Par un laid jour d’octobre 2023

 

 

 

 

 

 

Par un laid jour d’octobre 2023…

Qu’ils semblent loin les Mistraux à Flanby

 

 

Sous le « young leader » qui lui a été imposé, la France continue sa descente aux enfers

 

 

 

 

 

 

 

 

Scandaleux arrêté d’expulsion du ministre de l’Intérieur contre une grande personnalité palestinienne de Gaza

 

Jean-Pierre  – Palestine Solidarité – 16.10.2023

 

 

 

 

 

Communiqué de l’AFPS :

L’Association France Palestine Solidarité proteste avec la plus grande vigueur contre l’arrêté d’expulsion pris par le ministre de l’Intérieur contre Mme Mariam Abudaqa.

Mariam Abudaqa est une grande personnalité palestinienne, connue et respectée pour ses engagements. Dans l’environnement difficile de la Bande de Gaza, elle est une infatigable combattante des droits des femmes et un soutien indéfectible aux prisonnières politiques palestiniennes. Elle préside aujourd’hui le conseil d’administration de l’association féministe « Palestinian Development Women Studies Association ».

À l’invitation d’un collectif marseillais et de plusieurs associations dont l’AFPS, elle effectue une tournée en France, où elle vient pour la première fois, dans plus de quinze villes. Elle a obtenu un visa en bonne et due forme pour sa tournée. Ses engagements associatifs et politiques sont publics.

Depuis le début de sa tournée, ses conférences ont fait l’objet, de la part de la préfecture, de plusieurs mesures d’intimidation ou d’interdiction. A Marseille même, sa conférence avait été finalement déplacée dans une salle paroissiale, qui lui avait réservé un accueil particulièrement chaleureux.

Mariam Abudaqa et sa famille résident à Gaza. Elle vient de perdre 27 membres de sa famille dans les bombardements israéliens. Elle continuait sa tournée avec un courage admirable, tout en étant particulièrement bouleversée par les informations qui lui arrivaient de la Bande de Gaza.

En voulant la faire taire, le ministre de l’Intérieur commet non seulement une faute politique, mais un acte particulièrement inhumain qui fait honte à la France.

Elle a été arrêtée à la gare de Marseille alors qu’elle prenait le train vers Toulouse, sa prochaine étape. Elle est actuellement en résidence surveillée. Des recours vont être déposés pour contester ces décisions iniques, qui viennent s’ajouter à la longue liste des mesures prises par le gouvernement français pour tenter de faire taire les voix du peuple palestinien et de celles et ceux qui défendent leurs droits.

Le Bureau national de l’AFPS, le 16 octobre 2023

Source : AFPS
https://www.france-palestine.org/…

Notre source : https://www.palestine-solidarite.fr/un-scandaleux-arrete-dexpulsion-du-ministre-de-linterieur-contre-une-grande-personnalite-palestinienne-de-gaza/

 

 

À la Foire de Francfort

 

Où il n’y a pas que des livres qui se vendent

 

Mais aussi un peu de « Solution finale »

 

…histoire de ne pas perdre la main.

 

 

 

La Malaisie affirme son soutien à Gaza et se retire de la foire du livre de Francfort

 

Al Mayadeen English – 17.10.2023

Traduction : c.l. pour L.G.O.

 

 

Après les déclarations pro-israéliennes des organisateurs et leur décision de reporter la cérémonie de remise de prix à un auteur palestinien, le ministère malaisien de l’Éducation s’est retiré de la foire du livre de Francfort.

 

Le ministère malaisien de l’Éducation s’est retiré de la Foire du livre de Francfort de cette année, reprochant sévèrement aux organisateurs d’adopter une position favorable à l’occupation israélienne, et réaffirmant pour sa part le droit du peuple palestinien à sa terre et à sa vie, en pleine agression israélienne en cours contre Gaza.

La décision de la Malaisie de se retirer de la plus grande foire du livre au monde est intervenue après que l’association littéraire Litprom ait annoncé qu’elle reporterait une cérémonie de remise de prix à un auteur palestinien dans le cadre de la foire, sous le prétexte de la guerre en cours en Palestine.

Les organisateurs de la foire ont également annoncé sur Facebook qu’ils « souhaitent rendre les voix juives et israéliennes particulièrement visibles dans la foire du livre de cette année ».

Le ministère malaisien de l’Éducation a annoncé hier qu’il « n’a pas l’intention de fermer les yeux sur les violences commises par Israël en Palestine, qui constituent une violation flagrante du droit international et des droits humains ». Il a ajouté que sa décision de retrait s’alignait sur la position de solidarité et de soutien total du gouvernement à l’égard de la Palestine.

La Malaisie, pays asiatique à majorité musulmane doté d’une économie importante, est depuis longtemps un fervent défenseur de la cause palestinienne.

Source : Malaysia affirms support for Gaza, withdraws from Frankfurt book fair | Al Mayadeen English

 

 

On pourrait penser que la Belgique a de quoi faire avec sa propre histoire coloniale…

 

 

Où il est question de colonialisme passé en plein néocolonialisme présent

 

 

Ce mercredi 25 octobre 2023 (de 18 h à 20 h), à l’Université Libre de Bruxelles, le Centre d’Histoire et de Socioligie des Gauches (CHSG) , pour son premier séminaire de l’année académique 2023-2024, accueillera

 

Giulio FUGARZOTTO

 

(doctorant en histoire contemporaine à l’Université d’Urbino/Carlo Bo et chercheur visiteur au CHSG) pour un exposé sur le thème :

 

« Les communistes italiens et le colonialisme (1926-1956) ».

 

 

 

 

Depuis sa fondation, le Parti communiste italien (PCI) s’est intéressé à la question coloniale, en organisant des « missions » dans les colonies italiennes, en tissant des liens avec les mouvements anticoloniaux en Afrique et en promouvant des réseaux de solidarité avec les populations colonisées.

Lors de ce séminaire, Giulio Fugazzotto retracera les lignes d’évolution d’une politique développée par le parti italien entre le milieu des années 1920 et la seconde moitié des années 1950, à travers l’étude des cas de la Tunisie, de l’Égypte et de la Corne de l’Afrique.

L’exposé sera suivi d’un échange avec le public.

Gratuit et ouvert à tous. Télécharger l’affiche en cliquant ici

Lieu : Université libre de Bruxelles, Campus du Solbosch, Institut de Sociologie, bâtiment S, Salle Henri Janne, 15ème étage, S15.331, avenue Jeanne à 1050 Ixelles. Voir plan du campus : https://www.ulb.be/fr/solbosch/plan-du-campus

 

 

 

Par ailleurs, le Centre d’histoire et de Sociologie des Gauches de l’ULB, l’Unité de Recherche Mondes modernes et contemporains (ULB), le CArCoB et le DACOB ont le plaisir de vous convier à la seconde journée d’étude, organisée le 24 novembre 2023 à l’Université libre de Bruxelles (Hall des marbres, AX1.216), consacrée à l’ancrage social du monde communiste en Belgique et à ses relations avec les domaines culturels et artistiques. Cette journée d’étude s’inscrit dans un projet de recherche plus large « Nuances de Rouge »  portant sur cent ans de relations entre le monde communiste et les arts plastiques en Belgique. Ce projet vise d’une part à publier la première monographie scientifique sur ce thème et, d’autre part, à organiser une exposition d’œuvres d’art.

 

 

Toile de Roger Somville – 1965 – Collection privée.

 

Lire la suite…

 

URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/ou-il-est-question-de-colonialisme-passe-en-plein-neocolonialisme-present/

 

 

 

Sacrifions pour finir à l’actualité la plus détonante.

 

 

Biden : c’est l’autre équipe, pas vous. Les ATACMS en Ukraine prolongent son agonie. Poutine et Orban en Chine. MàJ/1

 

 

 

 

Alex Christoforou (The Duran), passé de Belgrade (Serbie) à Vienne (Autriche) et sacrifiant à la mode du vert-de-gris lancée par le Zé, commente la terrible actualité du jour (18.10.2023), en anglais comme d’hab. mais n’oubliez pas, si vous le lisez un peu, d’activer les sous-titres automatiques, tout en regardant à quoi ressemble Vienne.

Sur le (2e) bombardement de l’hôpital de Gaza où il est à présent question d’un millier de morts adultes, vieillards et enfants (40%), il passe en revue toutes les réactions dont il a eu connaissance. Et cela va du ministère de la « Défense » d’Israël, en passant par Vladimir Poutine, Joe Biden, le Hamas et les grands États arabes, à une brochette d’Européens (plus ou moins) Unis.

À côté des autorités israéliennes qui prétendent prouver (avec une vidéo hélas pour elles de 2022) que le responsable du carnage est un missile tiré par le Hamas ratant sa cible et malencontreusement tombé sur l’hôpital, il cite Poutine n’accusant ni les uns ni les autres mais adoptant une attitude aussi neutre que diplomatique [Dieu lui-même serait peut-être aussi équidistant, mais Allah le Miséricordieux en serait-il capable ?, enfin, nous, on dit ça…], il déplore l’incroyable choix de mots du quand même président des États-Unis Joseph Biden « c’est l’autre équipe, pas vous », comme s’il s’agissait d’un match amical de foot ou de baseball, et comme s’il avait, lui, Super Joe, le don de triple vue… et ainsi de suite, en passant par Ursula et les autres, y compris Charles Michel, avec lequel « pour une fois » il se déclare d’accord, à savoir qu’il faut qu’il y ait une enquête internationale et qu’elle aboutisse à des conclusions indiscutables.

Cela dit, nous n’avons quand même pas rêvé le communiqué de la FDI que nous avons vu passer, où il était dit en substance : « On les avait quand même prévenus, eux et cinq autres hôpitaux, qu’ils allaient être bombardés et qu’ils avaient 24 heures pour évacuer ! ».

Évacuer où ? Dans un trou de souris s’ils en trouvaient un ? Ou alors dans la mer ? Où on les voudrait sans doute en définitive.

Mais comme les Israéliens (et les Zuniens) n’ont jamais menti, qui sommes-nous pour oser penser qu’ils racontent des craques (c’est pas moi c’est l’autre !) ? Comme ils n’arrêtent pas de dire qu’ils veulent éliminer TOUS les Palestiniens jusqu’au dernier animal, on ne voit pas bien non plus pourquoi ils chipotent tant pour juste un seul hôpital.

Bref, vous avez ci-dessus une des rarissimes vidéos d’Alex Christoforou sans « Clown World » à la fin. Il n’avait pas le cœur à sourire, même jaune.

L.G.O.

 

 

 

 

Témoignage

 

De nombreux civils ont été tués par l’armée israélienne, affirme une survivante d’un kibboutz

 

Ali Abunimah et David Sheen – le cri des peuples – 17.10.2023

Source : The Electronic Intifada, le 16 octobre 2023

Traduction : lecridespeuples.fr

 

 

 

Yasmin Porat, une survivante de l’effusion de sang au kibboutz Be’eri, près de la frontière avec Gaza, affirme que de nombreux civils israéliens ont été tués par les forces israéliennes.

 

 

Une Israélienne qui a survécu à l’assaut du Hamas contre les colonies situées près de la frontière de Gaza, le 7 octobre, affirme que des civils israéliens ont « sans aucun doute » été tués par leurs propres forces de sécurité.

Cela s’est produit lorsque les forces israéliennes ont engagé des combats acharnés avec des combattants palestiniens dans le kibboutz Be’eri et qu’elles ont tiré sans discrimination sur les combattants et leurs prisonniers israéliens.

« Ils ont éliminé tout le monde, y compris les otages », a-t-elle déclaré à la radio israélienne. « Il y a eu des tirs croisés très, très nourris » et même des tirs de chars d’assaut.

Cette femme, Yasmian Porat, 44 ans et mère de trois enfants, a déclaré qu’avant cela, elle et d’autres civils avaient été retenus par les Palestiniens pendant plusieurs heures et traités « humainement ». Elle avait fui la rave party « Nova » située à proximité.

Un enregistrement de son interview, tiré de l’émission de radio Haboker Hazeh (« Ce matin ») animée par Aryeh Golan sur la chaîne publique Kan, a circulé sur les réseaux sociaux.

L’interview a été traduite par The Electronic Intifada. Vous pouvez l’écouter avec des sous-titres en anglais dans cette vidéo et une transcription [en français] se trouve à la fin de cet article :

Lire/écouter la suite…

 

Source : https://lecridespeuples.fr/2023/10/17/de-nombreux-civils-ont-ete-tues-par-larmee-israelienne-affirme-une-survivante-dun-kibboutz/

 

 

 

 

Mis en ligne le 19 octobre 2023

 

Ça n’empêche pas Nicolas…. C’est fini.

 

 

 

 

 

 

 

 

Ça n’empêche pas Nicolas

 

C’est fini.

 

Jean Lévy est mort à moins de six mois de ses cent ans

 

 

 

 

 

Commun COMMUNE [le blog d’El Diablo]

 

 

Le 16 octobre 2023

Nous apprenons le décès de notre cher ami Jean Lévy, qui animait ce blog depuis 2007, survenu la nuit dernière à l’hôpital Bégin de Saint-Mandé.

Jean Lévy est né le 5 mars 1924 à Paris, orphelin, élevé par sa tante, Germaine Lévy dans une famille de tradition socialiste il milite très jeune aux « Faucons rouges », mouvement de l’enfance ouvrière créé dans les années 30 par des militants socialistes.

La période d’occupation le mènera à Limoges où il travaillera quelques temps dans une usine de porcelaine puis à Clermont-Ferrand.

Très influencé par son cousin germain de 10 ans son ainé, Henri Rapaport (Jacques Rives dans la clandestinité), résistant au sein du réseau « Libération Sud » et journaliste au « Populaire », il prendra, après-guerre, sa carte  aux Jeunesses Socialistes. Il écrit de nombreux articles pour le périodique du mouvement « Le Drapeau rouge ».

A la Libération, en septembre 1944, alors jeune employé à la caisse des écoles à la Mairie du 5ème arrondissement de Paris il prend sa carte à la CGT.

En 1945, il adhère à la SFIO et soutient, lors du congrès de septembre 1946, la tendance de gauche composite animée par Guy Mollet qui met en minorité la direction sortante menée par Daniel Mayer et soutenue par Léon Blum.

En désaccord avec sa ligne politique, il quitte ce parti en 1947.

Entré à la banque « Crédit du Nord » il milite activement à la CGT et prend des responsabilités dans le syndicat en devenant délégué en 1949.

Il fut l’animateur principal, pendant des années, des combats et des succès revendicatifs de la CGT dans cet établissement bancaire, ce qui lui valut d’être sollicité pour d’importantes responsabilités au Secrétariat du Syndicat des employés de banque de la région parisienne, puis du Bureau de la fédération des employés à partir de 1954.

Il se rendra plusieurs fois au Portugal pour y représenter la CGT auprès de la CGT Portugaise, ceci, avant, pendant et après la Révolution des Œillets en avril  1974.

En 1956, il adhère au Parti Communiste Français.

Il participe à l’activité de sa cellule et collabore à plusieurs revues dont « Révolution » et les « Cahiers du Communisme ».

Il fut également, entre 1983 et 1985, secrétaire de l’Association d’amitié France-Pologne.

Au début des années 2000, en désaccord avec la « mutation » du PCF, il quitte ce parti. Il  donne alors son adhésion au PRCF (Pôle de Renaissance Communiste en France) d’où il est exclu à 92 ans pour « indiscipline »(!) en 2016. Il participe, par ailleurs, à l’activité du Collectif Communiste Polex et du « Comité Valmy » dont il est un des principaux animateurs.

Créé en 2007, son blog militant « Ça n’empêche pas Nicolas » est devenu très populaire sur la Toile. Il y encore quelques semaines il publiait une chronique quotidienne reprise sur ce blog.

Jean Lévy est l’auteur de plusieurs ouvrages notamment : « LE DOSSIER GEORGES ALBERTINI Une intelligence avec l’ennemi », « DE LA RÉPUBLIQUE À L’ETAT FRANÇAIS 1930-1940 – Le chemin de Vichy (avec Simon PIETRI) et « La CGT AU CRÉDIT DU NORD (1949-1974)- Un syndicalisme de masse » . Tous ces ouvrages sont édités aux Éditions L’Harmattan.

Il s’était marié en novembre 1946 à la mairie du Vème arrondissement de Paris avec Jeanne Lebrun, décédée en 2011, institutrice et fille de René Lebrun qui fut maire socialiste du Mans (Sarthe) entre décembre 1936 et décembre 1937. Il a eu un fils, Pierre, journaliste et rédacteur en chef du mensuel Ruptures et un petit fils Fabien, également journaliste. Il resta bouleversé par la disparition, en décembre 2020, de sa belle-fille, Edith Pauvert, militante syndicale CGT.

Celles et ceux qui ont connu Jean se souviendront d’un homme d’une grande simplicité, cultivé et fraternel. Aujourd’hui, il nous manque terriblement.

Michel Dupuy

(Blog d’El Diablo-Commun Commune)

 

 

JEAN LÉVY raconte… [Entretiens avec Jean Lévy enregistrés à la Librairie Tropiques à Paris en 2016]

 

 

Sa famille et ses amis communiquent :

 

Nous rendrons un dernier hommage à Jean Lévy, lundi 23 octobre à 13 h 30 au crématorium du Père-Lachaise à Paris

 

 

Jean Lévy, un grand-père d’exception

 

Fabien Lévy – 17 octobre 2023

 

 

 

 

 

Sûrement le plus vieux blogueur de France, mon grand-père, Jean Lévy, nous a quittés le 16 octobre 2023, à 99 ans.

Histoire, géographie, lutte sociale, conflits internationaux… Nos innombrables échanges ont énormément nourri ma façon d’appréhender les évènements de ce monde.

Comme ses proches le savent, mon grand-père a toujours eu à cœur de défendre une société plus juste et, à travers son activité syndicale, il aura consacré une partie de sa vie à l’émancipation de travailleurs qu’il côtoyait au quotidien. Il a déjà décrit en détails certains de ses combats syndicaux dans un de ses livres, « La CGT au Crédit du Nord (1949-1974) ; Un syndicalisme de classe et de masse« .

Au-delà de la lutte sociale qui a rythmé sa vie, au-delà de sa passion pour l’Histoire qui l’a poussé à rédiger plusieurs livres, au-delà de sa détermination, ces dernières années, à décrypter l’actualité pour ses lecteurs (sur les blogs canempechepasnicolas et communcommune), mon grand-père était, avant tout, la gentillesse incarnée et la générosité en personne. Ma proximité avec lui était inédite, sa bienveillance à mon égard était sans limite, notre relation était un précieux privilège que je n’oublierai pas. Puisse mon cœur en être inspiré à tout jamais.

Jusqu’au bout, mon grand-père aura suivi avec assiduité les actualités françaises et internationales. Jusqu’au bout, il aura partagé avec moi sa critique des choix éditoriaux de certaines chaînes télévisées auxquelles il avait accès, ces dernières semaines, depuis sa chambre d’hôpital.Il y a quelques jours à peine, il me faisait ainsi part de sa frustration face à la couverture médiatique française des récents rebondissements du conflit israélo-palestinien. Alors qu’il semblait avoir retrouvé quelques forces, il envisageait même d’écrire un article à ce sujet, lui qui a toujours été un virulent opposant à l’occupation exponentielle, par l’État hébreu, de terres palestiniennes. Lors de notre dernier échange à ce propos, il m’a encore rappelé que son origine juive et sa propre expérience de l’occupation allemande avaient été des facteurs déterminants qui l’avaient toujours poussé à déplorer l’occupation d’un État par un autre, sur des bases religieuses, discriminatoires et avec une volonté d’épuration. La cause palestinienne était chère à mon grand-père mais ce n’était pas la seule. Il me semble approprié de l’évoquer ici simplement car il m’en a fait part dans nos toutes dernières discussions et qu’il voulait y consacrer un article.

Afin de lui rendre hommage, vous trouverez ci-dessous quelques photos récentes de mon grand-père. Elles sont libres de droit pour quiconque souhaiterait exprimer de la bienveillance à son égard.

Repose en paix mon pépé.

Fabien

Source :  http://canempechepasnicolas.over-blog.com/2023/10/jean-levy-un-grand-pere-d-exception.html

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous pouvez continuer de suivre l’actualité sur le blog qui a accueilli les derniers articles de Jean Lévy :

http://www.communcommune.com/

 

 

 

Mis en ligne le 17 octobre 2023

 

 

Mettez fin au blocus ! Mettez fin à ce blocus !

 

 

 

 

 

 

 

Le croiseur Pierre le Grand, illustrant un tweet de félicitations d’un membre du Congrès à l’U.S. NAVY.

 

 

 

« U Thant… le seul Secrétaire général décent que les Nations unies aient jamais eu »

 

La vidéo sous-titrée en français de l’entretien entre Norman Finkelstein et Mouin Rabbani, que nous avons postée hier ici, s’arrêtait avant la fin, c’est-à-dire avant les Questions-Réponses échangées ensuite par les deux hommes.

Nous recevons aujourd’hui la transcription de l’échange intégral.

Grand merci au traducteur M. Alain Marshal

 

 

 

« Mettez fin au blocus ! Mettez fin à ce blocus ! »

 

 

Norman Finkelstein et Mouin Rabbani sur la révolte de Gaza 

 

Podcast enregistré le 8 octobre 2023

Traduit par :  Alain Marshal

 

 

Fils de rescapés de Majdanek-Auschwitz et du ghetto de Varsovie, Norman Finkelstein est une autorité internationale sur la question palestinienne.  Mouin Rabbani est un analyste néerlando-palestinien spécialiste du conflit israélo-arabe. Sana Kassem est une musicienne et une combattante que le sort des Palestiniens galvanise encore.

 

 

 

 

 

Transcription

 

Norman Finkelstein : […] Je vais parler du contexte historique de la situation actuelle, puis Mouin Rabbani parlera de ce qui se passe actuellement ou de ce qui s’est passé depuis le 7 octobre [2023]. Il y a eu de nombreux commentaires du genre « C’est le plus grand choc pour l’establishment politico-militaire israélien depuis la guerre d’octobre 1973 », qui s’est déroulée il y a plus de 50 ans, un demi-siècle. Je vais faire un rappel, car beaucoup ne se souviennent pas du contexte historique ou ne le connaissent pas. 

 

De la guerre des six-jours à la guerre de Kippour

Au cours de la guerre de juin 1967, Israël a conquis plusieurs territoires, à savoir le plateau du Golan syrien, le Sinaï égyptien, la Cisjordanie et la bande de Gaza. Ces territoires ont été appelés les « territoires occupés ». Immédiatement après la guerre de juin 1967, l’Assemblée générale des Nations unies, puis le Conseil de sécurité des Nations unies – les deux organes – se sont attachés à définir les conditions de la résolution du « conflit israélo-arabe ». Ce conflit ne s’appelait pas encore « conflit israélo-palestinien ». Il s’agissait d’une dimension plus large, le conflit israélo-arabe, et les termes de base ont été incorporés dans ce que l’on a appelé la résolution 242 des Nations unies. Adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité, la résolution 242 de l’ONU comportait essentiellement deux volets.

L’élément numéro un était que, conformément au principe énoncé dans le préambule de la résolution 242 de l’ONU selon lequel il est inadmissible de conquérir un territoire par la guerre, Israël était obligé, en vertu du droit international, de se retirer des territoires qu’il avait conquis au cours de la guerre, pendant la guerre de juin 1967, à savoir, je le répète, le plateau du Golan, la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est et Gaza, ainsi que le Sinaï égyptien. L’autre composante de la résolution 242 de l’ONU, conformément au principe selon lequel chaque État du système des Nations unies a le droit de vivre en paix avec ses voisins, était que les États arabes devaient reconnaître le droit d’Israël à exister en tant qu’État dans la région, conformément aux principes de la Charte de l’ONU. C’était la contrepartie, la pleine reconnaissance par Israël du droit d’exister en tant qu’État dans la région. 

Lorsque la résolution a été adoptée, l’ONU a nommé un médiateur spécial, Gunnar Jarring, pour tenter de parvenir à un règlement sur la base de ces principes. Dès le début, il était clair que le principal protagoniste du drame serait l’Égypte. À l’époque, l’Égypte était la puissance la plus redoutable de la région et il était admis qu’il n’y avait aucune possibilité de règlement sans l’assentiment de l’Égypte, sans l’accord de l’Égypte. Gunnar Jarring est parti en mission de paix, faisant la navette diplomatique entre l’Égypte et Israël. Finalement, après plusieurs tentatives avortées, il s’est résolu à proposer des conditions pour mettre fin au conflit. Il a présenté ces conditions à l’Égypte et à Israël. Ces conditions étaient strictement conformes à la résolution 242 de l’ONU. L’Égypte a accepté les termes de la « mission Jarring ». La balle était alors dans le camp d’Israël. L’Égypte a accepté non seulement de reconnaître Israël, mais aussi de signer un traité de paix formel avec Israël. Et maintenant, comme je l’ai dit, la balle était dans le camp d’Israël, et dans un moment très dramatique, Israël a répondu, et je vais maintenant citer Israël, « Israël ne se retirera pas sur les lignes d’avant juin 1967 ». Cela signifie qu’Israël a refusé de se conformer à l’un des éléments de la résolution 242 de l’ONU, à savoir qu’il est inadmissible de conquérir un territoire par la guerre, et qu’Israël était donc obligé de renoncer au contrôle de tous les territoires qu’il avait conquis au cours de la guerre de 1967.

À ce moment-là, en 1971, alors qu’Israël refusait de se conformer au droit international et à la résolution 242 de l’ONU en particulier, le Secrétaire général de l’ONU – qui s’appelait U Thant – a été nommé président de l’Assemblée générale des Nations unies. Il était originaire de Birmanie et c’était un être humain remarquablement décent – probablement, à mon avis, pour ce que cela vaut – le seul Secrétaire général décent que les Nations unies aient jamais eu. C’était une personne très modeste, un bouddhiste, mais il était aussi remarquablement honnête dans sa position. Il a déclaré, juste après le rejet par Israël de ces conditions pour mettre fin au conflit, « Il ne fait guère de doute que si l’impasse actuelle dans la recherche d’un règlement pacifique persiste, de nouveaux combats éclateront tôt ou tard ». Ainsi, étant donné l’obstination d’Israël, son refus de respecter le droit international, comme l’a souligné U Thant, une guerre devenait alors inévitable. De nouveaux combats éclateraient tôt ou tard.

Après avoir refusé d’accepter les termes d’un règlement, Israël a poursuivi l’expansion de ses colonies dans la péninsule du Sinaï, qui était alors un territoire égyptien. Il est devenu évident qu’Israël ne renoncerait jamais au contrôle du Sinaï, le Sinaï égyptien. À ce moment-là, l’Égypte n’a cessé de dire, ou le chef de l’État égyptien de l’époque, Anouar El-Sadate, n’a cessé de dire : « Nous allons attaquer. Vous ne nous donnez aucune option. Vous refusez de céder le territoire que vous avez conquis. Vous ignorez le droit international, vous ne nous donnez pas d’autre choix que la guerre. »

Comme je l’ai écrit dans un livre publié il y a des décennies maintenant, j’ai dit, parce que cette guerre d’octobre, comme la plupart d’entre vous le savent, a été qualifiée de « surprise ». Israël a été choqué. En fait, comme je l’ai écrit, « Aucune guerre dans l’histoire n’a été lancée avec autant de publicité que l’attaque-surprise d’octobre 1973 ». On peut se poser la question suivante : « Pourquoi Israël a-t-il ignoré les avertissements d’Anouar el-Sadate sur son intention d’attaquer ? » C’est là qu’il faut se plonger dans l’état d’esprit des dirigeants et de la population israéliens actuels. L’opinion des Israéliens, et elle était très répandue, était que la guerre n’est pas un jeu arabe, que les Arabes n’avaient pas d’option militaire. Après l’humiliante défaite subie par les Arabes en juin 1967, ce que l’on appelle parfois la guerre des Six-Jours, l’idée s’est ancrée chez les dirigeants israéliens, mais aussi chez la population elle-même, que les Arabes étaient incapables de se battre. Le ministre des affaires étrangères israélien de l’époque, le général Moshe Dayan, célèbre à l’époque – il est aisément reconnaissable à son bandeau de pirate sur un œil – et héros de la guerre de juin 1967, a déclaré : « La faiblesse des Arabes est due à des facteurs trop profondément enracinés pour être, à mon avis, facilement surmontée. » Il parlait du retard moral, technique et éducatif des soldats des armées arabes. Yitzhak Rabin, autre grande figure de l’histoire militaire israélienne, mais aussi de l’histoire politique israélienne, a déclaré à l’époque : « Il n’est pas nécessaire de mobiliser nos forces chaque fois que nous entendons des menaces arabes », c’est-à-dire les menaces de Sadate. « Les Arabes ont une faible capacité à coordonner leur action militaire et politique. » Le ministre des affaires étrangères israélien de l’époque, Abba Ebban, commente dans ses mémoires que l’atmosphère de « destinée manifeste » [idéologie ancrée aux Etats-Unis au XIXe siècle, selon laquelle la nation américaine aurait pour mission divine l’expansion de la « civilisation » vers l’Ouest, et à partir du XXe siècle, au monde entier], qui considère les peuples voisins comme des races inférieures, a commencé à se répandre dans le discours national. Et un historien militaire israélien a rapporté que le surnom donné aux soldats égyptiens était « les singes ».

Ce que l’on peut donc conclure, je pense, à propos de la guerre d’octobre 1973, c’est que, premièrement, elle n’a pas vraiment été une surprise dans le sens où, une fois qu’Israël a refusé de se retirer du Sinaï, comme l’a dit U Thant, la guerre est devenue inévitable. Mais l’autre point que je voudrais souligner, parce que c’était un lieu commun à l’époque, et c’est maintenant un lieu commun dans la discussion actuelle autour des événements à Gaza et en Israël – on parle de ce qui s’est passé en octobre 1973, comme aujourd’hui, en disant qu’il s’agissait d’un échec en matière de renseignement. Mais en fin de compte, à mon avis, il ne s’agit pas d’un échec en matière de renseignement, mais d’un échec politique. Israël aurait pu faire la paix, mais, partant du principe raciste que les Arabes ne résisteraient pas, il a choisi la conquête. C’était le problème à l’époque, et il me semble, comme Mouin Rabbani l’évoquera, que c’est le problème aujourd’hui. Il ne s’agit pas fondamentalement d’un « échec du renseignement », mais d’un échec politique, car le calcul politique des Israéliens était, et est toujours, qu’il est possible d’humilier et de soumettre les Arabes indéfiniment car ils sont intrinsèquement incompétents et qu’en fin de compte, la force l’emportera et les Arabes en général – ou les Palestiniens en particulier – se soumettront.

 

La situation humanitaire à Gaza

Permettez-moi maintenant d’évoquer le contexte de la situation actuelle, car si on ne connait pas ces faits de base, on ne peut pas vraiment comprendre ce qui s’est passé. Premièrement, 70 % de la population de Gaza est composée de réfugiés de la guerre de 1948 et de leurs descendants. En d’autres termes, 70 % de la population de Gaza est composée de personnes qui ont été expulsées de leur patrie en 1948 et de leurs descendants (et, à ce stade, des descendants des descendants) de ceux qui ont été expulsés. En vertu du droit international, 70 % de la population est considérée comme réfugiée. Deuxièmement, la moitié de la population de Gaza – 2,1 millions d’habitants – est constituée d’enfants. Nous parlons, et je pense qu’il ne faut jamais l’oublier, nous parlons d’enfants. Troisièmement, Gaza est l’un des endroits les plus densément peuplés de la terre. Elle est plus densément peuplée que Tokyo, et cette population est confinée dans une bande de huit kilomètres de large et de 40 kilomètres de long. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Ce matin, j’ai cherché une analogie ou une façon d’imaginer ce que cela signifie. Ce que cela signifie, c’est que je fais mon jogging tous les matins le long de la côte de Coney Island. Cela fait 8 kilomètres. C’est la largeur de Gaza – mon jogging matinal – et sa longueur est inférieure à celle d’un marathon [42,195 km]. C’est 40 kilomètres. C’est Gaza. Huit kilomètres, mon jogging matinal, par 40 kilomètres, un marathon.

La moitié de la population de Gaza est actuellement au chômage. Je me suis penché sur un livre que j’ai écrit il y a quelques années, qui retrace l’histoire, et ce chiffre est resté constant. Environ la moitié de la population est au chômage au moins depuis 2010, mais probablement depuis plus longtemps. 60 % des jeunes sont au chômage. Environ la moitié de la population est classée par les organisations humanitaires comme souffrant d’une grave insécurité alimentaire. Sauf exception, personne ne peut entrer à Gaza et personne ne peut en sortir. Si vous imaginez une société soumise à un régime de famine, confinée dans une région qui compte parmi les plus densément peuplées au monde et dont la moitié de la population est âgée de moins de 18 ans, c’est-à-dire classée parmi les enfants, vous ne serez pas surpris d’apprendre que l’ancien Premier ministre britannique conservateur, David Cameron, a décrit Gaza comme une « prison à ciel ouvert ». Vous n’aimerez peut-être pas l’entendre, mais Baruch Kimmerling, qui était l’un des sociologues israéliens les plus éminents avant de mourir prématurément, a décrit Gaza dès 2003 – gardez à l’esprit que c’était avant qu’Israël ne renforce le blocus de Gaza, ce sur quoi je reviendrai – en 2003, il a décrit Gaza comme « le plus grand camp de concentration qui ait jamais existé ». C’est ça, Gaza.

 

« Offensive de paix » palestinienne et réaction israélienne

Comment Gaza est-elle devenue Gaza ? Comment est-elle passée d’une dénomination sur une carte à un objet de mort et de destruction incessantes ? Permettez-moi de me répéter : 1967, résolution 242 de l’ONU, retrait total d’Israël en échange d’un accord permettant à Israël d’exister en paix avec ses voisins. Dès le début des années 1970, l’organisation palestinienne représentative de l’époque, l’Organisation de libération de la Palestine, a accepté ces conditions pour résoudre le conflit, ce que l’on a appelé le règlement à deux États. L’OLP l’a accepté. Pour Israël, c’était une source de panique, car si les Palestiniens acceptaient une résolution du conflit conformément à la résolution 242, Israël allait être mis sur la sellette. « Pourquoi n’acceptez-vous pas les termes du droit international ? » 

Alors Israël, pris de panique, a fait ce qu’il fait toujours : il a tenté de provoquer l’Organisation de libération de la Palestine afin d’obtenir d’elle une quelconque action militaire. Ensuite, Israël est intervenu avec l’intention d’essayer de détruire l’OLP. Pourquoi Israël voulait-il détruire l’OLP ? Un très bon historien israélien, Avner Yaniv, a expliqué qu’Israël devait mettre fin à « l’offensive de paix palestinienne ». Pour ce faire, Israël a lancé une attaque contre le Liban en juin 1982. À l’époque, l’OLP avait son siège au Liban, et au cours de cette guerre, Israël a tué, selon les estimations, entre 15 000 et 20 000 Palestiniens et Libanais, en grande majorité des civils. 

Cette histoire particulière est en fait une histoire vivante pour un certain nombre d’entre nous, comme Sana Kassem qui est parmi nous. Je tiens à saluer Sana parce qu’elle se trouvait à Beyrouth en août 1982 lors du bombardement israélien brutal de Beyrouth. C’est une survivante. En plus d’être une mère et une merveilleuse enseignante, elle est en première ligne pour défendre les droits des Palestiniens depuis cette horrible invasion. 

Lorsque vous entendez les chiffres [le nombre des victimes] aujourd’hui, aussi choquants soient-ils, je dois toujours rappeler aux gens que tous les chiffres, dans toutes les attaques israéliennes sur Gaza et même aujourd’hui, pâlissent en comparaison de l’horreur qu’Israël a infligée au Liban en 1982. Les Palestiniens ont été vaincus en 1982, du moins sur le plan militaire, et ont subi une défaite majeure. Et les choses ressemblent à ce qui se passe périodiquement. Il semblait que c’était la fin des Palestiniens ou de la lutte palestinienne. Le conseiller à la sécurité nationale, Zbigniew Brzezinski, a dit de façon célèbre : « Bye-bye P.L.O. », que c’était fini.

 

Intifadas et « trahisons » de l’OLP

En 1987, les Palestiniens des territoires occupés, voyant qu’ils ne recevaient aucun soutien de l’étranger, ont décidé de prendre leur destin en main. Ils ont lancé ce que l’on a appelé l’Intifada, une révolte civile non violente contre l’occupation israélienne de ces territoires. J’ai passé pas mal de temps là-bas pendant les étés de cette révolte civile. Et pour ceux d’entre vous qui ne s’en souviennent pas, je peux simplement dire qu’il s’agissait d’un soulèvement profondément inspirant des masses du peuple palestinien, des Palestiniens les plus ordinaires, de tous âges, littéralement de tous âges, je dirais de trois à quatre-vingt-dix ans. Vous aviez des enfants en bas âge et des grands-mères qui, à leur manière, ont participé à cette révolte civile non violente. Les Israéliens ont lancé une répression très brutale de cette révolte, célèbre pour le slogan du ministre de la défense de l’époque, Yitzhak Rabin, qui a déclaré : « Nous allons infliger force, puissance et coups » aux civils palestiniens pour qu’ils se rendent.

Pour diverses raisons qu’il n’est pas utile d’évoquer ici, cette première Intifada palestinienne ou révolte palestinienne, la révolte civile, a en fait été vaincue. Le point culminant de cette défaite a été atteint en 1993, avec ce que l’on appelle l’accord d’Oslo. Et cet anniversaire vient d’être, pour ainsi dire, célébré. C’était il y a 30 ans. C’était le 13 septembre 1993, il y a donc 30 ans ce mois-ci. Mouin Rabbani a d’ailleurs écrit quelque chose d’assez perspicace, à mon avis, sur ce qui s’est passé à Oslo. Le bilan d’Oslo est très simple : il s’agit, comme l’a dit Edward Saïd, professeur et porte-parole des Palestiniens, à l’époque, d’une « capitulation palestinienne ». Israël a décidé de rationaliser son occupation, et rationaliser l’occupation signifiait : « Pourquoi devrions-nous faire le sale boulot et faire mauvaise figure devant les caméras internationales ? Engageons des Palestiniens pour faire le sale boulot à notre place. » À l’époque, l’OLP était désespérée et déjà très corrompue. C’est ainsi que l’OLP a changé de camp, pour dire les choses crûment, mais je pense que c’est exact. L’OLP est devenu le sous-traitant d’Israël pour maintenir l’occupation israélienne, pour ainsi dire, par télécommande. Et nous devons dire qu’Israël a remarquablement réussi. Pour les Israéliens, il s’agissait d’une expérience : « Pouvons-nous créer une classe de collaborateurs qui feront tout notre sale boulot, si en échange nous leur donnons certains des avantages du pouvoir ? » Je me souviens qu’à l’époque, de nombreuses personnes doutaient que les Palestiniens puissent un jour servir de complices volontaires au gouvernement israélien. Et bien que ce doute soit désormais dissipé, ce que l’on appelle l’ « Autorité palestinienne », qui est en fait le descendant de l’Organisation de libération de la Palestine, est un collaborateur volontaire d’Israël. 

Il y a eu ensuite une autre tentative, sous le Président Clinton, de sceller un accord entre Israël et les Palestiniens. Cette tentative a eu lieu à Camp David en 2000. Je ne veux pas entrer dans les détails de Camp David. Je me contenterai d’en présenter l’essentiel. L’essentiel a été appelé les « Paramètres Clinton », du nom de notre Président Bill Clinton, pour résoudre le conflit. Pour parler franchement, les paramètres Clinton n’étaient pas terribles, ils n’étaient pas formidables, mais ils constituaient, pourrait-on dire, une base pour parvenir à un règlement. Les Palestiniens et les Israéliens ont accepté ces paramètres avec – les deux parties ont utilisé la même expression – des « réserves ». Toutefois, après la conclusion d’un accord, lorsque les négociations ont repris dans cette région appelée Taba, qui fait partie de l’Égypte, à un moment donné, le premier ministre de l’époque, Ehoud Barak, a interrompu les négociations et la tentative de parvenir à un règlement s’est avérée infructueuse. Peu de temps après, les Palestiniens, fin août début septembre 2000, les Palestiniens entrent à nouveau en révolte civile contre l’occupation israélienne. Là encore, je ne peux pas entrer dans les détails, mais j’aimerais simplement établir les faits de base. Cette deuxième Intifada a commencé de la même manière civile que la première Intifada. Mais le Premier ministre israélien de l’époque, Ehud Barak, a décidé que « nous devions infliger un maximum de morts dès le départ pour éviter que cette Intifada ne devienne incontrôlable comme la première ». Dans les premiers jours de la seconde Intifada, Israël a donc tiré un million de balles sur les Palestiniens qui protestaient de manière non violente. Et à la fin de la troisième semaine, je crois, la proportion était de 20 morts palestiniens contre 1 mort israélien. Face à cela, il était parfaitement prévisible qu’à un moment donné, la seconde Intifada deviendrait incontrôlable et violente. Et c’est effectivement ce qui s’est produit. Il y a eu beaucoup de morts du côté palestinien et du côté israélien. Il y a eu 2 400 Palestiniens tués, 800 Israéliens tués – c’est à peu près trois contre un – la grande majorité était des civils, et cette révolte s’est éteinte. La seconde Intifada n’a jamais officiellement pris fin, pas plus que la première Intifada d’ailleurs. Elle n’a jamais pris fin officiellement, mais cette deuxième révolte s’est éteinte. 

 

Le redéploiement israélien à Gaza et l’arrivée au pouvoir du Hamas

L’événement majeur suivant survient en 2005, lorsque les Israéliens de Gaza redéploient leurs forces. La presse a faussement décrit cet événement comme un retrait d’Israël de la bande de Gaza. Israël ne s’est jamais retiré de Gaza : ses colons ont été retirés de Gaza, mais Israël a simplement redéployé ses forces de l’intérieur de Gaza vers le périmètre de Gaza. Israël, depuis ce jour et jusqu’à aujourd’hui, en vertu du droit international, reste la puissance occupante à Gaza. Ainsi, comme l’a signalé Human Rights Watch, que l’armée israélienne soit à l’intérieur de Gaza ou redéployée à sa périphérie, elle reste sous son contrôle. Encore une fois, à ce jour, Israël est toujours la puissance occupante à Gaza. J’aurai des choses à dire à ce sujet au cours de la conversation, car à mon avis, il n’est plus exact de parler d’Israël comme d’une puissance occupante. Gaza, la Cisjordanie, Jérusalem-Est, tous ces territoires ont été intégrés à Israël. Ce qui se passe actuellement n’est pas une guerre au sens d’un conflit entre deux États. Il s’agit d’une guerre interne. Et la meilleure façon de la considérer, à mon avis – il faut trouver le bon langage et aucun langage n’est jamais parfait – est de la considérer soit comme une rébellion d’esclaves rappelant les rébellions d’esclaves dans mon propre pays, les États-Unis, soit comme la création par Israël d’un archipel du Goulag. Pour ceux d’entre vous qui connaissent cette référence [à Soljenitsyne], l’archipel du Goulag, ce sont les camps de travail d’esclaves qui ont été établis sous l’Union soviétique à l’époque de Staline. Israël a établi un archipel du Goulag, mais à l’intérieur de son propre pays. Il ne s’agit pas d’une guerre – comme on le dit maintenant – entre Israël et un État étranger. Au minimum, Israël reste une puissance occupante, mais à mon avis, pour des raisons que j’évoquerai plus tard, il ne s’agit plus d’une puissance occupante, mais d’une révolte civile d’une population esclave.

En 2006 – et c’est là que nous en arrivons à la situation actuelle –, en janvier 2006, des élections parlementaires ont eu lieu dans les territoires palestiniens occupés et le Hamas les a remportées. Jimmy Carter était à Gaza, l’ancien Président américain Jimmy Carter était à Gaza au moment des élections, et il les a qualifiées d’ « élections tout à fait honnêtes et justes ». Elles ont été si honnêtes et si justes qu’elles ont profondément déçu la sénatrice Hillary Clinton, qui a déclaré à l’époque : « Nous aurions dû nous assurer que nous faisions quelque chose pour déterminer qui allait gagner ». C’est l’idée que les États-Unis se font d’une élection démocratique.

Dès l’arrivée au pouvoir du Hamas, sa position sur la reconnaissance d’Israël a évolué. Jusqu’alors, il refusait de reconnaître l’existence d’Israël. Mais comme l’a dit l’une des figures de proue de l’ONU à Gaza à l’époque, après l’élection, le Hamas évoluait et il pouvait encore évoluer. L’un des principaux experts de Gaza a écrit plus tard qu’une solution politique était à portée de main du côté du Hamas, mais seulement si l’ingérence active des États-Unis et la passivité de l’Union européenne n’avaient pas saboté cette expérience de gouvernement. Du côté palestinien, et en particulier du côté du Hamas, il existe de réelles possibilités de parvenir à un règlement sur la base du droit international. Israël, les États-Unis et l’Union européenne les ont sabotées. 

Ce n’est pas tout. Israël a ensuite instauré le blocus de Gaza. Cela m’agace au plus haut point que l’on continue à dire que le blocus a commencé il y a 16 ans, en 2007. Il a commencé lorsqu’Israël a été mécontent des résultats de l’élection palestinienne. C’est à ce moment-là que le blocus a commencé ou, comme l’a dit le représentant de l’ONU à l’époque, que l’activité économique à Gaza s’est arrêtée, passant en mode de survie. C’est à ce moment-là qu’ont commencé les troubles qui ont culminé avec les événements de la semaine dernière, lorsqu’on a dit au peuple, qu’on lui a donné des instructions, qu’on lui a ordonné, qu’on l’a exhorté à organiser des élections, ce qu’il a fait, mais parce que les résultats n’étaient pas ceux que voulaient les États-Unis, Israël et l’Union européenne, il a été puni par l’imposition de ce blocus.

 

Les guerres israéliennes contre Gaza

En 2007, les États-Unis, l’UE et Israël ont tenté un coup d’État pour renverser le gouvernement de Gaza, le gouvernement du Hamas. Le Hamas a fait échouer le coup d’État et, à ce moment-là, Israël, les États-Unis et l’Union européenne ont renforcé le blocus. À partir du 26 décembre 2008, Israël a lancé l’un de ses assauts meurtriers contre Gaza. Il y en a eu tellement qu’il est très difficile de les compter. L’opération « Plomb durci », à laquelle je vais maintenant me référer, est la plus connue. Israël a lancé ce qu’Amnesty International a appelé « les 22 jours de mort et de destruction », et qui est comparable aux autres attaques israéliennes.

Pourquoi Israël a-t-il lancé l’opération « Plomb durci » ? Les habitants de Gaza ont-ils fait quelque chose qui l’expliquerait ? S’agissait-il d’une provocation ? Les habitants de Gaza ont-ils été les instigateurs de l’opération ? Non. La situation était très claire à l’époque, et elle l’est toujours aujourd’hui. Israël avait subi une défaite militaire spectaculaire en 2006 au Liban lors de la guerre contre le Hezbollah et le Hezbollah avait infligé une défaite massive à Israël. Ce que le chef du Hezbollah, Sayed Nasrallah, a appelé « la victoire divine ». Et Israël s’est inquiété – je ne suis pas sûr que le mot « terrifié » soit le bon, mais il s’est inquiété du fait que ce qu’il appelle sa « capacité de dissuasion » avait été mise à mal. En d’autres termes, après la victoire du Hezbollah, les Arabes ne craignaient plus Israël. Israël a donc voulu rétablir sa capacité de dissuasion et a lancé un assaut meurtrier contre Gaza. Au cours de cet assaut, 1 400 habitants de Gaza ont été tués. Près des quatre cinquièmes d’entre eux étaient des civils. 350 enfants gazaouis ont été tués.  Du côté israélien, dix combattants sont morts et trois enfants ont été tués. Israël a également ciblé massivement l’infrastructure et a détruit 6 000 maisons à Gaza. L’un des résultats notables de cet événement – qui a probablement représenté un point culminant du soutien international aux Palestiniens – a été qu’un Juif sioniste sud-africain de renom, Richard Goldstone, a publié un rapport en son nom dans lequel il a documenté en détail ce qu’il a appelé des crimes de guerre et d’éventuels crimes contre l’humanité qu’Israël a infligés au cours de ces « 22 jours de mort et de destruction ». Il s’est ensuite rétracté de ce rapport pour des raisons qui restent à ce jour mystérieuses. 

En 2014, Israël a lancé un nouvel assaut intensif sur Gaza. Il s’agissait de l’opération « Bouclier défensif ». Elle a duré 51 jours. Le président de la Croix-Rouge, Peter Moorer, s’est rendu à Gaza. Il s’est rendu à Gaza et il a déclaré… N’oubliez pas qu’il s’agit du président du Comité international de la Croix-Rouge. Il a vu de nombreuses zones de guerre. En fait, son travail consiste à visiter des zones de guerre. Après avoir visité Gaza, il a déclaré : « Je n’ai jamais vu une destruction aussi massive. » 550 enfants ont été tués, 18 000 maisons ont été détruites. 

 

La « Grande marche du retour »

Dernière chose avant de passer la parole à Mouin Rabbani : dans une dernière tentative désespérée, dans une dernière tentative désespérée de briser le blocus de Gaza, qui en a fait le plus grand camp de concentration du monde, avec la curieuse particularité d’être un camp de concentration où la moitié des détenus sont des enfants. La dernière tentative désespérée des habitants de Gaza, avant aujourd’hui, pour sortir de ce camp de concentration, a eu lieu en 2018, lors de la « Grande marche du retour », au cours de laquelle les Palestiniens ont tenté, de manière massive et non violente, de briser le blocus. Peu de rapports sur les droits de l’homme ont été publiés, mais il y en a eu quelques-uns. Le rapport le plus exhaustif et le plus fiable a conclu, et je fais appel à ma mémoire – mais ma mémoire est assez bonne pour ces choses-là – qu’Israël a ciblé, rappelez-vous, une manifestation civile non violente pour tenter de briser le blocus de Gaza. Israël a pris pour cible des enfants, du personnel médical, des journalistes et des personnes souffrant d’un handicap physique, comme les personnes en fauteuil roulant. À un moment donné, la brutalité est devenue insupportable et, comme par le passé, ce mouvement de protestation s’est éteint.

Il y a eu quelques autres échanges entre Israël et Gaza, mais je pense que vous avez eu une vue d’ensemble et maintenant nous en venons au présent, et je vais laisser Mouin s’exprimer. En plus d’être un vieil ami, je dirais qu’il est de loin le commentateur le plus astucieux, le plus compétent et le plus précis du conflit israélo-palestinien aujourd’hui. 

Je voudrais juste dire une dernière chose. J’ai pris un engagement lorsque, en 1982, je me suis engagé dans ce combat : « Je n’abandonnerai pas le peuple palestinien, quoi qu’il arrive, je m’en tiendrai à cette cause. » En 2020, j’avais abandonné. Je pensais que la cause était perdue. Je ne voyais pas l’intérêt de faire quoi que ce soit à ce moment-là. À partir de 2020, j’ai commencé à rédiger d’énormes documents juridiques de plus en plus détaillés et je me suis demandé ce que je faisais. De plus en plus de détails, de plus en plus de documentation sur la cause perdue. Et j’ai abandonné. Et quand j’ai lu récemment le récit de Mouin Rabbani, qui n’a pas encore été publié, sur la situation actuelle, j’ai appris des choses que je ne savais même pas. Vous avez parlé de la « Guerre de l’unité » de 2021. Je n’y ai pas prêté attention. Je compte donc sur Mouin Rabbani pour me tenir au courant et m’expliquer ce qui se passe en ce moment.

Mouin Rabbani : Merci beaucoup, comme toujours, pour ce résumé très détaillé et perspicace de l’histoire pertinente. Je vais donc expliquer pourquoi nous nous trouvons aujourd’hui au milieu de la crise que nous connaissons. 

 

Le Hamas prend l’initiative

Comme Norman l’a expliqué, le Hamas a remporté les élections de 2006 organisées parmi les Palestiniens résidant dans les territoires occupés, mais l’Autorité palestinienne et les puissances occidentales l’ont empêché de gouverner. Cette situation a conduit à un conflit croissant à l’issue duquel le Hamas a pris le pouvoir en 2007 en Cisjordanie. Je ne vais pas répéter l’histoire que Norman nous a déjà présentée, si ce n’est pour dire que si l’on examinait la situation du point de vue de ceux qui ont lancé hier ce que l’on appelle l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » on constaterait ce qui suit. Le Hamas dirige la bande de Gaza depuis 2007 et a atteint le point où il n’est plus pris au sérieux, en particulier par Israël. Ce que je veux dire par là, c’est qu’Israël est parvenu à la conclusion que la seule chose qui importe au Hamas est de maintenir et de perpétuer son autorité sur le territoire de la bande de Gaza et sur sa population, et que toutes les déclarations qu’il fait au sujet de la mosquée Al-Aqsa, de l’intensification de la colonisation en Cisjordanie, de toutes ces autres questions, ne sont que de la rhétorique qu’il utilise pour se légitimer et des questions qu’Israël peut ignorer sans risque. Dans le même temps, le blocus israélo-égyptien de la bande de Gaza n’était pas vraiment assoupli.

En outre, le gouvernement du Qatar, qui fournissait chaque mois de l’argent à la bande de Gaza en coordination avec Israël, a réduit son soutien à la bande de Gaza au cours des derniers mois et a déclaré impérieusement au Hamas qu’il devait trouver des solutions plus durables à sa crise financière. La Turquie, qui avait accueilli d’éminents dirigeants du Hamas, a exilé un certain nombre d’entre eux au cours de l’année écoulée. Le Hamas a donc vu qu’il était traité comme un élément insignifiant par Israël. Il a vu que l’escalade israélienne, en particulier sous le gouvernement actuel et son prédécesseur, s’était transformée en une véritable stratégie israélienne. Nous l’avons vu, par exemple, avec les raids quasi quotidiens des colons, assistés par l’armée, dans les villages de Cisjordanie, que même des commandants militaires israéliens de haut rang en sont venus à qualifier de « pogroms ». Le Hamas a assisté au nettoyage ethnique de la Cisjordanie et, bien sûr, au nombre croissant d’incursions dans le Haram al-Sharif, l’enceinte de la vieille ville de Jérusalem qui abrite la mosquée Al-Aqsa, par d’éminents politiciens israéliens et des groupes de colons, et je pense que le Hamas a essentiellement conclu qu’Israël était allé trop loin depuis trop longtemps et qu’il fallait faire quelque chose à ce sujet. L’ampleur, la portée et la sophistication de ce que nous avons vu hier ne peuvent s’expliquer comme une réponse à quelque chose qui s’est produit hier, la semaine dernière ou le mois dernier. Il s’agit manifestement d’une préparation de plusieurs mois et je pense que le Hamas a réédité ce qui s’est passé en 2021.

Vous savez, tous les conflits précédents – si je peux utiliser ce terme – entre le Hamas et Israël ont été initiés par Israël et portaient sur des questions relatives à la bande de Gaza. Ce qui s’est passé en 2021, c’est que non seulement la confrontation armée a été initiée pour la première fois par le Hamas plutôt que par Israël, mais elle a également été initiée par le Hamas pour des questions qui n’étaient pas directement liées à la bande de Gaza, mais qui avaient plutôt trait aux assauts israéliens croissants contre la mosquée Al-Aqsa pendant le mois de Ramadan et à l’intensification des activités de colonisation à Jérusalem-Est. Pour faire court, un cessez-le-feu a été conclu, des promesses ont été faites, et si l’on avance rapidement jusqu’à cette année et l’année dernière, la situation est restée essentiellement inchangée. Il n’y a pas eu d’assouplissement significatif du blocus de la bande de Gaza, etc. Il est donc clair que le Hamas est arrivé à la conclusion qu’il devait faire quelque chose de véritablement spectaculaire dans le but de rendre le statu quo obsolète.

 

L’opération « Déluge d’al-Aqsa » et les objectifs du Hamas 

Et je pense que c’est essentiellement ce que nous avons vu hier. Une opération militaire sophistiquée, si vous la considérez uniquement en ces termes, et je dois ajouter que je ne suis pas un analyste militaire, mais elle est comparée à l’attaque surprise conjointe égypto-israélienne du 6 octobre 1973 – il y a un demi-siècle, presque jour pour jour – qui a déclenché la guerre d’octobre 1973. Mais il y a une différence importante. La première est qu’en 1973, bien que l’Égypte et la Syrie aient déployé des efforts considérables pour dissimuler leurs intentions et leurs préparatifs, Israël avait sans doute été suffisamment averti de l’imminence de l’offensive arabe, mais il a choisi d’ignorer les avertissements pour des raisons que Norman a déjà expliquées. Hier, je pense qu’il est juste de dire qu’Israël était pratiquement dans l’ignorance totale de ce qui était sur le point de se produire. Et ce n’est pas tout : la bande de Gaza est le territoire et la population les plus intensivement étudiés de la planète et pourtant, le Hamas a pu le faire et a pu, pour la première fois depuis 1948, pénétrer dans un territoire situé à l’intérieur des frontières internationalement reconnues d’Israël, s’emparer d’installations militaires et de centres de population et en détenir un certain nombre qui non seulement sont toujours entre leurs mains, mais selon certaines informations, d’autres combattants palestiniens arriveraient encore depuis la bande de Gaza. Je crois que c’est un analyste israélien qui a déclaré que ce qui s’est passé, c’est qu’Israël a passé les dernières années à se préparer à une infiltration armée du Hezbollah à ses frontières Nord, mais cette infiltration s’est faite à partir de la bande de Gaza par le Hamas et le Jihad islamique, ce qui est d’autant plus étonnant si l’on tient compte du fait qu’il s’agit d’un territoire soumis à un blocus, avec des ressources très modestes et des personnes très ingénieuses, et que cette infiltration se poursuit encore.

Maintenant, sans entrer dans une analyse trop poussée des aspects militaires – qui, encore une fois, sont des choses que je connais très peu et qui ne m’intéressent pas particulièrement – examinons le contexte plus large, c’est-à-dire ce que le Hamas espère obtenir. Je pense que, premièrement, il insiste pour être pris au sérieux. Il insiste sur le fait que lorsqu’il pose des exigences sur la table des négociations, celles-ci doivent être sérieusement considérées et que, contrairement aux accords précédents, lorsque des accords sont conclus, ils doivent également être mis en œuvre dans la pratique. Son deuxième objectif est, je pense, d’imposer un échange de prisonniers à grande échelle avec Israël. Il y a des milliers de prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes. Certains d’entre eux y sont depuis des décennies et le Hamas espère vraiment vider les prisons israéliennes des prisonniers politiques palestiniens. Troisièmement, le Hamas souhaite également imposer au moins des restrictions à l’armée israélienne et à ses auxiliaires en Cisjordanie pour mettre fin au nettoyage ethnique de la vallée du Jourdain, qui est pratiquement terminé, pour mettre fin à ces raids violents quotidiens dans les villages de Cisjordanie et ainsi de suite. Troisièmement, la question de la Palestine a fait l’objet d’une complaisance internationale croissante. Les capitales mondiales sont en quelque sorte parvenues à la conclusion que « vous savez, nous avons la Libye, la Syrie, l’Irak et Daech. Il s’agit de crises réelles qui doivent être traitées. En revanche, la question de la Palestine existe depuis la fin des années 1940, le ciel ne nous est pas encore tombé sur la tête, et on peut donc l’ignorer pendant que nous nous occupons de la Syrie, de l’Ukraine, de la crise migratoire et d’autres choses encore. » Le Hamas voulait envoyer un message très clair : vous nous ignorez et vous ignorez la question palestinienne à vos risques et périls, parce que nous sommes non seulement capables de perturber le cours normal des choses, mais nous sommes capables de le perturber d’une manière très désagréable pour vous.

 

L’accord de paix entre Israël et l’Arabie Saoudite 

Beaucoup de gens ont parlé d’un accord de paix imminent entre Israël et l’Arabie saoudite et du fait que l’un des principaux objectifs du Hamas était de rendre cet accord infaisable. Je n’y crois pas. La première raison est que je ne pense pas qu’un accord israélo-saoudien soit vraiment à l’ordre du jour. Si vous regardez la manière dont il est discuté, un accord israélo-saoudien inclurait des engagements américains envers l’Arabie saoudite qui ne passeraient jamais le Congrès américain, et il inclurait des concessions israéliennes relativement mineures, pour ainsi dire, aux Palestiniens, qui, malgré leur nature largement cosmétique, ne seraient jamais validées par la coalition gouvernementale d’Israël. 

Pour ces raisons et un certain nombre d’autres facteurs, je pense qu’un accord israélo-saoudien n’est vraiment pas à l’ordre du jour. Mais si, pour les besoins de l’argumentation, un tel accord devait être conclu, je ne vois aucune raison de conclure qu’un amoncellement de cadavres palestiniens ou une offensive palestinienne réussie contre Israël feraient changer d’avis l’Arabie saoudite sur la conclusion d’un tel accord. Je veux dire qu’au mieux, ils peuvent intégrer un intervalle décent jusqu’à ce qu’ils signent un tel accord. Et vous savez, aucun autre État arabe n’a jamais été dissuadé de conclure des accords avec Israël parce que la question palestinienne n’était pas résolue.

Je ne pense donc pas que ces négociations israélo-saoudiennes soient un facteur. Je pense qu’embarrasser les gouvernements arabes qui ont des liens formels ou informels avec Israël est une sorte d’avantage supplémentaire du point de vue du Hamas. Mais je pense que les principaux objectifs sont ceux que j’ai exposés. 

 

Offensive terrestre à Gaza, risques d’explosion régionale et perspectives de paix

Nombreux sont ceux qui regardent ce qui s’est passé ces derniers jours. Plusieurs centaines d’Israéliens sont morts. Bien qu’il soit peut-être prématuré de l’affirmer, il me semble que l’objectif principal de cette attaque ait été d’envoyer un choc dans l’establishment militaire et sécuritaire israélien, plutôt que de simplement tuer un grand nombre de civils israéliens, bien qu’il y ait des rapports qui doivent être examinés et que je puisse me tromper sur ce point. Quoi qu’il en soit, les gens disent « Il est clair qu’il y aura une réponse israélienne massive » et c’est en effet déjà le cas. Le Hamas s’y est préparé, mais je pense que le Hamas s’appuiera également sur l’expérience des précédents assauts israéliens contre la bande de Gaza dans lesquels Israël a choisi de ne pas mener l’offensive terrestre de grande ampleur qui lui aurait permis de faire tomber le Hamas. Il a choisi de ne pas le faire car, d’une part, il hésite beaucoup à rétablir une présence permanente dans la bande de Gaza pendant une période prolongée. Elle serait soumise à des attaques quotidiennes depuis des centres de population très densément peuplés, etc. Une autre raison est qu’aussi hostile qu’Israël puisse être au Hamas, d’un point de vue stratégique, une priorité pour Israël est de promouvoir la fragmentation et le morcellement politique des Palestiniens. Il préfère donc une Cisjordanie et une bande de Gaza séparées non seulement territorialement, mais aussi par un schisme politique entre les dirigeants, qu’une Cisjordanie et une bande de Gaza réunies sous une seule Autorité palestinienne, même si celle-ci est en fait un supplétif d’Israël. Je pense donc que le Hamas calcule qu’Israël lancera des incursions massives dans la bande de Gaza, tentera d’écraser ces mouvements, causera des dégâts considérables – et probablement des victimes en masse – mais se retirera au bout d’un certain temps. Encore une fois, nous n’avions aucune idée de ce dont le Hamas était capable hier. Et nous ne savons pas non plus ce que le Hamas peut avoir en réserve pour les forces armées israéliennes si et lorsque elles lanceront une invasion terrestre.

Il y a un dernier point que j’aimerais aborder, à savoir que le Hamas est un membre à part entière, si l’on peut dire, de l’Axe de résistance autoproclamé, qui comprend le Hezbollah, l’Iran, la Syrie, les Houthis au Yémen et d’autres encore. Et je pense qu’il y a une question sans réponse à poser sur le degré de coordination entre le Hamas et le Hezbollah au Liban en particulier. Il est évident que le Hamas a bénéficié de l’expertise du Hezbollah de manière significative par rapport à ses performances antérieures, mais je me demande plus précisément si le Hezbollah fait potentiellement partie d’une campagne plus large à l’heure actuelle.

Je pense qu’il s’agit d’une question qui restera sans réponse. Je soupçonne que, comme nous l’avons vu aujourd’hui à la frontière nord d’Israël, le Hezbollah est en train de s’engager dans une campagne plus large. Le Hezbollah s’engage dans des escarmouches mineures simplement pour rappeler aux Israéliens qu’ils devraient peut-être réfléchir à deux fois avant d’engager tout le poids de leurs forces armées dans la bande de Gaza, et il se peut aussi qu’il y ait un accord entre ces deux organisations selon lequel si Israël franchit certaines lignes rouges, le Hezbollah et peut-être d’autres forces s’engageront alors de manière plus significative dans le conflit qui se déroule actuellement. Ce sont là mes premières impressions. Je pense qu’il est également très important de ne pas perdre de vue la dimension humaine de tout ce qui se passe actuellement, car je pense que l’on peut supposer que la situation va s’aggraver considérablement dans les jours, voire les semaines à venir. 

Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit aujourd’hui. Il n’est évidemment pas question d’appeler à un cessez-le-feu, car cela nécessiterait l’assentiment des Américains. Les Américains ont clairement indiqué qu’Israël avait le feu vert de Washington pour poursuivre cette campagne. Si l’on se réfère aux expériences passées, Norman a mentionné 2006, la guerre avec le Liban, par exemple, la façon dont ces choses fonctionnent généralement est la suivante : lorsqu’Israël lance une attaque, les États-Unis bloquent toutes les tentatives de cessation des hostilités ou même de désescalade. Finalement, Israël se retrouve bloqué et veut arrêter, mais ne peut le faire lui-même de peur de perdre la face, comme on dit, et tout d’un coup, Washington devient un grand artisan de la paix et fait adopter une résolution de cessez-le-feu par le Conseil de sécurité des Nations unies. Je soupçonne qu’il se passera quelque chose de similaire cette fois-ci. Voilà pour mes commentaires introductifs.

 

Le Hamas a-t-il eu raison d’attaquer ? Voulait-il maximiser les pertes civiles israéliennes ?

Norman Finkelstein : Je voudrais te poser quelques questions, Mouin, parce que je veux entendre ton point de vue. Les deux choses principales que j’ai entendues de la part de mes correspondants, et aussi de mes lectures, sont les suivantes : premièrement, même si le Hamas était justifié dans son opération (je déteste ces termes cliniques, mais je vais les utiliser), même si le Hamas était justifié, c’était imprudent : nous savons tous ce qu’Israël va faire, il y aura tellement de morts et de destructions qu’ils n’auraient pas dû le faire, c’est la première chose à dire. Deuxièmement, je sais qu’il est très tôt pour poser la question, mais comme je reçois beaucoup de demandes à ce sujet, vous y avez fait allusion, je me demandais si vous pouviez nous donner des informations spécifiques sur ce qui s’est passé en ce qui concerne la mort de civils au cours de l’assaut du Hamas. Evidemment, tant que les rapports sur les droits de l’homme ne seront pas publiés, il s’agira de spéculations. J’aimerais savoir sur quelle base vous semblez croire que les civils n’ont pas été, au moins, pris pour cible dans le cadre d’une politique délibérée. Je ne sais pas ce que ces jeunes gens ont pu faire lorsqu’ils sont entrés [dans les localités israéliennes]. Mais aussi, et surtout, ce qu’a fait le Hamas était-il stupide, à votre avis ?

Mouin Rabbani : C’est une question légitime. Mais, vous savez, pouvons-nous également dire que la première Intifada était une initiative stupide, dans la mesure où elle a été préparée de telle sorte que la seconde Intifada n’aurait jamais dû avoir lieu [si la première avait réussi] ? En d’autres termes, vous placez les gens dans une situation où ils n’ont aucun moyen de surmonter leurs circonstances exceptionnellement difficiles. En fait, vous dites aux gens qu’il vaut mieux mourir lentement que d’entreprendre une « opération » spectaculaire pour tenter de sortir de l’impasse et éviter ainsi une mort à petit feu. Ce que j’essaie de dire, c’est que je comprends la logique qui a présidé à la planification de cette opération. Je comprends qu’il s’agissait d’un risque calculé. Je vois aussi les inconvénients de ne rien faire et de ne rien changer.

S’agissait-il d’une initiative justifiée ou d’une initiative stupide, je pense que la seule conclusion à laquelle nous pouvons parvenir est que seul l’avenir nous le dira. Je pense que nous pouvons déjà conclure que le coût humain sera très important. En même temps, d’autres pourraient répondre en disant « Oui, mais l’alternative est d’avoir des enfants qui meurent du cancer sans médicaments et un chômage de masse, une pauvreté de masse, parce qu’aucune initiative significative n’est prise pour briser le blocus et mettre fin à l’état de siège. » Je pense donc qu’il est très difficile de répondre clairement à cette question, et je regrette de ne pas pouvoir être plus précis. Je pense que le temps nous le dira. Je peux tout à fait comprendre le raisonnement selon lequel il faut faire quelque chose d’important pour sortir de l’impasse et imposer à Israël, à la région, au monde, que vous nous ignorez à vos risques et périls. Je peux également comprendre le point de vue selon lequel le prix à payer sera si élevé que vous auriez dû réfléchir cent fois avant de vous engager dans cette voie. 

En ce qui concerne votre deuxième question, oui, il y a des rapports qui semblent de plus en plus étayés selon lesquels il y a eu un grand nombre de victimes lors d’une rave party qui se tenait dans le désert du Néguev. Cela faisait-il partie de la planification ? Cela explique-t-il le moment choisi pour l’opération ? Je n’en sais vraiment rien. Je dirais également qu’étant donné – comme vous le savez mieux que quiconque – la nature de la propagande israélienne et pro-israélienne, j’aimerais ne pas confirmer et ne pas juger jusqu’à ce que les faits soient connus. Mais s’il y a effectivement eu une attaque délibérée contre un rassemblement de civils dans le but explicite de faire un grand nombre de victimes, j’aurais deux observations à faire : A. C’est une chose méprisable, et B. Les Palestiniens seraient tout à fait justifiés de traiter avec un mépris total les condamnations émanant de personnes qui n’ont jamais condamné les crimes perpétrés contre eux.

 

Qu’en pensent les Palestiniens ?

Norman Finkelstein : Je vais poser une dernière question à Sana. Sana, vous êtes une mère, vous êtes une grand-mère. Si vous viviez à Gaza, après avoir tout entendu et lu, je suppose que vous avez lu tout ce qu’il y a à lire en ce moment, quelle serait votre position par rapport à ce qui se passe ? Soutiendriez-vous le Hamas ou diriez-vous « la mort et la destruction sont trop importantes, c’est irresponsable, je ne veux pas voir mes enfants et mes petits-enfants mourir » ?

Sana Kassem : Non, même sans être à Gaza, je soutiens cette opération. Il est tout à fait légitime que les Palestiniens ripostent, qu’ils libèrent leurs prisonniers, qu’ils forcent leur prison, la prison de Gaza. Bien sûr, je soutiendrais l’opération. Je soutiens l’opération, sans aucun doute. En fait, c’était comme un rêve pour moi de me réveiller le matin et de voir cette opération. Je n’arrivais pas à y croire. Et je suis heureuse de vous entendre, car vous m’avez souvent répété que la cause palestinienne était morte. Non, elle n’est pas morte. Tant qu’il n’y aura pas de justice, elle ne sera pas morte. Ce n’est pas une cause morte. Nous continuerons à nous battre. Nous n’avons pas d’autre choix. 

 

Parallèles historiques : l’insurrection du ghetto de Varsovie et la Commune de Paris

Norman Finkelstein : Je vais faire quelques brefs commentaires puis nous passerons aux questions. Mes parents étaient dans le ghetto de Varsovie jusqu’au soulèvement d’avril 1943. Le soulèvement du ghetto est normalement considéré comme un chapitre héroïque, ou le seul chapitre héroïque de l’extermination nazie. À l’occasion de cet anniversaire, il y a probablement 20 ou 30 ans, Amy Goodman, de l’émission Democracy Now ! a interviewé ma mère sur le soulèvement du ghetto de Varsovie. Et ma mère était très – disons-le comme ça – elle était très sceptique quant à toutes les louanges qu’on lui adressait. Elle disait, premièrement, « Nous étions tous destinés à mourir, et il n’y avait donc pas de grand héroïsme à essayer de résister alors qu’il n’y avait pas d’autre option, que nous allions être déportés et exterminés ». Deuxièmement, elle a dit que la résistance était largement exagérée, ce qui était en fait vrai. Il s’agissait d’une résistance minuscule à l’occupation nazie de Varsovie à l’époque. J’ai donc vu Amy Goodman, dont le visage a commencé à se décomposer parce que ma mère diminuait ce qui était censé être un chapitre héroïque ou le seul chapitre héroïque de cette horrible séquence d’événements. Alors Amy lui a demandé, « Y a-t-il quelque chose de positif dans ce qui s’est passé ? » Et je me souviens que ma mère a fait un commentaire, elle a d’abord parlé de l’ingéniosité, de l’ingéniosité des combattants du ghetto de Varsovie. Elle a décrit le fait qu’ils n’avaient ni matériel ni outils. Et ils ont construit ces catacombes très complexes – ce qu’on appelait des « bunkers » dans le ghetto – à mains nues. Je me souviens qu’elle avait utilisé le mot « ingéniosité ». Et puis, quand j’ai vu, vu ou lu l’ingéniosité des gens du Hamas à Gaza, l’endroit le plus surveillé sur la terre de Dieu, chaque coin et recoin est sous 10 000 technologies de surveillance israéliennes différentes. Chaque recoin de Gaza est soumis à 10 000 technologies de surveillance israéliennes différentes. Et pourtant, ils ont réussi, au milieu de tout cela, à contourner toute la surveillance israélienne et à mener cette opération – je rends hommage à cette ingéniosité ! Je rends hommage à la résistance d’un peuple qui a littéralement, ou presque littéralement, trouvé un moyen de résister à ce camp de concentration qui lui est imposé ou de le surmonter.

Je me souviens de la guerre du Viêt Nam, ce chapitre horrible de notre histoire, qui a malheureusement été complètement oublié par les nouvelles générations. Je me souviens d’un historien et écrivain de gauche, I.F. Stone. Et il a dit que si quelque chose de rédempteur pouvait être lu dans cette expérience, c’était le pouvoir des Vietnamiens de résister pendant trente ans, trois décennies, à ce bombardement incessant de leur pays. Les États-Unis larguaient l’équivalent de deux bombes atomiques au Viêt Nam chaque mois. Je me souviens avoir demandé un jour au professeur Noam Chomsky : « Comment pensez-vous qu’ils ont fait cela ? » « Je ne sais pas. Je ne sais pas. » a-t-il répondu. Et c’est le même sentiment d’émerveillement que j’ai ressenti quand je me suis levé le matin, et je crois que c’est Sana qui m’a envoyé un e-mail, « Regarde les infos ». Et je ressens le même émerveillement – je suis encore totalement époustouflé – face au fait que le Hamas a trouvé un moyen de mettre à profit l’ingéniosité humaine et l’esprit de résistance, ainsi que tous les pouvoirs que chaque individu peut invoquer dans cette lutte pour la résistance pour vaincre un adversaire très redoutable ou imposer une défaite, même si elle ne s’avère pas durable, pour imposer une défaite momentanée à ces suprémacistes racistes et Übermenschen qui ne croient tout simplement pas que les Arabes sont assez intelligents, assez malins, assez ingénieux pour l’emporter.

Quant à la question des civils Israéliens et de leur mort, je ne sais pas ce qui s’est passé. J’écouterai patiemment et j’analyserai aussi équitablement que possible les preuves au fur et à mesure qu’elles seront disponibles. Je ne mettrai pas de « mais », je ne mettrai pas de « cependant », je me contenterai d’exposer les faits. Premièrement, je relisais l’autre jour La guerre civile en France de Karl Marx, qui décrit la période où les ouvriers parisiens prennent le pouvoir à Paris, forment une Commune, et où le gouvernement, le gouvernement officiel, assassine les prisonniers de guerre, les otages, et cela devient si brutal que les Communards, comme on les appelait, prennent environ 50 ou 60 otages. Le gouvernement n’a pas voulu céder, il n’a pas voulu céder, et les Communards ont tué les otages. 

Karl Marx a défendu cette action. Il l’a défendue. Il a dit que « c’était une question de… Les communards étaient traités avec un tel mépris. » Les communards cherchaient un moyen de résoudre pacifiquement ce problème. Ils ont demandé que l’un de leurs chefs, Blanqui, leur soit rendu, mais le gouvernement n’a pas voulu. Vous savez, John Brown [1800-1859, abolitionniste américain qui en appela à l’insurrection armée pour abolir l’esclavage] n’avait pas un casier judiciaire vierge. Lors d’une bataille au Kansas à propos d’un endroit appelé Osawatome, il a tué des otages. C’est ce qu’il a fait. Et lorsqu’il a été pendu, il a été très difficile de trouver quelqu’un pour le défendre. En fait, j’ai récemment appris, en lisant un article de Cornel West, que l’une des rares personnes à avoir pris sa défense était Herman Melville, l’auteur de Moby Dick, ce que j’ignorais. Mais il a tué des otages, il a été pendu et très peu de gens ont pris sa défense, mais très vite après, la guerre civile est arrivée. Et l’un des chants de marche de la guerre civile était « Le corps de John Brown gît dans la tombe ». Le jugement de l’histoire peut être très différent du jugement du moment. 

 

Le naufrage de la « gauche » moderne

Et la troisième chose que je voudrais dire, c’est qu’il est tellement consternant, ce n’est pas seulement le mépris, c’est tellement consternant, la réaction de tous ces lâches, ces carriéristes et ces ordures qui utilisent leur micro appelé Twitter pour simplement dénoncer l’attaque du Hamas. Et je me dis que j’ai lu récemment des livres sur Eugene Debs – le grand socialiste américain du début du XXe siècle – et que je les lis parce que je veux me plonger dans la candidature de M. Cornel West, et que j’ai besoin de lire sur les candidatures radicales passées qui ont eu un succès substantiel.

Et Eugene Debs est allé en prison. Nous sommes au début du siècle, en 1918. Il est emprisonné à l’âge de 63 ans. N’oubliez pas qu’à l’époque, 63 ans équivaut à environ 83 ans aujourd’hui. Les gens mouraient de mort naturelle à 63 ans. Il avait donc environ 83 ans d’aujourd’hui. Il est allé en prison parce qu’il s’opposait à la Première Guerre mondiale et parce qu’il défendait les droits, sa défense radicale des droits des travailleurs. Il est entré en prison sans crainte, bien qu’il soit maintenant clair, d’après ses lettres, qu’il était profondément déprimé et abattu. Il a été condamné à 10 ans de prison. Lorsqu’il est sorti de prison, au bout de trois ans, à sa sortie, le directeur de la prison a ouvert toutes les cellules de la prison et tous les détenus se sont précipités hors des cellules pour dire au revoir à Eugene Debs. Pour moi, c’est ça la grande tradition de la gauche. Quand je vois les Alexandria Ocasio-Cortez, les Ilhan Omar, les Bernie Sanders, quand ils « condamnent » la révolte des détenus dans le camp de concentration, quand ils disent « Israël a le droit de se défendre quand les détenus franchissent les murs du camp », je leur crache dessus. Ils me donnent la nausée.

La déclaration faite aujourd’hui par Cornel West était bonne. Elle n’était pas parfaite, mais il est candidat à la présidence. C’était bien. Il s’est racheté. Gideon Levy aussi. Il a écrit un excellent article aujourd’hui dans Haaretz. Il s’est racheté. Mais malheureusement, on peut compter sur les doigts d’une main – et même moins que les doigts d’une main – le nombre de personnes qui ont montré du cœur, de l’âme, de la compassion pour la population de Gaza, abandonnée de tous.

 

Les roquettes du Hamas et le « Dôme de fer »

Question : Norman a déclaré précédemment que les roquettes du Hamas étaient des feux d’artifice et qu’elles ne causaient pas de réels dommages. Avez-vous la même position aujourd’hui, étant donné les scènes que nous avons vues dans les médias, où cette fois-ci il semble que les dégâts aient été faits ?

Norman Finkelstein : Tout d’abord, je ne suis pas encore en mesure de faire une telle évaluation. Ce que j’ai vu, et je ne prétends pas que mes lectures soient exhaustives à ce stade, j’ai essayé de lire autant que possible, mais ce n’est pas exhaustif. Je ne sais pas si les roquettes, s’il s’agit bien de roquettes, causent beaucoup de dégâts ou non. Ce que j’ai vu, c’est que lorsqu’Israël a commencé à attaquer les tours, pas les gratte-ciel, mais les tours, l’un des chefs du Hamas a dit : « Si vous continuez sur cette voie, nous allons viser un bâtiment à Tel-Aviv. » Et de fait, peu de temps après, un immeuble de Tel-Aviv a été frappé. Cela reste donc compatible avec la possibilité que la plupart des roquettes ne causent pas de dégâts importants, mais que certaines d’entre elles soient dotées de ce que l’on appelle la différence entre une roquette et un missile, à savoir un système de guidage. Il est possible que certains missiles dotés d’un système de guidage puissent atteindre des cibles. Je n’en sais rien. 

L’une des choses que j’ai remarquées, et qui est assez intéressante, et encore une fois, je peux me tromper, alors Mouin Rabbani, j’aimerais que vous me corrigiez – ou que quelqu’un qui écoute me corrige. C’est la première fois depuis l’opération « Pilier de défense » en 2012 qu’il n’est pas fait mention du Dôme de fer. Le Dôme de fer, ce système anti-missile israélien supposé fantastique, ne semble pas faire beaucoup parler de lui. Est-ce que je me trompe ? C’est assez drôle, il faut le dire, parce qu’Israël se vante de ce Dôme de fer, de ce miracle, de ce miraculeux système de défense antimissile, dont il prétend, en montrant toutes ces images aériennes, qu’il peut détruire toutes les roquettes du Hamas. Ils essaient ensuite de le commercialiser dans le monde entier, en disant « Nous avons cette défense miraculeuse ». Et maintenant, il semble que cette défense miraculeuse soit, comme l’a dit mon frère, du gruyère, et non le Dôme de fer. Mais je ne sais pas. Mouin, vous pouvez répondre ? Y a-t-il des preuves concrètes que les roquettes ont un impact substantiel ?

Mouin Rabbani : Oui, mais pas dans le sens d’une destruction militaire. Encore une fois, il s’agit de spéculations, mais je pense que la plupart des dommages physiques que nous constatons sont causés par des mortiers plutôt que par des missiles. Je pense que l’objectif principal de ces projectiles, qu’il s’agisse de missiles ou de roquettes, n’est pas de détruire des structures physiques ou de tuer des gens comme on pourrait le penser, mais plutôt de paralyser la vie normale dans les zones urbaines israéliennes, de paralyser l’économie et d’autres formes de vie normale. Deuxièmement, je pense que la raison pour laquelle nous entendons beaucoup moins parler du Dôme de fer cette semaine est qu’il a été reconnu dès le départ que l’une de ses faiblesses est son incapacité à faire face à un grand nombre de missiles tirés simultanément sur une seule cible. Et par là, je ne parle pas de constructions spécifiques, mais vous savez, un centre de population particulier. Et je pense que ce que nous avons vu, c’est que le Hamas a développé la capacité de lancer un grand nombre de roquettes et de missiles, ou peu importe ce qu’ils sont, simultanément, et de submerger ainsi, si vous voulez, le Dôme de fer. Et je pense que c’est essentiellement ce qui se passe. Il semble qu’ils aient également réussi à accroître l’efficacité de ce qu’ils ont, mais je ne sais pas s’ils ont des systèmes de guidage ou s’ils sont capables de cibler des bâtiments individuels. Je pense qu’ils peuvent peut-être cibler des bases militaires ou des villes particulières, mais pas beaucoup plus que cela.

 

Une offensive terrestre à Gaza ?

Norman Finkelstein : Je voudrais juste ajouter au sujet de l’objectif des soi-disant roquettes, que dans le passé, Israël a déclaré qu’elles constituaient une menace. Donc, une fois que vous avez déclaré qu’il s’agissait d’une menace, vous devez maîtriser cette menace. Ainsi, si le Hamas continue à tirer, la pression augmente sur Israël pour qu’il lance une invasion terrestre. Et Israël n’a jamais voulu lancer ces invasions terrestres, car elles se révèlent toujours désastreuses pour lui. En 2006, lors de la guerre du Liban, Israël a attendu les 72 dernières heures pour envoyer des troupes au Liban, puis les a précipitées à la frontière, ce qui a donné lieu à une séance de photos des troupes israéliennes au Liban. Ils ne voulaient pas se battre avec le Hezbollah. La dernière chose qu’ils voulaient sur la terre était de s’empoigner avec le parti de Dieu. Ils ne voulaient pas le faire. 

Et dans les opérations « Plomb durci » et « Bouclier défensif », ce qui se passe généralement, c’est qu’Israël envoie des avions la première semaine pour tout détruire à Gaza dans l’espoir que les roquettes s’arrêtent. Mais lorsque les roquettes continuent d’arriver, la pression monte sur le gouvernement. Il faut alors lancer une invasion terrestre. Et à chacune de ces attaques, ils accumulent des troupes à la frontière, comme ils le font en ce moment même. Mais ils attendent encore et encore avant d’intervenir, car les combattants de Gaza ont fait leurs preuves. N’oubliez pas qu’Israël a un seuil de tolérance très bas pour les pertes militaires. Ce seuil s’est construit au fil des ans, car les Israéliens sont habitués à des guerres de luxe où les soldats israéliens ne sont pas tués. Lors du dernier assaut majeur, l’opération « Bouclier défensif », un nombre important de soldats israéliens ont été tués. C’est considéré comme un désastre dans la société israélienne. Dans la société israélienne, qui est une société spartiate, la mort d’un soldat est beaucoup plus importante que la mort d’un civil. C’est l’inverse de ce que l’on pourrait appeler une société normale. Le seuil de tolérance à la mort de civils est donc très bas. C’est pourquoi le gouvernement s’abstient toujours de lancer une invasion terrestre, mais l’objectif principal de ces projectiles est d’inciter, d’attirer Israël à lancer l’invasion terrestre.

Mouin Rabbani : Je voulais juste ajouter que l’invasion terrestre du Liban par Israël en 2006 est un parfait exemple de ce que je disais plus tôt à propos du Conseil de sécurité. Lorsque l’assaut aérien israélien contre le Liban a commencé, cette idiote de Condoleezza Rice a parlé des douleurs de l’enfantement d’un nouveau Moyen-Orient, et je crois que c’était John Bolton à l’époque au Conseil de sécurité, je ne sais plus qui était l’ambassadeur des États-Unis, vous savez, sabotant fondamentalement chaque tentative d’imposer un cessez-le-feu. Et lorsque les chars israéliens ont commencé à s’enflammer les uns après les autres, un cessez-le-feu immédiat est soudain devenu une question d’urgence pour les Américains.

 

La violence est-elle contre-productive pour la cause palestinienne ?

Question : Je soutiens la cause palestinienne, mais je n’ai jamais considéré que le recours à la terreur constituait un effort utile de libération nationale. Je considère qu’il est contre-productif, qu’il aliène l’opinion publique, qu’il cause des dommages, en particulier dans la réaction qu’il suscite, comme le fera sans aucun doute Israël. Que vous soyez ou non d’accord avec moi sur ces points, quelles sont les alternatives non violentes et non terroristes que les Palestiniens peuvent utiliser pour faire avancer leur cause sans risquer d’en pâtir comme on le voit aujourd’hui ?

Norman Finkelstein : Écoutez, on l’a oublié, mais il n’y a pas si longtemps, en 2018, les Palestiniens ont essayé une tactique non violente. Israël l’a réprimée brutalement, selon le rapport de l’ONU, qui était le seul rapport faisant autorité. Human Rights Watch a également fait un rapport, mais pas tout à fait dans l’ampleur du rapport de l’ONU. Israël a commencé à prendre pour cible des civils, des enfants, des journalistes, du personnel médical, des Palestiniens handicapés en fauteuil roulant. La non-violence ne peut fonctionner que dans certaines circonstances, et ces circonstances sont très limitées. Premièrement, il faut qu’il y ait des gens qui prêtent attention. Si vous êtes dans une forêt tropicale indienne, et que vous tentez une résistance non violente, le gouvernement arrive et vous élimine. Fin de la résistance non violente. Il existe des circonstances très spécifiques dans lesquelles vous pouvez réussir, et elles sont très limitées, en fait. Elles sont très étroites. Voilà pour le premier point.

Deuxièmement, je ne le dis pas avec fierté, mais je dois le dire honnêtement. Les Palestiniens m’avaient perdu. J’ai abandonné. J’ai pensé que la cause était désespérée et j’ai passé mon chemin en 2020. Ils m’ont perdu, mais malheureusement pour eux, ils étaient toujours en vie. Je pouvais passer à autre chose. J’avais cette possibilité. Je n’étais pas heureux et je n’étais pas fier. Et dans une certaine mesure, j’avais honte d’avoir tourné la page. Et je sais que Sana n’était pas heureuse parce qu’elle m’écrivait souvent : « Pourquoi n’écrivez-vous rien sur les Palestiniens ? Pourquoi ne publiez-vous rien sur les Palestiniens sur votre site web ? » Et bien sûr, je me sentais coupable. Mais je ne voyais pas d’issue. Et cela fait 40 ans que j’étudie la question. Je ne voyais pas d’issue. Donc, s’il y avait une option, je serais le premier à la préconiser, une option non violente. Mais je n’en ai vu aucune. Et vous ne me convaincrez jamais, cela n’arrivera jamais, jamais personne ne me convaincra que les Palestiniens ont l’obligation de se coucher et de mourir dans un camp de concentration. Vous vous trompez de cible si vous pensez que vous me convaincrez un jour de cela.

 

Le droit international est du côté du Hamas

Jusqu’où sont-ils autorisés à aller pour sortir de ce camp ? Jusqu’où peuvent-ils aller ? Je pense que c’est une question légitime. Mais je vais vous donner un exemple. En 1996, la Cour internationale de justice (CIJ) a été invitée à rendre ce que l’on appelle un avis consultatif. La question posée à la Cour était la suivante : l’utilisation ou la menace d’utilisation d’armes nucléaires est-elle illégale au regard du droit international ? Comme vous le savez tous, le principe fondamental du droit de la guerre est la distinction entre les civils et les combattants, entre les sites civils, les bases militaires, etc. Donc, dans la mesure où les armes nucléaires, de par leur nature même, sont incapables de faire la distinction entre les civils et les combattants, entre les sites civils et les sites militaires, dans la mesure où elles ne peuvent intrinsèquement pas le faire, la question se pose évidemment de savoir si elles sont légales en vertu du droit international.

Cette question a fait l’objet d’une vaste délibération de la Cour suprême de la CIJ, qui a conclu que, dans presque toutes les circonstances, l’utilisation d’armes nucléaires était illégale au regard du droit international, pour les raisons que nous venons d’évoquer. Cependant, la Cour a déclaré qu’il y a un domaine dans lequel nous ne pouvons pas décider. Et le domaine dans lequel nous ne pouvons pas décider, a déclaré la Cour, est celui où la survie d’un État est en jeu. En d’autres termes, qu’en est-il si un pays est confronté à la perspective d’une attaque pouvant mener à la désintégration de l’État ? La CIJ a répondu que, peut-être, si la survie d’un État était en jeu, peut-être que le recours à l’arme nucléaire serait alors justifié.

Il ne faut pas oublier que la CIJ n’a pas délibéré sur la survie d’un peuple. Elle a délibéré sur la survie d’un État. Si la Cour internationale de justice – la plus haute instance judiciaire du monde – n’a pas pu décider si vous avez le droit d’utiliser des armes nucléaires pour défendre la survie de votre État, alors je dirais que vous avez clairement le droit d’utiliser la force armée pour protéger la survie de votre peuple. Ainsi, selon les normes actuelles du droit international, il m’est très difficile de condamner les Palestiniens, quoi qu’ils aient fait. Je trouve cela très difficile. 

Mouin Rabbani : Puis-je ajouter quelques points ? Je pense qu’il faut d’abord définir le terrorisme. Je dirais que toute action armée dirigée contre une cible militaire ne peut en aucun cas être qualifiée de terrorisme. Ainsi, dans la mesure où ce que nous avons vu hier était une offensive militaire contre l’armée israélienne, cela ne peut tout simplement pas être qualifié de terrorisme. On peut, je pense, avoir une discussion et un débat très légitimes sur la sagesse de mener une telle offensive, mais tant qu’elle est conforme aux lois de la guerre internationalement reconnues, il est tout simplement impossible de la qualifier de terrorisme. Et je pense, et ce n’est pas une accusation ou un reproche, que si vous regardez la presse israélienne par exemple, vous savez que chaque fois qu’un Palestinien attaque un soldat israélien, c’est considéré automatiquement comme un acte de terrorisme, et cette définition est habituellement adoptée par les grands médias occidentaux. Deuxièmement, je pense que les Palestiniens ont une très longue histoire d’adoption d’autres formes de résistance. La première Intifada, qui a duré de 1987 à 1993 et ne s’est transformée en une résistance principalement armée que dans les dernières années, est à cet égard l’exemple classique. Je dirais également, en particulier en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, qu’Israël déshumanise, réprime et opprime les Palestiniens au point qu’en l’absence d’organisations disciplinées et efficaces telles que celles que nous avons vues ailleurs dans le monde, les gens adoptent presque naturellement la lutte armée sous ses diverses formes, qu’il s’agisse de terrorisme ou d’attaques contre l’armée israélienne. Il y a eu un procès – je ne me souviens plus si c’était à New York ou quelque chose comme ça à la fin des années 1970 – où le juge a décidé qu’une famille qui poursuivait je crois l’OLP parce qu’un colon qui avait des liens avec les États-Unis avait été tué, le juge a décidé que les colons étaient, selon ses termes, « des participants volontaires à une guerre civile ».

Norman Finkelstein : J’aimerais ajouter un point. Je reconnais la distinction entre civils et combattants. Mais je sais que je vais sembler me contredire, parce que je pense que ni les formules juridiques, ni les textes sociologiques ne peuvent, en toutes circonstances, rendre compte de la réalité de la vie. La plupart des militants du Hamas, probablement ceux qui ont franchi la clôture, c’est la première fois qu’ils sortent de Gaza parce qu’on suppose qu’ils ont pour la plupart une vingtaine d’années. Le blocus dure depuis 18 ans. Ils ont grandi dans un camp de concentration. Ils veulent être libres. L’une des caractéristiques de la technologie actuelle est qu’ils peuvent voir à l’écran tous ces gens qui marchent librement. Ils veulent être libres. Ils ont rejoint le Hamas, ils se sont portés volontaires. Oui, en vertu du droit international, ils sont des combattants. Est-ce que je pense qu’ils sont des cibles légitimes parce qu’ils sont des combattants ? Vous ne me convaincrez jamais de cela. Vous ne me convaincrez jamais.

Je sais ce que dit la loi. Je sais ce que je suis légalement obligé de dire. Je sais ce qu’en tant qu’universitaire ou universitaire déclaré, je suis censé dire. Mais allez-vous me convaincre qu’une personne qui a grandi dans un camp de concentration et qui veut respirer de l’air libre, est – pour utiliser le langage du droit international – une cible légitime ? Je ne peux pas l’accepter. Je ne peux pas l’accepter. Maintenant, les gens vont dire « Vous êtes un hypocrite, vous dites que vous défendez le droit international, et vous savez que le principe fondamental du droit international est le principe de distinction entre civils et combattants. Maintenant, vous vous contredisez. » Oui, je l’admets. Je ne pense pas que les formules juridiques puissent s’appliquer à toutes les situations. Et je ne crois pas qu’un enfant né dans un camp de concentration soit une cible légitime s’il veut être libre. Je ne vois pas comment ce pourrait être le cas. 

 

Vers une guerre régionale ?

Question : Dans quelle mesure ce conflit pourrait-il s’étendre à d’autres pays et devenir incontrôlable ?

Mouin Rabbani : Eh bien, ce qui m’a frappé ce soir, c’est que les États-Unis déplacent un porte-avions vers les côtes israéliennes en signe de soutien, et je me demande ce que fait un navire de guerre en Méditerranée : pourquoi cela serait-il nécessaire en signe de soutien ? Et j’ai été frappé par le fait que, malgré tous les discours sur le génie militaire d’Israël, le Conseil national de sécurité des États-Unis est peut-être parvenu à la conclusion que si cette guerre s’étend, contrairement à tout ce que les dirigeants d’Israël nous ont toujours dit, vous savez, comme quoi ils sont parfaitement capables d’assurer leur propre sécurité, que les Etats-Unis estiment qu’Israël n’a tout simplement plus la capacité de se défendre et qu’il aura besoin d’une intervention militaire américaine directe pour combattre deux milices [Hamas et Hezbollah]. Je veux dire que je ne pense pas qu’il s’agisse d’une démonstration de soutien dans le sens d’une entrée dans le port pour boire un verre ensemble, non : on parle d’un porte-avions. J’ai vraiment pensé qu’il y avait peut-être une évaluation américaine selon laquelle les capacités militaires et de renseignement d’Israël sont en si mauvais état qu’ils pourraient avoir besoin d’une assistance militaire américaine directe en plus des livraisons d’armes et autres. Je n’en sais rien. C’est possible. Et encore une fois, vous savez, nous ne parlons que du Hezbollah. Mais les gouvernements de Damas et de Téhéran ont-ils décidé qu’ils en avaient assez d’être constamment bombardés par l’armée de l’air israélienne dans le cas de la Syrie ou d’être victimes d’assassinats à gauche et à droite dans le cas de l’Iran ? Et que si les choses atteignent un certain point, ils voudront peut-être aussi se joindre à la mêlée ? La situation pourrait très facilement, à un certain moment, devenir incontrôlable, pour reprendre votre expression.

 

Que doit faire Israël ?

Norman Finkelstein : Dans le cas de Gaza, la première étape est évidente. La première étape consiste à mettre fin au blocus illégal, inhumain et criminel de Gaza. Alors, quand quelqu’un vous demande « Que doit faire Israël ?! Que doit faire Israël ? » Tout d’abord, mettre fin à ce blocus illégal, inhumain et immoral de Gaza, qui a confiné plus d’un million d’enfants dans un camp de concentration. Je ne sais pas quelle sera la prochaine étape. Je sais en tout cas ce que doit être la première étape. Mettre fin au blocus. Et c’est ce que toute personne de gauche, à l’exception de ce que l’on appelle la « brigade », devrait dire. Chaque personne de gauche devrait dire : « Mettez fin au blocus ! Mettez fin à ce blocus ! »

L’opération « Plomb durci » a duré 22 jours. L’opération « Bordure protectrice », a duré 51 jours. Comme toujours, les États-Unis vont donc donner à Israël suffisamment de temps pour anéantir Gaza. Et si, à un moment donné, Israël est contraint de lancer une invasion terrestre, la question sera de savoir quelle résistance les Palestiniens seront capables d’opposer, combien de victimes israéliennes en résulteront, des victimes parmi les combattants, et si Israël sera contraint, comme il l’a fait par le passé, de mettre un terme à la destruction. Ce sera un long parcours.

Source : https://normanfinkelstein.substack.com/p/video-recording-and-transcript-special 

 

 

 

N.B.

Toutes les communications importantes de Norman Finkelstein, comme celle de ce vendredi 13 à propos de Bernie Sanders, paraissent généralement en français sur Le cri des peuples

 

 

 

Sana Kassem – Die Gedanken sind frei

“This song is dedicated to Norman Finkelstein for being such an inspiration !”

 

 

 

Die gedanken sind frei

My thoughts freely flower

 Die gedanken sind frei

 My thoughts give me power

 No scholar can map them

 No hunter can trap them

No man can deny

 Die gedanken sind frei

 

 I think as I please

 And this gives me pleasure

 My conscience decrees

 This right I must treasure

 My thoughts will not cater

 To duke or dictator

 No man can deny

 Die gedanken sind frei

 

 Tyrants can take me

 And throw me in prison

 My thoughts will burst forth

 Like blossoms in season

 Foundations may crumble

 And structures may tumble

 But free men shall cry

 Die gedanken sind frei

 

 

(Munich, 24 juillet 1942)

 

 

 

Les livres de Norman Finkelstein

(Il y en a même quelques-uns en français si vous les cherchez bien)

https://www.amazon.fr/norman-Finkelstein-Livres/s?k=norman+Finkelstein&rh=n%3A301061

 

 

 

 

Films à voir

 

 

Elia Suleiman

Le temps qu’il reste

Présenté au festival de Cannes en 2009

DVD

Langues : Français- Arabe

 

Si l’école existait encore, nos chères petites têtes blondes y verraient ce très beau film historique, au lieu des zizis et des foufounes en velours avec lesquels on les force à jouer. Pour une douzaine d’euros, vous pouvez l’acheter en DVD et le leur faire voir à la maison.

 

 

C’est sur Netflix mais pas pour vous :

 

Oh non ! Ce titre n’est actuellement pas proposé dans votre pays. 

Born in Gaza

1 h 9 min | Documentaires

Filmé peu après la guerre de Gaza de 2014, ce documentaire montre comment la violence a transformé la vie de 10 enfants palestiniens.

 

 

 

On le trouve, cependant, en arabe et sous-titré en espagnol :

 

Hernan ZIN

Nacido en Gaza

DVD – Durée 1 heure 10’

Arabe, sous-titres en espagnol

Tourné pendant l’offensive israélienne qui a ravagé la bande de Gaza en juillet et août 2014. Né à Gaza suit dix enfants qui nous racontent leur quotidien sous les bombes. Des enfants comme Udai, qui a perdu sa maison dans un bombardement, Malak, qui est abrité dans une école de l’ONU, Sondos, qui est à l’hôpital avec de graves blessures à l’abdomen, et Mohamed, qui est obligé de ramasser des déchets pour survivre.

 

 

 

Et vous ne verrez sans doute pas celui-ci non plus

 

Farha : pourquoi ce film Netflix crée la polémique

5 déc. 2022 à 13:05

 

Depuis son arrivée sur Netflix le 1er décembre, le film Farha réalisé par Darin J. Sallam ne plaît pas à tout le monde. En racontant l’histoire de la Nakba d’un point de vue palestinien, la plateforme s’est attirée les foudres d’Israël.

 

 

 

 

Dans Farha, la réalisatrice palestinienne-jordanienne Darin J. Sallam place son action dans la Palestine de 1948. C’est là où son héroïne, une jeune fille de 14 ans jouée par la jeune Karam Taher, assiste depuis un garde-manger fermé à clé à la catastrophe qui dévaste sa maison. Cette catastrophe, la plupart l’appelle la Nakba.

Elle désigne l’exode des Palestiniens et l’expropriation de leurs terres après la création de l’Etat d’Israël. Un sujet un peu touchy sur le papier qui n’a pas empêché le long-métrage d’être présenté au Festival de de Toronto l’année dernière.

Lire la suite…

Source : https://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=1000005109.html

 

 

 

 

James Longlay

Gaza Strip

DVD – durée : 1 heure 14’

Langues : anglais, français

12,70 €

En janvier 2001, le réalisateur américain James Longley s’est rendu dans la bande de Gaza. Il avait l’intention de rester deux semaines pour recueillir des informations préliminaires en vue d’un film documentaire sur l’Intifada palestinienne. C’est pendant son séjour qu’Ariel Sharon a été élu Premier ministre israélien. Alors que la violence éclate autour de lui, Longley jette son billet de retour et filme pendant les trois mois suivants, accumulant près de 75 heures d’images. Gaza Strip, son premier long métrage documentaire, est un voyage extraordinaire et douloureux dans la vie des Palestiniens de la bande de Gaza qui luttent au quotidien contre l’occupation israélienne. Filmé en style vérité et sans narration, Gaza Strip donne enfin la parole à une population largement ignorée par les médias grand public.

 

 

 

Les merdias aujourd’hui : « L’armée israélienne a décidé de reporter de quelques jours son offensive annoncée dans la bande de Gaza »

https://www.lesoir.be/543473/article/2023-10-15/guerre-israel-hamas-le-deplacement-massif-de-gazaouis-vers-le-sud-de-lenclave-se

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mis en ligne le 15 octobre 2023

 

 

GAZA ET NOUS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

GAZA ET NOUS

 

 

Si vous ne regardez jamais qu’une vidéo politique et si vous n’écoutez jamais qu’un discours… que ce soit celle-ci et que ce soient les paroles de Norman Finkelstein

 

 

 

Tropiques

La Librairie du Village réfractaire de Pernety

 

 

Gaza et nous …

13 Octobre 2023

 

 

Gaza et nous ?

 

 

Pour bien comprendre de quoi Gaza est le nom, et donc pourquoi aussi bien Ruffin que Mélenchon, Macron, Darmanin, Le Pen et Cie, comme d’habitude, ne font que promouvoir leurs égos respectifs en nous débitant, chacun dans sa tonalité propre, les mêmes platitudes et balivernes ignorantes, sur le ton et dans le registre qui complaisent à leurs publics respectifs,

il faut donc s’adresser à des personnalités totalement extérieures à notre landernau d’exception culturelle franchouillarde.

Des gens qui savent de quoi ils parlent.

Des gens comme Norman Finkelstein par exemple …

 

 

 

 

Lire/regarder la suite…

 

 

Source : https://www.librairie-tropiques.fr/2023/10/de-quoi-gaza-est-il-le-nom.html

 

NB.  Le Gazaoui qui a fabriqué ce bateau avec 750 bouteilles en plastique, pour pouvoir aller pêcher et nourrir sa famille, s’appelle Muath Abou Zeid, mais nous ignorons si on le laisse encore prendre la mer. L.G.O.

 

 

 

 

Mis en ligne le 14 octobre 2023

 

 

On croit toujours que la France ne peut pas tomber plus bas

 

 

 

 

 

 

 

Sur les talons du ss. Gerald Ford (plus grand porte-avion du monde, ici) se pointe le ss. Dwight D. Eisenhower, lui-même suivi d’une flotille de navires de guerre U.K et français. Tout ça pour écrabouiller 2,5 mlillions de pauvres coincés dans un camp de concentration. Génial ! Glorieux !

 

 

 

On croit toujours que la France ne peut pas tomber plus bas

 

 

Mais si, mais si…

 

 

Du côté du plus fort, comme en 1940 ?

 

 

Guerre à Gaza : La France interdit deux manifestations pro-Palestine

 

Maroc-Hebdo – 11.10.2023

 

[Deux à Paris, et d’autres ailleurs. À Nantes et à Lyon notamment. NdGO ]

 

 

 

 

La France a-t-elle choisi son camp dans la guerre qui se déroule depuis samedi entre Israël et les groupes armés palestiniens ? La réponse est oui, au vu des récentes évolutions. Les autorités françaises ont décidé d’interdire deux manifestations pro-Palestine qui devaient avoir lieu jeudi à Paris. L’arrêté d’interdiction a été pris « compte tenu des risques de troubles à l’ordre public », a expliqué mardi soir la préfecture de police de Paris à l’AFP.

Il était prévu que les deux manifestations se tiennent place de La République à 18 heures, à l’appel du Collectif national pour une paix juste et durable en Palestine, et de l’association France Palestine solidarité. Les deux organisations pro-Palestine appellent notamment à la fin du blocus imposé par Israël depuis 2007 sur la bande de Gaza.

Plusieurs manifestations pro-palestiniennes ont déjà été interdites dans plusieurs villes du territoire, en raison « des risques de troubles à l’ordre public », comme à Lyon, lundi.

Ces mesures soulèvent plusieurs interrogations selon les observateurs, alors que la Tour Eiffel s’est illuminée, lundi soir, aux couleurs du drapeau israélien, en soutien à l’État hébreu après l’opération « Déluge d’Al-Aqsa », lancée samedi matin par le Hamas et qui a fait plus de 1100 morts et 2500 blessés en Israël. Des milliers de manifestants pro-Israël se sont rassemblés pour voir le monument parisien s’allumer en blanc et bleu. 

Source :  Guerre à Gaza: La France interdit deux manifestations pro-Palestine – Maroc Hebdo (maroc-hebdo.press.ma)

 

En soutien à l’État hébreu sioniste…

Donc, pas de risques de troubles à l’ordre public.

 

 

 

 

« Dans une occasion comme celle-ci, dire ce qu’on pense est plus qu’un devoir moral, c’est un plaisir. »

Oscar Wilde

 

 

Kadyrov prêt à envoyer des soldats de maintien de la paix à la frontière entre Gaza et « Israël »

 

Al Manar –  11.10.2023

 

 

Ramzan Kadyrov, chef de la République tchétchène

 

 

Ramzan Kadyrov, chef de la République tchétchène, a exprimé son soutien catégorique à la Palestine et a proposé l’utilisation d’unités tchétchènes comme forces de maintien de la paix dans la région.

Dans un appel publié sur la chaîne Telegram, Kadyrov a appelé la communauté internationale à une décision unanime et juste concernant la situation qui se déroule en Palestine.

Le chef de la Tchétchénie a également adressé son appel aux dirigeants des pays musulmans en leur proposant de former une coalition dont l’objectif serait d’appeler l’Europe et l’Occident à cesser de bombarder les civils sous le couvert de la lutte contre le terrorisme.

« Nous soutenons la Palestine. Et nous sommes contre cette guerre qui, contrairement à d’autres conflits, peut dégénérer quelque chose de plus. », a-t-il souligné dans son discours, exprimant également la volonté des troupes tchétchènes de participer activement au processus de résolution de la situation sur le terrain.

Si nécessaire, comme l’a précisé Kadyrov, les unités tchétchènes sont prêtes à agir en tant que soldats de la paix pour rétablir l’ordre et contrer « tout fauteur de troubles ».

 

Source : https://french.almanar.com.lb/2720489  D’après Avia-pro

 

 

 

 

Voici d’ailleurs l’article d’Avia Pro :

 

Kadyrov est prêt à envoyer des soldats de maintien de la paix à la frontière entre la bande de Gaza et Israël 

 

Avia Pro.fr –  10.10.2023

 

 

 

 

Ramzan Kadyrov, chef de la République tchétchène, a exprimé son soutien catégorique à la Palestine et a proposé l’utilisation d’unités tchétchènes comme forces de maintien de la paix dans la région. Dans un appel publié sur la chaîne Telegram, Kadyrov a appelé la communauté mondiale à une décision unanime et juste concernant la situation qui se déroule en Palestine.

Le chef de la Tchétchénie a également adressé son appel aux dirigeants des pays musulmans en leur proposant de former une coalition. L’objectif de cette coalition, selon Kadyrov, devrait être d’appeler l’Europe et l’Occident à cesser de bombarder les civils sous le couvert de la lutte contre le terrorisme.

« Nous soutenons la Palestine. Et nous sommes contre cette guerre qui, contrairement à d’autres conflits, peut dégénérer en quelque chose de plus.», a-t-il souligné dans son discours, exprimant également la volonté des troupes tchétchènes de participer activement au processus de résolution de la situation sur le terrain.

Si nécessaire, comme l’a précisé Kadyrov, les unités tchétchènes sont prêtes à agir en tant que soldats de la paix pour rétablir l’ordre et contrer « tout fauteur de troubles ».

Cependant, la position de Kadyrov en Israël et dans d’autres pays du Moyen-Orient a été ignorée sur cette question.

Подробнее на : https://avia-pro.fr/news/kadyrov-gotov-vvesti-mirotvorcev-na-granicu-sektora-gaza-i-izrailya

 

 

Voulons-nous parier à coup sûr ? Parions que l’offre généreuse de Ramzan Kadyrov et de ses soldats de mettre leurs vies en danger pour arrêter le massacre, sera snobée comme il se doit par « la-communauté-internationale-ha-ha » si vertueuse et si responsable, dont nous faisons partie.

Pourtant, nous sommes certains qu’ils réussiraient.

 

 

Christelle Néant 

Vladimir Poutine soutient son idée d’un pool de journalistes occidentaux en Russie

 

 

Grâce à Christelle Néant, jeune femme française elle-même de grand courage et par voie de conséquence interdite de séjour en France (s’il lui prenait l’idée saugrenue de rentrer dans son pays, elle irait tout droit en taule par le fait du.. euh… prince), nous avons pu voir et entendre ce que disaient, à chaud, les combattants tchétchènes qu’elle a interviewés dans le Donbass, en première ligne, au milieu des balles et des shrapnels. C’étaient des hommes parfaitement équilibrés, des pères de famille pour la plupart, qui étaient sidérés de ce qu’ils découvraient chez les nazis qu’ils avaient à combattre. Et qui les ont tranquillement vaincus, n’aspirant qu’à une chose : que tout ça se termine et qu’ils puissent rentrer chez eux.

 

 

 

Si l’ONU avait quelque chose dans le ventre, elle sauterait sur l’offre tchétchène à pieds joints, mais l’ONU n’a rien dans le ventre, sauf les dollars qu’elle s’est laissé fourguer pour faire ce qu’« on » lui dit.

MM. Poutine et Lavrov auraient donc grand tort de compter sur le Machin pour faire respecter les lois internationales. Il y a des gens qui ne comprennent que la manière forte.

Et ils ont eu pour leur part grand tort de passer l’éponge sur les milliards volés au peuple russe par Anatoli Tchoubaïs alias Moshe Israelevich. Les biens publics des nations relèvent eux aussi des lois internationales et ne devraient jamais être impunément transformés en biens privés. Le terrorisme intellectuel consistant à parler de « nationalisations » (gggrrr !) pour en faire des épouvantails à cinquième colonne devrait être combattu comme les autres formes de terrorisme.

 

 

 

« Et des animaux domestiques »…

 

 

Les couveuses de Saddam n’étaient pas disponibles ?

 

Rendons à Max Blumenthal ce qui n’appartient pas à César, c’est lui qui a le premier attaché le grelot.

 

 

De Ben Zion à Biden en passant par Zedek : le parcours de la rumeur sur les 40 bébés décapités par le Hamas

 

Al Manar – 12.10.2023

 

 

 

 

Le site The Grayzone fondé par le journaliste américain Max Blumenthal a révélé que c’est un chef de colons israéliens qui est la source de la rumeur sur les 40 bébés israéliens décapités par les résistants palestiniens dans la colonie Kfar Aza dans l’enveloppe de Gaza, durant les premiers jours de l’opération Déluge d’al-Aqsa.

Il s’appelle David Ben Zion et il est le président du Conseil régional de Shomron qui comprend 35 colonies en Cisjordanie occupée et le vice-commandant de l’Unité 71 de l’armée israélienne.

 

 

 

 

Selon Grayzone, il avait incité le mois de mai dernier à l’élimination de Huwwara (Huwara). Ce village palestinien de la région de Naplouse avait alors été victime d’une attaque de colons au cours de laquelle des dizaines de maisons et de voitures ont été incendiés.

La rumeur avait été reprise et propagée par la journaliste israélienne de i24, Nicole Zedek.

Le 10 octobre, elle a rapporté que lors d’une interview avec Ben Zion, il lui avait dit : « Nous avons fait du porte à porte, nous avons tué beaucoup de terroristes. Ils sont très mauvais. Ils ont coupé des têtes des enfants, ils ont coupé des têtes des femmes. Mais nous sommes plus forts qu’eux. »

Plus tôt dans la journée, Zedek a déclaré lors d’un reportage de i24 en direct de Kfar Aza : « Environ 40 bébés ont été emmenés sur des civières… des berceaux renversés, des poussettes laissées derrière, des portes grandes ouvertes ».

Le reportage de Zedek a été vu des dizaines de millions de fois sur X (Ex-Twitter) et promu par le ministère israélien des Affaires étrangères – qui soutient son réseau.

 

 

 

 

Grayzone assure que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a joué un rôle essentiel pour propager cette rumeur à grande échelle afin d’obtenir le soutien des Etats-Unis et leur protection.

Par la suite, certains médias occidentaux ont relayé cette version mensongère sans aucune vérification, se contentant de publier des images de sacs de cadavres et de sang au sol.

La CNN en fait partie. Son correspondant, Nic Robertson, citant apparemment des sources militaires israéliennes, a dit que des militants palestiniens ont procédé à des « exécutions à la Daech », au cours desquelles ils « coupaient la tête des gens », y compris des bébés et des animaux domestiques.

La rumeur a été reprise par des responsables américains pour parvenir au président Joe Biden qui a dit : « Il y a des rapports selon lesquels des nourrissons ont été tués et égorgés parce qu’ils sont juifs ».

Selon le Washington Post, il s’est par la suite rétracté.

« Ni Biden ni aucun responsable n’ont vu des images ni n’ont vérifié l’authenticité de ces rapports sur la décapitation des enfants par les terroristes », a commenté le WP. Assurant que « Les déclarations de Biden s’étaient basées sur des rapports israéliens ».

Grayzone rapporte que Oren Ziv, un journaliste israélien qui a rejoint la tournée officielle de l’armée israélienne à Kfar Aza, a commenté sur Twitter : « Je reçois beaucoup de questions sur les rapports de « bébés décapités par le Hamas  » qui ont été publiés après la tournée des médias dans le village. Pendant la tournée, nous n’avons vu aucune preuve de cela, et le porte-parole de l’armée ou les commandants n’ont pas non plus mentionné de tels incidents. »

 

 

 

 

Selon Grayzone, Ben Zion défend les idéaux du leader fanatique Loam Livnat qui se décrit comme « un messianiste radical de droite ». Ce dernier était admiré par l’assassin de l’ancien premier ministre israélien Itzhak Rabin et avait dirigé une mutinerie au sein de l’armée israélienne qui refuse l’évacuation de la bande de Gaza.

Ben Zion prône la construction du temple de Salomon à la place de la mosquée al-Aqsa : « Le Mont du Temple n’est pas seulement le passé du peuple juif, mais aussi l’avenir », a-t-il écrit sur sa page Facebook selon Grayzone.

Source : https://french.almanar.com.lb/2724559

Source d’origine : https://thegrayzone.com/2023/10/11/beheaded-israeli-babies-settler-wipe-out-palestinian/

 

 

Pour nos lecteurs anglophones, tels quels par manque de temps et de forces :

 

De Tom Feeley l’inébranlable :

 

 

 

‘Level the Place,’ Declares Lindsey Graham as Israel Does Exactly That to Gaza

 


By Brett Wilkins

 

The South Carolina Republican’s comment nothing short of  « incitement to genocide. »

 

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Miko Peled On Israel’s GENOCIDAL War On Gaza

Watch :

 

 

Miko Peled, hats off to this brave man for his position re the Palestinians, which requires much honesty and bravery.

 

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Get this straight, Western media: Palestinians aren’t sub-human

 

By Andrew Mitrovica

 

 

“The Palestinian people will be free one day or another, one way or another”

 

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The blood of Gaza is on the West’s hands as much as Israel’s

 

By Jonathan Cook

 

 

The bloodiest hand in the current slaughter of Palestinians and Israelis belongs not to Hamas or the Netanyahu government, but to the West.

 

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Gabor Mate speaks about Palestine and Israel

 

Watch :

 

 

There is not two sides of the story, there is only evil actions of men and retribution of the oppressed.

 

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“40 Babies Beheaded” Bullshit: Blatant Propaganda in the Israeli War On Palestine

 

Watch  :

 

 

The establishment media is recycling the same old propaganda stories to sell the slaughter in Gaza.

 

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The geopolitics of Al-Aqsa Flood



By Pepe Escobar

 

 

Egyptian intel claims it warned Tel Aviv about an imminent attack from Hamas. The Israelis chose to ignore it

 

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What Does Israel Expect?

By Chris Hedges 

 

 

The terror Israel inflicts is the terror it will get.

 

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This is what Zionists think of our Arab brothers

By Tom Feeley

 

 

Read it and weep!

 

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Lest we forget


Palestine is still the issue

 

By John Pilger

 

 

What enrages those who colonise and occupy, steal and oppress, vandalise and defile is the victims’ refusal to comply.

 

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Israel’s One-State Reality


By Michael Barnett, Nathan Brown, Marc Lynch, and Shibley Telhami

 

 

 

A one-state reality could, in principle, be based on democratic rule and equal citizenship.

 

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Netanyahu is drawing the US into war with Iran


By Marwan Bishara 

 

 

 

Netanyahu’s persistent obsession with the Iran may drag the US into another disastrous regional war.

 

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Who stands to profit from Israeli-Palestinian conflict?

By Global Times  

 

 

Conflicts fuel profits for the U.S. military-industrial complex, evidenced by recent rises in defense stocks.

 

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More Proof of a False-Flag Massacre at Funeral by Kiev Regime

By Finian Cunningham  

 

 

Did the Kiev regime orchestrate the attack to aid Ukrainian President Zelensky’s appeal for more European NATO support

 

 

Nourri dans le sérail, il en connaît les détours

https://sonar21.com/understanding-israels-intelligence-failure-chats-with-stephen-gardner-and-michael-savage/

 

Mais ses lecteurs ne sont pas mal non plus.

 

 

Reçu en dernier

 

Nos lecteurs sont priés d’essayer d’y voir clair et de se faire une opinion par eux-mêmes selon leurs capacités et leur conscience.

Cela va dans le sens de la réflexion de Khider Mesloub, d’Algérie Patriotique

Nous essayons nous-mêmes de comprendre et nous interrogeons ceux qui en savent plus que nous.

 

En attendant :

 

Friday the 13th Global Terrorism Edition : Hamas Leader Ismail Haniyeh Enjoins His Followers Around the World to Commit Acts of Violence

 

 

 

https://www.2ndsmartestguyintheworld.com/p/friday-the-13th-global-terrorism

 

 

Cela raconte, en gros, que le Hamas a succédé à ISIS sur la liste des petites mains financées par les USA (euh… plutôt la CIA) et que les dits USA arment à la fois le Hamas et ‘État sioniste. Que tout cela fait partie d’un plan désespéré des « globalistes » pour subvertir les USA, l’Europe et le Moyen-Orient, à défaut d’avoir pu vaincre la Russie en Ukraine.

Cela parle aussi de l’ouverture des frontières U.S. fermées par Donald Trump et rouvertes par Joe Biden, pour faire pénétrer sur le territoire des groupes armés bien entraînés, pas du tout des émigrants latinos en quête de travail, problème qui a déjà été évoqué par d’autres.

Avec, à sa tête, la bande de « Young Leaders » élevés à la cocaïne mise en place (avec les résultats qu’on voit) dans tous les pays de l’Union Européenne, aucune nation du continent (elles sont déjà désarmées jusqu’au trognon pour « aider l’Ukraine »), ne sera en mesure de résister à une attaque aussi vicieuse. Le Moyen  Orient est déjà – ô combien et depuis longtemps – à feu et à sang. Les États-Unis sont, eux, en train d’imploser, s’infligeant le sort qu’ils réservaient à la Russie.

On est mal partis.

Que faire ?

                 (Lénine)

 

 

Pour la curiosité : petit commentaire mis en ligne sur The Duran par une auditrice assidue d’Alex Christoforou (Traduction LGO)

Anna Cornelia

11 octobre 2023

Bien entendu, la censure européenne ne s’applique pas à dispenser de l’horrible propagande de guerre et ne l’a jamais fait. Au début de la Première Guerre mondiale, après la traversée de la Belgique par les Allemands, les journaux alliés ont publié des histoires macabres sur des « bébés passés à la baïonnette par des sauvages allemands ». D’autres histoires faisaient état de viols, de femmes mutilées et d’enfants à qui l’on coupait les mains. [Elle a raison. C’est même ce qui a incité Agatha Christie à inventer Hercule Poirot. NdGO] Tout cela n’était que de la fiction, mais les gouvernements alliés l’ont encouragé parce qu’ils pensaient que cela choquerait et enragerait les Américains et les inciterait à entrer en guerre. Rien n’a changé. Aujourd’hui, les journaux racontent que des soldats israéliens ont découvert que des bébés avaient été décapités et nous découvrons plus tard que les forces de défense israéliennes n’ont aucune idée de ce dont parle la presse. Une fois de plus, il s’agit de maintenir le public américain dans le camp de cette nouvelle guerre. C’est ce qui se passe à chaque fois pour chaque guerre. Destinés aux États-Unis, ces grands consommateurs d’Hollywood, on leur refile « Saddam Hussein,/Kadhafi,/les Russes ont donné du Viagra à leurs troupes pour qu’elles puissent violer les femmes sans distinction », « Assad a gazé son propre peuple », « Le Hamas tue son propre peuple qui tente de s’enfuir », « Les Russes exécutent des prisonniers de guerre,/tirent sur des civils innocents dans la rue,/créent des fosses communes à Boucha ». Et ainsi de suite. Aujourd’hui, Zelenski, désespéré de ne pas voir son nom et celui de l’Ukraine rester à la première place dans l’esprit du public, s’est « porté volontaire » pour fournir toutes sortes de renseignements ukrainiens sur la Russie de mèche avec le Hamas et désireuse de semer la zizanie au Moyen-Orient ». Ce ne sont que des fictions, des fausses nouvelles sanctionnées par l’État, conçues pour satisfaire le contribuable américain, le remplir d’une vertueuse colère et peut-être même le préparer à entrer en conflit (ce dernier point est de plus en plus douteux)… La petite boutique des horreurs est de retour en ville une fois de plus.

 

Et c’est tout pour l’instant, mais…

À SUIVRE !

 

 

 

 

Mis en ligne le vendredi 13 octobre 2023

 

Pauvres Palestiniens ! Pauvres prolétaires de tous les pays…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pauvres Palestiniens !

Pauvres prolétaires de tous les pays…

 

 

 

 

Une guerre de diversion pour conjurer la scission, la sécession et la dislocation de l’État israélien sioniste

 

Khider Mesloub Les 7 du Québec – 10.10.2023

 

 

Au risque de surprendre certains lecteurs, de refroidir leurs exaltations chauvinistes et leurs émois d’autocélébration des exploits du Hamas, l’offensive menée par le mouvement islamiste palestinien contre Israël n’est pas une attaque surprise, mais une opération orchestrée ou, à tout le moins camouflée, par les stratèges de Tel Aviv, les faucons de l’État sioniste raciste.

 

D’entrée de jeu, pour parer à toute accusation de conspirationnisme, je précise qu’il s’agit là d’une hypothèse fondée sur l’observation des événements récents. Donc on ne peut parler de théorie du complot.

J’explicite mon analyse. Qu’il soit clair, il s’agit d’une hypothèse et non d’une démonstration de vérité à laquelle le lecteur devrait adhérer. L’objectif de ma contribution est de susciter un débat.

Fondamentalement, dans ce conflit armé entre le Hamas et l’État d’Israël, il n’y aucun intérêt prolétarien. Il s’agit d’une guerre nationaliste bourgeoise et impérialiste. Il n’y a, pour nous prolétaires révolutionnaires aucun camp à défendre sinon celui du peuple palestinien. Le Hamas ne représente pas les travailleurs Palestiniens. C’est une organisation islamiste réactionnaire, ennemie du prolétariat et, à plus forte raison, du communisme et du marxisme.

Comme l’écrivent les camarades de Matière et Révolution : « Le peuple palestinien a un ennemi, qui est l’Etat d’Israël, mais aussi des ennemis qui sont arabes et même palestiniens. Sa révolte n’est pas représentée au travers des organisations palestiniennes. Le Hamas vient de mener une guerre contre Israël et pas de mener le peuple palestinien dans sa lutte. Il convient de rappeler que, dans le passé, le peuple palestinien a mené une action révolutionnaire, socialement et politiquement, dans toute la région en Palestine et autour, alors que le Hamas, c’est l’extrême droite fasciste, c’est la contre-révolution sociale et politique ».

Comme je l’ai souligné dans mes deux articles intitulé « Les juifs sionistes d’Israël sont en train de se suicider nationalement », et « L’exode des juifs israéliens s’explique par des raisons économiques plutôt qu’idéologiques « démocratiques », publiés cet été, Israël est depuis presque un an au bord de l’implosion. Donc de la dislocation.

Comment ressouder la cohésion nationale des habitants sionistes d’Israël, reconstituer l’unité de ce peuple patchwork en pleine division et sédition, animé par des velléités de désertion de l’armée et d’insubordination militaire, tenté massivement par l’expatriation, endiguer la fronde chronique quasi insurrectionnelle et enrayer l’exode massif, sinon par l’ouverture d’un front de guerre, pour recréer une nouvelle union nationale ?

Pour rappel, depuis des mois chaque week-end des centaines de milliers d’israéliens manifestent contre le projet de réforme judiciaire ubuesque. Parmi eux, des milliers de réservistes de l’armée qui menacent de cesser de servir. Une périlleuse fronde pour l’État sioniste, dans un pays colonialiste où la sécurité est une priorité absolue pour les colons. Or, les réservistes constituent la pièce maîtresse de l’armée sioniste. « Il y a là la crainte d’une contagion, d’une forme d’insubordination silencieuse, et d’une baisse de motivation des troupes. Et ces phénomènes pourraient conduire à un affaiblissement des capacités opérationnelles d’occupation et de répression de Tsahal », notait un politologue israélien terrorisé.

Ne pas perdre de vue que ces derniers mois, comme le souligne Matière et Révolution « De plus en plus de voix s’élevaient en Israël pour associer le combat pour la démocratie en Israël même avec le combat contre l’apartheid qu’Israël fait régner en Palestine, trouvant également un écho positif chez les Palestiniens eux-mêmes et faisant naître un espoir commun aux deux peuples » .

Qui peut prêter main forte à cette entreprise de raccommodement national sioniste, sinon le mouvement islamiste arabe, le Hamas, par ses aventureuses opérations militaires asymétriques ?

Le Hamas, créé avec l’aval d’Israël, a toujours servi d’alibi à l’entité sioniste pour justifier la violence des offensives armées israéliennes et consolider l’union sacrée, cimenter le sionisme. Le Hamas, par sa politique de confessionnalisation du conflit colonial palestinien, et par ses opérations militaires asymétriques suicidaires menées aveuglément contre l’une des plus grandes armées du monde, est le meilleur allié de l’entité sioniste.

Historiquement, selon plusieurs rapports des renseignements, sans le patronage d’Israël, le Hamas n’aurait jamais pu s’implanter dans les territoires palestiniens. Son ascension fulgurante (ou défigurante de la cause palestinienne ?), il la doit aux faucons israéliens, qui ont trouvé dans le mouvement islamiste palestinien leur meilleur allié pour neutraliser l’OLP et le FPLP, et pour torpiller la lutte anticolonialiste… l’évacuant vers un cul de sac désespérant. La cause palestinienne est une lutte anticolonialiste transformée en conflit confessionnel entre musulmans et juifs par la volonté religieuse du Hamas, mouvement islamiste bourgeois et réactionnaire.

Ainsi que l’écrit Matière et Révolution : « En creusant le fossé entre les deux peuples, sans qui le Hamas n’existerait plus, le Hamas cherche ainsi à protéger sa petite dictature, sa politique réactionnaire religieuse, et son emprise sur les palestiniens de Gaza dont la jeunesse avait déjà montré l’an passé qu’elle ne le supportait plus. Le Hamas se comporte ainsi en Kapo des camps de réfugiés créés et maintenus par Israël ».

De même, comment expliquer que le Hamas, depuis sa création, à Gaza, un territoire enclavé par l’armée israélienne, soumis à un terrible blocus, puisse détenir un impressionnant arsenal d’armement, notamment des milliers de roquettes capables d’atteindre une longue distance, des missiles antichars, anti-aériens, des fusils mitrailleurs, sans subir la moindre rétorsion ? Un armement qui demeure néanmoins rudimentaire comparé à la force de frappe inégalée israélienne. Pour l’occupant colonialiste israélien, le Hamas doit demeurer une simple organisation de nuisance mineure et contingente, un épouvantail pour l’État sioniste. À l’instar des organisations terroristes islamistes (djihadistes)  instrumentalisées par les puissances impérialistes occidentales à de multiples fins : sécuritaires, nationalistes chauvines, de dévoiement de la colère sociale, de dislocation de la cohésion sociale arabe, de destruction de l’union de classe

Pareillement, comment peut-on croire que les services de sécurité israéliens qui surveillent quasiment tous les dirigeants, hommes politiques et chefs d’entreprises, journalistes et intellectuels de tous les pays, via leurs multiples logiciels espions et agents secrets introduits dans toutes hautes sphères étatiques et économiques, n’ont pas détecté les préparatifs de l’attaque du Hamas, une organisation placée sous haute surveillance par tous les agents de renseignements du monde occidental ?

Comment le pays le plus sécurisé et le plus militarisé du monde a-t-il pu se laisser déborder au point d’être envahi par plusieurs combattants du Hamas ? Selon moi, il ne fait aucun doute que les sionistes ont laissé pénétrer délibérément quelques combattants islamistes pour leur permettre de perpétrer leurs attaques et prendre quelques israéliens en otage, afin de créer une onde de choc parmi la population. Un climat de sidération et de psychose. Tout cela en vue tout à la fois d’étouffer en Israël la révolte sociale séditieuse menée contre le pouvoir sioniste et pour réactiver l’union sacrée colonialiste et fasciste.

Si, comme je le postule, cette opération armée du Hamas a été orchestrée (ou tolérée, ou dissimulée) par les services de sécurité israéliens, au prix du sacrifice de plusieurs centaines de citoyens juifs, pour conjurer le péril de la dislocation d’Israël, cela ne serait pas la première fois dans l’histoire du sionisme criminel.

Au lendemain de la création de l’entité sioniste, pour attirer les juifs du monde entier en Israël, autrement dit favoriser l’émigration, le Mossad a employé tous les moyens. Y compris terroristes. C’est par ces méthodes terroristes que le Mossad a joué un rôle dans l’émigration des juifs vers Israël, notamment des juifs d’Irak vers Israël.

En effet, les services de renseignements extérieurs israéliens ont orchestré plusieurs attentats à Bagdad au début des années 1950 aux fins d’acculer les juifs d’Irak à émigrer vers Israël. En 1950-1951, la communauté juive irakienne est ciblée par de multiples attentats commis par le Mossad, faisant plusieurs morts. Résultat : sur les 135.000 juifs d’Irak, 115.000 personnes émigrent vers Israël. Ces juifs irakiens ou, plutôt, Irakiens de confession juive, étaient établis en Irak depuis plus de 2.500 ans. Ils se sentaient irakiens. Ils n’avaient jamais songé à émigrer, encore moins dans un pays artificiellement créé sur la base de la religion. Ils n’avaient (probablement) également jamais été partisans du sionisme, doctrine raciste d’émanation européenne. Les sionistes, par des moyens terroristes, ont transformé ces Irakiens en juifs sionistes, par leur émigration forcée en terre de Palestine occupée.

Comme, aujourd’hui, les centaines de milliers d’Israéliens qui s’apprêtaient à quitter définitivement le pays, pour signifier probablement leur rupture avec le sionisme, par la providentielle guerre asymétrique ouverte (offerte) par le Hamas, renonceront à partir afin de défendre « la nation fasciste en danger ».

Comment le pays le plus sécurisé et militarisé a pu subir une telle intervention armée jusque dans son territoire, non pas par une coalition des armées des pays arabes, mais par le groupe Hamas, un mouvement de résistance islamique ?

Pour information, Israël a construit une énorme clôture le long de la frontière de Gaza afin d’empêcher les infiltrations. Cette clôture est équipée de caméras, de capteurs de haute technologie et d’une technologie d’écoute sensible. Or, selon des images publiées en ligne, la clôture a été complètement détruite en plusieurs endroits et des véhicules du Hamas l’ont franchie, curieusement, sans encombre.

Selon plusieurs sources, les habitants israéliens des villes situées le long de la frontière, ordinairement emplie de militaires en faction, ont souligné que la présence de Tsahal dans les rues était faible, voire inexistante.

Comment cette organisation confessionnelle, le Hamas, a-t-elle pu lancer un assaut sans précédent contre Israël, tirant des milliers de roquettes et déployant des hommes armés dans plusieurs villes par voie terrestre, maritime et aérienne, tuant des centaines de personnes et capturant des résidents israéliens, durant des heures, s’emparer d’une base militaire, parader librement à bord de véhicules militaires israéliens, dont un char d’assaut, sans rencontrer la moindre résistance militaire de la part des forces armées suréquipées israéliennes ?

Interrogé par les journalistes sur « l’attaque surprise » du Hamas, le porte-parole de l’armée israélienne a refusé tout commentaire sur la manière dont le Hamas avait réussi à surprendre l’armée à s’infiltrer en Israël. Son silence est un éloquent aveu de complicité !

En tout cas, s’il y a un protagoniste à se réjouir de cette attaque surprise ou plutôt attaque surprenante, c’est bien le premier ministre Netanyahou. Il va pouvoir dévoyer la colère, voire la sédition, des Israéliens, dirigée contre son pouvoir despotique vers les Palestiniens de Gaza. De transformer la sédition des centaines de milliers d’Israéliens contre le système en guerre contre l’ennemi habituel, le Palestinien. Une guerre de longue durée. Une guerre d’extermination menace aujourd’hui le peuple de Gaza.

« Citoyens d’Israël, nous sommes en guerre. Il ne s’agit pas d’une opération, ni d’un round [de combat], mais d’une guerre ! Ce matin, le Hamas a lancé une attaque surprise meurtrière contre l’État d’Israël et ses citoyens », a déclaré Netanyahou. « En parallèle, je procède à une vaste mobilisation des réservistes pour riposter à une échelle et avec une intensité que l’ennemi n’a jamais connue jusqu’à présent. L’ennemi paiera un prix sans précédent », a ajouté Netanyahou.

« J’exhorte la population à suivre à la lettre les directives de l’armée », a-t-il martelé à l’intention de la population. Dans son viseur, les manifestants contre la réforme judiciaire, tentés éventuellement par la désertion, la résistance à la guerre. « En ces jours, il n’y a ni opposition ni coalition en Israël », a martelé Netanyahou.

Son appel à l’union nationale et à la mobilisation armée pour mener la guerre contre les Palestiniens semble avoir été bien entendu.

Aussitôt, comme il fallait s’y attendre de la part des sionistes invétérés, les organisateurs des protestations contre la refonte du système judiciaire ont annoncé l’annulation des manifestations hebdomadaires.

« Nous sommes unis avec les résidents d’Israël et apportons notre soutien total à Tsahal et aux forces de sécurité », ont déclaré les organisateurs des manifestations dans un communiqué.

La classe dirigeante israélienne, la plus machiavélique du monde, a réussi son opération de diversion. D’union nationale.

Comme je l’ai indiqué dans mon article évoqué plus haut, publié cet été, depuis la formation du gouvernement fasciste israélien l’objectif de l’État sioniste est de régler définitivement la « question palestinienne » pour réaliser le grand rêve de la création d’un État purement juif du Jourdain à la mer. Et de quelle manière ? Politiquement, par l’abandon explicite de toute solution « à deux États ». Militairement, par la déportation massive, y compris par la perpétration d’un massacre de masse, de la population palestinienne. Qui peut réaliser ce projet d’expansion territoriale et d’expulsion massive des Palestiniens, sinon des partis néo-fascistes et ultra-religieux pétris d’un racisme décomplexé et animés de violence meurtrière désinhibée, actuellement installés au pouvoir.

Et le nettoyage ethnique a commencé. L’État terroriste sioniste vient d’imposer un état de « siège complet » à Gaza.

« Nous imposons un siège complet à Gaza », a déclaré M. Gallant dans une vidéo communiquée par ses services. « Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz, tout est fermé », a-t-il ajouté dans ce message en hébreu.

« Nous combattons des animaux et nous agissons en conséquence », a ajouté M. Gallant. Voilà comment le gouvernement fasciste d’Israël considère la population palestinienne de Gaza, dorénavant condamnée à mourir de faim et de soif. Il s’agit d’une véritable entreprise génocidaire.

Pour rappel, quelque 2,3 millions de Palestiniens vivent dans la bande de Gaza, un territoire densément peuplé et éprouvé par la pauvreté, sous blocus israélien depuis 2007.

En tout état de cause, par cette attaque sanglante, stupide et suicidaire, menée par le Hamas en territoire occupé israélien, l’entité sioniste pourra désormais se prévaloir de sa légitimité à défendre son pré-carré et réclamer le soutien inconditionnel de « l’opinion internationale »…de la soi-disant « communauté internationale » du capital, pour éradiquer définitivement les Palestiniens de Gaza, procéder à un autre nettoyage ethnique par sa politique criminelle du  « Siège complet de Gaza », version génocidaire du Blocus qui frappe déjà l’enclave depuis 2007. Voilà la  « solution finale »  que le sionisme et ses sponsors mondiaux réservent au peuple de Gaza et aux kapos islamistes qui l’ont si bien servis.

Khider MESLOUB

Source : https://les7duquebec.net/archives/286762

 

 

 

Se pourrait-il que ce soit de ces choses que viennent de se parler  Vladimir Poutine et Mohammed al-Sudani, Premier ministre d’Irak actuellement en visite à Moscou  ?

 

 

Le président Poutine insiste sur la création d’un État palestinien souverain lors des négociations avec l’Irak

 

Le président russe, Vladimir Poutine, a insisté sur la nécessité de créer un État palestinien souverain lors des négociations avec le Premier ministre irakien, critiquant les actions de Washington au Moyen-Orient.

 

Le media en 4.4.210.10.2023

 

 

Vladimir Poutine a rencontré le Premier ministre de la République d’Irak Mohammed Sudani, en visite officielle en Russie.

 

 

Le président russe Vladimir Poutine a rappelé, lors des négociations avec le Premier ministre irakien Mohammed al-Sudani. de la nécessité de résoudre la question de la création d’un État palestinien souverain.

Il a souligné que les actions de Washington, qui tentait de monopoliser la colonisation au Moyen-Orient, ne prenaient pas en compte les « intérêts fondamentaux du peuple palestinien ».

Lire la suite…

 

Source : https://lemediaen442.fr/le-president-poutine-insiste-sur-la-creation-dun-etat-palestinien-souverain-lors-des-negociations-avec-lirak/

 

 

 

 

Mis en ligne le 10 octobre 2023

 

 

 

 

 

Sous un nouveau déluge de phosphore blanc

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A la mémoire de Rachel Corrie

 

 

 

Sous un nouveau déluge de phosphore blanc

 

 

Il y a eu 20 ans le 16 mars, une jeune juive américaine mourait dans de joyeux éclats de rire, écrasée par un bulldozer en tentant de faire un rempart de son corps à une maison palestinienne

 

 

 

 

 

Il y a 75 ans que les nazis d’Israël déshonorent leurs parents et leurs grands-parents morts en se conduisant comme leurs bourreaux.

 

 

On peuplerait tout un pays avec les enfants palestiniens martyrisés pendant ces trois-quarts de siècle.

 

 

Cela dit, n’oublions jamais que nos Tartufes occidentaux ne font pas que soutenir cette infamie : ils l’ont voulue, ils y ont poussé, ils sont à son origine.

 

 

Quant aux glapissements indignés de ces sacs à pus, aujourd’hui, on vous dira ce qu’on en pense quand on aura fini de vomir.

 

 

Les merdias que vous lisez, regardez ou écoutez n’ont

 

jamais, jamais, jamais,

 

donné la parole aux juifs de grands savoir, talents et caractère que sont les Annie Lacroix-Riz, Norman Finkelstein, Max Blumenthal, Israël Shamir, Aaron Maté, Gilad Atzmon, Ilan Papé, Gideon Levy, etc., etc., et que fut le si regretté William Blum, tous écrasés sous le venimeux bulldozer de leur silence.

 

 

 

 

 

Ça suffit le concert des nations pro-israélien ! Résister à un occupant est légitime !

 

Robert Bibeau – Les 7 du Québec – 9.10.2023

Source d’origine :  UJPF.org  

 

 

 

 

Au moment où nous écrivons, sans informations détaillées et vérifiées, nous tenons à préciser ce qui suit.

 

Un déferlement de commentaires présente comme d’habitude le Hamas et les Palestiniens comme les agresseurs et l’armée israélienne comme ripostant. Quoi que nous puissions penser de là où nous sommes de la stratégie adoptée par le Hamas (et nous n’avons pas forcément un point de vue commun sur le sujet), nous nous devons de rappeler que c’est :

Lire la suite…

Source : https://les7duquebec.net/archives/286754

 

 

Tropiques

La Librairie du Village réfractaire de Pernety

 

 

Oderint dum metuant

9 Octobre 2023

 

 

« Oderint dum metuant »

 

( Qu’ils me haïssent, pourvu qu’ils me craignent )
attribué à l’empereur romain Caligula, tirée de Cicéron
(De officiis, -44 av. J.-C. )

 

 

 

 

Il n’y aura pas d’électricité, pas de nourriture, pas de carburant, tout est fermé », a déclaré Yoav Gallant – Ministre de la Défense d’Israël.  « Nous combattons les animaux humains et nous agissons en conséquence », a-t-il ajouté.

 

Tandis que Netanyaou rêve de son côté de raser Gaza avec tout ce qui y vit encore, sans provoquer d’émoi particulier de la part de notre appareil idéologique « de référence », et tandis que les atrocités vont bon train, de toutes parts, ce même appareil idéologique de classe dirigeante pratique plus que jamais l’indignation sélective ( et singulièrement univoque ) qui pourtant n’est pas pour rien dans l’enchainement calamiteux en cours.

Nous avons donc jugé bon de relayer la voix des victimes « oubliées » qui pourtant connaissent quotidiennement et depuis de trop nombreuses années le sort effrayant et pathétique des celles jusqu’ici épargnées par la « fermeté » du glaive mortifère qui désormais les accable.

Lire et regarder la suite…

Il y a des vidéos

 

Source : https://www.librairie-tropiques.fr/2023/10/oderint-dum-metuant.html

Si le Yoav Gallant voulait devenir célèbre, il a réussi son coup.

 

 

 

SOUTIEN TOTAL À LA PALESTINE

 

 

 

Grand rassemblement

ce jeudi 12 octobre, à 18 heures,

Place de la République, 

à Paris.

 

 

 

Voir ceci et tout le reste sur :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1135

http://mai68.org/spip/spip.php?article2327

http://mai68.org/spip/spip.php?article6443

http://mai68.org/spip/spip.php?article549

 

Vous pouvez retrouver tous ces commentaires et vidéos sur la page :

http://mai68.org/spip2/spip.php?article16437

 

Et vous pouvez bien entendu y apposer vos propres commentaires.

 

Bien à vous,
do
http://mai68.org/spip2

 

 

Ce jeudi,

de la République à l’Arc de Triomphe,

les rues de Paris devraient être noires de monde !

 

 

 

 

Dernière minute :

 

On reçoit ceci et on ne sait rien d’autre

 

Demain mercredi 11, à Bruxelles

 

 

 

 

 

 

Mis en ligne le 10 octobre 2023

 

Bon anniversaire, Monsieur le Président !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bon Anniversaire,

Monsieur le Président !

 

 

 

 

En guise de minuscule cadeau à Vladimir Vladimirovitch…

 

Souvenir de lecture

 

En ces temps hirsutes où il est si furieusement à la mode de réécrire en sens inverse l’histoire de la IIe Guerre Mondiale, pour refiler le rôle du traître à la Russie…

Exemple : Anthony Blinken racontant à qui veut l’entendre que Hitler et l’Occident ont vaincu les abomiables soviétiques de Joseph Staline. Certes, il faut être très jeune et très analphabète, voire crétin de naissance pour marcher, mais vous verrez qu’il y en aura…

Autre exemple : l’ineffable Ursula von der Pirate-sans-honneur (il paraît que les vrais en avaient) et surtout nazie de père en fille, n’ayant pas froid aux yeux pour essayer de vendre aux masses subjuguées sa poudre de perlimpinpin : « les bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagazaki, c’étaient les Russes ! » Plus c’est gros…

… nous, on a le souvenir de John Cowper Powys (avec James Joyce, un des deux plus grands écrivains produits par les îles britanniques au XXe siècle) suivant sur une carte d’état-major où il piquait des petits drapeaux la progression des troupes soviétiques et écrivant dans son Journal :

 

« Pourvu qu’ils avancent !…  Pourvu qu’ils avancent !…

Pourvu qu’ils n’arrivent pas jusqu’ici ! ».

 

On le sait par ledit Journal et par les nombreuses lettres qu’il écrivait à ses amis des deux côtés de l’Atlantique. Car la poste marchait à peu près en dépit de la guerre, ce qui n’est hélas plus le cas aujourd’hui. (Privatisations, vous savez…).

Et on peut fantasmer sur ce qu’aurait été la suite, s’ « ils » étaient arrivés jusqu’ici.

L.G.O.

 

 

 

Ukraine : vers une Bérézina à bas bruit ?

 

Philippe – Le vilain petit canard – 6.10.2023

 

 

 

 

Ce qui s’est déroulé au Congrès, à Washington, mardi soir, est un véritable tsunami, qui pourrait bien marquer un virage brutal dans la guerre qui oppose l’OTAN à la Russie en Ukraine.  Je dis bien l’OTAN, parce que dans cette histoire, les Ukrainiens comptent clairement pour des prunes, c’est juste un réservoir de chair à canon utilisé par les occidentaux pour tenter de détruire la Russie.   Sans succès jusqu’ici, et c’est peu dire.

Mardi soir, donc, le speaker du congrès, le mou, le mal-élu Kevin McCarthy était destitué à l’initiative d’une fronde menée par un autre républicain, Matt Gaetz.  La raison de cette destitution, qui je le rappelle a nécessité aussi des voix démocrates, afin de réunir une majorité est simple : McCarthy a essayé de faire passer un accord pour éviter le shutdown1 dans lequel il avait inclus une énième aide financière à l’Ukraine.  En gros, il est fortement soupçonné d’avoir passé un accord secret avec le camp Biden pour perpétuer la politique mortifère du « quoi qu’il en coûte ».

Lire la suite…

Source : https://www.levilainpetitcanard.be/vers-une-berezina-a-bas-bruit/

 

 

 

 

Opérations Gang/Contre-gang :

Le tour de passe-passe de Dearlove et l’« opération pschologique » du laboratoire de Wuhan

 

Matthew Ehret  – The Duran – 4.10.2023

Source d’origine : The U.K. Column

 

Traduction : c.l. pour L.G.O.

 

 

 

 

 

Le rôle longtemps tenu par l’ancien chef du MI6, Sir Richard Dearlove, en ès-qualités de provocateur anti-Chine et manipulateur de Zelenski, nous donne l’occasion de jeter un coup d’œil dans l’esprit de l’empire et de voir comment notre société est manipulée pour acquiescer à un ordre du jour qui conduira finalement à la troisième guerre mondiale.

 

En joignant sa voix à celle de ces fanatiques Anglo-Américains qui accusent la Chine d’avoir créé le Covid-19 en laboratoire et de l’avoir intentionnellement répandu dans le monde entier, Sir Richard a démontré un cas classique d’« opérations gang/contre-gang » que l’Empire Britannique pratique depuis des siècles.

 

Origines modernes des opérations gang/contre-gang

L’officier de l’armée britannique Frank Kitson (aujourd’hui nonagénaire, retraité avec le grade de général) a publié en 1960 un petit manuel insidieux intitulé Gangs et contre-gangs, fondé sur son travail de coordination des opérations spéciales contre le soulèvement des Mau Mau du Kenya en 1955, qui menaçait de libérer ce pays africain précieux atoiut du colonialisme britannique. Le manuel de Kitson était l’adaptation moderne d’une pratique séculaire satisfaisant aux besoins de répression des mouvements pour l’indépendance et les droits civiques, lesquels menaçaient de mettre fin à l’ère des empires.

Au cours de son travail au Kenya, Kitson s’est rendu compte qu’en cas d’infériorité numérique face à des mouvements d’indépendance organisés, il n’est pas très efficace pour des colonialistes en nombre inférieur d’essayer de les écraser directement par la force, et qu’il était au contraire bien plus intéressant de changer les règles du jeu par des tours de passe-passe. La formule pour changer les règles du jeu consiste à créer/cultiver un ou plusieurs groupes d’opposition à la force qui représente une menace pour l’empire, puis à cultiver un contre- groupe d’opposition (contre-gang) pour créer une nouvelle série de conflits au sein de la population ciblée (d’où la terminologie « gang/contre-gang »).

Tandis que la société cible est polarisée par les deux mouvements d’opposition en guerre (mais finalement contrôlés), le véritable mouvement d’indépendance se disperse et se perd dans le chaos.

Décrivant son intuition, qui sera utilisée peu après dans le cadre du programme COINTEL du FBI aux États-Unis, Kitson a écrit ce qui suit

           

Grâce à nos informateurs et à nos pseudo-gangs, nous commencions à en savoir un peu plus sur les mouvements futurs des gangs, ce qui était préférable à se contenter d’analyser les événements passés. Il nous restait un long chemin à parcourir avant de pouvoir dire que nous produisions nous-mêmes les informations qui permettraient aux forces de sécurité de détruire les Mau Mau dans notre région […] J’ai alors commencé à sentir que j’étais enfin sur la route qui menait à l’objectif désiré. [p. 90]

 

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URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/operations-gang-contre-gang-le-tour-de-passe-passe-de-dearlove-et-l-operation-pschologique-du-laboratoire-de-wuhan/

 

 

En anglais, ici.

Le même Matthew Ehret a interviouvé John Helmer

 

Déballons les squelettes nazis dans le placard du Canada avec John Helmer

 

Matthew Ehret  The Duran  – 2.10.2023

Traduction de l’introduction : c.l. pour L.G.O.

 

 

 

 

Dans ce podcast du Canadian Patriot, je discute avec le journaliste d’investigation John Helmer sur les nombreux nazis non reconstruits à qui on a offert un sanctuaire dans le cadre des armées secrètes internationales de l’OTAN après la Deuxième Guerre mondiale, en mettant un accent particulier sur Yaroslav Hunka (ancien officier de la Waffen SS ovationné par le Parlement canadien le 22 septembre dernier) et sur le grand-père bien-aimé de Chrystia Freeland, Michael Chomiak.

Comment ceux qui contrôlent l’actuelle « narration autorisée » tentent-ils de minimiser ce scandale en en faisant un sujet brumeux vaguement relié à des événements enfermés en toute sécurité dans une cage d’il y a 80 ans dépourvue de tout lien avec ce qui se passe aujourd’hui ?

Comment les juifs laïques – certes anti-russes – Igor Kolomoiski et Volodomyr Zelenski concilient-ils leur judéité avec leur soutien sans faille aux nazis modernes qui jouent aujourd’hui un si grand rôle dans l’armée ukrainienne et dans la fonction publique de ce pays, tels que les bataillons Azov et Aidar ?

Quel rôle joue Irwin Cotler dans ce jeu ou Martin – le fils de Hunka – jouit de l’immense fortune acquise grâce à son rôle d’ancien directeur financier de Redpath Mining Holdings ?

Que va faire la Pologne de ce scandale et quels secrets ses archives ou le rapport de la commission Deschenes de 1987 sur les criminels nazis au Canada, toujours interdit au public, peuvent-ils receler aujourd’hui ?

https://rumble.com/embed/v3jr3ps/?pub=4

 

 

Vous pouvez suivre le travail de John Helmer sur  https://johnhelmer.net/

 

Source : https://theduran.com/unpacking-the-nazi-skeletons-in-canadas-closet-with-john-helmer/

 

Pour ceux qui ne le connaissent pas :

John HELMER

est un journaliste/correspondant étranger âgé de 77 ans, d’origine australienne, qui a étudié à Harvard et qui réside à Moscou depuis 1989. Il a la réputation d’être apprécié et respecté par les Russes, d’être très bien informé sur ce qui se passe en Russie et de rechercher avant tout la vérité.

 

 

 

Et toujours (avec nos excuses) pour nos lecteurs anglophones, mais les autres auraient tort de se priver d’admirer Budapest, y compris la tombe de sainte Marguerite, qui date du XIIIe siècle, et, pas très loin… une statue de Ronald Reagan,

Les plus récentes au-dessus, comme d’hab.

 

 

 

 

 

Pentagon sends Iran weapons to Ukraine. NYT, Russia cedes ground & strikes. Zelenska not happy. U/1

https://theduran.com/pentagon-sends-iran-weapons-to-ukraine-nyt-russia-cedes-ground-strikes-zelenska-not-happy-u-1/

 

 

 

 

 

https://theduran.com/uk-peak-panic-as-project-ukraine-crumbles/

 

 

 

 

Gaetz makes history. Elensky curse hits McCarthy. EU makes offer to Orban. West out of weapons. U/1

https ://theduran.com/gaetz-makes-history-elensky-curse-hits-mccarthy-eu-makes-offer-to-orban-west-out-of-weapons-u-1/

 

Vidéo au début de laquelle on peut voir Gaetz dans sa péroraison historique contre McCarthy (Attention : ce n’est pas le McCarthy des années 1950 ! Un descendant ? On ne sait pas.)

 

 

 

 

N.B. Dans une de ces vidéos, Alex Christoforou explique notamment pourquoi les Ukronazis et les disciples U.E. de Schwabe et de Soros font un tel cinéma autour des exportations de blé ukrainien « qui doivent se poursuivre à tout prix et naninanère » : il faut savoir que les statuts (?!) de l’U.E. prévoient l’allocation aux agriculteurs de l’Union, de fonds de soutien calculés en fonction des surfaces arables des États membres.

Étant donné son énorme surface d’une des plus riches terres à blé du monde (avant qu’elles soient poivrées à l’uranium appauvri), si l’Ukraine entre un jour dans l’U.E., elle monopolisera, à elle seule, la totalité des « fonds » destinés au soutien de l’agriculture européenne, et ce, au détriment de tous les autres agriculteurs d’Europe, condamnés par là à la faillite.

Les agriculteurs européens le savent. C’est pourquoi ils se battent contre leurs gouvernements. D’autant qu’ils savent le blé ukrainien devenu cancérigène pour des générations du fait de la guerre en cours. Il ne faut pas chercher ailleurs le refus de la Pologne et de quelques autres États d’Europe de l’Est, de laisser importer chez eux du blé ukrainien, à des prix maintenus artificiellement bas par l’U.E, contre lesquels ils ne peuvent pas lutter. Parce que, obéir aux diktats de Bruxelles, c’est bien beau, mais perdre toutes les élections qui viennent par suite de la colère de vos électeurs, c’est embêtant. On vient de le voir avec la victoire de M. Robert Fico aux dernières élections slovaques.

Et qui donc possède cette mirobolante terre à blé ukrainienne ? L’Ukraine ? Euh, non… Cargill, Dupont, Monsanto. Et derrière : Vanguard, Blackrock, Blackstone. Autrement dit l’oligarchie U.S.

Ceci fait partie des menus détails dont on ne tient pas à vous encombrer à propos de cette si mignonne guerre. Et c’est exactement pour ces intérêts privés de nature criminelle qu’un demi million de soldats ukrainiens sont morts et que l’on mobilise en ce moment, de force, les adolescents à partir de 12 ans et les retraités de plus de 65 ans, outre un certain nombre de femmes récemment décrétées mobilisables.

Et vous mangez actuellement du pain à la farine cancérigène, parce que l’U.E, obéissant aux joyeux oligarques cités plus haut, vous en fourgue à bas prix en vous interdisant de vous en procurer d’autre. Tout cela étant évidemment financé par vos impôts.

 

 

 

Dernière minute :

 

 

Le nouveau McCartysme et comment nous pouvons le combattre

Inscription au webinar : https://bit.ly/fightmccarthyism

 

 

Nous vivons dans une époque très dangereuse, sous une administration Biden qui menace en ce moment de provoquer des guerres avec la Russie et avec la Chine en même temps. Sur le plan intérieur, le climat de guerre a entraîné une nouvelle ère de maccarthysme dans laquelle les gens qui expriment des opinions pacifistes et remettent en question la mobilisation U.S. vers la guerre sont diffamés de toutes sortes de manières et marginalisés.

Le terme maccarthysme provient des croisades anticommunistes des années 1950 menées par le sénateur Joseph McCarthy (R-WI), qui ont détruit d’innombrables vies, décimé la gauche américaine et créé une atmosphère politique empoisonnée qui a alimenté des guerres U.S. quasi-génocidaires en Corée et au Vietnam. Aujourd’hui, les gens perdent à nouveau leur emploi; les universitaires et les journalistes recommencent à être intimidés; les diplomates estiment qu’ils doivent soutenir une politique étrangère impérialiste; Et les personnalités politiques qui se battent pour la paix sont violemment attaquées : souvent par des démocrates libéraux qui jouent à nouveau un rôle-clé dans une atmosphère politique empoisonnée.

Joignez-vous au magazine CovertAction (en collaboration avec The Canada Files) le lundi 9 octobre à 20 h HNE pour un webinaire intitulé « Le nouveau maccarthysme et comment nous pouvons le combattre ».

Animé par Jeremy Kuzmarov, rédacteur en chef de CAM, le webinaire accueillera Jodie Evans, cofondatrice du groupe pacifiste Code Pink, qui a récemment fait l’objet d’un article dans le New York Times, où il était insinué qu’elle était utilisée comme un outil par le gouvernement communiste chinois. Autre intervenante impressionnante : Eleanor Wong, écrivain victime de persécutions politiques au Canada et exilée après avoir écrit trois livres critiques à l’égard du Premier ministre Justin Trudeau et avoir dénoncé le rôle des USA dans les manifestations anti-chinoises de Hong Kong en 2019-2020, Ben Norton, analyste géopolitique et rédacteur en chef de Multipolarista, nous rejoindra également, ainsi que Wenran Jiang, activiste politique, auteur et conseiller à l’Institute For Peace and Diplomacy, un groupe de réflexion favrorable à la paix, ce qui est une rareté de nos jours.

 

Dans la paix et la solidarité,

Jeremy Kuzmarov

Directeur de la rédaction

CovertAction Magazine

_________________ 

 

Rappelons que le fondateur de ce site et de ce magazine est Chris Agee, un des deux fils de Philip Agee d’illustre mémoire, qui a tenu à mettre ses pas dans ceux de son père en poursuivant son œuvre.

 

 

 

 

 

Covert Action Magazine

 

s’affiche en français ici  :

https://covertactionmagazine.com/

 

si vous cliquez sur « French » en haut à droite de votre écran.

 

 

 

Mis en ligne le 7 octobre 2023

 

 

De quoi est-il question au juste ?

 

 

 

 

 

 

La Russie va développer des navires sans équipage pour l’Arctique : Les navires autonomes, dans les convois qui suivront les brise-glaces à propulsion nucléaire, amélioreront l’efficacité de la navigation le long de la route maritime du Nord, selon une étude réalisée par des chercheurs nucléaires russes.

 

 

 

De quoi est-il question

au juste ?

 

 

 

D’une communauté de destin partagé en dépit des efforts du reste

 

 

 

 

 

Comment utiliser l’Arménie pour détruire le corridor international de transport Nord-Sud

 

 

Matthew Ehret The Duran – 3.10.2023

  Source d’origine : The Last American Vagabond

Traduction : c.l. pour L.G.O.

 

 

µ

 

 

Les incendies continus allumés dans la région caspienne entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan représentent quelque chose de beaucoup plus important que l’un ou l’autre petit pays et ont tout à voir avec la déstabilisation du plus grand et sans doute du plus stratégique méga-projet entrepris en Eurasie pour relier l’Arctique russe à l’Iran et à l’Inde.

 

 

 

 

Les efforts pour allumer des feux géopolitiques dans le ventre mou de la Russie ont été incessants ces dernières années (avec une révolution de couleur ratée au Kazakhstan en janvier 2022, un nouvel effort de révolution de couleur en Géorgie en mars de cette année, des affrontements entre le Kirghizistan et le Tadjikistan voisin en 2022, des menaces continues de révolution de couleur en Serbie*, des menaces de faire exploser la Transnistrie en Moldavie, et l’incendie le plus évident de tous en Ukraine).

Au milieu de toutes ces tentatives d’incendies criminels, une chose est sûre, les technocrates qui gèrent l’effondrement du culte de la mort occidental sont obsédés par la volonté de flanquer des coups de pied dans l’échiquier, en utilisant tous les coups fourrés recensés dans leur manuel.

 

Permettez-moi de vous présenter le « Corridor International de Transport Nord-Sud »

 

Lire la suite…

 

URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/comment-utiliser-larmenie-pour-detruire-le-corridor-international-de-transport-nord-sud/

 

 

 

Mis en ligne le 4 octobre 2023

 

 

La femme est l’avenir de la langue maternelle

 

 

 

 

 

 

 

 

La femme est l’avenir de la langue maternelle

 

 

La Femme est l’avenir de la langue maternelle

2 Octobre 2023

 

 

 

 

 

 

Allocution de Mme Asma al-Assad

devant l’Université des Études étrangères
à Pékin

 

Par Asma al-Assad

 

 

Traduction : Mouna Alno-Nakhal

 

 

Mesdames et Messieurs,

      De Damas, la plus ancienne capitale habitée à travers l’Histoire, à Pékin, la capitale des plus anciennes civilisations ; de Syrie, berceau du premier alphabet, à la Chine, patrie de l’une des langues et dialectes les plus anciens et les plus diversifiés ; je me tiens devant vous aujourd’hui submergée de gratitude et de fierté. Gratitude, pour la chaleur de votre accueil, fière de vous, pour être capable de m’adresser à vous dans ma langue maternelle et votre grande capacité à la comprendre. 

      Parler devant vous de la langue arabe et dans l’une des universités les plus importantes et les plus anciennes de Chine est un reflet des relations solides qui nous unissent, historiquement et culturellement, depuis que les caravanes de la « Route de la Soie » voyageaient entre la Chine et le Levant, il y a des milliers d’années. 

      C’est pourquoi lorsque nous discutons de l’enseignement de la langue arabe, ici même, avec autant de sérieux et de passion, nous ne parlons pas uniquement d’apprentissage, de grammaire et de vocabulaire, mais plutôt d’une langue qui fait partie de la diversité culturelle et sociale partagée entre nos deux civilisations depuis des temps immémoriaux.

 

 

 

 

Honorable assistance, 

      Il est indubitable que nous sommes tous confrontés aux mêmes tentatives d’extinction des cultures nationales des peuples par des moyens multiples quant à leur forme, mais dont le fond est toujours le même. Des tentatives menées au titre du développement et de la modernité, mais dont le contenu est la dissolution de l’identité et de l’appartenance avec l’une des armes les plus puissantes pour y parvenir : l’attaque des langues maternelles et un regard considérant ceux qui s’y accrochent comme rétrogrades. Car, dominer le langage est le chemin le plus court pour dominer la conscience et, par conséquent, empêcher toute indépendance décisionnelle, brouiller les sociétés, effacer leur identité et leur singularité. 

      Tous ces modèles déformés de langues hybrides, que nous connaissons aujourd’hui, ne sont que l’une des manifestations du modèle néolibéral. Tout comme l’on manipule le genre humain pour l’altérer et créer un troisième genre, on altère le langage. Ces deux actions sont le fondement et l’essence du néolibéralisme allant de la délinquance morale jusqu’à l’imposition de concepts anormaux et déviants du statut de la famille, contraires à la nature humaine. 

 

Mesdames et Messieurs

      Les langues ne vivent que grâce au renouvellement, à la communication avec autrui et à l’adaptation aux sciences du présent et à sa terminologie. La langue est la sève de l’homme. Et l’homme est un être social qui ne grandit pas seul et dans l’isolement. C’est pourquoi l’appel à être fier de sa langue maternelle, à tenir au patrimoine culturel national et à le faire revivre, n’est pas un appel à s’isoler des autres cultures, mais plutôt un appel à s’accrocher aux racines d’une main, et à communiquer scientifiquement et culturellement avec les autres cultures de l’autre main ; l’ouverture aux autres peuples avec le respect de soi et des autres menant au développement et au bien-être de l’humanité. C’est l’essence même de l’initiative « La Ceinture et la Route » lancée par la Chine il y a une décennie. 

      Ce qui est peut-être le plus admirable dans l’expérience chinoise, c’est ce développement technique et scientifique stupéfiant que la Chine et son peuple ont réalisé tout en restant fermement attachés à leur personnalité unique, culturelle et civilisationnelle, préservant leur patrimoine, leur langue et leur identité, offrant ainsi un modèle de progression sans dépendance, de modernisation sans dissolution, de développement sans aide et de prospérité économique, en pleine dignité nationale. 

      C’est là que réside le rôle des institutions académiques et culturelles, dont la « Faculté des études arabes » de votre prestigieuse université, devant laquelle je ne peux m’empêcher de saluer le père spirituel de la langue arabe, le professeur Abdul Rahman Najoun [1], comme je salue les précieux efforts d’autres personnalités intellectuelles chinoises qui ont enrichi et se sont enrichis de l’« Académie arabe de Damas » [2], la plus ancienne académie linguistique du monde arabe. Et naturellement, je n’oublie pas l’écrivain et poète syrien Salama Obaid ; lequel, avec un groupe de professeurs chinois, a rédigé le premier dictionnaire des langues arabe et chinoise, et bien d’autres éminentes personnalités culturelles syriennes. 

 

Mesdames et Messieurs

      Les pays anciens attachés à leur histoire culturelle et humaine, fiers de leur identité et de leur langue et qui rejettent la soumission et la subordination, ont été et sont toujours convoités par les colonisateurs depuis des milliers d’années jusqu’à nos jours. Tel est le cas de la Syrie, mon pays, lequel s’est confronté à une guerre et se bat encore pour défendre son existence et sa liberté de décision, pour préserver son patrimoine qu’ils ont tenté de détruire et protéger son peuple toujours fier et inébranlable. Il construit ce qui a été détruit, plante ce qui a été brûlé et espère un avenir radieux, aussi difficile que soit son présent. 

      De cet édifice scientifique et culturel d’où sont sortis des centaines de diplomates, d’ambassadeurs et de conseillers politiques, nous ne pouvons que remercier la Chine qui s’est tenue à nos côtés devant les instances internationales et a contribué à empêcher les projets qui étaient et sont toujours en cours d’élaboration contre les États indépendants. 

      Pour conclure, je vous remercie tous pour votre amour de ma langue maternelle, la langue arabe, pour votre passion de l’apprendre, pour avoir rendu possible notre communication d’aujourd’hui à travers elle. Et cela car la langue, en tant que lien ancien entre nos deux civilisations, nous dirige désormais vers l’avenir radieux de nos enfants avec tous ses progrès et sa modernité, mais sans abandon des principes et des bons comportements. La langue porte en elle la fierté et la dignité des sociétés, et il ne fait aucun doute que la Chine et la Syrie portent en elles beaucoup de fierté et de dignité. 

Asma al-Assad

Le 26 septembre 2023

 

 

 

 

Source : Vidéo / Site de la Présidence syrienne

https://www.facebook.com/SyrianPresidency/videos/846870970280289

Traduction par Mouna Alno-Nakhal pour Mondialisation.ca

Notre source : https://www.librairie-tropiques.fr/2023/10/la-femme-est-l-avenir-de-la-langue-maternelle.html

Notes : 

[1]Pour les arabophones : « La langue arabe dans la Chine moderne »

https://www.arabiclanguageic.org/view_page.php?id=4482

[2]Le centenaire de l’Académie arabe de Damas (1919-2019)

https://shs.hal.science/halshs-03183638/document

La source originale de cet article est Site de la Présidence syrienne

Copyright © Asma al-Assad, Site de la Présidence syrienne, 2023

 

 

 

 

Les francophones de Belgique sont bien placés pour apprécier à sa juste valeur le discours de Madame Al-Assad : la langue qu’ils parlent depuis des siècles est en ce moment même soumise à une attaque sans précédent : les internautes dont la langue est le français ne reçoivent plus rien, désormais, par courrier électronique qu’en flamand (c’est-à-dire en hollandais) : votre banque, la poste, l’office des retraites, votre fournisseur d’énergie, d’internet ou de téléphonie ne s’adressent plus à vous que dans cette langue, que vous la compreniez ou pas. Et s’il vous vient l’idée saugrenue de leur demander des explications, vous vous apercevez que votre courrier est à sens rigoureusement unique : « ils » peuvent vous écrire, « vous » ne pouvez pas leur répondre. Tout est « no reply » (dans la langue des vrais maîtres). D’ailleurs, les papiers d’identité ne sont-ils pas déjà – dans un pays qui a trois langues nationales – passés à l’anglais pour être valables ?

Les Flamands, apparents bénéficiaires de cet acte de tyrannie, auraient tort de se réjouir : ils ne perdent rien pour attendre.

Ne mentionnons que pour mémoire la France voisine, où ce qui sert de président à la pauvre République a contraint le corps enseignant de certaines universités à enseigner en anglais. Et le corps enseignant… et le Parlement… ils font quoi ? RIEN. Inoculés à la passion d’obéir.

Pour conclure très momentanément ce réjouissant constat, apprenez qu’au Québec, il est désormais légal de vacciner les gens de force. C’est là :

https://les7duquebec.net/archives/286613

 

On savait que le Canada était persillé de statues élevées à des nazis ukrainiens de souche. On ignorait que le Dr. Mengele s’était, lui, réfugié au Québec.

 

 

 

 

Heureusement…

 

Le moyen-orient est rouge

2 Octobre 2023

 

 

 

Ceci fait suite à l’article de Michel Raimbaud paru dans notre post « Une autre borne d’histoire terrestre » du 29 septembre, sous le titre :

 

 

La Syrie et l’empire du ciel 

 

La librairie Tropiques vient de mettre en ligne, en effet, le débat qu’elle annonçait à l’occasion de la sortie du livre de Michel Raimbaud et Fayçal Jalloul : Syrie, guerre globale, Fin de partie ? (éditions Delga).

Le voici. Il dure près de deux heures, qu’on ne voit pas passer.

 

 

 

Lire la suite…

 

 

Source :  https://www.librairie-tropiques.fr/2023/09/le-moyen-orient-est-rouge.html

 

 

 

 

Mis en ligne le 2 octobre 2023