l’enserrent

                                                            Bertold Brecht

 

 

 

Bernard-Alex artiste plasti-cœur

 

 

Et en plus…

 

Je suis convaincu que l’histoire humaine n’est pas encore commencée, que nous nous trouvons dans la dernière période de la préhistoire.

  Bartolomeo Vanzetti

 

 

 

 

                                                                                                                               

On est pourtant très souvent d’accord avec ce qu’écrit M. Brighelli, mais cette fois…

 

La bête qui sommeille

Jean Paul BrighelliBonnet d’âne 18.2.2019

 

 

 

 

La Bête qui sommeille est le titre d’un remarquable roman noir (très très noir) de Don Tracy, paru aux États-Unis dans les années 1930, traduit et publié par Marcel Duhamel dans la Série Noire en 1951. Un petit port de pêche quelque part dans le Sud, un Noir fin saoul qui viole une Blanche, et la foule qui le lynche — salement, je peux vous le dire.
L’adjoint du sheriff, Al, qui connaît bien le Noir, qui sympathise avec lui, qui a des idées libérales, participera pourtant à la curée. Mais c’est que, comme dit l’auteur, « le capitalisme engendre le racisme ».
Tout cela pour vous dire que les types qui ont insulté Alain Finkielkraut ne sortent pas de nulle part. Ils sont le produit de ce que nous avons laissé s’installer depuis des années : le communautarisme qui a remplacé l’appartenance à la Nation, la bigoterie qui s’est substituée au Savoir — mais comme il n’y a plus guère d’école, les crétins se retournent vers ce qu’ils ont à portée de main ou de minaret —, la pauvreté qui fait tache dans une société où si tu n’as pas une Rolex (ou un i-phone, ou n’importe quelle babiole périssable dont on t’a donné le désir), tu as raté ta vie.

Alors remonte la Bête, réveillée par le vide et le bruit du dessus.

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Source : https://blog.causeur.fr/bonnetdane/la-bete-qui-sommeille-002620

 

 

 

 

Commentaire un peu sidéré des Grosses Orchades

Théroigne 21.2.2019

 

 

© Plonk & Replonk

 

Avons-nous tellement besoin, si remarquable qu’il soit, du roman noir US de Don Tracy, pour comprendre ce qui est en train de se passer en France, quand nous avons Bagatelles pour un massacre, remarquable pamphlet français, que personne ne lit, c’est vrai, puisque le terrorisme intellectuel qui tient depuis trois quarts de siècle toute la francophonie et pas rien que la France en otage l’a frappé d’interdit.

Ce n’était pas le moment prévu pour en parler – c’était et c’est toujours prévu pour la tranche réservée à Céline dans nos célébrations du centenaire de « l’Armistice ». C’est seulement l’actualité qui fait des siennes.

Soyons donc aussi brefs que possible, mais foin des tabous et des interdits.

Oui, ce texte est raciste, quoique pas antisémite si les mots ont un sens. Disons judéophobe. Le racisme n’est pas un crime, c’est une maladie. Née de l’ignorance et de la peur de quelqu’un ou de quelque chose. Toujours. Et une maladie n’est pas légitime ou illégitime : elle est. Et elle n’a pas que des symptômes, elle a aussi des causes.

Ce qu’il vitupère, Céline, avec une petite centaine d’années d’avance, tout au long de ses 382 pages, c’est le sionisme actuel, ses pompes, ses œuvres. En disant « les juifs », c’est-à-dire en oubliant les juifs qui sont, comme tout le monde, les victimes de ceux-là. [Sauf, soit dit en passant, dans le court passage consacré à la guerre d’Espagne, où il salue (eh oui) les émigrés d’Europe de l’Est qui retraversent l’océan pour venir se battre – donc mourir – à Madrid.]  Comme quand on dit « les Français », en oubliant que depuis des siècles la moitié de la France fait la guerre à l’autre.

Généralisation abusive. Elles le sont toutes.

Quand j’ai lu cela dans les années 70, j’ai trouvé qu’il aurait peut-être pu délirer un peu moins, Céline, qu’il s’acharnait. Et voilà qu’un demi-siècle plus tard, la réalité dépasse le délire, que dis-je, le caricature ! Ce qu’il n’avait pas prévu, notre Jérémie occidental, c’est que cet empire-là, qu’il croyait indestructible, se détruirait lui-même comme les autres, et comme les autres par l’hybris. Puisque, en effet, personne ne lui aura résisté, en dehors des Palestiniens.

Mais laissons les considérations historico-générales, puisque c’est d’un fait d’actualité qu’il s’agit.

Au moment où ce qu’on peut qualifier – abusivement selon moi – de gouvernement a tellement jeté le masque rigolo qui le faisait passer pour tel aux yeux des aveugles, que la presse étrangère (même quelquefois mainstream !) le dépeint pour ce qu’il est : une bande de malfaiteurs acculés, qui paniquent et « tirent dans le tas » avec une hystérie grandissante, à moins que ce ne soit avec machiavélisme, et que « le Machin » où pourtant il siège avec droit de veto le condamne pour violences dignes d’une dictature bananière… au moment, donc, où on perd le compte des grièvement blessés exprès par une police nationale passée sans état d’âme du maintien de l’ordre à l’assassinat à gages, où un pandore a réussi, de la rue, à trucider une vielle dame dans son troisième étage sans même être mis à pied pour la forme (ou la sauvegarde des apparences)… voilà qu’il n’est tout à coup question, dans Landerneau, que de l’« agression » dont a été victime, au cours de l’acte XIV, le « philosophe » Alain Finkielkraut, par cette bande d’antisémites patentés que sont forcément les Gilets Jaunes, pour qui M. Brighelli n’a pas de mots assez durs, assez cinglants, assez stigmatisants. En chorus avec d’autres, faut-il le dire.

Keskispass ?

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URL de cet article :  http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/commentaire-un-peu-sidere-des-grosses-orchades/

 

 

 

 

Ne monopolisons pas le crachoir !

 

 

LÀ-BAS SI J’Y SUIS

Antisionnisme = antisémitisme ? Un amalgame hypocrite et dangereux

 

Violences, insultes imbéciles, actes antisémites, l’émotion générale est pour certains une occasion de faire accepter l’amalgame entre critique du sionisme et antisémitisme. Le sionisme est une doctrine politique qui, tout comme le gaullisme, le communisme ou la macronisme, s’expose aux débats et aux critiques. Faire l’amalgame avec une des pires formes du racisme est une hypocrisie qui revient à banaliser l’antisémitisme. Pour comprendre, nous vous proposons de retrouver notre émission de l’an dernier avec Dominique VIDAL, journaliste, historien, auteur aux éditions Libertalia du livre Antisionisme = antisémitisme ? Réponse à Emmanuel Macron (2018)

 

 

 

Un entretien de Daniel Mermet avec Dominique Vidal, journaliste et historien.

 

journaliste : Daniel Mermet
réalisation : Jonathan Duong
montage : Cécile Frey
son : Jérôme Chelius et Alexandre Lambert

 

 

 

 

 

Dominique Vidal :

« L’immense majorité des Juifs jusqu’à la Seconde Guerre mondiale était antisioniste »

 

Dominique VIDAL

Antisionisme = antisémitisme ?

(Réponse à Emmanuel Macron)

Éd. Libertalia – 2018

132 pages

Ce texte est une « réponse à Emmanuel Macron ».

Le 16 juillet 2017, lors de la commémoration de la rafle du Vel’ d’hiv’, le Président de la République française, alors qu’il va terminer son discours, se tourne vers Benjamin Netanyahou et lance : « Nous ne cèderons rien à l’antisionisme, car il est la forme réinventée de l’antisémitisme ». Fatal amalgame que dénonce aussitôt Dominique Vidal. « Jamais un chef de l’État n’avait commis une telle erreur doublée d’une telle faute politique » considère ce journaliste et écrivain qui entreprend de les démontrer en traitant l’histoire du sionisme, la diversité de l’antisionisme et de l’antisémitisme, hier et aujourd’hui. Citant Camus, Dominique Vidal scelle le sort de Macron : « mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur du monde ».

 

Source : https://la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/Antisionisme-antisemitisme-Un-amalgame-hypocrite-et-dangereux 

 

 

 

 

 

Avez-vous remarqué à quel point, dans cette Babel insensée, le réconfort du bon sens vient en premier lieu de femmes qui aiment les bêtes ? On vous garde Pamela Anderson pour une prochaine fois.

 

« Je les soutiens parce qu’ils ont des couilles » : Bardot rend visite aux Gilets jaunes

RT français 18 février 2019

 

 

Brigitte Bardot vêtue d’un Gilet jaune, le 17 février 2019.

 

 

Parmi les rares soutiens de vedettes, le mouvement citoyen peut compter sur celui de Brigitte Bardot. L’ancienne actrice s’est rendue à une réunion de Gilets jaunes, exprimant son émotion d’être auprès de citoyens mobilisés depuis trois mois.

Le 17 février en milieu d’après-midi, la célébrissime actrice Brigitte Bardot s’est rendue à une réunion de Gilets jaunes organisée à Saint-Aygulf, près de Fréjus, dans le Var, au lendemain de la date anniversaire des trois mois de mobilisation.

Une visite surprise lors de laquelle l’ancienne actrice a tenu à affirmer son soutien au mouvement citoyen. Affichant son émotion d’être auprès de citoyens mobilisés depuis trois mois, elle a notamment déclaré : « Vous êtes formidables […] Ne lâchez rien. Je vous soutiens, à fond, à fond. »

 

 

 

 

Comme le rapporte L’Obs, les applaudissements n’ont pas tardé à fuser pour accueillir Brigitte Bardot, elle-même vêtue d’un gilet jaune dédicacé par des citoyens du Gargalon, « du nom d’un des ronds- points de Fréjus », comme le précise le magazine hebdomadaire.

Dès les débuts du mouvement, la célèbre actrice avait affiché son soutien aux Gilets jaunes, à l’instar de certaines personnalités vedettes de la scène française.

Après trois mois de mobilisation, de nombreux Gilets jaunes continuent d’exprimer leurs revendications, tant dans les grandes villes qu’en province. En effet, après la vague de froid du mois de janvier, certains citoyens commencent à ré-investir des ronds-points de France, lieux stratégiques du mouvement des Gilets jaunes. Mi-décembre, le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand, avait pour sa part appelé le mouvement citoyen à arrêter le combat, suggérant d’envoyer « les CRS ou les gendarmes à la campagne » sur les points de blocage persistants.

 

On ne sait pas pourquoi RT persiste à la traiter d’« ancienne actrice ». Ils ne le savent pas qu’« actrice un jour actrice toujours » ? Et que – même avec 24 enfants et plusieurs maris – une actrice reste jusqu’au bout « Mademoiselle » ? On ne leur apprend donc rien dans les écoles de journalisme ?

 

 

 

 

 

Retour à M. Brighelli :

 

De la violence en milieu urbain et de la pauvreté du langage journalistique

 

Jean-Paul Brighelli – Bonnet d’âne 13.2.2019

 

 

 

 

Les commentaires sur les manifestations hebdomadaires, depuis trois mois, témoignent d’un appauvrissement pénible du langage. Nous avons en français une foule de mots pour caractériser un échange conflictuel entre manifestants et forces de l’ordre : accrochage, explication virile, corps à corps, escarmouche, échauffourée, friction, heurts, empoignade, et quelques autres. Mais ils sont tous passés aux profits et pertes du journalisme. Un seul mot surnage dans les commentaires, à l’image comme dans les journaux : violence.
Dans ce lexique appauvri, ce n’est pas seulement le vocabulaire qui est en cause, mais la sémantique. Parler de violence à propos d’un face-à-face musclé ou d’une dégradation de mobilier urbain est une grossière exagération. Parler de violence parce qu’on a cimenté l’entrée de la villa d’un député, ou endommagé la résidence secondaire d’un autre (il en a de la chance, d’avoir une résidence secondaire, cet homme !) est une hyperbole comparable à celle qu’utiliserait un épicier de quartier baptisant « hypermarché » ses 14m2 de conserves périmées. Ou lorsqu’un prof, habitué à la gestion des cancres, tombe sur un élève sachant lire et écrire et le qualifie de « génie ».
Mais « hyperbole » n’est peut-être pas dans le vade-mecum étriqué de nos commentateurs…

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Source : https://blog.causeur.fr/bonnetdane/de-la-violence-en-milieu-urbain-et-de-la-pauvrete-du-langage-journalistique-002616

 

 

La « pauvreté du langage journalistique »… certes. Et si on parlait un peu – carrément – d’enseignement de la littérature, puisqu’aussi bien cela fait également partie des préoccupations de M. Brighelli ? Mais ce qu’on aimerait vous communiquer à ce sujet est tellement important, et dense, qu’on vous le sert séparément. Juste derrière ce post-ci.

 

 

 

 

 

 

Super-Lune sur le Kremlin : nuit du 18 au 19 février 2019

(Et dire que derrière ce qu’on voit il y a les Chinois !)

 

 

 

Mis en ligne le 21 février 2019

 

 

 

De l’enseignement de la littérature en crise

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Patrick Berthier, professeur de littérature du XIXe siècle à l’université de Nantes et un des piliers de l’association Les Amis d’Henri Guillemin, aborde ici un sujet qui lui tient à cœur (et à nous, donc !) à propos d’un livre que sort son collègue et néanmoins ami Yves Ansel, professeur de littérature du XIXe siècle aussi, à la même université. Ils ont bien de la chance les Nantais !

Sur le site, c’est dans la rubrique « Chemins de traverse » :

 

 

 

 

 

 

De l’enseignement de la littérature en crise

L’histoire littéraire ment : la vision d’Yves Ansel

 

Patrick Berthier – LAHG 18.2.2019

 

 

Yves ANSEL

 

 

Aujourd’hui je vous parlerai du dernier livre d’Yves Ansel, paru chez L’Harmattan fin 2018, sous un titre sagement énonciatif (De l’enseignement de la littérature en crise) mais avec un sous-titre expressif (Lire et dé-lires), qui est de fait son vrai titre (1).

 Il y dit sur l’enseignement, au sens large, des vérités “guilleminiennes” qui méritent d’être connues ; et d’ailleurs, il y parle de Guillemin.

Qui est Yves Ansel ? un universitaire atypique, pas conforme. Né en 1953, ancien élève de l’ENS de Saint-Cloud mais tôt sorti des “clous” de la carrière, il a commencé par enseigner dix ans au Maroc, puis, revenu en France, dix autres années – même pas au lycée, au collège !

Pendant ce temps-là, il a bâti une thèse de doctorat d’État, à l’ancienne, sur Stendhal, soutenue en 1995. Grâce à elle, il a pu entrer à l’Université de Nantes, où nous nous sommes connus : maître de conférences (1997-2006) et enfin professeur (2006-2018).

A priori, deux spécialistes (ou étiquetés comme tels) de la littérature française du xixe siècle, enseignant dans la même université, auraient pu se faire concurrence ; eh bien au contraire, le temps de prendre la mesure l’un de l’autre, nous nous sommes vite sentis en accord sur quelques convictions élémentaires, la première étant qu’un « enseignant-chercheur » (notre désignation technique) n’est pas seulement un chercheur, mais un enseignant : il prépare ses cours, il corrige ses copies (je veux dire : il les lit de près et les annote), il connaît ses étudiants et les écoute. Ça n’empêche absolument pas de travailler en bibliothèque ou d’être devant son écran, et en plus ça rend heureux.

Donc, excellente entente, et nombreuses conversations au cours desquelles nous avons beaucoup refait le monde (expression qui sert à dire que ça ne va pas de soi de le refaire !).

 Lui venait de chez Stendhal, et s’aventurait, via Flaubert, jusque du côté de chez Camus ; moi j’avais biberonné chez Balzac, et je passais de plus de plus de temps chez Gautier, ce vil courtisan du second Empire, tout en m’intéressant aussi à Simenon.

 Ce côté non monolithique de nos goûts a joué dans notre bonne entente, et Guillemin s’est rencontré naturellement au carrefour de tout cela. Expliquons en quoi, s’agissant d’Yves Ansel.

Si je dis que c’est un passionné de la « socio-poétique de la réception », ce sera jargon, et c’est en effet le jargon maison ; cela veut dire que pour lui les conditions dans lesquelles une œuvre littéraire apparaît, est lue, est commentée, survit dans la mémoire culturelle, ces conditions ne sont pas abstraites, pures, ou désincarnées.

C’est même le contraire : la personnalité de l’auteur, la réalité économique qui a servi de cadre à la production de son œuvre, les options idéologiques de ceux qui ont pour métier d’en parler sur le court terme (les critiques) ou sur le long terme (les historiens de la littérature, les professeurs), tout cela tisse un réseau dont on devrait toujours tenir compte pour lire vraiment les textes – à condition de ne pas se laisser abuser par les idées toutes faites, par les bustes intangibles sur leurs socles.

Les titres des livres d’Yves Ansel disent son essai acharné pour obtenir cette lecture vraie. Il appelle son étude sur Le Rouge et le Noir (Kimé, 2001) : Stendhal littéral ; lorsqu’il se penche sur la réalité des idées de Camus journaliste, cela s’intitule : Albert Camus totem et tabou (Presses Univ. de Rennes, 2012) ;

 

 

Couverture du livre – 394 pages – Editions L’Harmattan – 38,50 €

 

 

et voici le dernier-né, ce Lire et dé-lires consacré à montrer concrètement comment manuels scolaires ou éditions pour étudiants perpétuent le genre d’interprétations dont enrageait déjà Guillemin quand il écrivait à propos de Rousseau : « Incassables légendes de l’histoire littéraire ! Elles se transmettent, inexorables, de manuels en manuels. Écoliers, nous les recevons, et nous emportons avec nous dans la vie ces images absurdes ou menteuses qui nous servent à discourir, péremptoirement, sur des inconnus » (La Vie intellectuelle, 25 juin 1937 ; Jean-Jacques Rousseau ou la “méprise extraordinaire”, éd. P. Berthier, Utovie, 2014, p. 15).

Le 4 septembre 2018, en m’annonçant la publication de Lire et dé-lires, Yves Ansel me donnait à lire les lignes qu’il y consacre à Guillemin (et qu’on va découvrir plus bas), puis il ajoutait : « Je doute que ce genre d’hommage dans ce genre d’ouvrage (qui sera sans doute aussi censuré qu’Albert Camus totem et tabou) change quoi que ce soit à la situation critique d’H. Guillemin au sein de l’Université, mais cela m’a fait plaisir de pouvoir écrire ces lignes. »

Avant de les citer, encore un petit extrait d’un autre message, qui fait partie d’une série d’échanges à propos des écrivains sur lesquels nous travaillons, et qui dit on ne peut mieux en quoi Ansel a ici sa place : « En resongeant à ce que tu disais de Camus, et de l’importance qu’il y a à ne pas confondre la légende et les faits, j’ai repensé a posteriori au fait que, sur Gautier (et d’autres auteurs du patrimoine, dont La Fontaine, Molière ou Flaubert ), je fais la même opération : ôter le piédestal, remettre les choses sur pied, sur terre » (1er octobre 2018).

Excellente définition, en effet, de tous ses efforts, et que j’appuie de quelques citations puisées au fil de son chapitre IX intitulé « Université : ici on enseigne et on imprime la légende ». Guillemin n’est nommé qu’une fois dans tout ce chapitre-là, mais le ton de l’ensemble lui donne l’allure d’un hommage à sa façon de voir les grands hommes.   

 

 

Faculté des lettres de Sorbonne Université – Entrée de la chapelle depuis la cour d’honneur.

 

 

Il est d’abord question de la façon dont la vie des auteurs est prise en compte dans ce que lisent les étudiants.

Certes il faut en parler, de la vie des auteurs, et Ansel le dit ainsi :

 

« En soi, les inquisitoriales questions de Sainte-Beuve ne sont nullement stupides ou incongrues, et encore moins insignifiantes. Pour être triviale, la question : “Était-il [l’auteur] riche, était-il pauvre ?” est une question très pertinente, littéralement capitale ; de la réponse à cette prosaïque question découlent bien des idées, des stratégies, des choix esthétiques, des thèmes, des prises de position. Sans une chambre et de l’argent à soi (pour avoir du temps), le moyen de faire œuvre littéraire ? »

 

Seulement voilà : jadis les biographies universitaires des écrivains, « naturellement, laissaient dans l’ombre tout ce qui était de nature à nuire à la grandeur des génies nationaux » ; aujourd’hui, même chose : « Les nouvelles critiques peuvent bien proliférer et modifier l’approche des textes, la biographie du grand écrivain dans les petits classiques, les manuels ou les ouvrages destinés au grand public, est restée fidèle à elle-même, avec les mêmes lissages et mensonges, les mêmes petits et grands accommodements avec la réalité, les mêmes euphémismes et censures. »

Yves Ansel prend l’exemple, auquel on n’aurait peut-être pas pensé spontanément, des

 

« “classiques du siècle de Louis XIV”, ces écrivains qui dépendaient de leurs mécènes, dont la voix était bâillonnée, qui avaient tous un collier, mais un collier qu’il faut à tout prix dissimuler […]. Faire oublier que les écrivains de la monarchie absolue sont des courtisans reste une règle, quand bien même les vies de Corneille, Racine, Molière, La Fontaine ou La Bruyère ne peuvent se comprendre abstraction faite de leurs conditions d’existence et d’écriture ».

 

La Fontaine, dès que son protecteur Fouquet est arrêté, doit « crier famine » comme la cigale de sa fable, et c’est ainsi qu’il devient en 1664 un des neuf « gentilshommes servants » de la duchesse d’Orléans.

 Yves Ansel détaille les ruses diverses grâce auxquelles les biographes essaient de ne pas lire ces deux mots dans le sens qu’ils ont, c’est-à-dire que La Fontaine doit désormais non plus écrire « des vers de circonstance comme lorsqu’il était chez Fouquet, mais, ce qui est nettement moins gratifiant, servir à table.
Pour les professeurs éditeurs des Fables, voilà qui ne semble pas très avouable : mieux vaut donc ne pas mettre de note, laisser dans le flou […]. »

 

 

Enfumage

 

 

En lisant Ansel on pense à Guillemin disant des opacités soigneusement entretenues de l’affaire Dreyfus : les doctes « s’emploient à nous détourner d’y aller voir. Donc nous irons » (L’Énigme Esterhazy [1962], Utovie, 2009, p. 206 – pour lire la 4e de couverture, cliquez ici).

C’est exactement ce qu’Ansel fait dans ces pages sur la biographie. Je cite encore un passage qui me paraît, lui aussi, se situer dans le droit fil des dénonciations de Guillemin, et qui montre – car, ne l’oublions pas, Yves Ansel parle des années actuelles, non du passé – à quel point la façon dont, dit-il, « les universitaires s’ingénient à minimiser, maquiller ou embellir » a peu évolué :

 

« Les corrections, les retouches, les mensonges sont plus ou moins visibles et importants, mais il y en a toujours, pour trois raisons essentielles :

a) le respect inculqué de l’intouchable renommée des grands écrivains, la volonté de ne pas toucher aux légendes (entre autres raisons, les travaux d’Henri Guillemin font scandale parce qu’ils transgressent ce tacite pacte d’écriture, de non-agression des réputations nationales) ;

b) les habitudes de classe, les réflexes pavloviens acquis au cours de longues années d’études littéraires qui, systématiquement, privilégient les idées au réel, l’esthétique aux dépens du politique, qui placent dans les nuées les œuvres et les artistes. La vie matérielle ne peut qu’être une intruse dans l’univers de l’art, et les biographies […] ont toujours quelque chose d’impur, de bassement trivial, de démythifiant : Mallarmé en professeur d’anglais chahuté et malheureux, ce n’est pas très bon pour l’image du Poète “dédaigneux”. […] ;

c) la relation affective que le biographe entretient avec “son” écrivain. On ne choisit pas d’écrire la vie de tel ou tel auteur par hasard. […] le biographe, d’une manière ou d’une autre, aime bien l’auteur dont il parle, et […] les effets pervers de ce commerce de proximité sont prévisibles, inévitables : les biographies sont des hagiographies. »

.

 

              

 Un livre bien connu…………        ……….et sa parodie

 

 

Quand ces manières « de flouter, romancer et sublimer » propres aux « biographies écrites par les professeurs du supérieur » passent, « en bout de chaîne », par recopiage, « dans les petits classiques, les fiches des manuels, les encyclopédies, les dictionnaires et les supports informatiques, les altérations, les petites et grandes libertés prises avec la vérité se trouvent amplifiées, tant et si bien que l’écart entre les faits vrais et ce qui est enseigné, ce qui passe dans les cours et la doxa culturelle, est toujours impressionnant ».

Il est impossible de suivre Yves Ansel dans le détail de son enquête implacable, qui passe constamment par l’exemple (dans Le Robert des grands écrivains de langue française, Gautier et Nerval ont droit à « une dizaine de pages », mais « J. Vallès ou P. Nizan, par exemple, n’ont, eux, droit à rien du tout »), par la citation qui frappe juste (ainsi le mot d’Einstein : « Il est plus facile de désintégrer l’atome qu’un préjugé »), ou par la “question qui tue” suivie de sa réponse (« Sans les programmes scolaires, que resterait-il des œuvres que l’on dit “immortelles” ? Les classiques, ce sont des œuvres étudiées en classe, ce sont surtout des œuvres dont on a entendu parler, qui font l’objet de commentaires sans cesse renaissants, et sensiblement toujours les mêmes parce qu’il s’agit avant tout de perpétuer les idées reçues, non de dire la vérité »).

Infatigablement il faut montrer « à l’œuvre les mêmes procédures, les mêmes techniques pour éviter de voir et de lire ce qui est écrit noir sur blanc », il faut dire « comment les “phalanges de spécialistes” font bloc pour ne pas lire les textes, pour ne jamais ré-examiner les interprétations reçues »

L’expression « phalanges de spécialistes » est empruntée par Yves Ansel à son maître Jean Goldzink, lui aussi “guilleminien” à sa façon, auteur d’un autre brûlot au titre intimidant (Essais d’anatomo-pathologie de la critique littéraire, Corti, 2009 – Pour lire la présentation du livre rédigée par P. Berthier, cliquez ici) mais, insiste Ansel, « livre percutant, iconoclaste, nécessaire et… atterrant.

Atterrant, car on ne peut manquer de se poser la question : comment est-il possible que tant de savants commentateurs, que tant d’articles, de thèses et de colloques aboutissent à “ça”, à toutes ces idioties, ces erreurs, débilités et absurdités ? »

 

 

 

 

Il ne s’agit plus, à ce moment d’un long chapitre, du problème de la biographie mais des méfaits de l’interprétation des textes eux-mêmes, de « toutes les “lectures” verbeuses, incongrues, absurdes, ahurissantes, tristes, épinglées » par Goldzink. Et maintenant faites bien attention à ce que je vais vous dire, comme disait Guillemin dans ses conférences (mais c’est Ansel, et Ansel citant Goldzink, que je cite à mon tour) :

 

« En soi, ces délires interprétatifs n’auraient rien de grave s’il ne s’agissait que de simples lecteurs tenant à faire part de leurs impressions de lecture, de leurs interprétations “personnelles”, mais ces lecteurs sont des enseignants dont le métier est d’apprendre à lire aux enseignés. Si les étudiants de lettres savent si mal lire, la faute à qui ? Réponse unanime des professeurs : la faute à leur inculture, à la concurrence des autres loisirs dont pâtissent les livres, aux sorties, à la musique, au cinéma, aux portables, à Internet, bref, “la faute à l’époque”.

Réponse de J. Goldzink : “On me demandera peut-être pourquoi je prends si peu de gants avec des collègues honorés et sans aucun doute honorables. Je réponds : parce qu’ils en prennent encore moins avec les textes qu’ils sont payés pour honorer avant de s’honorer entre eux, et donc avec les étudiants qu’on est censé former, et par conséquent estimer.

Parce qu’il devrait être interdit à des professeurs d’Université d’écrire n’importe quoi, sans jamais la moindre gêne ni la moindre sanction”. »

 

 

Henri Guillemin (1903-1992) lors de l’émission télévisée Apostrophes

 

Sommes-nous si loin de Guillemin ici ? Souvenons-nous de son peu d’estime pour la “nouvelle critique”, de son rejet vigoureux de l’impersonnalité structuraliste ; pour lui, c’était rideau de fumée pour ne pas parler de ce que disent vraiment les œuvres.

Et même chose pour l’Histoire : il y a (aujourd’hui plus que jamais, Annie Lacroix-Riz le sait et le dit) un art de l’écrire en contournant les documents gênants.

Yves Ansel aussi le dit, et notamment à propos de la Commune, dans un exemple passionnant pour nous. Guillemin a autant parlé, dans tout ce qu’il a dit au fil des ans sur la Commune, des écrivains dont elle a montré la noblesse (Vallès, bien sûr) que de ceux qui s’y sont révélés, à ses yeux toujours, ignobles (George Sand, bien sûr aussi).

Yves Ansel, lui, ne s’intéresse à Sand que comme destinataire d’une lettre de Flaubert.

Un peu plus haut dans son chapitre, il a longuement parlé d’une première lettre de Flaubert, de l’été 1862, pleine d’une haine méprisante pour Hugo et ses Misérables ; il a reproduit cette lettre et surtout analysé son interprétation “noyant le poisson”, faite dans un manuel pour étudiants par une collègue universitaire : aucun moyen, pour eux, de comprendre les raisons « bourgeoises » de la violence de Flaubert contre Hugo ; on cite de beaux mots de Flaubert sur l’art, alors qu’il suffirait de citer ce passage de la lettre qu’il envoie à George Sand le 12 décembre 1872 et qui, dit Ansel, « ne laisse rien à interpréter » :

 

 « Je trouve qu’on aurait dû condamner aux galères toute la Commune, et forcer ces sanglants imbéciles à déblayer les ruines de Paris, la chaîne au cou, en simples forçats. Mais cela aurait blessé l’humanité ; on est tendre pour les chiens enragés. Et point pour ceux qu’ils ont mordus. / Cela ne changera pas, tant que le suffrage universel sera ce qu’il est. Tout homme (selon moi) a droit à une voix, la sienne. Mais n’est pas l’égal de son voisin, lequel peut le valoir cent fois. Dans une entreprise industrielle (société anonyme), chaque actionnaire vote en raison de son apport. Il en devrait être ainsi dans le gouvernement d’une nation. Je vaux bien vingt électeurs de Croisset ! L’argent, l’esprit, et la race même doivent être comptés, bref, toutes les forces. Or, jusqu’à présent je n’en vois qu’une : le nombre ! » [Croisset : faubourg de Rouen où Flaubert avait sa maison.]

 

« Pour parler clair », commente Ansel, « c’est un conservateur (un réac même) qui parle, qui écrit, mais cela, bien évidemment, ne doit pas se dire, se voir. »

Donc le « discours d’escorte » [nom donné depuis les années 1970 à tout ce qui est annotation ou commentaires d’un texte] ne le dira pas…
(J’ajouterai, car j’ai moi aussi mauvais esprit, que Guillemin, à propos de la Commune, préfère citer les horreurs écrites par Sand plutôt que celles que lui répond son cher Flaubert !)

 

 

Répression des Communeux pendant la semaine sanglante (plus de 30.000 morts)
24 mai 1871 rue de Rivoli

 

 

Même sans pouvoir accompagner Ansel dans le détail de ses analyses, on comprend sa conviction que « le commentaire doctoral censé apporter des éclaircissements est un élément perturbateur, un bruit qui parasite la communication, qui brouille un message parfaitement clair » :

 

« Flaubert n’a rien à cacher, le discours d’escorte si, tant et si bien que c’est le commentaire qui doit être expliqué, non Flaubert.

Ce n’est nullement un paradoxe : parce que, comme les rapports de jury et autres textes officiels, les discours d’escorte ont toujours quelque chose à dissimuler, parce qu’ils sont des discours de propagande contraints, soumis à des règles tacites, à des obligations et censures diverses (disciplinaires, universitaires, institutionnelles) connues des seuls professeurs, ils sont toujours codés, chiffrés, partant moins transparents que les textes qu’ils sont supposés éclairer. En conséquence, loin d’aider à lire, ils entravent la lecture, l’empêchent, voire l’interdisent. »

 

 

La condition humaine – 1935 – (variation sur le mythe de la caverne) – Tableau de René Magritte

 

 

Finissons en remontant d’un chapitre dans le livre, et lisons les quelques lignes qu’Yves Ansel consacre à Guillemin, p. 176-177.

« Le nom de Guillemin apparaît dans un passage où il dénonce la façon dont « la marginalisation de l’histoire et de la sociologie de la littérature est […] voulue, orchestrée, programmée dans les programmes des études de Lettres ».

 

 « Il montre comment les authentiques historiens de la littérature, depuis des décennies, pâtissent d’une « censure collective » dès qu’ils se soucient « de la critique historique et sociologique », censure exercée par les spécialistes de la forme, du style, de tout ce qui n’est pas le contenu. Et cette censure ne vient pas seulement de ce que ces critiques ont été ou sont accusés de « liaisons dangereuses » avec le marxisme ou avec la sociologie de Pierre Bourdieu, car « même des historiens de la littérature non coupables d’avoir des accointances ou des fréquentations intellectuelles suspectes se voient néanmoins mis sur la touche, tenus pour quantité négligeable, également passés sous silence. Henri Guillemin (1903-1992), par exemple, pourquoi est-il si systématiquement ostracisé que son nom n’apparaisse jamais dans les histoires de la critique littéraire en France ? De quoi est-il coupable ? Sans nul doute, ses torts sont multiples.

C’est un critique qui n’a jamais pensé que l’on pouvait faire l’impasse sur l’auteur et l’époque, et, surtout, c’est un esprit libre qui ne se rattache à aucune école (circonstance aggravante, il est plus historien que littéraire), c’est un chrétien athée culturel qui ne manifeste aucun respect pour les idées admises, qui ne fait pas semblant de croire à l’objectivité, et, pire, aime la polémique (unanimement détestée des professeurs […] qui idolâtrent le débat dissertatif qui se doit de finir en beauté par une harmonieuse synthèse qui résout, “dépasse” les conflits).

 Autant de bonnes raisons pour ne jamais parler de ses travaux précis, informés, érudits, qui sont autant d’études qui mettent à mal bien des légendes (sur Lamartine, Vigny, Vallès ou Zola). Donc, à la trappe Henri Guillemin. »

 

 

À la trappe, car « l’histoire de la critique littéraire, via les disciplinés professeurs de la discipline, minore, disqualifie, refoule, met au rebut les textes engagés, trop en prise avec leur siècle, et, censure solidaire et complémentaire, élimine toute analyse qui ne sanctifie pas les textes, qui enracine les œuvres dans leur époque, qui porte peu ou prou atteinte à l’idée de l’œuvre comme immaculée conception ».

 

Cette lettre d’information parlait de littérature. Elle n’est pas étrangère pour autant à l’univers de Guillemin, littéraire par sa formation et qui l’est resté toute sa vie, même en devenant, comme le rappelle Yves Ansel lui-même, un historien de fait.

 Et d’ailleurs, dans tous les exemples qui se sont succédé ici, le lien entre la chose littéraire, la société et l’Histoire n’a jamais cessé d’être mis au premier plan.

Parce que c’est le propre de la littérature, réalité incarnée entre toutes.

____________________ 

NOTES

(1) L’ouvrage d’Yves Ansel est disponible aux éditions L’Harmattan, soit sous forme de livre broché, soit sous forme de pdf, un peu moins cher (31 € au lieu de 38,50) ; il y aurait bien des commentaires à faire sur les raisons, assez évidentes, qui ont poussé les éditeurs universitaires à refuser son manuscrit, l’obligeant ainsi à se “rabattre” sur un éditeur au renom plus discuté… Cette réalité-là dépasse largement le cas de Guillemin !

Note de Patrick Berthier

 

 

 

Source : http://www.henriguillemin.org/livres/lhistoire-litteraire-ment-la-vision-dyves-ansel/

 

 

 

 

 

Échos de

BELGIQUE

      

 

 

 

Chère madame, 

Cher monsieur,

Chers amis,

Le dimanche 24 février 2019 à 11h le Musée Emile Verhaeren ouvre ses portes au public pour une nouvelle exposition : Verhaeren, un profil.

C’est une exposition fascinante dans laquelle plusieurs aspects de la vie et de l’oeuvre du poète Emile Verhaeren sont présentés.

La pièce maîtresse est un portrait pointilliste de Verhaeren par le peintre français Louis Hayet. 

Veuillez trouver les informations en annexe.

L’exposition est à visiter du 24 février jusqu’au 12 mai lors des weekends et les jours fériés (11-18h) ou sur réservation.

Au plaisir de pouvoir vous accueillir,

Rik Hemmerijckx

PS 1 : Le conservateur du Musée a récemment été interviewé par Le Carnet et les Instantshttps://fr.calameo.com/read/005523061b2f94e2c18d8

PS 2 : Vous pouvez soutenir le Musée Verhaeren en adhérant à l’Association Emile Verhaeren. Pour la somme de 20 € vous êtes membre de l’association. C’est un petit geste, qui a quand même son importance. Plus d’infos en annexe.

 

Dr. Rik Hemmerijckx

Conservator Emile Verhaerenmuseum

E. Verhaerenstr. 71

B-2890 Sint-Amands

Tel. 052/33 08 05

verhaerenmuseum@skynet.be 

www.emileverhaeren.be

 

 

 

 

 

 

 

Décès d’Isi Fiszman

 

Isi Fiszman assis au bureau, Peinture-fiction, portrait, par VERGARA SANTIAGO Angel.

 

 

Nous avons le profond regret de vous faire part de décès de notre ami Isi Fiszman, le 8 janvier.

Diamantaire, né à Anvers en 1938, il s’intéressa dès sa jeunesse à l’art contemporain, d’abord autour de la galerie Wide White Space d’Anvers et par la suite à Bruxelles. Il fut l’un des premiers à reconnaître et à soutenir des artistes comme Joseph Beuys ou son grand ami Marcel Broothaers et toute sa vie il resta passionnément disponible pour l’oeuvre de jeunes artistes comme par exemple Angel Vergara.

Il aura représenté une « figure majeure de la révolution dans les arts plastiques des années 60/70 » et un mécène « quasi unique au monde » selon les mots de Dirk Snauwaert.

Très concerné par le conflit israélo-palestinien, il militait pour une paix juste basée sur la reconnaissance des droits du peuple palestinien, dans l’esprit du manifeste » Une autre voix juive » qu’il avait signé.

Il était membre depuis l’origine de l’Institut Marcel Liebman et prenait part très régulièrement à nos activités et aux assemblées générales de notre association.

Nous garderons le souvenir d’un esprit libre et ouvert, empreint de sagesse.

Jean Vogel

 

 

 

 

 

 

Mis en ligne le 21 février 2019

 

 

 

La Chine sans oeillères

 

 

 

 

 

 

LA CHINE SANS OEILLÈRES

 

Et autres nouvelles d’ici et d’ailleurs

 

 

 

 

Les Chinois regardent loin devant tandis que nous subissons la dictature du court terme.

 

La Chine sans œillères

 

Bruno GUIGUE – L.G.S.  13.2.2019

 

 

 

 

À entendre l’avalanche de mensonges déversée sur ce grand pays par les médias occidentaux, on finit par se poser la question : peut-on encore considérer la Chine sans œillères ni préjugés, sans concession ni malveillance, en la regardant telle qu’elle est et non telle qu’on voudrait qu’elle fût ?

Dès qu’ils daignent en parler, nos médias la décrivent en des termes qui oscillent toujours entre la crainte et le mépris. Assoiffée de richesses, jetant ses tentacules sur la planète, trompant son monde en affichant un pacifisme de façade, d’une brutalité sourde qu’on soupçonne, prête à exploser, derrière les faux-semblants d’un discours lénifiant, la Chine serait comme l’ogre de la fable qui finira, un beau matin, par manger les petits enfants. L’imagerie coloniale la représentait au XIXème siècle sous les traits d’une cruauté raffinée, mais ce raffinement n’est plus de mise. A croire nos éditorialistes et nos experts, la Chine nouvelle n’enrobe plus ses appétits voraces de ces raffinements surannés. Ce qu’elle veut, c’est « dominer le monde », tout simplement. Appelée à devenir la première puissance économique mondiale, elle réclame sa part d’hégémonie planétaire, elle revendique la première place sur le podium. Mais elle veut surtout, nous dit-on, imposer son modèle, promouvoir ses valeurs, s’ériger en exemple destiné à l’imitation des nations.

Cette vision d’une Chine conquérante et prosélyte est d’autant plus surréaliste que les Chinois font exactement le contraire. Persuadés que leur système est unique, ils ne cherchent à convertir personne. Qu’ils exportent des marchandises, achètent des terrains ou construisent des ponts à l’étranger, ils défendent évidemment leurs intérêts. Mais leur ambition n’est pas de repeindre le monde aux couleurs de la Chine. A choisir, ils préféreraient sans doute qu’on ne les imite pas, car chaque peuple doit trouver sa voie par lui-même, quitte à commettre ces erreurs de parcours sans lesquelles aucune réussite n’est méritoire. Comme le disent si bien les spécialistes de la langue chinoise – qui, eux, connaissent bien leur sujet – la pensée chinoise est empirique et pragmatique. Elle affronte les faits, elle en subit les corrections successives et poursuit son avancée tant bien que mal. Réticente aux idées abstraites, elle admet volontiers qu’il n’y a pas de recette toute faite. C’est pourquoi il faut renoncer à l’idée que les Chinois cherchent à diffuser leur modèle et cesser de prêter à ce grand pays des rêves de conquête qui n’existent que dans l’imagination de ses détracteurs. Mais nos experts patentés ne l’entendent pas de cette oreille. Concluant une émission de C dans l’Air dont le titre est déjà tout un programme (« Qui peut arrêter la Chine ? »), Valérie Niquet, chercheuse à la Fondation de la recherche stratégique, opposait en ces termes le modèle européen et le modèle chinois : « La Chine, c’est l’anti-Europe, par exemple. Nous, on tente de surmonter ce qui faisait les relations internationales du passé, le conflit, l’usage de la force pour régler les tensions. La Chine, elle, s’en tient aux comportements du XIXème siècle ».

Lire la suite…

 

Source : https://www.legrandsoir.info/la-chine-sans-oeilleres.html

 

 

 

 

Pendant qu’on y est, tiens, les livres se moquent des dates :

 

 

 

 

Malgré leurs yeux en meurtrières horizontales de châteaux-forts ou de lamelles de persiennes subrepticement écartées…

 

Les Chinois sont des hommes comme les autres

Maxime VIVAS  – L.G.S. 15.11.2012

 

 

 

Zheng Ruolin (Ruolin est le prénom) publie chez Denoël un livre délicieux et malicieux : « Les Chinois sont des hommes comme les autres ».

L’auteur vit en France depuis une vingtaine d’années. Son père, récemment décédé, était un intellectuel Chinois célèbre dans son pays et un traducteur d’auteurs français (dont Balzac). Il avait subi la rigueur de la terrible époque de la Révolution culturelle à l’époque de Mao.

Voici ce que dit le quatrième de couverture du livre de Zheng Ruolin :

 

« La Chine se développe à une vitesse vertigineuse. Elle intéresse, suscite l’admiration ou fait peur, mais toujours intrigue. Que signifie l’incroyable transformation de l’ex-empire du Milieu pour ses 1.300 millions d’habitants ? A Pékin ou à Shanghai comme dans les campagnes, quelles sont leurs joies, leurs frustrations ou leurs espérances ? Pour une fois ce n’est pas un Occidental qui nous dit ce que pensent, redoutent, désirent, consomment… en bref comment vivent, travaillent et se distraient les Chinois. Sans langue de bois et non sans humour, loin des clichés, Zheng Ruolin aborde tous les aspects de la vie quotidienne et des préoccupations des Chinois. Ainsi saura-t-on ce que racontent et se racontent les 500 millions d’internautes du pays, à quoi rêve la nouvelle « classe moyenne », comment se comportent les amoureux de Canton ou d’ailleurs, ce que signifie la possession d’un logement ou d’une automobile… Un portrait peu banal des habitants de la future première puissance économique mondiale, que prolonge un récit de la Révolution culturelle, telle qu’elle a été vue, avec ses yeux d’enfant, par l’auteur ».

 

J’ai la chance de bien connaître Zheng Ruolin, le plus Parisien des journalistes Chinois, le plus Français sans doute. Nous trouvons toujours l’occasion de déjeuner ensemble quand je « monte » à Paris.

Il est le correspondant en France de plusieurs journaux chinois, dont le quotidien de Shanghaï Wen Hui Bao et le quotidien de Hong Kong le Wen Wei Po. Il écrit aussi pour le quotidien de Pékin, Global Times. Quand j’ai publié en 2008 mon livre « La face cachée de Reporters sans frontières » , Zheng Ruolin en a informé largement ces journaux. J’ai eu l’ivresse d’être d’un seul coup plus connu à Pékin qu’à Paris, à Shanghaï qu’à Toulouse (où je vis), à Hong Kong que dans mon village natal.

C’est sans doute grâce à cette gloire asiatique que les Chinois, quand ils ont voulu faire visiter le Tibet à des grands reporters du Figaro et du Monde, ont pensé que je ferais aussi un observateur utile. C’est pourquoi j’étais au Tibet en 2010 ; j’ai publié en 2011 en France (éditions Max Milo ), puis en Chine, puis aux USA, mon livre « Le dalaï lama, pas si zen ». Zheng Ruolin a été un intermédiaire précieux dans ces opérations.

Zheng Ruolin est un homme chaleureux, plein d’humour, aimant la France et son pays. Et c’est parce qu’il souhaite que Pékin et Paris se connaissent et se comprennent mieux qu’il a écrit « Les Chinois sont des hommes comme les autres », un livre d’amour et de paix.

Un livre pour cadeau de Noël, tiens. Un livre qui rend meilleur et plus intelligent.

J’ai déjà évoqué, ici et là , des informations surprenantes sur la Chine que la majorité de nos concitoyens voient par le prisme déformant des médias, c’est-à -dire comme un empire monolithique et mystérieux (donc inquiétant), peuplé de plus d’un milliard de fourmis jaunes, en bleu de travail, s’activant jour et nuit et se délectant de bols de riz tout en nous observant derrière la fente de leurs yeux qui ne sont rien d’autre que des meurtrières horizontales de châteaux-forts ou des lamelles de persiennes subrepticement écartées par un observateur embusqué.

Le Grand Soir a posé récemment à ses lecteurs quelques questions inspirées du livre de Zheng Ruolin) : « Vous saviez qu’en Chine on parle chinois ? Oui, sauf quand on parle une des 200 autres langues que le mandarin.
Vous le saviez, vous, que dans la région du Xingjiang, peuplée de Ouïghours (et non de yoghourts comme a dit un jour Bernard Kouchner, ministre socialo-sarkoziste) quand l’assemblée des élus se réunit il faut 5 interprètes pour qu’ils se comprennent ? »

Sans doute est-il grand temps que les Français, dans l’intérêt réciproque de nos deux pays, s’arrachent à un analphabétisme géo-politique qui induit une cécité économique et une glaciation des rapports humains.

Or, c’est pour nous y aider que Zheng Ruolin a écrit ce livre sérieux, amusant, simple et savant. On devrait le remercier pour cela, comme on le ferait pour un invité qui, tout en vous félicitant pour votre table, vous instruit agréablement d’un pays lointain et méconnu où vivent des hommes et des femmes qui nous ressemblent. « Ah ! insensé qui crois que je ne suis pas toi ! » s’écriait Victor Hugo, celui-là même qui fustigea de belle manière le sac du Palais d’été de Pékin par des soudards Anglais et Français (voir www.legrandsoir.info/Victor-Hugo-contre-le-paiement-des.html).

N’ayez pas peur, Zheng Ruolin ne cherche à aucun moment à vous vendre le système économique, politique, administratif, social, judiciaire, syndical, culturel chinois. Il vous parle de la Chine et de la France tels que sont pour lui ces deux pays appelés à évoluer, mais jaloux de quelques-unes de leurs spécificités. Son regard original nous éclaire et nous fait mieux comprendre la Chine…et la France. Il nous persuade de la nécessité de se parler davantage. Sans crainte et sans arrogance, dans le respect mutuel, comme il sied à deux grandes puissances qui ne sont pas ennemies.

 

Zheng Ruolin.

Les Chinois sont des hommes comme les autres.

Editions Denoël.

293 pages.

 

P.S. En avril 2008, le passage de la flamme olympique des jeux de Pékin fut interrompu à Paris à la suite d’agressions, appuyées par une intense campagne médiatique antichinoise. Il s’ensuivit un schisme entre nos deux pays. Quelques mois plus tard, Zheng Ruolin, de retour d’un séjour dans son pays me confiait : « J’ai constaté avec une grande tristesse la montée d’un sentiment anti-français parmi la jeunesse chinoise ». C’est cette tristesse éprouvée par ce Chinois qui fait de lui un Français comme les autres.

 

Source :  https://www.legrandsoir.info/les-chinois-sont-des-hommes-comme-les-autres.html

 

 

 

 

VENEZUELA

 

De Tripoli à Caracas

Gilles Munier – France-Irak Actualités10.2.2019

 

 

 

Note d’analyse de Leslie Varenne (IVERIS – 6/2/19)

 

Ce qui est surprenant dans le scénario vénézuélien qui se dessine c’est à quel point les similitudes sont grandes avec celui qui s’est déroulé en Libye en 2011.   

Le 23 janvier 2019, contre toute attente et surtout contre le droit international, Juan Guaido, le tout nouvellement élu (5 janvier 2019) président du parlement de Caracas, s’autoproclame président de la République par intérim. Il est immédiatement adoubé par les États-Unis, ses alliés occidentaux et onze membres sur quatorze du groupe de Lima (1). 

Le 26 janvier 2019, Paris, Berlin et Rome lancent un ultimatum au président Maduro l’enjoignant d’annoncer une élection présidentielle sous huit jours faute de quoi, ils reconnaîtront Juan Guaido comme « président en charge » (2). Le 31 janvier, l’Union européenne crée un groupe de contact chargé d’accompagner l’organisation d’élections. Ce groupe est composé de plusieurs pays européens et du groupe de Lima (3). La première réunion aura lieu le 7 février à Montevideo.

Le 22 janvier 2019, l’UE impose des sanctions à sept hauts responsables vénézuéliens et gèle leurs avoirs (4).

Le 28 janvier 2019, les États-Unis sanctionnent une entreprise pétrolière appartenant à l’Etat vénézuélien, Petroleos de Venezuela SA, dans le but de transférer le contrôle de cette compagnie à l’opposition (5). Puis, dans un même mouvement, les autorités américaines et Juan Guaido tentent de faire main basse sur sa filiale américaine Citgo (6).

Scénario libyen

Le 5 mars 2011, un mystérieux Conseil National de Transition (CNT) voit le jour et déclare être la seule autorité représentative en Libye. Cinq jours plus tard, la France reconnaît le CNT, suivi le lendemain par l’Union européenne, puis par le Qatar. Si John McCain n’adoube cet étrange attelage, parmi lesquels figurent des islamistes radicaux, qu’à la fin avril 2011, c’est seulement pour ne pas donner l’impression d’être à la manœuvre, soucieux de ne pas prendre de retours de bâtons en cas d’échec. Les Américains ont envoyé leurs alliés en première ligne, mettant ainsi en application leur doctrine « empreinte légère » (7).

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Source : http://www.france-irak-actualite.com/2019/02/de-tripoli-a-caracas.html

 

 

  

 

 

Deux commentaires des Grosses Orchades :

 

1/ « Dès lors le président Maduro, quel que soit son bilan, au passage peu reluisant, a-t-il tort lorsqu’il déclare…. ».

On trouve, nous, Mme Leslie Varenne un tantisoit péremptoire, voire présomptueuse. Qu’est-ce qu’elle attend pour aller lui montrer comment faire plus reluisant ? Elle et d’autres… beaucoup d’autres.

 

2/ « l’Italie n’a pas reconnu Juan Guaido et a bloqué une résolution de l’UE sur le Venezuela ».

Peu de gens savent que ce n’est pas une première de la part de l’Italie, pourtant dans les fers plus que beaucoup d’autres depuis 1945, que d’essayer de faire son  possible envers les victimes de l’oncle Sam, et si Giulio Andreotti a défini GLADIO comme une « structure d’information, de réaction et de sauvegarde » – ce qui est pour le moins osé -, dans le fameux discours du  24 octobre 1990 où il a admis son existence, il n’en a pas moins, avec Bettino Craxi, juste avant le 14 avril 1986, averti Muammar Kadhafi de l’imminence d’un raid aérien US. Confirmé par l’ambassadeur libyen de l’époque : « Craxi m’a envoyé un ami pour me dire de faire attention le 14 ou le 15 avril, il y aurait un raid américain contre la Libye ».

 

 

 

 

Et, tiens, puisqu’on en était à parler de l’Italie…

 

Moscou-Rome, germe d’un « désordre nouveau »

Philippe Grasset – DeDefensa 10.2.2019

 

 

 

 

Le président russe Poutine a accepté de se rendre en Italie, durant le premier semestre de l’année, – « avec un vif plaisir », a-t-il dit. On trouve les précisions nécessaires dans le texte ci-dessous, de Spoutnik-français bien entendu et sur recommandation des officines de bienpensance de l’équipe du suivi orwellien de la communication de la phalange qui nous dirige, ici en France. L’intérêt tout factuel de ce texte est qu’il rend compte de l’intensité considérable des relations officielles, et échanges de visites de responsables politiques, – surtout dans le sens Italie vers la Russie, – ces derniers mois. Mais la visite de Poutine a une réelle importance à cause du contexte de la situation au sein de l’UE, des divisions sur deux fronts souvent curieusement contradictoires entre États-Membres, 1) essentiellement entre deux “modèles” qui s’affrontent (en gros, “modèle globaliste“ contre “modèle populiste”), et 2) accessoirement sur la question des relations avec la Russie.

L’Italie tient un rôle considérable dans cette situation de tensions de désordre et d’affrontement, notamment et surtout dans le fait de sa querelle avec la France. La France, dans le seul ensemble de la direction et des macronistes qui affrontent les GJ, est d’une part l’archétype grossier du “modèle globaliste” ; d’autre part, et pour encore accentuer l’antagonisme, elle est singulièrement dans une période antirussiste à cause des croyances grotesques du président-FakeNews qui effectue un gros travail de causerie-Café du Commerce, et de la nomenklatura d’auto-désinformation qui l’entoure. L’affrontement avec l’Italie est donc particulièrement fécond, et même brutal, les deux Vice-Premiers italiens Salvini-DiMaio maniant la communication sans prendre de gants, mais aussi non sans efficacité (leur brutalité fait partie de leur tactique de communication).

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Source : http://www.dedefensa.org/article/moscou-rome-germe-dun-desordre-nouveau

 

 

 

 

VENEZUELA : DÉCLARATION DU GOUVERNEMENT RÉVOLUTIONNAIRE CUBAIN

 

Gouvernement cubain–  L.G.S. 14.2.2019

Traduction :  J-F. BONALDI

 

En quelques paragraphes, l’essentiel est dit de ce qui se joue dans l’ombre

 

 

 

Ces derniers jours, des avions de transport militaires états-uniens se sont posés sur un aéroport de Porto Rico, sur une base aérienne en République dominicaine et sur d’autres îles des Caraïbes.

Ce sont-là quelques informations inédites que notre ami Jacques-François Bonaldi nous envoie et que nous extrayons d’une analyse fine et particulièrement bien informée du gouvernement cubain. Les USA se préparent à faire subir au Venezuela le sort tragique de la Yougoslavie, de l’Irak et de la Libye.

S’ils réussissent, les compagnies pétrolières ExxonMobil et Chevron (USA), Total (France,) BP (GB), Repsol (Espagne) se partageront les dépouilles de PDVSA, la compagnie nationale pétrolière du Venezuela, principale ressource du pays.

Mais lisez le texte admirable qui nous arrive tout chaud de La Havane.
LGS

 

   Il est urgent de stopper l’aventure militaire impérialiste contre le Venezuela. Le Gouvernement révolutionnaire de la République de Cuba dénonce l’escalade de pressions et d’actions de l’administration étasunienne qui prépare une aventure militaire sous couvert d’ « intervention humanitaire » en République bolivarienne du Venezuela et appelle la communauté internationale à se mobiliser pour l’empêcher.

Du 6 au 10 février 2019, des avions de transport militaire ont volé vers l’aéroport Rafael Miranda de Porto Rico, vers la base aérienne de San Isidro en République dominicaine et vers d’autres îles des Caraïbes stratégiquement situées, sûrement à l’insu des gouvernements de ces nations, en provenance d’installations militaires étasuniennes où opèrent des unités des forces d’opérations spéciales et de l’infanterie de marine qui sont utilisées pour des actions clandestines, y compris contre des dirigeants d’autres pays.

Des milieux politiques et médiatiques, y compris étasuniens, ont révélé que des jusqu’au-boutistes de cette administration, qui ont derrière eux une longue carrière d’actions et de mensonges visant à provoquer ou à stimuler des guerres, tels que John Bolton, conseiller à la sécurité nationale, Mauricio Claver-Carone, directeur du département Continent américain au Conseil de sécurité nationale, de concert avec Marco Rubio, sénateur de la Floride, ont conçu, financé et organisé directement et en détail, depuis Washington, la tentative de coup d’État au Venezuela par le biais d’un individu qui s’est proclamé président de la manière la plus illégale.

Ce sont ces mêmes individus qui, personnellement ou par département d’État interposé, exercent des pressions brutales sur de nombreux gouvernements pour les obliger à appuyer une convocation arbitraire à de nouvelles élections présidentielles au Venezuela, tout en promouvant la reconnaissance de cet usurpateur qui n’a décroché que 97 000 voix comme parlementaire, face aux plus de six millions de Vénézuéliens qui ont élu en mai dernier le président constitutionnel Nicolás Maduro Moros.

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Source :  https://www.legrandsoir.info/venezuela-declaration-du-gouvernement-revolutionnaire-cubain.html

 

 

 

 

 

Irremplaçable Roger Waters !

 

Roger Waters, fondateur du Pink Floyd : « empêcher le coup d’État de Trump contre la démocratie vénézuélienne »

 

L.G.S.  7.2.2019

Traduction : Thierry DERONNE

 

 

 

 

Il y a quelques jours Roger Waters, fondateur du Pink Floyd, écrivait sur son compte Twitter @rogerwaters : « arrêtons cette nouvelle folie des États-Unis, laissez le peuple vénézuélien en paix. Ils ont une vraie démocratie, arrêtez cette tentative de détruire ce pays pour que le 1% (les riches) puissent s’emparer du pétrole ». L’artiste invitait les citoyen(ne)s à se concentrer à New York le lundi 4 février à 15 heures, face à la Mission Diplomatique des EU aux Nations Unies, pour protester contre le coup d’État que veut mener Donald Trump.

Waters explique son engagement dans une note du 6 février publiée sur sa page Facebook et intitulée : « Une des réponses que j’ai reçues à mon tweet “bas les pattes du Venezuela” est celle d’un vieil ami, un musicien vénézuélien expatrié ». Elle est publiée sous l’image et la célèbre réflexion de Simon Bolivar : « Les Etats-Unis paraissent destinés par la Providence à infester les Amériques de misère au nom de la démocratie »

 

 

 

 

Appelons-le X.

Mon cher X.

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/irremplacable-roger-waters/

 

 

 

 

 

GILETS

 

Portrait et destin des gilets jaunes

Théophraste R – L.G.S. – 12.2.2019

 

 

 

 

 

Les gilets jaunes (qui s’appellent tous Jojo) sont d’extrême gauche, d’extrême droite, récupérés par La France Insoumise, antisémites, anti-migrants, homophobes, misogynes, violents, fumeurs de clopes, manifestants sans autorisation, incendiaires, casseurs, liquidateurs de petits commerces, consommateurs de diésel, énergivores, complotistes, manipulés par les Russes et chiatiques.

Les médias vous ont servi ce désastreux portrait, pas vrai ?

Or, en vérité, les gilets jaunes sont intercepteurs de balles de flash-ball avec leurs yeux ou leurs mâchoires, bloqueurs de grenades avec leurs mains ou leurs pieds, réceptionnistes des matraques avec leur tête, leurs jambes, leurs épaules, leur dos, enfileurs de menottes, gros consommateurs de colliers serflex, amateurs de gaz qui pique aux yeux et aux poumons, peinturlureurs de pavés à l’hémoglobine, voyageurs sans billet dans des fourgons à gyrophare, dormeurs oisifs dans des cellules gratuites, futurs pensionnaires de Fleury-Mérogis où ils ne croiseront ni Benalla, ni les Balkany, ni Guéant.

L’histoire mondiale retiendra cependant qu’ils ont affronté jusqu’à 90 000 policiers (dotés d’armes quasiment létales) pour dire la haine des pauvres envers un président-roitelet, ivre d’orgueil, trop petit pour son palais de l’Elysée d’où il commande qu’on le sauve en frappant, gazant, amputant, condamnant, emprisonnant.

La question est de savoir si les policiers désormais armés de fusils d’assaut tireront sur les manifestants en croyant défendre la République ou bien s’ils mettront crosse en l’air pour ne plus servir un president devenu l’ennemi de son peuple.

Théophraste R. Corédacteur du mémoire (à paraître)  : « Condamnations des policiers de terrain après la chute de Macron. »

 

Source : https://www.legrandsoir.info/portrait-et-destin-des-gilets-jaunes-6079.html

 

 

 

 

 

 

VUS DU DROIT

 

Gilets jaunes et manipulations étatiques de la violence : une vieille histoire

 

Régis de Castelnau  –  Vu du droit 11.2.2019

via Causeur – 15.2.2019

 

Je peux en témoigner : un pouvoir sait instrumentaliser une manifestation pour la rendre violente. Toute ressemblance avec des événements qui se seraient produits récemment…

 

 

Des manifestants à Paris, le 9 février 2019

 

 

L’époque est à la dénonciation du « complotisme » concept élastique et désormais complètement galvaudé. Aidé par quelques supplétifs zélés, comme le démontre la nouvelle « étude » réalisée par la socialiste Fondation Jean-Jaurès, et par les éditocrates habituels, le bloc élitaire au pouvoir en fait deux usages.

 

« Complotiste » is the new « fasciste »

Tout d’abord, disqualifier toute critique de la politique visant à adapter la France à la mondialisation financière et néolibérale, ensuite justifier toutes les atteintes à la liberté d’expression, celles déjà mises en place et celles projetées. Gare à celui qui prête des intentions et des actions au pouvoir, l’anathème tombera sur lui telle la foudre : « Complotiste ! »

Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, tous les observateurs honnêtes ont été amenés à se poser beaucoup de questions concernant le comportement des forces de l’ordre dans les manifestations. Certains ont été jusqu’à accuser le ministère de l’Intérieur de laisser faire les casseurs dans le but évident de disqualifier le mouvement et de faire peur. Malgré certaines évidences que la multiplication des vidéos ont pu établir, ils ont immédiatement été foudroyés, hérétiques et relaps, par l’accusation majeure : « Complotistes ! Comment pouvez-vous imaginer que le pouvoir puisse user de ce genre de comportement contre un mouvement social ? »

Eh bien justement, il peut. Et c’est de cela que je peux témoigner.

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/gilets-jaunes-et-manipulation-etatique-de-la-violence/

 

 

 

 

 

 

 

Bon, ceci, c’était sous Giscard…

 

 

Après, il y a eu François Mitterrand président et François Hollande… les « attentats » et les « Charlie »…. Entre autres.

 

 

Récemment, M. Brighelli rappelait un enregistrement de Maxime le Forestier. Il nous a donné l’idée d’aller pêcher, dans notre propre nostalgie, notre préféré :

 

 

Maxime Le Forestier : Parachutiste

 

 

Avec les paroles…

URL : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/1972-maxime-le-forestier-parachutiste/

 

Cette chanson est dix fois plus d’actualité que quand Maxime l’a composée. On croyait alors que le pire était derrière nous – la guerre d’Indochine, celle d’Algérie, tout ça… –  alors qu’il était devant et qu’on n’est pas encore au bout. Mais « parachutiste », c’est désuet. Maintenant, on dit « Forces de la Coalition Démocratique »… Libye, Ukraine, Syrie, Yémen, Venezuela… derechef Algérie et France, vous allez voir !  Et on embauche partout : chez les mercenaires et dans la police.

 

 

 

 

Répression judiciaire des gilets jaunes : Édouard Philippe fait du chiffre

 

Régis de Castelnau – Vu du droit 13.2.2019

 

 

 

 

Condamnations de Gilets jaunes : la curieuse approche quantitative de la justice mise en avant par Édouard Philippe

Les chiffres dévoilés par le premier ministre indiquent une instrumentalisation de la justice et un mépris du droit.

Interview publiée dans Atlantico.

 

 

Atlantico : ce mardi 12 février, le premier ministre, Edouard Philippe, a déclaré devant l’Assemblée nationale : « Depuis le début de ces événements, 1796 condamnations ont été prononcées par la justice et 1422 personnes sont encore en attente de jugement » (…) « plus de 1300 comparutions immédiates ont été organisées et 316 personnes ont été placées sous mandat de dépôt ». Comment comprendre de tels chiffres, faut-il y voir une excessive sévérité, ou traitement « juste » de la situation eu égard aux événements ?

Régis de Castelnau : Ces chiffres sont proprement ahurissants. Il s’agit donc, et c’est assumé comme tel, d’une répression de masse. C’est-à-dire qu’on a mobilisé l’appareil judiciaire depuis trois mois pour faire ce qui ne peut plus s’apparenter à une justice normale, mais à une justice d’exception, à une justice de masse.

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/repression-judiciaire-des-gilets-jaunes/

 

 

 

 

 

 

 

 

Thierry Meyssan : POUR/CONTRE

 

 

La trajectoire personnelle de Thierry Meyssan est, par certains que nous prenons au sérieux, mise en question. Comme Le Saker sur la situation économique du Venezuela, nous n’avons pas d’opinion, faute de lumières et de compétences. Reste à savoir si le comportement, quel qu’il soit,  de Thierry Meyssan infirme ses analyses. Sont-elles ou ne sont-elles pas « fiables », dignes de considération ? Il nous semble que, là comme ailleurs, c’est le déroulement ultérieur des faits qui doit en définitive trancher. Lire – qui et quoi que ce soit – avec un esprit critique, est impératif. Jeter de temps en temps un regard en arrière pour voir si Untel, Untel et Untel ont parlé pour faire du vent, ont eu raison ou se sont trompés, devrait être l’abc du manuel du lecteur…

Dans cette optique, voici trois entretiens des éditions Demi-Lune avec un de leurs auteurs :

 

 

Entretien avec Thierry Meyssan (1/3)

Conspirationnisme et analyse

 

Pour Thierry Meyssan, les Relations internationales sont exclues aujourd’hui en France du débat démocratique —c’est la doctrine du « domaine réservé du président de la République »—. Par conséquent toute analyse qui ne s’inscrit pas dans la lignée du discours officiel sera qualifiée de « conspirationniste ». Or, c’est précisément le rôle de vrais journalistes, non pas de relayer la communication présidentielle, ni même de la décrypter, mais de chercher les faits et de les analyser.

 

Réseau Voltaire – Damas (Syrie) – 13.1.2019

 

 

 

 

Avant que l’Otan ne qualifie de « conspirationniste » toute recherche sur les attentats du 11 septembre 2001, les questions posées par Thierry Meyssan étaient considérées comme légitimes. Ici, une émission de la chaîne d’information continue LCI, en 2002.

Question / Éditions Demi-Lune : Tout d’abord, merci M. Meyssan d’avoir accepté cet entretien dont l’objet est d’expliquer à vos lecteurs, et au-delà, la cohérence de votre production éditoriale. Suite à la parution l’année dernière de Sous nos yeux, il nous a semblé important de rééditer L’Effroyable Imposture 2, ouvrage majeur mais malheureusement épuisé ; c’est chose faite depuis octobre dernier, et vos 3 derniers ouvrages sont donc maintenant disponibles dans la collection Résistances. Les internautes qui lisent le Réseau Voltaire connaissent l’importance de votre travail et sa portée considérable, mais pour les autres vous êtes le « polémiste » du 11-Septembre, et pour vos détracteurs, (c’est-à-dire les médias atlantistes dans leur ensemble, ou pour être plus précis, les directeurs de publication, les rédacteurs en chef et les éditocrates), vous êtes un dangereux « conspirationniste », voire le « pape des théories du complot ». Comment vous définiriez-vous ?

Thierry Meyssan : Comme un analyste des relations internationales. Je suis issu du monde politique français. J’ai été secrétaire national durant 12 ans d’un parti de gouvernement, celui de Jean Moulin. Comme lui, je suis radicalement républicain au sens de « dévoué à l’intérêt général ». C’est pourquoi je ne me suis pas tu lorsque le gouvernement de George W. Bush a présenté sa version des attentats du 11-Septembre. J’ai immédiatement fait l’objet de pressions et j’ai refusé de me soumettre. J’ai d’abord eu la chance d’être protégé par le président Chirac, mais suite à l’élection de Nicolas Sarkozy, un service de l’État a reçu l’ordre de m’éliminer. Plutôt que de baisser la tête, j’ai préféré tout perdre et m’exiler. Après quelques mois, j’ai cherché à comprendre le pouvoir que j’avais troublé. J’ai poursuivi les relations que j’avais établies avec des leaders comme le président vénézuélien Hugo Chavez et j’en ai noué de nouvelles avec d’autres comme le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Petit à petit, j’ai acquis une reconnaissance dans les milieux professionnels du monde entier —diplomatiques, militaires et politiques—. Il existe certainement quantité de meilleurs experts que moi, mais ils sont au sein de gouvernements et ne publient pas leurs travaux. Je suis le seul à avoir eu des expériences de gouvernement dans des pays différents et à avoir écrit dans la presse de nombreux pays.

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Source : https://www.voltairenet.org/article204719.html

 

 

 

 

Entretien avec Thierry Meyssan (2/3)

La presse refuse les travaux sur l’Histoire qu’elle a couverte

 

Ce second volet de l’entretien accordé par Thierry Meyssan aux éditions Demi-Lune porte sur son ouvrage consacré à la guerre d’Israël contre le Liban de 2006. Un travail de nature universitaire qui, pour le moment, fait autorité aussi bien pour l’établissement des faits que par ses réflexions contextuelles. Or, ce livre contredisant le traitement de cette guerre par la presse occidentale, il est ignoré par la presse qui s’était faite intoxiquer à l’époque.

 

Réseau VoltaireDamas (Syrie) – 19.1.2019

 

 

 

 

Question. Éditions Demi-Lune : Il était intéressant à différents égards de rééditer votre livre sur la guerre israélo-libanaise de 2006, L’Effroyable Imposture 2. Tout d’abord, parce que vous y développiez un point esquissé dans le premier livre, le sujet fascinant et trop peu connu de la théopolitique, à savoir le rôle et l’importance de la religion (en l’occurrence évangéliste) dans la politique des USA au Moyen-Orient.

Thierry Meyssan : S’il est tout à fait honorable de trouver dans sa foi la force de son action politique, il est toujours destructeur de maquiller ses ambitions politiques derrière un discours religieux. Ce qui est vrai en Iran, l’est aussi aux États-Unis.

Pendant la Guerre froide, le Pentagone a diffusé à tous les GI’s des livrets assurant que l’Otan défendait le judéo-christianisme face au communisme athée. C’est l’argument du Gott-mit-uns (« Dieu est avec nous »). Nous continuons d’ailleurs à parler de judéo-christianisme ce qui n’a aucun sens puisque le christianisme s’est affirmé contre le judaïsme.

La théopolitique au demeurant est le nom d’un courant politique puissant qui tient des congrès à visage découvert en Israël. Il réunit des leaders politiques, évangélistes chrétiens et leurs équivalents juifs, selon qui le règne de la paix universelle ne surviendra que lorsqu’un gouvernement mondial sera instauré à Jérusalem. C’est par exemple le discours que tient en France Jacques Attali.

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Source : https://www.voltairenet.org/article204762.html

 

 

 

 

 

 

Entretien avec Thierry Meyssan (3/3)

Il n’y a pas de recherche de la Vérité sans recherche des documents originaux

 

Alors que les journalistes interprètent les événements internationaux en fonction des positions de leur propre gouvernement, Thierry Meyssan s’est au contraire efforcé d’anticiper les faits pour permettre aux États cibles de protéger leur population le plus efficacement possible. Sa lecture des dix-huit dernières années n’a rien de « complotiste », comme ses adversaires tentent de le faire croire, mais s’appuie sur les documents de travail des pays occidentaux, dont certains sont libres d’accès quoiqu’ignorés par les grands médias. Elle se fonde donc sur une recherche systématique de ces documents et sur leur intégration dans son raisonnement, même lorsqu’il parvient à se les procurer plusieurs années après leur rédaction.

 

Réseau Voltaire  – 2.2.2019

 

 

 

 

Question. Éditions Demi-Lune : Venons-en maintenant à Sous nos yeux, un livre qui sort de l’ordinaire… Il est très bien écrit, court et facile d’accès, car vous avez un réel talent pour expliquer simplement des problématiques complexes. En fait, le reproche qu’on pourrait lui adresser, c’est qu’il est bien trop dense ! Il compte quasiment une révélation par page, et la plupart de vos collègues géopolitologues auraient sans doute distillé ces informations en plusieurs ouvrages. Il s’agit en fait du travail que vous avez effectué dans la période de 10 ans qui s’est écoulée depuis la parution de L’Effroyable Imposture 2.

Thierry Meyssan : Lorsque j’ai écrit L’Effroyable Imposture (en 2002), je réagissais à une contradiction visible entre le discours dominant et ce que tout le monde percevait : l’administration Bush ne disait pas la vérité. J’avais des arguments simples, faciles à vérifier et à comprendre. C’était un livre de journaliste. Puis, j’ai rédigé L’Effroyable Imposture 2 (2006), comme on rédige une thèse de doctorat. Avec des centaines de références bibliographiques. C’était un ouvrage de chercheur rédigé pour le grand public. Ce troisième volume, Sous nos yeux (2017), est une synthèse pour des décideurs présentée comme un voyage personnel. C’est un livre d’analyste gouvernemental.

Oui, il y a beaucoup trop d’informations, mais elles sont toutes utiles. Il ne s’agit pas de présenter en détail un événement ou un autre, mais de décrire le paysage général des rapports de force mondiaux depuis les attentats du 11-Septembre et la manière dont je l’ai compris. Personne n’a fait ce travail jusqu’ici et certainement beaucoup vont le copier. D’innombrables livres ont été publiés qui s’inspiraient de mes précédents ouvrages, ce sera surement encore le cas avec celui-ci.

Question : Et Sous nos yeux, tout comme votre livre précédent, a probablement 10 ans d’avance sur son temps… Peut-être vient-il trop tôt et ne sera-t-il compréhensible (c’est-à-dire acceptable) que dans une décennie ?

La révolte qui vient d’éclater en France va se propager à tout l’Occident

Thierry Meyssan : J’ai relu L’Effroyable Imposture 2 (sur la guerre israélo-libanaise de 2006) lorsque vous l’avez réédité. J’ai été stupéfait de son actualité, douze ans plus tard. Cela tient au fait que les problèmes d’Israël et du Liban ne sont toujours pas réglés.

Sous nos yeux deviendra un classique lorsque l’affrontement que je décris sera résolu. Or, la globalisation financière touche à sa fin. La révolte vient d’éclater en France et va se propager dans tout l’Occident. Les gens souffrent sans comprendre pourquoi ils s’appauvrissent. Il se peut que cette révolte aille vite désormais.

Question : Sa forme est très originale aussi puisqu’elle décrypte les « Printemps arabes » en 3 parties qui chacune adopte la perspective d’un acteur différent : la France, les Frères musulmans et l’axe Washington-Londres.

Thierry Meyssan : C’est pourquoi je parlais de « voyage personnel ».

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Source : https://www.voltairenet.org/article204927.html

 

 

 

 

  

 

Mis en ligne le 16 février 2019

 

 

 

 

 

Les coulisses de la Déclaration Rothschild-Balfour (4)

 

 

 

 

L’Inconscient collectif selon C.G. Jung  (extrait du Livre Rouge)

 

 

Aline de Diéguez poursuit ici sa réflexion en profondeur sur la calamiteuse « Déclaration Rothschild-Balfour ». Il faudra quand même bien qu’un jour l’ensemble paraisse en un seul ouvrage… Quand les poules auront des dents et la francophonie des éditeurs à la fois pécunieux et éclairés..

 

 

Aline de Diéguez

 

Les coulisses de la Déclaration Rothschild-Balfour (4)

D’Abraham à Arthur Balfour

 

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« Ne pas se moquer, ne pas déplorer, ne pas détester mais comprendre ». Baruch Spinoza

 

 

Où l’on tentera de comprendre comment la fiction extravagante de se croire protégé par une divinité particulière s’est incrustée dans les cervelles, y a prospéré de génération en génération depuis des dizaines de siècles, a conduit au sionisme contemporain et à l’extermination progressive des Palestiniens..

 

Un volcan géopolitique s’est allumé au début du XXe siècle, et s’est mis, à cracher sa lave et ses cendres incandescentes. Depuis lors, éruptions et tsunamis se sont succédé sans interruption. La terre s’est ouverte, des cheminées adventices sont apparues, des empires ont été balayés, d’autres ont surgi du néant. Le gigantesque empire ottoman et l’empire central d’Autriche-Hongrie ne sont plus que des souvenirs. A partir de l’Est, sur les ruines de l’Europe un empire idéologique puissant a étendu sa grande ombre. A l’Ouest un empire balbutiant a commencé de s’édifier dans le crime et la guerre permanente. Une maffia financière y a pris le pouvoir et a commencé de cimenter les fondations de sa violence et de ses rapines. L’arme financière perverse sera utilisée avec cynisme durant les décennies qui suivront et poursuit encore et encore la longue cohorte de ses crimes sur les planète entière.

Face à ces titanesques bouleversements, une pustule en apparence insignifiante mais d’une vigueur increvable, a émergé des quartiers juifs de l’Orient russe. Jouant des coudes à l’Est et à l’Ouest, la tête d’épingle sioniste s’est si vigoureusement plantée dans la géopolitique qu’elle est progressivement devenue le pieu ardent autour duquel la planète politique s’est mise à tourner. Le tourbillon ne s’est plus arrêté.

Deux tsunamis militaires étroitement liés à cet accouchement improbable ont durant cette période si profondément ravagé la vieille Europe que le continent ne s’est jamais remis de ces désastres. Des cadavres par millions ont recouvert le sol des patries. Un sang pauvre coule désormais dans les veines des survivants ahuris et soumis sans rechigner au suzerain fort en gueule qui les a domestiqués.

Le goût de la liberté s’est évanoui et la souveraineté est devenue un mot sonore que les bouches prononcent encore parfois, mais dont les cervelles ne comprennent plus le sens.

Pendant ce temps, les sillons mortifères des missiles zèbrent les cieux du Moyen-Orient. L’Etat des immigrés sionistes continue de jouer des coudes et tente d’agrandir son espace vital au nord, au sud et à l’est, au détriment des peuples autochtones, le tout au nom d’un vieux mythe porteur de calamités pour tous, y compris pour ceux qui tentent de s’en faire un bouclier.

Par une de ces ironies dont l’histoire a le secret, deux hommes aussi profondément médiocres l’un que l’autre, bien que dans des styles différents, furent les héros et les hérauts de cet exploit : Theodor Herlz et lord Arthur Balfour. Ils furent les généraux involontaires d’une saga à laquelle rien ne les destinait. L’un et l’autre ne furent que les porte-drapeau en miroir de deux cohortes qui se regroupèrent en une puissante armée de l’ombre. Elle cheminait d’autant plus efficacement sur le sentier de la guerre qu’elle était plus camouflée.

Derrière ces deux personnages de puissants  » stay behind  » tiraient les ficelles des marionnettes qui s’agitaient sur le devant de la scène. C’étaient eux les véritables maîtres du combat de Titans mené en vue de la réalisation du rêve sioniste.

Conformément à mon objectif constant, j’ai donc tenté de remonter aussi haut que possible sur la piste de la naissance, de l’élaboration et de la consolidation bimillénaire du mythe qui se trouve à la source des bouleversements politiques inachevables auxquels nous assistons. Inachevables, parce qu’ils dureront tant que subsistera dans les cervelles la croyance que le rêve peut devenir réalité ou, autrement formulé, que le rêve et la politique ne font qu’un et que les rêveurs peuvent imposer leur loi au reste de l’humanité.

 

*

 

Qu’est-ce qui est « historique » dans un récit théologique ?

Un texte théologique ne poursuit qu’un seul objectif: l’édification des fidèles. Qu’est-ce qui est historique dans un mythe religieux? La difficulté réside dans la définition du mot « historique« . Bossuet croyait encore que « Dieu » avait créé le monde il y a quatre mille ans, prenant au pied de la lettre les dates de l’Ancien Testament. A partir du moment où le mythe crée l’histoire, parce que l’histoire véritable est aussi celle qui se déroule dans les têtes, le mythe est une forme de l’histoire. La religion devient une forme de la politique lorsque les défenseurs du mythe prétendent l’extraire de leur cervelle, habiller de chair et d’os les personnages qui gazouillent dans leur tête et les faire marcher sur la terre, les armes à la main.

Depuis une vingtaine d’années aucun historien sérieux, aucun archéologue, aucun exégète ne considère plus que les récits bibliques sont historiques au sens scientifique du terme. Ce sont des textes théologiques destinés à l’édification des croyants de la religion du dieu Jahvé. Ils nous renseignent sur la manière dont une petite tribu du Moyen-Orient, parfaitement localisée, a intériorisé ses relations avec le ciel et avec son environnement. C’est pourquoi on y trouve à la fois des personnages historiques réels comme les souverains des empires voisins auxquels cette tribu a été confrontée; mais on y rencontre également d’innombrables personnages inventés, mais symboliques, d’ailleurs empruntés aux mythologies des Etats voisins et qui s’expriment à ce titre – Adam, Eve, Noé, Moïse, Josué, Abraham, Agar, sont des personnages mythiques construits à partir d’un caléidoscope de légendes empruntées aux grands empires environnants, Egyptiens ou Assyriens. Repeints aux couleurs locales et adaptés aux mentalités tribales du lieu, ils n’ont jamais eu davantage d’existence historique concrète que Zeus, Hermès ou Athéna qui ont définitivement perdu leurs fidèles. D’autres personnages, qui eurent une existence historique plus que modeste, ont été transformés en mythes gigantesques – David, Salomon.

Mais à partir du moment où le mythe crée l’identité du groupe, parce qu’il s’est enkysté dans les psychismes d’une manière indéracinable, non seulement ce mythe est constitutif de la personnalité privée de chaque croyant, mais il crée un corps collectif si puissant que même des membres qui n’adhèrent plus aux rites et aux prescriptions de la mythologie de l’Ancien Testament continuent de se réclamer de leur « judéité« . Israël devient un seul corps et chaque unité est une parcelle de ce corps. Cette notion sera reprise par la doctrine chrétienne. L’Eglise est le Corpus Domini et chaque membre de l’Eglise est une parcelle du corps de Dieu.

Le mythe est donc auto-actif. Il EST celui qui EST pour reprendre la déclaration attribuée à Jahvé – « Je suis celui qui est » (Exode 3,14). Véritable axiome, sa réalité est tout entière contenue dans son affirmation. Le récit censé le démontrer n’a nul besoin de vraisemblance ou de cohérence. Il n’est là que pour théâtraliser l’axiome fondateur et en explorer toutes les facettes. Car le mythe est un théâtre. C’est ce théâtre psychique qui fait sens dans les esprits et entraîne la conviction par l’intermédiaire de son scénario.

Ainsi, au sujet d’un événement aussi capital pour le christianisme que l’est la croyance à la vie éternelle, et donc à la résurrection des corps, l’apôtre Paul dans sa Lettre aux Corinthiens (15,14-15) affirme en toutes lettres que la croyance précède le fait et il en fournit le code d’interprétation : « S’il n’y a point de résurrection des morts, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine. » Le postulat mythique de la croyance à la résurrection de tous les morts est donc premier. Il conditionne les déductions théologiques en chaîne, interprétées à la lumière du mythe: l’affirmation de la résurrection du Christ à partir de la constatation que le cadavre n’est plus dans son tombeau. Puis arrivent les prédicateurs chargés de diffuser la « bonne nouvelle » et enfin se répand la foi des fidèles.

 

 

La résurrection des corps

 

Comme le montre le spécialiste italien du récit biblique, Mario Liverani dans son passionnant La Bible et l’invention de l’histoire, (2003, trad. Ed. Bayard 2008) des tribus nomades, mais en voie de sédentarisation, se sont lancées à l’assaut d’une région occupée depuis des siècles. L’historien italien permet de suivre à la trace le passage de l’histoire réelle au récit théologique, donc mythologique et vice versa.

Exemple: Jéricho, ville prospère, existait depuis sept siècles lorsqu’elle fut victime du rezzou des tribus hébraïques et les fameuses murailles, victimes de la négligence des habitants, s’étaient déjà écroulées. Le Josué mythique et ses trompettes n’y ont été pour rien. Pour qui sait lire, le récit biblique porte les traces de la violence de cette première conquête. Ces guerriers rustiques, sortis du désert et pillards victorieux ont éprouvé le besoin de gommer les assassinats et les prédations auxquelles ils se sont livrés sur les habitants autochtones. Le vol des terres et des biens, l’installation en nouveau maîtres dans les maisons et les vergers du territoire conquis – un classique travail de colonisateurs – est devenu dans le récit mythique une « guerre juste » afin d’obéir à un décret du ciel.

La véritable histoire de la planète se déroule dans les têtes des peuples qui en sont les acteurs. Comme le démontre Manuel de Diéguez dans son site consacré à un décodage anthropologique de l’histoire contemporaine, la véritable compréhension de l’action des nations, des sociétés ou des individus réside dans l’analyse de leur imaginaire. Tous les peuples ont une tête, un corps, des bras et des jambes qui les mettent en mouvement. Mais c’est leur « corps mental » qui est le moteur de leur politique. Il se peut que, par accident, le dirigeant momentanément en charge des affaires d’une nation ne soit pas en adéquation avec le « corps mental » de la nation. Alors la nation trahie et rétive recrache l’élément étranger.

Ce qui est vrai pour tous les peuples de la terre l’est doublement pour le groupe humain dont l’imaginaire religieux était si puissant qu’il a survécu à un coma politique de près de deux millénaires. Le moribond s’est réveillé à la fin du XIXe siècle armé, casqué et revêtu de la cotte de mailles d’un sionisme belliqueux. Il a fini par débarquer dans l’histoire en 1947, non sans avoir renié son nom antique – Juda – et s’être baptisé du nom de son rival et ennemi détesté de l’antiquité – Israël – nom du Royaume de Samarie.

L’originalité de cette nation réside dans le fait qu’elle est la seule au monde à jouir d’une double réalité politique parce qu’elle possède deux histoires. L’histoire la plus connue est celle qui a été considérée comme tellement vraie par la religion chrétienne qui a succédé au judaïsme, qu’elle pouvait conduire au bûcher les individus téméraires qui mettaient en doute la chronologie proposée par les écrits bibliques. Il était admis qu’un « Dieu » avait créé, il y a quatre mille ans, le monde, l’homme et tutti quanti.

 

 

Tableau du Caravage, L’apôtre Matthieu, inspiration

 

 

C’est cette histoire-là qui continue de remplir les têtes des immigrants qui se sont précipités en Palestine; c’est ce récit-là qui constitue l’arrière-monde de toutes les actions de l’Etat nouvellement créé sur les terres palestiniennes. Or, la véritable histoire de la province de Judée est tout autre. Elle a été soigneusement occultée durant deux millénaires et demi. C’est peu de dire que les découvertes et les mises à jour récentes suscitent une indignation violente qui se manifeste par des menaces contre les audacieux Argonautes de la science historique, considérés comme d’horribles blasphémateurs commettant un sacrilège épouvantable, quand ce n’est pas pire encore.

 

Les tribulations du dieu Jahvé dans l’histoire

L’écriture du récit biblique possède une histoire, alors que le mythe prétend que Jahvé en est l’auteur par le truchement d’un personnage mythique auquel le personnage surnaturel aurait dicté ses directives, Moïse. L’important est de tenter de se mettre sur la piste des auteurs en chair et en os du récit et d’analyser les conditions dans lesquelles il a été rédigé, puis porté à la connaissance des fidèles.

Il est, en effet, désormais établi que la rédaction du texte de la Genèse est postérieure à la grande défaite de l’armée judéenne à Meggido (609 avant notre ère) et à la mort du roi Josias au cours de cette bataille. Ce roi avait été le grand réformateur du jahvisme. Il avait imposé et codifié officiellement un premier état du culte de ce dieu à l’intérieur de son petit royaume.

Or, depuis le grand désastre de Meggido, le dieu Jahvé était en perdition. Conformément à l’esprit de l’époque, la déroute d’une armée était vécue comme le signe de l’impuissance du dieu, qui était censé combattre à sa tête. C’était donc, dans l’esprit des populations de l’époque, le dieu Jahvé lui-même qui, à la tête de l’armée de Josias, avait été vaincu par le dieu égyptien, lequel avait permis la victoire de l’armée du pharaon Nechao II sur les troupes de Josias.

A la suite de cette défaite, les Judéens dépités et furieux d’avoir un dieu aussi faible, aussi peu fiable et aussi ingrat à l’égard d’un roi qui avait tant fait pour son culte, étaient retournés au culte d’idoles multiples et le royaume de Juda, auquel le roi Josias avait donné un éclat et une unité politiques tels qu’il n’en connut plus jamais de semblables durant sa courte existence, était tombé, avec le règne des successeurs incapables dans une décrépitude politique de plusieurs décennies dont la puissance babylonienne avait su profiter.

En effet, toute l’œuvre théologico-politique de Josias, le véritable instaurateur du jahvisme, était détruite, le temple inauguré par le roi Ezéchias – et non par Salomon – et embelli par son arrière-petit fils, Josias, avait été mis à sac et son trésor avait pris, lui aussi, le chemin de Babylone. La destruction de Jérusalem signait la fin de l’indépendance du petit royaume de Juda qui devint la province perse de Yehoud, selon la terminologie araméenne et les Judéens furent désormais nommés Yehoudim, ce qui fut abusivement traduit par Juifs.

J’ai détaillé dans L’invention du « peuple élu » et de la « Terre Promise » les circonstances de l’immense drame politique et théologique que fut la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor et le transport à Babylone de l’élite des habitants du royaume de Juda, à savoir le roi, sa famille, les fonctionnaires du temple et tous les artisans, notamment ceux qui étaient spécialisés dans la métallurgie et le travail des métaux, dont le nouvel empire avait un urgent besoin afin de renforcer son armée.

Le vide n’avait évidemment pas tardé à être comblé par une immigration de populations des cités environnantes, arrivées avec leurs dieux particuliers et qui ont ajouté, comme il était d’usage à l’époque, le culte du dieu local à leur panthéon, ce que a conduit la religion de la petite Judée à un polythéisme de fait, et l’a ramenée à une situation antérieure à la première réforme religieuse hénothéiste du roi Ezéchias.

Durant cette période, le dieu Jahvé, noyé au milieu d’une foule d’autres collègues, avait bien failli se trouver relégué, à l’instar de ses célestes contemporains, dans les oubliettes de l’histoire. L’exil à Babylone signait l’acmé de sa déroute, puisque cette fois, Jérusalem était en ruines, le temple rasé et la société du petit royaume entièrement décapitée.

Il s’agissait donc pour les scribes-lévites exilés à Babylone de rafistoler les éléments subsistants du mythe, de ranimer les braises de la tribu et de tenter de ressusciter le dieu vaincu et moribond. Ils s’y employèrent avec ardeur et le succès que l’on sait. Le principal acteur de la renaissance du dieu fut le lévite Esdras, que les Judéens se sont empressés sinon d’occulter complètement de leur histoire, du moins de reléguer ensuite à un rang mineur. Les personnages mythiques de la saga introduits dans le récit à Babylone sont sortis des parchemins et se sont incarnés en un roman à la fois théologique et patriotique.

C’est à cette occasion que la première version du Deutéronome, rédigé du temps de Josias, a subi une manière de toilettage théologique afin de l’intégrer aux quatre premiers livres du Pentateuque rédigés durant l’exil – ou Thora dans la terminologie du judaïsme. La première version du Deutéronome censée avoir été trouvée dans les caves du temple construit par le roi Ezéchias (-739 – -687) rénovée, complétée, prit place en cinquième position. De nombreux rédacteurs s’attelèrent à cette tâche, comme en témoignent les différents styles d’écriture dont on peut suivre la trace dans les chapitres successifs.

 

Quand et dans quelles circonstances le récit présente-t-il la naissance de la notion d' »alliance » des Hébreux avec leur dieu?

Lorsque les scribes judéens exilés au bord de l’Euphrate, après la conquête de la Judée par le roi Nabuchodonosor, inventèrent l’épisode de leur fiction dans lequel un personnage mythique – Abraham – était le héros principal, ils lui prêtèrent un rêve fabuleux dans la narration intitulée Genèse. C’est ainsi qu’au cours d’un « profond sommeil » (Gn 15,12), le héros eut « une vision » (Gn 15,1). De plus, il entendit une voix, qu’il attribua à son dieu, laquelle lui proposait une « alliance » (Gn 15,18). « Quand le soleil fut couché, il y eut une obscurité profonde; et voici, ce fut une fournaise fumante, et des flammes passèrent entre les animaux partagés. En ce jour-là, l’Eternel fit alliance avec Abraham. » (Gn 15, 17-18).

Le contenu du pacte d’alliance et l’offre du dieu: « Je donne ce pays à ta postérité, depuis le fleuve d’Égypte jusqu’au grand fleuve, au fleuve d’Euphrate, le pays des Kéniens, des Keniziens, des Kadmoniens, des Héthiens, des Phéréziens, des Rephaïm, des Amoréens, des Cananéens, des Guirgasiens et des Jébusiens. » (Gn 15,18).

Tout le monde rêve: pénétrer le sens des rêves a, depuis l’origine des temps, fasciné l’humanité, notamment, on le comprend aisément, ceux des puissants, en raison des conséquences politiques qui en résultaient. En effet, loin des interprétations sexuelles qui ont envahi un post-freudisme contemporain mal digéré, les humains y voyaient, dans l’antiquité, une forme de prémonition, d’irruption directe des dieux dans la politique. Ils utilisaient également ce stratagème afin de délivrer incognito un message aux dirigeants du monde. Il n’est donc pas étonnant que les scribes judéens exilés à Babylone et rédacteurs de la Genèse aient imaginé le stratagème d’un rêve comme véhicule de l’action de leur divinité. Ce procédé, banal à l’époque, permettait de délivrer un message d’une manière jugée convaincante par tout le monde.

C’est sur le fondement de ce scénario que les représentants officiels de l’actuel Etat d’Israël clament sur tous les tons que « La terre a été donnée par Dieu aux juifs« , et que, par conséquent, il ne peut y avoir de compromis avec les Palestiniens, qui sont priés de déguerpir.

Les protestants anglais du XIXe siècle et notamment Lord Arthur Balfour, continuent à défendre ce scénario qui a conduit, un demi-siècle plus tard, à la création d’un Etat indépendant destiné à accueillir les juifs du monde entier.

Même si la plupart des dirigeants de cet Etat ne sont pas des religieux pratiquants, tous sans exception se réclament des deux axiomes religieux qui structurent le « retour du peuple élu » sur sa « terre promise« .

Aucune preuve historique, aucune logique, ne convaincra les Israéliens qu’ils vénèrent des héros symboliques et que leur arrière-monde psychique repose sur un roman. Les juifs continueront à commémorer la fuite de leurs ancêtres hors d’Egypte et à croire que la mer Rouge s’est ouverte afin de faciliter leur passage, car cette mythologie est une rationalisation nécessaire et une justification politique de leur destin passé et de leur histoire présente. « Si Jahvé ne nous a pas donné cette terre, nous sommes des brigands » proclament aujourd’hui les plus lucides.

 

Religion et morale : l’illusion de la notion de « peuple élu »

Une religion ne détermine nullement le niveau moral d’une société, c’est au contraire le niveau moral du groupe qui prédétermine et dicte les formes que prend sa religion.

L’illusion du « peuple élu » n’est d’ailleurs pas propre au judaïsme; on la trouve même dans les croyances de tribus archaïques de Nouvelle-Zélande. On en comprend aisément les motivations psychologiques. En effet, la puissance de conviction qu’exerce une idée ou une croyance ne réside nullement dans le fait qu’elle relaterait des événements qui seraient réellement arrivés. Elle est crue vraie et s’impose grâce à la force de séduction qu’elle exerce sur les esprits et aux avantages que le groupe en escompte. Comment ne pas accepter avec enthousiasme de faire partie d’une tribu si exceptionnelle qu’un dieu aurait fait de vous ses chouchous et vous aurait fait un cadeau foncier ici et maintenant? Un cadeau immédiat, parfaitement palpable et autrement alléchant qu’une félicité potentielle dans un au-delà virtuel conditionné par la disparition de votre propre carcasse. Et peu importent les incohérences du récit s’il fait de vous un heureux propriétaire foncier.

Si un rouleau de parchemin ou de cuir avait bien été découvert du temps d’Ezéchias, comme certains historiens le sous-entendent, il ne pouvait s’agir que de l’énumération d’un corpus législatif très bref, appelé « loi de Moïse« et nullement rédigé par un prétendu Moïse et censé avoir existé en chair et en os deux millénaires plus tôt. Comme toutes les législations antiques – comme par exemple la loi des douze tables publiée à Rome sur douze tables d’airain entre -450 et -451 et qui a régi la vie des Romains jusqu’au premier siècle – ces codes législatifs se sont tous inspirées du Code d’Hammourabi, premier recueil de lois et de jurisprudence de l’histoire, rédigé environ deux millénaires avant notre ère.

 

 

Code d’Hammourabi : colonne de basalte noir de 2,25m, découverte en 1901 dans la ville de Suse, actuellement au musée du Louvre. Sur le haut de la stèle, le roi est représenté debout devant le dieu Shamash. Le texte est gravé sur tout le reste de la colonne

 

 

C’est sur cette fiction théologique digne d’Alice au pays des merveilles que repose la certitude des sionistes d’aujourd’hui que la terre de Palestine leur a été donnée par leur « dieu ». C’est au nom de ce roman fantastique que les émigrants venus de tous les continents chassent les habitants autochtones de leur patrie et cherchent à faire coïncider le pays de leurs rêves religieux avec le pays réel.

 

L’invention de la notion de « Thora orale » et le principe d’autorité

L’influence théologique et politique d’Esdras est capitale en ce qu’il n’était pas seulement un responsable religieux plein d’imagination et de talent et principal rédacteur des cinq rouleaux du Pentateuque, c’était également un véritable esprit politique. En effet, en tant que porteur des cinq chapitres du récit rédigés durant l’exil à Babylone et alors que le texte lui-même ne dit rien de tel, il a réussi l’exploit politique d’imposer la croyance qu’à côté de la Thora écrite, il existerait une Thora orale dont le personnage de Moïse aurait été le récipiendaire et le bénéficiaire.

Une multitude de secrets pratiques est censée avoir été révélée directement par le dieu au héros alpiniste au sommet de la montagne. Ces secrets auraient été ensuite transmis, tout aussi secrètement, à son successeur, le non moins mythique Josué, lequel les aurait communiqués, toujours oralement et secrètement, à ses successeurs et ainsi de suite de génération en génération. Depuis lors, l’ensemble des secrets destinés à une élite très étroite est appelé Loi orale.

Durant deux millénaires, cette Loi orale serait passée « d’oreille de sage » en « oreille de sage » par une chaîne ininterrompue de rabbins – de maîtres – et sa transmission aurait été si parfaite que sa mise par écrit dans les Talmud possède le même poids que le texte primaire de la Thora. Dans la pratique, elle en a même davantage.

L’invention de la notion de Thora orale est l’exploit théologico-politique le plus extraordinaire et le plus efficace, politiquement parlant, à mettre à l’actif du scribe Esdras. Elle est l’illustration la plus remarquable du fonctionnement du principe d’autorité. A partir du moment où un groupe se déclare détenteur de secrets surnaturels, son autorité est démultipliée par le mystère et la sacralité dont il s’est entouré. Il serait saugrenu et même sacrilège d’exiger des preuves ou des justifications de ce qui est affirmé.

Personne n’ose contester une autorité censée transmise de génération en génération depuis deux millénaires et directement chue de la nue. Elle finit par devenir in-contestable et donc sacralisée. C’est cette notion politique élastique qui a permis de mettre sur le compte de la révélation divine les commandements les plus restrictifs, les digressions les plus farfelues et les plus immorales, mais légitimées par le sceau d’une « loi orale » révélée par une divinité.

 

Les conséquences de l’invention de la notion de Thora orale: l’épuration ethnique

Du temps d’Esdras, la pureté des généalogies se comptait à partir du début de l’exil. Or, entre le début de l’exil et le retour du scribe donc entre -538 et -393 – c’est pour le moins six à sept générations qui se sont trouvées dans la ligne de mire de l’épurateur qui servira de modèle aux épurateurs nazis qui recherchaient des demis, des quarts ou des huitièmes d’ancêtres juifs chez leurs concitoyens persécutés.

Cet épisode tragique de l’histoire récente permet d’imaginer ce que fut la chasse aux femmes légitimement épousées, ainsi qu’à leurs enfants traqués par des fanatiques qui sillonnaient les ruelles et pénétraient dans les maisons. Certains cachèrent les enfants, quelques-uns résistèrent, mais l’immense majorité non seulement se soumit aux directives du fanatique réformateur, mais offrit des sacrifices expiatoires. Telle est la puissance du principe d’autorité.

En revanche, les femmes juives pouvaient conserver un mari non juif, ainsi que leurs enfants. C’est à partir de cet épurateur du quatrième siècle avant notre ère que l’identité juive a été définie à partir de la descendance par les femmes. Ainsi, aujourd’hui encore, des rabbins orthodoxes qui ont pris le pouvoir dans l’Etat d’Israël ont annulé certains mariages lorsque la femme ne correspondait pas aux critères de la définition orthodoxe de la judéité. Or, il n’existe pas de mariage civil dans cet Etat. Voilà bien la preuve absolue qu’Esdras est toujours vivant dans les têtes et dans les lois et qu’une ségrégation ethnique drastique continue en plein XXIe siècle d’être sournoisement appliquée sur le terrain, tout en étant officiellement niée.

Pour comprendre la profondeur du choc, de la terreur et du traumatisme social qui accompagnèrent cette mesure, il faut imaginer ce que serait aujourd’hui une France dont la population subirait une épuration ethnique sur la base d’un recensement datant du règne de Napoléon III !

Ainsi, l’autorité attachée à la détention de secrets divins a permis à Esdras de faire fi de deux siècles de modifications politiques et démographiques intervenus en Judée (exil: entre 597 et 538, retour d’Esdras vraisemblablement en -398, sous Artaxerxès II). C’est au nom de Jahvé que les « réformes » d’Esdras ont imposé la purification ethnique qui, depuis lors, continue de s’appliquer dans l’Etat sioniste moderne. Depuis les « réformes » d’Esdras, la politique de la Judée a définitivement basculé dans la régression et la fermeture, refusant toute forme d’intégration dans le courant de l’histoire en marche. L’idéal religieux et social gît quelque part dans un lointain passé, un passé imaginaire et mythifié, qu’il faudrait tenter de rejoindre. Pour Esdras, pour ses contemporains, pour ses successeurs et pour le sionisme politique contemporain, son héritier direct, comme dans le conte de La Belle au bois dormant, le temps s’est immobilisé.

Les mythologues sionistes actuels s’apparentent à une varié de saumons. L’œil fixé sur un passé idéal, ils rament de toutes leurs forces à contre-courant du fleuve du temps historique afin de tenter de ressusciter la Dulcinée de leurs rêves blottie dans la frayère originelle, c’est-à-dire une terre idéale, vide de tout habitant, donc sans intrus arabes et qui attendait le retour des chouchous du notaire extra-terrestre, mais nécessairement entretenue durant des millénaires par des légions de séraphins envoyés par le tabellion surnaturel.

Esdras, épaulé par son comparse Néhémie, fut le saumon athlétique qui, le premier, réussit cet exploit. C’est sous leur impulsion conjuguée qu’ont été posées les fondations d’un jahvisme exclusiviste qui reposait sur le principe de l’élection particulière de ce groupe humain et donc sur la nécessité de nettoyer la population des éléments impurs et impies qui s’étaient infiltrés sur la terre sacrée et l’avaient polluée de leur présence intempestive. Avec une brutalité qui n’était possible qu’en ce temps-là, ce scribe s’est mobilisé contre un siècle et demi de pratiques de mariages mixtes. Non seulement de tels mariages seraient interdits à l’avenir, mais les femmes légitimement épousées, ainsi que leurs enfants, seraient expulsés du « paradis jahviste » .

Face à ce délire psycho-théologique, l’existence des Palestiniens ou la réprobation internationale ne sont que vulgaires cascades à franchir. Or, l’on sait que les saumons sont capables de sauter des cascades de trois mètres ou de profiter des inondations pour franchir des routes. C’est pourquoi les sionistes s’appliquent à grignoter la Cisjordanie avec une persévérance de hannetons et, par de vigoureux coups de queue de saumons politiques, profitent de chaque circonstance favorable pour construire de nouvelles colonies ou pour agrandir celles qui sont déjà installées sur les territoires volés aux Palestiniens, espérant arriver un jour à rejoindre la frayère mythique, avant que le mâle et la femelle épuisés, aient succombé en route.

« Le pays […] est souillé par la souillure des peuples des pays (c’est-à-dire des étrangers), par les abominations dont ils l’ont rempli d’un bout à l’autre par leur impureté. Et maintenant, ne donnez pas vos filles à leurs fils, ne prenez pas leurs filles pour vos fils, ne recherchez jamais ni leur prospérité, ni leur bonheur. » Esdras, 9, 11-12

Lorsque le ministère de l’éducation de l’actuel Etat sioniste propose lors d’un examen d’instruction civique en Israël d’expliquer « pourquoi les jeunes filles juives ne doivent pas fréquenter les Arabes », il se place dans le sillage direct du racialisme d’Esdras.

Le Talmud enseigne explicitement qu’une descendance fait partie de « nos enfants juifs« , seulement si la mère est juive. (Talmud, Guemara Kidouchine : Daf 68b) Le sionisme est également redevable aux institutions mises en place par les deux compères Esdras et Néhémie, de la pérennisation d’un système exécutif, législatif et judiciaire si puissant qu’ils ont survécu à la disparition politique du petit Etat originel, à la destruction de l’édifice religieux central autour duquel se cristallisait toute la vie sociale et surtout, ils ont également survécu à la dispersion de la population.

 

De la Thora au Talmud

Or, c’est cette notion de « loi orale », absolument invérifiable et totalement laissée à la discrétion des oreilles et des cervelles des « récepteurs » et censée éclairer la « loi écrite », qui a donné toute sa puissance à la recréation d’un judaïsme post-exilique. Cette invention politique de « sages« , prétendument transmetteurs du message secret d’un dieu qui parlerait par leur bouche ouvre aux psychanalystes et aux anthropologues des religions un continent à explorer. Car il est impossible de ne pas voir que ces commentateurs s’identifient si bien à leur dieu qu’ils SONT, en réalité, Jahvé lui-même.

Dans cet ensemble utilisé actuellement pour la formation des rabbins et qui se prétend une compilation de la « tradition des anciens« , une partie est consacrée à la formulation d’une opinion sur tel ou tel sujet, laquelle est contredite ou développée par celle d’un second rabbin et un troisième rabbin est censé effectuer une sorte de synthèse, ce qui explique sa présentation. Ces formulations seraient dignes de figurer dans le Guinness des absurdités grotesques si elles n’avaient, de nos jours encore, des conséquences tragiques sur le comportement d’immigrants imbibés d’une mentalité talmudique prise au pied de la lettre, y compris dans ses déclarations les plus stupides et les plus immorales. Elle se traduit sur le terrain par la désinvolture avec laquelle l’armée sioniste tue des enfants palestiniens traités « d’insectes » engendrés par des « abrutis« .

« Ici, en Israël, la façon dont nous traitons les enfants palestiniens a longtemps été guidée par l’adage: « Les abrutis engendrent des insectes ». Certains le disent ouvertement, d’autres partagent ce point de vue en silence. Il n’y a pas de mois sans que plusieurs enfants palestiniens soient tués sous des prétextes douteux, que personne ne comprend. » (Prof. Nurit Peled-Elhanan)

Durant deux millénaires, cette Loi orale serait passée « d’oreille de sage » en « oreille de sage » par une chaîne ininterrompue de rabbins – de maîtres – et sa transmission aurait été si parfaite que sa mise par écrit dans les Talmud possède le même poids que le texte primaire de la Thora. Dans la pratique, elle en a même davantage.

 

La suite de la remontée à la source

Je développerai dans un prochain texte par quels canaux politiques et psychologiques s’était opérée l’unification des communautés juives dispersées dans le monde entier et comment ces groupes se nourrissaient des mêmes commentaires sur des commentaires de commentaires de la fiction originelle, dans lesquels les notables religieux avaient déversé toute la haine et tout le mépris qu’ils éprouvaient à l’encontre des tenants d’autres dieux – notamment des chrétiens et des musulmans. Les concentrés de détestation à l’égard de tous les goys, c’est-à-dire des non-israélites – le mot juif étant une création récente – et appelés Talmuds (au pluriel, car il en existe deux) imprégnaient profondément les cervelles des groupes dispersés dans le monde et continuent de diriger leurs actions politiques.

Comme l’écrivait l’historien Bernard Lazare dans son remarquable et particulièrement honnête ouvrage L’Antisémitisme, « Le Juif qui suivait ces préceptes (ceux du Talmud) s’isolait du reste des hommes ; il se retranchait derrière les haies qu’avaient élevées autour de la Torah Esdras et les premiers scribes, puis les Pharisiens et les Talmudistes héritiers d’Esdras, réformateurs du mosaïsme primitif et ennemis des prophètes. Il ne s’isola pas seulement en refusant de se soumettre aux coutumes qui établissaient des liens entre les habitants des contrées où il était établi, mais aussi en repoussant toute relation avec ces habitants eux-mêmes. À son insociabilité, le Juif ajouta l’exclusivisme.« 

Pour ceux qui ne le connaissent pas, je rappelle la vigoureuse et efficace action de cet historien juif. Le premier il s’est mobilisé en faveur du combat destiné à prouver l’innocence du Capitaine Dreyfus. Emile Zola n’a fait que s’inspirer de son Manifeste, pour ne pas dire qu’il l’a pillé.

Mais tout cela n’aurait pas été suffisant s’il n’avait existé durant des siècles un gouvernement central secret et puissant qui, grâce à une toile d’araignée d’envoyés, sorte de missi dominici expédiés dans le monde entier, contrôlait et dirigeait tous les détails la vie quotidienne de chacune des communautés dispersées dans le monde entier.

 

Bibliographie

Mario Liverani, La Bible et l’invention de l’histoire, 2003, trad. Ed. Bayard 2008

Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman,La Bible dévoilée. Les nouvelles révélations de l’archéologie, 2001 ,trad. Ed. Bayard 2002

Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, Les rois sacrés de la Bible, trad.Ed.Bayard 2006

Ernest Renan, Histoire du peuple d’Israël, 5 tomes, Calmann-Lévy 1887

Douglas Reed , La Controverse de Sion

Jacques Attali: Les Juifs, le monde et l’argent, Histoire économique du peuple juif. Fayard, 2002

Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé, Fayard 2008, coll. Champs Flammarion 2010

Avraham Burg, Vaincre Hitler : Pour un judaïsme plus humaniste et universaliste , Fayard 2008

Israël Shahak, Le Racisme de l’Etat d’Israël , Guy Authier, 1975

 

Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/mariali/chaos/balfour4/balfour4.htm

 

 

Mis en ligne le 13 février 2019

 

 

Le Saker et l’économiste

 

 

 

 

 

Le Saker et l’économiste

 

Interview de Michael Hudson par Le Saker sur le Venezuela – 7 février 2019

 

 

Introduction : La controverse fait rage sur le point de savoir quel est l’état réel de l’économie vénézuélienne et si les réformes et la politique d’Hugo Chavez et de Nicolas Maduro ont été décisives pour le peuple vénézuélien ou s’ils se sont fourvoyés et sont responsables de la crise actuelle. Tout le monde semble avoir des opinions très arrêtées sur la question. Mais moi je n’en ai pas, tout simplement parce que je manque des compétences qu’il faudrait pour en avoir. C’est pourquoi je me suis décidé à interroger un des économistes indépendants les plus considérés, Michael Hudson, pour qui j’ai un immense respect, et dont les analyses (y compris celles qu’il a écrites en collaboration avec Paul Craig Roberts) semblent les plus crédibles et les plus honnêtes qu’on puisse trouver. En fait, Paul Craig Roberts tient Hudson pour « le meilleur économiste au monde » ! Je suis très reconnaissant à Michael Hudson de ses réponses, qui contribueront, je l’espère, à permettre une compréhension honnête et objective de ce qui est en train de se passer au Venezuela.

Le Saker

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Saker : Pourriez-vous résumer l’état dans lequel se trouvait l’économie vénézuélienne quand Chavez est arrivé au pouvoir ?

Michael Hudson : Le Venezuela était un pays à monoculture pétrolière. Ses recettes provenant de l’exportation servaient majoritairement à importer des denrées alimentaires et autres marchandises de première nécessité qui n’auraient pu être produites dans le pays. Il commerçait surtout avec les États-Unis. Par conséquent, malgré sa richesse en pétrole, il a accumulé une dette extérieure

Dès l’origine, les compagnies pétrolières US ont craint que le Venezuela puisse, un jour, utiliser ses revenus pétroliers au bénéfice de sa population, au lieu de laisser l’industrie pétrolière US et son aristocratie nationale « compradore » siphonner ses richesses à leur gré. Donc, l’industrie du pétrole,  soutenue par la diplomatie US, a pris le Venezuela en otage de deux manières.

 

 

Pays classés par grandeur des réserves pétrolières prouvées.

 

 

Avant tout, il faut savoir que les raffineries de pétrole n’ont pas été construites au Venezuela, mais à Trinidad et sur les côtes US du Golfe du Mexique. Cela a permis aux compagnies pétrolières – ou au gouvernement US – de laisser le Venezuela sans aucun moyen de faire cavalier seul et de se doter d’une politique pétrolière indépendante, puisqu’il a besoin de faire raffiner son pétrole au dehors pour qu’il soit utilisable.

Deuxièmement, les banquiers centraux du Venezuela ont été persuadés de donner en gage leurs réserves de pétrole et tous les actifs de l’État dans le secteur pétrolier, y compris CITGO [Citgo Petroleum Corporation, ndt], comme caution financière pour garantir le remboursement de la dette extérieure. Ceci signifie que, si le Venezuela fait faillite (ou est poussé à la faillite par le refus des banques US d’effectuer dans les délais prévus les paiements nécessaires au remboursement de sa dette extérieure) les actionnaires et les principales compagnies pétrolières US ont la possibilité de prendre possession des actifs pétroliers vénézuéliens.

Cette politique pro-US a fait du Venezuela une oligarchie latino-américaine typiquement polarisée. Quoique le Venezuela soit nominalement très riche en réserves de pétrole, sa richesse a été concentrée dans les mains d’une oligarchie pro-US qui a laissé le soin de son développement national à la Banque Mondiale et au FMI. La population indigène, en particulier sa minorité raciale rurale et sa sous-classe urbaine, a été exclue du partage des richesses pétrolières du pays. Le refus arrogant de l’oligarchie de partager ces richesses ou même de rendre le Venezuela auto-suffisant en produits de première nécessité a fait de l’élection d’Hugo Chavez une issue naturelle.

Le Saker : Pourriez-vous esquisser les grandes lignes des diverses réformes et changements apportés par Hugo Chavez ? Qu’a-t-il fait de bien et qu’a-t-il fait de mal ?

Michael Hudson : Chavez a essayé de restaurer une économie mixte au Venezuela en se servant des revenus du gouvernement – principalement ceux du pétrole, bien sûr – pour développer les infrastructures et pour consacrer les dépenses intérieures à la santé publique, à l’éducation et à l’emploi, pour élever le niveau de vie et la productivité de son électorat.

Ce qu’il n’a pas été en mesure de faire, c’est assainir la pratique profondément enracinée des détournements de fonds et des pots-de-vin dans le secteur pétrolier. Et il n’a pas été capable d’endiguer l’évasion des capitaux par l’oligarchie qui a transporté ses richesses et elle-même à l’étranger.

Ce n’est pas quelque chose qu’il a « mal fait ». Parce qu’il faut très longtemps pour redresser la mise en coupe réglée d’une économie, alors que les USA usent d’une foule de « sanctions » et de sales tours pour en saboter le processus.  

Le Saker : Quelles sont, à votre avis, les causes de la crise économique actuelle au Venezuela ? Celle-ci est-elle principalement due aux erreurs de Chavez et de Maduro ou au sabotage, à la subversion et aux « sanctions » US ?

Michael Hudson : Il était totalement hors de question que Chavez et Maduro pussent poursuivre une politique pro-vénézuélienne visant à atteindre l’indépendance économique sans provoquer la fureur, la subversion et les « sanctions » des États-Unis. La politique étrangère de l’Amérique reste aussi focalisée sur le pétrole qu’elle l’était quand elle a envahi l’Irak sous le régime de Dick Cheney. La politique US consiste à traiter le Venezuela comme une simple extension de l’économie US avec un excédent commercial en pétrole à dépenser aux États-Unis ou une épargne à transférer dans les banques US. En imposant des « sanctions » qui empêchent le Venezuela  d’avoir accès à ses dépôts bancaires aux États-Unis et aux actifs de  CITCO, propriété d’État, les USA font en sorte que le Venezuela soit dans l’incapacité de rembourser sa dette extérieure. C’est le contraindre de force à une faillite, que les diplomates US espèrent utiliser comme excuse pour mettre la main sur les ressources pétrolières du Venezuela et pour saisir ses actifs à l’étranger, tout à fait comme les fonds spéculatifs de Paul Singer ont tenté de le faire avec les actifs à l’étranger de l’Argentine.

Comme la politique US sous Kissinger était de « faire hurler l’économie » du Chili, elle fait de même aujourd’hui avec le Venezuela. Les USA se servent de ce pays comme d’un exemple pour avertir les autres pays de ce qu’il pourra leur en coûter s’ils ne laissent pas siphonner leurs excédents économiques par les investisseurs US.

Le Saker :À votre avis, que devrait faire Maduro maintenant (à supposer qu’il reste au pouvoir et que les USA ne le renversent pas), pour sauver l’économie vénézuélienne ?

Michael Hudson : Je ne vois rien que le président Maduro devrait faire qu’il ne fasse pas déjà. Au mieux, il doit rechercher des soutiens à l’étranger et, ainsi, démontrer au monde entier la nécessité d’un système économique et financier international alternatif.

Il a d’ailleurs commencé à le faire en essayant de retirer l’or du Venezuela de la Banque d’Angleterre et de la Réserve Fédérale américaine. Ceci est en train de tourner à la « guerre asymétrique », avec la menace de dé-sanctifier l’étalon-dollar dans la finance internationale. Le refus de l’Angleterre et des États-Unis de laisser un gouvernement élu contrôler ses actifs à l’étranger a pour but de faire savoir au reste du monde que, seuls, les diplomates et les Cours US peuvent contrôler et contrôleront les pays étrangers comme s’ils étaient de simples extensions du nationalisme US.

Le prix à payer pour l’attaque économique US contre le Venezuela est donc la fracture du système monétaire international. La manœuvre défensive de Maduro montre aux autres pays la nécessité de se protéger pour ne pas devenir « un autre Venezuela », en se trouvant d’autres refuges et d’autres agents payeurs pour leur or, leurs réserves de change et le financement de leur dette extérieure, loin des zones dollar, sterling ou euro.

La seule manière, pour Maduro, de se battre avec succès est de le faire au niveau institutionnel, de mettre la barre encore plus haut en portant la lutte « hors du cadre et des sentiers battus ». Son plan – et bien entendu c’est un plan de longue haleine – doit être d’aider à catalyser un nouvel ordre économique international, indépendant du dollar-étalon US. Il ne peut marcher à brève échéance que si les États-Unis croient pouvoir émerger de cette lutte en honnête intermédiaire financier, en système bancaire honnête et en  honnête soutien des régimes démocratiquement élus. L’administration Trump est occupée à détruire toute illusion de ce genre plus totalement que ne pourrait le faire n’importe quel critique anti-impérialiste ou rival économique !

À plus longue échéance, Maduro doit développer l’agriculture vénézuélienne, plus ou moins comme les USA ont protégé et développé leur agriculture par la législation du New Deal dans les années 1930 – services d’assistance à l’extension agricole, caisses de crédit rurales, conseils en semences, organisations de marketing d’État pour l’achat des récoltes et la fourniture d’outillage mécanique, et le même genre de soutien des prix qui a été longtemps utilisé aux États-Unis pour subventionner les investissements au niveau des exploitations et augmenter la productivité.

Le Saker : Qu’en est-il du plan pour l’introduction d’une crypto-monnaie ? Est-ce que ce sera une alternative efficace au bolivar vénézuélien mourant ?

Michael Hudson : Seul un gouvernement national peut émettre une monnaie. Une « crypto » monnaie liée au prix du pétrole deviendrait un véhicule spéculatif, sujet à manipulations et à fluctuations considérables des prix, sous l’action des vendeurs et des acheteurs à terme. Une monnaie nationale doit se baser sur la capacité de lever l’impôt, et la source d’impôts principale du Venezuela, qui est le pétrole, est actuellement bloquée par les États-Unis. Ce qui fait que la situation présente du Venezuela est identique à celle de l’Allemagne sortant de son hyper-inflation des années 1920. La seule solution possible implique un soutien à la balance des paiements. Il semble bien qu’un tel soutien ne viendra que du dehors de la sphère « dollar ».

La solution à une hyperinflation doit être négociée diplomatiquement et être soutenue par d’autres gouvernements. Mon histoire du commerce international et ma théorie financière Trade, Development and Foreign Debt (« Commerce, développement et dette extérieure ») décrit le problème des réparations allemandes et montre comment l’hyperinflation de l’Allemagne a été résolue par le Rentenmark.

L’impôt sur la rente économique du Venezuela frapperait nécessairement le pétrole, les sites immobiliers de luxe, les prix monopolistiques et les hauts revenus (surtout les revenus financiers et ceux des monopoles [souvent multinationaux, ndt]). La charpente d’une telle taxe et d’une politique financière adéquate requiert une logique. Il y a un demi-siècle que j’essaie d’expliquer comment s’y prendre pour atteindre l’indépendance monétaire, donc politique. La Chine est en train d’appliquer cette politique avec beaucoup d’efficacité. Elle est capable de le faire parce que son économie est vaste et auto-suffisante en produits de première nécessité et qu’elle possède suffisamment de surplus à l’exportation pour payer ses importations alimentaires. Le Venezuela n’est pas du tout dans une situation de ce genre. C’est pourquoi il se tourne vers la Chine dont il espère un soutien.

Le Saker : Quelle aide lui apportent la Chine, la Russie et l’Iran, et dans quelle mesure ces pays peuvent-ils l’aider ? Croyez-vous que l’aide conjointe de ces trois pays peut réussir à neutraliser les sabotages, la subversion et les « sanctions » US ?

Michael Hudson : Aucun de ces trois pays ne possède en ce moment la capacité de raffiner le pétrole vénézuélien. Il leur est donc très difficile d’accepter d’être payés en pétrole vénézuélien. Seul un contrat de fourniture à long terme (payé à l’avance) serait réalisable. Et même dans ce cas, que feraient la Chine et la Russie, si les États-Unis s’emparaient tout simplement de leurs biens au Venezuela ou refusaient par exemple de laisser les compagnies pétrolières russes prendre possession de CITCO ? La seule réponse, dans ce cas, serait de saisir les investissements US dans leurs propres pays, en guise de compensation.

La Chine et la Russie sont au moins capables de fournir un mécanisme de compensation interbancaire autre que le SWIFT, de sorte que le Venezuela puisse contourner le système financier US et empêcher les autorités et les actionnaires US de s’emparer à volonté de ses avoirs. Et, bien entendu, elles peuvent offrir des abris sûrs où conserver ce que le Venezuela réussirait à arracher de son or à New York et à Londres.

Par conséquent, si on se tourne vers l’avenir, il est nécessaire que la Chine, la Russie, l’Iran et d’autres pays se mettent d’accord pour instituer une nouvelle Cour internationale apte à émettre des jugements dans la crise diplomatique en cours, ses conséquences financières et militaires. Il faut qu’une telle Cour – et sa banque internationale associée, en remplacement du FMI et de la Banque Mondiale contrôlés pars les USA – ait une idéologie claire, pour encadrer un jeu de principes relatifs aux droits nationaux et internationaux, avec pouvoir d’imposer et d’appliquer ses jugements.

Ceci mettrait les stratèges financiers US devant le seul choix (s’ils continuaient à traiter le FMI, la Banque Mondiale, l’ITO et l’OTAN  comme des extensions de la politique extérieure de plus en plus agressive des USA) d’isoler les États-Unis. L’Europe devra choisir soit de rester un satellite économique et militaire des USA, soit d’unir son destin à l’Eurasie.

Cependant, Daniel Yergin rapporte dans le Wall Street Journal du 7 février que la Chine serait en train de tenter d’assurer ses arrières en ouvrant des négociations en coulisses avec le groupe de Guaido, dans le but, apparemment, d’obtenir le même marché qu’elle a obtenu du gouvernement Maduro. Mais un marché de ce genre aurait peu de chances de se voir honorer dans la pratique, étant donnée l’animosité US envers la Chine et la totale sujétion de Guaido au soutien secret US.

Le Saker : Le Venezuela a gardé beaucoup de son or en Angleterre et de ses fonds aux USA. Comment Chavez et Maduro ont-ils pu faire confiance à ces pays ou est-ce qu’ils n’avaient pas d’autre choix ? Y a-t-il des alternatives en remplacement de New York et de Londres, ou ces deux places sont-elles la seule possibilité qui existe pour les Banques Centrales du monde ?

 

 

Tableau des voix obtenues aux élections présidentielles – en %

[Tiens, il n’y a pas Poutine ! ndt]

 

 

Michael Hudson : Il n’y a jamais eu aucune confiance dans la Banque d’Angleterre ou dans la Réserve Fédérale, mais il paraissait impensable qu’elles refuseraient un jour de laisser un dépositaire officiel retirer l’or qui lui appartient. La devise courante est « Faire confiance et vérifier ». Mais la mauvaise volonté (ou l’incapacité) de la Banque d’Angleterre à vérifier signifie que l’impensable est arrivé. Ces banques centrales ont-elles vendu cet or à terme dans le Pool de l’Or post-Londonien et les marchés en matières premières qui lui ont succédé, en essayant de maintenir les prix de l’or au plus bas, pour tenter de sauvegarder l’apparence d’un  dollar-étalon solvable ?

Paul Craig Roberts a expliqué comment ce système fonctionne. Il y a des marchés à terme pour les monnaies, les actions et les obligations. La Réserve Fédérale peut offrir d’acheter des actions à trois mois, à, disons 10% au-dessus du prix courant. Des spéculateurs achèteront ces actions en enchérissant sur le prix, de façon à tirer parti de la promesse des « marchés » de les acheter. Si bien qu’au bout de trois mois, le prix aura monté. C’est en grande partie comment le « Plunge Protection Team » US a soutenu jusqu’ici le marché boursier américain.

Ce système fonctionne en sens inverse pour maintenir les prix de l’or au plus bas. Les banques centrales qui détiennent de l’or peuvent s’entendre pour vendre de l’or à trois mois à bas prix. « Le marché » se rendra compte que, si on vend l’or à bas prix, il n’y a aucun intérêt à acheter de l’or et donc à en faire monter le prix. C’est ainsi que le marché des règlements à terme façonne le marché d’aujourd’hui.

La question qui se pose est : les acquéreurs d’or (comme les gouvernements de la Russie et de la Chine) ont-ils acheté tellement d’or que la Réserve Fédérale et la Banque d’Angleterre aient été obligées de réellement exécuter leurs ventes à terme et d’épuiser ainsi progressivement leur or ? Dans ce cas, elles auraient « vécu au jour le jour », maintenant les prix de l’or au plus bas aussi longtemps que possible, en sachant qu’une fois que le monde reviendrait au taux de change de l’or d’avant 1971 pour les règlements inter-gouvernementaux des déficits en balance des paiements, les USA se retrouveraient à court d’or et seraient incapables de maintenir leurs dépenses militaires d’outremer (sans parler de leur déficit commercial et des désinvestissements étrangers dans les marchés boursiers et obligataires US).

Le refus de l’Angleterre et des États-Unis de payer ce qu’ils doivent au Venezuela signifie que les réserves d’or d’autres pays peuvent aussi être prises en otage par la politique américaine, et même que des jugements, par des Cours US, peuvent adjuger leur or à des créditeurs étrangers ou à quiconque introduirait une action en justice contre eux devant les lois US.

Cette prise d’otages transforme en urgence pour les autres pays la nécessité de déveloper une alternative viable, surtout à l’heure où le monde dé-dollarise et où un étalon de change-or reste la seule possibilité d’imposer des limites au déficit de balance des paiements d’origine militaire des USA ou à celui de n’importe quel pays se lançant dans une attaque militaire. Un empire militaire est très coûteux – et l’or est une contrainte « pacifique » apte à imposer des limites aux déficits de paiements d’origine militaire. (J’explique clairement les détails de tout ceci dans mon Super Imperialism : The Economic Strategy of American Empire  Super Impérialisme : la stratégie économique de l’empire américain ») de 1972, mis à jour en allemand sous le titre Finanzimperium en 2017.

Les USA ont trop présumé en détruisant l’ordre financier mondial centré sur le dollar. Cet ordre a permis aux États-Unis de devenir « la nation exceptionnelle » capable de gérer le déficit de leur balance-des-paiements et une dette extérieure qu’ils n’ont aucune intention (ou aucune possibilité) de rembourser, en prétendant que les dollars semés à tout vent dans leurs dépenses militaires lointaines « fournissent » aux autres pays les réserves de leurs banques centrales (réserves détenues sous forme de prêts – en actions et obligations – du Trésor US) pour financer le déficit du budget US et ses dépenses militaires, de même d’ailleurs que le déficit, très largement militaire,  de la balance-des-paiements US.

Étant donné que l’U.E. agit comme une succursale de l’OTAN et du système bancaire US, cette alternative serait de s’associer à l’Organisation de coopération de Shanghaï et que l’or soit mis en sécurité en Russie ou en Chine.

Le Saker : Que peuvent faire les autres pays d’Amérique Latine tels que la Bolivie, le Nicaragua, Cuba et peut-être l’Uruguay et le Mexique, pour aider le Venezuela ?

Michael Hudson : La meilleur chose que puissent faire les pays voisins est de s’associer pour participer à la création d’un véhicule dont le but soit de promouvoir la dé-dollarisation et, dans la foulée, à celle d’une institution internationale dont la tâche soit de surveiller l’apurement des dettes qui dépassent les capacités de remboursement des pays, sans leur imposer des programmes d’austérité qui détruisent automatiquement leurs économies.

On a grand besoin aussi d’une alternative à la Banque Mondiale, qui accorderait des prêts en monnaies nationales, surtout pour subventionner les investissements dans la production intérieure de produits alimentaires, de manière à protéger les économies des « sanctions » étrangères, équivalent actuel des sièges militaires qui forçaient jadis une place à se rendre en affamant sa population. Cette Banque Mondiale pour l’Accélération Économique mettrait en tête de ses objectifs le développement de l’auto-suffisance de ses membres, au lieu de promouvoir la concurrence à l’exportation qui, en accablant les emprunteurs d’une dette extérieure, les expose au chantage financier dont le Venezuela est aujourd’hui victime.

En sa qualité de pays catholique romain, le Venezuela pourrait faire appel à un soutien papal pour obtenir l’effacement de sa dette extérieure, mais aussi pour la création d’une institution internationale chargée de surveiller la capacité de remboursement des pays débiteurs, sans que leur soient imposées l’austérité, l’émigration, la dépopulation et la privatisation forcée de leurs domaines publics..

Deux principes internationaux sont nécessaires.

Le premier – Aucun pays ne devrait être forcé de rembourser sa dette extérieure dans une monnaie (comme le dollar ou ses satellites) dont le système bancaire agit pour en empêcher le remboursement.

Le second – Aucun pays ne devrait être obligé de rembourser une dette extérieure qui lui fasse perdre son autonomie en tant qu’État : le droit de déterminer sa propre politique étrangère, de lever l’impôt et d’émettre sa propre monnaie, et celui de ne pas avoir à privatiser ses actifs publics pour rembourser des créditeurs étrangers.

Le Saker :  Merci beaucoup d’avoir pris le temps de répondre à mes questions !

 

Source : https://thesaker.is/saker-interview-with-michael-hudson-on-venezuela-february-7-2019/

Source d’origine : http://www.unz.com/tsaker/saker-interview-with-michael-hudson-on-venezuela/

Traduction : c.l pour Les Grosses Orchades

 

 

 

 

 

 

 

GILETS

 

 

Là-bas si j’y suis…

 

D’ordinaire, la violence est utilisée pour discréditer un mouvement. Mais voilà, ça ne prend plus, et depuis treize semaines, une petite musique monte : « QUI NE CASSE RIEN N’A RIEN ! »

« Le mouvement s’essouffle [1]. » Chaque semaine, les experts sont unanimes, « le mouvement s’essouffle ». Et chaque semaine, le nombre de manifestants est en baisse, selon le chiffre du ministère de l’Intérieur – une « source »que les journalistes oublient souvent d’indiquer. Ajoutez l’hostilité assumée de la plupart des médias et les accusations permanentes contre les « gilets jaunes » : homophobie, xénophobie, insultes raciales, infiltration par « les extrêmes » et même antisémitisme, suite à un tag découvert sur une vitrine alors qu’absolument aucun manifestant n’était présent dans ce quartier et que le tag – selon le commerçant lui-même – a été fait durant la nuit précédente [2] !

Bref, ce mouvement devrait être à l’agonie et rejeté depuis longtemps. Or – et c’est un chiffre moins cité par les hauts parleurs médiatiques – entre 55 % et 64 % des Français continuent de soutenir le mouvement [3]. Et ceci, malgré la violence ! D’ordinaire, au contraire, c’est la violence qui est instrumentalisée pour discréditer les revendications de la rue. Vieille ficelle policière, il suffit de laisser les casseurs casser, de laisser les journalistes filmer les casseurs pour le 20 Heures, et le tour est joué. Depuis le regretté Roger Gicquel, le 20 Heures sait faire peur à la France.

Or là, non, voilà treize semaines que les Français tolèrent cette violence. Est-ce qu’ils l’approuvent pour autant ? C’est moins certain, même si un slogan se fait entendre en manif : « QUI NE CASSE RIEN N’A RIEN ! »

 

 

 

La casse, ce samedi, c’est à nouveau une main arrachée devant l’Assemblée nationale. Sébastien M., plombier, originaire d’Argenteuil, a été visé par une grenade de désencerclement GLI-F4, qui a explosé à mi-hauteur et a réduit sa main droite en charpie. La scène a été filmé en direct par plusieurs caméras. Il devient difficile de tromper le petit peuple.

Chiffres, répression, manœuvres diverses, on finit par ne plus entendre les « gilets jaunes » écrasés sous une masse d’analyses savantes et des commentaires péremptoires de ceux qui « l’avaient toujours dit ». Surveillants et gardiens, désarçonnés par ce peuple qui leur a échappé, ne savent plus comment faire rentrer le troupeau à l’étable, sinon par la force. Walter Lippmann, l’un des grands penseurs du capitalisme américain, évoquait déjà ce peuple et sa « partialité bornée », avec « ses mugissements et ses piétinements de troupeau affolé [4] ».

Dans la manif, une pancarte disait : « ARRÊTEZ DE NOUS EXPLIQUER, ON A TOUT COMPRIS ».

 

Daniel Mermet

 

 

 

 

Folies hexagonales

 

 

Un nouveau chevalier de la légion du déshonneur au ministère des Zarzélettres… qui serait directeur du Festival d’Avignon. Tu te fous de nous ? Non, non, c’est vrai. Et en plus il chante.

Rendors-toi, Vilar, c’est pas un spectacle pour des macchabées convenables.

:

Ne parlez pas d’amour

 

 

Ben, à le voir et l’entendre, on n’en a pas envie.

On dira ce qu’on voudra, mais Michou en Marlène, c’était quand même autre chose !

 

DIAPORAMA

de la remise du machin au récipiendaire.

 

Source : https://www.delitdimages.org/marcronella-sous-le-charme-dolivier-py-video/

 

 

 

 

Mis en ligne le 12 février 2019